Germany to extend border controls in migration crackdown

Germany will push on with temporary border controls beyond a  September deadline as it cracks down on irregular immigration, Interior Minister Alexander Dobrindt said Thursday.Berlin also plans to deport more rejected asylum seekers with criminal records to Taliban-run Afghanistan and to war-scarred Syria, Dobrindt said in a podcast with media outlet Table.Today.Germany’s conservative Chancellor Friedrich Merz has vowed a tough crackdown on irregular immigration, saying this is the only way to stem rising support for the far-right Alternative for Germany (AfD) party.A spate of deadly attacks blamed on asylum seekers and other foreign nationals fuelled public fears during the campaign for the February election, in which the AfD scored a record 20 percent.”We will continue to maintain the border controls” beyond the September 15 deadline, Dobrindt said about the measures first launched last year under the previous government of Olaf Scholz and extended by six months in March.”We are in agreement with our European partners that this is a necessary measure until the (EU) external border protection system is fully operational,” he said.Members of Europe’s Schengen area are allowed to temporarily reintroduce border controls for up to two years in response to serious threats such as terrorism or large-scale unauthorised migration.Merz’s government further tightened the border checks when it took power in early May, moving to also reject most asylum seekers — a step that sparked an outcry from human rights groups.Federal police numbers deployed daily at the borders were stepped up to 14,000 from 11,000.According to ministry data, 9,254 people were turned back at German land borders between May 8 and July 31 — with most recorded cases from Afghanistan followed by Algeria, Eritrea and Somalia. Germany’s border with France saw the most rejections, at more than 2,000 in that period, followed by Poland, Switzerland and Austria. Germany has also twice deported migrants convicted of offences to Afghanistan, most recently last month when 81 were sent back — a move Dobrindt said “cannot remain a one-off measure”.Amnesty International criticised the deportations, saying the situation in Afghanistan was “catastrophic” and that “extrajudicial executions, enforced disappearances and torture are commonplace”.Dobrindt also said Berlin was working to organise deportation flights to Syria, where an Islamist-led offensive toppled longtime Syrian ruler Bashar al-Assad in December.

Prêt-à-porter en crise: après Jennyfer, Groupe Beaumanoir reprend partiellement Naf Naf

Un sauvetage en demi-teinte: Groupe Beaumanoir vient de reprendre partiellement l’enseigne Naf Naf, qui était en redressement judiciaire, sauvant près de la moitié des 600 employés et conservant une dizaine de boutiques sur une centaine, mais pour les exploiter sous ses autres marques.De fait, les magasins du plus malin des trois petits cochons vont disparaître dans l’immédiat, même si Groupe Beaumanoir, qui a racheté la marque, ne s’interdit pas de “donner un nouveau souffle” à Naf Naf dans un avenir plus ou moins proche.Mercredi, les vendeuses et clientes de ses magasins parisiens se préparaient déjà à l’inéluctable. “Naf Naf vous dit au revoir”, pouvait-on alors lire sur plusieurs affichettes placardées sur les vitrines. Dans un climat de déstockage morose, portants dégarnis et cartons entassés, les employées dénonçaient auprès de l’AFP des directions successives qui “n’écoutent pas” et qui “reproduisent les mêmes erreurs”.De fait, la marque “Au Grand Méchant Look” a connu trois redressements judiciaires successifs, dont le dernier en mai en raison de difficultés de trésorerie.Cinq candidats dont deux sérieux s’étaient alors positionnés pour reprendre en partie Naf Naf: le groupe Amoniss, propriétaire de Pimkie, et Groupe Beaumanoir (Caroll, Bonobo, Cache Cache, Morgan, Sarenza, etc).L’offre d’Amoniss – qui proposait de reprendre 185 salariés et d’en reclasser 26 – a été rejetée jeudi par le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis), le groupe étant “en plan de sauvegarde depuis octobre 2024” et présentant de ce fait “une fragilité financière”, selon la décision que l’AFP a consultée.- Beaumanoir s’étoffe – Ainsi Groupe Beaumanoir a-t-il remporté la mise puisque jouissant d'”une situation financière solide”, a estimé la justice qui a détaillé : “des fonds propres positifs à hauteur de 365 millions d’euros” et “une trésorerie de 187 millions d’euros”.Dans le détail, Groupe Beaumanoir reprend 55 salariés et propose un reclassement à 253 d’entre eux, a rappelé le tribunal dans sa décision. Et entend exploiter 12 des 102 boutiques existantes, sous ses propres marques, dont Caroll.Le groupe familial français fondé par Roland Beaumanoir s’est dit “fier” jeudi dans un communiqué d’avoir racheté Naf Naf, marque “audacieuse et féminine, véritable phénomène de mode des années 90, bien connue pour ses slogans cultes et son style pop coloré” et qui “bénéficie d’une image positive forte ancrée dans le coeur des Français”.Groupe Beaumanoir, qui distribue 13 marques dans 40 pays et 2.700 magasins, et qui emploie près de 15.000 personnes, selon son site, avait déjà racheté partiellement la marque chérie des ados Jennyfer en juin, sauvant un tiers des quelque 1.000 emplois alors menacés.En juin 2024, le groupe basé à Saint-Malo avait également annoncé acquérir les activités et l’exploitation des marques américaines de Boardriders (Quiksilver, Billabong, Roxy, DC Shoes, Element, RVCA) en Europe de l’Ouest.Il étoffe donc son portefeuille déjà bien garni avec Naf Naf, marque française lancée en 1973 par deux frères, Gérard et Patrick Pariente, en hommage au “petit cochon le plus fort et le plus malin des trois”. Celle-ci acquiert une certaine notoriété en 1983 lorsque sa combinaison en toile de coton déclinée en plusieurs couleurs se vend alors à plus de 3 millions d’exemplaires.Un succès commercial qui prend de l’ampleur dans les années 1990 lorsque la marque lance des campagnes publicitaires très remarquées, avec pour slogan “Le Grand Méchant Look”.

