Comment le marché de la dette américaine a fait reculer Trump sur ses droits de douane

La guerre commerciale a fait trembler le marché de la dette publique américaine, jusqu’à faire reculer Donald Trump sur une partie des droits de douane colossaux qu’il imposait à beaucoup de ses partenaires commerciaux, selon des sources de marché interrogées par l’AFP.”C’est la vente éclair de bons du Trésor américain ces derniers jours qui a finalement poussé Donald Trump à reculer sur sa stratégie commerciale”, affirme Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank, évoquant une “ligne rouge” franchie, “une pression telle qu’elle est devenue insupportable – même pour Trump”.”Je surveillais le marché des obligations”, a lui-même reconnu le président américain, ajoutant avoir constaté que ses surtaxes douanières “effrayaient un peu” les investisseurs.De quoi parle-t-on ?Du marché des obligations, où s’échangent ces emprunts effectués par un pays ou un autre, sur un horizon de remboursement qui peut aller jusqu’à trente ans.Plus les obligations d’un pays sont recherchées par les investisseurs, plus leur taux d’intérêt va baisser. Ils cherchent en revanche à être mieux rémunérés lorsqu’ils jugent la dette d’un État plus risquée, ce qui fait monter le taux des obligations, appelé aussi “rendement”.Les bons du Trésor américain ont enregistré de grands mouvements dans les deux sens depuis l’annonce le mercredi 2 avril de l’offensive protectionniste de la Maison Blanche.Ils ont d’abord été plébiscités en pleine débâcle boursière, offrant la sécurité d’un rendement garanti pour les investisseurs.”Lors de telles périodes, il est courant que les investisseurs vendent des actions et achètent des obligations d’État, considérées comme des actifs refuges”, explique Hal Cook, analyste chez Hargreaves Lansdown.Les taux ont donc logiquement baissé les premiers jours, le rendement de l’emprunt public américain à 10 ans tombant jusqu’à 3,88% le 4 avril, et jusqu’à 4,30% pour celui à 30 ans.Mais ces derniers jours, le mouvement s’était inversé, les investisseurs se débarrassant au contraire de leurs emprunts publics américain.Le rendement du même emprunt à 10 ans a ainsi remonté mercredi jusqu’à près de 4,5%, une hausse extrêmement forte, et surprenante quand les investisseurs cherchent des couvertures contre le risque. Le taux à 30 ans, lui, a même dépassé les 4,9% mercredi.Pourquoi cette forte remontée?L’une des explications avancées par les analystes est celle de l’abandon de positions, les investisseurs vendant des obligations pour essuyer leurs pertes sur d’autres marchés.Les emprunts publics s’imposent comme premier choix de délestage “étant typiquement l’actif le plus liquide”, c’est-à-dire le plus facile à vendre rapidement, “que détiennent les grands investisseurs”, note Hal Cook.Mais il juge également “possible que l’incertitude concernant la future politique commerciale et de dépenses des États-Unis soit également une partie de la raison” de la fuite des investisseurs.Le spectre d’une récession américaine, en conséquence des droits de douane, vient aussi influencer la situation: les taux d’emprunts longs, comme les obligations à échéance 10 ou 30 ans, dépendent “des perspectives de croissance et d’inflation”, affirme Aurélien Buffault, gérant obligataire de Delubac AM.Les taux d’intérêt à court terme (pour les emprunts d’échéance deux ans ou moins) sont, eux, liés aux anticipations de baisse ou de hausse de taux de la Banque centrale américaine (Fed). Mais difficile aujourd’hui de prédire si la Fed va augmenter ses taux en raison du risque d’inflation lié aux droits de douane, ou les baisser en raison du risque de ralentissement économique dû à ces mêmes droits de douane.Qu’est ce que cela signifie ?Après la volte-face de Donald Trump mercredi, le taux d’emprunt américain à 10 ans a une nouvelle fois changé de direction: il est cette fois retombé autour des 4,3%.Mais pour plusieurs analystes, il y a une remise en question du statut traditionnel des titres de dette américaine comme valeur refuge en temps de crise.A l’heure où les experts économiques s’interrogent sur les vraies intentions de Donald Trump dans sa guerre commerciale, “le marché a perdu confiance dans les actifs américains”, qu’il “vend activement”, juge même George Saravelos, de la Deutsche Bank.Le dollar perdait d’ailleurs encore du terrain jeudi, notamment face à l’euro.Le ministre des Finances américain Scott Bessent a affirmé mercredi sur Fox Business que la tension des taux obligataires était certes “inconfortable”, mais n’avait “rien de systémique”.Phénomène technique et temporaire ou “vote de défiance plus large envers la dette souveraine américaine”? Pour Stephen Innes, de SPI AM, “peu importe” car la conclusion reste la même: l’ancien mode de fonctionnement consistant à acheter du dollar et des obligations en temps de crise “ne fonctionne plus”.

