Radio: Stéphane Bern quitte Europe 1 pour ICI et le service public

Stéphane Bern quitte Europe 1 pour rejoindre à la rentrée ICI, le réseau des stations locales du groupe public Radio France, a annoncé ICI lundi dans un communiqué.Sa chronique quotidienne, “Voyage dans le temps”, sera diffusée du lundi au vendredi à 7h55 sur les 44 radios du réseau ICI (auparavant appelé France Bleu).”Chaque épisode raconte(ra) une histoire vraie, souvent méconnue, narrée avec humour et esprit” et rythmée “par des illustrations sonores”, selon le communiqué.Cette “chronique quotidienne joyeusement érudite, à mi-chemin entre le cours d’histoire et la bande dessinée audio” proposera “des anecdotes étonnantes, des personnages extravagants et des faits réels aussi savoureux qu’improbables”.Après y être déjà passé dans les années 90, Stéphane Bern était sur Europe 1 depuis 2020, d’abord pour l’émission “Historiquement vôtre”, puis pour “Au cœur de l’histoire” dans l’après-midi.”J’ai adoré ça mais écrire 40 minutes d’émission par jour me prenait beaucoup de temps. Je m’épuisais. Mes projets télévisés se multipliant, j’ai compris que j’étais au bout de cette belle aventure”, a déclaré l’animateur au journal Le Parisien/Aujourd’hui en France.Selon lui, il a décidé de rejoindre ICI faute d’avoir été formellement reconduit en avril par Europe 1, radio dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré.”Avec Europe 1, nous partons en très bons termes. Ils étaient déçus que je parte. Même Vincent Bolloré m’a appelé. Il a compris mon choix”, a assuré Stéphane Bern, qui a également été animateur radio sur France Inter et RTL par le passé.Sur le petit écran, il présente des émissions événementielles sur le groupe public France Télévisions, comme “Le village préféré des Français”, et tient le rôle-titre de la série policière “Bellefond” sur France 3.