Prêt-à-porter en crise: après Jennyfer, Groupe Beaumanoir reprend partiellement Naf Naf

Un sauvetage en demi-teinte: Groupe Beaumanoir vient de reprendre partiellement l’enseigne Naf Naf, qui était en redressement judiciaire, sauvant près de la moitié des 600 employés et conservant une dizaine de boutiques sur une centaine, mais pour les exploiter sous ses autres marques.De fait, les magasins du plus malin des trois petits cochons vont disparaître dans l’immédiat, même si Groupe Beaumanoir, qui a racheté la marque, ne s’interdit pas de “donner un nouveau souffle” à Naf Naf dans un avenir plus ou moins proche.Mercredi, les vendeuses et clientes de ses magasins parisiens se préparaient déjà à l’inéluctable. “Naf Naf vous dit au revoir”, pouvait-on alors lire sur plusieurs affichettes placardées sur les vitrines. Dans un climat de déstockage morose, portants dégarnis et cartons entassés, les employées dénonçaient auprès de l’AFP des directions successives qui “n’écoutent pas” et qui “reproduisent les mêmes erreurs”.De fait, la marque “Au Grand Méchant Look” a connu trois redressements judiciaires successifs, dont le dernier en mai en raison de difficultés de trésorerie.Cinq candidats dont deux sérieux s’étaient alors positionnés pour reprendre en partie Naf Naf: le groupe Amoniss, propriétaire de Pimkie, et Groupe Beaumanoir (Caroll, Bonobo, Cache Cache, Morgan, Sarenza, etc).L’offre d’Amoniss – qui proposait de reprendre 185 salariés et d’en reclasser 26 – a été rejetée jeudi par le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis), le groupe étant “en plan de sauvegarde depuis octobre 2024” et présentant de ce fait “une fragilité financière”, selon la décision que l’AFP a consultée.- Beaumanoir s’étoffe – Ainsi Groupe Beaumanoir a-t-il remporté la mise puisque jouissant d'”une situation financière solide”, a estimé la justice qui a détaillé : “des fonds propres positifs à hauteur de 365 millions d’euros” et “une trésorerie de 187 millions d’euros”.Dans le détail, Groupe Beaumanoir reprend 55 salariés et propose un reclassement à 253 d’entre eux, a rappelé le tribunal dans sa décision. Et entend exploiter 12 des 102 boutiques existantes, sous ses propres marques, dont Caroll.Le groupe familial français fondé par Roland Beaumanoir s’est dit “fier” jeudi dans un communiqué d’avoir racheté Naf Naf, marque “audacieuse et féminine, véritable phénomène de mode des années 90, bien connue pour ses slogans cultes et son style pop coloré” et qui “bénéficie d’une image positive forte ancrée dans le coeur des Français”.Groupe Beaumanoir, qui distribue 13 marques dans 40 pays et 2.700 magasins, et qui emploie près de 15.000 personnes, selon son site, avait déjà racheté partiellement la marque chérie des ados Jennyfer en juin, sauvant un tiers des quelque 1.000 emplois alors menacés.En juin 2024, le groupe basé à Saint-Malo avait également annoncé acquérir les activités et l’exploitation des marques américaines de Boardriders (Quiksilver, Billabong, Roxy, DC Shoes, Element, RVCA) en Europe de l’Ouest.Il étoffe donc son portefeuille déjà bien garni avec Naf Naf, marque française lancée en 1973 par deux frères, Gérard et Patrick Pariente, en hommage au “petit cochon le plus fort et le plus malin des trois”. Celle-ci acquiert une certaine notoriété en 1983 lorsque sa combinaison en toile de coton déclinée en plusieurs couleurs se vend alors à plus de 3 millions d’exemplaires.Un succès commercial qui prend de l’ampleur dans les années 1990 lorsque la marque lance des campagnes publicitaires très remarquées, avec pour slogan “Le Grand Méchant Look”.