Comment le marché de la dette américaine a fait reculer Trump sur ses droits de douane

La guerre commerciale a fait trembler le marché de la dette publique américaine, jusqu’à faire reculer Donald Trump sur une partie des droits de douane colossaux qu’il imposait à beaucoup de ses partenaires commerciaux, selon des sources de marché interrogées par l’AFP.”C’est la vente éclair de bons du Trésor américain ces derniers jours qui a finalement poussé Donald Trump à reculer sur sa stratégie commerciale”, affirme Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank, évoquant une “ligne rouge” franchie, “une pression telle qu’elle est devenue insupportable – même pour Trump”.”Je surveillais le marché des obligations”, a lui-même reconnu le président américain, ajoutant avoir constaté que ses surtaxes douanières “effrayaient un peu” les investisseurs.De quoi parle-t-on ?Du marché des obligations, où s’échangent ces emprunts effectués par un pays ou un autre, sur un horizon de remboursement qui peut aller jusqu’à trente ans.Plus les obligations d’un pays sont recherchées par les investisseurs, plus leur taux d’intérêt va baisser. Ils cherchent en revanche à être mieux rémunérés lorsqu’ils jugent la dette d’un État plus risquée, ce qui fait monter le taux des obligations, appelé aussi “rendement”.Les bons du Trésor américain ont enregistré de grands mouvements dans les deux sens depuis l’annonce le mercredi 2 avril de l’offensive protectionniste de la Maison Blanche.Ils ont d’abord été plébiscités en pleine débâcle boursière, offrant la sécurité d’un rendement garanti pour les investisseurs.”Lors de telles périodes, il est courant que les investisseurs vendent des actions et achètent des obligations d’État, considérées comme des actifs refuges”, explique Hal Cook, analyste chez Hargreaves Lansdown.Les taux ont donc logiquement baissé les premiers jours, le rendement de l’emprunt public américain à 10 ans tombant jusqu’à 3,88% le 4 avril, et jusqu’à 4,30% pour celui à 30 ans.Mais ces derniers jours, le mouvement s’était inversé, les investisseurs se débarrassant au contraire de leurs emprunts publics américain.Le rendement du même emprunt à 10 ans a ainsi remonté mercredi jusqu’à près de 4,5%, une hausse extrêmement forte, et surprenante quand les investisseurs cherchent des couvertures contre le risque. Le taux à 30 ans, lui, a même dépassé les 4,9% mercredi.Pourquoi cette forte remontée?L’une des explications avancées par les analystes est celle de l’abandon de positions, les investisseurs vendant des obligations pour essuyer leurs pertes sur d’autres marchés.Les emprunts publics s’imposent comme premier choix de délestage “étant typiquement l’actif le plus liquide”, c’est-à-dire le plus facile à vendre rapidement, “que détiennent les grands investisseurs”, note Hal Cook.Mais il juge également “possible que l’incertitude concernant la future politique commerciale et de dépenses des États-Unis soit également une partie de la raison” de la fuite des investisseurs.Le spectre d’une récession américaine, en conséquence des droits de douane, vient aussi influencer la situation: les taux d’emprunts longs, comme les obligations à échéance 10 ou 30 ans, dépendent “des perspectives de croissance et d’inflation”, affirme Aurélien Buffault, gérant obligataire de Delubac AM.Les taux d’intérêt à court terme (pour les emprunts d’échéance deux ans ou moins) sont, eux, liés aux anticipations de baisse ou de hausse de taux de la Banque centrale américaine (Fed). Mais difficile aujourd’hui de prédire si la Fed va augmenter ses taux en raison du risque d’inflation lié aux droits de douane, ou les baisser en raison du risque de ralentissement économique dû à ces mêmes droits de douane.Qu’est ce que cela signifie ?Après la volte-face de Donald Trump mercredi, le taux d’emprunt américain à 10 ans a une nouvelle fois changé de direction: il est cette fois retombé autour des 4,3%.Mais pour plusieurs analystes, il y a une remise en question du statut traditionnel des titres de dette américaine comme valeur refuge en temps de crise.A l’heure où les experts économiques s’interrogent sur les vraies intentions de Donald Trump dans sa guerre commerciale, “le marché a perdu confiance dans les actifs américains”, qu’il “vend activement”, juge même George Saravelos, de la Deutsche Bank.Le dollar perdait d’ailleurs encore du terrain jeudi, notamment face à l’euro.Le ministre des Finances américain Scott Bessent a affirmé mercredi sur Fox Business que la tension des taux obligataires était certes “inconfortable”, mais n’avait “rien de systémique”.Phénomène technique et temporaire ou “vote de défiance plus large envers la dette souveraine américaine”? Pour Stephen Innes, de SPI AM, “peu importe” car la conclusion reste la même: l’ancien mode de fonctionnement consistant à acheter du dollar et des obligations en temps de crise “ne fonctionne plus”.

