Le temps presse pour un accord sur le nucléaire, dit depuis l’Iran le chef de l’AEIA

Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a estimé jeudi que le temps était compté pour trouver un accord sur le nucléaire iranien, avant des pourparlers cruciaux samedi entre Téhéran et Washington. L’AIEA, le gendarme onusien du nucléaire basé à Vienne, est chargé de vérifier le caractère pacifique du programme nucléaire de l’Iran.Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie. Iran et Etats-Unis doivent se retrouver samedi à Rome pour de nouveaux pourparlers. Oman continuera à servir de “médiateur” dans le cadre de cet échange, a confirmé le ministère des Affaires étrangères omanais sur X, précisant que Rome avait été choisie “pour des raisons logistiques”. “Nous sommes à un stade crucial de ces importantes négociations”, a déclaré Rafael Grossi jeudi, lors d’une visite à Téhéran.”Nous savons que nous disposons de peu de temps, c’est pourquoi je suis ici (…) pour faciliter ce processus”, a-t-il déclaré à plusieurs médias d’Etat iraniens, des propos confirmés à l’AFP par le siège de l’AIEA.Rafael Grossi s’est entretenu dans la matinée avec son homologue iranien, Mohammad Eslami, de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA). Aucun détail n’a filtré sur leur rencontre.Dans un entretien au journal Le Monde publié mercredi, M. Grossi a affirmé que l’Iran n’était “pas loin” de disposer de la bombe atomique.”Il reste du chemin à parcourir avant d’y parvenir. Mais ils n’en sont pas loin, il faut le reconnaître”, a-t-il ajouté.- “Ligne rouge” -A son arrivée mercredi à Téhéran, Rafael Grossi a rencontré le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, qui mène côté iranien les négociations sur le nucléaire. M. Araghchi a salué jeudi sur X une “discussion utile”. “Dans les prochains mois, l’Agence peut jouer un rôle crucial dans le règlement pacifique du dossier nucléaire iranien”, a-t-il souligné.Iran et Etats-Unis, ennemis depuis la Révolution islamique de 1979, ont entamé des pourparlers samedi dernier sous la médiation d’Oman.Le négociateur américain Steve Witkoff, qui s’était jusque-là abstenu de réclamer un démantèlement total du programme nucléaire iranien, a affirmé mardi que Téhéran devait “stopper son programme d’enrichissement et de militarisation nucléaires, et l’éliminer”.Téhéran considère comme une “ligne rouge” l’arrêt de toutes ses activités nucléaires, y compris civiles.Avant les pourparlers de samedi, le chef de la diplomatie iranienne a rencontré jeudi à Moscou le président Vladimir Poutine. – Menace militaire -La Russie est l’un des pays signataires de l’accord international sur le nucléaire conclu avec l’Iran en 2015, mais devenu caduc à la suite de la décision des Etats-Unis de s’en retirer en 2018, sous la première présidence de Donald Trump.Trois autres membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU – France, Royaume-Uni et Chine – plus l’Allemagne et l’Union européenne sont également parties de l’accord.Le texte prévoit la levée de sanctions internationales visant l’Iran en échange d’un encadrement de son programme nucléaire par l’AIEA.Selon cette instance, l’Iran respectait ses engagements jusqu’au retrait américain, assorti du rétablissement des sanctions américaines.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, M. Trump appelle l’Iran à négocier un nouveau texte mais menace Téhéran d’un recours militaire en cas d’échec de la diplomatie.Il a cependant affirmé jeudi qu’il n’était “pas pressé” d’opter pour une action militaire. Il n’a pas par ailleurs confirmé une information du New York Times affirmant qu’il était intervenu pour dissuader Israël de frapper des sites nucléaires en Iran, afin de privilégier la diplomatie.Israël n’a pas commenté directement cet article, mais le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a affirmé que Israël n’autoriserait pas l’Iran à se doter de l’arme nucléaire, précisant que M. Netanyahu avait conduit “d’innombrables” actions “publiques et secrètes” qui ont retardé le programme nucléaire iranien de “près d’une décennie”.Téhéran n’a pas réagi dans l’immédiat à ces propos, les premiers émanant de M. Netanyahu depuis le début des pourparlers américano-iraniens.  L’Iran est le seul Etat non doté d’armes nucléaires à enrichir de l’uranium à un niveau élevé (60%), proche des 90% nécessaires à la fabrication de l’arme atomique, tout en continuant à accumuler d’importants stocks de matière fissile, selon l’AIEA.L’accord sur le nucléaire de 2015 plafonnait ce taux à 3,67%.Toujours sur le front diplomatique, le ministre saoudien de la Défense a été reçu jeudi à Téhéran par le président iranien, Massoud Pezeshkian et le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, selon les bureaux de ces derniers. 

