En Nouvelle-Calédonie, Valls face au rejet par le FLNKS de l’accord de Bougival

En mission en Nouvelle-Calédonie pour tenter de sauver l’accord de Bougival sur l’avenir du territoire, le ministre des Outre-mer Manuel Valls a enchaîné mercredi les rencontres avec les forces politiques locales, sous le signe d’un clivage persistant avec le FLNKS, le principal mouvement indépendantiste.”L’accord de Bougival est une opportunité historique, saisissez-la”, a lancé Manuel Valls dans la matinée devant le Sénat coutumier, également critique vis-à-vis du texte, se disant “convaincu qu’il n’y a pas d’alternative crédible”.Le ministre des Outre-mer a ensuite rencontré une délégation du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), qui a rejeté la semaine dernière l’accord de Bougival (Yvelines) signé en juillet après dix jours de négociations entre l’Etat, les indépendantistes et les non-indépendantistes.Après deux heures et demie d’échanges, la délégation a quitté la réunion sans faire de commentaire, souhaitant d’abord rendre compte au président du mouvement Christian Tein, sous contrôle judiciaire et interdit de séjour en Nouvelle-Calédonie.Mis en examen pour son rôle présumé dans les violences qui ont secoué le territoire en 2024, celui-ci a été chargé de “superviser les discussions” lors du congrès extraordinaire du Front le 9 août.Mais dans un communiqué, le mouvement a expliqué avoir “rappelé au ministre les raisons profondes de son désaccord”, au cours de discussions “sereines mais fermes”.”Affirmer que sans Bougival le pays plongerait dans le néant est une contre-vérité”, a martelé le FLNKS, répétant ses ambitions: refus de “tout report des élections provinciales”, initialement prévues pour fin novembre au plus tard, et exigence d’un “nouvel accord politique avec une date claire d’accession à la pleine souveraineté avant 2027”.La délégation ayant rencontré Manuel Valls était majoritairement composée de membres de petites formations politiques dites nationalistes, intégrées au FLNKS en août 2024. Absents, en revanche, les responsables qui avaient négocié à Bougival et validé le texte en juillet, dont le député Emmanuel Tjibaou.La semaine dernière, Manuel Valls avait averti que “sans accord, sans stabilité politique, il n’y aura pas de repreneurs pour le nickel, la pénurie de soignants perdurera et les inégalités continueront de se creuser” dans la collectivité française du Pacifique, encore marquée par les émeutes de 2024. – Bras de fer -Le FLNKS est le seul mouvement calédonien à avoir rejeté l’accord de Bougival, qui prévoit la création d’un Etat de Nouvelle-Calédonie doté d’une nationalité propre, tout en restant inscrit dans la Constitution française. Il implique aussi le report des élections provinciales, cruciales sur l’archipel, à mi-2026.Les indépendantistes du Parti de libération Kanak (Palika) et de l’Union progressiste en Mélanésie (UPM), qui ont pris leurs distances du FLNKS, ont eux donné leur feu vert, de même que l’Eveil océanien, parti charnière qui ne se positionne pas sur la question de l’indépendance, et l’ensemble du camp non-indépendantiste.Mercredi, Manuel Valls a aussi reçu mercredi les représentants loyalistes. “Le ministre est déterminé à poursuivre le chemin validé par la majorité”, a salué Virginie Ruffenach, du parti loyaliste Rassemblement-LR.Au cours de cette première journée, le ministre des Outre-mer a aussi échangé avec des responsables de terrain mais seuls 14 des 33 maires avaient fait le déplacement, plusieurs élus FLNKS étant absents.”Certaines communes ont dû fermer leurs centres d’action sociale”, a alerté Pascal Vittori, maire non-indépendantiste de Boulouparis tandis que Patrick Robelin, le maire de Bourail, a mis en garde contre “un risque d’explosion sociale”.Ce déplacement se déroule dans un climat encore marqué par les émeutes de mai 2024, déclenchées par un projet de réforme électorale, qui avaient fait 14 morts et coûté plus de deux milliards d’euros de dégâts. Selon l’Institut d’émission d’Outre-mer, le PIB de la Nouvelle-Calédonie a enregistré une baisse comprise entre 10 et 15%.Après cette première journée de rencontres, Manuel Valls doit lancer jeudi le “comité de rédaction” chargé de “lever toute ambiguïté et clarifier l’esprit de l’accord”, selon un courrier envoyé la semaine dernière aux signataires, avant de poursuivre sa visite dans le nord, confronté à une grave pénurie de soignants depuis les violences.

