Hiroshima, 80 ans après la bombe, appelle le monde à abandonner l’arme nucléaire
Une minute de silence a eu lieu mercredi à Hiroshima à l’heure exacte du largage de la bombe atomique sur la ville nippone il y a 80 ans, lors d’une cérémonie réunissant une centaine de pays, dans un monde marqué par les tensions russo-américaines.Le 6 août 1945 à 08H15, les Etats-Unis larguaient une bombe atomique au-dessus de Hiroshima, tuant environ 140.000 personnes. Trois jours plus tard, une bombe identique frappait Nagasaki, causant la mort d’environ 74.000 autres personnes.Ces frappes, qui ont précipité la fin de la Seconde Guerre mondiale, sont les uniques occurrences où des armes nucléaires ont été utilisées en temps de guerre.Alors que de nombreux participants déposaient des couronnes devant le cénotaphe commémoratif, où une vasque est allumée, Hiroshima a exhorté le monde à renoncer aux armes atomiques.”Les Etats-Unis et la Russie possèdent 90% des ogives nucléaires mondiales et, dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions au Moyen-Orient, on observe une tendance accélérée au renforcement militaire”, a déploré le maire de la ville, Kazumi Matsui.”Certains dirigeants acceptent l’idée que +les armes nucléaires sont essentielles à leur défense nationale+, ignorant de manière flagrante les leçons que la communauté internationale aurait dû tirer des tragédies de l’Histoire. Ils menacent de saper les cadres de consolidation de la paix”, a-t-il ajouté.M. Matsui avait exhorté le mois dernier Donald Trump à se rendre à Hiroshima, alors que le président américain avait comparé les récentes frappes aériennes contre l’Iran aux bombardements atomiques de 1945.”Notre pays, seule nation à avoir subi des bombardements atomiques en temps de guerre, a pour mission de prendre la tête des efforts internationaux pour un monde sans armes nucléaires”, a insisté à Hiroshima le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba.- “Témoins vivants” -Des représentants de 120 pays et régions, ainsi que de l’Union européenne, ont assisté à la cérémonie mercredi à Hiroshima, selon des responsables municipaux. La France était représentée par le numéro deux de l’ambassade.Des Etats nucléaires majeurs tels que Russie, Chine et Pakistan sont toutefois absents. L’Iran, accusé de chercher à se doter de la bombe, devait être représenté.Contrairement à son habitude, le Japon a indiqué n’avoir pas “choisi ses invités” pour ces commémorations mais en a “notifié” tous les pays et régions. Ainsi, la Palestine et Taïwan, que Tokyo ne reconnaît pas officiellement, y ont annoncé leur présence pour la première fois.Samedi, Nagasaki s’attend aussi à un nombre record de pays présents à ses propres commémorations, avec notamment la Russie, qui doit y assister pour la première fois depuis son invasion de l’Ukraine en 2022.”En cette période de tensions et conflits croissants”, Hiroshima et Nagasaki restent des “témoins vivants des profondes horreurs causées par les armes nucléaires”, a rappelé mercredi le pape Léon XIV dans un communiqué.Aujourd’hui, Hiroshima est une métropole prospère de 1,2 million d’habitants, mais les ruines d’un bâtiment surmonté du squelette métallique d’un dôme en centre-ville rappellent l’horreur de l’attaque.Aux aurores mercredi, des personnes ont visité le cénotaphe pour prier.Parmi elles, Takako Hirano, 69 ans, qui a perdu ses parents des suites de la frappe nucléaire: “Les bombardements atomiques ne doivent jamais se reproduire (…) Les habitants d’Hiroshima font de leur mieux pour transmettre leurs messages (de paix) et témoigner de la souffrance endurée”, souligne-t-elle.- “Les gens souffrent encore” -“Mes parents et grands-parents ont été victimes de la bombe. Mon grand-père est mort peu après, tandis que mon père et ma mère sont morts après avoir développé un cancer” et 80 ans après, “les gens souffrent encore”, a déclaré Yoshie Yokoyama, 96 ans, venue en fauteuil roulant avec son petit-fils Hiroki Yokoyama.Ce dernier commente: “je ressens le besoin d’écouter davantage, de transmettre son histoire à nos enfants”.Nihon Hidankyo, groupe de survivants de la bombe qui a reçu le prix Nobel de la paix 2024, exhorte les Etats à éliminer les armes nucléaires en s’appuyant sur les témoignages des survivants d’Hiroshima et de Nagasaki, appelés “hibakusha”.En mars, selon le ministère japonais de la Santé, on comptait 99.130 hibakusha, dont l’âge moyen était de 86 ans.”Si leur nombre diminue chaque année, leur message éternel de paix ne nous quittera jamais (…) Habitants d’Hiroshima, vous n’avez pas seulement reconstruit une ville: vous avez redonné espoir et nourri la vision d’un monde sans armes nucléaires”, salue dans un communiqué le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.Yukiyo Kokufu, 75 ans, confie que sa mère a subi de terribles brûlures, tandis que son frère aîné, un bébé de 18 mois, a été tué immédiatement.”J’espère vraiment qu’il n’y aura jamais aucun nouvel hibakusha (…) Les gens parlent de dissuasion nucléaire, j’espère que tout le monde y réfléchira davantage pour réaliser la paix”, a-t-il expliqué.
