Vietnam: les millions de scooters à essence d’Hanoï en sursis

Pour lutter contre la pollution, le Vietnam compte bannir la moto à essence du centre d’Hanoï à partir de juillet 2026, une décision choc pour bien des habitants de la capitale aux millions de scooters.Les deux-roues sont indissociables de toute carte postale du pays, bien que bruyants et parfois peu regardants des règles de conduite.Il n’est pas rare qu’une famille vietnamienne possède au moins deux scooters, privilégiés pour leur coût inférieur à celui d’une voiture, et leur maniabilité, dans des villes souvent embouteillées.Pourtant, de nombreux habitants de Hanoï s’apprêtent à dire adieu à leur fidèle compagnon mécanique.Une directive du Premier ministre publiée mi-juillet a instauré l’interdiction des deux-roues à carburant fossile dans le centre de la capitale à partir du 1er juillet 2026.La zone concernée englobe, sur plus de 30 kilomètres carrés, le coeur historique de la ville, autour des lacs de l’Ouest et Hoan Kiem, prisés des touristes, où résident quelque 600.000 personnes. Mais celle-ci doit s’élargir progressivement dans les années suivantes, selon le plan proposé par le pouvoir, qui prévoit d’incorporer les voitures à essence en 2028.- “Drastique” -La famille de Dang Thuy Hanh a besoin d’au moins 80 millions de dongs (2.600 euros) pour acheter des scooters électriques, un montant “énorme”, concède cette femme au foyer de 52 ans.”Bien sûr que tout le monde veut un environnement plus propre, mais pourquoi nous infliger ce fardeau sans aucune préparation?”, s’est-elle étonnée, à l’image d’autres habitants, qui se disent choqués.Sa famille habite dans une ruelle étroite, typique du Vietnam, sans aucun endroit pour recharger une moto électrique, et le système de transport public “n’est pas encore adapté”, se plaint-elle.Hanoï est régulièrement citée parmi les capitales les plus polluées du monde.Le ministère vietnamien de l’Agriculture a assuré que plus de la moitié de la pollution de l’air provenait des quelques sept millions de deux-roues et le million de voitures — qui fonctionnent en grande majorité avec un moteur thermique — en circulation dans la mégapole.”La pollution menace directement l’environnement, la qualité de vie et la santé des habitants dans la capitale”, a répété mi-juillet le maire adjoint Duong Duc Tuan.”On a besoin de mesures drastiques pour résoudre le problème”, a-t-il assuré.La pollution de l’air tue chaque année environ 70.000 Vietnamiens, a noté l’Organisation mondiale de la santé en 2024.Un rapport de 2022 de la Banque mondiale a listé les émissions industrielles et agricoles, ainsi que le brûlage des déchets comme autres principales sources de microparticules PM 2.5 à Hanoï.L’organisation a conseillé le renforcement des contrôles techniques, la création de zones à faible émission dans le centre-ville, ainsi que la promotion des transports publics parmi ses mesures destinées à réduire la pollution liée aux transports.- Trop cher -Aujourd’hui, Hanoï ne compte que deux lignes de métro, qui desservent principalement sa banlieue.Ceux qui “vivent et travaillent sur la route”, comme Tran Van Tan, partagent l’incompréhension.”La durée de vie des batteries ne va pas répondre aux besoins pour des trajets de longue distance. Le coût pour basculer vers une moto électrique est tout simplement trop élevé”, explique ce livreur Grab, une application populaire de livraison de repas et de transport.”Ceux avec des bas revenus (comme nous) ne peuvent pas remplacer comme ça leurs motos”, poursuit celui qui effectue 40 kilomètres par jour depuis la périphérie de Hanoï où il habite, au centre-ville.Les autorités de Hanoï ont assuré travailler sur plusieurs mesures, dont une aide de trois millions de dongs par véhicule (100 euros) pour se convertir à l’électrique.D’autres villes du Vietnam aimeraient mettre en place des plans similaires, comme Ho Chi Minh-Ville (sud). Le pays, dont le constructeur national VinFast est spécialiste de l’électrique, s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.Mais à Hanoï, la population se dit toujours circonspecte.”Les habitants ne peuvent toujours pas supporter le coût du changement”, proteste Nguyen My Hoa, une employée de bureau de 42 ans, qui pronostique. “Les autorités ne vont pas être capables d’arrêter les nombreuses motos à essence”.

