Gaza: le Hamas et Israël reprennent les négociations indirectes avant une rencontre Trump-Netanyahu
De nouvelles négociations indirectes entre Israël et le Hamas doivent reprendre lundi au Qatar en vue d’un accord de trêve dans la bande de Gaza, espéré pour “cette semaine” par le président américain, Donald Trump, qui rencontre dans la soirée à Washington le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.M. Trump a estimé dimanche qu’il existait “de bonnes chances” de parvenir à un accord de trêve dans le territoire palestinien ravagé par 21 mois de guerre. “Nous avons déjà fait sortir beaucoup d’otages, mais en ce qui concerne les otages restants, un bon nombre vont sortir. Nous pensons y parvenir cette semaine”, a-t-il déclaré à des journalistes.Avant de s’envoler pour les Etats-Unis, M. Netanyahu a estimé que sa rencontre avec M. Trump pouvait “contribuer à faire avancer ce résultat que nous espérons tous”.Un responsable palestinien au fait des discussions a déclaré lundi que les discussions indirectes devaient reprendre dans la matinée à Doha entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël. A 12h30 GMT, il n’y avait cependant aucune confirmation de reprise des négociations.Elles portent “sur les mécanismes de mise en œuvre” d’un accord de cessez-le-feu et d’un “échange” d’otages retenus à Gaza contre des Palestiniens détenus en Israël, ajouté ce responsable dans une déclaration à l’AFP, s’exprimant sous couvert d’anonymat.La rencontre entre MM. Trump et Netanyahu n’est pas prévue avant 18H30 (22H30 GMT) et aura lieu hors la présence habituelle des journalistes, a fait savoir la Maison Blanche.Le président américain, qui recevra lundi M. Netanyahu pour la troisième fois en moins de six mois, pousse pour une trêve dans la bande de Gaza, plongée dans une situation humanitaire critique.Selon le responsable palestinien au fait des discussions au Qatar, une session exploratoire s’est tenue hier soir (dimanche) à Doha, via les médiateurs, portant sur un “échange de points de vue concernant le mécanisme pour l’échange d’otages et de prisonniers, le cessez-le-feu et le retrait (israélien).” La délégation du Hamas se trouvait dans une salle et la délégation israélienne dans une autre, dans le même bâtiment, a-t-il précisé. – “Bonne foi” -“Le Hamas est sérieux et soucieux d’aboutir à un accord pour mettre fin à la guerre et à la souffrance de notre peuple, à condition que la partie israélienne fasse preuve de bonne foi et ne cherche pas à entraver ou à faire traîner le processus”, a affirmé le responsable palestinien.Benjamin Netanyahu avait indiqué la semaine dernière avoir donné à ses négociateurs des “instructions claires”: parvenir à un accord “aux conditions que nous avons acceptées”.Le dirigeant israélien avait jugé “inacceptables” samedi les “changements que le Hamas cherche à apporter à la proposition” initialement parrainée par les Etats-Unis et transmise par les médiateurs qatari et égyptien.Des sources palestiniennes proches des discussions avaient indiqué que la proposition comprenait une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.Les changements réclamés par le mouvement islamiste, d’après ces sources, portent sur les modalités du retrait des troupes israéliennes de Gaza, des garanties qu’il souhaite obtenir sur l’arrêt des hostilités après les 60 jours, et sur une reprise en main de la distribution de l’aide humanitaire par l’ONU et des organisations internationales reconnues.M. Netanyahu a une “mission importante” à Washington, a déclaré le président israélien, Isaac Herzog, après l’avoir rencontré dimanche matin: “faire avancer un accord pour ramener tous nos otages à la maison”.- 12 morts lundi -Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, à l’origine de la guerre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l’armée israélienne.Une première trêve d’une semaine en novembre 2023, puis une deuxième de deux mois début 2025, ont permis le retour de nombreux otages en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.Dans la bande de Gaza, dont les plus de deux millions d’habitants, maintes fois déplacés, vivent dans des conditions terribles, selon l’ONU et des ONG, la Défense civile a fait état de la mort de 12 personnes, tuées lundi par des tirs ou de nouveaux bombardements israéliens. L’AFP a contacté l’armée israélienne à ce sujet. Compte tenu des restrictions imposées aux médias et des difficultés d’accès à Gaza, il est extrêmement difficile pour l’AFP de vérifier de manière indépendante les affirmations des différentes parties.L’attaque du 7-Octobre a fait 1.219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.Au moins 57.523 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les représailles israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Gaza: le Hamas et Israël reprennent les négociations indirectes avant une rencontre Trump-Netanyahu