Hiroshima, 80 ans après la bombe, appelle le monde à abandonner l’arme nucléaire
Une minute de silence a eu lieu mercredi à Hiroshima à l’heure exacte du largage de la bombe atomique sur la ville nippone il y a 80 ans, lors d’une cérémonie réunissant une centaine de pays, dans un monde marqué par les tensions russo-américaines.Le 6 août 1945 à 08H15, les Etats-Unis larguaient une bombe atomique au-dessus de Hiroshima, tuant environ 140.000 personnes. Trois jours plus tard, une bombe identique frappait Nagasaki, causant la mort d’environ 74.000 autres personnes.Ces frappes, qui ont précipité la fin de la Seconde Guerre mondiale, sont les uniques occurrences où des armes nucléaires ont été utilisées en temps de guerre.Alors que de nombreux participants déposaient des couronnes devant le cénotaphe commémoratif, où une vasque est allumée, Hiroshima a exhorté le monde à renoncer aux armes atomiques.”Les Etats-Unis et la Russie possèdent 90% des ogives nucléaires mondiales et, dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions au Moyen-Orient, on observe une tendance accélérée au renforcement militaire”, a déploré le maire de la ville, Kazumi Matsui.”Certains dirigeants acceptent l’idée que +les armes nucléaires sont essentielles à leur défense nationale+, ignorant de manière flagrante les leçons que la communauté internationale aurait dû tirer des tragédies de l’Histoire. Ils menacent de saper les cadres de consolidation de la paix”, a-t-il ajouté.M. Matsui avait exhorté le mois dernier Donald Trump à se rendre à Hiroshima, alors que le président américain avait comparé les récentes frappes aériennes contre l’Iran aux bombardements atomiques de 1945.”Notre pays, seule nation à avoir subi des bombardements atomiques en temps de guerre, a pour mission de prendre la tête des efforts internationaux pour un monde sans armes nucléaires”, a insisté à Hiroshima le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba.- “Témoins vivants” -Des représentants de 120 pays et régions, ainsi que de l’Union européenne, ont assisté à la cérémonie mercredi à Hiroshima, selon des responsables municipaux. La France était représentée par le numéro deux de l’ambassade.Des Etats nucléaires majeurs tels que Russie, Chine et Pakistan sont toutefois absents. L’Iran, accusé de chercher à se doter de la bombe, devait être représenté.Contrairement à son habitude, le Japon a indiqué n’avoir pas “choisi ses invités” pour ces commémorations mais en a “notifié” tous les pays et régions. Ainsi, la Palestine et Taïwan, que Tokyo ne reconnaît pas officiellement, y ont annoncé leur présence pour la première fois.Samedi, Nagasaki s’attend aussi à un nombre record de pays présents à ses propres commémorations, avec notamment la Russie, qui doit y assister pour la première fois depuis son invasion de l’Ukraine en 2022.”En cette période de tensions et conflits croissants”, Hiroshima et Nagasaki restent des “témoins vivants des profondes horreurs causées par les armes nucléaires”, a rappelé mercredi le pape Léon XIV dans un communiqué.Aujourd’hui, Hiroshima est une métropole prospère de 1,2 million d’habitants, mais les ruines d’un bâtiment surmonté du squelette métallique d’un dôme en centre-ville rappellent l’horreur de l’attaque.Aux aurores mercredi, des personnes ont visité le cénotaphe pour prier.Parmi elles, Takako Hirano, 69 ans, qui a perdu ses parents des suites de la frappe nucléaire: “Les bombardements atomiques ne doivent jamais se reproduire (…) Les habitants d’Hiroshima font de leur mieux pour transmettre leurs messages (de paix) et témoigner de la souffrance endurée”, souligne-t-elle.- “Les gens souffrent encore” -“Mes parents et grands-parents ont été victimes de la bombe. Mon grand-père est mort peu après, tandis que mon père et ma mère sont morts après avoir développé un cancer” et 80 ans après, “les gens souffrent encore”, a déclaré Yoshie Yokoyama, 96 ans, venue en fauteuil roulant avec son petit-fils Hiroki Yokoyama.Ce dernier commente: “je ressens le besoin d’écouter davantage, de transmettre son histoire à nos enfants”.Nihon Hidankyo, groupe de survivants de la bombe qui a reçu le prix Nobel de la paix 2024, exhorte les Etats à éliminer les armes nucléaires en s’appuyant sur les témoignages des survivants d’Hiroshima et de