Qui est Kilmar Abrego Garcia, symbole des errements de la politique anti-migrants américaine

Kilmar Abrego Garcia, érigé en symbole des errements de la politique anti-migrants de l’administration Trump, avait émigré aux États-Unis à 16 ans pour fuir les gangs du Salvador. Marié à une américaine, père de famille de 29 ans, il se retrouve aujourd’hui enfermé avec eux dans une prison de haute sécurité.Arrêté devant son fils de cinq ans alors qu’il sortait d’un magasin dans le Maryland, dans le nord-est des États-Unis où il vit avec son épouse et deux autres enfants d’elle, il s’est retrouvé soixante-douze heures plus tard, le 16 mars, dans la prison de haute sécurité du Cecot à San Salvador.Comme 238 Vénézuéliens et 22 autres Salvadoriens il a été expulsé des Etats-Unis, tous accusés d’être membres des bandes criminelles vénézuélienne du Tren de Aragua et de la Mara Salvatrucha (MS-13), classées “organisations terroristes” par la nouvelle administration américaine.Aucune preuve n’étaye son appartenance à la MS-13.L’administration Trump a ensuite reconnu en justice que son expulsion résultait d’une “erreur administrative”, puisqu’un arrêté d’expulsion à son encontre vers le Salvador avait été définitivement annulé par un tribunal fédéral en 2019.M. Abrego Garcia venait d’être arrêté par la police, sur ordre d’un juge ayant recueilli la dénonciation d’un informateur anonyme l’accusant d’appartenir à la MS-13 à New York.Selon son avocat, Me Simon Sandoval-Moshenberg, Kilmar Abrego Garcia n’a jamais vécu à NY et “n’a jamais été condamné pour le moindre délit, en lien ou pas avec des gangs”.Si M. Abrego Garcia a vu sa demande d’asile lui être refusée, un juge lui a accordé la protection légale pour qu’il ne soit pas renvoyé au Salvador où il est considéré en danger, et un permis de travail lui a été accordé.- “Quand reviendras-tu” -Kilmar Abrego Garcia est né à San Salvador en 1995 d’un père officier de police et d’une mère qui tenait un commerce de bouche, selon les documents présentés au juge de l’immigration en 2019. Avec un frère et deux sÅ“urs, il aidait à maintenir l’affaire familiale.Le pays était alors totalement sous la coupe de la MS-13 et de son rival le Barrio 18, qui ont fait du nord de l’Amérique centrale (Honduras, du Guatemala et Salvador) l’une des régions les plus violentes et dangereuses au monde.Le Barrio 18 a commencé à extorquer le commerce familial, menaçant de mort les membres si ils ne s’exécutaient pas. Craignant que Kilmar et son frère ne soient recrutés par le gang, ses parents les ont envoyés aux États-Unis où, selon les médias salvadoriens, vit aujourd’hui la plupart de la famille.Kilmar Abrego Garcia est arrivé en 2011 dans l’État du Maryland, où il a commencé à travailler comme manoeuvre sur des chantiers.Sept ans plus tard, il a entamé une relation avec Jennifer Vasquez Sura, et de cette union est né un fils diagnostiqué avec un syndrome autistique.La mère de famille a témoigné auprès de CASA, une ONG du Maryland qui s’occupe des migrants, que Kilmar Abrego Garcia est un “père excellent”, “principal soutien de notre foyer et l’amour de ma vie depuis plus de sept ans”.”Depuis que notre famille a été séparée, je suis détruite”, a-t-elle affirmé.Le département de la Sécurité intérieure a lui exhibé sur X une copie de l’ordonnance de protection civile que Mme Vasquez Sura avait demandée contre son mari en 2021.Sur CNN, elle a indiqué en avoir fait le dépôt après une dispute avec son mari car elle sortait d’une relation marquée par des violences conjugales. “Nous avons réussi à surmonter cette situation en privé en tant que famille, notamment en suivant une thérapie. Notre mariage n’a fait que se renforcer dans les années qui ont suivi. Personne n’est parfait, et aucun mariage n’est parfait”, a-t-elle dit.”Je ne cesserai de me battre jusqu’à voir mon mari vivant”, a déclaré Mme Vasquez Sura lors d’une manifestation dans le Maryland demandant sa libération et son retour, implorant “de cesser de jouer à des jeux politiques avec la vie de Kilmar” : “Si tu m’entends, reste fort. Dieu ne t’a pas oublié. Nos enfants ne cessent de demander quand reviendras-tu à la maison”.

