Climat: bataille politique sur le calendrier du prochain rapport du Giec

Le Giec, les experts climatiques mandatés par l’ONU, se réunit à partir de lundi en Chine, pour faire adopter, par les représentants des pays du monde, le calendrier et le contenu de ses travaux scientifiques, derrière lesquels se joue un véritable bras de fer géopolitique.Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), créé en 1988 pour informer les décideurs politiques, vient d’entamer le 7e cycle de ses travaux.Celui-ci doit déboucher d’ici 2029 sur un grand rapport de référence, composé de volumineuses évaluations intermédiaires et de rapports thématiques.A quel rythme et pour quel contenu? C’est ce que doivent décider les pays lors de cette réunion qui se tient jusqu’au 28 février à Hangzhou, dans un contexte marqué par les deux années les plus chaudes jamais enregistrées.Le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris, annoncé par Donald Trump dès son investiture et qui sera effectif d’ici janvier 2026, planera également sur les discussions, alors que des informations de presse ont annoncé qu’il pourrait ne pas y avoir de délégation américaine lors des débats à Hangzhou. Ces informations n’ont pas été officiellement confirmées ni démenties.L’enjeu est de savoir si les trois parties principales du rapport final – couvrant la science physique, les impacts climatiques et les solutions pour réduire les niveaux de gaz à effet de serre – peuvent être produites assez rapidement pour servir de base scientifique au “bilan mondial” de l’ONU Climat en 2028. Ce bilan, établi tous les cinq ans pour analyser les efforts de l’humanité pour respecter l’accord de Paris, est un document clé des négociations climatiques annuelles.L’objectif de limiter la hausse des températures à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels “est toujours mathématiquement possible, mais (…) le temps ne joue pas en notre faveur”, a averti Inger Andersen, responsable du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), en ouvrant les discussions lundi, appelant à des “résultats ambitieux”.- “Crédibilité et intégrité” -Le premier bilan, en 2023, dressait un constat sévère du retard pris pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, censées baisser de 43% entre 2019 et 2030 mais pas encore en déclin.En réponse, la COP28 de Dubaï fin 2023 s’était conclue par un engagement sans précédent à une “transition” vers la sortie des énergies fossiles, malgré d’importantes concessions à l’industrie et aux pays producteurs. De nombreux pays riches et les nations en développement les plus exposées, notamment les petits Etats insulaires, sont favorables à un calendrier accéléré mais se heurtent aux objections de certains producteurs de pétrole ou grands pollueurs dont les émissions augmentent, comme l’Inde et la Chine.Pour la Coalition pour la haute ambition, qui regroupe des pays européens et des pays climatiquement vulnérables, fonder le “bilan mondial” de 2028 sur de solides données scientifiques actualisées constitue un élément crucial du respect de l’accord de Paris de 2015.Selon sa déclaration publiée samedi, la rupture de ce lien “compromettrait la crédibilité et l’intégrité” de cet accord.Mais la Chine, l’Arabie saoudite, la Russie et l’Inde font partie des pays qui jugent le calendrier proposé trop précipité, selon le compte-rendu des sessions précédentes établi par l’Institut international du développement durable.- Contexte géopolitique -Des observateurs craignent que la session en Chine soit la dernière chance de trouver un accord.”Je pense que la raison pour laquelle les discussions ont été si acharnées est la situation actuelle: la pression géopolitique, la charge financière des impacts du changement climatique et de la transition vers l’abandon des énergies fossiles “, a déclaré une source proche des discussions.Selon la dernière synthèse du Giec, début 2023, le monde est en route pour franchir au début des années 2030 le seuil de réchauffement à long terme de 1,5°C.Mais des études récentes suggèrent que cette étape pourrait être franchie avant la fin de cette décennie.Le 7e cycle du Giec prévoit aussi des publications thématiques. Un rapport prévu pour 2027, très attendu, portera sur “le changement climatique et les villes”, où vit plus de la moitié de l’humanité. Le Giec doit aussi produire un document inédit sur les méthodes, balbutiantes et critiquées, de captage et stockage du CO2. Et une méthodologie pour mieux évaluer les émissions et l’impact des polluants à courte durée de vie (méthane, oxyde d’azote et particules), moins bien maîtrisés que le CO2 alors qu’ils jouent un rôle majeur dans le réchauffement.

