Les orchidées de Taïwan face au couperet douanier de Trump

Donald Trump ne lui a pas fait de fleur: Lee Tsang-yu, horticulteur taïwanais, a vu les surtaxes sur ses orchidées expédiées vers les Etats-Unis passer à 20%, en raison de la guerre commerciale initiée par Washington.Ce sexagénaire, qui a déjà traversé plusieurs crises, ne se décourage pas pour autant: il travaille à développer de nouveaux marchés, en Thaïlande notamment, et à étendre ses activités au Vietnam, en Indonésie et au Brésil, tout en réduisant la voilure pour les Etats-Unis.Même si “les Etats-Unis représentent un marché tellement énorme que nous ne pouvons pas nous en retirer, et nous ne le ferons pas”, concède-t-il.Sa société, Charming Agriculture, exploite quatre serres de la taille d’un terrain de rugby à Houbi, un district de Tainan, dans le sud-ouest de l’île.Avec plus de 300 cultivateurs recensés, Taïwan figure parmi les plus grands producteurs mondiaux d’orchidées.Les exportations de ce produit ont atteint 6,1 milliards de dollars de Taïwan (plus de 175 millions d’euros) en 2024, dont un tiers vers les Etats-Unis, son plus gros marché, selon les données officielles.Jusqu’à présent, la plupart des producteurs ont absorbé le coût des droits de douane de 10% imposés par Trump à presque tous ses partenaires commerciaux en avril, explique Ahby Tseng, 53 ans, secrétaire général de l’Association des producteurs d’orchidées de Taïwan.Mais “personne ne peut supporter” la totalité des droits de douane de 20% imposés par M. Trump à Taïwan la semaine dernière pour une entrée en vigueur jeudi, ajoute-t-il.Le gouvernement taïwanais a présenté comme “temporaires” ces surtaxes et espère toujours négocier des conditions plus favorables pour son économie, très dépendante des exportations de semi-conducteurs – sur lesquels Donald Trump a annoncé mercredi vouloir imposer 100% de droits de douane.- Baisse de la demande -Aucun compromis n’a été annoncé pour l’instant et la potion est d’autant plus amère pour les producteurs d’orchidées que les droits de douane américains ne s’élèvent qu’à 15% pour les produits importés des Pays-Bas, principal concurrent de Taïwan sur ce secteur.La différence de cinq points de pourcentage fait qu’il est “très difficile de répercuter immédiatement le coût sur les consommateurs, car ceux-ci peuvent choisir de ne pas acheter ou d’acheter d’autres types de fleurs”, affirme M. Tseng.Stocker des orchidées dans un entrepôt n’est pas non plus une option, étant donné que les plantes “continuent de pousser”.Si les droits de douane le préoccupent, M. Lee s’inquiète encore plus de la baisse de la consommation aux Etats-Unis en raison de la situation économique.Selon lui, “tout est devenu plus cher” en Amérique: “Depuis fin mai, nous avons déjà réduit nos expéditions de 15%. Avant cela, les Etats-Unis représentaient 45% de nos exportations.”L’horticulteur veut croire que les orchidées de Taïwan continueront de séduire les consommateurs, avec leurs fleurs qui selon lui durent plus longtemps que celles des Pays-Bas.Et il espère que les barrières douanières américaines finiront pas s’abaisser: “Trump ne sera pas président à jamais”.