Vietnam: les millions de scooters à essence d’Hanoï en sursis

Pour lutter contre la pollution, le Vietnam compte bannir la moto à essence du centre d’Hanoï à partir de juillet 2026, une décision choc pour bien des habitants de la capitale aux millions de scooters.Les deux-roues sont indissociables de toute carte postale du pays, bien que bruyants et parfois peu regardants des règles de conduite.Il n’est pas rare qu’une famille vietnamienne possède au moins deux scooters, privilégiés pour leur coût inférieur à celui d’une voiture, et leur maniabilité, dans des villes souvent embouteillées.Pourtant, de nombreux habitants de Hanoï s’apprêtent à dire adieu à leur fidèle compagnon mécanique.Une directive du Premier ministre publiée mi-juillet a instauré l’interdiction des deux-roues à carburant fossile dans le centre de la capitale à partir du 1er juillet 2026.La zone concernée englobe, sur plus de 30 kilomètres carrés, le coeur historique de la ville, autour des lacs de l’Ouest et Hoan Kiem, prisés des touristes, où résident quelque 600.000 personnes. Mais celle-ci doit s’élargir progressivement dans les années suivantes, selon le plan proposé par le pouvoir, qui prévoit d’incorporer les voitures à essence en 2028.- “Drastique” -La famille de Dang Thuy Hanh a besoin d’au moins 80 millions de dongs (2.600 euros) pour acheter des scooters électriques, un montant “énorme”, concède cette femme au foyer de 52 ans.”Bien sûr que tout le monde veut un environnement plus propre, mais pourquoi nous infliger ce fardeau sans aucune préparation?”, s’est-elle étonnée, à l’image d’autres habitants, qui se disent choqués.Sa famille habite dans une ruelle étroite, typique du Vietnam, sans aucun endroit pour recharger une moto électrique, et le système de transport public “n’est pas encore adapté”, se plaint-elle.Hanoï est régulièrement citée parmi les capitales les plus polluées du monde.Le ministère vietnamien de l’Agriculture a assuré que plus de la moitié de la pollution de l’air provenait des quelques sept millions de deux-roues et le million de voitures — qui fonctionnent en grande majorité avec un moteur thermique — en circulation dans la mégapole.”La pollution menace directement l’environnement, la qualité de vie et la santé des habitants dans la capitale”, a répété mi-juillet le maire adjoint Duong Duc Tuan.”On a besoin de mesures drastiques pour résoudre le problème”, a-t-il assuré.La pollution de l’air tue chaque année environ 70.000 Vietnamiens, a noté l’Organisation mondiale de la santé en 2024.Un rapport de 2022 de la Banque mondiale a listé les émissions industrielles et agricoles, ainsi que le brûlage des déchets comme autres principales sources de microparticules PM 2.5 à Hanoï.L’organisation a conseillé le renforcement des contrôles techniques, la création de zones à faible émission dans le centre-ville, ainsi que la promotion des transports publics parmi ses mesures destinées à réduire la pollution liée aux transports.- Trop cher -Aujourd’hui, Hanoï ne compte que deux lignes de métro, qui desservent principalement sa banlieue.Ceux qui “vivent et travaillent sur la route”, comme Tran Van Tan, partagent l’incompréhension.”La durée de vie des batteries ne va pas répondre aux besoins pour des trajets de longue distance. Le coût pour basculer vers une moto électrique est tout simplement trop élevé”, explique ce livreur Grab, une application populaire de livraison de repas et de transport.”Ceux avec des bas revenus (comme nous) ne peuvent pas remplacer comme ça leurs motos”, poursuit celui qui effectue 40 kilomètres par jour depuis la périphérie de Hanoï où il habite, au centre-ville.Les autorités de Hanoï ont assuré travailler sur plusieurs mesures, dont une aide de trois millions de dongs par véhicule (100 euros) pour se convertir à l’électrique.D’autres villes du Vietnam aimeraient mettre en place des plans similaires, comme Ho Chi Minh-Ville (sud). Le pays, dont le constructeur national VinFast est spécialiste de l’électrique, s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.Mais à Hanoï, la population se dit toujours circonspecte.”Les habitants ne peuvent toujours pas supporter le coût du changement”, proteste Nguyen My Hoa, une employée de bureau de 42 ans, qui pronostique. “Les autorités ne vont pas être capables d’arrêter les nombreuses motos à essence”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Singes et éléphants: la vie d’un hôpital pour animaux de Thaïlande

Dans le seul hôpital pour animaux de Thaïlande géré par une ONG, l’équipe soignante a parfois recours au système D pour traiter ses patients, qui varient du singe à l’éléphant.”Si on ne trouve pas le matériel approprié, on doit bricoler avec ce que l’on a déjà, ou faire des modifications selon les spécifications nécessaires”, explique la vétérinaire Siriporn Tippol.Elle cite un laryngoscope destiné aux chats et chiens, sur lequel elle a greffé un manche plus long afin de l’adapter aux tigres et aux ours.Des dizaines d’animaux passent chaque mois par le centre de soins de la Fondation des amis de la faune sauvage de Thaïlande (WFFT), récemment inauguré dans la province de Phetchaburi, au sud-ouest de la capitale Bangkok.Certains ne pèsent qu’une centaine de grammes, comme le phalanger volant à queue courte, un petit marsupial utilisé comme animal de compagnie.Dans une salle d’opération, des spécialistes interviennent sur un macaque à queue de cochon de six ans, secouru d’un site qui l’employait pour récolter des noix de cocos.Les fermes à cocotiers du sud du pays exploitent des milliers de singes pour grimper aux palmiers et récupérer le fruit, l’un des préférés des touristes de passage en Thaïlande. WFFT a dénoncé la cruauté de ces endroits, que les singes secourus quittent dans un piteux état.- Rayons X -Au cours du parcours de santé, qui comprend des prélèvements sanguins et un examen aux rayons X, l’équipe soignante a coupé le collier métallique qui maintenait Yong attaché à une chaîne.Avant de rejoindre ses congénères, le singe a aussi subi une vasectomie.L’hôpital a ouvert début juillet à la place de la “petite” clinique qu’opérait WFFT, raconte Edwin Wiek, qui a fondé l’ONG en 2001 avec deux singes et un gibbon. Aujourd’hui, le site qu’il gère couvre 120 hectares et 60 espèces.”Mon passe-temps est devenu hors de contrôle”, s’amuse-t-il.Pendant qu’il parle, les soignants s’affairent à suivre le programme du jour, qui comprend le nettoyage d’une blessure sur une queue d’éléphant, l’examen de cataracte d’un autre pachyderme, et le traitement d’un ours malais qui souffre de la peau.WFFT assure la prise en charge de plus de 900 animaux, et en raison du flux régulier d’urgences, “nous avions vraiment besoin d’un site plus grand, de plus salles d’opération, d’une salle de traitement”, décrit-il.Ce Néerlandais d’origine plaide de longue date en faveur de la protection des espèces sauvages dans un pays réputé pour être une plaque tournante du trafic d’animaux, ce qui lui a valu par le passé d’être poursuivi en justice, et des tensions avec les autorités.Mais récemment, le gouvernement lui a demandé conseil sur des questions liées à la faune sauvage. Il a aussi ouvert les portes de son refuge aux animaux saisis par les agences de l’Etat.- Laboratoire -“Dans bien des cas, quand des animaux sauvages allant des éléphants aux tigres, en passant par les macaques, sont retrouvés blessés et déplacés, nous nous coordonnons avec WFFT, qui prête assistance pour la réhabilitation et les soins médicaux”, explique Chalerm Poommai, directeur pour la conservation de la vie sauvage au sein du service thaïlandais de gestion des parcs nationaux, et de conservation de la faune et de la flore sauvages (DNP).L’une des campagnes en cours du WFFT se concentre sur les singes exploités dans les fermes à cocotiers.”Ces animaux sont en fait prélevés illégalement dans la nature. Et ça a bien sûr un impact énorme, un impact négatif sur la survie de l’espèce”, explique Edwin Wiek.WFFT travaille avec les autorités, le secteur de la noix de coco et des exportateurs pour encourager les agriculteurs à arrêter le recours aux macaques, et planter des types d’arbres plus courts et plus faciles à récolter.Il y a aussi du travail à accomplir pour le nouvel hôpital: Siriporn la vétérinaire aimerait une unité mobile de radiologie, et une machine spécialisée dans l’analyse du sang.Edwin Wiek, lui, imagine un laboratoire digne de la police scientifique qui permettrait de retracer l’origine des animaux capturés aux trafiquants. “Les lois sont là, mais leur mise en application manque”, explique-t-il. “Mais grâce à cet outil, nous pourrions réellement porter un coup aux trafiquants d’espèces sauvages”.

