Coup d’envoi de l’Expo universelle d’Osaka, rendez-vous futuriste d’un monde fracturé

L’Exposition universelle 2025 a ouvert ses portes dimanche à Osaka, où sont représentés quelque 160 pays et régions, un rendez-vous placé par le Japon sous le signe des technologies d’avenir et de la concorde dans un monde fracturé.Trois ans après l’Exposition à Dubaï, Osaka a choisi pour thème “la société du futur”, mettant l’accent sur l’intelligence artificielle (IA) et le spatial.Parmi les attractions-phares: une météorite martienne, 32 sculptures de Hello Kitty déguisées en algues, des démonstrations de drones, ou encore un minuscule coeur battant cultivé à base de cellules-souches et présenté au public pour la première fois.L'”Expo-2025″, qui se déroulera jusqu’au 13 octobre sur l’île artificielle de Yumeshima, s’inscrit dans la lignée de l’édition de 1970 tenue aussi à Osaka et dont l’impact fut majeur pour un archipel en plein essor économique. Organisées à travers le monde depuis 1851 (celle de 1889 laissa pour héritage la Tour Eiffel à Paris), les Expositions universelles offrent l’occasion aux pays participants de rivaliser via l’architecture de leurs pavillons et la présentation de leurs cultures et technologies.Pour cette édition, les pavillons nationaux sont entourés d’un imposant “Grand Anneau” de 2 km de circonférence et de 20 m de haut, la plus grande structure architecturale en bois du monde selon le Guinness, et un symbole de concorde d’après son créateur Sou Fujimoto.- “Sentiment d’unité” -L’événement ouvre cependant à l’ombre de multiples conflits, du danger climatique, et des turbulences économiques provoquées par le président américain Donald Trump.Lors d’une cérémonie d’inauguration samedi, qui associait IA et danse kabuki, l’empereur nippon Naruhito a déclaré espérer que l’Expo-2025 “offrira aux peuples du monde l’occasion de respecter non seulement leur propre vie, mais aussi l’existence des autres”. L’Expo peut contribuer à “restaurer un sentiment d’unité” dans un monde marqué par les divisions, a renchéri dimanche le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba.”Ce n’est pas à vendre” affirme un panneau jaune et bleu au-dessus du petit stand de l’Ukraine, qui résiste depuis trois ans à l’invasion militaire engagée par la Russie, absente de l’Expo-2025.”Nous voulons que le monde en sache davantage sur notre résilience. Nous sommes ceux qui créent, et non ceux qui détruisent”, a déclaré dimanche à l’AFP Tatiana Berezhna, vice-ministre ukrainienne de l’Économie.Israël et Palestiniens ont tous deux de petits emplacements. Yahel Vilan, responsable du pavillon israélien, orné d’une pierre du Mur des Lamentations de Jérusalem, assure à l’AFP: “Nous sommes venus avec un message de paix”.Le pavillon des Etats-Unis a pour thème “America the Beautiful”, mais ne mentionne pas la guerre commerciale, mettant l’accent sur les paysages, l’IA et l’espace –avec simulation de lancements de fusée s’enflammant au-dessus des visiteurs. Le pavillon chinois voisin, évoquant un rouleau de calligraphie, présente des technologies vertes et des échantillons lunaires rapportés par les sondes Changa’e-5 et Changa’e-6.- Sophie Marceau et Teddy Riner -Le pavillon français, enveloppé d’immenses drapés blancs, abrite des statues de Rodin, une tapisserie d’Aubusson dans le style du studio d’animation japonais Ghibli, une gargouille de Notre-Dame, des expositions sur l’artisanat de luxe et les vins d’Alsace…Avant même d’être inauguré dimanche par deux de ses parrains, l’actrice Sophie Marceau et le judoka Teddy Riner, il attirait des visiteurs curieux.”On adore la France et sa culture, on est venus spécialement de Nagoya (à 170 km de distance) avec ma maman”, indique à l’AFP Kumiko Asakawa, Japonaise de 40 ans.Des sondages et les difficultés à écouler les billets pré-vendus ont cependant illustré le désintérêt de nombreux Japonais pour l’évènement et leurs inquiétudes sur son coût.A ce jour, seuls 8,7 millions de billets on été vendus à l’avance… moitié moins que les 14 millions espérés. Et pour un objectif total de 28 millions de visiteurs sur six mois, très en-deçà du record de 64 millions de visiteurs de l’Exposition de Shanghai en 2010.Pour autant, les premiers visiteurs affichaient leur enthousiasme malgré un ciel pluvieux.”L’Expo est importante (en cette période chaotique). Les gens penseront à la paix après avoir visité le site”, estime Emiko Sakamoto, habitante de la région.Elle avait déjà visité Osaka-1970 et se dit déterminée à revenir sur le site à plusieurs reprises pour admirer tous les pavillons. Les expos universelles sont souvent critiquées pour leur caractère temporaire et leurs vestiges en jachère. L’île artificielle d’Osaka sera rasée après octobre pour laisser place à un complexe hôtelier avec casino, et seuls 12,5 % du “Grand Anneau” seront réutilisés selon la presse japonaise.nf-cg-hih-jug/bpi