De nouvelles négociations indirectes entre Israël et le Hamas doivent reprendre lundi au Qatar en vue d’un accord de trêve dans la bande de Gaza, espéré pour “cette semaine” par le président américain, Donald Trump, qui rencontre dans la soirée à Washington le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.M. Trump a estimé dimanche qu’il existait “de bonnes chances” de parvenir à un accord de trêve dans le territoire palestinien ravagé par 21 mois de guerre. “Nous avons déjà fait sortir beaucoup d’otages, mais en ce qui concerne les otages restants, un bon nombre vont sortir. Nous pensons y parvenir cette semaine”, a-t-il déclaré à des journalistes.Avant de s’envoler pour les Etats-Unis, M. Netanyahu a estimé que sa rencontre avec M. Trump pouvait “contribuer à faire avancer ce résultat que nous espérons tous”.Un responsable palestinien au fait des discussions a déclaré lundi que les discussions indirectes devaient reprendre dans la matinée à Doha entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël. A 12h30 GMT, il n’y avait cependant aucune confirmation de reprise des négociations.Elles portent “sur les mécanismes de mise en œuvre” d’un accord de cessez-le-feu et d’un “échange” d’otages retenus à Gaza contre des Palestiniens détenus en Israël, ajouté ce responsable dans une déclaration à l’AFP, s’exprimant sous couvert d’anonymat.La rencontre entre MM. Trump et Netanyahu n’est pas prévue avant 18H30 (22H30 GMT) et aura lieu hors la présence habituelle des journalistes, a fait savoir la Maison Blanche.Le président américain, qui recevra lundi M. Netanyahu pour la troisième fois en moins de six mois, pousse pour une trêve dans la bande de Gaza, plongée dans une situation humanitaire critique.Selon le responsable palestinien au fait des discussions au Qatar, une session exploratoire s’est tenue hier soir (dimanche) à Doha, via les médiateurs, portant sur un “échange de points de vue concernant le mécanisme pour l’échange d’otages et de prisonniers, le cessez-le-feu et le retrait (israélien).” La délégation du Hamas se trouvait dans une salle et la délégation israélienne dans une autre, dans le même bâtiment, a-t-il précisé. – “Bonne foi” -“Le Hamas est sérieux et soucieux d’aboutir à un accord pour mettre fin à la guerre et à la souffrance de notre peuple, à condition que la partie israélienne fasse preuve de bonne foi et ne cherche pas à entraver ou à faire traîner le processus”, a affirmé le responsable palestinien.Benjamin Netanyahu avait indiqué la semaine dernière avoir donné à ses négociateurs des “instructions claires”: parvenir à un accord “aux conditions que nous avons acceptées”.Le dirigeant israélien avait jugé “inacceptables” samedi les “changements que le Hamas cherche à apporter à la proposition” initialement parrainée par les Etats-Unis et transmise par les médiateurs qatari et égyptien.Des sources palestiniennes proches des discussions avaient indiqué que la proposition comprenait une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.Les changements réclamés par le mouvement islamiste, d’après ces sources, portent sur les modalités du retrait des troupes israéliennes de Gaza, des garanties qu’il souhaite obtenir sur l’arrêt des hostilités après les 60 jours, et sur une reprise en main de la distribution de l’aide humanitaire par l’ONU et des organisations internationales reconnues.M. Netanyahu a une “mission importante” à Washington, a déclaré le président israélien, Isaac Herzog, après l’avoir rencontré dimanche matin: “faire avancer un accord pour ramener tous nos otages à la maison”.- 12 morts lundi -Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, à l’origine de la guerre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l’armée israélienne.Une première trêve d’une semaine en novembre 2023, puis une deuxième de deux mois début 2025, ont permis le retour de nombreux otages en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.Dans la bande de Gaza, dont les plus de deux millions d’habitants, maintes fois déplacés, vivent dans des conditions terribles, selon l’ONU et des ONG, la Défense civile a fait état de la mort de 12 personnes, tuées lundi par des tirs ou de nouveaux bombardements israéliens. L’AFP a contacté l’armée israélienne à ce sujet. Compte tenu des restrictions imposées aux médias et des difficultés d’accès à Gaza, il est extrêmement difficile pour l’AFP de vérifier de manière indépendante les affirmations des différentes parties.L’attaque du 7-Octobre a fait 1.219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.Au moins 57.523 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les représailles israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Europe, Asie, Afrique équatoriale : un mois de juin exceptionnellement chaud
