Tirs à l’université Brown: Washington suspend le programme de visas dont a bénéficié le suspect

Washington a annoncé la “suspension” immédiate de la délivrance de visas par tirage au sort, un programme populaire dont avait bénéficié l’homme – de nationalité portugaise – suspecté d’avoir tué deux étudiants à l’université américaine Brown et un professeur du MIT.”Claudio Manuel Neves Valente, l’auteur de la fusillade de l’université Brown, est entré aux États-Unis …

Tirs à l’université Brown: Washington suspend le programme de visas dont a bénéficié le suspect Read More »

TikTok signe un accord et échappe à l’interdiction aux Etats-Unis

Le réseau social chinois TikTok a signé un accord avec des groupes proches de l’administration Trump, créant la coentreprise américaine exigée par la loi pour éviter son interdiction aux Etats-Unis, après d’interminables tractations.Tiktok et son propriétaire, le groupe chinois ByteDance, ont signé cet accord avec trois investisseurs – le groupe Oracle du multimillardaire Larry Ellison, …

TikTok signe un accord et échappe à l’interdiction aux Etats-Unis Read More »

La veuve du “Commissaire Moulin” demande des comptes au producteur

Quatre ans après la disparition d’Yves Rénier, figure du petit écran, sa veuve est engagée dans un bras de fer judiciaire avec une société de production, qu’elle suspecte de l’avoir flouée pendant des années de diffusion du “Commissaire Moulin”, a appris l’AFP vendredi auprès des deux parties.Depuis 2023, Karin Rénier réclame à Sirius Media Production …

La veuve du “Commissaire Moulin” demande des comptes au producteur Read More »

CAN-2025: des stars cahin-caha

Achraf Hakimi convalescent, Mohamed Salah dans l’expectative, Sadio Mané invisibilisé: les stars annoncées de la Coupe d’Afrique des nations, qui débute dimanche au Maroc, veulent briller sur leur continent, malgré des états de forme physique et mentale variés.. Hakimi, la course contre la montreConsidéré comme le meilleur latéral droit du monde, 6e du dernier classement du Ballon d’or -et premier défenseur-, meilleur joueur africain, Achraf Hakimi est la star annoncée de la CAN organisée dans son pays.Le capitaine des Lions de l’Atlas, demi-finalistes du Mondial au Qatar en 2022, y est omniprésent, placardé sur de nombreuses publicités à travers le royaume. Avec lui, le second sacre marocain dans une Coupe d’Afrique ne semblait faire guère de doute… Sauf que son tournoi a bien failli s’arrêter avant même d’avoir commencé, le 4 novembre avec le PSG lors d’un match de Ligue des champions, lorsque l’ailier du Bayern Luis Diaz a emporté sa cheville gauche d’un vilain tacle mal contrôlé.Blessé depuis, Hakimi s’est lancé dans une course contre la montre et est actuellement en avance sur les temps de passage pour retrouver les terrains.Son sélectionneur Walid Regragui a assuré que le latéral serait même prêt pour le match d’ouverture le 21 décembre à Rabat face aux Comores. Mais la formule à 24 clubs pourrait lui permettre de prolonger la reprise de son capitaine de deux matches sans compromettre la qualification.. Mohamed Salah, Pharaon dans le rouge Légende de Liverpool et attaquant star de l’Egypte, Mohamed Salah est au cœur d’un imbroglio avec les Reds, dont il a marqué l’histoire mais où il n’est plus tout à fait en odeur de sainteté.Depuis 2017, l’icône égyptienne a remporté une Ligue des champions (2019), deux Premier League (2020, 2025), et a marqué 250 buts toutes compétitions confondues.Moins brillant cette saison, laissé sur le banc à plusieurs reprises par son entraîneur Arne Slot, Salah s’est fendu début décembre d’une déclaration qui a mis le feu aux poudres. “J’ai l’impression que quelqu’un ne veut plus de moi au club”, a-t-il déclaré, ouvrant la porte à un départ anticipé de Liverpool, où il est sous contrat jusqu’en 2027.Même si les derniers jours ont laissé place à une forme d’apaisement, Salah devra faire abstraction de ce contexte tendu lors de la CAN pour porter encore le groupe égyptien, afin de remporter un trophée qui lui a récemment échappé à deux reprises en finale (2017 et 2021).. Mané, invisibilisé en Arabie saoudite, mais toujours fringantDes trois superstars du tournoi, le Sénégalais Sadio Mané, 33 ans, est finalement celui qui se porte le mieux: le partenaire de Cristiano Ronaldo à Al-Nassr, en Arabie saoudite, a inscrit cette saison six buts et offert six passes décisives en 17 matches. Mais depuis son départ du Bayern Munich en 2023 pour le championnat saoudien, l’attaquant n’a plus la même exposition et ses performances passent le plus souvent inaperçues.De quoi en faire une arme secrète pour les Lions de la Teranga? Le meilleur buteur de la sélection se montre toujours aussi décisif. Il a par exemple inscrit un doublé lors de la victoire 4-0 contre la Mauritanie en octobre, permettant au Sénégal de se qualifier pour le Mondial-2026, sa quatrième Coupe du monde d’affilée.Avant de connaître une deuxième Coupe du monde -il était blessé et forfait en 2022 au Qatar-, Mané, à la tête d’un groupe très équilibré mêlant subtilement expérience et jeunesse, va tenter de remporter une deuxième CAN après celle de 2021.. Quid de Mahrez et Osimhen ?Dans la même veine que Mané et l’Algérien Riyad Mahrez, aujourd’hui à Al-Ahli, le Nigerian masqué Victor Osimhen à Galatasaray et l’Ivoirien Sébastien Haller (à Utrecht aux Pays-Bas), autrefois brillants représentants du continent, sont aujourd’hui moins sous les projecteurs.Mahrez a dû déminer lui-même il y a quelques jours sur les réseaux sociaux une polémique sur son supposé manque de forme.Osimhen, toujours décisif avec le club turc et les Super Eagles, va devoir digérer la non-qualification du Nigeria pour le prochain Mondial.

