Entre Macron et le pape François, une difficile conciliation

“Comme il se doit”, Emmanuel Macron assistera samedi aux obsèques du pape François, dont il n’a cessé de solliciter les bonnes grâces depuis son accession à l’Élysée, en dépit de nombreux désaccords, notamment sur l’IVG et la fin de vie.Emmanuel Macron était un illustre inconnu pour le souverain pontife, jusqu’à son élection. “Je ne sais pas d’où il vient”, confessait même l’évêque de Rome entre les deux tours de la présidentielle de 2017.Les deux hommes avaient depuis appris à se connaître à l’occasion notamment de six échanges en tête-à-tête durant lesquels le Français tutoyait volontiers l’Argentin.La dernière fois pas plus tard qu’en décembre, à l’occasion d’une visite papale éclair en Corse, troisième déplacement en France pour François qui n’y a effectué aucune visite officielle durant ses douze ans de pontificat.”C’est un grand honneur (…) de vous accueillir”, lui avait assuré Emmanuel Macron, qui avait fait l’aller-retour spécialement pour cette rencontre à l’aéroport d’Ajaccio. Sans revenir sur le plaidoyer du pape, au pays de la séparation de l’Église et de l’État, pour une laïcité “pas statique et figée”.Sans rancune non plus, une semaine après que François eut décliné l’invitation à la réouverture de Notre-Dame.Souvent mis à l’épreuve, le président de la République semblait chercher l’indulgence du Saint-Père. Comme en septembre 2023 à Marseille, où le pape avait dénoncé “l’indifférence” face au sort des migrants en Méditerranée.”Nous faisons notre part”, avait réagi Emmanuel Macron, venu comme des milliers de fidèles assister à la messe géante au stade Vélodrome – sans aller toutefois jusqu’à communier.Comme l’a résumé le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot mardi sur franceinfo, “il y a eu à de nombreuses reprises des échanges très francs entre les deux chefs d’État”, mais “chacun (était) dans son rôle”. “Ils ont traversé des crises ensemble, comme celle du Covid. Il y a eu des débats mais pas de frictions. Il y a eu des combats et des compagnonnages communs”, souligne un proche du président, sollicité par l’AFP, appelant à “ne pas exagérer les différences” entre les deux hommes.- Prières et désaveux -Lors de cette même visite dans la cité phocéenne, le pape avait aussi rappelé sa position sur la fin de vie, à rebours du droit à mourir promis par Emmanuel Macron réélu un an plus tôt. “La perspective faussement digne d’une mort douce”, avait au contraire mis en garde François, profondément hostile à toute forme d’euthanasie.Épineux sujet que le chef de l’État français pensait avoir apaisé lors de leur précédente entrevue en octobre 2022. “Le pape sait que je ne ferai pas n’importe quoi”, confiait alors M. Macron à l’issue de son audience au palais apostolique.”Priez pour moi”, avait comme à son habitude lancé le pape pour remercier son hôte, venu pour l’occasion avec sa femme. “Je prie pour vous tous les jours”, avait répondu Brigitte Macron.Autre sujet de discorde, l’inscription de l’IVG dans la Constitution française début 2024. “Il ne peut y avoir de +droit+ à supprimer une vie humaine”, avait protesté l’Académie pontificale pour la Vie, en soutien à la position des évêques de France.Emmanuel Macron, natif d’Amiens, baptisé à sa demande à l’âge de 12 ans, se définit aujourd’hui comme agnostique, avec la part de questionnement que cela implique.Lors de leur première rencontre, en juin 2018, au terme d’une heure d’entretien, conclue par une chaleureuse embrassade, François lui avait lancé : “C’est la vocation des gouvernants de protéger les pauvres”.”E tutti siamo poveri” (et nous sommes tous des pauvres), avait-il ajouté, avec un regard appuyé.Quinze jours auparavant, M. Macron avait défrayé la chronique en s’emportant contre le “pognon de dingue” dépensé “dans les minimas sociaux” sans pour autant permettre “aux gens de s’en sortir”.