Droits de douane: l’UE suspend sa riposte, la Chine appelle au compromis

L’Union européenne a suspendu jeudi sa riposte aux droits de douane américains après le revirement spectaculaire de Donald Trump, qui a gelé les surtaxes appliquées à une soixantaine de pays, à l’exception de la Chine, désormais isolée dans son bras de fer avec Washington.L’UE va geler sa riposte durant 90 jours pour “donner une chance aux négociations”, a annoncé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. “Si les négociations ne sont pas satisfaisantes, nos contre-mesures entreront en vigueur”, a-t-elle cependant prévenu.Les 27 Etats membres de l’UE avaient adopté mercredi après plusieurs semaines de négociations ses premières mesures de représailles aux droits de douane de Donald Trump, portant sur plus de 20 milliards d’euros de marchandises, comme les motos, le soja ou la volaille.Ces surtaxes répondaient aux taxes de 25% imposées sur l’acier et l’aluminium par Washington mi-mars. La riposte aux droits de douane de 20%, décrétés par le président américain le 2 avril, devait quant à elle être présentée en début de semaine prochaine.La décision de Bruxelles survient après la volte-face du président Trump, qui a annoncé mercredi soir à la surprise générale un gel de 90 jours des surtaxes appliquées à 60 pays, ne maintenant à leur égard que le taux plancher de 10% en vigueur pour tous les pays depuis début avril.Les investisseurs étaient “un peu nerveux, un peu craintifs (…) Vous devez avoir de la flexibilité”, a justifié face à la presse l’ancien magnat de l’immobilier, qui n’a maintenu ses surtaxes que pour un seul pays, auquel il reproche un “manque de respect”: la Chine.- “Porte ouverte” -Désormais isolée dans son combat face à l’administration américaine, cette dernière a continué jeudi de tenir tête à Washington, promettant de “se battre jusqu’au bout”, tout en se montrant ouverte à la recherche d’un compromis.”La porte est ouverte pour des négociations, mais ce dialogue doit être mené sur un pied d’égalité et basé sur le respect mutuel”, a indiqué une porte-parole du ministère chinois du Commerce. Dans l’attente d’un éventuel accord, Pékin a annoncé réduire le nombre de films américains diffusés sur son territoire.Visée depuis mercredi par un taux douanier de 104% sur l’ensemble de ses produits, la Chine avait répliqué jeudi matin avec des droits de 84% sur l’ensemble des produits américains. Cette décision a poussé Washington à porter en retour à 125% le niveau de ses taxes sur les produits “made in China”.Cette nouvelle escalade n’a pas empêché les principales places boursières asiatiques et européennes de rebondir, les investisseurs pariant sur une accalmie dans la guerre commerciale mondiale.En Asie, la Bourse de Tokyo s’est envolée de 9% à la clôture, celle de Séoul de 6,6%. En Europe, les principaux indices à Paris, Francfort ou Londres gagnaient entre 4% et 6% à la mi-journée, dans l’attente de l’ouverture de Wall Street, où le Nasdaq a flambé mercredi de 12%.- “Répit” -Jeudi, les ministres de l’Economie de l’Asean, bloc régional regroupant dix pays d’Asie du sud-est, se sont engagés à “ne pas imposer de mesures de rétorsion” contre les Etats-Unis. Le Vietnam, visé par une surtaxe de 46%, a aussi assuré vouloir acheter davantage de produits américains en échange d’un accord.”La pause sur les tarifs douaniers réciproques annoncée par le président Trump est un répit”, a estimé de son côté le Premier ministre canadien Mark Carney, confirmant des négociations entre Ottawa et Washington après les élections fédérales canadiennes, prévues le 28 avril.Au total, “plus de 75 pays” se sont manifestés pour “négocier” avec les Etats-Unis, selon Donald Trump. Mardi soir, le président américain avait assuré, avec la vulgarité dont il est parfois capable, que de nombreux dirigeants étrangers lui “léchaient le cul” pour négocier des accords “sur mesure”.Ces dernières heures, plusieurs voix ont mis en cause son attitude lors de sa volte-face mercredi, évoquant un possible délit d’initié. Quelques heures avant ce revirement, qui a fait bondir les marchés, le milliardaire avait en effet encouragé à investir en Bourse: “C’EST LE MOMENT D’ACHETER”, avait-il écrit.Pour nombre d’observateurs, les risques liés à la politique commerciale américaine sont cependant loin d’être levés. Prédire la suite des événements est “quasiment impossible”, les Etats-Unis ayant totalement “dévié du scénario habituel”, note Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.Selon la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala, le seul bras de fer entre Pékin et Washington pourrait réduire de “jusqu’à 80%” les échanges de marchandises entre les deux pays et effacer “près de 7%” du PIB mondial sur le long terme.burs-vab/mdm/rhl

