La Chine annonce que sa capacité en énergie éolienne et solaire dépasse pour la première fois le thermique

La Chine a annoncé vendredi que sa capacité en énergie éolienne et solaire dépassait pour la première fois celle issue des installations thermiques, principalement générée par des centrales à charbon, grâce à une accélération des nouvelles installations cette année.”Au premier trimestre 2025, les nouvelles installations (solaires et éoliennes, ndlr) ont totalisé une puissance de 74,33 millions de kilowatts portant la capacité totale du réseau à 1,482 milliard de kilowatts”, a déclaré l’autorité chinoise de l’énergie dans un communiqué.Cela dépasse “pour la première fois la capacité installée de l’énergie thermique (1,451 milliard de kilowatts)”, a-t-elle ajouté sans définir ce qui entre dans cette catégorie.La Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre responsables du changement climatique, s’est engagée à plafonner ses émissions de carbone d’ici à 2030 et à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060. Alors que 60% de l’énergie chinoise provient du charbon, le pays construit par ailleurs près de deux fois plus de capacités éoliennes et solaires que tous les autres pays réunis, selon une étude publiée l’année dernière. Mercredi, le président chinois Xi Jinping a promis que les efforts de la Chine contre le réchauffement climatique “ne ralentiront pas” et ce “quelle que soit l’évolution de la situation internationale”, au moment où Donald Trump a lancé le retrait les Etats-Unis de l’accord de Paris.M. Xi a également indiqué que la Chine annoncerait ses nouveaux engagements climatiques pour 2035 avant la COP30 de novembre et que ces engagements couvriraient tous les gaz à effet de serre, et pas seulement le dioxyde de carbone. 

La Chine annonce que sa capacité en énergie éolienne et solaire dépasse pour la première fois le thermique

La Chine a annoncé vendredi que sa capacité en énergie éolienne et solaire dépassait pour la première fois celle issue des installations thermiques, principalement générée par des centrales à charbon, grâce à une accélération des nouvelles installations cette année.”Au premier trimestre 2025, les nouvelles installations (solaires et éoliennes, ndlr) ont totalisé une puissance de 74,33 millions de kilowatts portant la capacité totale du réseau à 1,482 milliard de kilowatts”, a déclaré l’autorité chinoise de l’énergie dans un communiqué.Cela dépasse “pour la première fois la capacité installée de l’énergie thermique (1,451 milliard de kilowatts)”, a-t-elle ajouté sans définir ce qui entre dans cette catégorie.La Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre responsables du changement climatique, s’est engagée à plafonner ses émissions de carbone d’ici à 2030 et à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060. Alors que 60% de l’énergie chinoise provient du charbon, le pays construit par ailleurs près de deux fois plus de capacités éoliennes et solaires que tous les autres pays réunis, selon une étude publiée l’année dernière. Mercredi, le président chinois Xi Jinping a promis que les efforts de la Chine contre le réchauffement climatique “ne ralentiront pas” et ce “quelle que soit l’évolution de la situation internationale”, au moment où Donald Trump a lancé le retrait les Etats-Unis de l’accord de Paris.M. Xi a également indiqué que la Chine annoncerait ses nouveaux engagements climatiques pour 2035 avant la COP30 de novembre et que ces engagements couvriraient tous les gaz à effet de serre, et pas seulement le dioxyde de carbone. 