En Russie, l’étrange cas de Mme Maïboroda

La retraitée russe porte un col roulé rouge et une toque en fourrure. Elle écoute le verdict qui tombe, puis, raconte un témoin, comme frappée par les mots du juge, se met “à saigner du nez”.Ce 29 janvier 2024, Evguénia Maïboroda, alors âgée de 72 ans, est condamnée à cinq ans et demi de prison pour s’être opposée à l’invasion de l’Ukraine. Six ans plus tôt, elle soutenait Vladimir Poutine et l’annexion de la Crimée.Sur une photo prise au tribunal de Chakhty, dans le sud-ouest de la Russie, elle est assise sur le banc des accusés, la main posée sur le coeur. Son regard, étrange, exprime la stupeur et une pointe de reproche.Dans son affaire, elle a été accusée d’avoir partagé deux contenus illégaux sur les réseaux sociaux : l’un véhiculant “de fausses informations” sur l’armée russe, l’autre comportant un “appel public à commettre des activités extrémistes”. Pour cette raison, avant même le jugement, Mme Maïboroda, une ancienne employée d’une mine de charbon, avait été placée, le 28 avril 2023, sur la liste des personnes décrétées “terroristes et extrémistes” par la Fédération de Russie. Comment une retraitée pro-Kremlin est-elle devenue une “terroriste” ? En s’appuyant sur des documents, témoignages et un échange avec Mme Maïboroda depuis sa prison, l’AFP a reconstitué une histoire de résistance peu habituelle, remplie d’ambivalences qui éclairent la société russe.- Pertes et solitude -Evguénia Nikolaïevna Maïboroda est née le 10 juin 1951 à Kamenolomni, au sud de la ville de Chakhty, dans la région de Rostov, frontalière de l’Ukraine.Elle rencontre son futur mari, Nikolaï Maïboroda, lors de leurs études dans un institut technique.Le couple commence à travailler dans une mine de charbon près de Chakhty. Il est mineur dans une brigade réputée ;  elle, opératrice dans la centrale électrique associée à l’exploitation. Ils ont un fils, Sergueï.Les Maïboroda forment une famille idéale, les mineurs étant haut placés dans la hiérarchie soviétique. Ils profitent de privilèges, voyagent à travers le bloc communiste.Quand l’URSS s’effondre, en 1991, ils subissent un déclassement économique, avec la suspension du versement des salaires, mais également symbolique car les valeurs qu’ils incarnaient sont remplacées par celles d’un capitalisme sauvage.Le 31 août 1997, journée des mineurs, une date importante dans la mythologie soviétique, leur fils unique a un accident de voiture. Il meurt à 25 ans.”On était à l’enterrement. Elle était dans un tel état qu’elle ne se rappelle plus de rien. Son fils était tout pour elle”, commente Maria, une proche témoignant anonymement pour raison de sécurité.En 2002, la mine ferme. Moins de dix ans plus tard, en 2011, son époux Nikolaï décède d’une maladie fulgurante.- Amour de Poutine – Mme Maïboroda se réfugie dans la religion et prend soin d’elle : sur les photos, elle est habillée élégamment avec toujours, sous les yeux, un fin trait de crayon noir.”C’est une meneuse dans la vie. Elle est très dure à briser”, énonce Maria.Fin 2017, Evguénia Maïboroda découvre les réseaux sociaux et crée un compte sur VK (l’équivalent russe de Facebook). Sa page montre son évolution politique. Pendant cinq ans, elle partage des centaines d’images de chats, de fleurs, des blagues, des messages religieux et nostalgiques de l’URSS… et des commentaires sur le pouvoir.Entre mars et août 2018, elle publie une trentaine de photos avec des légendes qui présentent Vladimir Poutine comme un dirigeant merveilleux qui redonne sa grandeur au pays. Sur l’une d’elles, Poutine dit à Donald Trump qu’il rendra la Crimée à l’Ukraine “si les Etats-Unis rendent le Texas au Mexique et l’Alaska à la Russie”. Sur une autre, l’ex-président ukrainien Petro Porochenko est qualifié de “débile”.Jusque-là, rien d’exceptionnel. Le discours de stabilité et de puissance retrouvée du poutinisme a séduit beaucoup de Russes meurtris par la crise des années 1990.- Haine de Poutine -Puis intervient la métamorphose.A partir de l’été 2018, la Russie est touchée par des protestations contre la hausse brutale de l’âge du départ à la retraite. La grogne vient d’en bas et sort des cercles d’opposition des grandes villes.”D’habitude, Vladimir Poutine se pose en arbitre, en garant des intérêts de la population, en grand chef populiste… Mais là, c’est la première fois où il prend la parole pour défendre une réforme, disons, antisociale”, relève Karine Clément, spécialiste des mouvements sociaux russes. Cet engagement fait chuter la popularité du président mais aucune manifestation massive n’a lieu.Fin 2018, la tonalité des messages politiques d’Evguénia Maïboroda change néanmoins complètement. Elle partage des messages dénonçant la pauvreté en Russie, un pays pourtant très riche en ressources naturelles, souligne-t-elle.La journaliste Tatiana Vassiltchouk, du média indépendant Novaïa Gazeta, a effectué un reportage à Maïski, le village de Mme Maïboroda miné par le chômage et les problèmes de déchets.”Le village se noie dans les décharges