Effondrements rue d’Aubagne à Marseille : un jugement attendu par toute une ville
A 10h00, la justice va rendre son jugement lundi, sept mois après le procès des effondrements de la rue d’Aubagne, pour dire combien des 16 prévenus ont été responsables de ce drame du logement indigne qui avait frappé au coeur de Marseille le 5 novembre 2018.Qui de l’adjoint au maire, de l’architecte-expert, du syndic ou des copropriétaires a commis une éventuelle faute pénale ? De l’avis de tous, le débat juridique est extrêmement complexe et le président Pascal Gand pourrait prendre un temps significatif pour expliquer une décision mise en délibéré le 18 décembre.Avant le début du jugement, des crieurs publics ont fait le résumé du procès, au son de l’accordéon, devant la caserne du Muy, siège des procès hors normes du tribunal judiciaire de Marseille, en présence de plusieurs familles des huit victimes de ces effondrements et notamment des parents de Simona, venus d’Italie. Il faut “que ce drame là ne se reproduise plus jamais” et que “la peur change de camp au niveau du logement aujourd’hui”, a plaidé Anissa, de l’assemblée des délogés, rappelant qu’il y avait encore quelque 200 signalements d’immeubles en péril chaque mois à Marseille.”Le tribunal a une grande responsabilité, mais qu’il soit sûr que nous, les familles, on croit dans leur travail, on croit dans leur conscience”, avait insisté auprès de l’AFP il y a quelques jours Liliana Lalonde, mère de Julien Lalonde, mort à 30 ans dans ce drame, avec sept autres locataires du 65 rue d’Aubagne, en plein centre-ville.Elle espère “un message fort, à savoir des punitions, des condamnations qui puissent les faire réfléchir et surtout les convaincre qu’ils ne peuvent plus continuer (comme avant). Parce qu’à mes yeux ils sont tous responsables, à différents degrés, mais tous responsables”.- “Plus de maman, plus rien” -Ce procès, qui avait duré un mois et demi à l’automne, avait été bien plus qu’une simple affaire judiciaire et la salle du Muy avait accueilli toute la colère et la tristesse de la ville.Au fil des audiences, les larmes avaient abondamment coulé face aux récits des parcours lumineux ou cabossés des victimes. Notamment à l’évocation du petit El Amine, fils d’Ouloume Saïd Hassani, “parti le matin avec son cartable et le soir, plus de maman, plus de vêtements, plus rien”.Les débats ont permis d’établir que les effondrements des numéros 63 (vide) et 65 étaient inéluctables vu l’état du bâti. Mais aucune mise à l’abri des locataires du 65 n’avait été décidée et les travaux entrepris s’étaient avérés inefficaces voire contreproductifs.L’instruction avait seulement renvoyé quatre personnes devant le tribunal : Julien Ruas, adjoint du maire LR de l’époque Jean-Claude Gaudin, l’architecte Richard Carta qui avait expertisé l’immeuble moins de trois semaines avant son effondrement, et deux personnes morales, le syndic du 65, le cabinet Liautard, et le bailleur social propriétaire du numéro 63, laissé à l’état de ruine par Marseille Habitat.Insuffisant pour certaines parties civiles qui avaient cité à comparaître une douzaine de personnes supplémentaires, dont des copropriétaires.Au final, 16 personnes morales et physiques ont été jugées pour différents délits, notamment homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité, un délit punissable de cinq ans de prison maximum, et soumission de personnes vulnérables dont au moins un mineur à des conditions d’hébergement indigne, des faits qui peuvent valoir jusqu’à dix ans d’emprisonnement.- Quid des copropriétaires ? -Le tribunal va-t-il condamner les propriétaires, qui n’avaient pas été poursuivis par le juge d’instruction ? Le procureur, Michel Sastre, avait suivi les parties civiles sur ce point, estimant que les copropriétaires avaient bien “connaissance des problèmes structurels de l’immeuble”, mais avaient “joué la montre” pour “dépenser le plus tard et le moins possible”.Il avait même requis à l’encontre de Xavier Cachard, élu régional qui avait au moment des faits la double casquette de propriétaire et avocat du syndic, la peine la plus lourde : cinq ans de prison dont trois ferme.Des peines significatives avaient aussi été réclamées contre Richard Carta, l’expert-architecte (trois ans de prison dont deux ferme) et Julien Ruas (trois ans de prison), seul élu municipal poursuivi dans cette affaire qui avait jeté une lumière crue sur l’inaction de l’équipe de Jean-Claude Gaudin, dont le parti perdra la mairie deux ans plus tard face à une coalition gauche-écologistes-société civile.Durant les débats, les prévenus avaient contesté en bloc, les avocats plaidant des relaxes en cascade. A Marseille, où l’habitat indigne prospère sur la précarité, ces décisions comptent. Depuis le drame, la justice de la deuxième ville de France n’hésite d’ailleurs plus à envoyer les marchands de sommeil en prison, comme en mars le propriétaire d’une trentaine de studios insalubres dans une ex-résidence universitaire.