Bangladesh: nouvelles manifestations après la mort d’un leader étudiant assassiné

Des manifestants en colère se sont à nouveau rassemblés vendredi à Dacca au lendemain de violentes émeutes provoquées par la mort d’une des figures de la révolte de 2024 assassiné en début de semaine, à deux mois d’élections législatives.Des milliers de protestataires, brandissant des drapeaux et des pancartes, sont descendus dans les rues, scandant des slogans et réclamant l’arrestation des assaillants masqués qui ont tiré lundi sur Sharif Osman Hadi, 32 ans. Des manifestations ont également eu lieu à Gazipur, dans la banlieue nord de Dacca, à Sylhet (nord) et à Chattogram (sud-est) où la résidence d’un ancien ministre a été attaquée jeudi soir.Le chef du gouvernement provisoire, le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, 85 ans, a lancé un appel au calme tandis que des prières spéciales en hommage au leader étudiant étaient organisées dans les mosquées et la journée de samedi décrétée deuil national.M. Yunus a exhorté la population à résister à toutes les formes de violence, évoquant dans un communiqué “un moment crucial de l’histoire de notre pays au moment où nous opérons une transition démocratique historique”.”Nous ne pouvons pas, et ne devons pas, permettre que cela soit saboté par ceux qui prospèrent dans le chaos et rejettent la paix”, a ajouté M. Yunus à moins de deux mois des premières élections législatives depuis la chute du gouvernement autocratique de Sheikh Hasina en août 2024.Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Volker Türk a réclamé vendredi l’ouverture d’une “enquête impartiale”. “J’exhorte les autorités à mener une enquête rapide, impartiale, approfondie et transparente sur l’attaque qui a entraîné la mort de (Sharif Osman) Hadi”, a déclaré M. Türk dans un communiqué, appelant à ce que les responsables rendent des comptes.- Bâtiments incendiés et vandalisés -M. Hadi, figure du mouvement étudiant Inqilab Mancha, était aussi connu pour ses critiques virulentes à l’égard de l’Inde, pays voisin du Bangladesh et soutien du régime de Mme Hasina qui vit aujourd’hui en exil à New Delhi.Candidat aux législatives du 12 février prochain, il avait été grièvement blessé lundi et évacué à Singapour pour être soigné. À l’annonce de sa mort, des protestataires ont envahi les rues, vandalisant et incendiant plusieurs bâtiments, notamment ceux des principaux journaux Prothom Alo et The Daily Star.Des salariés du Daily Star ont été pris au piège dans leur salle de rédaction, et 27 ont dû être secourus par les pompiers en pleine nuit, a indiqué à l’AFP Kamal Ahmed, rédacteur en chef.”Je n’arrive plus à respirer. Il y a trop de fumée. Je suis à l’intérieur. Vous êtes en train de me tuer”, a alerté la journaliste Zyma Islam sur sa page Facebook. “Pour la première fois de l’histoire du journal, la publication a dû être interrompue”, a déploré auprès de l’AFP Kamal Ahmed. Sajjad Sharif, directeur de la rédaction de Prothom Alo, s’est dit “profondément attristé” que son quotidien ne puisse pas paraître. Il a dénoncé “une attaque contre la liberté de la presse, d’expression, de dissidence et la diversité des opinions”. Ces deux journaux, les plus importants au Bangladesh, sont accusés par leurs détracteurs d’être favorables à l’Inde voisine. M. Yunus, qui s’est entretenu avec leurs rédacteurs en chef, a condamné une attaque “odieuse”.Dans un communiqué, le Comité de protection des journalistes (CPJ) s’est dit inquiet et demandé “les autorités à garantir la sécurité des organes de presse et des journalistes, et à traduire les responsables en justice”. Des photos de deux suspects ont été publiées par la police qui a aussi offert une récompense de cinq millions de takas (environ 35.000 euros) pour toute information permettant leur arrestation.