d’ordures”, décrit-elle.En 2020, Evguénia Maïboroda s’oppose à la révision constitutionnelle ayant permis au président de rester au pouvoir jusqu’en 2036. “Non à un Poutine éternel, (…) non aux mensonges et à la corruption éternels”, dit l’une de ses publications. – Guerre  -Arrive l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Sur son compte VK, Mme Maïboroda fustige l’agression. Et soutient le régiment ukrainien Azov, fondé par des militants d’extrême-droite dont des néo-nazis, qui jouit aujourd’hui d’une réputation héroïque pour ses faits d’armes, notamment sa résistance lors de la bataille de Marioupol.En Russie, tout soutien aux forces ukrainiennes, surtout Azov qui a depuis élargi son recrutement, ou opposition publique au conflit est traqué par les services de sécurité qui ont ainsi écroué des centaines de personnes.Mme Maïboroda est repérée. En février 2023, son domicile est perquisitionné. Elle reçoit une amende et une première courte peine d’emprisonnement. Une affaire criminelle est ouverte, menant à sa condamnation de janvier 2024.Il lui est reproché d’avoir publié sur VK un message dénonçant les milliers de victimes du siège de la ville ukrainienne de Marioupol, au printemps 2022, mais aussi d’avoir partagé une perturbante vidéo.Dans cette dernière, une fillette s’exprime devant un ordinateur dont l’écran affiche une croix gammée. Elle tient un couteau et appelle, en ukrainien, à égorger des Russes.  Ces images, publiées par un compte pro-Kremlin, alimentent le récit du pouvoir russe qui, du fait de l’admiration de certaines formations militaires en Ukraine pour les nationalistes ukrainiens ayant combattu l’URSS avec Hitler, dit mener une guerre contre des “néo-nazis”.Pour avoir repartagé cette vidéo, qui selon les services de sécurité ukrainiens (SBU) déforme la réalité et faisait partie “d’une campagne de propagande”, Maïboroda se retrouve accusée de nazisme. “Elle ne défend pas cette idéologie”, tranche une source proche du dossier, sous couvert d’anonymat.Mme Maïboroda, qui a de la famille en Ukraine et s’y rendait régulièrement, a expliqué au tribunal qu’un de ses cousins avait été blessé, à l’été 2022, par un bombardement russe à Dnipro.- “Brouillage” -Selon sa proche, Maria, Mme Maïboroda n’a pas perçu le danger de son militantisme virtuel et s’est égarée “comme un agneau”.Mais sa politisation montre aussi une certaine lucidité. “Il faut être très intelligent pour s’orienter dans la sphère publique russe”, note la sociologue Karine Clément.Car, selon elle, le Kremlin entretient un “brouillage des consciences” à coups de paradoxes assumés et de désinformation qui, en plus des persécutions judiciaires, vise à décourager “la formation de mouvements politiques de masse”.Le récit présentant l’invasion de l’Ukraine comme “un combat contre le nazisme” dans un pays dirigé par un président d’origine juive, Volodymyr Zelensky, illustre cette stratégie du chaos, estime l’experte.Le tumulte des années 1990, quand des oligarques présentaient leurs réformes ultralibérales comme des avancées vers la “démocratie”, a aussi favorisé la confusion puis l’autoritarisme de M. Poutine, poursuit-elle.Aujourd’hui, la sociologue associe le soutien de nombreux Russes à la guerre à une “soif de faire communauté” et voit Mme Maïboroda comme une personne sortie du lot pour avoir “une bonne image de soi”. L’affaire a eu un certain écho dans les médias et les ONG d’opposition en Russie et en exil. L’organisation Memorial l’a très vite reconnue “prisonnière politique” et des critiques du Kremlin ont estimé que son cas illustrait l’intensité croissante de la répression.- “Tu ne tueras point” -Contrairement à des milliers de prisonniers ukrainiens détenus au secret et torturés, Evguénia Maïboroda, en tant que citoyenne russe, a des conditions d’emprisonnement plutôt correctes.Elle peut théoriquement recevoir des lettres, certes censurées par l’administration pénitentiaire, et passer, parfois, des appels téléphoniques.Début juin, après six mois d’attente incertaine, elle a pu répondre à des questions de l’AFP lors d’un appel de 10 minutes enregistré par un intermédiaire, depuis sa prison dans la région de Rostov.Ses proches la décrivaient au printemps comme déprimée et souffrante. Mais son ton, lors de cet appel, est étonnamment énergique pour une femme de 74 ans emprisonnée depuis un an et demi.”Le plus dur pour moi, c’était la privation de liberté. C’est trèèès dur. Mais ma foi et mes prières m’ont aidée..”, explique-t-elle, la voix hachée par la transmission téléphonique.Mais pourquoi a-t-elle partagé cette vidéo d’une fillette, devant un emblème nazi, qui appelait à tuer des Russes ? “C’est arrivé par accident, c’était stupide”, répond-elle.Elle déclare exécrer “la haine”, “les mensonges” et affirme que ses “vertus préférées” sont “l’amour et la joie de vivre”.Sur les raisons de son opposition à l’invasion de l’Ukraine, elle réplique : “Car je suis croyante. Tu ne tueras point. Et puis pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Moi, je n’ai pas compris.”