La Chine annonce que sa capacité en énergie éolienne et solaire dépasse pour la première fois le thermique

La Chine a annoncé vendredi que sa capacité en énergie éolienne et solaire dépassait pour la première fois celle issue des installations thermiques, principalement générée par des centrales à charbon, grâce à une accélération des nouvelles installations cette année.”Au premier trimestre 2025, les nouvelles installations (solaires et éoliennes, ndlr) ont totalisé une puissance de 74,33 millions de kilowatts portant la capacité totale du réseau à 1,482 milliard de kilowatts”, a déclaré l’autorité chinoise de l’énergie dans un communiqué.Cela dépasse “pour la première fois la capacité installée de l’énergie thermique (1,451 milliard de kilowatts)”, a-t-elle ajouté sans définir ce qui entre dans cette catégorie.La Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre responsables du changement climatique, s’est engagée à plafonner ses émissions de carbone d’ici à 2030 et à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060. Alors que 60% de l’énergie chinoise provient du charbon, le pays construit par ailleurs près de deux fois plus de capacités éoliennes et solaires que tous les autres pays réunis, selon une étude publiée l’année dernière. Mercredi, le président chinois Xi Jinping a promis que les efforts de la Chine contre le réchauffement climatique “ne ralentiront pas” et ce “quelle que soit l’évolution de la situation internationale”, au moment où Donald Trump a lancé le retrait les Etats-Unis de l’accord de Paris.M. Xi a également indiqué que la Chine annoncerait ses nouveaux engagements climatiques pour 2035 avant la COP30 de novembre et que ces engagements couvriraient tous les gaz à effet de serre, et pas seulement le dioxyde de carbone. 

Asian and European stocks rise in wake of Wall Street rally

Asian and European stocks climbed on Friday, buoyed by a rally on Wall Street and the prospect of trade deals progressing between the United States and some of its economic partners.US stocks rallied for a third straight session on Thursday, shrugging off signs that US trade deals with China and the European Union aren’t imminent despite promising signs elsewhere.Beijing said on Thursday any claims of ongoing trade talks with Washington were “groundless” after US President Donald Trump played up the prospects of a deal to lower the 145 percent tariffs he imposed on most Chinese exports.France’s economy minister Eric Lombard said a trade deal between the United States and the European Union was also a way off.However, global markets appear to have brushed aside the lack of progress.”There are mixed signals about whether there have been some talks about trade between the US and China,” said Lloyd Chan, a senior currency analyst at MUFG.”Nonetheless, the trade war and US policy-related uncertainty have persisted. Asian economies still face the risk of higher reciprocal tariffs.”China’s top leaders urged more support for the economy and opposed “unilateral bullying” in global trade, according to a readout of a meeting published by state media on Friday.Tokyo jumped 1.9 percent and Hong Kong was up 0.3 percent, while Shanghai was flat.The Nikkei rise came despite struggling Japanese auto giant Nissan issuing a stark profit warning on Thursday, forecasting a huge loss of up to $5.3 billion in the 2024-25 financial year.The markets see that the company “is moving ahead toward turnaround”, said Bloomberg Intelligence analyst Tatsuo Yoshida, as Nissan shares climbed more than 1.6 percent on Friday. “Booking significant impairment losses and restructuring charges is a necessary step toward Nissan Motor’s turnaround.”Japanese media reported on Thursday that a second round of trade talks in Washington was set for May 1, which will be closely watched as a barometer for efforts by other countries seeking tariff relief.Seoul jumped one percent after US Treasury Secretary Scott Bessent said a trade “understanding” between South Korea and the United States could be reached by next week.Taipei, Wellington, Singapore, Manila, Bangkok and Jakarta also climbed.   Markets were also responding to strong earnings from Google parent Alphabet, which reported on Thursday a profit of $34.5 billion in the recently ended quarter.Overall revenue at Alphabet grew 12 percent to $90.2 billion compared with the same period a year earlier, while revenue for its cloud unit grew 28 percent to $12.3 billion, according to the tech giant.London, Paris and Frankfurt were all up at the open.MUFG’s Chan also pointed to the Federal Reserve possibly cutting interest rates sooner than expected.Fed Governor Christopher Waller said during an interview with Bloomberg Television that he would support interest rate cuts if harsh tariffs hurt the jobs market.”In terms of the latest Fed speak, Fed’s Waller has said he would support rate cuts should there be a significant deterioration in the labour market,” Chan said.- Key figures at 0800 GMT -Tokyo – Nikkei 225: UP 1.9 percent at 35,705.74 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: UP 0.3 percent 21,980.74 (close)Shanghai – Composite: DOWN 0.1 percent at 3,295.06 (close)London – FTSE 100: UP 0.1 percent at 8,418.12  Euro/dollar: DOWN at $1.1361 from $1.1392 on ThursdayPound/dollar: DOWN at $1.3302 from $1.3339 Dollar/yen: UP at 143.36 from 142.62 yenEuro/pound: UP at 85.40 from 85.35 penceWest Texas Intermediate: UP 0.29 percent at $62.97 per barrelBrent North Sea Crude: UP 0.17 percent at $66.66 per barrelNew York – Dow: UP 1.2 percent at 40,093.40 (close)burs-tc/pbt