Nagasaki, appelés “hibakusha”.En mars, selon le ministère japonais de la Santé, on comptait 99.130 hibakusha, dont l’âge moyen était de 86 ans.”Si leur nombre diminue chaque année, leur message éternel de paix ne nous quittera jamais (…) Habitants d’Hiroshima, vous n’avez pas seulement reconstruit une ville: vous avez redonné espoir et nourri la vision d’un monde sans armes nucléaires”, salue dans un communiqué le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.Yukiyo Kokufu, 75 ans, confie que sa mère a subi de terribles brûlures, tandis que son frère aîné, un bébé de 18 mois, a été tué immédiatement.”J’espère vraiment qu’il n’y aura jamais aucun nouvel hibakusha (…) Les gens parlent de dissuasion nucléaire, j’espère que tout le monde y réfléchira davantage pour réaliser la paix”, a-t-il expliqué.
A year on, Ugandans still suffering from deadly garbage collapseWed, 06 Aug 2025 14:46:28 GMT
When the giant landfill collapsed in Uganda’s capital Kampala a year ago, Zamhall Nansamba thought she was hearing an aeroplane taking off.Then came screams and a giant wave of garbage rushing towards her, ripping up trees as it went.Nansamba, 31, grabbed her children and ran. She was luckier than most — the avalanche of waste …
A Paris, au milieu des touristes, des familles sans abri en quête d’un toit pour la nuit
Au milieu des touristes et des volleyeurs de Paris plage, des familles sans abri, affaires entassées dans des sacs, patientent par dizaines devant l’Hôtel de Ville dans l’espoir d’obtenir un hébergement, un bien rare en été, alertent les associations. Dans la file, Marwa, Ivoirienne de 33 ans, serre contre elle son bébé, inquiète de ne pas réussir à décrocher de places pour “le petit (qui) ne se sent pas bien” et ses trois autres enfants.Il y a aussi Mariam (le prénom a été modifié), 56 ans, qui a fui la Côte d’Ivoire après un veuvage, et qui montre sa tente roulée sous son bras: “Voilà où je dors quand je n’ai pas de solution”, soupire la demandeuse d’asile. Chaque soir, depuis une semaine, ils sont quelque 200 à faire la queue au coeur de la capitale, sur l’esplanade où, il y a un an, les festivités des Jeux olympiques battaient leur plein. Migrants pour la plupart, avec un tiers d’enfants parmi eux, ils espèrent que l’association d’aide aux étrangers, Utopia 56, leur épargnera une nuit à la rue.”La situation est particulièrement tendue en été”, alerte Charlotte Kwantes, membre de l’association, qui tient toute l’année une permanence sur le parvis pour tenter de trouver in extremis un hébergement d’urgence aux plus précaires, refoulées des habituelles structures d’accueil.- Pas d'”héritage” des Jeux -Mais ce soir-là, au coeur des vacances estivales, malgré ses efforts, plus de soixante candidats, dont 17 enfants, ne trouveront pas de solution. Services publics au ralenti, bénévoles associatifs en vacances, écoles et gymnases fermés et ne pouvant donc plus être utilisés en ultime recours: les raisons sont multiples, énumèrent les associations.”Le manque de place d’urgence (…) se pose toute l’année, même si on en parle moins l’été bien qu’il y ait plus d’enfants à la rue”, déplore Eleonore Schmitt, coordinatrice du Collectif des associations pour le logement, rassemblant 39 organisations.”La suppression de 6.500 places d’hébergement pour les demandeurs d’asile, votée dans la loi de finances 2025, se répercute sur le terrain”, ajoute-t-elle, estimant à “au moins 20.000″, le nombre de places d’urgence manquant en France.”Les associations ne peuvent pas pallier les manquements de l’Etat qui doit assurer ses responsabilités et remplir ses obligations en matière de droit à l’hébergement et droit au logement”, insiste la représentante du Collectif pour qui “l’héritage social” promis après les JO “n’a pas eu lieu”.”Il n’y a eu aucune différence pour les personnes précaires”, confirme Charlotte Kwantes pour Utopia 56. – “Niveau élevé” -Mardi en soirée, une centaine de personnes sans abri, principalement des femmes accompagnées d’enfants, ont décidé de faire entendre leur colère en se rassemblant devant les grilles de l’Hotel de Ville, à l’appel d’Utopia 56. “Des enfants à la rue !” ont-ils scandé pour dénoncer le manque de solution d’hébergement, a constaté une journaliste de l’AFP. Vers 22H00, leur nombre avait doublé