Des dizaines de milliers de fidèles à la basilique Saint-Pierre pour un hommage au pape

Des dizaines de milliers de fidèles affluent mercredi à la basilique Saint-Pierre au Vatican pour se recueillir devant la dépouille du pape François, transférée en grande pompe dans la matinée sous les ors du majestueux édifice.Une longue file d’attente serpente sur la place Saint-Pierre, encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, autour de laquelle les accès au Vatican et dans les rues adjacentes sont filtrés. Selon plusieurs pèlerins à l’AFP, il fallait attendre entre trois et quatre heures pour entrer dans la basilique.La salle de presse du Vatican a fait savoir qu'”étant donné la grande affluence de fidèles (…), il n’est pas exclu de prolonger l’ouverture de la basilique” au-delà de minuit, comme initialement prévu.Vincenza Nocilla, une infirmière retraitée de 67 ans, s’est levée à 04H00 du matin et a fait 150 km pour être parmi les premières à voir le cercueil du pape.”C’était vraiment émouvant”, a-t-elle confié à l’AFP à sa sortie. La longue attente pour voir de près celui qu’elle décrit comme “un bon pape”, dont la mort l’a profondément attristée, en valait la peine, même si “on ne vous laisse pas rester longtemps, on passe, on dit un rapide au revoir et on s’en va.”Une étudiante en médecine portugaise, Francisca Antunes, 21 ans, a commencé à faire la queue à 06H00. “Nous voulions dire merci à l’un des papes les plus humbles”, a-t-elle expliqué en sortant. “Je me suis sentie vraiment bien d’être là”, a ajouté la jeune femme, vêtue d’une veste noire et arborant des lunettes de soleil.A l’arrivée sur la place Saint-Pierre, la gendarmerie vaticane et les carabiniers italiens fouillent les sacs à dos et font passer les fidèles à travers des portiques de sécurité, tandis que leurs effets personnels sont scannés. “Nous sommes sur le pont depuis lundi et les prochains jours s’annoncent très difficiles”, a confié à l’AFP un membre de la Garde suisse.Dans une ambiance printanière, les pèlerins venus pour le Jubilé, “Année sainte” de l’Eglise catholique, continuent de côtoyer touristes, curieux et les médias du monde entier en direct avec leurs caméras. Plus de deux mille journalistes sont accrédités pour cet événement exceptionnel.Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape a été escortée par des dizaines de cardinaux, d’évêques et de religieux depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu’à sa mort, vers la monumentale basilique Saint-Pierre couronnée par la coupole de Michel-Ange.- Hallebardes -Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses en uniforme chamarré armés de hallebardes. Au son des cloches, il a été applaudi sur son passage par les fidèles massés sur la place Saint-Pierre.Le pape repose dans son cercueil, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.Le cercueil en bois clair, capitonné de rouge, a été installé devant le maître-autel de la basilique, lui-même surmonté du monumental baldaquin en bronze du Bernin, chef-d’Å“uvre de l’art baroque tout juste restauré.Rupture avec la tradition, il ne repose pas sur un catafalque mais est posé à même le sol, à la demande expresse de Jorge Bergoglio qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.Pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille: mercredi de 11H00 à 24H00, mais peut-être davantage, jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).Après le décès de Benoît XVI le 31 décembre 2022, quelque 200.000 personnes s’étaient recueillies trois jours durant devant sa dépouille, avant ses obsèques en présence de 50.000 fidèles.Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d’une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l’Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes de l’Eglise jusqu’à l’élection du nouveau pape.Au cours d’une cérémonie au Parlement en hommage au pape Fraçois, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, qui s’est ensuite rendue à la basilique Saint-Pierre, a évoqué un homme “déterminé” avec qui “on se sentait à l’aise et on pouvait parler de tout. Il vous faisait sentir que vous aviez de la valeur (…). La dernière chose qu’il m’a dite est: +Ne perdez jamais votre sens de l’humour+”.- Têtes couronnées -Les funérailles de François se dérouleront samedi matin sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, outre 170 délégations étrangères.”Il est impossible de savoir” combien de personnes seront présentes le jour des funérailles car de nombreux fidèles pourraient venir et repartir dans la journée, “quelques centaines de milliers au minimum”, a déclaré à l’AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d’Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l’Eglise catholique, qui se dérouleront sous haute sécurité.Le président américain Donald Trump a annoncé qu’il viendrait, accompagné de sa femme Melania, malgré les critiques dures et répétées du pape contre sa politique antimigrants.Le président français Emmanuel Macron et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky entendent également faire le déplacement. En revanche, le président russe Vladimir Poutine, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), ne prévoit pas de s’y rendre.La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Antonio Costa, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Olaf Scholz ont également annoncé leur venue, tout comme le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.Le roi Felipe VI et la reine Letizia d’Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents. A l’issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le défunt pape sera enterré conformément à sa volonté.