Myanmar Catholics mourn pope who remembered their plight

As Catholics filed into Myanmar’s grandest cathedral to mourn Pope Francis on Tuesday, a wartime power cut plunged the worship hall into a murky gloom.But at the front of the pews a portrait of the pontiff remained illuminated by an unseen source — a backup bulb or an open window keeping the image of his face vivid and bright.It was a fitting tribute for a faith leader Myanmar Catholics hailed for shining a light on their country in its recent dark and wartorn times.”Among popes he was the most outspoken on Myanmar,” said 44-year-old nun Sister Lucy, one of hundreds packed into Yangon’s St Mary’s Cathedral as night fell.”Myanmar Catholics will miss him as the pope who always remembered Myanmar,” she told AFP.- ‘People in the peripheries’ -Pope Francis — who died Monday aged 88 — was the only Catholic church chief to visit Myanmar, arriving in 2017 as the country was in the midst of a brief democratic experiment.Since the military snatched back power in a 2021 coup, Myanmar has been plunged into a many-sided civil war which has killed thousands, displaced millions and seen half the population gripped by poverty.The conflict often fails to register on the international stage. But for Pope Francis it was a regular refrain as he called the world’s 1.4 billion Catholics to pray.”Let us not fail to assist the people of Myanmar,” Francis urged in his final sermon on Easter Sunday, recalling both the civil war and last month’s magnitude-7.7 earthquake which has killed more than 3,700.The speech was delivered by an associate because of Francis’ faltering health after he was hospitalised for five weeks with double pneumonia.”He’s a man who really cared for those people in the peripheries,” Cardinal Charles Maung Bo, the Archbishop of Yangon, told AFP after leading prayers and hymns. “He would always listen.”The special service on Tuesday night was held as Myanmar’s military said it would extend a ceasefire declared to ease earthquake relief efforts by one more week.Monitors say fighting has continued despite the truce, with little evidence Pope Francis’s calls for harmony have been answered.”The message that he left and the homework that he left for the Church is to build peace and reconciliation in the country,” Cardinal Bo said. “He would say, ‘Let’s open our hearts to everyone’.”Cardinal Bo, a Myanmar native, has been named among the potential successors to Pope Francis, with the new pontiff due to be picked by a secrecy-shrouded conclave of cardinals in the coming weeks.”We hope that the one that will be succeeding him will have the same sympathy, care and concern for the people of Myanmar,” said Cardinal Bo.- ‘Practiced what he preached’ -Inside the sweltering brickwork of St Mary’s a number of worshippers wore souvenir t-shirts from Francis’s 2017 visit and one nun used a novelty fan celebrating his trip to dull the heat.Just inside its doors, floral tributes were presented before preserved items Francis used on his four-day venture in the Southeast Asian country — a set of vestments, a raised chair, two pillows and a towel.There are only approximately 700,000 Catholics in Buddhist-majority Myanmar, which has a population of over 50 million.But Francis “asked the other bishops to get out of their comfort zones”, according to 50-year-old nun Sister Margarita, in the rush of the last worshippers arriving for the service heralded by clanging church bells.”No other pope has come to Myanmar but he came,” she said. “He practiced what he preached.”

Dans un lycée de la Marne, deux députés dénoncent “l’omerta” autour des agissements d’un professeur