Jensen Huang, le patron en cuir que l’IA a fait roi

Inconnu du grand public il y a trois ans, Jensen Huang est devenu, à la tête du géant des semi-conducteurs Nvidia, l’un des patrons les plus visibles et puissants au monde avec l’avènement de l’intelligence artificielle (IA) générative.Depuis deux ans, les apparitions de ce sexagénaire à l’abondante chevelure poivre et sel sont devenues des événements planétaires, au point de remplir des salles de plus de 10.000 personnes.Jensen Huang doit cette célébrité nouvelle au succès des puces conçues par Nvidia, appelées cartes graphiques ou GPU (Graphics Processing Unit), considérées comme indispensables au développement de l’IA générative.L’appétit insatiable du secteur pour ces GPU, vendues plusieurs dizaines de milliers de dollars pièce, a catapulté l’entreprise californienne au-delà des 4.000 milliards de valorisation boursière, une première mondiale.Cette ascension météorique a porté sa fortune personnelle à 150 milliards de dollars (6e), grâce aux 3,5% environ qu’il détient encore au capital.Signe de son influence, il vient de convaincre Donald Trump de lever les restrictions sur certains de ses GPU à l’export vers la Chine, qui livre pourtant une bataille sans merci aux Etats-Unis pour la suprématie mondiale dans l’IA.”C’était brillant”, observe Jeffrey Sonnenfeld, professeur de gouvernance à l’université de Yale. “Il a été capable d’expliquer (à Donald Trump) que c’était dans l’intérêt des Etats-Unis sans avoir l’air de contribuer à renforcer l’appareil militaire chinois.”Né à Taipei en 1963, Jensen Huang incarne une success story à l’américaine, envoyé à 9 ans seulement, avec son frère, en internat dans un village du Kentucky (centre-est), recommandé par son oncle.Plus jeune élève de l’établissement, ne parlant pas anglais, Jensen Huang a été harcelé, et contraint par l’institution à nettoyer les toilettes, un passage de deux ans qui l’a transformé.”On travaillait vraiment beaucoup et les autres enfants étaient très durs”, a-t-il raconté dans un entretien à la radio publique NPR. Mais “le bilan, c’est que j’ai adoré le temps que j’ai passé là-bas”.- “Etre au top” -De retour auprès de ses parents désormais établis dans l’Oregon (nord-ouest), il sort diplômé de l’université à 20 ans seulement et rejoint AMD, puis LSI Logic, entreprises spécialisées dans les semi-conducteurs, pour concevoir des puces, la grande passion de sa vie.Mais il veut aller plus loin et fonde, en 1993, Nvidia, pour “résoudre des problèmes inaccessibles aux ordinateurs normaux”, avec des semi-conducteurs assez puissants pour gérer la 3D, a-t-il expliqué dans le podcast “No Priors”.Nvidia crée le premier GPU en 1999 et va accompagner le raz-de-marée des centres de données (data centers), de l’informatique à distance (cloud), puis de l’IA générative.”C’est la personne la plus motivée que j’ai vue de ma vie”, raconte un ancien employé de Nvidia sous couvert d’anonymat. “Vous voulez lui faire plaisir et vous avez honte si vous n’avez pas fait de votre mieux.”Charismatique, toujours vêtu d’un tee-shirt noir et d’un blouson de cuir, Jensen Huang n’entre dans aucune case des grands patrons de la tech.Son tatouage du logo de Nvidia, son goût pour les voitures de sport ou certaines de ses prises de position publiques l’éloignent des discrets comme Sundar Pichai (Google) ou Satya Nadella (Microsoft).Mais son positivisme forcené, une relative modestie et l’absence de tout alignement politique le tiennent à l’écart des Elon Musk ou Mark Zuckerberg. Contrairement à eux, il était absent de la cérémonie d’investiture de Donald Trump.”Il se met en retrait pour que les stars soient la technologie et la stratégie plutôt que lui”, observe Jeffrey Sonnenfeld, pour qui “c’est peut-être, aujourd’hui, la grande figure la plus respectée du milieu de la tech”.A chacune de ses visites à Taïwan, Jensen Huang est accueilli telle une célébrité, des dizaines de fans se pressant pour décrocher un autographe”Il est amical, ce qui est inhabituel” pour un dirigeant de ce calibre, relève Wayne Lin, du cabinet Witology Markettrend Research Institute. “Il n’est pas étonnant que Huang puisse devenir le parrain de l’IA, car il tient ses promesses. Peu importe qui il a en face de lui et quel est le travail de cette personne, il peut être sincère et accessible”, a réagi Chen Shih-chang un internaute, sur Facebook.L’ancien employé décrit quant à lui un individu “très paradoxal”, férocement protecteur de ses salariés et toujours à l’écoute, mais aussi capable, au sein du cercle des cadres dirigeants de Nvidia, de “tailler quelqu’un en pièces” en cas d’erreur ou de mauvais choix.”Il faut être au top et y rester, tout le temps”, décrit-il. “Je ne sais pas comment il est parvenu à faire ça toute sa vie.”

