“Un travail formidable”: l’économie recule, Trump et son équipe esquivent

Un recul? Quel recul? Donald Trump et son équipe de ministres s’en sont donné à coeur joie mercredi, se jetant des fleurs à n’en plus finir, sans toucher mot des difficultés auxquelles son gouvernement fait face, à commencer par le recul de l’économie.Il n’était pas question, autour de la grande table du Conseil des ministres de la Maison Blanche, du recul surprise du PIB américain au premier trimestre, secoué par les va-et-vient de la politique douanière du président républicain.L’attention était plutôt portée sur les casquettes rouges ou noires posées sur la table, avec écrit dessus “Golfe de l’Amérique”, référence au Golfe du Mexique renommé par Donald Trump juste après son retour au pouvoir, il y a 101 jours.”Tout le monde est incroyable”, a lancé le président américain dans une réunion de plus de deux heures diffusée en direct à la télévision. “Je n’ai jamais été aussi impressionné.”L’immigration? Donald Trump salue “un travail formidable” qui a permis un effondrement du nombre de migrants traversant illégalement la frontière depuis le Mexique. Le recul du PIB? La faute de Joe Biden, rétorque le président.- “Renaissance” -Le milliardaire a promis pendant sa campagne électorale de réduire l’inflation et de relancer l’économie américaine, mais une première estimation publiée par le ministère du Commerce mercredi montre un recul du PIB de 0,3% en rythme annuel, nettement inférieur aux attentes de la plupart des analystes.En utilisant l’image d’un navire qu’il faut virer de bord, Donald Trump assure qu’après la difficile manoeuvre, “on sera, financièrement, le meilleur pays au monde de l’histoire.”L’un après l’autre, les ministres, dont un nombre record de milliardaires, chantent les louanges de leur chef.Celui de la Défense — “ma personne la moins controversée” ironise Trump alors que Pete Hegseth est au coeur d’un scandale de fuite d’informations sensibles — salue une “renaissance” dans le recrutement des forces armées grâce au président.Le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, également embourbé dans les fuites sur la messagerie Signal, loue un “monde bien meilleur et beaucoup plus sûr” grâce au nouveau président.Le ministre des Finances, Scott Bessent, a salué le leadership “capital” de Donald Trump. – Double casquette -Puis vient Elon Musk.”Elon, j’adore ta double casquette”, lance Donald Trump à l’attention du patron de Tesla qui a enfilé sur son couvre-chef noir une autre casquette rouge avec l’inscription “Golfe de l’Amérique.””Ils disent que je porte beaucoup de casquettes. C’est vrai, même ma casquette a une casquette”, rétorque l’homme le plus riche du monde, qui, à la tête d’une commission spéciale, a taillé des dizaines de milliards de dollars dans les dépenses de l’Etat fédéral.Le président américain a invité son allié à rester dans l’équipe, même si l’entrepreneur a indiqué sa volonté de prendre du recul pour se concentrer sur Tesla, son entreprise de voitures électriques en difficulté.Son rôle dans le gouvernement, avec des milliers d’employés fédéraux licenciés, a été très critiqué. Mais Donald Trump a salué un “travail fantastique”. “Vous pourriez rester aussi longtemps que vous le voulez”, a lancé le président américain. Avant de reconnaître qu’à “à un certain point, il veut retourner à ses voitures”.