Effondrements rue d’Aubagne à Marseille : un jugement attendu par toute une ville
A 10h00, la justice va rendre son jugement lundi, sept mois après le procès des effondrements de la rue d’Aubagne, pour dire combien des 16 prévenus ont été responsables de ce drame du logement indigne qui avait frappé au coeur de Marseille le 5 novembre 2018.Qui de l’adjoint au maire, de l’architecte-expert, du syndic ou des copropriétaires a commis une éventuelle faute pénale ? De l’avis de tous, le débat juridique est extrêmement complexe et le président Pascal Gand pourrait prendre un temps significatif pour expliquer une décision mise en délibéré le 18 décembre.Avant le début du jugement, des crieurs publics ont fait le résumé du procès, au son de l’accordéon, devant la caserne du Muy, siège des procès hors normes du tribunal judiciaire de Marseille, en présence de plusieurs familles des huit victimes de ces effondrements et notamment des parents de Simona, venus d’Italie. Il faut “que ce drame là ne se reproduise plus jamais” et que “la peur change de camp au niveau du logement aujourd’hui”, a plaidé Anissa, de l’assemblée des délogés, rappelant qu’il y avait encore quelque 200 signalements d’immeubles en péril chaque mois à Marseille.”Le tribunal a une grande responsabilité, mais qu’il soit sûr que nous, les familles, on croit dans leur travail, on croit dans leur conscience”, avait insisté auprès de l’AFP il y a quelques jours Liliana Lalonde, mère de Julien Lalonde, mort à 30 ans dans ce drame, avec sept autres locataires du 65 rue d’Aubagne, en plein centre-ville.Elle espère “un message fort, à savoir des punitions, des condamnations qui puissent les faire réfléchir et surtout les convaincre qu’ils ne peuvent plus continuer (comme avant). Parce qu’à mes yeux ils sont tous responsables, à différents degrés, mais tous responsables”.- “Plus de maman, plus rien” -Ce procès, qui avait duré un mois et demi à l’automne, avait été bien plus qu’une simple affaire judiciaire et la salle du Muy avait accueilli toute la colère et la tristesse de la ville.Au fil des audiences, les larmes avaient abondamment coulé face aux récits des parcours lumineux ou cabossés des victimes. Notamment à l’évocation du petit El Amine, fils d’Ouloume Saïd Hassani, “parti le matin avec son cartable et le soir, plus de maman, plus de vêtements, plus rien”.Les débats ont permis d’établir que les effondrements des numéros 63 (vide) et 65 étaient inéluctables vu l’état du bâti. Mais aucune mise à l’abri des locataires du 65 n’avait été décidée et les travaux entrepris s’étaient avérés inefficaces voire contreproductifs.L’instruction avait seulement renvoyé quatre personnes devant le tribunal : Julien Ruas, adjoint du maire LR de l’époque Jean-Claude Gaudin, l’architecte Richard Carta qui avait expertisé l’immeuble moins de trois semaines avant son effondrement, et deux personnes morales, le syndic du 65, le cabinet Liautard, et le bailleur social propriétaire du numéro 63, laissé à l’état de ruine par Marseille Habitat.Insuffisant pour certaines parties civiles qui avaient cité à comparaître une douzaine de personnes supplémentaires, dont des copropriétaires.Au final, 16 personnes morales et physiques ont été jugées pour différents délits, notamment homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité, un délit punissable de cinq ans de prison maximum, et soumission de personnes vulnérables dont au moins un mineur à des conditions d’hébergement indigne, des faits qui peuvent valoir jusqu’à dix ans d’emprisonnement.