Climat: bataille politique sur le calendrier du prochain rapport du Giec

Le Giec, les experts climatiques mandatés par l’ONU, se réunit à partir de lundi en Chine, pour faire adopter, par les représentants des pays du monde, le calendrier et le contenu de ses travaux scientifiques, derrière lesquels se joue un véritable bras de fer géopolitique.Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), créé en 1988 pour informer les décideurs politiques, vient d’entamer le 7e cycle de ses travaux.Celui-ci doit déboucher d’ici 2029 sur un grand rapport de référence, composé de volumineuses évaluations intermédiaires et de rapports thématiques.A quel rythme et pour quel contenu? C’est ce que doivent décider les pays lors de cette réunion qui se tient jusqu’au 28 février à Hangzhou, dans un contexte marqué par les deux années les plus chaudes jamais enregistrées.Le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris, annoncé par Donald Trump dès son investiture et qui sera effectif d’ici janvier 2026, planera également sur les discussions, alors que des informations de presse ont annoncé qu’il pourrait ne pas y avoir de délégation américaine lors des débats à Hangzhou. Ces informations n’ont pas été officiellement confirmées ni démenties.L’enjeu est de savoir si les trois parties principales du rapport final – couvrant la science physique, les impacts climatiques et les solutions pour réduire les niveaux de gaz à effet de serre – peuvent être produites assez rapidement pour servir de base scientifique au “bilan mondial” de l’ONU Climat en 2028. Ce bilan, établi tous les cinq ans pour analyser les efforts de l’humanité pour respecter l’accord de Paris, est un document clé des négociations climatiques annuelles.L’objectif de limiter la hausse des températures à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels “est toujours mathématiquement possible, mais (…) le temps ne joue pas en notre faveur”, a averti Inger Andersen, responsable du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), en ouvrant les discussions lundi, appelant à des “résultats ambitieux”.- “Crédibilité et intégrité” -Le premier bilan, en 2023, dressait un constat sévère du retard pris pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, censées baisser de 43% entre 2019 et 2030 mais pas encore en déclin.En réponse, la COP28 de Dubaï fin 2023 s’était conclue par un engagement sans précédent à une “transition” vers la sortie des énergies fossiles, malgré d’importantes concessions à l’industrie et aux pays producteurs. De nombreux pays riches et les nations en développement les plus exposées, notamment les petits Etats insulaires, sont favorables à un calendrier accéléré mais se heurtent aux objections de certains producteurs de pétrole ou grands pollueurs dont les émissions augmentent, comme l’Inde et la Chine.Pour la Coalition pour la haute ambition, qui regroupe des pays européens et des pays climatiquement vulnérables, fonder le “bilan mondial” de 2028 sur de solides données scientifiques actualisées constitue un élément crucial du respect de l’accord de Paris de 2015.Selon sa déclaration publiée samedi, la rupture de ce lien “compromettrait la crédibilité et l’intégrité” de cet accord.Mais la Chine, l’Arabie saoudite, la Russie et l’Inde font partie des pays qui jugent le calendrier proposé trop précipité, selon le compte-rendu des sessions précédentes établi par l’Institut international du développement durable.- Contexte géopolitique -Des observateurs craignent que la session en Chine soit la dernière chance de trouver un accord.”Je pense que la raison pour laquelle les discussions ont été si acharnées est la situation actuelle: la pression géopolitique, la charge financière des impacts du changement climatique et de la transition vers l’abandon des énergies fossiles “, a déclaré une source proche des discussions.Selon la dernière synthèse du Giec, début 2023, le monde est en route pour franchir au début des années 2030 le seuil de réchauffement à long terme de 1,5°C.Mais des études récentes suggèrent que cette étape pourrait être franchie avant la fin de cette décennie.Le 7e cycle du Giec prévoit aussi des publications thématiques. Un rapport prévu pour 2027, très attendu, portera sur “le changement climatique et les villes”, où vit plus de la moitié de l’humanité. Le Giec doit aussi produire un document inédit sur les méthodes, balbutiantes et critiquées, de captage et stockage du CO2. Et une méthodologie pour mieux évaluer les émissions et l’impact des polluants à courte durée de vie (méthane, oxyde d’azote et particules), moins bien maîtrisés que le CO2 alors qu’ils jouent un rôle majeur dans le réchauffement.