Les orchidées de Taïwan face au couperet douanier de Trump

Donald Trump ne lui a pas fait de fleur: Lee Tsang-yu, horticulteur taïwanais, a vu les surtaxes sur ses orchidées expédiées vers les Etats-Unis passer à 20%, en raison de la guerre commerciale initiée par Washington.Ce sexagénaire, qui a déjà traversé plusieurs crises, ne se décourage pas pour autant: il travaille à développer de nouveaux marchés, en Thaïlande notamment, et à étendre ses activités au Vietnam, en Indonésie et au Brésil, tout en réduisant la voilure pour les Etats-Unis.Même si “les Etats-Unis représentent un marché tellement énorme que nous ne pouvons pas nous en retirer, et nous ne le ferons pas”, concède-t-il.Sa société, Charming Agriculture, exploite quatre serres de la taille d’un terrain de rugby à Houbi, un district de Tainan, dans le sud-ouest de l’île.Avec plus de 300 cultivateurs recensés, Taïwan figure parmi les plus grands producteurs mondiaux d’orchidées.Les exportations de ce produit ont atteint 6,1 milliards de dollars de Taïwan (plus de 175 millions d’euros) en 2024, dont un tiers vers les Etats-Unis, son plus gros marché, selon les données officielles.Jusqu’à présent, la plupart des producteurs ont absorbé le coût des droits de douane de 10% imposés par Trump à presque tous ses partenaires commerciaux en avril, explique Ahby Tseng, 53 ans, secrétaire général de l’Association des producteurs d’orchidées de Taïwan.Mais “personne ne peut supporter” la totalité des droits de douane de 20% imposés par M. Trump à Taïwan la semaine dernière pour une entrée en vigueur jeudi, ajoute-t-il.Le gouvernement taïwanais a présenté comme “temporaires” ces surtaxes et espère toujours négocier des conditions plus favorables pour son économie, très dépendante des exportations de semi-conducteurs – sur lesquels Donald Trump a annoncé mercredi vouloir imposer 100% de droits de douane.- Baisse de la demande -Aucun compromis n’a été annoncé pour l’instant et la potion est d’autant plus amère pour les producteurs d’orchidées que les droits de douane américains ne s’élèvent qu’à 15% pour les produits importés des Pays-Bas, principal concurrent de Taïwan sur ce secteur.La différence de cinq points de pourcentage fait qu’il est “très difficile de répercuter immédiatement le coût sur les consommateurs, car ceux-ci peuvent choisir de ne pas acheter ou d’acheter d’autres types de fleurs”, affirme M. Tseng.Stocker des orchidées dans un entrepôt n’est pas non plus une option, étant donné que les plantes “continuent de pousser”.Si les droits de douane le préoccupent, M. Lee s’inquiète encore plus de la baisse de la consommation aux Etats-Unis en raison de la situation économique.Selon lui, “tout est devenu plus cher” en Amérique: “Depuis fin mai, nous avons déjà réduit nos expéditions de 15%. Avant cela, les Etats-Unis représentaient 45% de nos exportations.”L’horticulteur veut croire que les orchidées de Taïwan continueront de séduire les consommateurs, avec leurs fleurs qui selon lui durent plus longtemps que celles des Pays-Bas.Et il espère que les barrières douanières américaines finiront pas s’abaisser: “Trump ne sera pas président à jamais”.

Eddie Palmieri, Latin music trailblazer, dies at 88

Eddie Palmieri, who revolutionized Latin music and played a major role in the salsa explosion in New York City, passed away Wednesday at the age of 88, according to the artist’s official social media account.The “legendary pianist, composer, bandleader, and one of the most influential figures in Latin music history, passed away in his New Jersey residence on Aug 6,” read a post on Palmieri’s Instagram handle, alongside a photo of the artist.Fania Records, the salsa label, mourned the star’s death, calling him “one of the most innovative and unique artists in music history.””We will miss him greatly,” it added. Born in Harlem, New York, to Puerto Rican parents, Palmieri was the younger brother of pianist Charlie Palmieri and entered the music scene at a young age. As a teenager, he took piano lessons at Carnegie Hall while also learning to play the timbales. He began performing professionally in bands, including a two-year stint with Puerto Rican musician Tito Rodriguez.Palmieri is recognized for having revolutionized the sound of Latin jazz and salsa, with a career spanning more than seven decades.In 1961, he founded the band “La Perfecta”, which redefined salsa by replacing trumpets with trombones.Four years later, his track “Azucar Pa Ti” (Sugar For You) became a dancefloor hit — and decades later, was added to the collection of the US Library of Congress.In 1975, he became the first Latin artist to win a Grammy, for his album “The Sun of Latin Music,” which won in the newly established Best Latin Recording category.Palmieri was also one of the earliest salsa musicians to adopt a political tone in his compositions. In 1969, he released the album “Justicia” (Justice), featuring lyrics that tackled inequality, social justice, and discrimination, with vocals by Puerto Rican singer Ismael Quintana and Cuban vocalist Justo Betancourt.A few years later, in 1972, he performed at Sing Sing, a prison in New York, in front of an audience largely made up of Latino and Black inmates, according to The Washington Post.”For all humanity!” Palmieri shouted through a loudspeaker in the prison yard, the newspaper reported.He added that there should be “no walls,” “no fear,” and “only one thing in life: freedom in the years to come.””He was a mentor, teacher, and tireless advocate for Latin music and culture,” read a tribute on his social media.”He inspired generations of musicians and moved countless listeners with his artistry, conviction, and unmistakable sound.” He is survived by five children and four grandchildren. His wife, Iraida Palmieri, passed away in 2014.