- Quid des copropriétaires ? -Le tribunal va-t-il condamner les propriétaires, qui n’avaient pas été poursuivis par le juge d’instruction ? Le procureur, Michel Sastre, avait suivi les parties civiles sur ce point, estimant que les copropriétaires avaient bien “connaissance des problèmes structurels de l’immeuble”, mais avaient “joué la montre” pour “dépenser le plus tard et le moins possible”.Il avait même requis à l’encontre de Xavier Cachard, élu régional qui avait au moment des faits la double casquette de propriétaire et avocat du syndic, la peine la plus lourde : cinq ans de prison dont trois ferme.Des peines significatives avaient aussi été réclamées contre Richard Carta, l’expert-architecte (trois ans de prison dont deux ferme) et Julien Ruas (trois ans de prison), seul élu municipal poursuivi dans cette affaire qui avait jeté une lumière crue sur l’inaction de l’équipe de Jean-Claude Gaudin, dont le parti perdra la mairie deux ans plus tard face à une coalition gauche-écologistes-société civile.Durant les débats, les prévenus avaient contesté en bloc, les avocats plaidant des relaxes en cascade. A Marseille, où l’habitat indigne prospère sur la précarité, ces décisions comptent. Depuis le drame, la justice de la deuxième ville de France n’hésite d’ailleurs plus à envoyer les marchands de sommeil en prison, comme en mars le propriétaire d’une trentaine de studios insalubres dans une ex-résidence universitaire.
Touché mais pas coulé, le géant verrier Arc tente de se relancer
Depuis les fours qui chauffent à 1.500 degrés un mélange de sable, soude et calcaire, le verre en fusion tombe dans des machines qui soufflent et moulent des pièces à un rythme infernal.Dans sa cathédrale industrielle nordiste, le verrier Arc international mise sur une restructuration et de nouveaux actionnaires pour sortir des difficultés tout en tentant de réduire ses émissions.Le groupe bicentenaire produit 3 millions d’assiettes, verres et gobelets par jour, la moitié dans son fief d’Arcques (Pas-de-Calais), 8e site industriel français en matière d’emplois, le reste aux États-Unis, en Chine et aux Émirats arabes unis.Verres ballons, verres à bière, assiettes en verre opale vendues 59 centimes chez un grand distributeur suédois, Arc se revendique comme un leader mondial des arts de la table, avec ses marques Arcoror, Luminarc, Cristal d’Arques et Chef&Sommelier, tout en affrontant, comme le reste du secteur, des difficultés depuis des années. En 20 ans, le site nordiste a fondu de 12.000 à 3.900 salariés, et ne compte plus que sept fours (5 au gaz et 2 électriques). Déjà fragilisé par la concurrence, Arc a été durement touchée ces dernières années par la pandémie de Covid-19, la flambée des coûts de l’énergie et l’inflation, qui ont érodé ses ventes, sans compter deux épisodes d’inondations dans le Pas-de-Calais, l’hiver 2023‑2024. Dans un énième sauvetage en avril, un plan de refinancement de 42 millions d’euros a été validé par la justice, sans l’appui des banques qui ne la financent plus. L’État a renoncé à une partie de ses créances et lui a accordé un nouveau prêt de 30 millions d’euros, s’ajoutant aux 138 millions prêtés entre 2020 et 2023. – Arrêter la chasse aux volumes -Deux nouveaux actionnaires ont été convaincus d’injecter de l’argent frais, sans licenciement. C4 Industries, société dirigée par Pascal Cagni, président de Business France, et Patrick Molis, PDG de la Compagnie nationale de navigation, ont chacun apporté 15 millions d’euros. L’actionnaire majoritaire américain arrivé il y a dix ans, Dick Cashin, a remis 12 millions au pot. “On ne peut pas perdre ce fleuron industriel”, justifie Pascal Cagni, qui explique avoir été séduit par cet outil productif “unique”, avec des brevets d’innovation. “La société est débancarisée, mais même avec ce handicap, on voit qu’elle est résiliente”, assure à l’AFP l’ancien dirigeant d’Apple Europe. Hors poids de la dette, le groupe dégage un résultat opérationnel positif depuis trois ans.Fréderic Specque, délégué CGT, doute que ce plan sera “suffisant” faute de “visibilité sur les commandes”: “ce n’est pas du verre qu’on va acheter prioritairement en ce moment”. Pour le directeur général Nicholas Hodler, il montre en tout cas “un signe de confiance”.Les actionnaires parient sur la poursuite du plan de transformation Arcadia lancé en septembre 2022 pour en finir avec la chasse aux volumes et aux produits à faible marge, à l’image des hublots de lave-linge qu’Arc a cessé de produire. La priorité est donnée aux produits innovants: des assiettes