La contrôleure générale préconise “la fermeture” de la prison pour mineurs de Marseille

La contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) réclame “la fermeture, au moins partielle”, de la prison pour mineurs de Marseille en raison de conditions d’incarcération indignes, dans un avis publié vendredi.Une recommandation “très rare mais je ne vois pas autre chose que de fermer pour rouvrir dans de meilleures conditions”, a déclaré à l’AFP la contrôleure, Dominique Simonnot.Dans cet établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) de Marseille-La Valentine, “des mesures urgentes doivent être prises pour remédier à l’indignité des conditions matérielles de prise en charge des mineurs détenus et aux conséquences catastrophiques de la démobilisation et de l’absence du personnel pénitentiaire et éducatif”, dénonce Mme Simonnot.Dans une réponse écrite, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a indiqué avoir ordonné une inspection de l’établissement, avec “un pré-rapport attendu sous un mois”.La prison marseillaise dispose de 59 places exclusivement pour des garçons âgés de 13 à 18 ans, dans une ville où les mineurs sont de plus en plus impliqués dans les trafics de drogue. Elle a été inspectée du 7 au 11 juillet par la contrôleure générale et cinq inspecteurs.Les murs des cellules “sont partout couverts de graffiti, dont la couleur et la texture évoquent parfois de la matière fécale ou du sang”, détaille le rapport, photos à l’appui. Les salles d’eau privatives sont dépourvues de portes, “tous les matelas sont en mauvais état”, parfois un simple morceau de mousse sans housse de protection et sans drap.M. Darmanin a assuré que des travaux ont été effectués entre 2024 et 2025 mais que “les fortes dégradations” sont “commises par la population pénale mineure”, dans sa réponse à Mme Simonnot. “Une à deux unités” de la prison seront fermées en septembre pour “la réfection progressive des cellules”, poursuit-il.- “Faim” -A Marseille, où les étés peuvent être caniculaires, il est “interdit” de poser des rideaux aux fenêtres des cellules et seuls les jeunes reconnus sans ressources peuvent bénéficier d’un ventilateur gratuit. Les repas distribués sont frugaux et nombre des jeunes entendus ont déclaré “avoir constamment faim”.Selon le ministère, les quantités de nourriture sont réglementaires et “l’unité sanitaire n’a jamais alerté la direction de la structure d’un amaigrissement inquiétant d’aucun mineur lié à son alimentation”.Lors de son inspection inopinée, la contrôleure a également constaté un procédé “dégradant” dit de “mise en grille”, consistant à enfermer un adolescent dans des “locaux barreaudés, dépourvus d’assise, de point d’eau potable et de WC, où aucune surveillance continue n’est assurée”. Cette pratique, pouvant durer jusqu’à cinq heures, “doit être immédiatement et définitivement proscrite”, intime Mme Simonnot.Elle “venait répondre exceptionnellement à l’absence de salle d’attente permettant de séparer des mineurs lors d’incidents”, indique le ministre, annonçant que “l’arrêt immédiat” de cette “pratique locale” a été “acté” le 20 août.Evoquant des “enfants laissés à l’abandon”, Mme Simonnot réclame que “l’administration (pénitentiaire et protection judiciaire de la jeunesse) donne au personnel les moyens de répondre aux besoins des mineurs détenus”.”Le ministre porte la responsabilité des dégradations sur les enfants mais vous avez des enfants encellulés 23h sur 24, c’est de la maltraitance, il n’y a pas d’accompagnement éducatif, pas de suivi psychiatrique”, reproche en écho Marc Hernandez, co-secrétaire du syndicat SNPES-PJJ/FSU.Les constations de la contrôleure “sont factuelles et objectives”, selon Kamel Belghanem du syndicat Ufap-Unsa Justice qui réclame l’embauche de personnels. “Dimanche, il y avait 4 agents, aujourd’hui, il en manque deux. C’est un public difficile à gérer, imprévisible avec de nombreuses interventions à gérer”, ajoute le syndicaliste, dénonçant par ailleurs un “management toxique”. Ouverts en 2007, les six EPM du territoire hexagonal avaient pour mission de pallier les dysfonctionnements des quartiers des mineurs des prisons en donnant la priorité à l’éducatif.Mais le fort taux d’absentéisme du personnel entraîne aussi bien le “surenfermement” que la privation de scolarité, pointent la CGLPL et l’Observatoire international des prisons.Le directeur de l’administration pénitentiaire (AP) et celui de la protection judiciaire de la jeunesse doivent se rendre mercredi à Marseille.