En Russie, l’étrange cas de Mme Maïboroda

La retraitée russe porte un col roulé rouge et une toque en fourrure. Elle écoute le verdict qui tombe, puis, raconte un témoin, comme frappée par les mots du juge, se met “à saigner du nez”.Ce 29 janvier 2024, Evguénia Maïboroda, alors âgée de 72 ans, est condamnée à cinq ans et demi de prison pour s’être opposée à l’invasion de l’Ukraine. Six ans plus tôt, elle soutenait Vladimir Poutine et l’annexion de la Crimée.Sur une photo prise au tribunal de Chakhty, dans le sud-ouest de la Russie, elle est assise sur le banc des accusés, la main posée sur le coeur. Son regard, étrange, exprime la stupeur et une pointe de reproche.Dans son affaire, elle a été accusée d’avoir partagé deux contenus illégaux sur les réseaux sociaux : l’un véhiculant “de fausses informations” sur l’armée russe, l’autre comportant un “appel public à commettre des activités extrémistes”. Pour cette raison, avant même le jugement, Mme Maïboroda, une ancienne employée d’une mine de charbon, avait été placée, le 28 avril 2023, sur la liste des personnes décrétées “terroristes et extrémistes” par la Fédération de Russie. Comment une retraitée pro-Kremlin est-elle devenue une “terroriste” ? En s’appuyant sur des documents, témoignages et un échange avec Mme Maïboroda depuis sa prison, l’AFP a reconstitué une histoire de résistance peu habituelle, remplie d’ambivalences qui éclairent la société russe.- Pertes et solitude -Evguénia Nikolaïevna Maïboroda est née le 10 juin 1951 à Kamenolomni, au sud de la ville de Chakhty, dans la région de Rostov, frontalière de l’Ukraine.Elle rencontre son futur mari, Nikolaï Maïboroda, lors de leurs études dans un institut technique.Le couple commence à travailler dans une mine de charbon près de Chakhty. Il est mineur dans une brigade réputée ;  elle, opératrice dans la centrale électrique associée à l’exploitation. Ils ont un fils, Sergueï.Les Maïboroda forment une famille idéale, les mineurs étant haut placés dans la hiérarchie soviétique. Ils profitent de privilèges, voyagent à travers le bloc communiste.Quand l’URSS s’effondre, en 1991, ils subissent un déclassement économique, avec la suspension du versement des salaires, mais également symbolique car les valeurs qu’ils incarnaient sont remplacées par celles d’un capitalisme sauvage.Le 31 août 1997, journée des mineurs, une date importante dans la mythologie soviétique, leur fils unique a un accident de voiture. Il meurt à 25 ans.”On était à l’enterrement. Elle était dans un tel état qu’elle ne se rappelle plus de rien. Son fils était tout pour elle”, commente Maria, une proche témoignant anonymement pour raison de sécurité.En 2002, la mine ferme. Moins de dix ans plus tard, en 2011, son époux Nikolaï décède d’une maladie fulgurante.- Amour de Poutine – Mme Maïboroda se réfugie dans la religion et prend soin d’elle : sur les photos, elle est habillée élégamment avec toujours, sous les yeux, un fin trait de crayon noir.”C’est une meneuse dans la vie. Elle est très dure à briser”, énonce Maria.Fin 2017, Evguénia Maïboroda découvre les réseaux sociaux et crée un compte sur VK (l’équivalent russe de Facebook). Sa page montre son évolution politique. Pendant cinq ans, elle partage des centaines d’images de chats, de fleurs, des blagues, des messages religieux et nostalgiques de l’URSS… et des commentaires sur le pouvoir.Entre mars et août 2018, elle publie une trentaine de photos avec des légendes qui présentent Vladimir Poutine comme un dirigeant merveilleux qui redonne sa grandeur au pays. Sur l’une d’elles, Poutine dit à Donald Trump qu’il rendra la Crimée à l’Ukraine “si les Etats-Unis rendent le Texas au Mexique et l’Alaska à la Russie”. Sur une autre, l’ex-président ukrainien Petro Porochenko est qualifié de “débile”.Jusque-là, rien d’exceptionnel. Le discours de stabilité et de puissance retrouvée du poutinisme a séduit beaucoup de Russes meurtris par la crise des années 1990.- Haine de Poutine -Puis intervient la métamorphose.A partir de l’été 2018, la Russie est touchée par des protestations contre la hausse brutale de l’âge du départ à la retraite. La grogne vient d’en bas et sort des cercles d’opposition des grandes villes.”D’habitude, Vladimir Poutine se pose en arbitre, en garant des intérêts de la population, en grand chef populiste… Mais là, c’est la première fois où il prend la parole pour défendre une réforme, disons, antisociale”, relève Karine Clément, spécialiste des mouvements sociaux russes. Cet engagement fait chuter la popularité du président mais aucune manifestation massive n’a lieu.Fin 2018, la tonalité des messages politiques d’Evguénia Maïboroda change néanmoins complètement. Elle partage des messages dénonçant la pauvreté en Russie, un pays pourtant très riche en ressources naturelles, souligne-t-elle.La journaliste Tatiana Vassiltchouk, du média indépendant Novaïa Gazeta, a effectué un reportage à Maïski, le village de Mme Maïboroda miné par le chômage et les problèmes de déchets.”Le village se noie dans les décharges