Droits de douane: l’UE suspend sa riposte, la Chine appelle au compromis

L’Union européenne a suspendu jeudi sa riposte aux droits de douane américains après le revirement spectaculaire de Donald Trump, qui a gelé les surtaxes appliquées à une soixantaine de pays, à l’exception de la Chine, désormais isolée dans son bras de fer avec Washington.L’UE va geler sa riposte durant 90 jours pour “donner une chance aux négociations”, a annoncé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. “Si les négociations ne sont pas satisfaisantes, nos contre-mesures entreront en vigueur”, a-t-elle cependant prévenu.Les 27 Etats membres de l’UE avaient adopté mercredi après plusieurs semaines de négociations ses premières mesures de représailles aux droits de douane de Donald Trump, portant sur plus de 20 milliards d’euros de marchandises, comme les motos, le soja ou la volaille.Ces surtaxes répondaient aux taxes de 25% imposées sur l’acier et l’aluminium par Washington mi-mars. La riposte aux droits de douane de 20%, décrétés par le président américain le 2 avril, devait quant à elle être présentée en début de semaine prochaine.La décision de Bruxelles survient après la volte-face du président Trump, qui a annoncé mercredi soir à la surprise générale un gel de 90 jours des surtaxes appliquées à 60 pays, ne maintenant à leur égard que le taux plancher de 10% en vigueur pour tous les pays depuis début avril.Les investisseurs étaient “un peu nerveux, un peu craintifs (…) Vous devez avoir de la flexibilité”, a justifié face à la presse l’ancien magnat de l’immobilier, qui n’a maintenu ses surtaxes que pour un seul pays, auquel il reproche un “manque de respect”: la Chine.- “Porte ouverte” -Désormais isolée dans son combat face à l’administration américaine, cette dernière a continué jeudi de tenir tête à Washington, promettant de “se battre jusqu’au bout”, tout en se montrant ouverte à la recherche d’un compromis.”La porte est ouverte pour des négociations, mais ce dialogue doit être mené sur un pied d’égalité et basé sur le respect mutuel”, a indiqué une porte-parole du ministère chinois du Commerce. Dans l’attente d’un éventuel accord, Pékin a annoncé réduire le nombre de films américains diffusés sur son territoire.Visée depuis mercredi par un taux douanier de 104% sur l’ensemble de ses produits, la Chine avait répliqué jeudi matin avec des droits de 84% sur l’ensemble des produits américains. Cette décision a poussé Washington à porter en retour à 125% le niveau de ses taxes sur les produits “made in China”.Cette nouvelle escalade n’a pas empêché les principales places boursières asiatiques et européennes de rebondir, les investisseurs pariant sur une accalmie dans la guerre commerciale mondiale.En Asie, la Bourse de Tokyo s’est envolée de 9% à la clôture, celle de Séoul de 6,6%. En Europe, les principaux indices à Paris, Francfort ou Londres gagnaient entre 4% et 6% à la mi-journée, dans l’attente de l’ouverture de Wall Street, où le Nasdaq a flambé mercredi de 12%.- “Répit” -Jeudi, les ministres de l’Economie de l’Asean, bloc régional regroupant dix pays d’Asie du sud-est, se sont engagés à “ne pas imposer de mesures de rétorsion” contre les Etats-Unis. Le Vietnam, visé par une surtaxe de 46%, a aussi assuré vouloir acheter davantage de produits américains en échange d’un accord.”La pause sur les tarifs douaniers réciproques annoncée par le président Trump est un répit”, a estimé de son côté le Premier ministre canadien Mark Carney, confirmant des négociations entre Ottawa et Washington après les élections fédérales canadiennes, prévues le 28 avril.Au total, “plus de 75 pays” se sont manifestés pour “négocier” avec les Etats-Unis, selon Donald Trump. Mardi soir, le président américain avait assuré, avec la vulgarité dont il est parfois capable, que de nombreux dirigeants étrangers lui “léchaient le cul” pour négocier des accords “sur mesure”.Ces dernières heures, plusieurs voix ont mis en cause son attitude lors de sa volte-face mercredi, évoquant un possible délit d’initié. Quelques heures avant ce revirement, qui a fait bondir les marchés, le milliardaire avait en effet encouragé à investir en Bourse: “C’EST LE MOMENT D’ACHETER”, avait-il écrit.Pour nombre d’observateurs, les risques liés à la politique commerciale américaine sont cependant loin d’être levés. Prédire la suite des événements est “quasiment impossible”, les Etats-Unis ayant totalement “dévié du scénario habituel”, note Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.Selon la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala, le seul bras de fer entre Pékin et Washington pourrait réduire de “jusqu’à 80%” les échanges de marchandises entre les deux pays et effacer “près de 7%” du PIB mondial sur le long terme.burs-vab/mdm/rhl