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Du karst cambodgien jaillissent de nouvelles espèces animales

Si certains zoologues peuvent s’échiner une vie entière à rechercher en vain des espèces animales inconnues, il n’a fallu qu’une nuit à l’un d’eux pour trouver trois nouvelles sortes de geckos, au Cambodge, dans un environnement de karst, une roche riche en biodiversité mais menacée par les cimentiers.”Vous pouvez aller dans une cavité, prélever n’importe quoi et vous découvrirez probablement quelque chose de nouveau. C’est ce qu’il y a de magique dans les écosystèmes karstiques”, explique Pablo Sinovas, directeur de l’ONG Fauna & Flora au Cambodge et spécialiste des serpents.Formés il y a plusieurs millions d’années du fait de l’érosion due à la pluie, les paysages karstiques ont pour caractéristiques d’être criblés de trous à l’extérieur et cacher à l’intérieur des grottes et des tunnels.La fameuse baie d’Halong au Vietnam et ses îles karstiques en sont l’un des exemples les plus connus.Chaque cavité karstique peut renfermer des trésors de biodiversité, note Lee Grismer, professeur à l’université américaine La Sierra.”Des espèces se développent dans ces environnement rocheux”, relève ce spécialiste des geckos.En juillet, lui et d’autres scientifiques se sont rendus à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande pour étudier des roches karstiques en vue, à terme, de sensibiliser le public à leur protection.- Grenouilles, serpents, geckos -A la nuit tombée, lorsque la cohorte de chauves-souris qui vivent dans les interstices de karst sont sorties chasser, les scientifiques armés de lampes frontales cherchent tout semblant de vie animale dans le massif karstique de Phnom Proek, dans l’ouest du pays.Là, une araignée de la taille d’une assiette ou ici, un scorpion qui se précipite sous un rocher avec sa progéniture sur le dos.Le karst est riche en grenouilles, serpents et geckos.Parmi les quelque 40 spécimens collectés en une seule nuit, trois semblent être des découvertes: un grand gecko moucheté, un autre gecko à orteils courbés et queue rayée et un gecko à orteils palmés.Pour déterminer si ces espèces sont connues, les scientifiques les placent d’abord dans un sac contenant suffisamment d’air pour les garder vivants, puis les photographient dans leur chambre d’hôtel.Les prendre en photo dans leur milieu naturel serait risqué: “ces animaux peuvent s’échapper et vous perdez votre nouvelle espèce”, explique M. Grismer. Même dans la chambre, certains s’enfuient et se faufilent derrière un réfrigérateur ou dans la salle de bain.Chaque spécimen est ensuite euthanasié, étiqueté et mesuré. Le foie riche en ADN sert au séquençage, qui permet de déterminer s’il était déjà connu de la science.Enfin, on injecte du formaldéhyde avant de le disposer dans des boîtes.Ce soir-là, les scientifiques découvrent aussi une sorte de vipère à tête verte, récemment découverte en Thaïlande mais qui n’avait pas encore été vue au Cambodge.”Super endroit!”, s’enthousiasme M. Grismer, malgré les trous qui peuvent cacher des espèces venimeuses, le risque de tomber sur des mines antipersonnel et les tensions frontalières.Le scientifique âgé de 70 ans a découvert des dizaines d’espèces durant sa carrière, avec toujours la même excitation.”La même émotion, intensité, puissance… qui reviennent en force”, témoigne-t-il.- “Trésors nationaux” -Pour l’ONG Fauna & Flora, ces expéditions de recherche doivent convaincre le gouvernement de protéger davantage les zones karstiques du pays, ce que certains responsables au niveau local ont déjà compris.Mais à l’échelle nationale, l’enjeu est plus compliqué du fait de la demande croissante en ciment, et pour lequel le karst constitue un gisement de premier choix.Le Cambodge en produit 11 millions de tonnes par an, a indiqué le Premier ministre Hun Manet en mai, saluant un secteur d’activités ayant créé de l’emploi et fait baisser les importations, tout en reconnaissant que l’extraction doit se faire de façon “responsable”.Tuy Noeun, un habitant de Phnom Proek ayant guidé l’expédition scientifique de M. Grismer, explique que la population locale croit que le karst est habité par des esprits et ne serait pas contre l’implantation d’une cimenterie.”Nous voulons de l’emploi”, explique-t-il.Pablo Sinovas espère lui que les zones abritant des espèces particulièrement rares seront protégées.”Transformeriez-vous Angkor Wat en une cimenterie?”, lance-t-il, en référence au célèbre temple cambodgien, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. “Non, vous ne le feriez pas car c’est un trésor national”, poursuit-il. “Certaines de ces espèces devraient aussi être considérées comme des trésors nationaux”.