François Bayrou donne dimanche à 18H une interview aux quatre chaînes d’info en continu

Le Premier ministre, François Bayrou, donnera dimanche à 18H00 depuis Matignon une interview aux quatre chaînes d’information en continu, a-t-on appris vendredi auprès d’elles.François Bayrou, qui sollicitera un vote de confiance de l’Assemblée nationale le 8 septembre, “répondra aux questions de Darius Rochebin (LCI), Myriam Encaoua (franceinfo), Marc Fauvelle (BFMTV) et Sonia Mabrouk (CNews)”, ont indiqué ces chaînes.Le chef du gouvernement, qui s’est déjà adressé aux Français mercredi dans le 20H00 de TF1, continue sa campagne pour ne pas devoir quitter son poste.Il engagera le 8 septembre la responsabilité de son gouvernement lors d’un vote de confiance sur l’état des finances publiques et l’ampleur de l’effort à accomplir en 2026, avec la très forte probabilité d’être renversé.La semaine qui va s’ouvrir s’annonce décisive pour convaincre. Les oppositions seront reçues à Matignon, où M. Bayrou a invité tous les chefs de parti, mais La France insoumise et les Ecologistes ont refusé de se rendre à ces consultations de la dernière chance. Pour leur part, l’ensemble des organisations syndicales ont appelé vendredi à une journée de mobilisation massive le 18 septembre, pour exiger un budget de “justice sociale” et fiscale, que le gouvernement Bayrou soit encore en place à cette date ou non.Une date qui leur laisse aussi le temps d’apprécier l’ampleur du mouvement “bloquons tout” du 10 septembre, né sur les réseaux sociaux, et les suites politiques de la probable chute de François Bayrou.

François Bayrou donne dimanche à 18H une interview aux quatre chaînes d’info en continu

Le Premier ministre, François Bayrou, donnera dimanche à 18H00 depuis Matignon une interview aux quatre chaînes d’information en continu, a-t-on appris vendredi auprès d’elles.François Bayrou, qui sollicitera un vote de confiance de l’Assemblée nationale le 8 septembre, “répondra aux questions de Darius Rochebin (LCI), Myriam Encaoua (franceinfo), Marc Fauvelle (BFMTV) et Sonia Mabrouk (CNews)”, ont indiqué ces chaînes.Le chef du gouvernement, qui s’est déjà adressé aux Français mercredi dans le 20H00 de TF1, continue sa campagne pour ne pas devoir quitter son poste.Il engagera le 8 septembre la responsabilité de son gouvernement lors d’un vote de confiance sur l’état des finances publiques et l’ampleur de l’effort à accomplir en 2026, avec la très forte probabilité d’être renversé.La semaine qui va s’ouvrir s’annonce décisive pour convaincre. Les oppositions seront reçues à Matignon, où M. Bayrou a invité tous les chefs de parti, mais La France insoumise et les Ecologistes ont refusé de se rendre à ces consultations de la dernière chance. Pour leur part, l’ensemble des organisations syndicales ont appelé vendredi à une journée de mobilisation massive le 18 septembre, pour exiger un budget de “justice sociale” et fiscale, que le gouvernement Bayrou soit encore en place à cette date ou non.Une date qui leur laisse aussi le temps d’apprécier l’ampleur du mouvement “bloquons tout” du 10 septembre, né sur les réseaux sociaux, et les suites politiques de la probable chute de François Bayrou.