Iraq farmers turn to groundwater to boost desert yield

Farmer Hadi Saheb cannot wait to see his wheat fields flourish in the heart of the desert after he tapped into groundwater reserves in water-starved Iraq. He is just one of many Iraqis who have turned to drilling wells in the desert to help sustain the country’s agriculture.It is a risky move that threatens to deplete the groundwater in a nation already battered by frequent drought and scarce rainfall.Although Iraq’s fertile plains traditionally stretch along the once-mighty Tigris and Euphrates — the two rivers whose levels have plummeted — Saheb’s vast lands lie in the heart of the southern Najaf desert.”Year after year the drought worsens, and the desertification intensifies,” said the 46-year-old, dressed in a white abaya as a duststorm swept through the area.So he has turned to groundwater, taking advantage of a government initiative.This leases desert land to farmers at a symbolic price of one dollar per dunum (0.25 hectares in Iraq’s measurement), provides subsidised irrigation systems, and buys their harvest at a preferential rate.Now that he doesn’t have to rely solely on rainfall, Saheb said he cultivates 20 times more land than before, and his harvest has increased to 250 tons.”It would be impossible to continue without groundwater, which we cannot extract without drilling wells,” he said.Like many other farmers, Saheb has upgraded his irrigation techniques.- ‘Strategic reserve’ -He now relies on a centre-pivot method involving equipment rotating in a circle to water crops through sprinklers.This uses at least 50 percent less water than flooding — the vastly more wasteful traditional way used for millennia, during which the land is submerged.According to the agriculture ministry, Iraq cultivated 3.1 million dunums (775,000 hectares) this winter using groundwater and modern irrigation systems, while the rivers watered only two million dunums.In Najaf, desert farming has expanded significantly.According to Moneim Shahid from Najaf’s agriculture authorities, crop yields have been boosted by new irrigation methods, tougher seeds and fertilisers suitable for arid soils.Shahid said he expects a harvest in Najaf this year of at least 1.7 tonnes of wheat per dunum in the desert, compared with 1.3 tonnes in areas irrigated by rivers.Last year Iraq had a very good harvest, exceeding self-sufficiency with a production of 6.4 million tonnes of wheat, according to agriculture ministry figures.Religious institutions such as the Imam Hussein Shrine in the holy city of Karbala back the authorities and also support desert farming.Qahtan Awaz from the shrine’s agriculture department said the institution, which employs families to farm desert areas, is cultivating 1,000 hectares and aims to more than triple that amount.Today, groundwater reservoirs help mitigate agricultural losses caused by drought, an already frequent phenomenon in Iraq that is worsened by a warming planet.But preserving those resources is proving to be a challenge. Shahid from Najaf’s agriculture authorities, said “we should be vigilant” in protecting groundwater, calling it “a strategic reserve for future generations”.Its use “should be rationed … and sprinklers could help regulate consumption”, he said.- Depleting supplies -The Najaf desert lies above the Umm el-Radhuma and the Dammam aquifers, which Iraq shares with neighbouring Saudi Arabia and Kuwait.Water levels in both aquifers have declined, according to the United Nations which has also voiced caution that aquifers worldwide are depleting faster than they can be replenished naturally.A 2023 UN report warned that Saudi Arabia used much of its groundwater to grow wheat in the desert, depleting more than 80 percent of its resources and forcing authorities to stop cultivating wheat after 2016.Sameh al-Muqdadi, a water politics and climate security expert, warned that Iraq’s groundwater levels have already dropped.Water used to be found 50 or 100 metres deep (165-330 feet), but today wells are dug 300 metres deep, he said.”People believe that these resources will stay forever… which is not true,” Muqdadi warned.Authorities have no estimates for Iraq’s groundwater, and the most recent figures date back to the 1970s, he said. “If you don’t have any estimation, you cannot manage your resources.””Groundwater is a contingency measure, and it should be used only in urgent cases” such as droughts “to sustain food security only”, not to expand farmland for commercial purposes, Muqdadi said.But unfortunately, “this is what we have nowadays”.