Nestle unveils method to boost cocoa yields as climate change hitsWed, 20 Aug 2025 12:41:58 GMT

Faced with climate change diminishing farmers’ yields, Nestle announced Wednesday that it was working on a technique to produce chocolate by using up to 30 percent more of the cocoa fruit.Chocolate is traditionally made using only cocoa beans taken from inside the pod, meaning that a large amount of the fruit — including the pulp, …

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En Alsace, la FNSEA retire l’acétamipride des supermarchés

“N’achetez pas ce que vous nous interdisez”: dans un hypermarché proche de Strasbourg, des agriculteurs de la FNSEA n’en démordent pas: si la loi Duplomb n’a pas permis de réautoriser l’acétamipride, alors les produits importés contenant cet insecticide doivent être retirés des rayons.Joignant le geste à la parole, ils sont une trentaine de producteurs du Bas-Rhin à s’être donné rendez-vous dans une grande surface à Mundolsheim, au nord de la capitale alsacienne, drapeaux du syndicat bien en vue, pour trier eux-même les produits qui ne sont pas soumis à la règlementation française.”Il faut une cohérence totale”, réclame Laurent Fischer, éleveur de poules pondeuses et céréalier, secrétaire général de la FDSEA 67. “Nous, on se retrouve dans une impasse par rapport à nos concurrents européens. Si des produits doivent être interdits, il faut les interdire pour tout le monde”. Leurs imposants tracteurs garés sur le parking, les agriculteurs poussent chariots et porte-palettes à la recherche des articles pour lesquelles la molécule a pu être utilisée lors de la culture.Et les références s’entassent au milieu du magasin: Nutella et la quasi-totalité des pâtes à tartiner, mais aussi des biscuits Lu ou Delacre, des friandises M&M’s, Kinder ou Maltesers ou encore des tablettes de chocolat Nestlé ou Côte d’or.- “Précaution à outrance” -“Aujourd’hui, on parle de l’acétamipride (et des) noisettes et betteraves, mais il y a une douzaine de filières concernées, tous les fruits et légumes”, assure Thomas Lux, président des Jeunes agriculteurs du Bas-Rhin. Il ne décolère pas après la décision du Conseil constitutionnel, qui a retoqué le 7 août l’article 2 de la Loi Duplomb, qui prévoyait la réintroduction sous conditions de cet insecticide.”On interdit une molécule qui est utilisée par tout le monde, considérée comme peu dangereuse quand elle est maîtrisée”, explique-t-il. “Et nous, justement, on maîtrise cette solution, on respecte les doses, les délais (…) Aujourd’hui c’est l’acétamipride, mais demain qu’est-ce que ce sera?”.- 70 tonnes à l’hectare -Producteur certifié “Haute valeur environnementale” à Dorlisheim, Thomas Blum parcours les étals pour y apposer des étiquettes “Sans solution, c’est la disparition”, afin de mettre en garde les clients sur le devenir de la production de légumes français.Depuis l’interdiction des néonicotinoïdes, il estime qu’il a perdu plus de 12% de ses rendements de betteraves.”J’étais à 80, je suis passé à 70 tonnes à l’hectare. Si vous on vous enlève 10% de votre salaire demain, vous allez dire quoi?”, interroge-t-il. “Bien sûr, on essaie de s’en sortir autrement, mais on nous retire des choses et on ne nous offre pas de solution de remplacement derrière. J’ai des collègues qui ont arrêté la betterave”.L’action des agriculteurs, menée dans le calme et sous la surveillance des forces de l’ordre, est regardée avec bienveillance par les clients de l’hypermarché.”Je les soutiens, ils ont totalement raison”, juge Yves, 63 ans, retraité des industries gazières. “On les matraque avec des règles qui sont imposées uniquement en France, et pas en Europe. Ils subissent trop de contraintes”, estime celui qui “essaie” de n’acheter “que des produits français”.Prêt à poursuivre son action, le syndicat a déjà annoncé son intention de mener ce type d’opérations dans d’autres grandes surfaces. “Quand les rayons se vident, la vérité éclate”, assure-t-il.