En Chine, l’atelier du monde secoué par les taxes de Trump

Dans le coeur industriel de la Chine, le patron Andy Xiao s’inquiète pour son usine, déjà sous pression des nouveaux droits de douane imposés par Donald Trump.Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, le président américain a pris pour cible de nombreux pays, alliés comme rivaux, en imposant notamment des taxes supplémentaires de 10% sur les produits importés de Chine.Cette mesure pourrait avoir des répercussions sur les échanges commerciaux sino-américains à hauteur de centaines de milliards d’euros. Voire plus si Donald Trump met à exécution sa menace d’imposer des droits de douane encore plus élevés.Pour Andy Xiao, ces taxes ont déjà “un impact majeur”.Son entreprise, située dans la ville de Dongguan (sud), produit du cuir synthétique pour des fabricants de chaussures, dont beaucoup envoient leurs produits aux Etats-Unis.Ce modèle économique le rend vulnérable aux baisses des exportations. Une possibilité plus que jamais d’actualité avec un Donald Trump qui cherche à bouleverser les règles du commerce international.”Cela met beaucoup de pression sur nous en Chine. Les usines sont aussi sous pression”, déclare à l’AFP Andy Xiao.”On est évidemment inquiets” d’éventuelles nouvelles hausses de taxes, “mais cela relève de la politique nationale” des Etats-Unis et “on ne peut rien y faire”, affirme-t-il.De nombreux fournisseurs chinois de Dongguan, où sont établis beaucoup d’exportateurs de vêtements, ont délocalisé leur production en Asie du Sud-Est ces dernières années, afin de réduire leurs coûts et de contourner les droits de douane sur le “fabriqué en Chine”.Mais Andy Xiao ne l’a pas fait, refroidi par les difficultés de certaines entreprises ayant franchi le pas, comme des retards de paiement.- Shein et Temu -A quelques kilomètres de là, dans une zone industrielle de Canton, la capitale provinciale, des ouvriers affairés sur leurs machines à coudre produisent des vêtements destinés notamment aux acheteurs américains en quête de bonnes affaires sur internet.Ces ateliers font partie des milliers ayant vu leur nombre de commandes exploser ces dernières années en approvisionnant les plateformes de commerce en ligne ultra-réactives comme Shein et Temu, qui ont conquis le marché américain.Ces entreprises ont notamment bâti leur succès sur le fait que les colis d’une valeur inférieure ou égale à 800 dollars peuvent entrer aux Etats-Unis sans être frappés de droits de douane.Ils sont actuellement dans le collimateur de Donald Trump, qui veut également imposer des droits de douane supplémentaires de 10% à ces produits.Les importations se poursuivent toutefois pour l’instant comme d’habitude, le temps que les autorités américaines mettent en place les mesures logistiques nécessaires pour taxer cet afflux de marchandises.Responsable de la production dans une usine qui fournit la plateforme Shein, M. Zhu se dit d’ailleurs “relativement optimiste” quant aux débouchés de son entreprise.”Les Etats-Unis ne vont certainement pas produire leurs propres vêtements” sur le sol américain, souligne-t-il. “Ils sont habitués à dépendre de la production en Asie du Sud-Est et en Chine (…) Donc les perspectives d’avenir pour le secteur du textile restent plutôt bonnes”.- “Trouver une solution” -La Chine a exprimé sa “ferme opposition” à la salve de droits de douane imposés par Donald Trump, répliquant avec des taxes contre certaines importations venues des Etats-Unis et avertissant qu’elle prendrait d’autres dispositions pour protéger ses intérêts économiques.Le géant asiatique est déjà confronté à une économie en perte de vitesse, en proie à une crise immobilière, une consommation des ménages toujours atone et un taux de chômage élevé chez les jeunes.Or, les usines du sud du pays, tournées vers l’export, donnent des emplois à des millions de personnes.Les ouvriers d’une zone surnommée “la ville Shein” relativisent toutefois la répercussion des droits de douane américains pour le moment.”La production bat son plein, donc on se concentre là-dessus”, résume M. Peng, un collègue de M. Zhu.Les tensions commerciales Pékin-Washington n’inspirent pas non plus de véritable inquiétude à M. Zhong, un responsable d’usine textile dans la ville voisine de Zhongshan.”Je pense que notre gouvernement saura répondre et trouver une solution”, déclare-t-il à l’AFP, avant de reprendre son poste aux côtés de centaines de collègues.