et quelque 200 personnes migrantes, dont 80 enfants, selon Utopia 56, s’apprêtaient à passer la nuit sur place. La Ville de Paris, à qui les associations reprochent notamment un défaut de “mise à l’abri” des femmes enceintes et des mères isolées avec de jeunes enfants, assure continuer d’ouvrir “été comme hiver, des centres pour mettre à l’abri des personnes en famille”. “1.063 personnes sont actuellement mises à l’abri dans des lieux municipaux transformés pérennement ou au sein de gymnases de la Ville”, indique la collectivité.La préfecture d’Île-de-France assure pour sa part qu’il “n’y a pas de fermeture de places d’hébergement liée à la période estivale”. “Le parc d’hébergement francilien reste à un niveau élevé (plus de 113.000 places)”, ajoute la préfecture, indiquant que les fermetures de structures sont “accompagnées d’ouvertures” comme la “quarantaine de places dans ses locaux pour les femmes isolées dont certaines avec enfants”.Mais cela reste insuffisant. Arrivés en France il y a deux ans, Maria et son mari dorment depuis un mois dans la rue avec leur fille de quatre mois. A 21H00, la famille trouve finalement du répit dans d’anciens bureaux à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) prêtés à Utopia 56. “C’est mieux que dormir dehors”, admet Maria, en installant sa tente dans le bâtiment vide. Mais dès le lendemain matin, il faudra quitter ce lieu pouvant accueillir jusqu’à 120 personnes.
Plastic Odyssey, un bateau contre les plastiques
Pour le jeune marin français Simon Bernard, la guerre aux déchets plastiques a démarré en 2016. Depuis le ponton de son navire, il a découvert, sidéré, les montagnes de déchets accumulés dans la baie de Hann, plage de sable blanc devenue égout à ciel ouvert de la capitale sénégalaise, Dakar.Des déchets “à peu près partout” sur la côte “se déversaient dans la mer au gré des marées, des vagues”, se souvient M. Bernard, 34 ans, au cours d’une rencontre avec l’AFP lors d’un bref passage à Paris.Pour le jeune matelot de l’époque, le choc est rude. “En mer, le plastique, on ne le voit pas” dit-il.Bouleversé de voir les pêcheurs remonter “énormément de plastique dans leurs filets”, l’aspirant marin, tout juste diplômé de la Marine marchande, fonde “Plastic Odyssey” avec un autre ingénieur, Alexandre Déchelotte: une expédition maritime autour du globe à bord d’un navire laboratoire de 40 mètres, avec de multiples escales en partenariat avec des associations locales pour sensibiliser les populations, et notamment les enfants, aux 20 tonnes de déchets plastiques qui se déversent dans les océans chaque minute.- Trente escales de trois semaines -Il est allé chercher des sponsors pour financer l’expédition, à commencer par une grande marque française de cosmétiques qui utilise du plastique dans ses emballages et communique sur cette association dans le cadre de son engagement à augmenter la part du plastique recyclé.Son initiative n’a qu’un impact infime dans la lutte mondiale contre la pollution plastique, mais comme d’innombrables autres, elle vise à montrer à son échelle qu’un avenir avec moins de plastique est impératif.Simon Bernard n’est pas dupe: “La vraie solution pour lutter contre la pollution plastique, c’est d’éviter d’en utiliser”. Voire de réduire la production à la source, comme le plaident les ONG et plusieurs gouvernements durant les négociations internationales de l’ONU sur la réduction des pollutions plastiques, qui se sont ouvertes à Genève mardi.L’opération comprend aujourd’hui 35 salariés.Renonçant à piloter les ferries de la côte normande auxquels il était promis, le jeune marin est parti de France le 1er octobre 2022. Il est aujourd’hui à Mayotte, presque au bout de ses 30 escales de trois semaines sur trois continents, dans des régions côtières polluées par le plastique. – “Transformer les poubelles en nourriture” -Mer Méditerranée, océan Atlantique, Indien, ou Pacifique: de Marseille à Marseille en passant par Beyrouth au Liban, Dakar au Sénégal, Recife au Brésil en 2023, Madras (Chennai) en Inde en mars dernier, avec à chaque fois des rencontres avec des associations locales, des start-up ou entreprises travaillant pour collecter, trier ou recycler le plastique. Au bout de deux ans et demi de rencontres, Simon Bernard, qui a largué son