Trump says likely to meet Putin ‘very soon’

Donald Trump said he could meet with Vladimir Putin “very soon,” following what the US president described as highly productive talks in Moscow between his special envoy and the Russian leader.The potential summit was discussed in a call between Trump and Ukrainian leader Volodymyr Zelensky that, according to a senior source in Kyiv, included NATO Secretary General Mark Rutte and the leaders of Britain, Germany and Finland. “There’s a good chance that there will be a meeting very soon,” Trump told reporters Wednesday at the White House, when asked when he would meet the Ukrainian and Russian leaders.He gave no indication where the meeting with Putin might take place. It would be the first US-Russia leadership summit since former president Joe Biden met with his counterpart in Geneva in June 2021.The New York Times and CNN, citing people familiar with the plan, said Trump plans to sit down with Putin as early as next week, and then wants a three-way meeting with the Russian leader and Zelensky.”It seems that Russia is now more inclined to agree to a ceasefire; the pressure on them is working. But the main thing is that they do not deceive us or the United States in the details,” Zelensky said on Wednesday evening. Trump’s phone call with Zelensky came after US envoy Steve Witkoff met Russian leadership in Moscow earlier in the day for talks described by the Kremlin as “productive” — with Trump’s deadline looming to impose fresh sanctions over Russia’s war in Ukraine.”Great progress was made!” Trump wrote on his Truth Social platform, adding that afterward he had briefed some European allies.”Everyone agrees this War must come to a close, and we will work towards that in the days and weeks to come,” he said.Minutes later, however, a senior US official said that “secondary sanctions” were still expected to be implemented in two days’ time.US Secretary of State Marco Rubio said Witkoff was returning with a ceasefire proposal from Moscow that would have to be discussed with Ukraine and Washington’s European allies.He also cast caution on the timeline for a Trump-Putin meeting, saying there was “a lot of work ahead,” adding it could be “weeks maybe.”- Long process -Trump, who had boasted he could end the conflict within 24 hours of taking office, has given Russia until Friday to make progress towards peace or face new penalties.Three rounds of Russia-Ukraine talks in Istanbul have failed to make headway on a ceasefire, with the two sides far apart in their demands.Russia has escalated drone and missile attacks against its neighbor, a US and European Union ally, to a record high and accelerated its advance on the ground.”A quite useful and constructive conversation took place,” Putin’s aide Yuri Ushakov told journalists, including AFP, after the three-hour meeting with Witkoff.The two men exchanged “signals” on their positions, Ushakov said, without elaborating.Zelensky confirmed his call with Trump and confirmed European leaders had taken part, although he did not name them.- Sanctions threat -Trump has voiced increasing frustration with Putin in recent weeks over Russia’s unrelenting offensive.The White House has not officially outlined what action it would take against Russia, but Trump told reporters it plans to impose “a lot more secondary sanctions” targeting Russia’s key trade partners, possibly targeting China.Earlier in the day he had ordered steeper tariffs on Indian goods over New Delhi’s continued purchase of Russian oil.Without explicitly naming Trump, the Kremlin on Tuesday slammed “threats” to hike tariffs on Russia’s trading partners as “illegitimate.”Russia’s campaign against Ukraine since February 2022 has killed tens of thousands of people, destroyed swaths of the country and forced millions to flee their homes.Moscow has demanded that Ukraine cede more territory and renounce US and EU support if it wants the fighting to stop.Kyiv is calling for an immediate ceasefire, and Zelensky last week urged his allies to push for “regime change” in Moscow.- Nuclear rhetoric -The Witkoff visit came as Moscow-Washington tensions are running high.Trump said he had ordered two nuclear submarines to be moved following an online row with former Russian president Dmitry Medvedev, and that they were now “in the region.”Moscow then said that it was ending a self-imposed moratorium on nuclear-capable intermediate-range missiles, suggesting that it could deploy such weapons in response to what it alleged were similar US deployments within striking distance of Russia.