Du Nigeria au Japon, du Pakistan à l’Espagne, le mois de juin a enregistré une chaleur record dans 12 pays et exceptionnellement chaude dans 26 autres, d’après des calculs de l’AFP à partir des données du programme européen Copernicus.Quelque 790 millions d’habitants au total, dans 12 pays en Europe, Asie et Afrique ont subi des températures jamais enregistrées auparavant en juin. Pour 26 autres pays, le mois écoulé a été le deuxième plus chaud, comme en Chine, en France, au Royaume-Uni mais aussi en République démocratique du Congo et en Ethiopie. Tour du monde de ces chaleurs précoces et extrêmes, conséquences du réchauffement climatique qui augmente l’intensité et la fréquence des canicules.- Europe : 3°C au-dessus des normales -Les habitants du sud et de l’ouest de l’Europe ont connu fin juin une vague de chaleur précoce, mettant à l’épreuve des populations encore peu habituées à de telles chaleurs extrêmes comme dans la région parisienne en France, en Belgique et aux Pays-Bas.Une quinzaine de pays dont la Suisse, l’Italie ou l’ensemble des Balkans ont subi des températures 3°C au-dessus de leurs normales de saison. L’Espagne, la Bosnie et le Monténégro ont même connu leur mois de juin le plus chaud jamais enregistré. Respectant une tradition annuelle, la télévision andalouse Canal Sur a déjà réussi à cuire un œuf dans la rue à Séville directement sur une poêle.- Asie-Pacifique : records sur terre et sur mer -Avant l’Europe, le Japon a connu une vague de chaleur dès la mi-juin et son mois de juin le plus chaud depuis le début des relevés en 1898. La température des eaux côtières autour de l’archipel a été supérieure de 1,20°C à la normale, égalant le record de juin 2024.Ces records surviennent alors que le pays a déjà connu son été le plus chaud en 2024, à égalité avec 2023, et suivi de l’automne le plus chaud jamais enregistré. L’iconique calotte neigeuse du mont Fuji n’est ainsi apparue que début novembre, un mois plus tard qu’en moyenne.En Asie-Pacifique, la Corée du Sud et la Corée du Nord ont aussi connu le mois de juin le plus chaud depuis l’existence des données de températures, presque 2°C au-dessus de leurs normales de saison. En Chine, 102 stations météorologiques ont enregistré des records absolus pour une journée de juin, dont certaines au-dessus de 40°C, selon les médias d’Etat.- Asie centrale : le printemps le plus chaud -Le Pakistan, 250 millions d’habitants, et le Tadjikistan, 10 millions, ont aussi battu des records de températures pour un mois de juin. Cela s’inscrit dans un printemps exceptionnellement chaud sur l’ensemble de l’Asie centrale, puisque outre ces deux pays, l’Iran, l’Afghanistan, l’Ouzbékistan et le Kirghizstan, viennent d’achever leur printemps (avril-juin) le plus chaud jamais enregistré. Selon les pays, le thermomètre est monté 2 à 4°C au-dessus de la moyenne des printemps des années 1981-2010. Avec des pics ponctuels au-delà de 50°C dans certaines régions arides. – Afrique équatoriale : presque aussi chaud que 2024 -Le Nigeria, sixième pays le plus peuplé du monde avec 230 millions d’habitants, a égalé son record de température pour un mois de juin, qui date de 2024.Dans d’autres pays du Sahel et d’Afrique équatoriale comme la Centrafrique, le Soudan du Sud, le Cameroun, la République démocratique du Congo et l’Ethiopie, ce mois de juin est le deuxième plus chaud sur l’ensemble des données disponibles, juste derrière juin 2024.Le Soudan du Sud, où les températures étaient 2,1°C au-dessus des normales pour un mois de juin, avait déjà connu une première vague de chaleur en mars, habituellement le mois le plus chaud de l’année. La chaleur avait alors poussé le gouvernement à fermer les écoles, une mesure inédite dans ce pays instable et extrêmement pauvre. “Les températures extrêmes et les conséquences du réchauffement climatique affectent tous les aspects du développement socio-économique de l’Afrique et aggravent les famines, l’insécurité et les mouvements de population”, avertissait en mai l’Organisation météorologique mondiale (OMM), agence de l’Onu.