Pour planter son blé, l’Irak puise dans les nappes phréatiques

Hadi Sahib contemple ses épis de blé poussant en plein désert, dans le sud de l’Irak, grâce à l’eau pompée dans les nappes phréatiques, ultime recours du pays face à la sécheresse mais qui risque d’épuiser les réserves souterraines.Vus du ciel, des cercles verdoyants se dessinent au milieu du désert de Najaf, irrigués par une imposante structure métallique tournante dotée d’arroseurs.Loin de l’Euphrate, ces champs verdissent grâce à des systèmes d’irrigation modernes permettant d’économiser jusqu’à 50% d’eau.”Année après année, la sécheresse empire et la désertification s’intensifie”, confie à l’AFP M. Sahib, 46 ans, un agriculteur père de 12 enfants. “Les arroseurs ont permis un succès phénoménal. On n’a qu’à les mettre en marche et à s’asseoir”, ajoute-t-il.L’enjeu est capital dans ce pays de 46 millions d’habitants souffrant de précipitations en recul et d’une baisse du débit des fleuves.Depuis des millénaires, pour cultiver les régions du Croissant fertile arrosées par le Tigre et l’Euphrate, on inonde les champs en conduisant l’eau des fleuves vers les parcelles grâce à des canaux.Face aux pénuries, l’Irak cherche à mettre fin à ce gaspillage mais pompe les eaux souterraines.M. Sahib se souvient qu’il exploitait dix donums de terre, soit 2,5 hectares selon une unité de mesure utilisée au Moyen-Orient.Aujourd’hui, grâce aux facilités proposées par les autorités locales, il loue à l’Etat 50 hectares à un prix symbolique et récolte 250 tonnes.”On ne pourrait pas continuer sans les nappes phréatiques, difficile d’avoir l’eau sans creuser des puits”, confie à l’AFP l’agriculteur en jellabah, dans son champ balayé par une tempête de sable.Cet hiver, 3,1 millions de donums ont été cultivés grâce aux eaux souterraines et aux “systèmes d’irrigation modernes”, selon les autorités. Contre deux millions de donums grâce aux fleuves et barrages.- “Réserve stratégique” -A Najaf, cette méthode se pratique depuis plus d’une décennie.Le gouvernement loue des terres aux agriculteurs pour un dollar annuel par donum, achète les récoltes à tarif préférentiel et permet d’acquérir à prix subventionné des systèmes d’irrigation remboursables sur dix ans.Couplés à des engrais pour sols arides et des semences importées plus résistantes, ces systèmes augmentent le rendement, souligne le responsable des autorités agricoles de Najaf, Moneim Chahid.Cette saison, un donum près du fleuve devrait