En Alsace, la FNSEA retire l’acétamipride des supermarchés

“N’achetez pas ce que vous nous interdisez”: dans un hypermarché proche de Strasbourg, des agriculteurs de la FNSEA n’en démordent pas: si la loi Duplomb n’a pas permis de réautoriser l’acétamipride, alors les produits importés contenant cet insecticide doivent être retirés des rayons.Joignant le geste à la parole, ils sont une trentaine de producteurs du Bas-Rhin à s’être donné rendez-vous dans une grande surface à Mundolsheim, au nord de la capitale alsacienne, drapeaux du syndicat bien en vue, pour trier eux-même les produits qui ne sont pas soumis à la règlementation française.”Il faut une cohérence totale”, réclame Laurent Fischer, éleveur de poules pondeuses et céréalier, secrétaire général de la FDSEA 67. “Nous, on se retrouve dans une impasse par rapport à nos concurrents européens. Si des produits doivent être interdits, il faut les interdire pour tout le monde”. Leurs imposants tracteurs garés sur le parking, les agriculteurs poussent chariots et porte-palettes à la recherche des articles pour lesquelles la molécule a pu être utilisée lors de la culture.Et les références s’entassent au milieu du magasin: Nutella et la quasi-totalité des pâtes à tartiner, mais aussi des biscuits Lu ou Delacre, des friandises M&M’s, Kinder ou Maltesers ou encore des tablettes de chocolat Nestlé ou Côte d’or.- “Précaution à outrance” -“Aujourd’hui, on parle de l’acétamipride (et des) noisettes et betteraves, mais il y a une douzaine de filières concernées, tous les fruits et légumes”, assure Thomas Lux, président des Jeunes agriculteurs du Bas-Rhin. Il ne décolère pas après la décision du Conseil constitutionnel, qui a retoqué le 7 août l’article 2 de la Loi Duplomb, qui prévoyait la réintroduction sous conditions de cet insecticide.”On interdit une molécule qui est utilisée par tout le monde, considérée comme peu dangereuse quand elle est maîtrisée”, explique-t-il. “Et nous, justement, on maîtrise cette solution, on respecte les doses, les délais (…) Aujourd’hui c’est l’acétamipride, mais demain qu’est-ce que ce sera?”.- 70 tonnes à l’hectare -Producteur certifié “Haute valeur environnementale” à Dorlisheim, Thomas Blum parcours les étals pour y apposer des étiquettes “Sans solution, c’est la disparition”, afin de mettre en garde les clients sur le devenir de la production de légumes français.Depuis l’interdiction des néonicotinoïdes, il estime qu’il a perdu plus de 12% de ses rendements de betteraves.”J’étais à 80, je suis passé à 70 tonnes à l’hectare. Si vous on vous enlève 10% de votre salaire demain, vous allez dire quoi?”, interroge-t-il. “Bien sûr, on essaie de s’en sortir autrement, mais on nous retire des choses et on ne nous offre pas de solution de remplacement derrière. J’ai des collègues qui ont arrêté la betterave”.L’action des agriculteurs, menée dans le calme et sous la surveillance des forces de l’ordre, est regardée avec bienveillance par les clients de l’hypermarché.”Je les soutiens, ils ont totalement raison”, juge Yves, 63 ans, retraité des industries gazières. “On les matraque avec des règles qui sont imposées uniquement en France, et pas en Europe. Ils subissent trop de contraintes”, estime celui qui “essaie” de n’acheter “que des produits français”.Prêt à poursuivre son action, le syndicat a déjà annoncé son intention de mener ce type d’opérations dans d’autres grandes surfaces. “Quand les rayons se vident, la vérité éclate”, assure-t-il.