spécialement produites pour les Ehpad avec une ergonomie adaptée, ou plus légères pour la restauration collective, du verre opale coloré, des verres à vin plus fins. En parallèle, Arc continue de réduire ses coûts (mobilités internes, départs en retraite non remplacés, optimisation énergétique d’un four) tout en menant le délicat chantier de sa décarbonation. Un enjeu crucial pour le secteur verrier très dépendant du gaz qui lui fait rejeter en moyenne 500 kg de CO2 par tonne de verre produit, selon la fédération des industries du verre. Le groupe voudrait profiter du renouvellement programmé d’un de ses fours à gaz à Arcques pour le convertir à l’électricité en 2027. Mais il lui en coûterait le double d’un four conventionnel et il y a une incertitude. “On ne sait pas combien va coûter l’électricité dans les dix prochaines années” en France, souligne Grégoire Nollet, directeur innovation, en référence à la disparition fin 2025 du tarif régulé d’EDF très avantageux pour les industriels.La décision dépendra du “soutien de la puissance publique”, prévient Pascal Cagni.
Touché mais pas coulé, le géant verrier Arc tente de se relancer
Depuis les fours qui chauffent à 1.500 degrés un mélange de sable, soude et calcaire, le verre en fusion tombe dans des machines qui soufflent et moulent des pièces à un rythme infernal.Dans sa cathédrale industrielle nordiste, le verrier Arc international mise sur une restructuration et de nouveaux actionnaires pour sortir des difficultés tout en tentant de réduire ses émissions.Le groupe bicentenaire produit 3 millions d’assiettes, verres et gobelets par jour, la moitié dans son fief d’Arcques (Pas-de-Calais), 8e site industriel français en matière d’emplois, le reste aux États-Unis, en Chine et aux Émirats arabes unis.Verres ballons, verres à bière, assiettes en verre opale vendues 59 centimes chez un grand distributeur suédois, Arc se revendique comme un leader mondial des arts de la table, avec ses marques Arcoror, Luminarc, Cristal d’Arques et Chef&Sommelier, tout en affrontant, comme le reste du secteur, des difficultés depuis des années. En 20 ans, le site nordiste a fondu de 12.000 à 3.900 salariés, et ne compte plus que sept fours (5 au gaz et 2 électriques). Déjà fragilisé par la concurrence, Arc a été durement touchée ces dernières années par la pandémie de Covid-19, la flambée des coûts de l’énergie et l’inflation, qui ont érodé ses ventes, sans compter deux épisodes d’inondations dans le Pas-de-Calais, l’hiver 2023‑2024. Dans un énième sauvetage en avril, un plan de refinancement de 42 millions d’euros a été validé par la justice, sans l’appui des banques qui ne la financent plus. L’État a renoncé à une partie de ses créances et lui a accordé un nouveau prêt de 30 millions d’euros, s’ajoutant aux 138 millions prêtés entre 2020 et 2023. – Arrêter la chasse aux volumes -Deux nouveaux actionnaires ont été convaincus d’injecter de l’argent frais, sans licenciement. C4 Industries, société dirigée par Pascal Cagni, président de Business France, et Patrick Molis, PDG de la Compagnie nationale de navigation, ont chacun apporté 15 millions d’euros. L’actionnaire majoritaire américain arrivé il y a dix ans, Dick Cashin, a remis 12 millions au pot. “On ne peut pas perdre ce fleuron industriel”, justifie Pascal Cagni, qui explique avoir été séduit par cet outil productif “unique”, avec des brevets d’innovation. “La société est débancarisée, mais même avec ce handicap, on voit qu’elle est résiliente”, assure à l’AFP l’ancien dirigeant d’Apple Europe. Hors poids de la dette, le groupe dégage un résultat opérationnel positif depuis trois ans.Fréderic Specque, délégué CGT, doute que ce plan sera “suffisant” faute de “visibilité sur les commandes”: “ce n’est pas du verre qu’on va acheter prioritairement en ce moment”. Pour le directeur général Nicholas Hodler, il montre en tout cas “un signe de confiance”.Les actionnaires parient sur la poursuite du plan de transformation Arcadia lancé en septembre 2022 pour en finir avec la chasse aux volumes et aux produits