Influx of Afghan returnees fuels Kabul housing crisis

Weeks after he was forced to return from Iran, Mohammad Mohsen Zaryab was still searching for somewhere to live in Kabul, where rental prices have soared along with an influx of Afghans expelled from neighbouring countries. More than 2.1 million Afghans have returned from Pakistan and Iran so far this year, according to the United Nations refugee agency. They join earlier rounds of mass expulsions from the neighbouring countries, deported or driven out by fear of arrest.Many of the returnees, like Zaryab, fled with their meagre belongings to Kabul, expecting the swelling city of eight million to offer the best prospects of finding work in a country where half the population lives below the poverty line.Zaryab begged landlords to bring down prices for his family of eight, only to be told, “If you can’t pay, someone else will”. The 47-year-old factory worker said he had expected when he returned in July to find more solidarity for Afghans coming “from far away with no home”. Multiple Kabul property dealers told AFP that rental prices had skyrocketed with the influx of returnees. “Since landlords noticed that refugees (from Iran and Pakistan) were returning, they doubled their rents,” said real estate agent Hamed Hassani, calling for the government to “intervene”. “We have many refugees who come to ask us for an apartment to rent, and most of them cannot afford what’s available,” he said. – Urban anarchy -A year ago, a three-room house would on average cost 10,000 Afghanis ($145) per month, but renters now pay 20,000, said Nabiullah Quraishi, the head of a property dealership. The cost amounts to a fortune for the majority of Afghanistan’s 48 million people, 85 percent of whom live on less than one dollar a day, according to the UN.Two years ago, multiple landlords would come to Quraishi’s business every month seeking help renting their property. Now, demand outstrips supply, he said. The municipality denies any housing crisis in the city. Major urban development plans, which include building new roads even if it means bulldozing numerous residences, are further straining housing access.”Seventy-five percent of the city was developed unplanned,” municipality spokesman Nematullah Barakzai told AFP. “We don’t want this to happen again.” – Can’t stay, can’t leave -Zahra Hashimi fears being evicted from the single basement room that has served as her home since she and her family returned from Iran. Her husband, who works odd jobs, earns about 80 Afghanis per day (a little over a dollar), not enough to pay the rent for the property, which has no electricity or running water. “We lost everything when we returned to Afghanistan,” said Hashimi, whose eldest daughter can no longer attend school under Taliban rules that deny women and girls schooling and employment. Her two primary-school-aged daughters could still attend, but the family cannot afford the tuition. The housing pressures have also affected long-time Kabul residents. Tamana Hussaini, who teaches sewing in the west of Kabul, where rents are lower, said her landlord wants to raise the 3,000 Afghani rent for their three-bedroom apartment.The family of eight tried to move out, but “rents are too high”, she told AFP. “It’s a frustrating situation where you can’t stay, but you can’t leave either.” 