Iran challenges four countries in UN court over jet it downed in 2020

Iran on Thursday filed a challenge at the International Court of Justice against Canada, Sweden, Ukraine and Britain over a UN aviation body’s ruling against it related to the shooting down of a passenger plane in 2020.The four countries had citizens on a Ukraine International Airlines Boeing 737-800 that was downed shortly after takeoff from Tehran on January 8, 2020. All 176 people on board were killed.Three days later, Iran admitted that its military fired two surface-to-air missiles at the Kyiv-bound plane but said it was by mistake.Iran is appealing a March decision of the UN’s International Civil Aviation Organization (ICAO) over the jet’s downing.The Montreal-based ICAO decided it had jurisdiction to rule on a case brought by the four countries against Iran, that accuses Tehran of “using weapons against a civil aircraft in flight”.Iran called on the ICJ to rule that ICAO did not have jurisdiction and to quash its decision.Tehran said in its application to the ICJ that its military had downed flight PS752 “unintentionally and due to human error”.”The Iranian military had misidentified and targeted the flight by two missiles without obtaining authorisation, contrary to mandatory military regulations,” Iran told the court.Tehran added that its military had been in “a period of heightened military alert… in anticipation of a possible attack by US military forces”.Tensions between Iran and the United States had been soaring at the time the airliner was shot down.Iranian air defences were on high alert for a US counterattack after Tehran fired missiles at a military base in Iraq used by American forces.- ‘Accountability’ sought -Britain’s foreign ministry had welcomed ICAO’s March decision, saying it took the countries “a step closer to holding Iran to account for its illegal downing” of the plane.”We will now proceed to the next phase in our case against Iran at ICAO…. We remain committed to seeking justice, transparency, and accountability for the 176 innocent victims and their families,” the UK ministry said.In a separate case, the four countries dragged Iran before the ICJ in 2023 asking the court to make Tehran pay “full compensation” to the families.In 2020, Iran offered to pay “$150,000 or the equivalent in euros” to each of the victims’ families.Ukrainian and Canadian officials strongly criticised the announcement, saying compensation should not be settled through unilateral declarations.The ICJ was set up after World War II to rule on disputes between UN member states.

Libyans grapple with fresh currency devaluation

Already worn down by years of political turmoil and economic hardships, Libyans are now facing a sharp deterioration in their purchasing power after a sudden devaluation of the Libyan dinar.Experts have said the national currency’s exchange rate decline came as a consequence of ballooning public expenditures by the country’s rival governments in recent years.Libya has Africa’s most abundant hydrocarbon reserves, but it is struggling to recover from years of conflict after the 2011 NATO-backed uprising that overthrew longtime dictator Moamer Kadhafi.It is divided between a UN-recognised government in the capital Tripoli and a rival administration in the east backed by general Khalifa Haftar, with the division exacerbating the country’s economic woes.The Libyan central bank earlier this month devalued the dinar by 13.3 percent, the second such move in five years.The exchange rate went up to 5.56 dinars to the US dollar from 4.48 — while on the black market it jumped to 7.80 dinars to the US dollar from 6.90.The impact was immediate, with small business owners and wholesale traders, who rely heavily on the parallel market to obtain foreign currency for imports, seeing their costs surge.”The currency keeps going down,” said Karim Achraf, a 27-year-old engineer and father of three living in the capital, Tripoli.”It has become hard to keep up with our needs for food, medicine, transportation, education and bills,” he said.”We can’t trust our governments with our economy and safety.”- ‘Urgent measures’ -Despite its vast oil reserves, output remains below pre-2011 levels and the country lacks a robust industrial and agricultural sector.It is almost entirely dependent on imported food, medical supplies and consumer goods, with oil exports its main source of revenue.The United Nations Support Mission in Libya (UNSMIL) has expressed alarm following the sudden devaluation, urging both administrations to take “urgent measures to stabilise the national economy”.”Swift action is essential to reduce the negative impact on the Libyan people, including rising costs of living, declining purchasing power and the erosion of public trust in state institutions and leaders,” it said in a statement.Central bank governor Naji Issa met with leaders of the two rival administrations about “reforms serving to counter the crisis”, the bank said.It said on Thursday that Oussama Hamad, who heads the eastern government, was ready to meet Prime Minister Abdulhamid Dbeibah of the Tripoli-based administration “to give priority to the interests of the nation and alleviate the citizens’ suffering”.In Tripoli, dozens of protesters recently gathered outside the central bank headquarters to voice their anger.But while much of the criticism has been aimed at the bank, some believe it is unfairly blamed for problems stemming from political deadlock and fiscal mismanagement.Mahmoud El-Tijani, a Libyan economist, said the central bank was “a victim of the executive branch’s failure and division”.He said it was “forced to make the decision to protect what remained of the dinar’s strength”.Amid falling oil revenues, the devaluation of the dinar was used as a “last-chance measure to avoid bankruptcy and external debt”, he added.Libya’s institutions, including its central bank, have for a decade found themselves caught between the rival governments.Until 2023, the bank was split in two, with an internationally recognised headquarters in the capital and another in the east, each printing bills signed off by their respective governors.Last year, the then-governor of the bank fled amid violent tensions surrounding the institution. The United Nations stepped in to broker a deal under which the new governor, Issa, was appointed.- ‘Scapegoat’ -Jalel Harchaoui, a senior fellow at the London-based Royal United Services Institute, said the central bank was “simply confronting the inevitable consequences of the political choices made by Libya’s ruling factions”.”These enormous expenditures are highly political, arbitrary, and unsustainable,” he said.”They are not decided by the central bank, which is a technocratic institution without the military or sociopolitical clout of Libya’s leaders.””Blaming the central bank is pure populism,” Harchaoui added, describing the bank as “a scapegoat”.Anwar al-Turki, a banker in Tripoli, said the central bank was being “mistreated” by political leaders who had authorised “the highest public spending in modern Libyan history”.He said the decision-makers had little regard for “good governance, financial compliance, or anti-corruption”.