En Alsace, la FNSEA retire l’acétamipride des supermarchés

“N’achetez pas ce que vous nous interdisez”: dans un hypermarché proche de Strasbourg, des agriculteurs de la FNSEA n’en démordent pas: si la loi Duplomb n’a pas permis de réautoriser l’acétamipride, alors les produits importés contenant cet insecticide doivent être retirés des rayons.Joignant le geste à la parole, ils sont une trentaine de producteurs du Bas-Rhin à s’être donné rendez-vous dans une grande surface à Mundolsheim, au nord de la capitale alsacienne, drapeaux du syndicat bien en vue, pour trier eux-même les produits qui ne sont pas soumis à la règlementation française.”Il faut une cohérence totale”, réclame Laurent Fischer, éleveur de poules pondeuses et céréalier, secrétaire général de la FDSEA 67. “Nous, on se retrouve dans une impasse par rapport à nos concurrents européens. Si des produits doivent être interdits, il faut les interdire pour tout le monde”. Leurs imposants tracteurs garés sur le parking, les agriculteurs poussent chariots et porte-palettes à la recherche des articles pour lesquelles la molécule a pu être utilisée lors de la culture.Et les références s’entassent au milieu du magasin: Nutella et la quasi-totalité des pâtes à tartiner, mais aussi des biscuits Lu ou Delacre, des friandises M&M’s, Kinder ou Maltesers ou encore des tablettes de chocolat Nestlé ou Côte d’or.- “Précaution à outrance” -“Aujourd’hui, on parle de l’acétamipride (et des) noisettes et betteraves, mais il y a une douzaine de filières concernées, tous les fruits et légumes”, assure Thomas Lux, président des Jeunes agriculteurs du Bas-Rhin. Il ne décolère pas après la décision du Conseil constitutionnel, qui a retoqué le 7 août l’article 2 de la Loi Duplomb, qui prévoyait la réintroduction sous conditions de cet insecticide.”On interdit une molécule qui est utilisée par tout le monde, considérée comme peu dangereuse quand elle est maîtrisée”, explique-t-il. “Et nous, justement, on maîtrise cette solution, on respecte les doses, les délais (…) Aujourd’hui c’est l’acétamipride, mais demain qu’est-ce que ce sera?”.- 70 tonnes à l’hectare -Producteur certifié “Haute valeur environnementale” à Dorlisheim, Thomas Blum parcours les étals pour y apposer des étiquettes “Sans solution, c’est la disparition”, afin de mettre en garde les clients sur le devenir de la production de légumes français.Depuis l’interdiction des néonicotinoïdes, il estime qu’il a perdu plus de 12% de ses rendements de betteraves.”J’étais à 80, je suis passé à 70 tonnes à l’hectare. Si vous on vous enlève 10% de votre salaire demain, vous allez dire quoi?”, interroge-t-il. “Bien sûr, on essaie de s’en sortir autrement, mais on nous retire des choses et on ne nous offre pas de solution de remplacement derrière. J’ai des collègues qui ont arrêté la betterave”.L’action des agriculteurs, menée dans le calme et sous la surveillance des forces de l’ordre, est regardée avec bienveillance par les clients de l’hypermarché.”Je les soutiens, ils ont totalement raison”, juge Yves, 63 ans, retraité des industries gazières. “On les matraque avec des règles qui sont imposées uniquement en France, et pas en Europe. Ils subissent trop de contraintes”, estime celui qui “essaie” de n’acheter “que des produits français”.Prêt à poursuivre son action, le syndicat a déjà annoncé son intention de mener ce type d’opérations dans d’autres grandes surfaces. “Quand les rayons se vident, la vérité éclate”, assure-t-il.