produire 1,3 tonne de blé contre au moins 1,7 tonne dans le désert, prévoit-il.En 2024, l’Irak a ainsi dépassé l’autosuffisance avec 6,4 millions de tonnes de blé récoltées.Les autorités se disent conscientes du risque de surexploitation des eaux souterraines.”Les nappes phréatiques constituent une réserve stratégique importante pour les générations à venir”, reconnaît M. Chahid. “Nous devons être vigilants, l’eau doit être rationnée”, dit-il en soulignant que les arroseurs “aident à réguler la consommation des eaux souterraines”.Dans le désert de Kerbala, dans le centre du pays, la prestigieuse institution administrant le mausolée de l’imam Hussein, capable d’endosser des investissements colossaux, pratique depuis 2018 l’agriculture désertique.L’institution vise 3.750 hectares de blé, contre un millier d’hectares actuellement.- “Ressources éternelles”? -Le désert occidental d’Irak, qui chevauche la province de Najaf, abrite dans ses profondeurs une partie des réservoirs stratégiques d’Al-Dammam et Oum al-Radhuma, s’étendant sous l’Arabie saoudite et le Koweït qui ont aussi exploité ces ressources.Dès 2013, l’ONU reconnaissait que les réserves de ces deux bassins s’épuisaient.Avec une “extraction à grande échelle des eaux souterraines pour l’irrigation”, l’Arabie saoudite s’est hissée dans les années 1990 au rang de sixième exportateur mondial de blé, selon un rapport de l’ONU en 2023.Cette surexploitation massive a épuisé plus de 80% des ressources, contraignant le royaume à arrêter ses cultures de blé en 2016, ajoute ce rapport.En Irak, “les gens creusent des puits et pensent ces ressources éternelles. C’est faux”, assène Sameh al-Muqdadi, expert en gestion de l’eau.”Avant on pouvait creuser des puits de 50 mètres ou 100 mètres de profondeur pour atteindre la nappe phréatique. Maintenant c’est 300 mètres”, dit-il à l’AFP.Les autorités ne disposent en outre d’aucun chiffre sur les eaux souterraines de l’Irak, les dernières statistiques publiques remontant aux années 1970, dit-il. “Sans estimations, on ne peut pas gérer nos ressources”, résume l’expert.”Une sécurité alimentaire durable ne peut jamais être assurée avec des eaux souterraines. Cette ressource, accumulée au cours de milliers d’année, est limitée”, souligne-t-il.Il plaide pour l’exploitation des nappes phréatiques uniquement “en cas d’urgence, pendant les sécheresses” et non “pour une expansion commerciale des terres agricoles”.Or, regrette-t-il, “c’est le cas aujourd’hui.”