En Chine, l’atelier du monde secoué par les taxes de Trump

Dans le coeur industriel de la Chine, le patron Andy Xiao s’inquiète pour son usine, déjà sous pression des nouveaux droits de douane imposés par Donald Trump.Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, le président américain a pris pour cible de nombreux pays, alliés comme rivaux, en imposant notamment des taxes supplémentaires de 10% sur les produits importés de Chine.Cette mesure pourrait avoir des répercussions sur les échanges commerciaux sino-américains à hauteur de centaines de milliards d’euros. Voire plus si Donald Trump met à exécution sa menace d’imposer des droits de douane encore plus élevés.Pour Andy Xiao, ces taxes ont déjà “un impact majeur”.Son entreprise, située dans la ville de Dongguan (sud), produit du cuir synthétique pour des fabricants de chaussures, dont beaucoup envoient leurs produits aux Etats-Unis.Ce modèle économique le rend vulnérable aux baisses des exportations. Une possibilité plus que jamais d’actualité avec un Donald Trump qui cherche à bouleverser les règles du commerce international.”Cela met beaucoup de pression sur nous en Chine. Les usines sont aussi sous pression”, déclare à l’AFP Andy Xiao.”On est évidemment inquiets” d’éventuelles nouvelles hausses de taxes, “mais cela relève de la politique nationale” des Etats-Unis et “on ne peut rien y faire”, affirme-t-il.De nombreux fournisseurs chinois de Dongguan, où sont établis beaucoup d’exportateurs de vêtements, ont délocalisé leur production en Asie du Sud-Est ces dernières années, afin de réduire leurs coûts et de contourner les droits de douane sur le “fabriqué en Chine”.Mais Andy Xiao ne l’a pas fait, refroidi par les difficultés de certaines entreprises ayant franchi le pas, comme des retards de paiement.- Shein et Temu -A quelques kilomètres de là, dans une zone industrielle de Canton, la capitale provinciale, des ouvriers affairés sur leurs machines à coudre produisent des vêtements destinés notamment aux acheteurs américains en quête de bonnes affaires sur internet.Ces ateliers font partie des milliers ayant vu leur nombre de commandes exploser ces dernières années en approvisionnant les plateformes de commerce en ligne ultra-réactives comme Shein et Temu, qui ont conquis le marché américain.Ces entreprises ont notamment bâti leur succès sur le fait que les colis d’une valeur inférieure ou égale à 800 dollars peuvent entrer aux Etats-Unis sans être frappés de droits de douane.Ils sont actuellement dans le collimateur de Donald Trump, qui veut également imposer des droits de douane supplémentaires de 10% à ces produits.Les importations se poursuivent toutefois pour l’instant comme d’habitude, le temps que les autorités américaines mettent en place les mesures logistiques nécessaires pour taxer cet afflux de marchandises.Responsable de la production dans une usine qui fournit la plateforme Shein, M. Zhu se dit d’ailleurs “relativement optimiste” quant aux débouchés de son entreprise.”Les Etats-Unis ne vont certainement pas produire leurs propres vêtements” sur le sol américain, souligne-t-il. “Ils sont habitués à dépendre de la production en Asie du Sud-Est et en Chine (…) Donc les perspectives d’avenir pour le secteur du textile restent plutôt bonnes”.- “Trouver une solution” -La Chine a exprimé sa “ferme opposition” à la salve de droits de douane imposés par Donald Trump, répliquant avec des taxes contre certaines importations venues des Etats-Unis et avertissant qu’elle prendrait d’autres dispositions pour protéger ses intérêts économiques.Le géant asiatique est déjà confronté à une économie en perte de vitesse, en proie à une crise immobilière, une consommation des ménages toujours atone et un taux de chômage élevé chez les jeunes.Or, les usines du sud du pays, tournées vers l’export, donnent des emplois à des millions de personnes.Les ouvriers d’une zone surnommée “la ville Shein” relativisent toutefois la répercussion des droits de douane américains pour le moment.”La production bat son plein, donc on se concentre là-dessus”, résume M. Peng, un collègue de M. Zhu.Les tensions commerciales Pékin-Washington n’inspirent pas non plus de véritable inquiétude à M. Zhong, un responsable d’usine textile dans la ville voisine de Zhongshan.”Je pense que notre gouvernement saura répondre et trouver une solution”, déclare-t-il à l’AFP, avant de reprendre son poste aux côtés de centaines de collègues.

