Art rupestre: des Aborigènes à l’Unesco pour défendre un site majeur
Venus de la péninsule de Burrup, dans le nord-ouest australien, jusqu’au siège de l’Unesco à Paris, des Aborigènes australiens militent pour la protection d’un site d’art rupestre majeur, nouvelle étape d’un feuilleton qui les oppose à des géants miniers mais aussi à leur gouvernement.Trois membres du peuple Mardudhunera ont parcouru des milliers de kilomètres pour s’entretenir cette semaine avec des délégués du monde entier à Paris, réunis pour la 47e session du Comité du patrimoine mondial, qui doit déterminer quels sites seront ajoutés à la liste protégée.Parmi ceux examinés cette semaine figure celui de Murujuga, zone reculée qui abrite, selon les estimations, environ un million de pétroglyphes, des gravures qui pourraient dater de 50.000 ans, en faisant l’un des plus importants sites d’art rupestre au monde. Raelene Cooper, l’une des gardiennes traditionnelles de Murujuga, lutte depuis des années pour protéger ce haut lieu de la culture aborigène, menacé directement par l’exploitation minière. “Regardez”, s’inquiète-t-elle en montrant des vidéos de sa région, où émergent des installations industrielles massives au milieu de la terre rouge. “Vous voyez l’ampleur de ce chantier ?””Nos ancêtres nous ont laissé ces gravures pour que nous maintenions notre culture à travers ces sites sacrés. Là, à cet endroit, j’emmenais les anciens régulièrement”, détaille son fils, Mark Clifton, en pointant du doigt sur une photo une zone désormais recouverte de constructions industrielles. La région du Pilbara, riche en ressources naturelles, attise l’appétit des géants miniers depuis des décennies. Du minerai de fer notamment est exporté via le port de Dampier, à l’entrée de la péninsule. La ville de Karratha, non loin de là, héberge une usine de gaz naturel liquéfié.L’entreprise australienne Woodside Energy y exploite en particulier North West Shelf, un complexe industriel comprenant plateformes offshore, pipelines sous-marins et installations de transformation des hydrocarbures.La présence de groupes miniers a déjà fait des dégâts, font valoir des organisations environnementales et autochtones. Benjamin Smith, professeur d’archéologie à l’université d’Australie-occidentale et spécialiste d’art rupestre, a constaté des dommages. “Des oxydes d’azote et des oxydes de soufre sont émis par l’industrie, attaquent le manganèse et créent des centaines de trous à la surface. Cela provoque la dégradation des surfaces d’art rupestre”, explique-t-il à l’AFP. Woodside Energy indique, lui, à l’AFP avoir “pris des mesures proactives depuis de nombreuses années – y compris des réductions d’émissions, le partage de données et un soutien continu au programme de monitoring d’art rupestre de Murujuga – pour s’assurer que nous gérons nos impacts de manière responsable.”- “Bulldozers” -Or, fin mai, le gouvernement australien a donné son feu vert – sous conditions – à la prolongation jusqu’en 2070 de l’exploitation de ce site, dont la fermeture était prévue pour 2030.Estimant ne pas être entendue par Canberra, la petite délégation menée par Raelene Cooper est donc venue demander que l’Unesco réclame un moratoire sur tout nouveau dommage comme condition à l’inscription au patrimoine mondial de l’humanité du site de Murujuga.”Nous ne nous opposons pas au classement au patrimoine mondial de l’humanité”, précise Raelene Cooper, qui a par ailleurs entamé une action en justice contre le ministre australien de l’environnement. “Cependant, il doit y avoir, au plus haut niveau, des garanties et des mesures de préservation.”Face à eux, le gouvernement australien a aussi envoyé une délégation, avec également des membres de la communauté aborigène de la région, signe de la complexité du dossier. “L’inscription au patrimoine mondial renforcerait les protections déjà importantes mises en place pour préserver ce site d’une importance capitale”, dit-il dans une déclaration transmise à l’AFP.”Cette nomination a été préparée en partenariat avec les propriétaires et gardiens traditionnels de la Corporation aborigène de Murujuga ainsi qu’avec le gouvernement d’Australie-Occidentale”, fait-il valoir.L’Icomos, une ONG spécialisée partenaire de l’Unesco, estime “urgent” pour l’État australien de “veiller à l’élimination totale des émissions acides néfastes qui affectent actuellement les pétroglyphes (…) afin de préserver durablement l’intégrité du bien”, dans un rapport consulté par l’AFP.”Si le gouvernement national ne peut pas s’occuper de ce site lorsqu’il n’est pas inscrit au patrimoine mondial de l’humanité, je ne vois pas en quoi son inscription fera une différence”, soupire de son côté Benjamin Smith.