Gamescom: l’éditeur Kepler sur orbite avec les succès de “Expedition 33” et “Rematch”

Editeur atypique dans le jeu vidéo, Kepler Interactive signe deux des plus gros succès de l’année avec “Clair Obscur: Expedition 33” et “Rematch”, confortant sa position de financeur de productions indépendantes au budget resserré.Quatre millions d’exemplaires vendus, une critique unanime et un message de félicitations du président Emmanuel Macron: “anticiper un succès comme +Expedition 33+, c’était quasiment impossible”, confie à l’AFP Alexis Garavaryan, le PDG de Kepler, avant de se rendre à Cologne (Allemagne) pour la Gamescom, l’un des plus grands salons du secteur, à la recherche de sa prochaine pépite.En misant sur ce jeu de rôle inspiré par la Belle-Epoque, premier titre du studio français Sandfall, l’entreprise au logo en forme de comète a pourtant montré qu’elle avait trouvé la bonne formule pour prospérer dans une industrie en panne de croissance. Lancé en 2021 par une levée de fonds de 120 millions de dollars du géant chinois NetEase, Kepler Interactive est né de l’association inédite de sept studios indépendants pour “mutualiser leurs ressources et connaissances”, explique M. Garavaryan.Concrètement, Kepler possède une part majoritaire dans chacune des entités fondatrices, notamment via un échange de participations. Chaque studio est actionnaire de l’éditeur à la hauteur de sa valorisation et participe à la stratégie du groupe.Pour le PDG, cette structure permet de prendre “de meilleures décisions” car elle donne voix au chapitre “à des développeurs qui ont déjà eu plusieurs jeux à succès”.- Liberté créative -Basée à Londres et comptant une cinquantaine de personnes, elle édite également des productions de studios extérieurs au groupe.Mais contrairement à la plupart des éditeurs, qui financent un titre en échange d’un contrôle plus ou moins accru sur son développement, Kepler “n’impose jamais de décision aux équipes”, affirme Alexis Garavaryan.C’est cette liberté créative promise par Kepler qui a poussé l’équipe de “Expedition 33″, courtisée par d’autres éditeurs, à signer avec eux à l’été 2022.”On aimait bien leur vision, le côté +publisher+ (éditeur) monté par des développeurs qui savent ce que c’est que d’être un studio de développement”, se souvient François Meurisse, cofondateur de Sandfall.Kepler a par exemple engagé des acteurs comme Andy Serkis et Charlie Cox pour doubler les personnages du jeu et a négocié un accord avec Microsoft pour que le titre figure dans son abonnement Gamepass dès sa sortie.Des opportunités que peu de studios peuvent s’offrir seuls.- “Budgets contenus” -Très sélectif, Kepler “évalue 1.400 projets par an en moyenne et n’en signe que 2 ou 3”, explique Alexis Garavaryan, qui affirme se différencier en finançant “des projets aux budgets contenus” mais avec “une réalisation visuelle assez élevée et des mécaniques de jeux innovantes”.Cette philosophie, le français Sloclap, plus gros studio de la galaxie Kepler avec 135 employés, l’a appliquée pour “Rematch”, jeu de football dynamique et spectaculaire qui a réuni plus de 5 millions de joueurs en un mois.Pour le patron du studio, les deux récents succès de Kepler partagent “une originalité de la proposition et une qualité de l’exécution”.”La liberté créative est aussi liée au fait qu’on n’a pas besoin de vendre 5 ou 15 millions de copies pour être rentable”, a poursuivi Pierre de Margerie.Face aux blockbusters dont les coûts de production explosent, l’éditeur défend une approche “plus durable et rationnelle”, selon Rhys Elliott, expert au cabinet spécialisé Alinea Analytics, et constitue désormais “un vrai sujet d’étude pour l’industrie”.Kepler compte aujourd’hui neuf studios, avec l’ajout de Tactical Adventures et The Gentlebros, mais n’envisage “aucun agrandissement” pour le moment.Un “message rassurant” pour Alexis Garavaryan, “parce qu’il y a eu beaucoup d’excès dans notre industrie ces dernières années”.