Coup d’envoi de l’Expo universelle d’Osaka, rendez-vous futuriste d’un monde fracturé

L’Exposition universelle 2025 a ouvert ses portes dimanche à Osaka, où sont représentés quelque 160 pays et régions, un rendez-vous placé par le Japon sous le signe des technologies d’avenir et de la concorde dans un monde fracturé.Trois ans après l’Exposition à Dubaï, Osaka a choisi pour thème “la société du futur”, mettant l’accent sur l’intelligence artificielle (IA) et le spatial.Parmi les attractions-phares: une météorite martienne, 32 sculptures de Hello Kitty déguisées en algues, des démonstrations de drones, ou encore un minuscule coeur battant cultivé à base de cellules-souches et présenté au public pour la première fois.L'”Expo-2025″, qui se déroulera jusqu’au 13 octobre sur l’île artificielle de Yumeshima, s’inscrit dans la lignée de l’édition de 1970 tenue aussi à Osaka et dont l’impact fut majeur pour un archipel en plein essor économique. Organisées à travers le monde depuis 1851 (celle de 1889 laissa pour héritage la Tour Eiffel à Paris), les Expositions universelles offrent l’occasion aux pays participants de rivaliser via l’architecture de leurs pavillons et la présentation de leurs cultures et technologies.Pour cette édition, les pavillons nationaux sont entourés d’un imposant “Grand Anneau” de 2 km de circonférence et de 20 m de haut, la plus grande structure architecturale en bois du monde selon le Guinness, et un symbole de concorde d’après son créateur Sou Fujimoto.- “Sentiment d’unité” -L’événement ouvre cependant à l’ombre de multiples conflits, du danger climatique, et des turbulences économiques provoquées par le président américain Donald Trump.Lors d’une cérémonie d’inauguration samedi, qui associait IA et danse kabuki, l’empereur nippon Naruhito a déclaré espérer que l’Expo-2025 “offrira aux peuples du monde l’occasion de respecter non seulement leur propre vie, mais aussi l’existence des autres”. L’Expo peut contribuer à “restaurer un sentiment d’unité” dans un monde marqué par les divisions, a renchéri dimanche le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba.”Ce n’est pas à vendre” affirme un panneau jaune et bleu au-dessus du petit stand de l’Ukraine, qui résiste depuis trois ans à l’invasion militaire engagée par la Russie, absente de l’Expo-2025.”Nous voulons que le monde en sache davantage sur notre résilience. Nous sommes ceux qui créent, et non ceux qui détruisent”, a déclaré dimanche à l’AFP Tatiana Berezhna, vice-ministre ukrainienne de l’Économie.Israël et Palestiniens ont tous deux de petits emplacements. Yahel Vilan, responsable du pavillon israélien, orné d’une pierre du Mur des Lamentations de Jérusalem, assure à l’AFP: “Nous sommes venus avec un message de paix”.Le pavillon des Etats-Unis a pour thème “America the Beautiful”, mais ne mentionne pas la guerre commerciale, mettant l’accent sur les paysages, l’IA et l’espace –avec simulation de lancements de fusée s’enflammant au-dessus des visiteurs. Le pavillon chinois voisin, évoquant un rouleau de calligraphie, présente des technologies vertes et des échantillons lunaires rapportés par les sondes Changa’e-5 et Changa’e-6.- Sophie Marceau et Teddy Riner -Le pavillon français, enveloppé d’immenses drapés blancs, abrite des statues de Rodin, une tapisserie d’Aubusson dans le style du studio d’animation japonais Ghibli, une gargouille de Notre-Dame, des expositions sur l’artisanat de luxe et les vins d’Alsace…Avant même d’être inauguré dimanche par deux de ses parrains, l’actrice Sophie Marceau et le judoka Teddy Riner, il attirait des visiteurs curieux.”On adore la France et sa culture, on est venus spécialement de Nagoya (à 170 km de distance) avec ma maman”, indique à l’AFP Kumiko Asakawa, Japonaise de 40 ans.Des sondages et les difficultés à écouler les billets pré-vendus ont cependant illustré le désintérêt de nombreux Japonais pour l’évènement et leurs inquiétudes sur son coût.A ce jour, seuls 8,7 millions de billets on été vendus à l’avance… moitié moins que les 14 millions espérés. Et pour un objectif total de 28 millions de visiteurs sur six mois, très en-deçà du record de 64 millions de visiteurs de l’Exposition de Shanghai en 2010.Pour autant, les premiers visiteurs affichaient leur enthousiasme malgré un ciel pluvieux.”L’Expo est importante (en cette période chaotique). Les gens penseront à la paix après avoir visité le site”, estime Emiko Sakamoto, habitante de la région.Elle avait déjà visité Osaka-1970 et se dit déterminée à revenir sur le site à plusieurs reprises pour admirer tous les pavillons. Les expos universelles sont souvent critiquées pour leur caractère temporaire et leurs vestiges en jachère. L’île artificielle d’Osaka sera rasée après octobre pour laisser place à un complexe hôtelier avec casino, et seuls 12,5 % du “Grand Anneau” seront réutilisés selon la presse japonaise.nf-cg-hih-jug/bpi