Au Salon de l’agriculture, Bayrou reconnaît que “tous les problèmes ne sont pas résolus”

Après le vote de la loi d’orientation agricole, “tous les problèmes ne sont pas résolus”, a reconnu lundi François Bayrou en visite au Salon de l’agriculture, saluant toutefois “un climat très positif” avec les syndicats agricoles.”On a un climat très positif, même si tous les problèmes ne sont pas résolus, on en est loin”, a déclaré le Premier ministre après une réunion matinale avec les quatre principales organisations du secteur (FNSEA, Jeunes agriculteurs, Coordination rurale, Confédération paysanne).Ces syndicats “reconnaissent les très grands efforts et les décisions qui ont été prises, notamment avec le vote de cette grande loi d’orientation qu’on a réussi à faire adopter” la semaine dernière, a souligné M. Bayrou.”On a réussi à construire les bases de ce qu’ils considèrent comme nécessaire pour reprendre la marche en avant”, a-t-il ajouté, mais il reste encore “à résoudre les problèmes des prix, du revenu, qui est le problème le plus important”, ainsi que “les questions de l’eau, qui sont aussi essentielles”.La rencontre avec les syndicats a aussi été l’occasion d’évoquer les “propositions de loi qui vont être examinées”, en particulier celle votée fin janvier au Sénat afin notamment de lever l’interdiction de certains pesticides néonicotinoïdes, sur lequel “on a un équilibre à mon sens possible à trouver”, a estimé le Premier ministre.Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a lui aussi trouvé que “ça s’est bien passé” avec le chef du gouvernement, qui a “redit sa volonté de simplifier la vie des agriculteurs” et même promis “quelque chose de révolutionnaire” sans plus de détail.Du côté de la Coordination rurale, la vice-présidente Amélie Rebière a considéré que “parler de souveraineté, c’est bien, mais reste à voir concrètement comment on la rétablit”, et espéré que M. Bayrou et sa ministre de l’Agriculture Annie Genevard “ont pris la mesure de la situation”.A l’inverse, la Confédération paysanne s’est dite “extrêmement choquée par les propos du gouvernement sur la souveraineté alimentaire”, sa porte-parole Laurence Marandola jugeant “irresponsable d’appeler à +produire plus+ pour exporter plus en faisant fi de la capacité à produire, de la question des limites et du partage des ressources”.