US urges France to take lead on European defense

US Defense Secretary Pete Hegseth on Thursday called on France to boost military spending at a time of strained transatlantic relations over President Donald Trump’s commitment to NATO.France’s Defense Minister, Sebastien Lecornu, was in Washington for talks on a variety of issues including Iran and the conflicts in Ukraine and Gaza, with a series of remarks by Trump stoking fears over Washington’s reliability as an ally. “The secretary urged France to increase defense spending and, alongside other NATO allies, take primary responsibility for Europe’s conventional defense,” Pentagon spokesman Sean Parnell said.”Secretary Hegseth and Minister Lecornu discussed related priorities, as well, including ongoing efforts toward a durable peace in Ukraine.”The visit came amid tensions between Washington and its European partners over Trump’s trade war and his remarks on multiple occasions implying a softening of US support for Kyiv in its war with Russia.Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Thursday accused US envoy Steve Witkoff of “spreading Russian narratives” after he suggested a peace deal with Russia hinged on the status of Ukraine’s occupied territories.Trump himself has claimed falsely on more than one occasion that Ukraine started the war and this week accused Zelensky of responsibility for “millions” of deaths.Trump, who returned to office in January, has long accused European allies of taking US protection for granted and underspending on defense. The Republican leader is demanding NATO allies massively ramp up defense spending to five percent of GDP — a level that looks well out of reach for many. Republican and Democratic administrations have taken similar stances in the past but Trump has gone further than previous presidents in threatening not to defend countries he thinks are not paying their way. Faced with Russia’s war on Ukraine, NATO allies have already ramped up spending in recent years. US Secretary of State Marco Rubio told NATO counterparts earlier this month that they must agree a “realistic pathway” to five percent, which means Washington would have to spend more, too. Vice President JD Vance made headlines when he argued that Europe cannot be a “permanent security vassal” of the United States, singling out France, however, as a nation he deemed worthy militarily.Lecornu was also expected to meet Keith Kellogg, Trump’s special envoy for Ukraine, and Director of National Intelligence Tulsi Gabbard to discuss the Ukraine conflict.Trump’s push to end three years of fighting has yet to bear fruit, and he has voiced frustration over Russian President Vladimir Putin’s refusal to agree to a complete and unconditional truce.Despite a series of diplomatic efforts, Russia has continued to strike Ukraine, killing at least 35 people in the northeastern city of Sumy on Sunday.Ukrainian representatives and key allies of Kyiv were in Paris Thursday for meetings with Rubio and Witkoff to discuss rekindling stalled talks on a ceasefire.