La Birmanie marque la fête de l’eau dans les ruines du séisme

Des milliers de Birmans ont marqué dimanche le début de la fête de l’eau au milieu de la désolation laissée par le séisme de fin mars, responsable de la mort de plus de 3.600 personnes.La fête de Thingyan, le Nouvel An birman, se caractérise par ses rituels d’éclaboussement qui symbolisent la purification et le renouveau.Mais à Mandalay comme à Sagaing, dans le centre du pays, dévastés par le séisme de magnitude 7,7 du 28 mars, l’atmosphère n’est pas à la fête.Deux semaines après la catastrophe, des centaines de Birmans dorment encore dans des tentes près d’immeubles effondrés, de magasins de thé en ruines et d’hôtels détruits.Beaucoup manquent de latrines fonctionnelles ou doivent attendre leur tour pour accéder à l’eau potable. Ils craignent aussi pour leur habitation de fortune face aux violentes pluies anticipées par les météorologues.Tôt dimanche, des familles achetaient des pots en argile et des plantes que les habitants placent habituellement chez eux pour célébrer la Nouvelle Année.”Tout le monde est en difficulté cette année”, explique Ma Phyu, 55 ans, qui campe avec neuf membres de sa famille au nord du palais royal de Mandalay, endommagé par le séisme.”Il faut que je prépare le pot avec les fleurs parce que c’est notre tradition. Mais mon cÅ“ur est lourd”, dit la quinquagénaire.Dans sa famille, les enfants ont reçu la consigne de ne pas répandre d’eau dans la rue, de peur que les voisins ne critiquent leur choix de marquer la fête quelques jours à peine après le tremblement de terre meurtrier.La junte militaire au pouvoir en Birmanie a ordonné que les célébrations ne donnent lieu à aucune musique ni danse.Depuis le séisme, les températures ont grimpé à Mandalay jusqu’à atteindre 44 degrés Celsius. La nuit, les habitants ayant trouvé refuge dans des tentes sont la cible des moustiques. Avant de se lever à l’aube pour rejoindre la queue avec, au bout, de l’aide pour leur foyer.Plus de 5.200 bâtiments ont été détruits par le tremblement de terre, d’après des données officielles, et plus de deux millions de personnes ont besoin d’assistance du fait du séisme, selon l’ONU.Les Nations unies ont lancé un appel aux dons, espérant récolter 275 millions de dollars.Le pays est par ailleurs laissé exsangue par la guerre civile en cours depuis le putsch des militaires de 2021, qui a renversé la dirigeante élue Aung San Suu Kyi. Le conflit a fait plus de 6.300 morts civils et provoqué le déplacement de plus de 3,5 millions de personnes. Quelque 50% des habitants vivent actuellement sous le seuil de pauvreté.