En visite mardi au lycée Pierre Bayen de Châlons-en-Champagne, les co-rapporteurs de la commission d’enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire ont dénoncé “l’omerta” et la lenteur de la réaction de l’Éducation nationale face aux alertes visant un enseignant accusé de violences sexuelles.Ce lycée est le premier établissement public visité par les députés Violette Spillebout (Renaissance) et Paul Vannier (LFI) dans le cadre de leur mission. Plusieurs élèves ont mis en cause un professeur de français et des arts du cirque, décédé en décembre 2023.Une ancienne enseignante du lycée, Marie-Pierre Jacquard, indique avoir alerté la direction dès 2021, mais le professeur n’a été suspendu que le 29 septembre 2023, selon le rectorat, après une plainte pour viol, précise Mme Jacquard.Le parquet de Châlons-en-Champagne a indiqué mardi à l’AFP qu’une enquête avait été ouverte le 12 avril 2023, à la suite d’un signalement de l’association Colosse aux pieds d’argile, mentionnant des faits de harcèlement, des comportements inadaptés et des propos à connotation sexuelle de la part de cet enseignant.Au total, neuf plaintes ont été déposées pour des faits s’étalant de 1998 à 2023 selon le parquet: une pour viol, trois pour atteintes sexuelles et cinq pour harcèlement moral.Le suicide de l’enseignant en décembre 2023 a mis fin à l’action publique.La semaine dernière, le parquet a reçu un signalement au titre de “l’article 40” du code pénal, qui prévoit que toute autorité ayant connaissance d’un crime ou un délit doit en informer la justice. Selon ce signalement, “certaines personnes” auraient été au courant des agissements de ce professeur “mais n’auraient rien fait”, a-t-il précisé.”On peut s’interroger sur la lenteur de la réponse de l’administration de l’Éducation nationale, alors que du côté de syndicats, d’associations, d’une autre structure publique, le Centre national des Arts du Cirque, des décisions ont été prises beaucoup plus tôt, permettant de mettre à l’écart l’enseignant à l’origine d’agressions sexuelles et d’accusations de viol”, a assuré lors d’un point presse M. Vannier.Il a insisté sur la nécessité de développer “une culture du signalement” à “tous les étages de l’Éducation nationale”.Sa collègue Violette Spillebout a, de son côté, appelé à casser “l’omerta” autour des violences dans l’Éducation nationale.  Contacté par l’AFP, le rectorat de l’académie de Reims affirme avoir reçu les premiers signalements relatifs aux agissements de cet enseignant début avril 2023.- Plainte contre l’Etat -Deux anciens élèves du lycée, une association de parents d’élèves, des parents d’élèves et Mme Jacquard entendent attaquer dans les prochains jours l’État devant le tribunal administratif, l’accusant d’inaction dans ce dossier, a indiqué leur avocat.A l’issue de la visite à Châlons-en-Champagne mardi, la députée Violette Spillebout a souligné lors d’une conférence de presse les efforts engagés depuis par l’établissement, avec “une direction volontariste et très soucieuse du bien-être” des élèves. M. Vannier a salué la mise en place de “mesures concrètes” comme un espace “safe place” (lieu sûr NDLR) permettant “d’entendre la parole des élèves” pour faciliter “la remontée d’informations préoccupantes” et le traitement des signalements. Cette commission d’enquête parlementaire avait été lancée dans la foulée du scandale déclenché par une série de plaintes concernant des violences commises au sein de l’établissement catholique Notre-Dame de Bétharram dans les années 1970 à 1990. Les co-rapporteurs, qui doivent rendre leurs recommandations fin juin, indiquent avoir déjà effectué une vingtaine de signalements au procureur au titre de l’article 40. Outre l’ex-Notre-Dame-de-Bétharram, ils ont également déjà visité la communauté catholique traditionaliste de Riaumont (Pas-de-Calais), qui a longtemps tenu un village d’enfants visé par plusieurs enquêtes pour violences, agressions sexuelles et viol sur mineur.A ce stade de leurs travaux, le député LFI pointe “un cloisonnement très fort des administrations” et “donc des signalements qui ne sont pas transmis de l’une à l’autre”. Ce cloisonnement créé “une dilution des responsabilités avec des acteurs qui s’interrogent sur le périmètre de leurs actions”. Il faudra “cartographier, diagnostiquer et clarifier pour que les traitements soient plus rapides, plus efficaces et qu’à la fin les enfants soient protégés”, a-t-il ajouté. 

Dans un lycée de la Marne, deux députés dénoncent “l’omerta” autour des agissements d’un professeur

En visite mardi au lycée Pierre Bayen de Châlons-en-Champagne, les co-rapporteurs de la commission d’enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire ont dénoncé “l’omerta” et la lenteur de la réaction de l’Éducation nationale face aux alertes visant un enseignant accusé de violences sexuelles.Ce lycée est le premier établissement public visité par les députés Violette Spillebout (Renaissance) et Paul Vannier (LFI) dans le cadre de leur mission. Plusieurs élèves ont mis en cause un professeur de français et des arts du cirque, décédé en décembre 2023.Une ancienne enseignante du lycée, Marie-Pierre Jacquard, indique avoir alerté la direction dès 2021, mais le professeur n’a été suspendu que le 29 septembre 2023, selon le rectorat, après une plainte pour viol, précise Mme Jacquard.Le parquet de Châlons-en-Champagne a indiqué mardi à l’AFP qu’une enquête avait été ouverte le 12 avril 2023, à la suite d’un signalement de l’association Colosse aux pieds d’argile, mentionnant des faits de harcèlement, des comportements inadaptés et des propos à connotation sexuelle de la part de cet enseignant.Au total, neuf plaintes ont été déposées pour des faits s’étalant de 1998 à 2023 selon le parquet: une pour viol, trois pour atteintes sexuelles et cinq pour harcèlement moral.Le suicide de l’enseignant en décembre 2023 a mis fin à l’action publique.La semaine dernière, le parquet a reçu un signalement au titre de “l’article 40” du code pénal, qui prévoit que toute autorité ayant connaissance d’un crime ou un délit doit en informer la justice. Selon ce signalement, “certaines personnes” auraient été au courant des agissements de ce professeur “mais n’auraient rien fait”, a-t-il précisé.”On peut s’interroger sur la lenteur de la réponse de l’administration de l’Éducation nationale, alors que du côté de syndicats, d’associations, d’une autre structure publique, le Centre national des Arts du Cirque, des décisions ont été prises beaucoup plus tôt, permettant de mettre à l’écart l’enseignant à l’origine d’agressions sexuelles et d’accusations de viol”, a assuré lors d’un point presse M. Vannier.Il a insisté sur la nécessité de développer “une culture du signalement” à “tous les étages de l’Éducation nationale”.Sa collègue Violette Spillebout a, de son côté, appelé à casser “l’omerta” autour des violences dans l’Éducation nationale.  Contacté par l’AFP, le rectorat de l’académie de Reims affirme avoir reçu les premiers signalements relatifs aux agissements de cet enseignant début avril 2023.- Plainte contre l’Etat -Deux anciens élèves du lycée, une association de parents d’élèves, des parents d’élèves et Mme Jacquard entendent attaquer dans les prochains jours l’État devant le tribunal administratif, l’accusant d’inaction dans ce dossier, a indiqué leur avocat.A l’issue de la visite à Châlons-en-Champagne mardi, la députée Violette Spillebout a souligné lors d’une conférence de presse les efforts engagés depuis par l’établissement, avec “une direction volontariste et très soucieuse du bien-être” des élèves. M. Vannier a salué la mise en place de “mesures concrètes” comme un espace “safe place” (lieu sûr NDLR) permettant “d’entendre la parole des élèves” pour faciliter “la remontée d’informations préoccupantes” et le traitement des signalements. Cette commission d’enquête parlementaire avait été lancée dans la foulée du scandale déclenché par une série de plaintes concernant des violences commises au sein de l’établissement catholique Notre-Dame de Bétharram dans les années 1970 à 1990. Les co-rapporteurs, qui doivent rendre leurs recommandations fin juin, indiquent avoir déjà effectué une vingtaine de signalements au procureur au titre de l’article 40. Outre l’ex-Notre-Dame-de-Bétharram, ils ont également déjà visité la communauté catholique traditionaliste de Riaumont (Pas-de-Calais), qui a longtemps tenu un village d’enfants visé par plusieurs enquêtes pour violences, agressions sexuelles et viol sur mineur.A ce stade de leurs travaux, le député LFI pointe “un cloisonnement très fort des administrations” et “donc des signalements qui ne sont pas transmis de l’une à l’autre”. Ce cloisonnement créé “une dilution des responsabilités avec des acteurs qui s’interrogent sur le périmètre de leurs actions”. Il faudra “cartographier, diagnostiquer et clarifier pour que les traitements soient plus rapides, plus efficaces et qu’à la fin les enfants soient protégés”, a-t-il ajouté. 