China exports top forecasts as EU, ASEAN shipments offset US drop

China’s exports rose more than expected last month, with official data on Thursday showing a jump in shipments to the European Union and other markets offset a drop in those to the United States.The figures come as Beijing and Washington navigate a shaky trade war truce and will provide a boost to the country’s leaders as they look to kickstart an economy beset by weak domestic consumption. The reading showed that exports jumped 7.2 percent in July, an improvement on the previous month and much better than the 5.6 percent forecast in a survey of economists by Bloomberg.The report revealed that US-bound goods sank 21.7 percent year-on-year as Donald Trump’s levies — while down from the eye-watering levels initially announced — kicked in.However, exports to the European Union jumped 9.2 percent and those to the Association of Southeast Asian nations rose 16.6 percent.Southeast Asia and China have deeply interwoven supply chains and Washington has long accused Chinese manufacturers of “transshipping” — having products pass through a country to avoid harsher trade barriers elsewhere.In another welcome signal for China’s leaders, imports — a key gauge of struggling domestic demand — jumped 4.1 percent on-year in July, compared with a Bloomberg forecast of a one-percent fall.Zhiwei Zhang, president and chief economist at Pinpoint Asset Management, said the data showed “exports supported the economy strongly so far this year”.”Export growth may slow in coming months, as the front loading of exports due to US tariffs fades away,” he said.”The big question is how much China’s exports will slow and how it would spill over to the rest of the economy,” he said.Beijing has set an official goal of around five percent growth this year.But it has struggled to maintain a strong economic recovery from the pandemic, as it fights a debt crisis in its massive property sector, chronically low consumption and elevated youth unemployment.- Further US talks -Factory output shrank more than expected in July, data showed last week, logging its fourth straight month of contraction in a further sign that trade tensions were hitting the export-dependent economy.But the economic superpowers are working to reach a deal to lower trade tensions.The two hammered out a 90-day truce in May, and last month in Stockholm agreed to hold further talks on extending the ceasefire past an August 12 deadline.That pact has temporarily set fresh US duties on Chinese goods at 30 percent, while Beijing’s levies on US products stand at 10 percent.US Trade Representative Jamieson Greer said following the Stockholm talks that Trump would have the “final say” on any extension of a tariffs truce.Higher tariffs on dozens of trading partners — including a blistering 35 percent on Canada — also came into force Thursday as Trump seeks to reshape global trade to benefit the US economy.China’s dominance in the critical field of rare earths has also been a key point of contention with Washington, and Beijing’s recent restrictions on their export have sounded alarm bells at factories in the United States and elsewhere.Official data showed Thursday that Chinese exports of the elements receded last month from a June spike, though they remained high compared to recent years.Analysts say China’s trade will face significant hurdles in the latter half of the year as uncertainties linger.”Exports look set to remain under pressure in the near-term,” wrote Zichun Huang, China Economist at Capital Economics, in a note Thursday.And while “import growth surprised in July, this may reflect inventory building for certain commodities rather than a wider pick-up in domestic demand”, she added.