French president announces economic deals with MadagascarWed, 23 Apr 2025 16:30:35 GMT

France and Madagascar announced Wednesday they would strengthen economic cooperation through several ambitious projects, including a major hydroelectric dam, as President Emmanuel Macron kicked off a two-day state visit to the Indian Ocean island.The first official trip by a French president in 20 years is intended to strengthen bilateral ties and consolidate France’s presence in …

French president announces economic deals with MadagascarWed, 23 Apr 2025 16:30:35 GMT Read More »

La Jordanie interdit les activités des Frères musulmans, accusés de visées déstabilisatrices

La Jordanie a interdit mercredi toutes les activités des Frères musulmans et fermé leurs bureaux, imputant à cette confrérie islamiste des “activités de nature à déstabiliser le pays”, notamment la fabrication et le stockage de roquettes et explosifs.Cette décision intervient après l’annonce mi-avril par les autorités de l’arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans “visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie”.”Il a été décidé d’interdire toutes les activités des soi-disant Frères musulmans et de considérer toute activité (de leur part) comme une violation des dispositions de la loi”, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Mazen al-Faraya. “Tous les bureaux” utilisés par le mouvement, “même en partenariat avec d’autres organisations”, seront fermés, a-t-il ajouté.  Les Frères musulmans avaient poursuivi leurs activités en Jordanie malgré la décision de la plus haute juridiction du pays, en 2020, de dissoudre le groupe, les autorités fermant les yeux sur leurs activités. L’aile politique du groupe, le Front d’action islamique, est devenu le premier parti au Parlement jordanien, remportant 31 des 138 sièges lors des élections de septembre.Disposant de plusieurs bureaux à Amman, la confrérie y publie souvent des déclarations, et organise régulièrement des rassemblements de solidarité avec les Palestiniens, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas. La Jordanie, a ajouté le ministre, va également “confisquer les actifs du groupe (…), interdire la promotion de ses idées sous peine de poursuites, et considérer l’adhésion à ce groupe comme un acte interdit”. – “Opèrent dans l’ombre” -Les membres de cette confrérie “opèrent dans l’ombre et se livrent à des activités susceptibles de porter atteinte à la stabilité et à la sécurité”, du pays, a accusé M. Faraya.   Il a déclaré que toute collaboration avec les Frères musulmans était interdite, de même que la publication de tout contenu produit par le mouvement, mais sans que ne soit immédiatement précisé si l’interdiction s’appliquait au Front d’action islamique. Lors d’une session parlementaire tenue en début de semaine, certains députés avaient appelé à interdire les activités des Frères musulmans et suspendre les parlementaires de ce principal parti d’opposition en Jordanie. Le 15 avril, les services de renseignement jordaniens avaient annoncé l’arrestation de 16 personnes pour “terrorisme”, les accusant notamment de possession et fabrication d’armes telles que des roquettes. Les Frères musulmans ont dénié toute connaissance de cette affaire, renvoyant à des actions individuelles en soutien à la “résistance” palestinienne. La confrérie a affirmé avoir toujours soutenu “la sécurité et la stabilité de la Jordanie”. Selon le ministre de l’Intérieur, les autorités ont découvert “des explosifs et des armes circulant entre différentes villes jordaniennes, stockés dans des quartiers résidentiels, ainsi que des opérations de fabrication et de dissimulation de roquettes en périphérie de la capitale”. Il a également évoqué “des activités d’entraînement et de recrutement menées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.”La confrérie avait été dissoute en 2020 au motif que sa licence n’avait pas été renouvelée en vertu d’une loi de 2014, un argument qu’elle a rejeté en faisant valoir des autorisations accordées en vertu de lois antérieures. Si elle a jusque-là poursuivi ses activités, tolérées par les autorités, ses relations avec l’Etat s’étaient détériorées après que le gouvernement a autorisé, en 2015, un groupe dissident, l’Association des Frères musulmans. Interdits dans plusieurs autres pays arabes, dont l’Egypte, les Frères musulmans bénéficient d’une base populaire en Jordanie depuis des décennies. 