Hermès va augmenter ses prix aux Etats-Unis pour compenser les droits de douane

Le groupe de luxe Hermès, qui est au coude à coude avec LVMH pour la place de première capitalisation boursière française, a annoncé jeudi une augmentation de ses prix aux Etats-Unis pour compenser les 10% de droits de douane américains.Hermès, connu pour ses sacs Birkin (un modèle à plus de 10.000 dollars) ou ses carrés de soie, entend “compenser intégralement” l’impact des 10% de droits de douane américains en augmentant ses prix de vente aux Etats-Unis “dès le 1er mai et sur l’ensemble des métiers”, a déclaré le directeur général des finances du groupe, Eric Halgouët.Il n’a pas précisé l’ampleur de cette augmentation des prix.”Ce sera une hausse de prix complémentaire qu’on est en train de finaliser, mais qui nous permettra de neutraliser cet impact” des droits de douane, a-t-il souligné, lors d’un échange avec des journalistes, en marge de la publication d’un chiffre d’affaires du groupe en hausse de 8,5%, à 4,1 milliards d’euros, au premier trimestre.”Dans un contexte géopolitique et économique complexe, la maison renforce plus que jamais ses fondamentaux”, a relevé Axel Dumas, gérant d’Hermès, cité dans un communiqué de l’entreprise.Le sellier-maroquinier, qui avait déjà fait grimper ses prix dans le monde de “6 à 7%” en début d’année, ne les augmente habituellement qu’une fois par an.- “Pour compenser” -En février, en marge de la présentation des résultats annuels 2024, Axel Dumas avait prévenu qu’en cas de hausse des droits de douane, le groupe augmenterait ses “prix pour compenser”.”Les clients américains nous resteront fidèles et ceux qui trouvent ça trop cher viendront profiter de nos infrastructures hôtelières à Paris et achèteront au Faubourg (magasin amiral et siège du groupe, situé rue du Faubourg-Saint-Honoré, NDLR)”, avait-il assuré.Au premier trimestre, les ventes du groupe ont été portées par la région “Amériques” (+13,3% à 695 millions d’euros). “C’est une croissance à deux chiffres, tant aux États-Unis, au Canada, au Mexique ou même au Brésil”, a détaillé Eric Halgouët. Aux Etats-Unis, le début d’année a “été perturbé par des événements climatiques”, les incendies à Los Angeles qui ont entraîné la fermeture de deux magasins Hermès pendant plusieurs jours, “et des évènements de neige dans certains autres Etats assez atypiques d’ailleurs, comme par exemple la Floride”, a-t-il signalé. “On a démarré l’année avec un très faible niveau de stocks aux États-Unis” avant de “terminer le trimestre par un très beau mois de mars et ce dans toutes les villes”, a-t-il complété.- “Ultra luxe” pour “ultra riches” -Hermès a un “positionnement +ultra luxe+, avec des articles achetés par une clientèle +ultra riche+”, soulignait mardi Andréa Tueni, responsable des activités de marchés de Saxo Banque France, alors que le sellier-maroquinier venait de ravir à LVMH la place de première capitalisation boursière du CAC 40, à la Bourse de Paris. Jeudi soir, LVMH a repris de justesse la première place.”En période de turbulences financières que l’on vit aujourd’hui, avec un contexte incertain, cette capitalisation confirme la confiance des investisseurs et le positionnement de la maison comme une valeur refuge”, a jugé jeudi matin Eric Halgouët.”L’élément différenciant, c’est la stratégie à long terme qui permet aux investisseurs d’avoir cette confiance dans la maison”, a-t-il ajouté.Les analystes de la banque HSBC insistaient en mars sur le “modèle économique unique” du groupe. Selon eux, ce modèle repose sur “la rareté de ses sacs à main emblématiques et le succès d’autres lignes de sacs à main”, ainsi que sur “les divisions hors cuir, qui ont également fait preuve d’une plus grande résilience au fil du temps”. “Un autre atout du modèle économique d’Hermès réside dans sa large gamme de produits, allant des sacs à main haut de gamme emblématiques aux produits plus abordables, tels que les bijoux en argent et les produits de beauté”, expliquaient ces analystes.Dans le secteur du luxe, le constructeur automobile italien Ferrari avait aussi annoncé fin mars son intention de répercuter sur ses prix de vente aux Etats-Unis l’impact des nouveaux droits de douanes américains.