Jensen Huang, le patron en cuir que l’IA a fait roi

Inconnu du grand public il y a trois ans, Jensen Huang est devenu, à la tête du géant des semi-conducteurs Nvidia, l’un des patrons les plus visibles et puissants au monde avec l’avènement de l’intelligence artificielle (IA) générative.Depuis deux ans, les apparitions de ce sexagénaire à l’abondante chevelure poivre et sel sont devenues des événements planétaires, au point de remplir des salles de plus de 10.000 personnes.Jensen Huang doit cette célébrité nouvelle au succès des puces conçues par Nvidia, appelées cartes graphiques ou GPU (Graphics Processing Unit), considérées comme indispensables au développement de l’IA générative.L’appétit insatiable du secteur pour ces GPU, vendues plusieurs dizaines de milliers de dollars pièce, a catapulté l’entreprise californienne au-delà des 4.000 milliards de valorisation boursière, une première mondiale.Cette ascension météorique a porté sa fortune personnelle à 150 milliards de dollars (6e), grâce aux 3,5% environ qu’il détient encore au capital.Signe de son influence, il vient de convaincre Donald Trump de lever les restrictions sur certains de ses GPU à l’export vers la Chine, qui livre pourtant une bataille sans merci aux Etats-Unis pour la suprématie mondiale dans l’IA.”C’était brillant”, observe Jeffrey Sonnenfeld, professeur de gouvernance à l’université de Yale. “Il a été capable d’expliquer (à Donald Trump) que c’était dans l’intérêt des Etats-Unis sans avoir l’air de contribuer à renforcer l’appareil militaire chinois.”Né à Taipei en 1963, Jensen Huang incarne une success story à l’américaine, envoyé à 9 ans seulement, avec son frère, en internat dans un village du Kentucky (centre-est), recommandé par son oncle.Plus jeune élève de l’établissement, ne parlant pas anglais, Jensen Huang a été harcelé, et contraint par l’institution à nettoyer les toilettes, un passage de deux ans qui l’a transformé.”On travaillait vraiment beaucoup et les autres enfants étaient très durs”, a-t-il raconté dans un entretien à la radio publique NPR. Mais “le bilan, c’est que j’ai adoré le temps que j’ai passé là-bas”.- “Etre au top” -De retour auprès de ses parents désormais établis dans l’Oregon (nord-ouest), il sort diplômé de l’université à 20 ans seulement et rejoint AMD, puis LSI Logic, entreprises spécialisées dans les semi-conducteurs, pour concevoir des puces, la grande passion de sa vie.Mais il veut aller plus loin et fonde, en 1993, Nvidia, pour “résoudre des problèmes inaccessibles aux ordinateurs normaux”, avec des semi-conducteurs assez puissants pour gérer la 3D, a-t-il expliqué dans le podcast “No Priors”.Nvidia crée le premier GPU en 1999 et va accompagner le raz-de-marée des centres de données (data centers), de l’informatique à distance (cloud), puis de l’IA générative.”C’est la personne la plus motivée que j’ai vue de ma vie”, raconte un ancien employé de Nvidia sous couvert d’anonymat. “Vous voulez lui faire plaisir et vous avez honte si vous n’avez pas fait de votre mieux.”Charismatique, toujours vêtu d’un tee-shirt noir et d’un blouson de cuir, Jensen Huang n’entre dans aucune case des grands patrons de la tech.Son tatouage du logo de Nvidia, son goût pour les voitures de sport ou certaines de ses prises de position publiques l’éloignent des discrets comme Sundar Pichai (Google) ou Satya Nadella (Microsoft).Mais son positivisme forcené, une relative modestie et l’absence de tout alignement politique le tiennent à l’écart des Elon Musk ou Mark Zuckerberg. Contrairement à eux, il était absent de la cérémonie d’investiture de Donald Trump.”Il se met en retrait pour que les stars soient la technologie et la stratégie plutôt que lui”, observe Jeffrey Sonnenfeld, pour qui “c’est peut-être, aujourd’hui, la grande figure la plus respectée du milieu de la tech”.A chacune de ses visites à Taïwan, Jensen Huang est accueilli telle une célébrité, des dizaines de fans se pressant pour décrocher un autographe”Il est amical, ce qui est inhabituel” pour un dirigeant de ce calibre, relève Wayne Lin, du cabinet Witology Markettrend Research Institute. “Il n’est pas étonnant que Huang puisse devenir le parrain de l’IA, car il tient ses promesses. Peu importe qui il a en face de lui et quel est le travail de cette personne, il peut être sincère et accessible”, a réagi Chen Shih-chang un internaute, sur Facebook.L’ancien employé décrit quant à lui un individu “très paradoxal”, férocement protecteur de ses salariés et toujours à l’écoute, mais aussi capable, au sein du cercle des cadres dirigeants de Nvidia, de “tailler quelqu’un en pièces” en cas d’erreur ou de mauvais choix.”Il faut être au top et y rester, tout le temps”, décrit-il. “Je ne sais pas comment il est parvenu à faire ça toute sa vie.”