La crise politique met en péril la publication de la feuille de route énergétique de la France

La crise politique en France et un François Bayrou en sursis mettent en péril la publication de la feuille de route énergétique du pays, promise avant la fin de l’été et indispensable au secteur, notamment en vue de la relance du nucléaire.La troisième Programmation pluriannuelle énergétique (PPE) vise à sortir des énergies fossiles et à atteindre la neutralité carbone en 2050, grâce à une plus grande disponibilité du parc nucléaire français et à la construction de nouveaux réacteurs de type EPR2.Le texte, qui porte sur la période 2025-2035, marque une rupture avec la précédente PPE, qui prévoyait la fermeture de 12 nouveaux réacteurs.Le gouvernement s’était engagé à publier “avant la fin de l’été” un décret sur cette PPE3, mais le sujet déchire la classe politique en raison de divergences profondes sur la place du nucléaire et des énergies renouvelables dans le mix énergétique de la France.Le sujet a donné lieu à une passe d’armes au sein même du gouvernement, lorsque le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait plaidé début juillet pour l’arrêt des “subventions publiques” à l’éolien et au photovoltaïque.La situation est d’autant plus complexe qu’un autre texte sur l’avenir énergétique de la France, la proposition de loi dite Gremillet, consacrant une relance massive du nucléaire et censée aider l’exécutif à finaliser son décret, doit reprendre sa navette parlementaire à la rentrée.Le tout, sur fond de menace de censure du Rassemblement national. “Si on voit que François Bayrou veut publier la PPE3 par décret, en contournant la représentation nationale, ce sera un casus belli”, avait prévenu en juin le député RN Jean-Philippe Tanguy.Marc Ferracci, ministre de l’Energie, qui n’a pas ménagé ses efforts pour faire paraître ce décret, avait indiqué que cette publication n’attendrait pas la fin de la navette de la PPL Gremillet.Mais sa parution fin juillet au Journal officiel a été reportée sur décision du Premier ministre, “pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires”. François Bayrou a assuré vouloir la publier en “août, septembre”, car “la PPE actuelle (…) prévoyait la réduction massive de l’électricité d’origine nucléaire”.- Un “poison” pour l’industrie -“Si on veut faire les investissements nécessaires, à la fois pour le nucléaire, les centrales nucléaires, et pour le renouvelable (…) il faut qu’il y ait une nouvelle PPE”, a souligné le Premier ministre.Le texte tel qu’il aurait dû être publié maintenait, mais en les décalant dans le temps, les objectifs de production d’électricité renouvelable.Pour le secteur de l’énergie, la perspective d’un nouveau report est un cauchemar. Le texte, attendu depuis deux ans déjà, est indispensable pour lancer des appels d’offre, sécuriser des investissements, prévoir les infrastructures, anticiper les besoins de formation et d’emploi.”La France n’a pas de politique énergétique”, a tonné Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie, cette semaine lors de la Rencontre des entrepreneurs de France, rendez-vous d’été annuel du Medef. “Nous n’avons pas réussi à voter une PPE pourtant tellement débattue. Ça fait quatre ans qu’on en parle.””On se retrouve de nouveau sans cadre politique énergétique clair, en pleine incertitude”, a déploré Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), auprès de l’AFP. “Surtout le nucléaire”, a-t-il ajouté, car “le programme nouveau nucléaire n’est inscrit nulle part”.Du côté d’EDF, dont l’Etat est le seul actionnaire, on ne fait pas de commentaire. Mais de source proche de l’industrie nucléaire, on souligne que “c’est bien d’avoir une PPE, ça donne de la visibilité au secteur”.Au ministère de l’Energie, on pousse pour une publication avant le 8 septembre. “Il y a un plaidoyer très, très important pour une publication de la PPE avant le 8 pour pouvoir avancer ce dossier qui traîne depuis quatre ans”, a-t-on indiqué dans l’entourage de Marc Ferracci. Le ministre a déploré jeudi l’instabilité politique, la qualifiant de “poison” pour l’industrie.”Cette PPE, elle a été franchement torpillée cette année pour des raisons qui ne cessent de me stupéfier”, a fustigé Catherine MacGregor, en se désolant d’une “campagne anti-éolienne extrêmement forte”.