Influx of Afghan returnees fuels Kabul housing crisis

Weeks after he was forced to return from Iran, Mohammad Mohsen Zaryab was still searching for somewhere to live in Kabul, where rental prices have soared along with an influx of Afghans expelled from neighbouring countries. More than 2.1 million Afghans have returned from Pakistan and Iran so far this year, according to the United Nations refugee agency. They join earlier rounds of mass expulsions from the neighbouring countries, deported or driven out by fear of arrest.Many of the returnees, like Zaryab, fled with their meagre belongings to Kabul, expecting the swelling city of eight million to offer the best prospects of finding work in a country where half the population lives below the poverty line.Zaryab begged landlords to bring down prices for his family of eight, only to be told, “If you can’t pay, someone else will”. The 47-year-old factory worker said he had expected when he returned in July to find more solidarity for Afghans coming “from far away with no home”. Multiple Kabul property dealers told AFP that rental prices had skyrocketed with the influx of returnees. “Since landlords noticed that refugees (from Iran and Pakistan) were returning, they doubled their rents,” said real estate agent Hamed Hassani, calling for the government to “intervene”. “We have many refugees who come to ask us for an apartment to rent, and most of them cannot afford what’s available,” he said. – Urban anarchy -A year ago, a three-room house would on average cost 10,000 Afghanis ($145) per month, but renters now pay 20,000, said Nabiullah Quraishi, the head of a property dealership. The cost amounts to a fortune for the majority of Afghanistan’s 48 million people, 85 percent of whom live on less than one dollar a day, according to the UN.Two years ago, multiple landlords would come to Quraishi’s business every month seeking help renting their property. Now, demand outstrips supply, he said. The municipality denies any housing crisis in the city. Major urban development plans, which include building new roads even if it means bulldozing numerous residences, are further straining housing access.”Seventy-five percent of the city was developed unplanned,” municipality spokesman Nematullah Barakzai told AFP. “We don’t want this to happen again.” – Can’t stay, can’t leave -Zahra Hashimi fears being evicted from the single basement room that has served as her home since she and her family returned from Iran. Her husband, who works odd jobs, earns about 80 Afghanis per day (a little over a dollar), not enough to pay the rent for the property, which has no electricity or running water. “We lost everything when we returned to Afghanistan,” said Hashimi, whose eldest daughter can no longer attend school under Taliban rules that deny women and girls schooling and employment. Her two primary-school-aged daughters could still attend, but the family cannot afford the tuition. The housing pressures have also affected long-time Kabul residents. Tamana Hussaini, who teaches sewing in the west of Kabul, where rents are lower, said her landlord wants to raise the 3,000 Afghani rent for their three-bedroom apartment.The family of eight tried to move out, but “rents are too high”, she told AFP. “It’s a frustrating situation where you can’t stay, but you can’t leave either.” 