“L’Amérique d’abord”: les Amérindiens de plus en plus séduits par Trump

Excédée par la hausse de l’essence, Nita Mexican a voté pour Donald Trump en novembre dernier. Un choix que cette Amérindienne Navajo revendique et qui se banalise de plus en plus chez les autochtones américains, longtemps acquis à la gauche.”Beaucoup de jeunes sont pour lui maintenant, y compris les amis de nos petits-enfants”, confie la retraitée à l’AFP.A 77 ans, cette républicaine de toujours a l’habitude d’être en minorité à Tuba City, petite ville isolée de l’Ouest américain, sur les plateaux désertiques de la Nation Navajo.Mais ces dernières années, elle a vu les attitudes changer. Comme elle, certains voisins ont commencé à blâmer l’immigration latino-américaine pour le chômage et le trafic de drogues qui minent ce coin pauvre.”Trump nettoie l’Amérique, c’est une bonne chose”, applaudit cette ex-employée d’une centrale électrique, ravie de la politique d’expulsions massives du président. “L’Amérique doit passer d’abord”, insiste-t-elle. “Nous les natifs, nous sommes Américains et nous devrions avoir les emplois en premier.”Dans cette région reculée, où la voiture est indispensable, l’inflation des dernières années fait encore grincer. Avec son mari Joe, Mme Mexican dépense 40 dollars d’essence par jour pour abreuver matin et soir leurs moutons, parqués dans un enclos à une quarantaine de kilomètres. Le couple aide aussi financièrement certains petits-enfants au chômage. “Parfois, nous n’avons plus assez pour faire les courses pour nous deux”, peste Mme Mexican, qui aimerait que le président “ralentisse” sur les droits de douane visant de nombreux produits importés. – “On se dispute” -A cheval sur l’Arizona, le Nouveau-Mexique et l’Utah, la Nation Navajo est la plus grande réserve amérindienne des Etats-Unis. Dans ce bastion démocrate depuis les années 1980, M. Trump a réalisé des percées surprenantes lors de la dernière présidentielle. Le milliardaire républicain a perdu avec 18,9 points de retard dans le comté d’Apache, contre 33,6 en 2020. Et il a gagné avec 17,1 points d’avance dans le comté de Navajo, doublant ainsi sa marge par rapport à l’élection précédente.De la Caroline du Nord au Montana, cette dynamique s’est confirmée dans tout le pays: l’électorat amérindien a globalement voté pour la gauche et sa candidate Kamala Harris, mais avec beaucoup moins d’enthousiasme que par le passé.Comme chez les Latino-Américains, le bulletin Trump a été plus choisi par les hommes que les femmes, selon les sondages.Dans sa maison sans électricité, Gilberta Cortes en sait quelque chose: son fils de 21 ans a voté pour le républicain.”On se dispute tout le temps à ce sujet”, raconte-t-elle. “Il parle de l’inflation, il dit que les cartels ruinent tout pour les Amérindiens.”A 42 ans, cette mère au foyer se sent méprisée par le président. Elle exècre ses moqueries envers les origines amérindiennes de la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, qu’il surnomme régulièrement “Pocahontas”.- “Beaucoup de racisme” -Les lois promulguées par le républicain lors de son premier mandat pour lutter contre la disparition de milliers de femmes amérindiennes chaque année l’ont laissée de marbre.”C’était juste du clientélisme pour obtenir nos voix”, balaie cette électrice de gauche.Et l’offensive anti-immigration du président l’inquiète. Plusieurs Navajos ont été interpellés ces derniers mois par la police de l’immigration à cause de leur couleur de peau, selon certains responsables de la réserve.”On voit beaucoup de racisme, je pense que c’est plus flagrant maintenant”, soupire-t-elle. “Lorsque je sors, j’ai l’impression de marcher sur des œufs.”Le climatoscepticisme de M. Trump la préoccupe également, elle qui interdit à ses enfants de jouer dehors l’été à cause des vagues de chaleur, de plus en plus intenses dans l’Ouest américain. “S’il fore du pétrole à tout va et coupe dans les agences environnementales, ça va empirer les choses sur le long terme”, craint-elle.Dans sa caravane, Elbert Yazzie croit que certains de ses amis regretteront bientôt leur choix. Car la “grande et belle loi” que le président vient de faire adopter prévoit une réduction drastique des aides sociales.  “Ils ont voté pour lui parce qu’ils pensaient qu’il y aurait plus d’emplois pour nous les Américains. Mais au lieu de ça, il coupe les aides alimentaires”, résume ce quinquagénaire au chômage. “Ca va toucher beaucoup de gens ici.”