Gaza: plus de 1.000 personnes décédées en attendant une évacuation médicale depuis juillet 2024, annonce l’OMS

Plus de 1.000 personnes sont décédées entre juillet 2024 et la fin du mois dernier dans la bande de Gaza alors qu’elles attendaient leur évacuation médicale, a annoncé vendredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).”1.092 patients sont décédés entre juillet 2024 et le 28 novembre 2025 alors qu’ils attendaient une évacuation médicale”, a annoncé sur X le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, estimant que ce chiffre provenant du ministère de la Santé de Gaza était “probablement sous-évalué”.”Depuis octobre 2023, l’OMS et ses partenaires ont évacué de Gaza plus de 10.600 patients souffrant de graves problèmes de santé, dont plus de 5.600 enfants nécessitant des soins intensifs”, a ajouté le chef de l’OMS. Il a également appelé à “davantage de pays d’accueillir des patients en provenance de Gaza et demande le rétablissement des évacuations médicales vers la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est”. “Des vies en dépendent”, a-t-il insisté.Après plus de deux ans de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, une trêve fragile est entrée en vigueur le 10 octobre sous la pression des Etats-Unis, mais les évacuations sanitaires s’effectuent toujours au compte-gouttes.Le porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic, a déclaré vendredi à Genève que quelque 18.500 patients, dont plus de 4.000 enfants, avaient toujours besoin d’être pris en charge hors de Gaza. Mais un responsable de Médecins Sans Frontières (MSF) avait indiqué à l’AFP début décembre que ces chiffres ne prenaient en compte que les patients officiellement inscrits, et que le nombre réel de patients en attente était beaucoup plus élevé.”Nombre de ces personnes n’ont pas le temps d’attendre”, a alerté M. Jasarevic.Début décembre, plus de 30 pays avaient accueilli des patients gazaouis, mais seuls quelques-uns, dont l’Egypte et les Emirats arabes unis, les ont réceptionnés en grand nombre, selon MSF.

L’UE débloque 90 milliards d’euros pour l’Ukraine, sans recours aux avoirs russes