Bétharram: la sortie d’un livre devancée par une interview de la fille de Bayrou

L’interview d’une fille de François Bayrou a fait de l’ombre à la sortie, jeudi, du livre du porte-parole des victimes de Bétharram, Alain Esquerre, qui retrace son combat contre le “déni collectif” des violences de l’institution catholique et appelle à “ne plus regarder ailleurs”.Dans une interview à Paris Match publiée mardi, Hélène Perlant, l’aînée du Premier ministre, a révélé qu’adolescente, lors d’un camp d’été, elle fut rouée de coups par un curé officiant dans le collège de filles dirigé par la congrégation religieuse au cÅ“ur du scandale, où elle était scolarisée.”On se doutait que c’est ça qui serait mis en avant, c’est malheureux pour les victimes parce que ça leur vole un peu la vedette”, a déclaré Alain Esquerre mercredi à l’AFP, ajoutant que la fille de François Bayrou était aussi “très agacée” par la situation.”C’est très injuste, tout le monde parle de Paris Match, le livre n’est quasiment plus signalé”, a insisté Alain Esquerre.L’avant-dernier chapitre de son ouvrage “Le Silence de Bétharram” (éd. Michel Lafon) est consacré à “Hélène”. Elle y raconte les violences qu’elle a subies, affirmant n’en avoir jamais parlé à ses parents.”En tant que père de famille, ça me poignarde le cÅ“ur (…) Qu’on ne l’ait pas su et que des dérives de cet ordre aient eu lieu, pour moi, c’est presque insupportable”, a réagi mercredi le chef du gouvernement lors d’un déplacement en Isère.Mais sa fille “n’est pas le centre de l’affaire”, a-t-il ajouté, “et en tant que responsable public, qui dépasse le père de famille, c’est aux victimes que je pense”.- “Une victime quelconque” -Hélène Perlant a contacté Alain Esquerre le 21 février, en lui précisant d’emblée qu’elle ne voulait pas parler du “scandale Bayrou” mais partager ses réflexions sur le “déni collectif” qui a entouré, des décennies durant, les violences commises à Bétharram.Dans l’interview à Paris Match, Hélène Perlant répond en revanche à plusieurs questions concernant son père, qui doit être entendu le 14 mai par la commission d’enquête parlementaire née du scandale.Accusé d’avoir été au courant, dans le passé, des agissements dénoncés aujourd’hui par d’anciens élèves, et d’être intervenu dans une affaire judiciaire impliquant un religieux de l’institution, François Bayrou a démenti fermement à plusieurs reprises.”On fantasme le surhomme, le ministre ? On veut le mouiller ? C’est juste un quidam quelconque comme je suis une victime quelconque”, déclare sa fille.Pour elle, c’est le “déni collectif” qui a empêché son père, “comme tous les autres parents”, dit-elle, de comprendre “le système” et la “perversité” en place à Notre-Dame-de-Bétharram.- “Crime parfait” -Alain Esquerre a voulu dédier son récit de 250 pages “à tous les enfants victimes de violences physiques, morales et sexuelles commises par des adultes”.Le silence qui a prévalu jusqu’ici n’est “pas seulement celui d’une époque” mais celui “d’une nation” face à un “crime parfait”, commis sur des enfants “qui ont de très nombreuses raisons de ne pas parler”, estime l’ancien pensionnaire, victime lui-même de violences physiques.Il décrit un lieu conçu comme une “secte”, avec des enseignants jeunes, en début de carrière, face à des enfants “toujours en slip” lors des punitions ou dans la file de la douche hebdomadaire.On ne s’y fait pas agresser par malchance mais “selon une logique, un choix réfléchi”, analyse-t-il, face à la récurrence de témoignages d’enfants de familles monoparentales, élevés par une mère veuve ou une grand-mère pieuse.Les sévices défilent sous la plume de celui qui a recueilli, inlassablement, la parole de plus de 200 victimes depuis l’automne 2023 : les masturbations imposées sous la tente, les “douleurs anales aiguës” ressenties par un élève passé par la chambre d’un surveillant, les piqûres de seringues remplies d’eau dans les bras, qui font “un mal de chien” ; ou la “confession” qu’un prêtre fait subir à un jeune garçon, nu et agenouillé devant lui.Alain Esquerre évoque aussi ces repas où l’on ne mange pas à sa faim, malgré les 10.000 francs annuels de frais de scolarité, et revient sur la mort d’un enfant malade, une nuit au dortoir, alors qu’il est seulement sous la surveillance d’adolescents.Le parquet de Pau a ouvert une information judiciaire il y a deux mois après une année d’enquête sur les plaintes. Un ex-surveillant de Bétharram a été mis en examen et placé en détention provisoire pour viol et agression sexuelle. Deux autres mis en cause ont bénéficié de la prescription des faits.