La crise politique met en péril la publication de la feuille de route énergétique de la France

La crise politique en France et un François Bayrou en sursis mettent en péril la publication de la feuille de route énergétique du pays, promise avant la fin de l’été et indispensable au secteur, notamment en vue de la relance du nucléaire.La troisième Programmation pluriannuelle énergétique (PPE) vise à sortir des énergies fossiles et à atteindre la neutralité carbone en 2050, grâce à une plus grande disponibilité du parc nucléaire français et à la construction de nouveaux réacteurs de type EPR2.Le texte, qui porte sur la période 2025-2035, marque une rupture avec la précédente PPE, qui prévoyait la fermeture de 12 nouveaux réacteurs.Le gouvernement s’était engagé à publier “avant la fin de l’été” un décret sur cette PPE3, mais le sujet déchire la classe politique en raison de divergences profondes sur la place du nucléaire et des énergies renouvelables dans le mix énergétique de la France.Le sujet a donné lieu à une passe d’armes au sein même du gouvernement, lorsque le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait plaidé début juillet pour l’arrêt des “subventions publiques” à l’éolien et au photovoltaïque.La situation est d’autant plus complexe qu’un autre texte sur l’avenir énergétique de la France, la proposition de loi dite Gremillet, consacrant une relance massive du nucléaire et censée aider l’exécutif à finaliser son décret, doit reprendre sa navette parlementaire à la rentrée.Le tout, sur fond de menace de censure du Rassemblement national. “Si on voit que François Bayrou veut publier la PPE3 par décret, en contournant la représentation nationale, ce sera un casus belli”, avait prévenu en juin le député RN Jean-Philippe Tanguy.Marc Ferracci, ministre de l’Energie, qui n’a pas ménagé ses efforts pour faire paraître ce décret, avait indiqué que cette publication n’attendrait pas la fin de la navette de la PPL Gremillet.Mais sa parution fin juillet au Journal officiel a été reportée sur décision du Premier ministre, “pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires”. François Bayrou a assuré vouloir la publier en “août, septembre”, car “la PPE actuelle (…) prévoyait la réduction massive de l’électricité d’origine nucléaire”.- Un “poison” pour l’industrie -“Si on veut faire les investissements nécessaires, à la fois pour le nucléaire, les centrales nucléaires, et pour le renouvelable (…) il faut qu’il y ait une nouvelle PPE”, a souligné le Premier ministre.Le texte tel qu’il aurait dû être publié maintenait, mais en les décalant dans le temps, les objectifs de production d’électricité renouvelable.Pour le secteur de l’énergie, la perspective d’un nouveau report est un cauchemar. Le texte, attendu depuis deux ans déjà, est indispensable pour lancer des appels d’offre, sécuriser des investissements, prévoir les infrastructures, anticiper les besoins de formation et d’emploi.”La France n’a pas de politique énergétique”, a tonné Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie, cette semaine lors de la Rencontre des entrepreneurs de France, rendez-vous d’été annuel du Medef. “Nous n’avons pas réussi à voter une PPE pourtant tellement débattue. Ça fait quatre ans qu’on en parle.””On se retrouve de nouveau sans cadre politique énergétique clair, en pleine incertitude”, a déploré Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), auprès de l’AFP. “Surtout le nucléaire”, a-t-il ajouté, car “le programme nouveau nucléaire n’est inscrit nulle part”.Du côté d’EDF, dont l’Etat est le seul actionnaire, on ne fait pas de commentaire. Mais de source proche de l’industrie nucléaire, on souligne que “c’est bien d’avoir une PPE, ça donne de la visibilité au secteur”.Au ministère de l’Energie, on pousse pour une publication avant le 8 septembre. “Il y a un plaidoyer très, très important pour une publication de la PPE avant le 8 pour pouvoir avancer ce dossier qui traîne depuis quatre ans”, a-t-on indiqué dans l’entourage de Marc Ferracci. Le ministre a déploré jeudi l’instabilité politique, la qualifiant de “poison” pour l’industrie.”Cette PPE, elle a été franchement torpillée cette année pour des raisons qui ne cessent de me stupéfier”, a fustigé Catherine MacGregor, en se désolant d’une “campagne anti-éolienne extrêmement forte”.