US Supreme Court weighs public funding of religious charter school

The US Supreme Court on Wednesday appeared to be leaning towards allowing public funding of a religious charter school in a case testing the historic separation of church and state.Nearly all 50 US states allow charter schools, of which there are some 8,000 in the country.They are government-funded but operate independently of local school districts and are not allowed to charge tuition or have a religious affiliation.The Catholic Church in Oklahoma is vying to open the nation’s first publicly funded religious charter school, Saint Isidore of Seville.The Oklahoma Supreme Court ruled last year that the public funding mechanism for the proposed Catholic charter school in the central state was unconstitutional.The separation between church and state is a bedrock principle in the United States, rooted in the First Amendment of the Constitution. The separation has been upheld in many Supreme Court decisions.During oral arguments on Wednesday, conservative justices on the court however appeared open to allowing public funding of the school, a position backed by the administration of Republican President Donald Trump.”All the religious school is saying is, ‘Don’t exclude us on account of our religion,'” said Justice Brett Kavanaugh, a conservative Trump appointee.”Our cases have made very clear… you can’t treat religious people and religious institutions and religious speech as second class in the United States,” Kavanaugh said, adding that it “seems like rank discrimination against religion.”The three liberal justices disagreed.”We’re not going to pay religious leaders to teach their religion,” said Justice Sonia Sotomayor, one of the three Democratic appointees.Conservatives hold a 6-3 majority on the nation’s highest court, but Justice Amy Coney Barrett, another Trump appointee, has recused herself from the case, possibly because of previous connections to parties in the case.That leaves Chief Justice John Roberts, a conservative, as the potential swing vote.A 4-4 decision would leave the Oklahoma Supreme Court’s ruling in place.- ‘Dramatic effect’ -Gregory Garre, representing Oklahoma’s attorney general, said a decision in favor of St Isidore would “not only lead to the creation of the nation’s first religious public school,” it would render unconstitutional the entire federal charter school program and the laws governing charter schools in 47 US states.”This is going to have a dramatic effect on charter schools across the country,” Garre said.”Teaching religion as truth in public schools is not allowed,” he added. “St Isidore has made clear that that’s exactly what it wants to do in infusing its school day with the teachings of Jesus Christ.”The Supreme Court’s conservatives have previously demonstrated support for extending religion into public spaces, particularly schools.The court has issued a number of recent rulings blurring the boundaries between church and state, including a decision that a public high school football coach can lead his players in prayer.The court has also allowed parents to use government vouchers to pay for the education of their children at private religious schools.The case was brought by the conservative Alliance Defending Freedom (ADF), and the Supreme Court is expected to issue its ruling by the end of June.Oklahoma’s Republican superintendent Ryan Walters, the highest education official in the state, has been among those pushing for the establishment of the religious charter school.Walters has ordered public schools in Oklahoma to teach the Bible, a move met with lawsuits by parents and teachers.Nationally, there were more than 3.7 million students enrolled in 8,150 charter schools during the 2022-2023 school year, according to the National Alliance for Public Charter Schools.

La Guadeloupe confrontée à une nouvelle arrivée massive de sargasses

Plusieurs chantiers de ramassage de sargasses sont en cours en Guadeloupe, envahie depuis plusieurs jours par ces algues brunes invasives et nauséabondes qui dégagent des gaz toxiques quand elles pourrissent sur le littoral, a annoncé mercredi la préfecture du département.”Onze chantiers de ramassage sont en cours sur les communes de Goyave, Petit-Bourg, Gosier, Sainte-Anne, Saint-François, le Moule et la Désirade. Cinq autres opérations vont débuter dès aujourd’hui et dans les jours à venir, notamment à Terre-de-Bas, Anse-Bertrand et Capesterre-de-Marie-Galante”, a précisé dans un communiqué la préfecture, qui finance le ramassage à plus de 80 %.Depuis une semaine, de nombreux internautes ont publié sur les réseaux sociaux des photos des rivages guadeloupéens encombrés par les sargasses, ces algues brunes présentes dans l’Atlantique qui dérivent jusqu’aux côtes des pays des Caraïbes, fléau récurrent pour la région.La Guadeloupe expérimente aussi les barrages flottants, dont “5.000 mètres” sont déjà en place, au large des rives les plus touchées, pour “dévier les algues pour en faciliter la collecte, tout en protégeant les plages”, rappelle la préfecture. Les organismes de surveillance alertent depuis mars sur la présence dans “l’Atlantique tropical (…)” de ces algues, qui “a atteint un nouveau record historique”, selon un bulletin de l’université du Sud de la Floride paru fin mars. Météo France Antilles Guyane avait annoncé lundi de nouveaux “arrivages forts” de ces algues.La darse de Pointe-à-Pitre et plusieurs plages du Gosier ont été envahies par les algues brunes, occasionnant la stupeur des riverains. “C’est aussi l’absence de vent qui provoque ces échouages inhabituels”, relève Jean-François Moniotte, sous-préfet de Pointe-à-Pitre qui pilote la Mission Sargasses, chargée de gérer ce fléau.En pourrissant, les algues dégagent une odeur nauséabonde et du sulfure d’hydrogène, de l’ammoniac et d’autres gaz toxiques pour les populations riveraines.Deux communes ont déjà dépassé le niveau de pré-alerte en émanations toxiques, à Terre-de-Bas, aux Saintes et à Marie-Galante, selon la cartographie que dresse quotidiennement l’agence de mesure de la qualité de l’air, Gwad’Air.En 2022, un groupement d’intérêt public (GIP) avait été annoncé pour prendre en charge la gestion du fléau, avec les collectivités locales, la région et le département comme acteurs majeurs. Il n’a jamais fonctionné et devrait être remplacé par un autre organisme public, en cours d’élaboration.