appartement à terre et vit sur le bateau, dit avoir été surtout frappé par “l’inventivité” des gens qu’ils rencontre, notamment ceux qui ont tout perdu “dans un contexte dévasté, dans une crise extrême”. Comme “cet entrepreneur au Liban qui a réussi à transformer les poubelles en nourriture”, Georges Bitar, qui collecte en porte-à-porte des déchets ménagers recyclables auprès de 60.000 personnes dans un pays qui n’a plus de système de ramassage public.Le Plastic Odyssey a collecté “une bonne centaine” de solutions locales pour se passer de plastique, issu du pétrole.A commencer par un système “qui fonctionne très bien à bord du bateau” permettant de potabiliser l’eau et donc de faire sans bouteilles en plastique. “Cela nous a évité 25.000 bouteilles d’eau en deux ans, quasiment une tonne de plastique évité”, calcule le marin.
Plastic Odyssey, un bateau contre les plastiques
Pour le jeune marin français Simon Bernard, la guerre aux déchets plastiques a démarré en 2016. Depuis le ponton de son navire, il a découvert, sidéré, les montagnes de déchets accumulés dans la baie de Hann, plage de sable blanc devenue égout à ciel ouvert de la capitale sénégalaise, Dakar.Des déchets “à peu près partout” sur la côte “se déversaient dans la mer au gré des marées, des vagues”, se souvient M. Bernard, 34 ans, au cours d’une rencontre avec l’AFP lors d’un bref passage à Paris.Pour le jeune matelot de l’époque, le choc est rude. “En mer, le plastique, on ne le voit pas” dit-il.Bouleversé de voir les pêcheurs remonter “énormément de plastique dans leurs filets”, l’aspirant marin, tout juste diplômé de la Marine marchande, fonde “Plastic Odyssey” avec un autre ingénieur, Alexandre Déchelotte: une expédition maritime autour du globe à bord d’un navire laboratoire de 40 mètres, avec de multiples escales en partenariat avec des associations locales pour sensibiliser les populations, et notamment les enfants, aux 20 tonnes de déchets plastiques qui se déversent dans les océans chaque minute.- Trente escales de trois semaines -Il est allé chercher des sponsors pour financer l’expédition, à commencer par une grande marque française de cosmétiques qui utilise du plastique dans ses emballages et communique sur cette association dans le cadre de son engagement à augmenter la part du plastique recyclé.Son initiative n’a qu’un impact infime dans la lutte mondiale contre la pollution plastique, mais comme d’innombrables autres, elle vise à montrer à son échelle qu’un avenir avec moins de plastique est impératif.Simon Bernard n’est pas dupe: “La vraie solution pour lutter contre la pollution plastique, c’est d’éviter d’en utiliser”. Voire de réduire la production à la source, comme le plaident les ONG et plusieurs gouvernements durant les négociations internationales de l’ONU sur la réduction des pollutions plastiques, qui se sont ouvertes à Genève mardi.L’opération comprend aujourd’hui 35 salariés.Renonçant à piloter les ferries de la côte normande auxquels il était promis, le jeune marin est parti de France le 1er octobre 2022. Il est aujourd’hui à Mayotte, presque au bout de ses 30 escales de trois semaines sur trois continents, dans des régions côtières polluées par le plastique. – “Transformer les poubelles en nourriture” -Mer Méditerranée, océan Atlantique, Indien, ou Pacifique: de Marseille à Marseille en passant par Beyrouth au Liban, Dakar au Sénégal, Recife au Brésil en 2023, Madras (Chennai) en Inde en mars dernier, avec à chaque fois des rencontres avec des associations locales, des start-up ou entreprises travaillant pour collecter, trier ou recycler le plastique. Au bout de deux ans et demi de rencontres, Simon Bernard, qui a largué son appartement à terre et vit sur le bateau, dit avoir été surtout frappé par “l’inventivité” des gens qu’ils rencontre, notamment ceux qui ont tout perdu “dans un contexte dévasté, dans une crise extrême”. Comme “cet entrepreneur au Liban qui a réussi à transformer les poubelles en nourriture”, Georges Bitar, qui collecte en porte-à-porte des déchets ménagers recyclables auprès de 60.000 personnes dans un pays qui n’a plus de système de ramassage public.Le Plastic Odyssey a collecté “une bonne centaine” de solutions locales pour se passer de plastique, issu du pétrole.A commencer par un système “qui fonctionne très bien à bord du bateau” permettant de potabiliser l’eau et donc de faire sans bouteilles en plastique. “Cela nous a évité 25.000 bouteilles d’eau en deux ans, quasiment une tonne de plastique évité”, calcule le marin.