A Blois, Olivier Faure tente de proposer une alternative à François Bayrou

Proposer une alternative crédible à François Bayrou. Le patron du Parti socialiste Olivier Faure est très attendu vendredi à Blois où il entend faire “la démonstration qu’il existe un autre chemin” que le budget “inacceptable” du Premier ministre qui continue de son côté sa campagne pour ne pas tomber le 8 septembre.En inaugurant la Foire de Châlons-en-Champagne, François Bayrou a livré un nouveau plaidoyer, au nom de la jeunesse, pour justifier sa décision de demander la confiance de l’Assemblée sur l’état des finances publiques et l’ampleur de l’effort à accomplir en 2026.La dette, dont la charge est croissante d’année en année, “c’est l’esclavage des plus jeunes”, “qui sont bloqués dans leur projet de vie”, a-t-il martelé, en appelant les “boomers” – les retraités – à ne “pas se désintéresser de la situation faite aux jeunes”. Le Premier ministre a été accueilli par quelques manifestants. Mais les syndicats réservent leurs forces pour la journée de mobilisation qu’ils ont décidée le 18 septembre contre ce qu’ils nomment “le musée des horreurs du projet de budget”. Une date qui leur laisse aussi le temps d’apprécier l’ampleur du mouvement “bloquons tout” du 10 septembre, né sur les réseaux sociaux, et les suites politiques de la probable chute de François Bayrou.Car, comme les autres partis de gauche et le RN, le PS a déjà annoncé qu’il voterait contre la confiance. Et il réclame qu’Emmanuel Macron laisse la possibilité de gouverner à la gauche, arrivée en tête des législatives anticipées de 2024. – “Désordre et chaos” -C’est d’ailleurs “pour lui redire” qu’ils proposent “un autre chemin et une autre méthode” que les socialistes iront la semaine prochaine à Matignon, où M. Bayrou a invité tous les chefs de partis.Mais la France insoumise et les Ecologistes ont refusé de se rendre à ces consultations de la dernière chance. Contrairement à Jordan Bardella et Marine Le Pen, qui seront reçus mardi matin.Autant d’opposants à qui M. Bayrou a encore reproché vendredi de vouloir “la chute du gouvernement, et après (…) le désordre et le chaos”.Un discours “du camp de la raison” que M. Faure aura à coeur de démonter dans son discours en fin de journée, assure le secrétaire général du PS Pierre Jouvet.Le patron des socialistes a aussi promis que des propositions “concrètes” seront présentées samedi pour faire “la démonstration qu’il est possible de désendetter le pays”.Il s’agit de détailler “la copie la plus crédible possible”, avec “des recettes, de vraies économies et un plan de relance pour l’industrie”, esquisse le député Philippe Brun. L’effort budgétaire, qui reposera d’abord sur les plus riches et les grandes entreprises, sera bien inférieur aux 44 milliards défendus par M. Bayrou pour 2026 et sera étalé sur plusieurs années. Un désaccord de fond avec François Bayrou, qui estime que ces 44 milliards sont “une première marche” indispensable pour réduire le déficit public à moins de 3% du PIB en 2029, seuil à partir duquel la dette n’augmenterait plus selon lui. – “Gouvernement de gauche” -“Nous sommes la solution”, a assuré jeudi Olivier Faure, qui semble se poser en potentiel Premier ministre, poste qu’il avait déjà revendiqué il y a un an, en vain, auprès de ses partenaires du Nouveau Front populaire (NFP).Mais pas question de proposer un nom pour Matignon, assurent les socialistes, peu disposés à se déchirer sur une personnalité.Même si beaucoup doutent de la volonté du chef de l’Etat de nommer une personnalité issue de leurs rangs, les socialistes échafaudent le scénario d’un “gouvernement de gauche minoritaire” qui négocierait un accord de non-censure et de non-utilisation du 49.3 avec le bloc central, mais sur “une base politique de gauche”.  Le PS espère bien “embarquer” avec lui ses partenaires: Ecologistes, communistes, ex-insoumis, Générations, qui seront tous rassemblés à Blois pour un meeting commun. Emmanuel Macron “n’a pas d’autre choix que de nous nommer”, a répété vendredi la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier.Un gouvernement “de Ruffin et Roussel à Glucksmann”, espère Pierre Jouvet, même si le patron de Place publique Raphaël Glucksmann, qui sera présent à Blois, semble vouloir jouer sa partition seul pour 2027.Quant aux Insoumis, avec qui les relations sont exécrables, les plus optimistes les voient en “soutien sans participation”.Ce qui est loin d’être acquis. Le député LFI Eric Coquerel a ainsi exclu vendredi de “faire un chèque en blanc à des gens dont on ne sait pas quelle politique ils vont adopter”. Son leader Jean-Luc Mélenchon donnera le ton lors d’un meeting à Paris à 19h00.caz-bpa-far-gbh/hr/sp