à faible marge, à l’image des hublots de lave-linge qu’Arc a cessé de produire. La priorité est donnée aux produits innovants: des assiettes spécialement produites pour les Ehpad avec une ergonomie adaptée, ou plus légères pour la restauration collective, du verre opale coloré, des verres à vin plus fins. En parallèle, Arc continue de réduire ses coûts (mobilités internes, départs en retraite non remplacés, optimisation énergétique d’un four) tout en menant le délicat chantier de sa décarbonation. Un enjeu crucial pour le secteur verrier très dépendant du gaz qui lui fait rejeter en moyenne 500 kg de CO2 par tonne de verre produit, selon la fédération des industries du verre. Le groupe voudrait profiter du renouvellement programmé d’un de ses fours à gaz à Arcques pour le convertir à l’électricité en 2027. Mais il lui en coûterait le double d’un four conventionnel et il y a une incertitude. “On ne sait pas combien va coûter l’électricité dans les dix prochaines années” en France, souligne Grégoire Nollet, directeur innovation, en référence à la disparition fin 2025 du tarif régulé d’EDF très avantageux pour les industriels.La décision dépendra du “soutien de la puissance publique”, prévient Pascal Cagni.
La Bosnie se prépare à commémorer le génocide de Srebrenica 30 ans après
La Bosnie se prépare à commémorer le génocide de Srebrenica perpétré il y a 30 ans, dans une société toujours divisée autour de ce massacre dans lequel environ 8.000 hommes et adolescents musulmans ont été abattus par les forces serbes bosniennes.Le 11 juillet 1995, la ville de Srebrenica située dans l’est de la Bosnie frontalier de la Serbie, déclarée “zone protégée de l’ONU” dans laquelle vivent alors plus de 40.0000 personnes, dont beaucoup de déplacés, est prise d’assaut par les forces Serbes de Bosnie, dirigées par le général Ratko Mladic, surnommé “le boucher des Balkans”.La conquête éclair de la ville confrontée à un manque d’armes, de combattants et de vivres, est suivie par des exécutions de masse d’hommes et d’adolescents jetés dans des dizaines de fosses communes.Trente ans plus tard, environ 7.000 victimes de ce massacre ont été identifiées et enterrées, et quelque mille autres sont toujours recherchées par leurs familles.Mais les découvertes de charniers sont désormais rares. La dernière remonte à 2021, lorsque les restes de dix victimes ont été exhumées.Cette année, les restes de sept victimes identifiées seront enterrés lors des commémorations du 11 juillet dans le Centre mémorial de Srebrenica-Potocari, dont ceux de deux jeunes qui avaient 19 ans à l’époque, et aussi d’une femme qui était âgée de 67 ans.- “un seul os” -“Cette année, je fais enterrer mon père. Mais il n’y a qu’un seul os, sa mâchoire inférieure retrouvée il y a trois ans. Ma mère est très malade et elle souhaite que ce soit fait”, sans attendre que d’autres restes soient éventuellement retrouvés, dit à l’AFP, Mirzeta Karic, 50 ans.Son père, Sejdalija Alic, avait 46 ans en juillet 1995. Malade, il avait rejoint plusieurs milliers d’hommes et d’adolescents qui avaient essayé de fuir en s’aventurant dans les forêts voisines.Il n’a pas réussi à sauver sa vie. Son fils Sejdin, qui avait 22 ans, a été tué aussi, tout comme ses trois frères et leurs quatre fils.Dans la lignée de trois générations d’hommes de cette famille, “seul un fils de l’un de mes trois oncles a survécu”, raconte Mme Karic, précisant que son père sera “le 50e homme de la famille proche” à être enterré dans le cimetière de Potocari. Son frère Sejdin y a été inhumé en 2003.”J’ai tout pu supporter, mais je pense que cet enterrement sera le pire. On fait inhumer un os. Je ne peux pas décrire cette douleur”, explique la fille de Sejdalija Alic.