Fortes chaleurs: la vigilance orange mise en place vendredi dans cinq départements

Météo-France prévoit un passage en vigilance orange “canicule” dans cinq départements du Sud-Ouest et du Centre-Est à partir de vendredi midi, selon le bulletin publié jeudi matin.Les départements concernés sont les Hautes-Pyrénées, la Haute-Garonne, le Tarn, le Tarn-et-Garonne et le Rhône, avec un début d’événement fixé à vendredi 12H00, tandis que 29 départements du Sud-Ouest et du Centre-Est resteront en vigilance jaune selon le site météorologique.Dans l’après-midi, des températures allant de 35°C à 39°C et jusqu’à 40°C sont attendues dans le quart sud-ouest du pays, et 35°C à 37°C dans le Centre-Est. “Les fortes chaleurs auront tendance à s’accentuer et à s’étendre les jours suivants. Elles se poursuivront en début de semaine prochaine,” précise Météo-France.La vigilance orange risque d’être “progressivement étendue dans les prochaines publications en fonction de l’évolution des températures,” souligne la même source.Une vigilance orange canicule signifie une vigilance particulière, notamment pour les “personnes sensibles ou exposées”, avertit le site.A l’échelle du monde, malgré un répit dans la série de records, juillet 2025 s’est classé au troisième rang des mois de juillet les plus chauds jamais mesurés sur Terre, marqué par un changement climatique toujours à l’oeuvre, a annoncé jeudi l’observatoire européen Copernicus.

Fortes chaleurs: la vigilance orange mise en place vendredi dans cinq départements

Météo-France prévoit un passage en vigilance orange “canicule” dans cinq départements du Sud-Ouest et du Centre-Est à partir de vendredi midi, selon le bulletin publié jeudi matin.Les départements concernés sont les Hautes-Pyrénées, la Haute-Garonne, le Tarn, le Tarn-et-Garonne et le Rhône, avec un début d’événement fixé à vendredi 12H00, tandis que 29 départements du Sud-Ouest et du Centre-Est resteront en vigilance jaune selon le site météorologique.Dans l’après-midi, des températures allant de 35°C à 39°C et jusqu’à 40°C sont attendues dans le quart sud-ouest du pays, et 35°C à 37°C dans le Centre-Est. “Les fortes chaleurs auront tendance à s’accentuer et à s’étendre les jours suivants. Elles se poursuivront en début de semaine prochaine,” précise Météo-France.La vigilance orange risque d’être “progressivement étendue dans les prochaines publications en fonction de l’évolution des températures,” souligne la même source.Une vigilance orange canicule signifie une vigilance particulière, notamment pour les “personnes sensibles ou exposées”, avertit le site.A l’échelle du monde, malgré un répit dans la série de records, juillet 2025 s’est classé au troisième rang des mois de juillet les plus chauds jamais mesurés sur Terre, marqué par un changement climatique toujours à l’oeuvre, a annoncé jeudi l’observatoire européen Copernicus.