A Blois, Olivier Faure tente de proposer une alternative à François Bayrou

Proposer une alternative crédible à François Bayrou. Le patron du Parti socialiste Olivier Faure est très attendu vendredi à Blois où il entend faire “la démonstration qu’il existe un autre chemin” que le budget “inacceptable” du Premier ministre qui continue de son côté sa campagne pour ne pas tomber le 8 septembre.En inaugurant la Foire de Châlons-en-Champagne, François Bayrou a livré un nouveau plaidoyer, au nom de la jeunesse, pour justifier sa décision de demander la confiance de l’Assemblée sur l’état des finances publiques et l’ampleur de l’effort à accomplir en 2026.La dette, dont la charge est croissante d’année en année, “c’est l’esclavage des plus jeunes”, “qui sont bloqués dans leur projet de vie”, a-t-il martelé, en appelant les “boomers” – les retraités – à ne “pas se désintéresser de la situation faite aux jeunes”. Le Premier ministre a été accueilli par quelques manifestants. Mais les syndicats réservent leurs forces pour la journée de mobilisation qu’ils ont décidée le 18 septembre contre ce qu’ils nomment “le musée des horreurs du projet de budget”. Une date qui leur laisse aussi le temps d’apprécier l’ampleur du mouvement “bloquons tout” du 10 septembre, né sur les réseaux sociaux, et les suites politiques de la probable chute de François Bayrou.Car, comme les autres partis de gauche et le RN, le PS a déjà annoncé qu’il voterait contre la confiance. Et il réclame qu’Emmanuel Macron laisse la possibilité de gouverner à la gauche, arrivée en tête des législatives anticipées de 2024. – “Désordre et chaos” -C’est d’ailleurs “pour lui redire” qu’ils proposent “un autre chemin et une autre méthode” que les socialistes iront la semaine prochaine à Matignon, où M. Bayrou a invité tous les chefs de partis.Mais la France insoumise et les Ecologistes ont refusé de se rendre à ces consultations de la dernière chance. Contrairement à Jordan Bardella et Marine Le Pen, qui seront reçus mardi matin.Autant d’opposants à qui M. Bayrou a encore reproché vendredi de vouloir “la chute du gouvernement, et après (…) le désordre et le chaos”.Un discours “du camp de la raison” que M. Faure aura à coeur de démonter dans son discours en fin de journée, assure le secrétaire général du PS Pierre Jouvet.Le patron des socialistes a aussi promis que des propositions “concrètes” seront présentées samedi pour faire “la démonstration qu’il est possible de désendetter le pays”.Il s’agit de détailler “la copie la plus crédible possible”, avec “des recettes, de vraies économies et un plan de relance pour l’industrie”, esquisse le député Philippe Brun. L’effort budgétaire, qui reposera d’abord sur les plus riches et les grandes entreprises, sera bien inférieur aux 44 milliards défendus par M. Bayrou pour 2026 et sera étalé sur plusieurs années. Un désaccord de fond avec François Bayrou, qui estime que ces 44 milliards sont “une première marche” indispensable pour réduire le déficit public à moins de 3% du PIB en 2029, seuil à partir duquel la dette n’augmenterait plus selon lui. – “Gouvernement de gauche” -“Nous sommes la solution”, a assuré jeudi Olivier Faure, qui semble se poser en potentiel Premier ministre, poste qu’il avait déjà revendiqué il y a un an, en vain, auprès de ses partenaires du Nouveau Front populaire (NFP).Mais pas question de proposer un nom pour Matignon, assurent les socialistes, peu disposés à se déchirer sur une personnalité.Même si beaucoup doutent de la volonté du chef de l’Etat de nommer une personnalité issue de leurs rangs, les socialistes échafaudent le scénario d’un “gouvernement de gauche minoritaire” qui négocierait un accord de non-censure et de non-utilisation du 49.3 avec le bloc central, mais sur “une base politique de gauche”.  Le PS espère bien “embarquer” avec lui ses partenaires: Ecologistes, communistes, ex-insoumis, Générations, qui seront tous rassemblés à Blois pour un meeting commun. Emmanuel Macron “n’a pas d’autre choix que de nous nommer”, a répété vendredi la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier.Un gouvernement “de Ruffin et Roussel à Glucksmann”, espère Pierre Jouvet, même si le patron de Place publique Raphaël Glucksmann, qui sera présent à Blois, semble vouloir jouer sa partition seul pour 2027.Quant aux Insoumis, avec qui les relations sont exécrables, les plus optimistes les voient en “soutien sans participation”.Ce qui est loin d’être acquis. Le député LFI Eric Coquerel a ainsi exclu vendredi de “faire un chèque en blanc à des gens dont on ne sait pas quelle politique ils vont adopter”. Son leader Jean-Luc Mélenchon donnera le ton lors d’un meeting à Paris à 19h00.caz-bpa-far-gbh/hr/sp