Au Salon de l’agriculture, Bayrou reconnaît que “tous les problèmes ne sont pas résolus”

Après le vote de la loi d’orientation agricole, “tous les problèmes ne sont pas résolus”, a reconnu lundi François Bayrou en visite au Salon de l’agriculture, saluant toutefois “un climat très positif” avec les syndicats agricoles.”On a un climat très positif, même si tous les problèmes ne sont pas résolus, on en est loin”, a déclaré le Premier ministre après une réunion matinale avec les quatre principales organisations du secteur (FNSEA, Jeunes agriculteurs, Coordination rurale, Confédération paysanne).Ces syndicats “reconnaissent les très grands efforts et les décisions qui ont été prises, notamment avec le vote de cette grande loi d’orientation qu’on a réussi à faire adopter” la semaine dernière, a souligné M. Bayrou.”On a réussi à construire les bases de ce qu’ils considèrent comme nécessaire pour reprendre la marche en avant”, a-t-il ajouté, mais il reste encore “à résoudre les problèmes des prix, du revenu, qui est le problème le plus important”, ainsi que “les questions de l’eau, qui sont aussi essentielles”.La rencontre avec les syndicats a aussi été l’occasion d’évoquer les “propositions de loi qui vont être examinées”, en particulier celle votée fin janvier au Sénat afin notamment de lever l’interdiction de certains pesticides néonicotinoïdes, sur lequel “on a un équilibre à mon sens possible à trouver”, a estimé le Premier ministre.Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a lui aussi trouvé que “ça s’est bien passé” avec le chef du gouvernement, qui a “redit sa volonté de simplifier la vie des agriculteurs” et même promis “quelque chose de révolutionnaire” sans plus de détail.Du côté de la Coordination rurale, la vice-présidente Amélie Rebière a considéré que “parler de souveraineté, c’est bien, mais reste à voir concrètement comment on la rétablit”, et espéré que M. Bayrou et sa ministre de l’Agriculture Annie Genevard “ont pris la mesure de la situation”.A l’inverse, la Confédération paysanne s’est dite “extrêmement choquée par les propos du gouvernement sur la souveraineté alimentaire”, sa porte-parole Laurence Marandola jugeant “irresponsable d’appeler à +produire plus+ pour exporter plus en faisant fi de la capacité à produire, de la question des limites et du partage des ressources”.