Les voiliers-cargos de Towt gardent le cap malgré les vents contraires outre-Atlantique

Moins d’un an après le baptême de ses deux voiliers-cargos, Towt doit affronter les premiers vents contraires de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump. Mais l’armateur havrais garde le cap de la décarbonation, avec six nouveaux navires prévus d’ici à 2027.    Toutes voiles dehors, la goélette Artémis glisse, dans un léger murmure, sur une mer d’huile, près de l’archipel des Glénan, au large de la pointe sud de la Bretagne. “Ce bateau, je l’aime”, lâche le capitaine Olivier André, 49 ans, visage rond et pull marin. “On a des moments, réellement, où le bateau nous donne du plaisir, ce qu’on n’a pas sur des navires de commerce plus classiques”, poursuit-il, avec une légère pointe d’émotion. “Ça m’a redonné goût au métier qui devenait un peu ennuyeux”, sourit-il.81 mètres de long, 15 de large, 63 de haut… Livré en août 2024, le voilier géant Artémis est, avec son sistership Anemos, l’un des plus grands cargos au monde propulsé principalement à l’énergie éolienne.D’une capacité de transport de 1.090 tonnes de marchandises, ses énormes voiles (2.100 m2) n’en sont pas moins “très maniables et très modulables” grâce à une unité hydraulique, explique Camille Roubinowitz, matelote de 30 ans.Avec une simple télécommande, la jeune femme ouvre toutes les voiles en moins de 30 minutes, peu après la sortie du port de Concarneau (Finistère). “On peut manÅ“uvrer seul des voiles qui nécessiteraient plusieurs dizaines de personnes sur un vieux gréement”, explique celle qui a navigué sur le Bélem ou l’Hermione.Grâce à la force du vent, Towt estime réduire ainsi de 95% les émissions de CO2 du transport maritime. Et depuis l’été dernier, la compagnie dit avoir évité 300 tonnes d’émission de gaz à effet de serre sur les produits qu’elle a transportés (champagne, vin, café, thé, boxes Internet, etc.).- “Regarder le vent”-Les marins réapprennent un métier oublié depuis près d’un siècle. Avec le matelot de quart, “on est beaucoup le nez dehors. On passe la plupart de notre temps à regarder le vent”, décrit Lucie Fernandes, 26 ans, capitaine en second d’Artémis, qui apprécie la liberté de navigation permise par la voile.”On s’inspire des vieilles trajectoires des navires de type clipper. Ça crée une émulation, un intérêt”, abonde le commandant, qui dispose également des technologies les plus modernes de navigation. “Les navires marchent bien, ça va vite et ça décarbone vraiment”, vante Guillaume Le Grand, président et cofondateur de Towt (TransOceanic Wind Transport), qui a commencé le transport de marchandises à la voile sur des vieux gréements au début des années 2010.Le Breton, qui réalise les deux-tiers de son chiffre d’affaires sur la liaison Le Havre – New York (en 20 jours), voit son modèle économique heurté par les droits de douane massifs décidés par le président américain Donald Trump.  “C’est un océan d’instabilité”, reconnaît-il. “On ne sait pas ce qui va se passer. On est dans ce monde-là, tenu à une agilité, à une adaptabilité”, dit-il, en affirmant disposer “de chargeurs qui sont fidèles, qui sont au rendez-vous”.Cette “agilité” du transport à la voile, avec des navires plus petits qu’un porte-conteneur, a d’ailleurs permis à Artémis de faire escale à Brest, avant Le Havre et New York, pour charger une partie de sa marchandise avant l’entrée en vigueur des droits de douane américains.”On est également en train de se diversifier, notamment dans le pharmaceutique”, qui n’est pas visée par les taxes de Trump, explique Guillaume Le Grand, en évoquant aussi de nouvelles routes possibles “dans le Pacifique, dans le Golfe de Guinée par exemple”. Pour autant, l’armateur n’entend pas complètement virer de bord. “On va continuer d’y aller” aux États-Unis, assure-t-il, alors que six nouveaux voiliers-cargos sont d’ores et déjà commandés.La flotte de Towt devrait ainsi passer à cinq voiliers fin 2026 puis à huit en 2027. “Il y a un vrai engouement pour notre service, malgré ce contexte”, assure M. Le Grand.