Pour planter son blé, l’Irak puise dans les nappes phréatiques

Hadi Sahib contemple ses épis de blé poussant en plein désert, dans le sud de l’Irak, grâce à l’eau pompée dans les nappes phréatiques, ultime recours du pays face à la sécheresse mais qui risque d’épuiser les réserves souterraines.Vus du ciel, des cercles verdoyants se dessinent au milieu du désert de Najaf, irrigués par une imposante structure métallique tournante dotée d’arroseurs.Loin de l’Euphrate, ces champs verdissent grâce à des systèmes d’irrigation modernes permettant d’économiser jusqu’à 50% d’eau.”Année après année, la sécheresse empire et la désertification s’intensifie”, confie à l’AFP M. Sahib, 46 ans, un agriculteur père de 12 enfants. “Les arroseurs ont permis un succès phénoménal. On n’a qu’à les mettre en marche et à s’asseoir”, ajoute-t-il.L’enjeu est capital dans ce pays de 46 millions d’habitants souffrant de précipitations en recul et d’une baisse du débit des fleuves.Depuis des millénaires, pour cultiver les régions du Croissant fertile arrosées par le Tigre et l’Euphrate, on inonde les champs en conduisant l’eau des fleuves vers les parcelles grâce à des canaux.Face aux pénuries, l’Irak cherche à mettre fin à ce gaspillage mais pompe les eaux souterraines.M. Sahib se souvient qu’il exploitait dix donums de terre, soit 2,5 hectares selon une unité de mesure utilisée au Moyen-Orient.Aujourd’hui, grâce aux facilités proposées par les autorités locales, il loue à l’Etat 50 hectares à un prix symbolique et récolte 250 tonnes.”On ne pourrait pas continuer sans les nappes phréatiques, difficile d’avoir l’eau sans creuser des puits”, confie à l’AFP l’agriculteur en jellabah, dans son champ balayé par une tempête de sable.Cet hiver, 3,1 millions de donums ont été cultivés grâce aux eaux souterraines et aux “systèmes d’irrigation modernes”, selon les autorités. Contre deux millions de donums grâce aux fleuves et barrages.- “Réserve stratégique” -A Najaf, cette méthode se pratique depuis plus d’une décennie.Le gouvernement loue des terres aux agriculteurs pour un dollar annuel par donum, achète les récoltes à tarif préférentiel et permet d’acquérir à prix subventionné des systèmes d’irrigation remboursables sur dix ans.Couplés à des engrais pour sols arides et des semences importées plus résistantes, ces systèmes augmentent le rendement, souligne le responsable des autorités agricoles de Najaf, Moneim Chahid.Cette saison, un donum près du fleuve devrait produire 1,3 tonne de blé contre au moins 1,7 tonne dans le désert, prévoit-il.En 2024, l’Irak a ainsi dépassé l’autosuffisance avec 6,4 millions de tonnes de blé récoltées.Les autorités se disent conscientes du risque de surexploitation des eaux souterraines.”Les nappes phréatiques constituent une réserve stratégique importante pour les générations à venir”, reconnaît M. Chahid. “Nous devons être vigilants, l’eau doit être rationnée”, dit-il en soulignant que les arroseurs “aident à réguler la consommation des eaux souterraines”.Dans le désert de Kerbala, dans le centre du pays, la prestigieuse institution administrant le mausolée de l’imam Hussein, capable d’endosser des investissements colossaux, pratique depuis 2018 l’agriculture désertique.L’institution vise 3.750 hectares de blé, contre un millier d’hectares actuellement.- “Ressources éternelles”? -Le désert occidental d’Irak, qui chevauche la province de Najaf, abrite dans ses profondeurs une partie des réservoirs stratégiques d’Al-Dammam et Oum al-Radhuma, s’étendant sous l’Arabie saoudite et le Koweït qui ont aussi exploité ces ressources.Dès 2013, l’ONU reconnaissait que les réserves de ces deux bassins s’épuisaient.Avec une “extraction à grande échelle des eaux souterraines pour l’irrigation”, l’Arabie saoudite s’est hissée dans les années 1990 au rang de sixième exportateur mondial de blé, selon un rapport de l’ONU en 2023.Cette surexploitation massive a épuisé plus de 80% des ressources, contraignant le royaume à arrêter ses cultures de blé en 2016, ajoute ce rapport.En Irak, “les gens creusent des puits et pensent ces ressources éternelles. C’est faux”, assène Sameh al-Muqdadi, expert en gestion de l’eau.”Avant on pouvait creuser des puits de 50 mètres ou 100 mètres de profondeur pour atteindre la nappe phréatique. Maintenant c’est 300 mètres”, dit-il à l’AFP.Les autorités ne disposent en outre d’aucun chiffre sur les eaux souterraines de l’Irak, les dernières statistiques publiques remontant aux années 1970, dit-il. “Sans estimations, on ne peut pas gérer nos ressources”, résume l’expert.”Une sécurité alimentaire durable ne peut jamais être assurée avec des eaux souterraines. Cette ressource, accumulée au cours de milliers d’année, est limitée”, souligne-t-il.Il plaide pour l’exploitation des nappes phréatiques uniquement “en cas d’urgence, pendant les sécheresses” et non “pour une expansion commerciale des terres agricoles”.Or, regrette-t-il, “c’est le cas aujourd’hui.”