“L’Amérique d’abord”: les Amérindiens de plus en plus séduits par Trump

Excédée par la hausse de l’essence, Nita Mexican a voté pour Donald Trump en novembre dernier. Un choix que cette Amérindienne Navajo revendique et qui se banalise de plus en plus chez les autochtones américains, longtemps acquis à la gauche.”Beaucoup de jeunes sont pour lui maintenant, y compris les amis de nos petits-enfants”, confie la retraitée à l’AFP.A 77 ans, cette républicaine de toujours a l’habitude d’être en minorité à Tuba City, petite ville isolée de l’Ouest américain, sur les plateaux désertiques de la Nation Navajo.Mais ces dernières années, elle a vu les attitudes changer. Comme elle, certains voisins ont commencé à blâmer l’immigration latino-américaine pour le chômage et le trafic de drogues qui minent ce coin pauvre.”Trump nettoie l’Amérique, c’est une bonne chose”, applaudit cette ex-employée d’une centrale électrique, ravie de la politique d’expulsions massives du président. “L’Amérique doit passer d’abord”, insiste-t-elle. “Nous les natifs, nous sommes Américains et nous devrions avoir les emplois en premier.”Dans cette région reculée, où la voiture est indispensable, l’inflation des dernières années fait encore grincer. Avec son mari Joe, Mme Mexican dépense 40 dollars d’essence par jour pour abreuver matin et soir leurs moutons, parqués dans un enclos à une quarantaine de kilomètres. Le couple aide aussi financièrement certains petits-enfants au chômage. “Parfois, nous n’avons plus assez pour faire les courses pour nous deux”, peste Mme Mexican, qui aimerait que le président “ralentisse” sur les droits de douane visant de nombreux produits importés. – “On se dispute” -A cheval sur l’Arizona, le Nouveau-Mexique et l’Utah, la Nation Navajo est la plus grande réserve amérindienne des Etats-Unis. Dans ce bastion démocrate depuis les années 1980, M. Trump a réalisé des percées surprenantes lors de la dernière présidentielle. Le milliardaire républicain a perdu avec 18,9 points de retard dans le comté d’Apache, contre 33,6 en 2020. Et il a gagné avec 17,1 points d’avance dans le comté de Navajo, doublant ainsi sa marge par rapport à l’élection précédente.De la Caroline du Nord au Montana, cette dynamique s’est confirmée dans tout le pays: l’électorat amérindien a globalement voté pour la gauche et sa candidate Kamala Harris, mais avec beaucoup moins d’enthousiasme que par le passé.Comme chez les Latino-Américains, le bulletin Trump a été plus choisi par les hommes que les femmes, selon les sondages.Dans sa maison sans électricité, Gilberta Cortes en sait quelque chose: son fils de 21 ans a voté pour le républicain.”On se dispute tout le temps à ce sujet”, raconte-t-elle. “Il parle de l’inflation, il dit que les cartels ruinent tout pour les Amérindiens.”A 42 ans, cette mère au foyer se sent méprisée par le président. Elle exècre ses moqueries envers les origines amérindiennes de la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, qu’il surnomme régulièrement “Pocahontas”.- “Beaucoup de racisme” -Les lois promulguées par le républicain lors de son premier mandat pour lutter contre la disparition de milliers de femmes amérindiennes chaque année l’ont laissée de marbre.”C’était juste du clientélisme pour obtenir nos voix”, balaie cette électrice de gauche.Et l’offensive anti-immigration du président l’inquiète. Plusieurs Navajos ont été interpellés ces derniers mois par la police de l’immigration à cause de leur couleur de peau, selon certains responsables de la réserve.”On voit beaucoup de racisme, je pense que c’est plus flagrant maintenant”, soupire-t-elle. “Lorsque je sors, j’ai l’impression de marcher sur des œufs.”Le climatoscepticisme de M. Trump la préoccupe également, elle qui interdit à ses enfants de jouer dehors l’été à cause des vagues de chaleur, de plus en plus intenses dans l’Ouest américain. “S’il fore du pétrole à tout va et coupe dans les agences environnementales, ça va empirer les choses sur le long terme”, craint-elle.Dans sa caravane, Elbert Yazzie croit que certains de ses amis regretteront bientôt leur choix. Car la “grande et belle loi” que le président vient de faire adopter prévoit une réduction drastique des aides sociales.  “Ils ont voté pour lui parce qu’ils pensaient qu’il y aurait plus d’emplois pour nous les Américains. Mais au lieu de ça, il coupe les aides alimentaires”, résume ce quinquagénaire au chômage. “Ca va toucher beaucoup de gens ici.”