Wall Street ouvre en hausse, les résultats d’entreprises en ligne de mire
La Bourse de New York a ouvert en petite hausse mercredi après une nouvelle fournée de résultats d’entreprises, mais la prudence reste de mise avant l’entrée en vigueur jeudi de la plupart des droits de douane de Donald Trump.Vers 13H50 GMT, l’indice Nasdaq gagnait 0,40% et l’indice élargi S&P 500 progressait de 0,24%. Le Dow Jones était quasiment à l’équilibre (+0,01%).”Les résultats trimestriels continuent de dépasser les attentes et offrent de bonnes perspectives (…), ce qui propulse le marché à la hausse”, commente auprès de l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.Pour Patrick O’Hare, de Briefing.com, “les résultats ont été pour la plupart meilleurs que prévu” mais “cela ne signifie toutefois pas que les réactions ont toutes été positives.”La plupart des capitalisations géantes ont d’ores et déjà publié leurs résultats, mais “il reste encore de nombreux acteurs importants à l’ordre du jour”, observent par ailleurs les analystes de Briefing.com.Parmi eux: le groupe Disney perdait du terrain (-5,01% à 112,53 dollars) malgré des résultats en hausse pour le troisième trimestre de son exercice décalé, porté notamment par des gains d’abonnés sur ses plateformes de streaming.D’avril à fin juin, le géant du divertissement a engrangé 1,8 million d’abonnés supplémentaires à sa plateforme de vidéo en ligne Disney+, qui en compte désormais 128 millions, et 183 millions en incluant les abonnés à sa plateforme Hulu, a-t-il indiqué dans un communiqué.La chaîne de restauration rapide McDonald’s était, elle, recherchée (+2,32% à 305,72 dollars) après des résultats pour le deuxième trimestre peu ou prou conformes aux attentes du marché, avec un chiffre d’affaires qui a profité de nouvelles arrivées sur les menus et de promotions.Les ventes à nombre de restaurants comparable ont progressé de 3,8% sur un an au niveau mondial, tout particulièrement dans les pays où le réseau est franchisé (+5,6%) mais aussi détenu en propre (+4%). Aux Etats-Unis, la hausse a été limitée à 2,5%.Côté indicateurs, “il n’y a pas d’événements notables à signaler ce matin”, observent les analystes de Briefing.com.Mais les acteurs du marché garderont un oeil jeudi sur les demandes hebdomadaires d’allocation chômage et sur plusieurs discours des membres de la banque centrale américaine (Fed).Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans se tendait quelque peu, à 4,22% contre 4,20% la veille en clôture.La place américaine continue surtout de surveiller les développements concernant les droits de douane imposés par le président américain Donald Trump, avant leur entrée en vigueur prévue jeudi.Après divers accords signés ces derniers jours, les produits de l’Union européenne (UE), du Japon ou de la Corée du Sud seront eux taxés à hauteur de 15%, ceux du Royaume-Uni à 10%. L’Indonésie est à 19%, le Vietnam et Taïwan subissent des taxes de 20%.”Nous pourrions avoir des nouvelles encourageantes concernant les négociations commerciales (…) et peut-être même quelques surprises positives” dans les prochaines heures, estime M. Cardillo.Une délégation suisse se trouve actuellement à Washington dans l’espoir d’obtenir une réduction des droits de douane américains, dont le taux est actuellement fixé à 39%. Ailleurs, à la cote, le géant du secteur des semi-conducteurs Advanced Micro Devices (AMD) reculait franchement (-6,52% à 162,95 dollars) après avoir publié des résultats mitigés. Les investisseurs ont été déçus des performances du groupe concernant ces centres de données.La plateforme de réservation de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) Uber perdait de la vitesse (-2,34% à 87,30 dollars) malgré des publications meilleures qu’attendu.Sa concurrente Lyft, dont les résultats doivent être connus après la fermeture mercredi, lâchait 4,27% à 18,89 dollars.Snap, maison-mère de Snapchat, plongeait (-20,82% à 7,43 dollars), minée par des performances trimestrielles en deçà des attentes, notamment sur son segment publicitaire.