Hermès va augmenter ses prix aux Etats-Unis pour compenser les droits de douane

Le groupe de luxe Hermès, qui est au coude à coude avec LVMH pour la place de première capitalisation boursière française, a annoncé jeudi une augmentation de ses prix aux Etats-Unis pour compenser les 10% de droits de douane américains.Hermès, connu pour ses sacs Birkin (un modèle à plus de 10.000 dollars) ou ses carrés de soie, entend “compenser intégralement” l’impact des 10% de droits de douane américains en augmentant ses prix de vente aux Etats-Unis “dès le 1er mai et sur l’ensemble des métiers”, a déclaré le directeur général des finances du groupe, Eric Halgouët.Il n’a pas précisé l’ampleur de cette augmentation des prix.”Ce sera une hausse de prix complémentaire qu’on est en train de finaliser, mais qui nous permettra de neutraliser cet impact” des droits de douane, a-t-il souligné, lors d’un échange avec des journalistes, en marge de la publication d’un chiffre d’affaires du groupe en hausse de 8,5%, à 4,1 milliards d’euros, au premier trimestre.”Dans un contexte géopolitique et économique complexe, la maison renforce plus que jamais ses fondamentaux”, a relevé Axel Dumas, gérant d’Hermès, cité dans un communiqué de l’entreprise.Le sellier-maroquinier, qui avait déjà fait grimper ses prix dans le monde de “6 à 7%” en début d’année, ne les augmente habituellement qu’une fois par an.- “Pour compenser” -En février, en marge de la présentation des résultats annuels 2024, Axel Dumas avait prévenu qu’en cas de hausse des droits de douane, le groupe augmenterait ses “prix pour compenser”.”Les clients américains nous resteront fidèles et ceux qui trouvent ça trop cher viendront profiter de nos infrastructures hôtelières à Paris et achèteront au Faubourg (magasin amiral et siège du groupe, situé rue du Faubourg-Saint-Honoré, NDLR)”, avait-il assuré.Au premier trimestre, les ventes du groupe ont été portées par la région “Amériques” (+13,3% à 695 millions d’euros). “C’est une croissance à deux chiffres, tant aux États-Unis, au Canada, au Mexique ou même au Brésil”, a détaillé Eric Halgouët. Aux Etats-Unis, le début d’année a “été perturbé par des événements climatiques”, les incendies à Los Angeles qui ont entraîné la fermeture de deux magasins Hermès pendant plusieurs jours, “et des évènements de neige dans certains autres Etats assez atypiques d’ailleurs, comme par exemple la Floride”, a-t-il signalé. “On a démarré l’année avec un très faible niveau de stocks aux États-Unis” avant de “terminer le trimestre par un très beau mois de mars et ce dans toutes les villes”, a-t-il complété.- “Ultra luxe” pour “ultra riches” -Hermès a un “positionnement +ultra luxe+, avec des articles achetés par une clientèle +ultra riche+”, soulignait mardi Andréa Tueni, responsable des activités de marchés de Saxo Banque France, alors que le sellier-maroquinier venait de ravir à LVMH la place de première capitalisation boursière du CAC 40, à la Bourse de Paris. Jeudi soir, LVMH a repris de justesse la première place.”En période de turbulences financières que l’on vit aujourd’hui, avec un contexte incertain, cette capitalisation confirme la confiance des investisseurs et le positionnement de la maison comme une valeur refuge”, a jugé jeudi matin Eric Halgouët.”L’élément différenciant, c’est la stratégie à long terme qui permet aux investisseurs d’avoir cette confiance dans la maison”, a-t-il ajouté.Les analystes de la banque HSBC insistaient en mars sur le “modèle économique unique” du groupe. Selon eux, ce modèle repose sur “la rareté de ses sacs à main emblématiques et le succès d’autres lignes de sacs à main”, ainsi que sur “les divisions hors cuir, qui ont également fait preuve d’une plus grande résilience au fil du temps”. “Un autre atout du modèle économique d’Hermès réside dans sa large gamme de produits, allant des sacs à main haut de gamme emblématiques aux produits plus abordables, tels que les bijoux en argent et les produits de beauté”, expliquaient ces analystes.Dans le secteur du luxe, le constructeur automobile italien Ferrari avait aussi annoncé fin mars son intention de répercuter sur ses prix de vente aux Etats-Unis l’impact des nouveaux droits de douanes américains.