Pédocriminalité: l’ex-chirurgien Joël Le Scouarnec face à 299 victimes à Vannes

C’est l’une des plus grandes affaires de pédocriminalité jamais jugées en France: le procès de Joël Le Scouarnec, ex-chirurgien accusé de violences sexuelles sur près de 300 jeunes patients dans une douzaine d’hôpitaux, doit s’ouvrir lundi en début d’après-midi à Vannes.Avocats et parties civiles commençaient à arriver en fin de matinée, selon des journalistes de l’AFP sur place. Une banderole proclamant “Médecins agresseurs, violeurs : Ordre des médecins complice”, a été déployée devant le tribunal.Les victimes “n’attendent rien de M. Le Scouarnec”, a expliqué à la presse Me Marie Grimaud, avocate de 39 parties civiles, peu avant l’ouverture du procès. “La culpabilité ne va pas faire débat, la peine ne fera pas débat”. En revanche “ils attendent de retrouver un peu de dignité, d’humanité et surtout de la considération de la part de la justice, parce que jusqu’à aujourd’hui, la violence judiciaire a été extrêmement importante”, a-t-elle ajouté. L’avocate a regretté que l’organisation du procès prévoie que les victimes soient reléguées dans une salle séparée. Elles ne seront présentes dans la salle d’audience que lorsqu’elles seront entendues par la cour, les unes après les autres.”On n’aura pas ce soutien émotionnel comme dans les autres procès avec les autres victimes présentes dans la salle”, a-t-elle expliqué.”Cette audition, ce sera la première fois que les victimes le verront physiquement, auront son timbre  de voix, son regard (…) autant d’éléments susceptibles de les mettre en difficulté”, selon elle. “Les parties civiles se sont toutes mises d’accord pour qu’il n’y ait pas de huis clos et finalement les conditions matérielles reviennent un peu à un huis clos pour M. Le Scouarnec”.La plupart des 299 victimes étaient mineures au moment des faits, 256 avaient moins de 15 ans, et elles étaient souvent endormies ou en phase de réveil. Ce procès hors norme, prévu pour durer près de quatre mois, doit s’ouvrir à 13h00 devant la cour criminelle du Morbihan.L’audience de lundi sera principalement occupée par des aspects techniques du procès. La journée de mardi, consacrée à la personnalité de l’accusé, sera un moment fort avec les témoignages de ses trois fils et de son ex-épouse.Cette dernière affirme ne jamais avoir eu le moindre soupçon sur la pédocriminalité de son mari, malgré des écrits de ce dernier laissant penser le contraire, et une première condamnation du chirurgien pour détention d’images pédopornographiques en 2005, déjà à Vannes.”J’ai revu ce matin des victimes qui sont des amis, et nous avons pleuré ensemble. C’était à la fois beau et douloureux”, a témoigné à l’AFP l’une des victimes de l’ancien médecin, Amélie Lévêque, 42 ans, partie civile, à quelques heures de l’ouverture.”J’ai peur de le voir (Le Scouarnec, NDLR) même si j’attends ce moment depuis longtemps”, a-t-elle ajouté.- “Pédophile” revendiqué -Joël Le Scouarnec, aujourd’hui âgé de 74 ans, a “reconnu son implication” dans la majorité des faits de viols aggravés et agressions sexuelles aggravées pour lesquels il sera jugé.Déjà condamné en 2020 à Saintes (Charente-Maritime) à 15 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux nièces, l’ancien médecin est désormais jugé pour des actes perpétrés entre 1989 et 2014 dans des hôpitaux de l’ouest de la France.Les enquêteurs ont retrouvé la trace de ses victimes – des patients âgés en moyenne de 11 ans au moment des faits – en décortiquant ses journaux intimes, découverts lors d’une perquisition à son domicile en 2017, après que sa voisine de 6 ans l’a dénoncé auprès de ses parents pour viol.Ses écrits, très détaillés, indiquaient le nom, l’âge et l’adresse de ses victimes ainsi que les violences infligées, souvent sous couvert de geste médical.Nombre de victimes ont été confrontées à une amnésie traumatique, effaçant partiellement ou entièrement le souvenir du médecin.Au total, Joël Le Scouarnec, qui se revendique “pédophile” depuis des décennies, sera jugé pour 111 viols et 189 agressions sexuelles, aggravés par le fait qu’il abusait de sa fonction de médecin. Il encourt une peine maximale de 20 ans de réclusion.Présidée par la juge Aude Buresi, la cour criminelle du Morbihan suivra l’ordre chronologique des violences sexuelles reprochées à M. Le Scouarnec, selon le calendrier transmis à la presse.Seront d’abord auditionnées les victimes de la clinique de Loches, en Indre-et-Loire (5-7 mars), puis celles de la clinique du Sacré-Coeur à Vannes (10 mars-17 avril) et de Quimperlé, dans le Finistère (22-30 avril).Les patients d’autres hôpitaux où a exercé le praticien – Ancenis, Lorient, Jonzac, et autres cliniques où il a effectué de courts remplacements – seront entendus du 5 au 16 mai.Une quarantaine de parties civiles ont déjà fait valoir leur droit au huis clos, et d’autres peuvent encore le faire tout au long de l’audience.Le médecin avait exercé onze ans encore, poursuivant ses violences sexuelles présumées sur les enfants qu’il opérait.Les plaidoiries des 63 avocats des parties civiles sont programmées du 22 au 28 mai et les réquisitions le 2 juin.Les avocats de la défense plaideront le lendemain, avant que la cour ne se retire pour délibérer durant trois jours à partir du 4 juin. Si ce calendrier millimétré est tenu, le verdict est attendu le 6 juin.