d’ordures”, décrit-elle.En 2020, Evguénia Maïboroda s’oppose à la révision constitutionnelle ayant permis au président de rester au pouvoir jusqu’en 2036. “Non à un Poutine éternel, (…) non aux mensonges et à la corruption éternels”, dit l’une de ses publications. – Guerre  -Arrive l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.Sur son compte VK, Mme Maïboroda fustige l’agression. Et soutient le régiment ukrainien Azov, fondé par des militants d’extrême-droite dont des néo-nazis, qui jouit aujourd’hui d’une réputation héroïque pour ses faits d’armes, notamment sa résistance lors de la bataille de Marioupol.En Russie, tout soutien aux forces ukrainiennes, surtout Azov qui a depuis élargi son recrutement, ou opposition publique au conflit est traqué par les services de sécurité qui ont ainsi écroué des centaines de personnes.Mme Maïboroda est repérée. En février 2023, son domicile est perquisitionné. Elle reçoit une amende et une première courte peine d’emprisonnement. Une affaire criminelle est ouverte, menant à sa condamnation de janvier 2024.Il lui est reproché d’avoir publié sur VK un message dénonçant les milliers de victimes du siège de la ville ukrainienne de Marioupol, au printemps 2022, mais aussi d’avoir partagé une perturbante vidéo.Dans cette dernière, une fillette s’exprime devant un ordinateur dont l’écran affiche une croix gammée. Elle tient un couteau et appelle, en ukrainien, à égorger des Russes.  Ces images, publiées par un compte pro-Kremlin, alimentent le récit du pouvoir russe qui, du fait de l’admiration de certaines formations militaires en Ukraine pour les nationalistes ukrainiens ayant combattu l’URSS avec Hitler, dit mener une guerre contre des “néo-nazis”.Pour avoir repartagé cette vidéo, qui selon les services de sécurité ukrainiens (SBU) déforme la réalité et faisait partie “d’une campagne de propagande”, Maïboroda se retrouve accusée de nazisme. “Elle ne défend pas cette idéologie”, tranche une source proche du dossier, sous couvert d’anonymat.Mme Maïboroda, qui a de la famille en Ukraine et s’y rendait régulièrement, a expliqué au tribunal qu’un de ses cousins avait été blessé, à l’été 2022, par un bombardement russe à Dnipro.- “Brouillage” -Selon sa proche, Maria, Mme Maïboroda n’a pas perçu le danger de son militantisme virtuel et s’est égarée “comme un agneau”.Mais sa politisation montre aussi une certaine lucidité. “Il faut être très intelligent pour s’orienter dans la sphère publique russe”, note la sociologue Karine Clément.Car, selon elle, le Kremlin entretient un “brouillage des consciences” à coups de paradoxes assumés et de désinformation qui, en plus des persécutions judiciaires, vise à décourager “la formation de mouvements politiques de masse”.Le récit présentant l’invasion de l’Ukraine comme “un combat contre le nazisme” dans un pays dirigé par un président d’origine juive, Volodymyr Zelensky, illustre cette stratégie du chaos, estime l’experte.Le tumulte des années 1990, quand des oligarques présentaient leurs réformes ultralibérales comme des avancées vers la “démocratie”, a aussi favorisé la confusion puis l’autoritarisme de M. Poutine, poursuit-elle.Aujourd’hui, la sociologue associe le soutien de nombreux Russes à la guerre à une “soif de faire communauté” et voit Mme Maïboroda comme une personne sortie du lot pour avoir “une bonne image de soi”. L’affaire a eu un certain écho dans les médias et les ONG d’opposition en Russie et en exil. L’organisation Memorial l’a très vite reconnue “prisonnière politique” et des critiques du Kremlin ont estimé que son cas illustrait l’intensité croissante de la répression.- “Tu ne tueras point” -Contrairement à des milliers de prisonniers ukrainiens détenus au secret et torturés, Evguénia Maïboroda, en tant que citoyenne russe, a des conditions d’emprisonnement plutôt correctes.Elle peut théoriquement recevoir des lettres, certes censurées par l’administration pénitentiaire, et passer, parfois, des appels téléphoniques.Début juin, après six mois d’attente incertaine, elle a pu répondre à des questions de l’AFP lors d’un appel de 10 minutes enregistré par un intermédiaire, depuis sa prison dans la région de Rostov.Ses proches la décrivaient au printemps comme déprimée et souffrante. Mais son ton, lors de cet appel, est étonnamment énergique pour une femme de 74 ans emprisonnée depuis un an et demi.”Le plus dur pour moi, c’était la privation de liberté. C’est trèèès dur. Mais ma foi et mes prières m’ont aidée..”, explique-t-elle, la voix hachée par la transmission téléphonique.Mais pourquoi a-t-elle partagé cette vidéo d’une fillette, devant un emblème nazi, qui appelait à tuer des Russes ? “C’est arrivé par accident, c’était stupide”, répond-elle.Elle déclare exécrer “la haine”, “les mensonges” et affirme que ses “vertus préférées” sont “l’amour et la joie de vivre”.Sur les raisons de son opposition à l’invasion de l’Ukraine, elle réplique : “Car je suis croyante. Tu ne tueras point. Et puis pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Moi, je n’ai pas compris.”