Gaza civil defence says Israeli strikes kill seven
Gaza’s civil defence agency said Israeli strikes on Friday killed at least seven people, including five at a school-turned-shelter in the Palestinian territory’s north.”Five martyrs and others injured in an Israeli strike on Halima al-Saadia School, which was sheltering displaced persons in Jabalia al-Nazla, northern Gaza,” the agency said in a brief statement.Nearly all of Gaza’s population has been displaced at least once during the more than 21-month war, which has created dire humanitarian conditions for the more than two million people living there.Many have sought shelter in school buildings, but these have repeatedly come under Israeli attacks that the military often says target Hamas militants hiding among civilians.The civil defence agency also reported two people killed in separate strikes in Gaza City and the southern city of Khan Yunis.There was no immediate comment from the Israeli military, which has recently expanded its military operations across Gaza.Media restrictions in Gaza and difficulties in accessing many areas mean AFP is unable to independently verify the tolls and details provided by the civil defence agency and other parties.A Palestinian speaking to AFP from southern Gaza on condition of anonymity said there were ongoing attacks and widespread devastation, with Israeli tanks seen near Khan Yunis.”The situation remains extremely difficult in the area — intense gunfire, intermittent air strikes, artillery shelling and ongoing bulldozing and destruction of displacement camps and agricultural land to the south, west and north of Al-Maslakh,” an area to Khan Yunis’s south, said the witness.Israel’s military said in a statement that its soldiers were operating in the area, dismantling “terrorist infrastructure sites, both above and below ground” and seizing “weapons and military equipment”.It also said that troops had killed earlier this week two members of Islamic Jihad, a Palestinian armed group which has fought alongside Hamas in Gaza.The military statement said the two dead include an Islamic Jihad commander in Gaza City whom it accused of being part Hamas’s October 7, 2023 attack on Israel that sparked the war.bur-mib-phz-acc/ami
Une mission scientifique cartographie plus de 3.000 fûts de déchets radioactifs dans l’Atlantique
Une équipe de scientifiques a cartographié pendant un mois 3.350 fûts de déchets radioactifs, immergés au fond de l’Atlantique Nord-Est, sans constater pour le moment de radioactivité anormale, ont-ils indiqué vendredi à leur retour à Brest.Menée à bord du navire L’Atalante, de la flotte océanographique française, cette expédition baptisée NODSSUM visait à cartographier la zone d’immersion principale de milliers de fûts de déchets radioactifs, immergés par des pays européens entre 1946 et 1993. Ces immersions étaient à l’époque considérées comme une solution normale de gestion des déchets issus de l’industrie nucléaire. La mission a exploré une zone précise située dans les eaux internationales, à 1.000 km au sud-ouest de Brest et à 650 km au nord-ouest de La Corogne (Espagne).Les chercheurs ont notamment pu scruter la zone grâce au sonar à très haute résolution du submersible autonome Ulyx de l’Ifremer, qui a réalisé à cette occasion sa première mission scientifique. En réalisant 16 plongées, Ulyx a ainsi pu cartographié 3.350 fût sur 163 km2. Une cinquantaine de fûts ont été photographiés dans un état de conservation variable, avec une surface corrodée et colonisée par des anémones. Des fuites de matière inconnue, probablement du bitume, ont également été constatées sur certains fûts.Les outils de mesure de radioprotection ont fait état de valeurs du même niveau que le bruit de fond environnemental. Mais des mesures plus fines en laboratoire sur des sédiments, de l’eau et des poissons doivent être réalisées dans les mois qui viennent.Durant la mission, les scientifiques ont en effet réalisé des prélèvements de sédiments à l’aide de carottiers mais également d’eau grâce à des rosettes. Ils ont enfin installé des pièges à poissons et crustacés pour évaluer l’effet de ces déchets radioactifs sur les organismes marins. L’équipe de scientifiques comptait notamment des chercheurs du CNRS et de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et d’autres venus de l’Université de Bergen (Norvège), du Thunen Institute (Allemagne) ou de l’Université Mémorial de Terre-Neuve (Canada).Jusqu’en 1993, plus de 200.000 fûts remplis de déchets radioactifs ont été jetés par plusieurs Etats européens dans la plaine abyssale de l’océan Atlantique Nord-Est, dans les eaux internationales, à plus de 4.000 mètres de profondeur.En juin 1984, le CEA et l’Ifremer avaient déjà effectué une campagne photographique sur la même zone d’immersion en Atlantique Nord, à 4.500 mètres de profondeur: six conteneurs avaient été photographiés et semblaient intacts mais avec des marques de corrosion.