US and Russia exchange prisoners

Russia and the United States exchanged prisoners on Thursday, the second such swap since US President Donald Trump returned to the White House as the two countries push for closer ties.Moscow released US-Russian ballet dancer Ksenia Karelina, who had been sentenced to 12 years in prison on treason charges, with US Secretary of State Marco Rubio confirming early Thursday she was on a plane to the United States.In exchange, the United States released Arthur Petrov, according to Russian state media, citing the FSB security service. The Russian-German citizen had been facing up to 20 years in a US prison for violating export controls.”American Ksenia Karelina is on a plane back home to the United States. She was wrongfully detained by Russia for over a year,” Rubio wrote on social media platform X, adding that Trump “will continue to work for the release of ALL Americans.”Karelina’s lawyer, Mikhail Mushailov, told AFP that “the exchange took place in Abu Dhabi and, as of a couple of hours ago, she was already flying out of Abu Dhabi.”The Wall Street Journal reported that, in exchange, the United States released Petrov, a German-Russian citizen who was arrested in Cyprus in 2023 at Washington’s request for allegedly exporting sensitive microelectronics.”CIA Director John Ratcliffe and a senior Russian intelligence official conducted the talks for the swap,” according to the WSJ, which cited an unidentified CIA official.”Ratcliffe was present at the Abu Dhabi airport, where the exchange took place, and greeted Karelina as the US took custody of her, according to a person familiar with the matter,” the report said.A CIA spokeswoman told the paper that “the exchange shows the importance of keeping lines of communication open with Russia, despite the deep challenges in our bilateral relationship.””While we are disappointed that other Americans remain wrongfully detained in Russia, we see this exchange as a positive step and will continue to work for their release,” she said.Russia has yet to confirm the swap, which would be the second since Trump returned to the White House in January.Trump and Russian leader Vladimir Putin have since pushed for a restoration of closer ties between the two countries that were severely damaged by Moscow’s invasion of Ukraine.Several meetings between the two sides have taken place, with a new round of talks beginning Thursday in Istanbul on restoring some of the embassy operations that were scaled back following the Ukraine invasion.- Prisoner swaps -Karelina, who was born in 1991 and lived in Los Angeles, was serving a 12-year prison sentence for having donated around $50 to a pro-Ukraine charity.She was arrested in the Urals city of Yekaterinburg in January 2024 while on a trip to visit her family. She was charged with “treason.”Russia’s Federal Security Service accused her of collecting funds for Ukraine’s army that were used to purchase “equipment, weapons and ammunition” — charges she denied. Her supporters say she donated to a US-based organisation that delivers humanitarian aid to Ukraine.Petrov was accused by US authorities of illegally exporting electronic components to Russia for military use, in violation of Washington’s sanctions against Moscow over the conflict in Ukraine.In mid-February, following a call between Putin and Trump, Russia released Kalob Wayne Byers, a 28-year-old US citizen who was arrested at a Moscow airport for transporting cannabis treats.Washington and Moscow also exchanged US teacher Marc Fogel for Russian computer expert Alexander Vinnik in early February.The largest US-Russia prisoner exchange since the end of the Cold War took place on August 1, 2024. It involved the release of journalists, including WSJ reporter Evan Gershkovich, and dissidents held in Russia in exchange for alleged Russian spies held in the West.Several US citizens remain incarcerated in Russia, with Washington denouncing “hostage-taking” to obtain the release of Russians — including alleged spies — imprisoned in the West.