Wall Street termine sans direction claire, chahutée par des données économiques

La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé mercredi, prudente face à l’image d’une économie américaine vacillante, les investisseurs ayant aussi le regard rivé sur les résultats d’entreprises.Le Dow Jones a gagné 0,35%, l’indice Nasdaq a terminé proche de l’équilibre (-0,09%) et l’indice élargi S&P 500 a grappillé 0,15%.Wall Street a été fortement plombée en début de séance par le recul du produit intérieur brut (PIB) du pays au premier trimestre, alors que l’économie américaine était encore florissante fin 2024.”Dans un marché qui a commencé à afficher des prix plus élevés, voici ce que l’on obtient lorsque les nouvelles ne sont pas bonnes”, relève auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Le PIB a diminué lors des trois premiers mois de l’année couvrant le début du second mandat de Donald Trump, dont la politique douanière a suscité une onde de choc dans le monde et au sein même de son pays.En rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, le PIB s’est contracté de 0,3%, contre une croissance de 0,4% attendue par les analystes.En outre, une enquête mensuelle a rapporté mercredi que les embauches dans le privé avaient fortement ralenti en avril. Cette enquête signée ADP/Stanford Lab évoque le “malaise” des employeurs face à l’incertitude générée par les nouvelles surtaxes douanières.En revanche, l’inflation a ralenti en mars aux Etats-Unis, à +2,3% sur un an, globalement dans la lignée des attentes des analystes, selon l’indice officiel PCE publié mercredi, montrant le rôle joué par le recul des prix de l’énergie.”Il est encore trop tôt” pour dire s’il y aura une récession aux Etats-Unis car “le problème est que nous avons encore de nombreuses inconnues” sur le plan commercial, avance pour sa part auprès de l’AFP Jack Albin, de Cresset.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est très légèrement détendu à 4,16%, contre 4,17% mardi en clôture.Côté entreprises, “la saison des résultats a été correcte (…) il n’y a pas eu beaucoup de perturbations jusqu’à présent”, explique M. Hogan.Toutefois, “la plupart des entreprises restent floues sur leurs prévisions, dans une économie dont elles ne connaissent pas les règles”, détaille M. Albin.A la cote, le géant américain du café Starbucks a pris un coup de froid (-5,61%) après avoir annoncé mardi des résultats inférieurs aux attentes au deuxième trimestre de son exercice décalé, assurant que ces performances “décevantes” masquaient les “progrès et la dynamique” créés par son plan d’entreprise.Le groupe américain d’agroalimentaire Mondelez International (biscuits Lu et Oreo, chocolats Milka) a été recherché (+3,78%). L’entreprise a connu une croissance quasi-nulle au premier trimestre, mais a confirmé mardi ses objectifs annuels, malgré la flambée des cours du cacao.Par ailleurs, le géant technologique américain Microsoft a publié mercredi des résultats après Bourse sensiblement supérieurs aux attentes, une nouvelle fois emmenés par la croissance de l’informatique à distance (cloud) et de l’intelligence artificielle (IA).Le bénéfice net pointe à 25,8 milliards de dollars pour ce qui est le troisième trimestre comptable de l’exercice décalé de l’entreprise (de janvier à mars), en hausse de 18% sur un an.Le groupe Meta (Facebook, Instagram), qui a lui aussi publié ses résultats après la clôture, a quant à lui dégagé, au premier trimestre, des résultats nettement meilleurs que ne l’attendait le marché, porté par la croissance soutenue de ses recettes publicitaires.Dans les échanges électroniques après la fermeture de Wall Street, l’action de Microsoft grimpait de 5,50% et celle de Meta de 3,30%. Les investisseurs attendent désormais les résultats d’Amazon et Apple jeudi.