LVMH espère un accord sur les droits de douane et veut rassurer sur la succession du PDG

Le numéro un mondial du luxe LVMH a tenu jeudi son assemblée générale dans un contexte délicat au moment où ses ventes fléchissent, en espérant un accord sur les droits de douane et en tenant à rassurer sur la succession de Bernard Arnault.”L’année 2025 commence de manière un peu chahutée, si on peut dire”, a déclaré le PDG du groupe Bernard Arnault.”Jusque fin février, tout s’est passé très bien. Puis on est arrivé en face d’une situation géopolitique et économique mondiale qui a été bouleversée par les droits de douane potentiels, par l’aggravation des crises internationales”, selon lui.Le numéro un du luxe avait annoncé mardi des ventes en recul de 2% au premier trimestre, à 20,3 milliards d’euros, décevant les analystes et lui faisant perdre sa place de première capitalisation boursière du CAC 40 au profit de Hermès. Jeudi soir, LVMH a repris de justesse le titre.”Notre situation est loin d’être préoccupante”, a relativisé Bernard Arnault face aux actionnaires.”L’objectif, c’est d’offrir la meilleure qualité. Et après, la croissance, ça suit plus ou moins vite et plus on est gros, plus c’est difficile”, a-t-il relevé, “ou alors il faut accepter de banaliser les choses, ce qu’on refuse catégoriquement, notamment pour nos deux principales marques” Louis Vuitton et Dior, a-t-il ajouté.”Peut être qu’on fera un petit peu moins de croissance”, a-t-il souligné, ajoutant: “ça ne me dérange pas du tout”.Le secteur du luxe comptait sur le marché américain pour contrebalancer le ralentissement des ventes en Chine, mais doit désormais faire face aux nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump. Bernard Arnault, dont le groupe réalise 25% de ses ventes aux États-Unis, a appelé les dirigeants européens à régler “à l’amiable” les tensions commerciales entre l’Union européenne et les États-Unis, se disant même “favorable” à “une zone de libre-échange” entre les deux puissances économiques.”Ces négociations sont vitales pour beaucoup d’entreprises en France et malheureusement, j’ai l’impression que nos amis britanniques sont plus concrets dans l’avancée des négociations”, a déploré le PDG en marge de l’assemblée générale. – “Des plans de succession existent” -“Il faut absolument trouver un accord, comme les dirigeants de Bruxelles semblent essayer d’en trouver un pour la voiture allemande. Pour la viticulture française, c’est vital”, a-t-il insisté. LVMH réalise 34% de ses ventes de vins et spiritueux (Dom Pérignon, Hennessy, Krug,…) aux États-Unis.Si jamais ces négociations n’aboutissaient pas et qu'”on se retrouve avec des droits de douane élevés, (…) on sera amené à augmenter nos productions américaines”, a précisé M. Arnault. Son groupe possède déjà trois ateliers Louis Vuitton et quatre ateliers de la marque américaine Tiffany aux États-Unis. “Il ne faudra pas dire que c’est de la faute des entreprises. Ce sera la faute de Bruxelles si cela devait arriver”, a estimé l’homme d’affaires, qui a assisté aux premières loges à l’investiture de Donald Trump en janvier. Si la modification des statuts du groupe “afin d’harmoniser les limites d’âge du président du conseil d’administration et du directeur général” pour les porter à 85 ans a été plébiscitée (à 99,18%), la question de la succession a été posée par des actionnaires.”Des plans de succession existent”, a répondu Stéphane Bianchi, directeur général adjoint du groupe. “Les dits plans n’ont pas vocation à être révélés publiquement. Mais bien évidemment, ils existent tant dans des hypothèses de moyen terme qu’en cas d’événements soudains”, a-t-il ajouté.Il a souligné que “le conseil d’administration, et plus spécifiquement le comité durabilité et gouvernance (…) composé exclusivement d’administrateurs indépendants, débat tous les ans des plans de succession des dirigeants, y compris des mandataires sociaux”.Stéphane Bianchi a en outre rappelé que la société Agache, holding de la famille Arnault, “a été transformée en 2022 en sociétés en commandite par actions afin de pérenniser le contrôle familial du groupe et la vision à long terme”.”Cette structure édicte des règles précises qui permettront de s’assurer à l’avenir d’un vote unique de l’actionnaire de contrôle sur tous les sujets relevant de sa compétence”, a-t-il ajouté.Bernard Arnault n’a pas nommé de successeur à ce jour, mais ses cinq enfants travaillent tous pour le groupe et quatre d’entre eux sont au conseil d’administration. Fin 2024, la famille Arnault possédait 49% du capital de LVMH et 64,81% des votes.