La classe politique divisée sur la reconnaissance de l’Etat palestinien

“Enfin!”, “prématuré” : la classe politique française s’est divisée jeudi sur l’annonce par Emmanuel Macron que la France pourrait reconnaître “en juin” un État palestinien dans le cadre “d’une dynamique collective” de reconnaissances réciproques. Le chef de l’Etat a déclaré mercredi sur France 5 que cette reconnaissance pourrait avoir lieu à l’occasion d’une conférence que la France coprésidera avec l’Arabie saoudite aux Nations-unies à New York.Cette conférence devrait aussi conduire, selon lui, à la reconnaissance d’Israël par “tous ceux qui défendent la Palestine”. L’Arabie saoudite, en particulier, a fait de la création d’un Etat palestinien une condition à une normalisation de ses relations avec Israël.Si cette reconnaissance “vient dans un cadre qui permet à des pays qui ne reconnaissent pas Israël de le faire et à d’autres pays qui ne reconnaissent pas la Palestine ou l’État palestinien de le faire, c’est un bon processus”, a estimé sur RTL l’ancien président socialiste François Hollande. Il a néanmoins rappelé que “ce qui compte, c’est bien sûr qu’un jour il puisse y avoir un État palestinien, mais que le Hamas ne soit pas dans cet État palestinien et que Gaza puisse être une zone où les Gazaouis puissent vivre, tout simplement”. “Macron s’apprête à reconnaître l’Etat de Palestine. Il appelle à la fin du siège de Gaza. Un an et six mois après LFI, ces gens comprennent enfin que la solution politique est la seule possible”, a tweeté le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, dont le parti est très mobilisé au côté des Palestiniens.Pour le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, interrogé sur franceinfo, l’annonce d’Emmanuel Macron représente un moyen de “faire pression” sur “un gouvernement d’extrême droite qui a fait la démonstration depuis de longs mois de son inhumanité et, depuis le 18 mars, qui a rompu cessez-le-feu avec des conséquences dramatiques”. – “Conditions pas réunies” -Favorable également, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance) a souhaité sur France Inter “avancer sur cette solution à deux États”, mais avec “des garanties de sécurité pour les deux États”.La “clause de réciprocité” prévoit que “les parties se reconnaissent mutuellement: les Palestiniens ont droit à un État, les Israéliens ont droit à un État, les deux ont le droit de vivre en sécurité dans un régime démocratique”, a jugé le président des députés MoDem, Marc Fesneau sur TF1, y voyant une “bonne idée”.  La solution à deux États reste rejetée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Mais les appels en ce sens se sont intensifiés depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.En 2020, les accords d’Abraham, pendant le premier mandat de Donald Trump, avaient mené à la reconnaissance d’Israël par les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc.Pour le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu, toute reconnaissance par la France de l’Etat palestinien serait “prématurée”. Si le parti d’extrême droite est “favorable à deux États”, il juge que l’État palestinien serait aujourd’hui “adossé au Hamas” – une organisation qualifiée de terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël notamment -, a-t-il développé sur LCI. Position partagée par le président LR du Sénat Gérard Larcher. “Nous avons toujours des otages dans la bande de Gaza, nous avons toujours des attaques du Hamas, nous avons malheureusement une Autorité palestinienne extrêmement faible”, a-t-il argumenté sur Europe1/Cnews. “Est-ce que les conditions sont réunies pour que nous allions plus loin dans la reconnaissance indispensable à terme de la réalité d’un État de Palestine? Non”, a-t-il tranché. Le plan défendu mercredi par Emmanuel Macron met de facto à l’écart le mouvement islamiste palestinien et prévoit un retour à Gaza de l’Autorité palestinienne, chassée du territoire en 2007 par le Hamas.