Israel, Hamas due to resume indirect talks ahead of Netanyahu-Trump meet
Israel and Hamas were due to resume indirect talks in Qatar on Monday, according to a Palestinian official, ahead of Prime Minister Benjamin Netanyahu’s meeting in Washington with President Donald Trump, who is pushing for a deal.The latest round of negotiations on the war in Gaza began on Sunday in Doha, aiming to broker a ceasefire and reach an agreement on the release of hostages in exchange for Palestinian prisoners.A Palestinian official familiar with the negotiations told AFP indirect talks were due to resume Monday between Hamas and Israeli delegations.As of 1230 GMT there was no confirmation the talks had begun, however.Speaking to AFP on condition of anonymity, the official said the delegations had exchanged views on Sunday via mediators, with representatives of the two sides seated in different rooms in the same building.Ahead of Netanyahu’s third visit since Trump’s return to office this year, the US president said there was a “good chance we have a deal with Hamas… during the coming week”.”We’ve gotten a lot of the hostages out, but pertaining to the remaining hostages, quite a few of them will be coming out,” he told journalists.Netanyahu, speaking before heading to Washington, said his meeting with Trump could “definitely help advance this” deal.The US president is pushing for a truce in the Gaza Strip, reeling from a humanitarian crisis after nearly two years of war.Netanyahu said he dispatched the team to the Qatari capital with “clear instructions” to reach an agreement “under the conditions that we have agreed to”.He previously said Hamas’s response to a draft US-backed ceasefire proposal, conveyed through Qatari and Egyptian mediators, contained “unacceptable” demands.- ‘Important mission’ -Two Palestinian sources close to the discussions had earlier told AFP the proposal included a 60-day truce, during which Hamas would release 10 living hostages and several bodies in exchange for Palestinians detained by Israel.However, they said, the group was also demanding certain conditions for Israel’s withdrawal, guarantees against a resumption of fighting during negotiations, and the return of the UN-led aid distribution system.Netanyahu has an “important mission” in Washington, “advancing a deal to bring all our hostages home”, said Israeli President Isaac Herzog.Trump is not scheduled to meet the Israeli premier until 2230 GMT Monday, the White House said, without the usual presence of journalists.Of the 251 hostages taken by Palestinian militants during the 2023 attack, 49 are still being held in Gaza, including 27 the Israeli military says are dead.Since Hamas’s October 2023 attack sparked the massive Israeli offensive, mediators have brokered two temporary halts in the fighting. They have seen hostages freed in exchange for Palestinian prisoners in Israeli custody.Recent efforts to broker a new truce have repeatedly failed, with the primary point of contention being Israel’s rejection of Hamas’s demand for a lasting ceasefire.- ‘Can’t take this anymore’ -In Gaza, the territory’s civil defence agency said Israeli forces killed at least 12 people on Monday, including six in a clinic housing people displaced by the war.Media restrictions in Gaza and difficulties in accessing many areas mean AFP is unable to independently verify the tolls and details provided by the civil defence agency.The Israeli military did not immediately respond to an AFP request for comment.Salman Qudum, who told AFP he had survived the attack on the clinic in Gaza City, said: “We don’t know where to go or what to do.”Qudum said the negotiators and mediators in Doha must “apply pressure” to secure a ceasefire “because the people can’t take this anymore”.In a statement on Monday, the military said it had struck “dozens of terrorists, weapons depots, observation posts, military buildings and other terror infrastructures” across Gaza over the past 24 hours.The war has created dire humanitarian conditions for the more than two million people in the Gaza Strip.A US- and Israel-backed group, the Gaza Humanitarian Foundation (GHF), took the lead in food distribution in the territory in late May, when Israel partially lifted a more than two-month blockade on aid deliveries.But its operations have had a chaotic rollout, with repeated reports of aid seekers killed near its facilities while awaiting rations.Hamas’s October 2023 attack resulted in the deaths of 1,219 people, mostly civilians, according to an AFP tally based on Israeli official figures.Israel’s retaliatory campaign has killed at least 57,523 people in Gaza, also mostly civilians, according to the Hamas-run territory’s health ministry. The United Nations considers the figures reliable.burs/ser/