LVMH espère un accord sur les droits de douane et veut rassurer sur la succession du PDG

Le numéro un mondial du luxe LVMH a tenu jeudi son assemblée générale dans un contexte délicat au moment où ses ventes fléchissent, en espérant un accord sur les droits de douane et en tenant à rassurer sur la succession de Bernard Arnault.”L’année 2025 commence de manière un peu chahutée, si on peut dire”, a déclaré le PDG du groupe Bernard Arnault.”Jusque fin février, tout s’est passé très bien. Puis on est arrivé en face d’une situation géopolitique et économique mondiale qui a été bouleversée par les droits de douane potentiels, par l’aggravation des crises internationales”, selon lui.Le numéro un du luxe avait annoncé mardi des ventes en recul de 2% au premier trimestre, à 20,3 milliards d’euros, décevant les analystes et lui faisant perdre sa place de première capitalisation boursière du CAC 40 au profit de Hermès. Jeudi soir, LVMH a repris de justesse le titre.”Notre situation est loin d’être préoccupante”, a relativisé Bernard Arnault face aux actionnaires.”L’objectif, c’est d’offrir la meilleure qualité. Et après, la croissance, ça suit plus ou moins vite et plus on est gros, plus c’est difficile”, a-t-il relevé, “ou alors il faut accepter de banaliser les choses, ce qu’on refuse catégoriquement, notamment pour nos deux principales marques” Louis Vuitton et Dior, a-t-il ajouté.”Peut être qu’on fera un petit peu moins de croissance”, a-t-il souligné, ajoutant: “ça ne me dérange pas du tout”.Le secteur du luxe comptait sur le marché américain pour contrebalancer le ralentissement des ventes en Chine, mais doit désormais faire face aux nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump. Bernard Arnault, dont le groupe réalise 25% de ses ventes aux États-Unis, a appelé les dirigeants européens à régler “à l’amiable” les tensions commerciales entre l’Union européenne et les États-Unis, se disant même “favorable” à “une zone de libre-échange” entre les deux puissances économiques.”Ces négociations sont vitales pour beaucoup d’entreprises en France et malheureusement, j’ai l’impression que nos amis britanniques sont plus concrets dans l’avancée des négociations”, a déploré le PDG en marge de l’assemblée générale. – “Des plans de succession existent” -“Il faut absolument trouver un accord, comme les dirigeants de Bruxelles semblent essayer d’en trouver un pour la voiture allemande. Pour la viticulture française, c’est vital”, a-t-il insisté. LVMH réalise 34% de ses ventes de vins et spiritueux (Dom Pérignon, Hennessy, Krug,…) aux États-Unis.Si jamais ces négociations n’aboutissaient pas et qu'”on se retrouve avec des droits de douane élevés, (…) on sera amené à augmenter nos productions américaines”, a précisé M. Arnault. Son groupe possède déjà trois ateliers Louis Vuitton et quatre ateliers de la marque américaine Tiffany aux États-Unis. “Il ne faudra pas dire que c’est de la faute des entreprises. Ce sera la faute de Bruxelles si cela devait arriver”, a estimé l’homme d’affaires, qui a assisté aux premières loges à l’investiture de Donald Trump en janvier. Si la modification des statuts du groupe “afin d’harmoniser les limites d’âge du président du conseil d’administration et du directeur général” pour les porter à 85 ans a été plébiscitée (à 99,18%), la question de la succession a été posée par des actionnaires.”Des plans de succession existent”, a répondu Stéphane Bianchi, directeur général adjoint du groupe. “Les dits plans n’ont pas vocation à être révélés publiquement. Mais bien évidemment, ils existent tant dans des hypothèses de moyen terme qu’en cas d’événements soudains”, a-t-il ajouté.Il a souligné que “le conseil d’administration, et plus spécifiquement le comité durabilité et gouvernance (…) composé exclusivement d’administrateurs indépendants, débat tous les ans des plans de succession des dirigeants, y compris des mandataires sociaux”.Stéphane Bianchi a en outre rappelé que la société Agache, holding de la famille Arnault, “a été transformée en 2022 en sociétés en commandite par actions afin de pérenniser le contrôle familial du groupe et la vision à long terme”.”Cette structure édicte des règles précises qui permettront de s’assurer à l’avenir d’un vote unique de l’actionnaire de contrôle sur tous les sujets relevant de sa compétence”, a-t-il ajouté.Bernard Arnault n’a pas nommé de successeur à ce jour, mais ses cinq enfants travaillent tous pour le groupe et quatre d’entre eux sont au conseil d’administration. Fin 2024, la famille Arnault possédait 49% du capital de LVMH et 64,81% des votes.