Quand la recette de l’illibérale Hongrie inspire Donald Trump

A l’ambassade américaine de Budapest, l’ambiance a changé du tout au tout. “Plus de réprimandes publiques, plus de discours moralisateurs” contre l’illibéral dirigeant Viktor Orban, se félicite le nouvel émissaire nommé par Donald Trump.A couteaux tirés avec Joe Biden, la Hongrie, qui se veut le laboratoire mondial de l’extrême droite, est désormais devenue une source d’inspiration pour la Maison Blanche.Lors de la réception du 4 juillet, jour de fête nationale aux Etats-Unis, le chargé d’affaires Robert Palladino a vanté devant plusieurs ministres “l’alignement de deux nations attachées à la tradition et à l’identité”, imaginant une visite du président américain “dans un futur pas si lointain”.Pour le pays d’Europe centrale de seulement 9,5 millions d’habitants, ce serait un honneur rare. Et la reconnaissance de l’influence du Premier ministre hongrois dans la sphère MAGA (“Make America Great Again”).Autoproclamé “Trump avant Trump”, Viktor Orban a transformé la Hongrie en 15 ans au pouvoir, faisant taire les voix critiques et attaquant les plus faibles, selon ses détracteurs. Six mois tout juste après l’investiture de Donald Trump le 20 janvier 2025, des experts observent une approche similaire aux Etats-Unis.- Guerre culturelle – “La Hongrie est comme un musée à ciel ouvert, dont le dirigeant semble avoir prouvé qu’il était possible de ressusciter +le bon vieux temps+” en “institutionnalisant les idées illibérales”, explique à l’AFP Zsolt Enyedi, chercheur de la Central European University (CEU) basée à Vienne. Pour mener à bien cette révolution contre les valeurs de la démocratie libérale et ce qu’il qualifie de “virus du wokisme”, il s’en est pris aux “groupes vulnérables tels que les minorités sexuelles” ou les migrants.De la même manière, souligne l’expert, Donald Trump, qui a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, “expulse des personnes sans respecter les procédures légales”, et a lancé une offensive contre les programmes de diversité.Une bataille culturelle cruciale pour ses électeurs: “la plupart des Américains ne veulent pas que leurs jeunes enfants aient des cours à l’école sur les personnes transgenres”, avance l’intellectuel américain chrétien Rod Dreher, qui s’est installé à Budapest et promeut “le modèle hongrois” aux Etats-Unis. “Ou que des élèves blancs et asiatiques brillants ne puissent entrer à l’université car on favorise des minorités raciales”.Officiant au sein du Danube Institute, un groupe de réflexion proche du gouvernement, l’écrivain de 58 ans salue ce combat commun des deux dirigeants contre “la gauche idéologique”.Il cite en exemple l’affaire de l’université de Pennsylvanie, qui s’est engagée début juillet à ne plus accepter de sportives transgenres dans ses équipes féminines sous pression du milliardaire new-yorkais. “Dans le plus pur style Orban”, dit-il.- Contre-pouvoirs ciblés -“Nous n’aurions jamais obtenu cela d’un président républicain classique”, estimait-il récemment lors d’une table ronde. “Lorsque des institutions censées être neutres ont dérivé très à gauche de l’échiquier politique, il faut un homme fort comme Trump pour tenter de les ramener au centre”.Autre point commun, les attaques en règle contre les juges, médias, universités, ONG, et le droit international en général.Quand le responsable hongrois qualifie ces contre-pouvoirs de “punaises”, n’hésitant à les dénigrer, les mettre sous coupe ou même les chasser du sol hongrois, l’administration Trump menace de couper les subventions des prestigieuses universités de Harvard et Columbia, fustige les juges fédéraux osant suspendre ses décisions et mène une guerre ouverte aux grands médias.En bloquant l’accès à certains journalistes pour les remplacer par des organes confidentiels acquis à sa cause, “Trump ressemble beaucoup à Orban”, estime Zsolt Enyedi, “tous deux disant clairement être mus par un esprit de vengeance”.Dans ce contexte tendu, la chaîne CBS a annoncé jeudi l’annulation de l’emblématique émission “Late Show” après des critiques de son humoriste visant le président américain.Mais les voix dissidentes restent beaucoup plus fortes aux Etats-Unis, comme le montrent les divisions dans le camp républicain concernant le dossier Epstein, du nom de ce financier américain mort avant d’être jugé pour exploitation sexuelle de mineures.Et il ne faut pas surestimer le rôle idéologique du Premier ministre hongrois, qui s’est avant tout “inspiré” du président russe Vladimir Poutine dans sa croisade illibérale, rappelle l’analyste alors que Viktor Orban n’a toujours pas été reçu cette année à la Maison Blanche.