Gamescom: l’éditeur Kepler sur orbite avec les succès de “Expedition 33” et “Rematch”

Editeur atypique dans le jeu vidéo, Kepler Interactive signe deux des plus gros succès de l’année avec “Clair Obscur: Expedition 33” et “Rematch”, confortant sa position de financeur de productions indépendantes au budget resserré.Quatre millions d’exemplaires vendus, une critique unanime et un message de félicitations du président Emmanuel Macron: “anticiper un succès comme +Expedition 33+, c’était quasiment impossible”, confie à l’AFP Alexis Garavaryan, le PDG de Kepler, avant de se rendre à Cologne (Allemagne) pour la Gamescom, l’un des plus grands salons du secteur, à la recherche de sa prochaine pépite.En misant sur ce jeu de rôle inspiré par la Belle-Epoque, premier titre du studio français Sandfall, l’entreprise au logo en forme de comète a pourtant montré qu’elle avait trouvé la bonne formule pour prospérer dans une industrie en panne de croissance. Lancé en 2021 par une levée de fonds de 120 millions de dollars du géant chinois NetEase, Kepler Interactive est né de l’association inédite de sept studios indépendants pour “mutualiser leurs ressources et connaissances”, explique M. Garavaryan.Concrètement, Kepler possède une part majoritaire dans chacune des entités fondatrices, notamment via un échange de participations. Chaque studio est actionnaire de l’éditeur à la hauteur de sa valorisation et participe à la stratégie du groupe.Pour le PDG, cette structure permet de prendre “de meilleures décisions” car elle donne voix au chapitre “à des développeurs qui ont déjà eu plusieurs jeux à succès”.- Liberté créative -Basée à Londres et comptant une cinquantaine de personnes, elle édite également des productions de studios extérieurs au groupe.Mais contrairement à la plupart des éditeurs, qui financent un titre en échange d’un contrôle plus ou moins accru sur son développement, Kepler “n’impose jamais de décision aux équipes”, affirme Alexis Garavaryan.C’est cette liberté créative promise par Kepler qui a poussé l’équipe de “Expedition 33″, courtisée par d’autres éditeurs, à signer avec eux à l’été 2022.”On aimait bien leur vision, le côté +publisher+ (éditeur) monté par des développeurs qui savent ce que c’est que d’être un studio de développement”, se souvient François Meurisse, cofondateur de Sandfall.Kepler a par exemple engagé des acteurs comme Andy Serkis et Charlie Cox pour doubler les personnages du jeu et a négocié un accord avec Microsoft pour que le titre figure dans son abonnement Gamepass dès sa sortie.Des opportunités que peu de studios peuvent s’offrir seuls.- “Budgets contenus” -Très sélectif, Kepler “évalue 1.400 projets par an en moyenne et n’en signe que 2 ou 3”, explique Alexis Garavaryan, qui affirme se différencier en finançant “des projets aux budgets contenus” mais avec “une réalisation visuelle assez élevée et des mécaniques de jeux innovantes”.Cette philosophie, le français Sloclap, plus gros studio de la galaxie Kepler avec 135 employés, l’a appliquée pour “Rematch”, jeu de football dynamique et spectaculaire qui a réuni plus de 5 millions de joueurs en un mois.Pour le patron du studio, les deux récents succès de Kepler partagent “une originalité de la proposition et une qualité de l’exécution”.”La liberté créative est aussi liée au fait qu’on n’a pas besoin de vendre 5 ou 15 millions de copies pour être rentable”, a poursuivi Pierre de Margerie.Face aux blockbusters dont les coûts de production explosent, l’éditeur défend une approche “plus durable et rationnelle”, selon Rhys Elliott, expert au cabinet spécialisé Alinea Analytics, et constitue désormais “un vrai sujet d’étude pour l’industrie”.Kepler compte aujourd’hui neuf studios, avec l’ajout de Tactical Adventures et The Gentlebros, mais n’envisage “aucun agrandissement” pour le moment.Un “message rassurant” pour Alexis Garavaryan, “parce qu’il y a eu beaucoup d’excès dans notre industrie ces dernières années”.