Nepal: les panthères des neiges estimées à près de 400 selon une enquête de terrain

Le premier recensement à l’échelle nationale des léopards des neiges au Népal a estimé à près de 400 individus la population de ces félins insaisissables appartenant à une espèce menacée, ont indiqué mardi des spécialistes de la faune sauvage.La perte de l’habitat, le changement climatique et le braconnage ont eu un impact sévère sur les populations de panthères des neiges (ou léopards des neiges) en Asie, qui figurent sur la liste des espèces “vulnérables” de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).L’enquête offre cependant une lueur d’espoir, confirmant que le comptage correspond aux estimations antérieures les plus hautes.Ces félins à l’épaisse fourrure grise tachetée, offrant un camouflage efficace dans les territoires montagneux où ils évoluent, sont difficiles à repérer, ce qui rend très compliquées les observations sur le terrain. Leurs larges pattes, véritables raquettes à neige naturelles, facilitent leur fuite.”C’est une étape historique” du travail de préservation du léopard des neiges au Népal, a déclaré à l’AFP Haribhadra Acharya, écologiste en chef au Département des parcs nationaux et de la préservation de la faune sauvage.”C’est la première fois que nous obtenons des données authentiques grâce au travail considérable des chercheurs”, a-t-il dit.Au total, ont été décomptés 397 léopards des neiges, repérés grâce à des caméras détectrices de mouvements et à des analyses génétiques dans sept zones clés.Ce travail offre l’estimation la plus complète du nombre de panthères des neiges au Népal, précédemment évalué à entre 301 et 400 par l’UICN.Les panthères des neiges sont les félins les moins étudiés dans le monde en raison de leur faible population et des zones montagneuses reculées où ils évoluent.”Le Népal ne possède que 2 % du territoire des léopards des neiges dans le monde, (mais) nous abritons 10 % de la population totale estimée”, a déclaré à l’AFP Ghana S Gurung, représentant de WWF Nepal.Le Népal est le deuxième plus petit pays, après le Bhoutan, pour ce qui concerne l’habitat du léopard des neiges, mais c’est la quatrième pour ce qui concerne la taille de la population, a-t-il souligné.De nombreux défenseurs de l’environnement restent préoccupés par les menaces posées par le changement climatique et le développement d’infrastructures qui gigotent l’habitat naturel de ces félins.Le Népal a été remarqué dans le monde pour ses efforts pour la protection de la faune sauvage qui ont permis à plusieurs espèces, dont les tigres et les rhinocéros, d’échapper à l’extinction.La population des tigres au Népal a triplé depuis 2010, atteignant 355 individus.Â