Bond de 70% en cinq ans du nombre de disparus dans le monde, selon le CICR

Le nombre des personnes actuellement recensées comme étant disparues dans le monde a bondi de près de 70% en cinq ans, passant à près de 300.000, en raison de la multiplication des conflits et des migrations massives, mais aussi du non-respect des lois de la guerre, a alerté vendredi le Comité international de la Croix-Rouge.”Du Soudan à l’Ukraine, de la Syrie à la Colombie, la tendance est claire : le nombre croissant des personnes disparues rappelle brutalement que les parties au conflit et ceux qui les soutiennent ne protègent pas les gens pendant la guerre”, a déclaré à Genève le directeur général du CICR Pierre Krahenbuhl.Quelque 284.400 personnes ont été enregistrées à la fin de l’année dernière comme disparues par le Réseau des liens familiaux du Comité international de la Croix-Rouge, ce qui constitue une augmentation de 68% depuis 2019, selon de nouveaux chiffres rendus publics dans un communiqué diffusé vendredi.Mais Pierre Krahenbuhl a averti que ce chiffre ne reflétait “que la partie émergée de l’iceberg”.”Dans le monde, des millions de personnes ont été séparées de leurs proches – souvent pendant des années ou même des décennies”, a-t-il déploré.”La tragédie des disparus n’est pas inévitable. Avec des mesures plus strictes pour éviter la séparation, protéger les personnes en détention et gérer correctement les morts, d’innombrables familles pourraient s’épargner une vie de souffrances”, a insisté le responsable. -L’absence laisse une blessure-“Souvenons-nous que derrière chaque chiffre se trouve une mère, un père, un enfant ou un frère ou une sœur dont l’absence laisse une blessure dont les statistiques ne peuvent pas rendre compte”, a martelé M. Krahenbuhl.Le CICR que c’est aux Etats et aux parties aux conflits armés qu’incombe au premier chef la responsabilité d’empêcher les disparitions, de clarifier le sort des personnes disparues et de soutenir leurs familles.”La manière dont les Etats répondent aux cas de personnes disparues peut façonner les sociétés longtemps après la fin de la violence, influer sur l’établissement de la paix, la réconciliation et la capacité des communautés à guérir” des maux qui leur ont été infligés, d’après le CICR.Celui-ci relève que lorsque les parties respectent le droit international humanitaire, “le risque que des personnes disparaissent est réduit”.Les lois de la guerre, par exemple, incluent un devoir d’éviter de séparer les membres de la famille au moment du transfèrement ou de l’évacuation de civils par une puissance occupante.Et elles stipulent que les parties doivent en temps utile partager des informations sur les détenus et permettre à ces derniers de maintenir le contact avec leurs proches.L'”obligation” de transparence à propos des combattants ennemis ayant péri “garantit également que leur sort est connu de leurs familles et qu’ils ne sont pas enregistrés comme disparus”, toujours d’après le CICR.