En Ukraine, les fossoyeurs ploient sous le poids des morts mais ne rompent pas

Pendue au téléphone, Svitlana Ostapenko arpente d’un pas rapide son funérarium de Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, laissant planer dans son sillage une odeur âcre de mort et de naphtaline.Mais quand l’AFP lui demande comment elle va, elle se fige.”C’est difficile…”, répète la gérante des pompes funèbres, qui fond en larmes. “La mort ne trie pas: jeunes et vieux. C’est difficile.”Soumy, capitale de la région éponyme frontalière de la Russie, est soumise aux bombardements depuis trois ans d’invasion russe. Les combats font maintenant rage à une vingtaine de kilomètres de là.Chaque jour, la région compte ses morts que Svitlana mettra en bière. Parmi les cercueils, elle accueille une familles en sanglots, prépare une couronne de fleurs pour un jeune soldat.”D’une manière ou d’une autre, je m’en sors… je prends des calmants, c’est tout”, lâche la petite dame replète de 59 ans, pour qui le travail ne manque pas.En avril, une double frappe de missiles russes sur la bourgade avait fait 35 morts et une centaine de blessés.Dans le centre-ville, au milieu des terrasses de café, les stigmates marquent les façades, griffures dans le béton que les habitants dépassent sans plus regarder. “Nous avons enterré des familles. Une mère et sa fille, une jeune femme de 33 ans qui avait deux enfants…”, énumère celle qui, les nuits d’attaques, se réfugie dans son couloir avec son téléphone en cas de besoin au funérarium.L’ONU a identifié 12.605 civils tués par les attaques russes entre 2022 – début de l’invasion – et 2025, admettant que le chiffre est “probablement bien, bien plus élevé”.- Pas des chiffres -Quotidiennement, les bilans des frappes russes compilés par les administrations régionales ukrainiennes tombent. Chiffres anonymes, reprenant inlassablement les mêmes mots.Petro Bondar, le collègue de Svitlana, note consciencieusement les noms des victimes dans son carnet pour “intégrer à quel point ces bombardements causent du chagrin”.”Ce sont pas que des chiffres”, dit-il. “C’étaient des personnes vivantes, des âmes”.Igor Krouzo ne les connaît que trop bien. Son travail est de figer leurs noms dans le granit des pierres tombales, ainsi que leurs portraits qu’il reproduit trait par trait.Cet artiste et vétéran de 60 ans tente de vivre avec ces visages disparus qu’il a dû contempler. Soldats, civils ou enfants, “tous des gens du coin”.”Quand vous les dessinez, vous observez leur image, chacun avec son propre destin”, dit Igor, ne parlant jamais de lui à la première personne, évitant soigneusement le regard des vivants.Au cimetière, les familles endeuillées lui détaillent la mort de leurs proches et il écoute, “parce qu’elles ont besoin d’être écoutées”. Des discussions qui l’aident à vivre avec cette armée de fantômes, car il se “sent utile”.”Mais tout cela vous transperce”, dit-il, sec.Lui qui avait l’habitude de dessiner des personnes âgées, voit les traits rajeunir sous son pinceau.Il se rappelle d’une mère tuée en protégeant son enfant de son corps au début de la guerre. “Une belle femme, pleine de vie”, qu’il connaissait. “Et vous vous retrouvez là, à devoir graver son image…” – Rêver des morts -Ces derniers mois, son travail n’a cessé de s’alourdir. Dans la nouvelle aile du cimetière réservée aux soldats, un océan de drapeaux jaune et bleu a émergé des pierres.Dans le parfum des pins, les ouvriers s’affairent autour d’une dizaine de trous frais, prêts à accueillir de jeunes combattants.Au loin, le chant des oiseaux se mêle aux détonations du front.En février, Volodymyr Zelensky avait annoncé 46.000 soldats ukrainiens tués depuis 2022 et “des dizaines de milliers” portés disparus ou en captivité, un chiffre sous-estimé selon les observateurs.Du côté de la Russie, silencieuse sur ses pertes, un décompte du journal indépendant Meduza et de la BBC estime à plus de 121.000 tués le bilan militaire. “Les morts apparaissent dans mes rêves”, lâche Igor. Il voit des soldats pleurer sur les tombes ou des amis de sa fille allongés, sans vie, dans l’allée du cimetière. “Ces trois dernières années, tous mes rêves parlent de la guerre. Tous.”Ironiquement, Igor se noie dans son travail, car “c’est plus facile moralement”, mais sa famille “rêve de l’emmener en voyage”.Il assure pourtant n’avoir jamais craqué, être un homme dur ayant servi dans l’armée soviétique, mais avoue vivre dans une “sorte de torpeur”.”Je ne veux pas faire de dépression…”, lâche-t-il en tirant sur sa cigarette.Derrière lui, une jeune femme caresse son ventre rond, sans quitter des yeux le portrait du soldat qui lui sourit depuis le marbre, fiché dans la terre encore fraîche.