Les Européens ont décidé vendredi de financer l’effort de guerre de l’Ukraine pendant au moins deux ans via un emprunt en commun de 90 milliards d’euros, mais sans recours aux avoirs russes faute d’accord sur cette solution inédite.Les dirigeants des 27 Etats membres devaient coûte que coûte trouver une solution durable pour Kiev, qui risquait d’être à court d’argent dès le premier trimestre 2026. Ils s’étaient engagés à assurer l’essentiel du soutien financier et militaire après la fermeture du robinet américain décidée par le président Donald Trump. “C’est un message décisif pour mettre fin à la guerre, car (Vladimir) Poutine ne fera des concessions que lorsqu’il comprendra que sa guerre ne lui rapportera rien”, a assuré le chancelier allemand Friedrich Merz à l’issue de cet accord arraché au milieu de la nuit à Bruxelles.Le dirigeant allemand soutenait pourtant depuis des mois une utilisation des avoirs gelés russes en Europe pour financer ce prêt. Il a quitté Bruxelles sans avoir eu gain de cause, contraint par ailleurs d’accepter un report de la signature d’un accord de libre-échange avec les pays sud-américains du Mercosur, obtenu par la France et l’Italie.”Il s’agit d’un soutien important qui renforce véritablement notre résilience”, a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’était déplacé à Bruxelles pour marteler son message, en remerciant les dirigeants européens. “Il est important que les actifs russes restent immobilisés et que l’Ukraine ait reçu une garantie de sécurité financière pour les années à venir”, a-t-il écrit sur le réseau social X.M. Zelensky n’a été que partiellement entendu, après avoir lui aussi plaidé sans relâche pour faire payer la Russie. L’Ukraine reste toutefois assurée d’avoir les fonds nécessaires alors que les combats continuent en dépit d’intenses négociations en cours.Moscou s’est félicité vendredi d’une victoire “du bon sens”.”La loi et le bons sens ont remporté pour l’heure une victoire”, a réagi sur Telegram Kirill Dmitriev, émissaire du Kremlin pour les questions économiques, saluant l’échec d’une tentative d'”utilisation illégitime des avoirs russes pour financer l’Ukraine”.- Parler à Poutine ? -Faute d’accord sur ce recours aux avoirs de la banque centrale russe, totalement inédit et à haut risque, les 27 se sont ralliés à un emprunt commun.”Nous nous sommes engagés, nous avons tenu promesse”, s’est félicité devant la presse le président du Conseil européen Antonio Costa, qui a mené les travaux de ce sommet.”Garantir 90 milliards d’euros à un autre pays pour les deux prochaines années, je ne crois pas que cela se soit jamais vu dans notre histoire”, a jugé la Première ministre danoise Mette Frederiksen, dont le pays assure la présidence du Conseil de l’UE jusqu’à la fin de l’année.Maintenant, “il va redevenir utile de parler à Vladimir Poutine”, a de son côté jugé le président français Emmanuel Macron.Les besoins de financement de Kiev ont été estimés à 137 milliards d’euros, l’UE s’engageant à prendre en charge les deux tiers, soit 90 milliards d’euros. Le reste devant être assuré par les autres alliés de l’Ukraine, comme la Norvège ou le Canada.Les 27 vont accorder à Kiev un prêt à taux zéro, financé par le budget de l’Union européenne, que l’Ukraine n’aura à rembourser que si la Russie lui paie des réparations, a précisé devant la presse la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”Après de longues discussions”, il est clair que le recours aux avoirs russes “nécessite davantage de travail”, avait reconnu dans la nuit un responsable européen, sous couvert d’anonymat.Un accord butait depuis des semaines sur la vive réticence de la Belgique, où se trouve l’essentiel de ces avoirs gelés, soit quelque 210 milliards d’euros. L’idée était d’y recourir pour financer un “prêt de réparation” de 90 milliards en faveur de l’Ukraine.Des heures de tractations, entre diplomates puis au niveau des dirigeants européens, réunis jeudi soir en conclave, n’ont pas permis de compromis.- “Tout le monde est soulagé” -Le Premier ministre belge Bart De Wever avait dès octobre exigé de ses partenaires des garanties quasi illimitées pour parer le risque d’un remboursement anticipé ou de représailles russes. Et si les autres pays de l’UE se sont dits prêts à être solidaires, pas question néanmoins pour eux de signer un chèque en blanc à la Belgique.”Les jeux sont faits, tout le monde est soulagé”, a déclaré le chef du gouvernement belge, tout sourire, à l’issue de ce sommet à haut risque.L’accord sur l’emprunt a été trouvé à 27 mais l’opération ne se fera qu’à 24, la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque – trois pays réticents à soutenir financièrement l’Ukraine – en étant exemptés.Le président américain Donald Trump s’est à nouveau impatienté jeudi, invitant l’Ukraine à “bouger rapidement”, avant que la Russie ne “change d’avis”.

Shein échappe à une suspension par la justice, réclamée par l’Etat

Le tribunal judiciaire de Paris a rejeté vendredi la demande de l’Etat de blocage provisoire du site Shein en France, jugeant la mesure “disproportionnée” après le retrait volontaire des produits illicites vendus par le géant asiatique de l’e-commerce.Le tribunal a reconnu l’existence d’un “dommage grave à l’ordre public” (la vente de poupées sexuelles à l’apparence de fillettes, d’armes et de médicaments) mais a estimé que ces ventes étaient “ponctuelles” et constaté que la plateforme avait retiré les produits.La justice a toutefois fait “injonction” à Shein de ne pas rétablir la vente de “produits sexuels pouvant caractériser un contenu à caractère pornographique, sans la mise en place de mesures de vérification d’âge”. La demande de l’Etat de réclamer à Shein “a minima” le maintien de la suspension de sa place de marché (marketplace), qui héberge les produits commercialisés par des vendeurs tiers, n’a pas été entendue. “Seuls certains produits de la marketplace ont été identifiés, dans la présente procédure, comme manifestement illicites et dommageables, alors que la plateforme +fr.Shein.com+ propose à la vente plusieurs centaines de milliers d’articles”, a relevé le tribunal dans sa décision.Le tribunal explique n’avoir pas observé que les objets interdits avaient été mis en vente “de façon récurrente et massive” et a au contraire salué la réaction “rigoureuse et rapide” de Shein après le signalement de la présence de ces articles.Même si l’Etat est débouté, la marketplace Shein ne devrait pas rouvrir directement en totalité, mais progressivement, avaient expliqué ses avocats pendant l’audience. L’entreprise reconnait notamment des difficultés à instaurer un filtre d’âge efficace pour les produits pornographiques. En conséquence, la catégorie sexuelle réservée aux adultes resterait fermée pour le moment, comme c’est le cas au niveau mondial depuis le scandale apparu en France.