Visée par une motion de censure, von der Leyen face aux eurodéputés
Trois jours avant un vote de censure sans danger pour la Commission européenne, Ursula von der Leyen s’apprête à répondre lundi aux interpellations des eurodéputés qui critiquent sa gestion très centralisée et le manque de transparence de l’exécutif.Pas de suspense. La motion de censure initiée par une partie de l’extrême droite n’a quasiment aucune chance de renverser la présidente de la Commission à l’occasion de ce vote prévu pour jeudi midi.Mais un an après les élections européennes, le débat va permettre à ses opposants de se compter dans l’hémicycle de Strasbourg. Et il pourrait aussi servir à régler quelques comptes au sein de la majorité “pro-européenne”, où les sociaux-démocrates et les centristes critiquent régulièrement la toute puissance de la droite et le pouvoir de plus en plus vertical de Mme von der Leyen.Attendue au Parlement européen vers 18H, la dirigeante aura l’occasion de répondre à ses détracteurs.”C’est une motion de censure venue de l’extrême droite roumaine sur des bases +anti-vax+. La présidente répondra avec conviction et engagement”, assure Stéphane Séjourné, un des vice-présidents de la Commission.Car c’est un eurodéputé roumain, Gheorghe Piperea, qui a pris l’initiative de cette motion pour fustiger le manque de transparence de la cheffe de la Commission dans le “Pfizergate”.Mme von der Leyen n’a jamais rendu public un échange de SMS avec le PDG de Pfizer Albert Bourla pendant la pandémie de Covid, quand l’Union européenne négociait l’achat de vaccins auprès de ce laboratoire américain.L’affaire a valu à la Commission des plaintes de diverses associations et personnalités opposées aux vaccins, ainsi que du New York Times qui a cherché en vain à accéder aux messages en question.- “Marionnettes de Poutine” -Gheorghe Piperea accuse aussi la Commission européenne d'”ingérences” dans l’élection présidentielle en Roumanie, remportée par le pro-européen Nicusor Dan en mai.Même si M. Piperea devrait recevoir le soutien d’une partie de l’extrême droite, dont celui du Français Jordan Bardella, sa tentative de renverser l’équipe von der Leyen paraît vouée à l’échec.Le groupe politique ECR, auquel appartient l’élu roumain, a déjà pris ses distances. Car y siègent les eurodéputés italiens du parti de Giorgia Meloni, plus conciliants avec Mme von der Leyen.De son côté, le PPE, le premier groupe dans l’hémicycle, fait bloc autour de la présidente de la Commission, issue de ses rangs.Le chef de ce groupe de droite, l’Allemand Manfred Weber, a ainsi brocardé “les marionnettes de Poutine au Parlement européen” qui “tentent de saper l’unité de l’Europe et de faire tomber la Commission en cette période de turbulences mondiales et de crise économique”.Sans voter la censure, les alliés sociaux-démocrates et centristes pourraient réclamer des gages à Mme von der Leyen.Dans une Europe de plus en plus à droite, la majorité “pro-européenne” a été mise à rude épreuve cette année. Gauche et centristes ont régulièrement reproché au PPE ses ambiguïtés vis-à-vis de l’extrême droite, notamment pour remettre en cause des lois environnementales.Pour la cheffe du groupe centriste, la Française Valérie Hayer, qui ne votera “évidemment pas” la censure, ce débat peut être un “vrai moment de clarification politique” : “On va demander au PPE clairement avec qui il veut travailler.”Autre grief : la gestion de plus en plus centralisée d’Ursula von der Leyen à la tête d’une équipe à sa main pour son second mandat.Un épisode récent a provoqué la colère de la gauche et du centre.Sans prévenir, la Commission a menacé de retirer une loi contre le greenwashing (écoblanchiment) des entreprises, pourtant en cours de négociation au Parlement européen. Un affront pour les eurodéputés, nombreux à dénoncer une atteinte à leurs prérogatives.Jamais une Commission n’a été censurée à Strasbourg, malgré un cas particulier en mars 1999. Avant un vote perdu d’avance, le collège présidé par le Luxembourgeois Jacques Santer avait pris les devants en démissionnant à la suite d’un rapport accablant sur sa “lourde responsabilité” dans des affaires de fraude.