Meurtre aux champignons vénéneux en Australie: l’accusée reconnue coupable”

Le jury d’un tribunal australien a reconnu coupable lundi une quinquagénaire accusée d’avoir tué trois personnes en leur servant des champignons vénéneux, une affaire qui a tenu en haleine les médias.Erin Patterson, 50 ans, était accusée du meurtre des parents de son mari – dont elle était séparée – et de la tante de ce dernier. Elle leur avait servi en juillet 2023 une spécialité culinaire anglaise, un bœuf Wellington avec des amanites phalloïdes – un des plus dangereux champignons vénéneux.Pendant son procès de plus de deux mois, l’accusée a maintenu que cet empoisonnement était accidentel.Mais après une semaine de délibérations, un jury de 12 membres l’a reconnue coupable de triple meurtre lundi, et également de tentative de meurtre sur un quatrième convive.Son époux, encore légalement marié à elle, avait décliné l’invitation.Le procès, tenu dans la petite ville rurale de Morwell, dans le sud-est de l’Australie, a attiré de nombreux médias, notamment internationaux, et des passionnés d’affaires criminelles.La peine d’Erin Patterson sera, elle, prononcée à une date ultérieure.- “Délicieux” -Le 29 juillet 2023, Erin Patterson avait organisé un repas de famille sur sa propriété du Sud-Est australien.A table ce jour-là: Don et Gail Patterson, les parents de son époux Simon, dont la tante Heather et l’oncle Ian – un pasteur d’une église bapstiste locale – étaient également présents. Simon, lui, avait décliné, expliquant son malaise face à cette invitation. En toile de fond, leur relation se détériorait, en raison d’un désaccord sur une question de pension alimentaire.L’Australienne a acheté des filets de boeuf à prix d’or et mixé la viande avec des champignons, enrobant le tout de pâte feuilletée pour confectionner des portions individuelles de boeuf Wellington.Les champignons, identifiés ensuite comme des amanites phalloïdes, peuvent avoir un goût sucré qui cache leur caractère toxique. La tablée a dit le bénédicité puis commencé le repas, “délicieux” aux dires de la tante invitée, Heather. – Mensonges -Mais le poison contenu par les champignons a vite envahi l’organisme des invités et déclenché des effets dévastateurs. Don, Gail et Heather ont succombé en une semaine. Seul Ian, le pasteur, a survécu.”Il est particulièrement évident qu’ils ne pouvaient en réchapper”, a décrit le spécialiste des soins intensifs Stephen Warrillow lors du procès.Des détectives ont vite trouvé des indices suggérant qu’Erin Patterson, passionnée d’histoires criminelles à ses heures perdues, avait préparé son repas avec l’intention de tuer.Mme Patterson a annoncé aux convives souffrir d’un cancer et demandé des conseils sur la façon dont elle devait l’annoncer à ses enfants, selon le parquet. Pourtant, aucun dossier médical n’a fait état d’un tel diagnostic. Le ministère public a déclaré qu’il s’agissait d’un mensonge pour attirer à sa table ses convives. Elle a également nié avoir eu en sa possession un déshydrateur alimentaire, alors que la police a retrouvé l’objet dans une décharge à proximité. Les analyses ont ensuite montré qu’il contenait des traces d’amanite phalloïde.”Je reconnais avoir menti parce que j’avais peur qu’on me tienne pour responsable”, a-t-elle déclaré lors du procès.- “Détective hors pair” -Les amanites phalloïdes comptent parmi les champignons les plus mortels de la planète, et sont responsables de quelque 90% de tous les décès dûs à la consommation de champignons vénéneux.Seul le pasteur, Ian Wilkinson, a survécu au repas, après des semaines d’hospitalisation. Il n’a pu expliquer pourquoi la quinquagénaire avait pu vouloir le tuer.Erin Patterson a été décrite comme une mère attentive, qui jouait un rôle actif dans sa petite communauté, se portant volontaire pour éditer le bulletin du village.Passionnée d’affaires criminelles, elle était aussi membre d’un groupe Facebook où elle discutait des meurtres australiens les plus célèbres. Son amie Christine Hunter a dit au procès qu’elle avait une réputation de “détective hors pair”. Erin Patterson a affirmé ne pas savoir comment les champignons mortels s’étaient retrouvés dans son plat.L’empoisonnement était un “terrible accident”, a déclaré son avocat, Colin Mandy lors du procès. “Elle ne l’a pas fait délibérément. Elle ne l’a pas fait intentionnellement”.Médecins, détectives, experts en informatique et spécialistes champignons se sont exprimés lors du procès pour disséquer chaque aspect du déjeuner.