Les voiliers-cargos de Towt gardent le cap malgré les vents contraires outre-Atlantique

Moins d’un an après le baptême de ses deux voiliers-cargos, Towt doit affronter les premiers vents contraires de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump. Mais l’armateur havrais garde le cap de la décarbonation, avec six nouveaux navires prévus d’ici à 2027.    Toutes voiles dehors, la goélette Artémis glisse, dans un léger murmure, sur une mer d’huile, près de l’archipel des Glénan, au large de la pointe sud de la Bretagne. “Ce bateau, je l’aime”, lâche le capitaine Olivier André, 49 ans, visage rond et pull marin. “On a des moments, réellement, où le bateau nous donne du plaisir, ce qu’on n’a pas sur des navires de commerce plus classiques”, poursuit-il, avec une légère pointe d’émotion. “Ça m’a redonné goût au métier qui devenait un peu ennuyeux”, sourit-il.81 mètres de long, 15 de large, 63 de haut… Livré en août 2024, le voilier géant Artémis est, avec son sistership Anemos, l’un des plus grands cargos au monde propulsé principalement à l’énergie éolienne.D’une capacité de transport de 1.090 tonnes de marchandises, ses énormes voiles (2.100 m2) n’en sont pas moins “très maniables et très modulables” grâce à une unité hydraulique, explique Camille Roubinowitz, matelote de 30 ans.Avec une simple télécommande, la jeune femme ouvre toutes les voiles en moins de 30 minutes, peu après la sortie du port de Concarneau (Finistère). “On peut manÅ“uvrer seul des voiles qui nécessiteraient plusieurs dizaines de personnes sur un vieux gréement”, explique celle qui a navigué sur le Bélem ou l’Hermione.Grâce à la force du vent, Towt estime réduire ainsi de 95% les émissions de CO2 du transport maritime. Et depuis l’été dernier, la compagnie dit avoir évité 300 tonnes d’émission de gaz à effet de serre sur les produits qu’elle a transportés (champagne, vin, café, thé, boxes Internet, etc.).- “Regarder le vent”-Les marins réapprennent un métier oublié depuis près d’un siècle. Avec le matelot de quart, “on est beaucoup le nez dehors. On passe la plupart de notre temps à regarder le vent”, décrit Lucie Fernandes, 26 ans, capitaine en second d’Artémis, qui apprécie la liberté de navigation permise par la voile.”On s’inspire des vieilles trajectoires des navires de type clipper. Ça crée une émulation, un intérêt”, abonde le commandant, qui dispose également des technologies les plus modernes de navigation. “Les navires marchent bien, ça va vite et ça décarbone vraiment”, vante Guillaume Le Grand, président et cofondateur de Towt (TransOceanic Wind Transport), qui a commencé le transport de marchandises à la voile sur des vieux gréements au début des années 2010.Le Breton, qui réalise les deux-tiers de son chiffre d’affaires sur la liaison Le Havre – New York (en 20 jours), voit son modèle économique heurté par les droits de douane massifs décidés par le président américain Donald Trump.  “C’est un océan d’instabilité”, reconnaît-il. “On ne sait pas ce qui va se passer. On est dans ce monde-là, tenu à une agilité, à une adaptabilité”, dit-il, en affirmant disposer “de chargeurs qui sont fidèles, qui sont au rendez-vous”.Cette “agilité” du transport à la voile, avec des navires plus petits qu’un porte-conteneur, a d’ailleurs permis à Artémis de faire escale à Brest, avant Le Havre et New York, pour charger une partie de sa marchandise avant l’entrée en vigueur des droits de douane américains.”On est également en train de se diversifier, notamment dans le pharmaceutique”, qui n’est pas visée par les taxes de Trump, explique Guillaume Le Grand, en évoquant aussi de nouvelles routes possibles “dans le Pacifique, dans le Golfe de Guinée par exemple”. Pour autant, l’armateur n’entend pas complètement virer de bord. “On va continuer d’y aller” aux États-Unis, assure-t-il, alors que six nouveaux voiliers-cargos sont d’ores et déjà commandés.La flotte de Towt devrait ainsi passer à cinq voiliers fin 2026 puis à huit en 2027. “Il y a un vrai engouement pour notre service, malgré ce contexte”, assure M. Le Grand.