- “Négation banalisée” -Les chefs politique et militaire des Serbes de Bosnie pendant le conflit de 1992 à 1995, qui a fait au total près de 100.000 morts, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, ont été condamnés à perpétuité pour génocide et crime de guerre par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à la Haye. Mais la gravité de ces crimes continue d’être relativisée, notamment par des dirigeants politiques de l’entité serbe de Bosnie (la Republika Srpska) et de la Serbie, qui rejettent la qualification de génocide.”Cette négation est banalisée”, explique à l’AFP Neira Sabanovic, chercheuse à l’Université libre de Bruxelles dont les travaux portent sur la mémoire et l’instrumentalisation des identités ethniques dans les Balkans. “Il est très rare de trouver quelqu’un en Republika Srpska qui reconnaît qu’il y a eu génocide”, dit-elle.Le chef politique des serbes de Bosnie, Milorad Dodik, nie régulièrement le génocide et remet en question le nombre de victimes.Sur 305 cas de déni ou de relativisation dans les médias en Republika Srpska et en Serbie durant 2024, M. Dodik est en tête et apparaît 42 fois, selon une étude annuelle publiée par le Centre mémorial de Srebrenica.L’Assemblée générale de l’ONU a créé en 2024 une Journée internationale de commémoration du génocide de Srebrenica, le 11 juillet, malgré la colère de Belgrade.- “monologue” -Samedi, les dirigeants politiques de l’entité serbe de Bosnie et de la Serbie, ainsi que les dignitaires de l’Eglise orthodoxe serbe se réuniront à Bratunac, près de Srebrenica, pour une commémoration en hommage à plus de 3.200 militaires et civils serbes de Bosnie orientale tués pendant la guerre.Les portraits de quelque 600 de ces victimes ont été accrochés cette semaine le long de la route à proximité du Centre mémorial de Srebrenica.”Ces gens-là ne participent pas au même débat. Ils sont dans un monologue et ils sont toujours en 1995″, a commenté jeudi le directeur du Centre mémorial de Srebrenica, Emir Suljagic, à une télévision locale.”Nous avons gagné un combat très important, c’est le combat pour la reconnaissance” internationale, a-t-il ajouté, en référence à la résolution de l’ONU.
La Bosnie se prépare à commémorer le génocide de Srebrenica 30 ans après
La Bosnie se prépare à commémorer le génocide de Srebrenica perpétré il y a 30 ans, dans une société toujours divisée autour de ce massacre dans lequel environ 8.000 hommes et adolescents musulmans ont été abattus par les forces serbes bosniennes.Le 11 juillet 1995, la ville de Srebrenica située dans l’est de la Bosnie frontalier de la Serbie, déclarée “zone protégée de l’ONU” dans laquelle vivent alors plus de 40.0000 personnes, dont beaucoup de déplacés, est prise d’assaut par les forces Serbes de Bosnie, dirigées par le général Ratko Mladic, surnommé “le boucher des Balkans”.La conquête éclair de la ville confrontée à un manque d’armes, de combattants et de vivres, est suivie par des exécutions de masse d’hommes et d’adolescents jetés dans des dizaines de fosses communes.Trente ans plus tard, environ 7.000 victimes de ce massacre ont été identifiées et enterrées, et quelque mille autres sont toujours recherchées par leurs familles.Mais les découvertes de charniers sont désormais rares. La dernière remonte à 2021, lorsque les restes de dix victimes ont été exhumées.Cette année, les restes de sept victimes identifiées seront enterrés lors des commémorations du 11 juillet dans le Centre mémorial de Srebrenica-Potocari, dont ceux de deux jeunes qui avaient 19 ans à l’époque, et aussi d’une femme qui était âgée de 67 ans.- “un seul os” -“Cette année, je fais enterrer mon père. Mais il n’y a qu’un seul os, sa mâchoire inférieure retrouvée il y a trois ans. Ma mère est très malade et elle souhaite que ce soit fait”, sans attendre que d’autres restes soient éventuellement retrouvés, dit à l’AFP, Mirzeta Karic, 50 ans.Son père, Sejdalija Alic, avait 46 ans en juillet 1995. Malade, il avait rejoint plusieurs milliers d’hommes et d’adolescents qui avaient essayé de fuir en s’aventurant dans les forêts voisines.Il n’a pas réussi à sauver sa vie. Son fils Sejdin, qui avait 22 ans, a été tué aussi, tout comme ses trois frères et leurs quatre fils.Dans la lignée de trois générations d’hommes de cette famille, “seul un fils de l’un de mes trois oncles a survécu”, raconte Mme Karic, précisant que son père sera “le 50e homme de la famille proche” à être enterré dans le cimetière de Potocari. Son frère Sejdin y a été inhumé en 2003.”J’ai tout pu supporter, mais je pense que cet enterrement sera le pire. On fait inhumer un os. Je ne peux pas décrire cette douleur”, explique la fille de Sejdalija Alic.