Deux ans après le coup d’Etat au Gabon, un pays “en chantier” et de fortes attentes

Nouvelles routes, constructions de marchés, réformes économiques… Deux ans après son coup d’Etat militaire et la chute de la dynastie Bongo, le président Brice Oligui Nguema a mis le Gabon “en chantier”, mais les difficultés sociales et économiques persistent.La “Journée nationale de la libération” prévue samedi sera une nouvelle occasion pour le premier président de la Ve République du Gabon de visiter de grands projets en cours et de souligner son bilan, à quelques semaines d’élections locales et législatives.A son arrivée au pouvoir en 2023, le général Oligui promettait de “redresser le pays” et de “mieux vivre” au Gabon, nation d’Afrique centrale riche en ressources naturelles qui ne profitent qu’à une partie de la population.Ces deux ans lui auront notamment permis de consolider sa place d’homme fort du pays. En avril dernier, il a remporté une élection présidentielle, dans le calme et sans incident, avec 94,85% des voix.Les élections législatives et locales qui se tiendront fin septembre doivent achever le cycle électoral marquant la fin de la transition politique et le retour à l’ordre constitutionnel.- “Souveraineté économique” -En tant que chef de l’Etat et du gouvernement pour un mandat de sept ans, selon la nouvelle constitution votée en décembre 2024, M. Oligui martèle vouloir sortir de la “torpeur économique”. “Notre projet politique est celui d’une rupture franche avec des décennies de stagnation et de prédation”, a-t-il déclaré la semaine dernière dans une interview à un quotidien national, L’Union, à l’occasion de ses 100 jours à la présidence.Au Gabon, pays riche en pétrole, en bois et en manganèse, un tiers des habitants vit sous le seuil de pauvreté.Le chef de l’Etat gabonais assure “viser un taux de croissance de 10%”, mais les projections de la Banque mondiale l’estiment plutôt à 2,4% entre 2025 et 2027.Défendant une “souveraineté économique” du Gabon, il a annoncé fin mai l’arrêt de l’exportation du manganèse brut d’ici à 2029 afin d’encourager la transformation et la création d’emplois locaux, la création de centrales d’achats pour faire baisser le coût des produits de première nécessité, ou encore la fin de l’importation des poulets de chair au profit d’une filière locale.Ces mesures exigeront de nouvelles infrastructures dans un pays où l’eau et l’électricité sont difficilement accessibles, parfois même au coeur de la capitale Libreville.- Chômage -L’emploi des jeunes était l’un des enjeux majeurs de la campagne de Brice Oligui Nguema. 35% des moins de 25 ans sont au chômage, selon les chiffres officiels.”Pour moi, rien n’a changé ! Alors qu’après l’élection présidentielle, on nous avait promis des emplois” assure Zita Beboema, 37 ans, mère de trois enfants, qui survit des aides et de missions ponctuelles dans la filière bois.Dans sa note de conjoncture économique parue en juin, la Banque mondiale identifie  une “inadéquation entre les compétences disponibles et les compétences requises de la main d’oeuvre”, ainsi que des formations, dans des secteurs peu pourvoyeurs d’emploi pour expliquer le fort taux de chômage au Gabon.Malgré l’annonce de la création de 163.000 emplois et des mesures en faveur de l’entrepreneuriat, le chef de l’Etat reconnaît “le peu d’engouement” populaire et “invite la jeunesse à se saisir des opportunités”.  Axel Jordy Mboumba, 23 ans, contrôleur financier, se désole de voir “toujours autant de chômage” autour de lui. Selon lui, “les mêmes personnes qui n’aidaient pas le pays sont toujours présentes”. Il n’ira donc pas voter aux prochaines élections législatives et locales.- Paysage politique -Le paysage politique n’a subi que de subtils changements avec la création du parti présidentiel, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), trois mois après l’élection. Largement composé de caciques de l’ère Bongo, il se positionne comme favori pour les élections législatives et locales, dont le premier tour est prévu le 27 septembre.En face, il y a le Parti démocratique gabonais (PDG) créé par l’ancien président Omar Bongo Ondimba (1967-2009). Le mouvement s’est rallié à la majorité pour l’élection présidentielle. Mais l’ancien parti dominant est en proie à une querelle interne depuis qu’Ali Bongo Ondimba, fils d’Omar Bongo et ex-président (2009-2023), a clamé dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux fin juillet être toujours aux manettes de la formation politique. Ali Bongo, resté reclus pendant 20 mois dans sa villa de Libreville, a finalement quitté le pays mi-mai pour l’Angola, puis le Royaume-Uni.  L’opposition politique gabonaise se résume à quelques indépendants et l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze (janvier à août 2023), à la tête du mouvement Ensemble pour le Gabon.