Danse rituelle, foot et politique au premier championnat indigène du Brésil

Coiffes de plumes, colliers, peintures corporelles et danse traditionnelle: ce rituel n’a pas lieu en Amazonie, mais sur le rond central d’un terrain de football à Brasilia, à l’occasion du premier championnat national indigène.La passion du Brésil pour le ballon rond n’échappe pas aux autochtones, dans un pays dont un des footballeurs les plus légendaires, Garrincha, double champion du monde en 1958 et 1962, était fils d’un membre du peuple fulni-ô.À l’approche de la conférence de l’ONU sur le climat, qui aura lieu en novembre dans la ville amazonienne de Belem, certains de ces peuples ont décidé d’utiliser le football pour faire entendre leur voix.Les experts estiment qu’ils jouent un rôle fondamental dans la lutte contre le réchauffement climatique en préservant leurs territoires, qui sont néanmoins menacés par l’orpaillage et la déforestation.Pour le premier tournoi national de football indigène, les organisateurs ont dû dénicher des talents dans les villages les plus reculés de ce pays qui compte 1,7 million d’autochtones de 300 ethnies différentes.Au final, 92 équipes ont été formées et 2.700 joueurs ont participé à la compétition, d’abord au niveau régional, les premiers matches ayant été disputés dès 2023, avant que les meilleurs se retrouvent ce week-end à Brasilia.L’un des organisateurs, Burain Kariri Sapuyá, coordinateur sportif du Conafer, une association de promotion de l’agriculture familiale qui regroupe aussi des indigènes, se félicite d’avoir pu rassembler des joueurs “de nombreux peuples, venus de lieux difficiles d’accès”.- “La force des ancêtres” -Les cinq équipes finalistes s’affrontent au stade Valmir Campelo Bezerra, surnommé le “Bezerrao”, une enceinte de 20.000 places qui a déjà accueilli à plusieurs reprises des entraînements de la Seleçao.Avant chaque rencontre, les joueurs se retrouvent pour une cérémonie rituelle, chantant et dansant au rythme des tambours et maracas. “Nous dansons pour puiser la force de nos ancêtres”, dit à l’AFP Nicinho da Cruz Nascimento, attaquant de l’équipe du peuple Pataxó Imbiruçu, venue de l’Etat de Minas Gerais (sud-est).Il ajoute en souriant que ces danses sont également une excellente façon de s’échauffer avant la rencontre.Les matches, qui mettent aux prises des joueurs souvent trentenaires, sont retransmis en direct sur internet. – “Energie positive” -“Cela montre que les indigènes peuvent pratiquer du beau football, mais c’est également important sur le plan politique”, grâce à la visibilité que le tournoi donne aux peuples indigènes, dit Amauri Carvalho, capitaine du Club sportif Aldeia Brejao, qui représente un village du peuple Terena, dans le Mato Grosso do Sul (centre-ouest).La phase finale du tournoi à Brasilia a lieu alors que la capitale brésilienne a également accueilli cette semaine le rassemblement annuel “Terre libre”, avec des cortèges de milliers d’indigènes de plusieurs régions du Brésil et même d’autres pays manifestant face au Parlement.Les leaders autochtones ont notamment revendiqué le même poids que les chefs d’Etat lors de la COP30 à Belem, qui se tiendra du 10 au 21 novembre.Ils ont également réclamé la poursuite du processus d’homologation de nouvelles terres indigènes, qui a repris depuis le retour au pouvoir en 2023 du président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, mais avait été interrompu sous le mandat de son prédécesseur d’extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022).Au tournoi de football, une pancarte avec le message “homologation maintenant” a été brandie lors de la cérémonie d’ouverture.Et le trophée est chargé de symbole: il porte le nom de Galdino Jesus dos Santos, du peuple Kariri-Sapuyá, brûlé vif par cinq jeunes aisés à Brasilia en 1997, un meurtre qui avait profondément choqué le Brésil.Les joueurs sont venus avec des proches qui les encouragent dans les tribunes du stade Bezerrao. “J’ai voulu venir pour chanter et leur donner de la force, transmettre de l’énergie positive”, dit Lucidalva Alves Ferreira, enseignante de 52 ans, qui n’a pas hésité à faire un long périple en bus pour se rendre à Brasilia.