Déploiement des forces de sécurité près de Damas après des violences meurtrières

Les forces de sécurité se sont déployées mercredi près de Damas après des heurts meurtriers entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir, l’ONU dénonçant ces violences “inacceptables” mais aussi l’intervention militaire d’Israël.Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes sur la région de Sahnaya près de Damas et menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences contre cette minorité.Ces affrontements ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait plus de 1.700 morts, en grande majorité parmi la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.Déclenchés lundi soir dans la localité à majorité druze de Jaramana, les heurts entre groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite et combattants druzes se sont étendus mercredi à Sahnaya, faisant 22 morts -tous des combattants- selon les autorités et l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les combats à Jaramana ont fait 17 morts d’après l’OSDH.Les forces de sécurité ont annoncé leur déploiement à Sahnaya pour “rétablir l’ordre” après les violences impliquant les druzes, une minorité ésotérique issue de l’islam chiite dont les membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.Les autorités syriennes ont averti qu’elles “frapperaient d’une main de fer tous ceux qui cherchent à saper la stabilité de la Syrie”. Elles ont accusé des “groupes hors-la-loi” d’avoir attaqué “des postes et barrages” des forces de sécurité aux abords de Sahnaya, une localité située à 15 km au sud-ouest de Damas et où vivent des druzes.Le pouvoir du président Ahmad al-Chareh a dans ce contexte réaffirmé son “engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze”. Il a aussi exprimé “son rejet catégorique de toute ingérence étrangère” après l’intervention militaire israélienne.- Sécurité rétablie -“Nous n’avons pas dormi de la nuit (…) les obus tombent sur nos maisons”, a raconté à l’AFP Samer Rafaa, un habitant de Sahnaya, durant les violences. “Où sont les autorités? Nous les implorons d’assumer leur rôle. Les gens meurent.”Un accord mardi soir entre des représentants du gouvernement et les responsables druzes de Jaramana a mis fin aux affrontements dans cette localité.Mercredi, un responsable de la région de Damas, Amer al-Cheikh, a affirmé que la plupart des membres des “groupes hors-la-loi avaient été neutralisés” à Sahnaya et que la sécurité y avait été rétablie. Il a en outre fait état de deux morts dans la frappe israélienne menée dans la région de Sahnaya.L’attaque contre Jaramana, une banlieue de Damas, a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet. L’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité du message.L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, s’est dit “alarmé” par le “potentiel d’escalade” après les violences et exigé que cessent les attaques israéliennes.Les druzes d’Israël forment une minorité arabophone d’environ 150.000 personnes réputée pour son patriotisme, et sont surreprésentés dans l’armée et la police par rapport à leur nombre.- “Alliés locaux” -Mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Israël Katz ont annoncé conjointement que l’armée avait mené “une action d’avertissement” contre un “groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de Sahnaya”.L’armée israélienne a annoncé que ses forces étaient prêtes à frapper des cibles du pouvoir syrien si “la violence contre la communauté druze persistait”.Elle a en outre affirmé avoir évacué trois druzes syriens, blessés dans les heurts près de Damas, vers Israël.”En se plaçant en protecteur de la communauté druze, Israël espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain (…)”, estime Michael Horowitz, un analyste indépendant.Au Liban voisin, le chef druze libanais, Walid Joumblatt a appelé les druzes à “rejeter toute ingérence israélienne”.Dès la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par M. Chareh après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d’ouverture envers les druzes.Début mars, après des escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d’une intervention militaire si les autorités syriennes s’en prenaient aux druzes. Les dignitaires druzes avaient rejeté les menaces israéliennes. 