Sueur, soleil et discipline: l’armée chinoise répète son grand défilé

Des soldats chinois à l’uniforme impeccable marchaient en pas cadencés mercredi à Pékin, lors de répétitions pour le grand défilé militaire qui commémorera la victoire de 1945 et durant lequel la Chine présentera de nouveaux armements.L’événement du 3 septembre célébrera la fin de la Seconde guerre mondiale et la capitulation du Japon, pays qui avait mené une occupation meurtrière et brutale du territoire chinois.Le président Xi Jinping passera en revue les troupes sur la place Tiananmen, au coeur de la capitale chinoise. Son homologue russe Vladimir Poutine et d’autres dirigeants étrangers sont également attendus.Mercredi lors de répétitions ouvertes à la presse, des jeunes hommes et femmes dans leur vingtaine, fusils en main, forment des lignes droites sur un terrain militaire du nord-ouest de Pékin. Sous le soleil écrasant et l’humidité ambiante, la sueur coule de leurs fronts et mouillent leurs uniformes.La capitaine Wang Ranran, du bataillon de la garde d’honneur de l’armée chinoise, se dit “extrêmement fière” de participer au défilé.”La Chine utilise souvent l’expression +roses d’acier+ pour décrire ses femmes soldats”, déclare-t-elle. “Nous aimons beaucoup cette association entre les roses et les armes.”- “Guerre moderne” -Vêtus d’uniformes blancs, verts ou bleu marine frappés du drapeau chinois, les soldats démarrent et s’arrêtent au gré des instructions données par des officiers.”Un entraînement dans la rigueur, la difficulté et selon les conditions réelles du combat a toujours été dans la tradition de l’armée chinoise”, affirme Lan Yu, sergent de deuxième classe.Des millions de Chinois ont péri durant la longue guerre contre le Japon dans les années 1930 et 1940. La Chine organise régulièrement des défilés militaires pour commémorer le conflit.L’armée chinoise présentera le 3 septembre certains de ses armements les plus récents qui “reflètent l’évolution des formes de la guerre moderne”, a déclaré mercredi devant la presse le général de division Wu Zeke, un officier supérieur du Département d’état-major interarmées de la Commission militaire centrale.”Toutes les armes et tous les équipements participant au défilé ont été sélectionnés parmi les principaux systèmes de combat actuellement en service actif et produits dans le pays, avec une grande proportion de nouveaux équipements qui seront dévoilés pour la première fois”, a-t-il affirmé.- Escadrons aériens -Seront notamment présentés des armements stratégiques, des bombardiers, des chasseurs, des systèmes hypersoniques, ainsi que des équipements de lutte antidrones, a-t-il ajouté sans davantage de précisions.Le défilé, d’une durée d’environ 70 minutes, “montrera pleinement la puissante capacité de notre armée à remporter une guerre moderne” et à “sauvegarder la paix mondiale”, a-t-il souligné.L’événement mobilisera également des troupes au sol, qui évolueront en formation, des colonnes blindées, des escadrons aériens et du matériel de pointe.La Chine a annoncé en mars une hausse de 7,2% de son budget de défense pour 2025, dans un contexte de modernisation rapide de ses forces armées et de rivalité croissante avec les Etats-Unis.La somme allouée à la défense augmente depuis plusieurs décennies, au diapason du développement économique.La Chine dispose du deuxième budget militaire mondial. Il reste cependant très loin derrière celui des Etats-Unis, qui ont fait du géant asiatique leur rival stratégique.