Catastrophes naturelles: les incendies de Los Angeles font gonfler les pertes économiques
Les catastrophes naturelles ont entraîné des pertes économiques de 135 milliards de dollars (116 milliards d’euros) dans le monde au premier semestre, selon une première estimation de Swiss Re, les incendies de Los Angeles faisant particulièrement gonfler la facture pour les assureurs. Sur la même période de l’année dernière, ces pertes s’établissaient à 123 milliards de dollars, a rappelé mercredi le géant de la réassurance, les pertes au premier semestre 2025 dépassant de 36% la moyenne sur 10 ans, a-t-il précisé dans un communiqué. A eux seuls, les incendies de Los Angeles ont représenté 40 milliards de dollars de pertes couvertes par les compagnies d’assurance.Le groupe suisse, qui fait office d’assureur pour les assureurs, évoque des pertes d’une “sévérité exceptionnelle”, ces incendies étant survenus dans une partie densément peuplée des Etats-Unis avec de surcroît une concentration d’actifs de grande valeur qui y étaient assurés. Ces incendies ont fait grimper les pertes prises en charge par les assureurs au premier semestre à 80 milliards de dollars pour le volant concernant les catastrophes naturelles, contre 62 milliards de dollars au premier semestre 2024, selon cette première estimation de Swiss Re.- Orages aux Etats-Unis -S’y sont ajoutés 31 milliards de dollars de dégâts couverts par les assurances pour les orages sévères aux Etats-Unis. Ce montant n’est pas aussi élevé qu’en 2023 et 2024, et inférieur à la tendance longue avec des frais pour les assureurs plutôt aux environs de 35 milliards de dollars, précise Swiss Re. Mais, ces orages sévères, qui s’accompagnent de grêles et tornades, n’en restent pas moins une source grandissante de pertes pour les compagnies d’assurance.Le réassureur suisse souligne en revanche que les factures des assureurs pour les incendies ont fortement augmenté au cours des 10 dernières années. Avant 2015, les incendies ne représentaient qu’environ 1% des pertes assurées. Mais entre “la hausse des températures, les périodes de sécheresse plus fréquentes et les changements dans les régimes pluviométriques”, combinés à l’expansion urbaine, ils représentent 7% des pertes assurées, indique Swiss Re. Le premier semestre a aussi été marqué par un tremblement de terre en mars en Birmanie, ressenti jusqu’en Thaïlande, en Inde et en Chine. Rien qu’en Thaïlande, les pertes assurées ont atteint 1,5 milliard de dollars. En tenant compte de ce que Swiss Re appelle les sinistres engendrés par l’humain, comme par exemple les accidents industriels, les pertes assurés se sont montées à 87 milliards de dollars au premier semestre, contre 69 milliards de dollars au premier semestre 2024.Le second semestre est habituellement plus coûteux pour les assureurs en raison des dégâts durant la saison des ouragans dans l’Atlantique Nord. Mais si les frais continuent de grimper au même rythme qu’au premier semestre, le montant des dommages pris en charge par les assureurs pourrait dépasser ses projections pour les catastrophes naturelles en 2025. Elles se se situent pour l’instant à 150 milliards de dollars.