Près de Paris, les derniers pigeons militaires d’Europe s’envolent toujours
“Ce pigeon-ci, c’est le 193.529, un pigeon de 2017, le premier pigeon que j’ai badgé” : dans la forteresse du Mont-Valérien, à Suresnes (ouest de Paris), se trouve le dernier colombier militaire d’Europe, jadis utilisé par l’armée pour transmettre des messages.”C’est un pigeon voyageur, un pigeon qui aurait pu servir à transmettre des messages pendant la Première et la Deuxième Guerre mondiale”, explique le maréchal des logis Sylvain à l’AFP, tout en tentant de maintenir l’oiseau qui s’agite entre ses mains.”C’est maintenant un pigeon de concours”, précise le militaire du 8e régiment de transmissions, qui n’a pas le droit de révéler son nom de famille : les pigeons voyageurs hébergés dans la forteresse militaire n’ont plus aucune “fonction de messager”.Les progrès technologiques ont eu raison de leur rôle de messagers de l’armée française, capables de revenir vers le colombier où ils ont été entraînés grâce à leur GPS naturel et à leurs sens aiguisés.Naviguant entre la dizaine de volières qui abritent l’ensemble des pigeons — pigeons de vitesse, pigeons voyageurs… — de la forteresse du Mont-Valérien surplombant Paris, le maréchal des logis, la quarantaine et lui-même petit-fils de colombophile — nom donné aux dresseurs de pigeons voyageurs — s’active pour vérifier la santé de chaque volatile, nettoyer leurs abris, les nourrir et les soigner en cas de besoin.- Exploit historique -Le sous-officier s’occupe notamment de près de 200 pigeons voyageurs, qui servent aux concours de colombophilie, aux lâchers lors de cérémonies ou encore aux présentations lors de visites des lieux.Si le recours aux pigeons voyageurs remonte à l’Antiquité, c’est surtout dans les années 1870 que l’armée française en fait officiellement un outil de communication, avec la création d’un “service de colombophilie aux armées” pendant la guerre franco-prussienne et l’utilisation des pigeongrammes, ces photographies microfilmées destinées à être transportées par pigeon voyageur.S’ensuit alors une utilisation accrue des pigeons voyageurs durant les deux conflits mondiaux en tant que “relais”, lorsque “les moyens modernes atteignaient leurs limites, que les bombardements avaient arraché des fils de téléphone” ou “empêchaient d’utiliser les moyens optiques”, raconte le maréchal des logis Sylvain.Bien que moyens secondaires, les pigeons voyageurs ont parfois réalisé des exploits notables, à l’instar de Gustav, “le premier pigeon qui a transmis un message des plages du Débarquement le 6 juin 1944”.Fraîchement débarqué en Normandie d’un navire anglais, alors que toutes les communications radio sont coupées, le pigeon voyageur repart en Grande-Bretagne, message à la patte, ce qui lui vaudra d’être récompensé de la médaille Dickin, une décoration militaire animalière.- Cages de Faraday – La colombophilie militaire française s’éteint progressivement, les derniers recours aux pigeons voyageurs datant de la guerre d’Algérie, jusqu’à prendre officiellement fin en 1961, lorsque le général De Gaulle ordonne la dissolution du dernier colombier militaire opérationnel de France.L’armée considérant que “les moyens techniques de l’époque étaient suffisants”, les pigeons ont perdu leur fonction militaire, tout en continuant à être formés à la transmission de messages durant quelques années, par crainte d’une “attaque par impulsion électromagnétique qui aurait détruit les moyens de communication électroniques de l’armée française”, précise le maréchal des logis Sylvain.”Officiellement, je n’ai aucun ordre selon lequel les pigeons doivent être formés à la transmission de messages” car “il n’y a aucun risque de black-out national”, l’ensemble des communications étant protégées par des cages de Faraday, bloquant les champs électromagnétiques.Le maintien du savoir-faire du colombier est avant tout un hommage “pour la représentation de l’armée”, que ce soit à travers les visites du musée, les concours de colombophilie ou lors des cérémonies militaires.