Bétharram: la sortie d’un livre devancée par une interview de la fille de Bayrou

L’interview d’une fille de François Bayrou a fait de l’ombre à la sortie, jeudi, du livre du porte-parole des victimes de Bétharram, Alain Esquerre, qui retrace son combat contre le “déni collectif” des violences de l’institution catholique et appelle à “ne plus regarder ailleurs”.Dans une interview à Paris Match publiée mardi, Hélène Perlant, l’aînée du Premier ministre, a révélé qu’adolescente, lors d’un camp d’été, elle fut rouée de coups par un curé officiant dans le collège de filles dirigé par la congrégation religieuse au cÅ“ur du scandale, où elle était scolarisée.”On se doutait que c’est ça qui serait mis en avant, c’est malheureux pour les victimes parce que ça leur vole un peu la vedette”, a déclaré Alain Esquerre mercredi à l’AFP, ajoutant que la fille de François Bayrou était aussi “très agacée” par la situation.”C’est très injuste, tout le monde parle de Paris Match, le livre n’est quasiment plus signalé”, a insisté Alain Esquerre.L’avant-dernier chapitre de son ouvrage “Le Silence de Bétharram” (éd. Michel Lafon) est consacré à “Hélène”. Elle y raconte les violences qu’elle a subies, affirmant n’en avoir jamais parlé à ses parents.”En tant que père de famille, ça me poignarde le cÅ“ur (…) Qu’on ne l’ait pas su et que des dérives de cet ordre aient eu lieu, pour moi, c’est presque insupportable”, a réagi mercredi le chef du gouvernement lors d’un déplacement en Isère.Mais sa fille “n’est pas le centre de l’affaire”, a-t-il ajouté, “et en tant que responsable public, qui dépasse le père de famille, c’est aux victimes que je pense”.- “Une victime quelconque” -Hélène Perlant a contacté Alain Esquerre le 21 février, en lui précisant d’emblée qu’elle ne voulait pas parler du “scandale Bayrou” mais partager ses réflexions sur le “déni collectif” qui a entouré, des décennies durant, les violences commises à Bétharram.Dans l’interview à Paris Match, Hélène Perlant répond en revanche à plusieurs questions concernant son père, qui doit être entendu le 14 mai par la commission d’enquête parlementaire née du scandale.Accusé d’avoir été au courant, dans le passé, des agissements dénoncés aujourd’hui par d’anciens élèves, et d’être intervenu dans une affaire judiciaire impliquant un religieux de l’institution, François Bayrou a démenti fermement à plusieurs reprises.”On fantasme le surhomme, le ministre ? On veut le mouiller ? C’est juste un quidam quelconque comme je suis une victime quelconque”, déclare sa fille.Pour elle, c’est le “déni collectif” qui a empêché son père, “comme tous les autres parents”, dit-elle, de comprendre “le système” et la “perversité” en place à Notre-Dame-de-Bétharram.- “Crime parfait” -Alain Esquerre a voulu dédier son récit de 250 pages “à tous les enfants victimes de violences physiques, morales et sexuelles commises par des adultes”.Le silence qui a prévalu jusqu’ici n’est “pas seulement celui d’une époque” mais celui “d’une nation” face à un “crime parfait”, commis sur des enfants “qui ont de très nombreuses raisons de ne pas parler”, estime l’ancien pensionnaire, victime lui-même de violences physiques.Il décrit un lieu conçu comme une “secte”, avec des enseignants jeunes, en début de carrière, face à des enfants “toujours en slip” lors des punitions ou dans la file de la douche hebdomadaire.On ne s’y fait pas agresser par malchance mais “selon une logique, un choix réfléchi”, analyse-t-il, face à la récurrence de témoignages d’enfants de familles monoparentales, élevés par une mère veuve ou une grand-mère pieuse.Les sévices défilent sous la plume de celui qui a recueilli, inlassablement, la parole de plus de 200 victimes depuis l’automne 2023 : les masturbations imposées sous la tente, les “douleurs anales aiguës” ressenties par un élève passé par la chambre d’un surveillant, les piqûres de seringues remplies d’eau dans les bras, qui font “un mal de chien” ; ou la “confession” qu’un prêtre fait subir à un jeune garçon, nu et agenouillé devant lui.Alain Esquerre évoque aussi ces repas où l’on ne mange pas à sa faim, malgré les 10.000 francs annuels de frais de scolarité, et revient sur la mort d’un enfant malade, une nuit au dortoir, alors qu’il est seulement sous la surveillance d’adolescents.Le parquet de Pau a ouvert une information judiciaire il y a deux mois après une année d’enquête sur les plaintes. Un ex-surveillant de Bétharram a été mis en examen et placé en détention provisoire pour viol et agression sexuelle. Deux autres mis en cause ont bénéficié de la prescription des faits.