Quand la recette de l’illibérale Hongrie inspire Donald Trump

A l’ambassade américaine de Budapest, l’ambiance a changé du tout au tout. “Plus de réprimandes publiques, plus de discours moralisateurs” contre l’illibéral dirigeant Viktor Orban, se félicite le nouvel émissaire nommé par Donald Trump.A couteaux tirés avec Joe Biden, la Hongrie, qui se veut le laboratoire mondial de l’extrême droite, est désormais devenue une source d’inspiration pour la Maison Blanche.Lors de la réception du 4 juillet, jour de fête nationale aux Etats-Unis, le chargé d’affaires Robert Palladino a vanté devant plusieurs ministres “l’alignement de deux nations attachées à la tradition et à l’identité”, imaginant une visite du président américain “dans un futur pas si lointain”.Pour le pays d’Europe centrale de seulement 9,5 millions d’habitants, ce serait un honneur rare. Et la reconnaissance de l’influence du Premier ministre hongrois dans la sphère MAGA (“Make America Great Again”).Autoproclamé “Trump avant Trump”, Viktor Orban a transformé la Hongrie en 15 ans au pouvoir, faisant taire les voix critiques et attaquant les plus faibles, selon ses détracteurs. Six mois tout juste après l’investiture de Donald Trump le 20 janvier 2025, des experts observent une approche similaire aux Etats-Unis.- Guerre culturelle – “La Hongrie est comme un musée à ciel ouvert, dont le dirigeant semble avoir prouvé qu’il était possible de ressusciter +le bon vieux temps+” en “institutionnalisant les idées illibérales”, explique à l’AFP Zsolt Enyedi, chercheur de la Central European University (CEU) basée à Vienne. Pour mener à bien cette révolution contre les valeurs de la démocratie libérale et ce qu’il qualifie de “virus du wokisme”, il s’en est pris aux “groupes vulnérables tels que les minorités sexuelles” ou les migrants.De la même manière, souligne l’expert, Donald Trump, qui a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, “expulse des personnes sans respecter les procédures légales”, et a lancé une offensive contre les programmes de diversité.Une bataille culturelle cruciale pour ses électeurs: “la plupart des Américains ne veulent pas que leurs jeunes enfants aient des cours à l’école sur les personnes transgenres”, avance l’intellectuel américain chrétien Rod Dreher, qui s’est installé à Budapest et promeut “le modèle hongrois” aux Etats-Unis. “Ou que des élèves blancs et asiatiques brillants ne puissent entrer à l’université car on favorise des minorités raciales”.Officiant au sein du Danube Institute, un groupe de réflexion proche du gouvernement, l’écrivain de 58 ans salue ce combat commun des deux dirigeants contre “la gauche idéologique”.Il cite en exemple l’affaire de l’université de Pennsylvanie, qui s’est engagée début juillet à ne plus accepter de sportives transgenres dans ses équipes féminines sous pression du milliardaire new-yorkais. “Dans le plus pur style Orban”, dit-il.- Contre-pouvoirs ciblés -“Nous n’aurions jamais obtenu cela d’un président républicain classique”, estimait-il récemment lors d’une table ronde. “Lorsque des institutions censées être neutres ont dérivé très à gauche de l’échiquier politique, il faut un homme fort comme Trump pour tenter de les ramener au centre”.Autre point commun, les attaques en règle contre les juges, médias, universités, ONG, et le droit international en général.Quand le responsable hongrois qualifie ces contre-pouvoirs de “punaises”, n’hésitant à les dénigrer, les mettre sous coupe ou même les chasser du sol hongrois, l’administration Trump menace de couper les subventions des prestigieuses universités de Harvard et Columbia, fustige les juges fédéraux osant suspendre ses décisions et mène une guerre ouverte aux grands médias.En bloquant l’accès à certains journalistes pour les remplacer par des organes confidentiels acquis à sa cause, “Trump ressemble beaucoup à Orban”, estime Zsolt Enyedi, “tous deux disant clairement être mus par un esprit de vengeance”.Dans ce contexte tendu, la chaîne CBS a annoncé jeudi l’annulation de l’emblématique émission “Late Show” après des critiques de son humoriste visant le président américain.Mais les voix dissidentes restent beaucoup plus fortes aux Etats-Unis, comme le montrent les divisions dans le camp républicain concernant le dossier Epstein, du nom de ce financier américain mort avant d’être jugé pour exploitation sexuelle de mineures.Et il ne faut pas surestimer le rôle idéologique du Premier ministre hongrois, qui s’est avant tout “inspiré” du président russe Vladimir Poutine dans sa croisade illibérale, rappelle l’analyste alors que Viktor Orban n’a toujours pas été reçu cette année à la Maison Blanche.

Naufrage dans la baie d’Halong: au moins 35 morts et quatre disparus

Les secouristes vietnamiens recherchent dimanche quatre disparus au lendemain du naufrage d’un bateau touristique qui a fait au moins 35 morts dans la baie d’Halong, l’une des destinations les plus prisées du pays.Le Wonder Sea, avec à son bord 46 passagers et trois membres d’équipage, a chaviré en raison de soudaines et fortes pluies samedi après-midi, alors qu’il visitait ce site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, selon un rapport de police consulté par l’AFP.Les médias d’Etat avaient fait état auparavant de 53 personnes à bord et 37 morts, des chiffres ensuite revus à la baisse dans ce rapport de la police.Selon cette source, 35 dépouilles ont été repéchées et 10 personnes secourues, tandis que quatre personnes restent portées disparues.- Grêlons “gros comme des orteils” -“Le ciel s’est assombri versg Hung, un habitant de la baie d’Halong. “Il y a eu des grêlons gros comme des orteils, accompagnés de pluies torrentielles, d’orages et d’éclair”. 14 heures”, a déclaré à l’AFP Tran TronSelon le média VNExpress, le bateau transportait essentiellement des familles en visite depuis la capitale Hanoï, avec de nombreux enfants.”J’ai pris une grande respiration, nagé à travers un passage, plongé puis suis remonté. J’ai même crié à l’aide et j’ai été tiré vers un bateau par des soldats à bord”, a raconté un enfant rescapé, âgé de 10 ans, au média d’État VietnamNet.Au principal funérarium de la ville de Ha Long, des journalistes de l’AFP ont vu des corps enveloppés dans du tissu rouge transportées sur des brancards, tandis que des proches pleuraient devant une douzaine de cercueils.Un homme de 68 ans, qui a demandé à ne pas être nommé, a raconté s’être précipité sur les lieux à 3 heures du matin pour découvrir que ses proches, une famille de quatre personnes, dont deux garçons, étaient morts dans le naufrage.”Nous avons tous été choqués”, a-t-il confié à l’AFP en pleurant. “C’était un accident très soudain. Ils emmenaient juste les enfants dans la baie pour les vacances d’été et cela s’est horriblement terminé”.Les autorités “enquêteront et clarifieront la cause de l’incident et traiteront avec rigueur” cet accident, a indiqué un communiqué publié sur le site web du gouvernement.La Baie d’Halong, visitée par des millions de personnes chaque année, est l’une des destinations touristiques les plus populaires du Vietnam, réputée pour ses eaux bleu-vert et ses îles calcaires ornées de forêts tropicales.En 2024, 30 navires ont coulé dans la province côtière de Quang Ninh, le long de la Baie d’Halong, après avoir été atteints par le typhon Yagi.