Dans les appartements parisiens, le dilemme de la clim échauffe les esprits

Certains résistent, d’autres craquent: Paris n’a pas la culture de la climatisation individuelle mais avec l’intensification des vagues de chaleur, la question devient prégnante et pose un dilemme à ceux qui en connaissent l’impact écologique.”Il a fait jusqu’à 41 degrés chez moi au dernier pic de chaleur. Je ne pensais pas que c’était possible”, soupire Marion Lafuste, qui vit sous les toits dans le nord-est de la capitale.”Les pains de glace devant les ventilateurs, les volets baissés… c’est anecdotique”, regrette cette mère de famille de 40 ans. Sans la “chance de pouvoir se réfugier à la campagne”, elle aurait sans doute acheté une climatisation et malgré les “problèmes idéologiques” que cela lui pose. “On marche sur la tête puisque ça aggrave le réchauffement climatique. Mais maintenant, je ne juge plus ceux qui en ont.”Au dernier étage de son immeuble dans le 18e arrondissement, Martine Bontemps suffoque aussi mais ne “cède” pas. Elle préfère la solution du ventilateur au plafond qu’elle a demandé à son propriétaire d’installer. – “Point de bascule” -Ruben Arnold s’est équipé d’un climatiseur mobile, certes pas optimum mais qui lui permet avec ses jeunes enfants de “tenir”. Au prix d’un tiraillement, puisque ce dirigeant d’une start-up de diagnostic de performance énergétique (DPE) en connaît tous les effets néfastes. “On a beau savoir que c’est un plaisir égoïste, il y a un point de bascule où tous les arguments disparaissent”, confie ce père de famille de 47 ans.”Avoir trop chaud est tout aussi invivable qu’avoir trop froid. La température de confort est une revendication normale”, appuie Anne Ruas, géographe à l’université Gustave Eiffel. Particulièrement dense et minérale, Paris pourrait vivre des pics de chaleurs à 50°C d’ici à 2050, et le nombre de nuits tropicales devrait s’y multiplier selon Météo-France.Ces nuits où les températures ne descendent pas sous les 20°C empêchent le corps de récupérer et peuvent produire une surmortalité. Comme durant la canicule de 2003, où environ un tiers des décès de personnes âgées ont eu lieu à domicile.C’est un des arguments avancés par Sophie Julini, 53 ans, dont l’appartement climatisé offre à sa mère de 86 ans quelques heures au frais. Selon une étude récente de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), la climatisation n’a pas encore “saturé le paysage de la rue parisienne” comme dans d’autres grandes villes, mais elle “ne cesse de se développer”. Contrairement aux bureaux, les appartements parisiens sont encore peu climatisés “mais il est vraisemblable que l’acquisition de ce système suive une croissance exponentielle”, relèvent ces travaux inédits, qui ont cartographié via des caméras thermiques les rejets de chaleur émis par les appareils- “Maladaptation” -La tendance devrait s’accentuer avec le développement des locations touristiques dans les quartiers “pour répondre aux attentes d’une clientèle internationale”, anticipe l’Apur.Le phénomène reste cependant difficile à quantifier car il s’agit essentiellement de climatiseurs d’appoint installés de manière informelle. Mais “sur l’ensemble du parc de logements, on observe effectivement une tendance assez lourde à un développement de la climatisation, ce qui est très problématique”, confirme Karine Bidart, directrice de l’Agence parisienne du climat (APC). Cette agence créée par la ville de Paris pour aider à la transition écologique fait tout pour éviter la généralisation de cette “maladaptation catastrophique” au réchauffement climatique, explique-t-elle. “Plusieurs études prédisent qu’une augmentation massive de la climatisation individuelle réchaufferait l’air de deux degrés”, pointe Dan Lert, adjoint à la mairie de Paris en charge du plan climat. “On comprend que ce soit un dernier recours, surtout pour des personnes fragiles. Le problème c’est de considérer la climatisation comme le réflexe à avoir, alors qu’il existe des solutions moins coûteuses et plus efficaces”, plaide Frédéric Delhommeau, directeur habitat-énergie de l’APC.À commencer par la rénovation énergétique, y compris des toits en zinc, véritables “poêles à frire”. Sauf “qu’un tiers des projets de rénovation sont bloqués ou freinés par les Architectes des bâtiments de France (ABF) qui font passer le patrimoine avant la santé des personnes”, déplore Dan Lert. Pour Anne Ruas, Paris peut encore se passer de climatisation individuelle mais pas pour longtemps, tant sa minéralité est dure à compenser. “Plutôt que de dire qu’il ne faut pas y avoir recours et de culpabiliser les gens, il vaut mieux se demander comment on le fera, en réfléchissant aux systèmes les plus vertueux possible”, observe la chercheuse.Â