“Préparer” sa peau au soleil : de nombreuses idées fausses et des risques
Cabines UV, compléments alimentaires, auto-bronzants : de nombreuses idées fausses persistent autour du soleil et du bronzage, et les conseils pour “préparer” sa peau à l’exposition aux rayons UV, principal facteur des cancers cutanés, alimentent toujours des comportements à risques.”Il n’existe aucun moyen de préparer la peau aux effets du soleil”, assure à l’AFP le Pr Claude Linassier, directeur du pôle prévention, organisation et parcours de soins à l’Institut national du cancer (INCa).Chaque année, en France, de 141.200 à 243.500 cancers de la peau sont diagnostiqués, dont 112.960 à 194.800 provoqués par une exposition excessive aux UV, selon Santé publique France.Sur les réseaux sociaux, dans des magazines ou dans l’imaginaire collectif, de nombreuses idées erronées perdurent.La plus inquiétante : 20% des Français pensent que des séances en cabines UV artificiels, avant l’été, diminuent les dangers d’attraper des coups de soleil, selon un sondage Ipsos de 2023 pour le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV).Or, “ces pratiques augmentent considérablement les risques de cancer cutané”, alerte le syndicat, alors que 33% des jeunes de 25 à 34 ans y ont recours.”20 minutes de bronzage en cabine, c’est une journée de soleil tropical sur la peau ! Cette pratique est encore plus dangereuse que l’exposition au soleil sans protection”, souligne à l’AFP Catherine Olivérès Ghouti, membre du SNDV.Les rayonnements UV artificiels sont d’ailleurs classés “cancérogènes certains pour l’homme” par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) depuis 2009 et ces cabines sont interdites dans plusieurs pays, comme l’Australie.Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), les personnes ayant eu recours au moins une fois aux cabines de bronzage avant l’âge de 35 ans “augmentent de 59% le risque de développer un mélanome cutané”.Chaque année, environ “380 nouveaux cas de mélanomes” sont liés à ces cabines auto-bronzantes, complète le Pr Linassier, qui les déconseille vivement.- “Pas de bronzage sain” -Autre option souvent plébiscitée : foncer sa carnation avant de s’exposer, en prenant des compléments alimentaires ou grâce à de l’auto-bronzant, afin d’être mieux protégé.Les peaux foncées produisant davantage de mélanine protectrice contre le soleil, l’idée pourrait sembler tentante, mais ce raccourci est trompeur.En effet, les compléments alimentaires ne sont souvent que “de simples colorants à base de carotène”, qui vont donner un teint hâlé, “mais ne remplacent pas la mélanine et ne confèrent donc aucune protection contre les rayons ultraviolets”, insiste le Pr Linassier.A fortes doses, certains compléments alimentaires à base de bêta-carotène ont même un effet néfaste sur la santé, prévient l’oncologue, car ils “représentent un surrisque de cancers du poumon pour les fumeurs ou ex-fumeurs, et les personnes qui ont été exposées à l’amiante”.En donnant l’illusion d’être déjà bronzé, ces produits peuvent même pousser à s’exposer plus longtemps, voire sans protection.Mais, même à petite dose, “il n’existe pas de bronzage sain”, rappelle l’INCa.”Ce dernier constitue une agression pour la peau, signe d’une réaction qui s’enclenche contre les dommages provoqués par les UV, naturels ou artificiels. Une peau bronzée indique donc que l’ADN a subi des dommages”, souligne l’Institut.En cas d’exposition au soleil, l’utilisation de crème solaire est indispensable et à renouveler toutes les deux heures, mais même les produits solaires les plus efficaces – indice 50 – ne filtrent pas la totalité des UV.La protection solaire doit donc être multiple : port de vêtements avec un tissage serré ou traités anti-UV, chapeau à larges bords, lunettes de soleil et limitation de l’exposition aux heures les plus chaudes.Et pour ceux soucieux de faire leur stock de vitamine D, seules quelques minutes d’exposition suffisent en réalité à couvrir les besoins physiologiques. L’INCa recommande ainsi d’exposer quotidiennement mains, avant-bras et visage d’avril à septembre, “de 5 à 10 minutes pour les peaux claires et de 15 à 30 minutes pour les peaux foncées ou noires”.De son côté, la Ligue contre le cancer a lancé mi-juin une campagne de prévention appelant à ne pas “griller au soleil” cet été, car “on n’est pas des saucisses”, rappelant que les cancers cutanés font partie des “40% de cancers évitables”.