Le cinéaste Christophe Ruggia jugé en appel pour agressions sexuelles sur Adèle Haenel mineure

Un an après un procès électrique dans cette affaire emblématique du #MeToo du cinéma français, le cinéaste Christophe Ruggia est jugé vendredi en appel à Paris pour agressions sexuelles sur l’actrice Adèle Haenel entre ses 12 et 14 ans.Condamné en première instance à quatre ans de prison, dont deux ferme à effectuer sous bracelet électronique, le réalisateur de 60 ans est à nouveau confronté dans le prétoire à l’actrice doublement césarisée de 36 ans, qui a depuis tourné le dos aux tapis rouges et plateaux de tournage.Une jeune adolescente faisant ses premiers pas de comédienne, un réalisateur démiurge vingt-quatre ans plus vieux qu’elle, un tournage “totalement anormal” avec des mineurs qui dérivent vers un système d'”emprise”: ce #MeToo français interroge les rapports du pouvoir dans le monde du cinéma et leur possible instrumentalisation.Le scandale a éclaté il y a six ans, en novembre 2019, lorsque dans une enquête de Mediapart Adèle Haenel accuse Christophe Ruggia d’agressions sexuelles de 2001 à 2004, dans la foulée de l’éprouvant tournage du film d’auteur “Les diables”, où le réalisateur lui a offert son premier rôle de cinéma.De manière constante, de sa première prise de parole publique au procès de décembre 2024, Adèle Haenel décrit des caresses répétées et non consenties de la part de Christophe Ruggia sur son corps de collégienne à l’occasion de rendez-vous chez celui-ci, les samedis après-midi durant plus de deux ans.”Et moi je me tends, mon corps se crispe, je me recroqueville dans un coin du canapé”, a témoigné à la barre, en colère, la comédienne en première instance.Selon ses déclarations durant l’enquête, Christophe Ruggia la menaçait de retourner “dans le néant” si elle le rejetait, “à cette chose nulle” qu’elle était avant qu’il ne lui permette sa première apparition sur grand écran.- “Ferme ta gueule !” -Son récit a été qualifié à l’audience de “pur mensonge” par Christophe Ruggia qui dément catégoriquement les faits depuis leur révélation. Devant le tribunal correctionnel, il a affirmé n’avoir “jamais” été “attiré sexuellement” par l’enfant qui dégageait selon lui une “sensualité débordante”.”Il fallait lancer un #MeToo en France et c’est tombé sur moi”, a regretté le cinéaste qui préparait un nouveau film avec des adolescents au moment de la publication de l’article de Mediapart.Ses démentis répétés au procès ont excédé Adèle Haenel au point que celle-ci a interrompu son interrogatoire en hurlant “Mais ferme ta gueule !” avant de quitter la salle d’audience, comme un écho à son départ de la cérémonie des César en 2020 pour dénoncer le sacre de Roman Polanski.Dans son jugement condamnant par ailleurs Christophe Ruggia à indemniser Adèle Haenel à hauteur de 15.000 euros pour son préjudice moral et 20.000 pour ses années de suivi psychologique, le tribunal de Paris a estimé que le prévenu a profité de son “ascendance” sur l’actrice débutante, “conséquence de la relation instaurée” pendant le tournage du film “Les diables”.À l’occasion des rendez-vous hebdomadaires à son domicile, Christophe Ruggia “continuait d’exercer son autorité de réalisateur, (l’adolescente) n’était pas en mesure de s’opposer ni de s’extraire de cette emprise”, ont estimé les juges.Contactés par l’AFP, les avocats des deux parties n’ont pas souhaité s’exprimer avant l’audience à la cour d’appel de Paris.Après son rôle le plus marquant dans “Portrait de la jeune fille en feu” (2019) de la réalisatrice Céline Sciamma, devenue une œuvre féministe et lesbienne de référence, Adèle Haenel a rompu avec le 7e art à partir de 2020 pour se consacrer au théâtre et au militantisme de gauche radicale.Dans une lettre publiée par Télérama en 2023, elle justifiait son départ du cinéma “pour dénoncer la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels, et plus généralement, la manière dont ce milieu collabore avec l’ordre mortifère écocide raciste du monde tel qu’il est”.