Meurtre aux champignons vénéneux en Australie: l’accusée reconnue coupable”

Le jury d’un tribunal australien a reconnu coupable lundi une quinquagénaire accusée d’avoir tué trois personnes en leur servant des champignons vénéneux, une affaire qui a tenu en haleine les médias.Erin Patterson, 50 ans, était accusée du meurtre des parents de son mari – dont elle était séparée – et de la tante de ce dernier. Elle leur avait servi en juillet 2023 une spécialité culinaire anglaise, un bœuf Wellington avec des amanites phalloïdes – un des plus dangereux champignons vénéneux.Pendant son procès de plus de deux mois, l’accusée a maintenu que cet empoisonnement était accidentel.Mais après une semaine de délibérations, un jury de 12 membres l’a reconnue coupable de triple meurtre lundi, et également de tentative de meurtre sur un quatrième convive.Son époux, encore légalement marié à elle, avait décliné l’invitation.Le procès, tenu dans la petite ville rurale de Morwell, dans le sud-est de l’Australie, a attiré de nombreux médias, notamment internationaux, et des passionnés d’affaires criminelles.La peine d’Erin Patterson sera, elle, prononcée à une date ultérieure.- “Délicieux” -Le 29 juillet 2023, Erin Patterson avait organisé un repas de famille sur sa propriété du Sud-Est australien.A table ce jour-là: Don et Gail Patterson, les parents de son époux Simon, dont la tante Heather et l’oncle Ian – un pasteur d’une église bapstiste locale – étaient également présents. Simon, lui, avait décliné, expliquant son malaise face à cette invitation. En toile de fond, leur relation se détériorait, en raison d’un désaccord sur une question de pension alimentaire.L’Australienne a acheté des filets de boeuf à prix d’or et mixé la viande avec des champignons, enrobant le tout de pâte feuilletée pour confectionner des portions individuelles de boeuf Wellington.Les champignons, identifiés ensuite comme des amanites phalloïdes, peuvent avoir un goût sucré qui cache leur caractère toxique. La tablée a dit le bénédicité puis commencé le repas, “délicieux” aux dires de la tante invitée, Heather. – Mensonges -Mais le poison contenu par les champignons a vite envahi l’organisme des invités et déclenché des effets dévastateurs. Don, Gail et Heather ont succombé en une semaine. Seul Ian, le pasteur, a survécu.”Il est particulièrement évident qu’ils ne pouvaient en réchapper”, a décrit le spécialiste des soins intensifs Stephen Warrillow lors du procès.Des détectives ont vite trouvé des indices suggérant qu’Erin Patterson, passionnée d’histoires criminelles à ses heures perdues, avait préparé son repas avec l’intention de tuer.Mme Patterson a annoncé aux convives souffrir d’un cancer et demandé des conseils sur la façon dont elle devait l’annoncer à ses enfants, selon le parquet. Pourtant, aucun dossier médical n’a fait état d’un tel diagnostic. Le ministère public a déclaré qu’il s’agissait d’un mensonge pour attirer à sa table ses convives. Elle a également nié avoir eu en sa possession un déshydrateur alimentaire, alors que la police a retrouvé l’objet dans une décharge à proximité. Les analyses ont ensuite montré qu’il contenait des traces d’amanite phalloïde.”Je reconnais avoir menti parce que j’avais peur qu’on me tienne pour responsable”, a-t-elle déclaré lors du procès.- “Détective hors pair” -Les amanites phalloïdes comptent parmi les champignons les plus mortels de la planète, et sont responsables de quelque 90% de tous les décès dûs à la consommation de champignons vénéneux.Seul le pasteur, Ian Wilkinson, a survécu au repas, après des semaines d’hospitalisation. Il n’a pu expliquer pourquoi la quinquagénaire avait pu vouloir le tuer.Erin Patterson a été décrite comme une mère attentive, qui jouait un rôle actif dans sa petite communauté, se portant volontaire pour éditer le bulletin du village.Passionnée d’affaires criminelles, elle était aussi membre d’un groupe Facebook où elle discutait des meurtres australiens les plus célèbres. Son amie Christine Hunter a dit au procès qu’elle avait une réputation de “détective hors pair”. Erin Patterson a affirmé ne pas savoir comment les champignons mortels s’étaient retrouvés dans son plat.L’empoisonnement était un “terrible accident”, a déclaré son avocat, Colin Mandy lors du procès. “Elle ne l’a pas fait délibérément. Elle ne l’a pas fait intentionnellement”.Médecins, détectives, experts en informatique et spécialistes champignons se sont exprimés lors du procès pour disséquer chaque aspect du déjeuner.