En Ukraine, les fossoyeurs ploient sous le poids des morts mais ne rompent pas

Pendue au téléphone, Svitlana Ostapenko arpente d’un pas rapide son funérarium de Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, laissant planer dans son sillage une odeur âcre de mort et de naphtaline.Mais quand l’AFP lui demande comment elle va, elle se fige.”C’est difficile…”, répète la gérante des pompes funèbres, qui fond en larmes. “La mort ne trie pas: jeunes et vieux. C’est difficile.”Soumy, capitale de la région éponyme frontalière de la Russie, est soumise aux bombardements depuis trois ans d’invasion russe. Les combats font maintenant rage à une vingtaine de kilomètres de là.Chaque jour, la région compte ses morts que Svitlana mettra en bière. Parmi les cercueils, elle accueille une familles en sanglots, prépare une couronne de fleurs pour un jeune soldat.”D’une manière ou d’une autre, je m’en sors… je prends des calmants, c’est tout”, lâche la petite dame replète de 59 ans, pour qui le travail ne manque pas.En avril, une double frappe de missiles russes sur la bourgade avait fait 35 morts et une centaine de blessés.Dans le centre-ville, au milieu des terrasses de café, les stigmates marquent les façades, griffures dans le béton que les habitants dépassent sans plus regarder. “Nous avons enterré des familles. Une mère et sa fille, une jeune femme de 33 ans qui avait deux enfants…”, énumère celle qui, les nuits d’attaques, se réfugie dans son couloir avec son téléphone en cas de besoin au funérarium.L’ONU a identifié 12.605 civils tués par les attaques russes entre 2022 – début de l’invasion – et 2025, admettant que le chiffre est “probablement bien, bien plus élevé”.- Pas des chiffres -Quotidiennement, les bilans des frappes russes compilés par les administrations régionales ukrainiennes tombent. Chiffres anonymes, reprenant inlassablement les mêmes mots.Petro Bondar, le collègue de Svitlana, note consciencieusement les noms des victimes dans son carnet pour “intégrer à quel point ces bombardements causent du chagrin”.”Ce sont pas que des chiffres”, dit-il. “C’étaient des personnes vivantes, des âmes”.Igor Krouzo ne les connaît que trop bien. Son travail est de figer leurs noms dans le granit des pierres tombales, ainsi que leurs portraits qu’il reproduit trait par trait.Cet artiste et vétéran de 60 ans tente de vivre avec ces visages disparus qu’il a dû contempler. Soldats, civils ou enfants, “tous des gens du coin”.”Quand vous les dessinez, vous observez leur image, chacun avec son propre destin”, dit Igor, ne parlant jamais de lui à la première personne, évitant soigneusement le regard des vivants.Au cimetière, les familles endeuillées lui détaillent la mort de leurs proches et il écoute, “parce qu’elles ont besoin d’être écoutées”. Des discussions qui l’aident à vivre avec cette armée de fantômes, car il se “sent utile”.”Mais tout cela vous transperce”, dit-il, sec.Lui qui avait l’habitude de dessiner des personnes âgées, voit les traits rajeunir sous son pinceau.Il se rappelle d’une mère tuée en protégeant son enfant de son corps au début de la guerre. “Une belle femme, pleine de vie”, qu’il connaissait. “Et vous vous retrouvez là, à devoir graver son image…” – Rêver des morts -Ces derniers mois, son travail n’a cessé de s’alourdir. Dans la nouvelle aile du cimetière réservée aux soldats, un océan de drapeaux jaune et bleu a émergé des pierres.Dans le parfum des pins, les ouvriers s’affairent autour d’une dizaine de trous frais, prêts à accueillir de jeunes combattants.Au loin, le chant des oiseaux se mêle aux détonations du front.En février, Volodymyr Zelensky avait annoncé 46.000 soldats ukrainiens tués depuis 2022 et “des dizaines de milliers” portés disparus ou en captivité, un chiffre sous-estimé selon les observateurs.Du côté de la Russie, silencieuse sur ses pertes, un décompte du journal indépendant Meduza et de la BBC estime à plus de 121.000 tués le bilan militaire. “Les morts apparaissent dans mes rêves”, lâche Igor. Il voit des soldats pleurer sur les tombes ou des amis de sa fille allongés, sans vie, dans l’allée du cimetière. “Ces trois dernières années, tous mes rêves parlent de la guerre. Tous.”Ironiquement, Igor se noie dans son travail, car “c’est plus facile moralement”, mais sa famille “rêve de l’emmener en voyage”.Il assure pourtant n’avoir jamais craqué, être un homme dur ayant servi dans l’armée soviétique, mais avoue vivre dans une “sorte de torpeur”.”Je ne veux pas faire de dépression…”, lâche-t-il en tirant sur sa cigarette.Derrière lui, une jeune femme caresse son ventre rond, sans quitter des yeux le portrait du soldat qui lui sourit depuis le marbre, fiché dans la terre encore fraîche.