Déploiement des forces de sécurité près de Damas après des violences meurtrières

Les forces de sécurité se sont déployées mercredi près de Damas après des heurts meurtriers entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir, l’ONU dénonçant ces violences “inacceptables” mais aussi l’intervention militaire d’Israël.Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes sur la région de Sahnaya près de Damas et menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences contre cette minorité.Ces affrontements ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait plus de 1.700 morts, en grande majorité parmi la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.Déclenchés lundi soir dans la localité à majorité druze de Jaramana, les heurts entre groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite et combattants druzes se sont étendus mercredi à Sahnaya, faisant 22 morts -tous des combattants- selon les autorités et l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les combats à Jaramana ont fait 17 morts d’après l’OSDH.Les forces de sécurité ont annoncé leur déploiement à Sahnaya pour “rétablir l’ordre” après les violences impliquant les druzes, une minorité ésotérique issue de l’islam chiite dont les membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.Les autorités syriennes ont averti qu’elles “frapperaient d’une main de fer tous ceux qui cherchent à saper la stabilité de la Syrie”. Elles ont accusé des “groupes hors-la-loi” d’avoir attaqué “des postes et barrages” des forces de sécurité aux abords de Sahnaya, une localité située à 15 km au sud-ouest de Damas et où vivent des druzes.Le pouvoir du président Ahmad al-Chareh a dans ce contexte réaffirmé son “engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze”. Il a aussi exprimé “son rejet catégorique de toute ingérence étrangère” après l’intervention militaire israélienne.- Sécurité rétablie -“Nous n’avons pas dormi de la nuit (…) les obus tombent sur nos maisons”, a raconté à l’AFP Samer Rafaa, un habitant de Sahnaya, durant les violences. “Où sont les autorités? Nous les implorons d’assumer leur rôle. Les gens meurent.”Un accord mardi soir entre des représentants du gouvernement et les responsables druzes de Jaramana a mis fin aux affrontements dans cette localité.Mercredi, un responsable de la région de Damas, Amer al-Cheikh, a affirmé que la plupart des membres des “groupes hors-la-loi avaient été neutralisés” à Sahnaya et que la sécurité y avait été rétablie. Il a en outre fait état de deux morts dans la frappe israélienne menée dans la région de Sahnaya.L’attaque contre Jaramana, une banlieue de Damas, a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet. L’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité du message.L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, s’est dit “alarmé” par le “potentiel d’escalade” après les violences et exigé que cessent les attaques israéliennes.Les druzes d’Israël forment une minorité arabophone d’environ 150.000 personnes réputée pour son patriotisme, et sont surreprésentés dans l’armée et la police par rapport à leur nombre.- “Alliés locaux” -Mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Israël Katz ont annoncé conjointement que l’armée avait mené “une action d’avertissement” contre un “groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de Sahnaya”.L’armée israélienne a annoncé que ses forces étaient prêtes à frapper des cibles du pouvoir syrien si “la violence contre la communauté druze persistait”.Elle a en outre affirmé avoir évacué trois druzes syriens, blessés dans les heurts près de Damas, vers Israël.”En se plaçant en protecteur de la communauté druze, Israël espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain (…)”, estime Michael Horowitz, un analyste indépendant.Au Liban voisin, le chef druze libanais, Walid Joumblatt a appelé les druzes à “rejeter toute ingérence israélienne”.Dès la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par M. Chareh après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d’ouverture envers les druzes.Début mars, après des escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d’une intervention militaire si les autorités syriennes s’en prenaient aux druzes. Les dignitaires druzes avaient rejeté les menaces israéliennes. 