Pour Bompard (LFI), une présidentielle anticipée serait “raisonnable”

Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a appelé lundi à l’organisation d’une “présidentielle anticipée”, la “solution la plus raisonnable” selon lui face au blocage du pays.”J’appelle à un retour aux urnes le plus rapidement possible”, a déclaré le député de Marseille sur TF1, estimant que la politique du gouvernement “ne permet pas de régler les problèmes auxquels nous sommes confrontés”.Interrogé sur l’opportunité de dissoudre l’Assemblée nationale alors qu’Emmanuel Macron vient de récupérer ce pouvoir, il a estimé que “la solution la plus raisonnable, ce serait l’organisation d’une élection présidentielle anticipée”.Il a rappelé que LFI avait fin 2024 “déposé à plusieurs reprises ce qu’on a appelé une procédure de destitution du président de la République” et que cette dernière avait toujours été rejetée par l’Assemblée nationale, grâce aux voix du RN notamment, a-t-il fustigé.”Le président de la République est aujourd’hui responsable de la situation de blocage dans lequel est le pays”, a insisté Manuel Bompard, lui reprochant d’avoir “refusé de tenir compte des résultats des dernières élections législatives” en choisissant un Premier ministre issu de LR.

India captain Gill hailed back home after ‘brilliant’ Test win

New captain Shubman Gill was hailed Monday for leading from the front after India recorded their maiden Test win at Edgbaston to level the series against England 1-1.Gill, who notched a century in a losing cause in the first Test at Headingley, hit new heights in scoring 269 and 161 to set up a crushing victory by 336 runs which leaves the five-match series finely poised.It was India’s first win in nine Tests at the Birmingham venue, following seven previous defeats and one draw.”New captain, new India”, The Indian Express newspaper splashed across its front page.Gill, 25, became the youngest Indian Test skipper to register an overseas win in just his second match in charge following the retirement of Rohit Sharma.he eclipsed Sunil Gavaskar, who was 26 when he led India to victory over New Zealand at Auckland in 1976.Gill came into the series with concerns over his batting average overseas, which had been less than 30, but he has shut down all the noise by stroking a remarkable 585 runs from four innings.Cricket icon Sachin Tendulkar called it a “Shublime innings from the man of the moment,” offering his congratulations for “powering India to a brilliant Test victory.”Tendulkar, writing on social media, added: “India’s approach was to take England out of this game and force them to play differently, making sure that there would only be one winner.”- ‘Drowning Street’ -Fast bowler Akash Deep took a match haul of 10 wickets after replacing the rested Jasprit Bumrah as England were bowled out for 271 in their chase of 608 on day five.”What impressed me most about the bowlers was the length they bowled”, Tendulkar said.Deep took 6-99 in the second innings, including bowling the world’s top-ranked Test batsman Joe Root with a delivery that nipped away sharply and was called the “ball of the series” by Tendulkar. Batting great Virat Kohli, who also retired before the series, said: “Great victory for India at Edgbaston” and wrote that India had been “fearless and kept pushing England to the wall.” “Brilliantly led by Shubman with the bat and in the field… special mention to (Mohammed) Siraj and Akash for the way they bowled,” he added.Former captain Sourav Ganguly praised Gill’s performance and India’s superior bowling attack, calling Akash and Siraj “workhorses”.Indian newspapers had a field day with an outpouring of joyous puns.The Times of India said: “Deep’s 10 send Eng to Drowning Street” and “Edg-bastian breached.”The third Test of the five-match series begins on Thursday at Lord’s.

Kenyan cathedral, longtime refuge for protestersMon, 07 Jul 2025 05:38:38 GMT

All Saints Cathedral in Nairobi has been a refuge for generations of protesters escaping police crackdowns, proudly displaying the teargas canisters and spent cartridges once fired into the church.Kenya marks Saba Saba Day on Monday, remembering the bloody 1990 uprising that demanded a return to multi-party democracy during the autocratic rule of then-president Daniel arap …

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