Endométriose: la stratégie nationale en quête d’un nouvel élan
Pas assez vite, pas assez fort? Plus de trois ans après l’annonce d’une stratégie nationale sur l’endométriose par l’Elysée, des patientes et des spécialistes reconnaissent des progrès mais regrettent des moyens encore insuffisants.En janvier 2022, le président Emmanuel Macron lançait un plan pour mieux diagnostiquer et prendre en charge cette maladie qui touche au moins une femme sur 10 en France. Le chef de l’Etat promettait alors des moyens “à la hauteur des enjeux” pour la recherche.Cette maladie chronique, qui se caractérise par le développement d’une muqueuse utérine (l’endomètre) en dehors de l’utérus, provoque des règles douloureuses, des problèmes urinaires, lombaires, etc.La stratégie s’est accompagnée d’un programme de recherche “santé des femmes, santé des couples” (dit PEPR), doté initialement de 25 à 30 millions d’euros sur 5 ans, réduits depuis à 25 millions. Le gouvernement a aussi donné accès pour certaines patientes au test diagnostic salivaire de la société Ziwig, dans le cadre du “forfait innovation”, une prise en charge dérogatoire des technologies en phase précoce de développement clinique.Sur le terrain, des patientes et des médecins interrogés par l’AFP dressent un bilan en demi-teinte. Plusieurs étapes du PEPR ont été menées à bien, explique Jean Rosenbaum, le coordinateur scientifique du programme. Un projet sur l’épidémiologie de l’endométriose, baptisé EPI-ENDO, a ainsi été doté de plus de 6 millions d’euros, dit-il. “Un de nos objectifs était, grâce aux moyens que l’on propose, d’inciter des chercheurs dans des domaines différents à venir travailler sur l’endométriose parce qu’ils ont des compétences utiles. Par exemple, la biologie cellulaire, l’épigénétique (…) Cela a pas mal marché”, félicite aussi M. Rosenbaum.La stratégie reposait également sur le déploiement dans chaque région d’une filière de soins dédiée à la prise en charge de l’endométriose. “A ce jour, toutes les régions se sont engagées dans la mise en place d’une filière. Une dizaine d’entre elles ont déjà des filières totalement déployées”, précise le ministère de la Santé à l’AFP.En outre, une vingtaine de doctorants et de post doctorants ont reçu ou vont recevoir des bourses dans le cadre du PEPR, qui finance aussi une dizaine d’équipes de recherche, pour près de 5 millions d’euros.- Retards -Mais le délai pour obtenir ces financements excède certains médecins. “Le plan de lutte contre l’endométriose était une excellente nouvelle”, commente ainsi le professeur Louis Marcellin, gynécologue à l’hôpital Cochin à Paris. Toutefois, malgré un feu vert pour un projet porté par son établissement, “les fonds n’ont pas encore été débloqués”, déplore-t-il.”Il y a eu du temps perdu à plusieurs étapes, un an de retard au total”, reconnaît Jean Rosenbaum, regrettant des tracas administratifs.Selon le ministère de la Santé, “les éventuels retards de versement relèvent de la gestion contractuelle entre l’Agence nationale de la recherche, les porteurs (de projets, NDLR) et les établissements de recherche concernés.””On ne va pas dire que l’existence de ce PEPR répond à toutes les attentes”, regrette quant à elle Arounie Tavenet, de l’association de patientes Endofrance. “On aurait pu espérer des processus accélérés pour ce qui est présenté comme une priorité nationale”.Le mécontentement porte sur les délais mais aussi sur le montant des financements publics au regard de l’ampleur des besoins. L’enveloppe de 25 millions doit en effet se partager entre la recherche sur l’infertilité et sur l’endométriose. D’après le ministère de la Santé, quelque 11,3 millions d’euros ont été spécifiquement engagés pour l’endométriose dans le cadre du PEPR. “Si on regarde le verre à moitié plein, c’est bien, parce que ça donne une impulsion”, estime Valérie Desplanches, présidente de la fondation pour la recherche sur l’endométriose. “Mais cela reste insuffisant.””Il y a une meilleure prise de conscience de l’endométriose”, considère le professeur Jean-Marc Ayoubi, dont l’équipe a permis la première transplantation utérine française. Tout en reconnaissant la faiblesse des montants dédiés à la maladie: “Seule la recherche peut faire progresser les choses.”