Un ex-braqueur accusé d’avoir tué son père finalement acquitté à Nice

Luc Onfray, ex-braqueur déjà condamné pour un assassinat sordide, a été acquitté mercredi par la cour d’assises des Alpes-Maritimes qui a estimé qu’il n’avait pas tué son père il y a près de 30 ans.”Ils ont décidé que j’étais innocent mais si j’avais dû aller en prison, j’y serais allé”, s’est contenté de dire l’accusé, toujours insaisissable, qui est reparti libre après les trois heures de délibéré des six jurés.”Je suis ému et content que la justice ait été dans ce sens là. Il n’y a pas eu d’erreur judiciaire. Le dossier était vide et le ministère public a voulu le nourrir avec un ancien dossier affreux mais qui avait déjà été jugé”, a déclaré son avocat, Jean-Pascal Padovani.Car pour l’accusation, qui avait requis 30 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté assortie des deux tiers, la cause était entendue. Les éléments “convergent tous vers Luc Onfray”, a affirmé l’avocate générale, Maud Marty, pour qui ce parricide a été “une naissance” dans son parcours criminel.Mais en l’absence d’éléments matériels, et avec le désistement du principal témoin de l’accusation, l’intime conviction des jurés n’aurait pu reposer que sur les circonstances étranges de la disparition du père et la personnalité trouble de l’accusé.Libre depuis 2021, Luc Onfray, aujourd’hui âgé de 58 ans, revient pour la troisième fois dans la salle des assises de Nice. En 2002, il y a été condamné à 13 ans de réclusion pour braquages. En 2012, il a écopé de 30 ans de réclusion pour assassinat.Les deux premières fois, Onfray avait comparu au côté de Philippe Rosso, rencontré à la fin des années 1990 à Nice au sein du service d’ordre du Front national (désormais Rassemblement national).Onfray est alors dépressif, mélangeant médicaments, alcool et cannabis, enchaînant les échecs sentimentaux et les petits boulots, tout en mettant huit ans pour décrocher un DEUG de droit. Et il tombe sous l’emprise de Rosso, homme charismatique de trois ans son cadet, qui l’entraîne dans des braquages “minables”.A l’audience, mercredi, les enquêteurs ont évoqué eux leurs souvenirs d’une bande de “fous furieux” qui faisaient des saluts nazis. Et d’un Onfray “froid comme un serpent”.En 2004, depuis sa prison, Rosso, assurant vouloir soulager sa conscience, écrit au parquet pour raconter comment lui et Onfray ont fait disparaître Michel Renard, un comparse de braquages.- ADN muet -A la demande de la belle-fille de Renard, qui était en couple avec Rosso et accusait son beau-père d’abus sexuels, Rosso et Onfray ont en effet tué leur complice, en novembre 1998. Luc Onfray passe alors plusieurs jours à dépecer le corps, en passant des parties au mixeur de cuisine.Dans ses dépositions, Rosso rappelle alors ce que Onfray lui avait dit: “Ne t’inquiète pas, je suis un travailleur propre, le corps de mon père n’a jamais été retrouvé”.De fait, Gérard Onfray, père de Luc, a mystérieusement disparu en juin 1995. Agé de 62 ans, ce jeune retraité très actif, témoin de Jéhovah zélé, laisse sa voiture, ses papiers, ses vêtements, ses lunettes, une bible annotée dont il ne se séparait jamais et sa pension de retraite, que son épouse va toucher jusqu’en 2009. Et il ne donne plus jamais signe de vie.Luc, qui avait alors 29 ans, occupait un studio à côté de son père, avec qui il entretenait des relations exécrables. Mais ses proches, après de vagues recherches, évoquent un départ pour aller prêcher en Afrique ou en Amérique du Sud.En perquisitionnant 15 ans après la disparition, les enquêteurs retrouvent des traces de sang dans la maison, sur un couteau de plongée et des lames de disqueuse. Mais les analyses ADN ne peuvent les lier à Gérard Onfray.”Cet homicide n’a jamais eu lieu”, a répété mercredi Luc Onfray, physique frêle, barbe blanche et crâne dégarni, dans une salle d’audience quasi-vide, sans partie civile: “Ce que j’ai fait à Renard, je ne l’aurais jamais fait à mon père”.Convoqué comme témoin, Philippe Rosso n’est pas venu, malgré un mandat d’amener. “Je ne connais ni les tenants, ni les aboutissants de cette affaire, je ne veux plus entendre parler de Luc Onfray”, a-t-il écrit à la cour.