Près de Paris, les derniers pigeons militaires d’Europe s’envolent toujours
“Ce pigeon-ci, c’est le 193.529, un pigeon de 2017, le premier pigeon que j’ai badgé” : dans la forteresse du Mont-Valérien, à Suresnes (ouest de Paris), se trouve le dernier colombier militaire d’Europe, jadis utilisé par l’armée pour transmettre des messages.”C’est un pigeon voyageur, un pigeon qui aurait pu servir à transmettre des messages pendant la Première et la Deuxième Guerre mondiale”, explique le maréchal des logis Sylvain à l’AFP, tout en tentant de maintenir l’oiseau qui s’agite entre ses mains.”C’est maintenant un pigeon de concours”, précise le militaire du 8e régiment de transmissions, qui n’a pas le droit de révéler son nom de famille : les pigeons voyageurs hébergés dans la forteresse militaire n’ont plus aucune “fonction de messager”.Les progrès technologiques ont eu raison de leur rôle de messagers de l’armée française, capables de revenir vers le colombier où ils ont été entraînés grâce à leur GPS naturel et à leurs sens aiguisés.Naviguant entre la dizaine de volières qui abritent l’ensemble des pigeons — pigeons de vitesse, pigeons voyageurs… — de la forteresse du Mont-Valérien surplombant Paris, le maréchal des logis, la quarantaine et lui-même petit-fils de colombophile — nom donné aux dresseurs de pigeons voyageurs — s’active pour vérifier la santé de chaque volatile, nettoyer leurs abris, les nourrir et les soigner en cas de besoin.- Exploit historique -Le sous-officier s’occupe notamment de près de 200 pigeons voyageurs, qui servent aux concours de colombophilie, aux lâchers lors de cérémonies ou encore aux présentations lors de visites des lieux.Si le recours aux pigeons voyageurs remonte à l’Antiquité, c’est surtout dans les années 1870 que l’armée française en fait officiellement un outil de communication, avec la création d’un “service de colombophilie aux armées” pendant la guerre franco-prussienne et l’utilisation des pigeongrammes, ces photographies microfilmées destinées à être transportées par pigeon voyageur.S’ensuit alors une utilisation accrue des pigeons voyageurs durant les deux conflits mondiaux en tant que “relais”, lorsque “les moyens modernes atteignaient leurs limites, que les bombardements avaient arraché des fils de téléphone” ou “empêchaient d’utiliser les moyens optiques”, raconte le maréchal des logis Sylvain.Bien que moyens secondaires, les pigeons voyageurs ont parfois réalisé des exploits notables, à l’instar de Gustav, “le premier pigeon qui a transmis un message des plages du Débarquement le 6 juin 1944”.Fraîchement débarqué en Normandie d’un navire anglais, alors que toutes les communications radio sont coupées, le pigeon voyageur repart en Grande-Bretagne, message à la patte, ce qui lui vaudra d’être récompensé de la médaille Dickin, une décoration militaire animalière.- Cages de Faraday – La colombophilie militaire française s’éteint progressivement, les derniers recours aux pigeons voyageurs datant de la guerre d’Algérie, jusqu’à prendre officiellement fin en 1961, lorsque le général De Gaulle ordonne la dissolution du dernier colombier militaire opérationnel de France.L’armée considérant que “les moyens techniques de l’époque étaient suffisants”, les pigeons ont perdu leur fonction militaire, tout en continuant à être formés à la transmission de messages durant quelques années, par crainte d’une “attaque par impulsion électromagnétique qui aurait détruit les moyens de communication électroniques de l’armée française”, précise le maréchal des logis Sylvain.”Officiellement, je n’ai aucun ordre selon lequel les pigeons doivent être formés à la transmission de messages” car “il n’y a aucun risque de black-out national”, l’ensemble des communications étant protégées par des cages de Faraday, bloquant les champs électromagnétiques.Le maintien du savoir-faire du colombier est avant tout un hommage “pour la représentation de l’armée”, que ce soit à travers les visites du musée, les concours de colombophilie ou lors des cérémonies militaires.