Bétharram: la sortie d’un livre devancée par une interview de la fille de Bayrou

L’interview d’une fille de François Bayrou a fait de l’ombre à la sortie, jeudi, du livre du porte-parole des victimes de Bétharram, Alain Esquerre, qui retrace son combat contre le “déni collectif” des violences de l’institution catholique et appelle à “ne plus regarder ailleurs”.Dans une interview à Paris Match publiée mardi, Hélène Perlant, l’aînée du Premier ministre, a révélé qu’adolescente, lors d’un camp d’été, elle fut rouée de coups par un curé officiant dans le collège de filles dirigé par la congrégation religieuse au cÅ“ur du scandale, où elle était scolarisée.”On se doutait que c’est ça qui serait mis en avant, c’est malheureux pour les victimes parce que ça leur vole un peu la vedette”, a déclaré Alain Esquerre mercredi à l’AFP, ajoutant que la fille de François Bayrou était aussi “très agacée” par la situation.”C’est très injuste, tout le monde parle de Paris Match, le livre n’est quasiment plus signalé”, a insisté Alain Esquerre.L’avant-dernier chapitre de son ouvrage “Le Silence de Bétharram” (éd. Michel Lafon) est consacré à “Hélène”. Elle y raconte les violences qu’elle a subies, affirmant n’en avoir jamais parlé à ses parents.”En tant que père de famille, ça me poignarde le cÅ“ur (…) Qu’on ne l’ait pas su et que des dérives de cet ordre aient eu lieu, pour moi, c’est presque insupportable”, a réagi mercredi le chef du gouvernement lors d’un déplacement en Isère.Mais sa fille “n’est pas le centre de l’affaire”, a-t-il ajouté, “et en tant que responsable public, qui dépasse le père de famille, c’est aux victimes que je pense”.- “Une victime quelconque” -Hélène Perlant a contacté Alain Esquerre le 21 février, en lui précisant d’emblée qu’elle ne voulait pas parler du “scandale Bayrou” mais partager ses réflexions sur le “déni collectif” qui a entouré, des décennies durant, les violences commises à Bétharram.Dans l’interview à Paris Match, Hélène Perlant répond en revanche à plusieurs questions concernant son père, qui doit être entendu le 14 mai par la commission d’enquête parlementaire née du scandale.Accusé d’avoir été au courant, dans le passé, des agissements dénoncés aujourd’hui par d’anciens élèves, et d’être intervenu dans une affaire judiciaire impliquant un religieux de l’institution, François Bayrou a démenti fermement à plusieurs reprises.”On fantasme le surhomme, le ministre ? On veut le mouiller ? C’est juste un quidam quelconque comme je suis une victime quelconque”, déclare sa fille.Pour elle, c’est le “déni collectif” qui a empêché son père, “comme tous les autres parents”, dit-elle, de comprendre “le système” et la “perversité” en place à Notre-Dame-de-Bétharram.- “Crime parfait” -Alain Esquerre a voulu dédier son récit de 250 pages “à tous les enfants victimes de violences physiques, morales et sexuelles commises par des adultes”.Le silence qui a prévalu jusqu’ici n’est “pas seulement celui d’une époque” mais celui “d’une nation” face à un “crime parfait”, commis sur des enfants “qui ont de très nombreuses raisons de ne pas parler”, estime l’ancien pensionnaire, victime lui-même de violences physiques.Il décrit un lieu conçu comme une “secte”, avec des enseignants jeunes, en début de carrière, face à des enfants “toujours en slip” lors des punitions ou dans la file de la douche hebdomadaire.On ne s’y fait pas agresser par malchance mais “selon une logique, un choix réfléchi”, analyse-t-il, face à la récurrence de témoignages d’enfants de familles monoparentales, élevés par une mère veuve ou une grand-mère pieuse.Les sévices défilent sous la plume de celui qui a recueilli, inlassablement, la parole de plus de 200 victimes depuis l’automne 2023 : les masturbations imposées sous la tente, les “douleurs anales aiguës” ressenties par un élève passé par la chambre d’un surveillant, les piqûres de seringues remplies d’eau dans les bras, qui font “un mal de chien” ; ou la “confession” qu’un prêtre fait subir à un jeune garçon, nu et agenouillé devant lui.Alain Esquerre évoque aussi ces repas où l’on ne mange pas à sa faim, malgré les 10.000 francs annuels de frais de scolarité, et revient sur la mort d’un enfant malade, une nuit au dortoir, alors qu’il est seulement sous la surveillance d’adolescents.Le parquet de Pau a ouvert une information judiciaire il y a deux mois après une année d’enquête sur les plaintes. Un ex-surveillant de Bétharram a été mis en examen et placé en détention provisoire pour viol et agression sexuelle. Deux autres mis en cause ont bénéficié de la prescription des faits.

La Bourse de Paris termine en forte hausse, soulagée par les propos conciliants de Trump