- “Négation banalisée” -Les chefs politique et militaire des Serbes de Bosnie pendant le conflit de 1992 à 1995, qui a fait au total près de 100.000 morts, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, ont été condamnés à perpétuité pour génocide et crime de guerre par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à la Haye. Mais la gravité de ces crimes continue d’être relativisée, notamment par des dirigeants politiques de l’entité serbe de Bosnie (la Republika Srpska) et de la Serbie, qui rejettent la qualification de génocide.”Cette négation est banalisée”, explique à l’AFP Neira Sabanovic, chercheuse à l’Université libre de Bruxelles dont les travaux portent sur la mémoire et l’instrumentalisation des identités ethniques dans les Balkans. “Il est très rare de trouver quelqu’un en Republika Srpska qui reconnaît qu’il y a eu génocide”, dit-elle.Le chef politique des serbes de Bosnie, Milorad Dodik, nie régulièrement le génocide et remet en question le nombre de victimes.Sur 305 cas de déni ou de relativisation dans les médias en Republika Srpska et en Serbie durant 2024, M. Dodik est en tête et apparaît 42 fois, selon une étude annuelle publiée par le Centre mémorial de Srebrenica.L’Assemblée générale de l’ONU a créé en 2024 une Journée internationale de commémoration du génocide de Srebrenica, le 11 juillet, malgré la colère de Belgrade.- “monologue” -Samedi, les dirigeants politiques de l’entité serbe de Bosnie et de la Serbie, ainsi que les dignitaires de l’Eglise orthodoxe serbe se réuniront à Bratunac, près de Srebrenica, pour une commémoration en hommage à plus de 3.200 militaires et civils serbes de Bosnie orientale tués pendant la guerre.Les portraits de quelque 600 de ces victimes ont été accrochés cette semaine le long de la route à proximité du Centre mémorial de Srebrenica.”Ces gens-là ne participent pas au même débat. Ils sont dans un monologue et ils sont toujours en 1995″, a commenté jeudi le directeur du Centre mémorial de Srebrenica, Emir Suljagic, à une télévision locale.”Nous avons gagné un combat très important, c’est le combat pour la reconnaissance” internationale, a-t-il ajouté, en référence à la résolution de l’ONU.
Nearly 450,000 Afghans left Iran since June 1: IOM
Nearly 450,000 Afghans have returned from Iran since the start of June, the United Nations’ migration agency said on Monday, after Tehran ordered those without documentation to leave by July 6.In late May, Iran said undocumented Afghans must leave the country by July 6, potentially impacting four million people out of the around six million Afghans Tehran says live in the country.Numbers of people crossing the border have surged since mid-June, with some days seeing around 40,000 people crossing at Islam Qala in western Herat province, UN agencies have said.From June 1 to July 5, 449,218 Afghans returned from Iran, a spokesman for the International Organization for Migration told AFP on Monday, adding that the total for the year so far was 906,326.Many people crossing reported pressure from authorities or arrest and deportation, as well as losing already limited finances in the rush to leave quickly.Massive foreign aid cuts have impacted the response to the crisis, with the UN, international non-governmental groups and Taliban officials calling for more funding to support the returnees.The UN has warned the influx could destabilise the country already grappling with entrenched poverty, unemployment and climate change-related shocks and urged nations not to forcibly return Afghans.”Forcing or pressuring Afghans to return risks further instability in the region, and onward movement towards Europe,” the UN refugees agency UNHCR said in a statement on Friday.