Macron urges tougher line in standoff with AlgeriaThu, 07 Aug 2025 10:06:57 GMT

President Emmanuel Macron urged a tougher line from Paris in an intensifying standoff with former north African colony Algeria, saying France’s stance needed to “command respect”.Tensions have grown in recent months to new levels between Paris and Algiers, with Macron’s hopes of the historic post-colonial reconciliation that he espoused at the start of his presidency …

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A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Stériliser plutôt que tuer: le Maroc sous pression pour protéger les chiens errants

Des associations de défense des animaux accusent le Maroc de vouloir abattre les chiens errants avant la Coupe du monde de 2030 qu’il co-organise, mais le royaume nie ces accusations, affirmant au contraire déployer toutes les mesures nécessaires pour les protéger.Au centre du dispositif mis en avant par le gouvernement, se trouve la méthode dite TNVR (Trap, Neuter, Vaccinate, Return), qui consiste à attraper, stériliser, vacciner et relâcher les chiens errants – identifiés par une boucle à l’oreille – dans leur territoire d’origine.L’Etat marocain affirme privilégier depuis 2019 ce mode de contrôle de la population canine, qui permet aussi de réduire les risques sanitaires comme la rage, et dément l’existence d’une politique d’abattage au niveau national.En moyenne, 100.000 morsures de chiens errants sont recensées chaque année au Maroc. Les autorités ont fait état de 33 cas de rage mortelle en 2024.Mais depuis l’annonce de la co-organisation du Mondial-2030 par le Maroc, la polémique enfle à l’étranger malgré les dénégations marocaines.- “Massacres” VS “attaques médiatiques” -Plusieurs organisations de protection animale affirment que le rythme des abattages de chiens errants – qu’elles évaluaient déjà à plusieurs centaines de milliers par an – s’est intensifié.En France, le chanteur David Hallyday, fils de Johnny, a parlé de “massacres cruels” dans une lettre au président de la Fédération internationale de football, et la Fondation Brigitte Bardot a appelé la Fifa à disqualifier le Maroc en tant que pays hôte.Les organisations disent redouter que l’ensemble de la population canine errante du pays, qu’elles estiment à environ trois millions, soit menacée.Un chiffre qui revient régulièrement dans la presse même si les autorités marocaines n’ont pas de données précises sur le nombre de chiens errants.Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a dénoncé “des attaques médiatiques” avec “des données erronées et décontextualisées”.Un projet de loi sur la protection des animaux errants, adopté le 10 juillet par le gouvernement, est actuellement examiné au Parlement.Selon une version consultée par l’AFP, il prévoit notamment une amende d’environ 450 à 1.900 euros ou une peine de deux à six mois de prison pour “abattage prémédité ou torture” d’un animal errant. – “Policiers contre la rage” -Mais malgré les circulaires gouvernementales incitant les collectivités à adopter la TNVR, des abattages se poursuivent – – y compris de chiens identifiés par une boucle à l’oreille – au fusil ou par empoisonnement à la strychnine, d’après des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.Mohammed, un gardien d’une soixantaine d’années, se souvient encore d’avoir vu une chienne stérilisée et vaccinée ainsi empoisonnée par “un tueur de chien qui travaillait pour la municipalité” de Tanger. “Je l’ai entendue hurler avant de la voir mourir”, raconte-t-il à l’AFP.Il collabore avec Salima Kadaoui, une Marocaine de 52 ans à l’origine du projet Hayat (“vie” en arabe), qui a traité depuis 2016 plus de 4.600 chiens dans cette ville du nord du Maroc en utilisant la TNVR.Selon Mme Kadaoui, “pour les autorités locales, la présence de chiens dans la rue donne une mauvaise image”, explique-t-elle, affirmant que ce sont ces dernières qui donnent les ordres d’abattage.Pourtant, il est “essentiel” de laisser les chiens traités et porteurs d’une boucle sur leur territoire, martèle-t-elle. “Ils sont des policiers contre la rage”: en cas d’intrusion d’un chien enragé, ils le repoussent et “protègent les citoyens”.Le Maroc a mobilisé plus de 22 millions d’euros pour la construction de “dispensaires vétérinaires avec les normes requises” pour pratiquer la TNVR, assure Mohammed Roudani, chef de la division de l’Hygiène et des Espaces verts au ministère de l’Intérieur.Au dispensaire d’Al Arjat, près de Rabat, quelque 500 chiens ont été traités et 220 relâchés en 2025.Pour Salima Kadaoui, qui salue les efforts du gouvernement, l’éducation peut prévenir 95 % des morsures. Elle insiste sur les gestes à connaître (ne pas crier, ne pas courir) et alerte sur des croyances dangereuses, comme celle d’une femme convaincue que cracher sur une blessure suffit à éviter la rage.