La Bourse de Paris a terminé en nette hausse mercredi, emportée par l’optimisme généralisé sur les marchés financiers après des propos plus conciliants de Donald Trump envers la Chine, qui laissent entrevoir une potentielle désescalade des tensions commerciales.L’indice vedette de la place de Paris, le CAC 40, a terminé en hausse de 2,13%, soit un gain de 155,89 points, pour s’établir à 7.482,36 points. La veille, il avait terminé en petite hausse de 0,56%.”Il s’agit d’une journée de soulagement, c’est le terme du jour”, résume Amélie Derambure, gérante multi-actifs chez Amundi, interrogée par l’AFP.Le président américain Donald Trump a reconnu mardi devant la presse que les surtaxes de 145% qu’il a lui-même imposées aux produits chinois étaient “très élevées” et qu’elles allaient “baisser de façon substantielle”. “Elles ne resteront en aucun cas proches de ce chiffre”, a-t-il assuré.Pékin a de son coté déclaré mercredi que “les portes du dialogue restaient grandes ouvertes”.La réaction des marchés financiers ne s’est pas fait attendre. “Tous les types d’actifs à risque ont progressé, des indices mondiaux au bitcoin”, résume Fawad Razaqzada, analyste de marché chez City Index.Ce “soulagement a permis aux marchés d’actions de reprendre de la hauteur”, confirme Mme Derambure. “Ils saluent toutes les nouvelles positives dans le sens d’un règlement plus favorable de la politique douanière de l’administration Trump.”Eurofins brilleLe géant des laboratoires d’analyses Eurofins a confirmé ses objectifs annuels, estimant que les droits de douane américains ne devraient pas avoir de conséquences sur ses coûts. Mais il dit faire preuve de prudence dans ce “climat économique incertain”.Des perspectives saluées en Bourse, puisque le titre d’Eurofins s’est envolé, terminant en hausse de 12,02% à 55,28 euros.OPmobility raviL’équipementier automobile OPmobility a fait part de ventes en progression début 2025. Il n’a pas constaté de baisse de volume de production des constructeurs automobiles depuis l’annonce par Donald Trump de droits de douane sur les véhicules importés aux Etats-Unis.Le titre du groupe a grimpé de 8,45% à 9,44 euros.

Madagascar: EDF entre au capital d’un projet de barrage à plus de 500 M EUR

Le géant public français de l’électricité EDF va entrer au capital d’un projet de barrage à Madagascar estimé à plus de 500 millions d’euros, ont annoncé mercredi les chefs d’Etat malgache et français à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron dans l’île-Etat de l’océan Indien.Ce barrage dont la construction est prévue à Tamatave, à 350 km de la capitale, près de la côte est de l’île, est l’un des deux projets hydroélectriques majeurs du pays, d’une puissance de 120 mégawatts.Sa mise en service est prévue “fin 2030″, a indiqué EDF dans un communiqué en précisant que le groupe français assurerait la direction technique du projet (études de faisabilité, construction, exploitation).”Le coût de la production est très élevé et l’accès de la population très faible”, avait observé devant la presse le président malgache Andry Rajoelina avant d’annoncer la signature par EDF de l’accord pour “rejoindre le projet Volobe”.L’entreprise française doit entrer, via sa filiale EDF Renouvelables, à hauteur de 37,5% au capital du consortium chargé du projet, la Compagnie générale d’hydroélectricité de Volobe (CGHV), d’après un communiqué de cette dernière.A ses côtés, le groupe panafricain Axian spécialisé dans les télécoms, l’énergie, les services financiers, la fintech et l’immobilier détiendra 37,5%, et les 25% restant seront détenus par la société d’investissement Africa50, crée par des pays africains et la Banque africaine de développement, a précisé EDF.Serpent de mer de cet Etat insulaire pauvre de l’océan Indien, ce projet de barrage a été lancé en 2017 par le prédécesseur d’Andry Rajoelina.Le coût de sa réalisation est chiffré entre 525 et 700 millions d’euros par la présidence française.L’ouvrage de 25 mètres de haut et de 300 mètres de large sur le fleuve Ivondro doit permettre “l’accès à l’électricité à près de 2 millions de personnes”, d’après le même communiqué de l’Elysée. Il doit permettre aussi de participer à la “décarbonation du mix électrique du pays”, a souligné EDF, selon lequel la production d’électricité du barrage est estimée à 750 gigawattheures par an, soit un tiers de la production d’électricité actuelle à Madagascar. L’arrivée d’EDF “va donner un vrai coup de boost” pour “donner confiance aux prêteurs”, a souligné le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures malgache, Olivier Jean-Baptiste, en saluant le “professionnalisme” d’EDF qui “donne un surplus dans le sérieux et l’accélération du projet”.Outre le soutien de l’Etat malgache, il bénéficie d’un financement assuré par des bailleurs internationaux et d’une garantie de la Banque Mondiale, a souligné EDF.