La Hongrie claque la porte de la CPI en pleine visite de Netanyahu

La Hongrie a lancé jeudi la procédure pour se retirer de la Cour pénale internationale (CPI), qu’elle défie en recevant le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, visé par un mandat d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza.”La Hongrie quitte la CPI” : l’annonce du gouvernement est tombée au moment même où M. Netanyahu foulait le tapis rouge aux côtés de son homologue hongrois et allié de longue date Viktor Orban.”Vous avez pris une position courageuse et de principe et je vous remercie, Viktor”, a réagi le Premier ministre israélien au cours d’une conférence de presse, après avoir été accueilli avec les honneurs militaires au château de Buda. “Il est important de tenir tête à cette organisation corrompue” qui “nous cible alors que nous livrons une guerre juste”, a-t-il ajouté, prédisant d’autres retraits d’Etats de la Cour pénale internationale.La judiriction basée à La Haye a “regretté” cette décision, estimant que tout départ nuisait à la “quête commune de justice”.- “Tenue de coopérer” -Viktor Orban avait convié en Hongrie Benjamin Netanyahu dès le mandat d’arrêt délivré en novembre 2024, se disant “choqué” par la “décision honteuse” de la Cour.Il a fustigé jeudi “un tribunal politique, qui a perdu son impartialité, comme l’ont montré les décisions sur Israël”. Sans rappeler que la CPI avait émis en même temps un mandat à l’encontre de l’ancien chef militaire du Hamas, Mohammed Deif, dont la mort a depuis été confirmée.Malgré ce retrait, la Cour a souligné “que la Hongrie restait tenue de coopérer”, le temps que le processus arrive à terme, tandis que l’Autorité palestinienne l’a exhortée à “immédiatement livrer à la justice” M. Netanyahu, présent jusqu’à dimanche.Un projet de loi a d’ores et déjà été soumis au Parlement en vue d’un vote fin mai. L’ONU se verra ensuite officiellement notifier la mesure et la démarche prendra alors un an. La Hongrie a signé en 1999 le Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI, ratifié deux ans plus tard, au cours du premier mandat de Viktor Orban. Mais elle n’a pas validé la convention associée pour des raisons de constitutionnalité et affirme donc ne pas être obligée de se conformer aux décisions de la Cour pénale internationale.Fondée en 2002, la CPI compte aujourd’hui 125 membres et a pour mission de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves commis dans le monde, lorsque les pays n’ont pas la volonté ou la capacité de le faire eux-mêmes. Les Etats-Unis et la Russie n’en font pas partie, ni Israël, la Chine ou la Birmanie.A ce jour, seuls deux Etats ont claqué la porte de cette juridiction, le Burundi et les Philippines.Si Viktor Orban a régulièrement émis des critiques par le passé, il a décidé de sauter le pas dans le sillage de la décision de Donald Trump d’imposer en février des sanctions à la Cour face à des “actions illégitimes et sans fondement visant l’Amérique et notre proche allié Israël”.Les Premiers ministres hongrois et israélien se sont d’ailleurs entretenus jeudi à ce sujet avec le président américain, a annoncé l’exécutif israélien. – Turbulences -Pour Benjamin Netanyahu, cette visite “dans un pays où il ne craint pas d’être arrêté ouvre la voie à la normalisation de ses futurs déplacements”, a commenté pour l’AFP Moshe Klughaft, un consultant et ancien conseiller du Premier ministre israélien.Comme par exemple en Allemagne, où le futur chancelier Friedrich Merz a garanti qu’il pourrait aller sans être inquiété.M. Netanyahu a quitté Jérusalem à un moment de fortes turbulences intérieures, en plein bras de fer entre lui et la Cour suprême, qui a gelé la décision du gouvernement de limoger l’actuel chef du Shin Bet (Renseignement intérieur).Par ailleurs, deux de ses conseillers sont actuellement en garde à vue dans une affaire baptisée “Qatargate” par les médias israéliens. Ils sont soupçonnés d’avoir reçu des fonds du Qatar pour promouvoir les intérêts en Israël de cet émirat du Golfe, considéré comme hostile.Une “chasse aux sorcières”, selon le Premier ministre, qui a lui-même été entendu lundi par la police.Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant font l’objet de poursuites de la CPI à la suite de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du Hamas. Israël a juré de détruire le mouvement islamiste palestinien et déclenché des représailles militaires.burs-ros-anb/cn 

Guerre commerciale: Emmanuel Macron présente un plan de riposte à la “brutale” décision de Trump

Quelques heures après l’annonce par Donald Trump de massives hausses de droits de douane, Emmanuel Macron a énuméré les premiers termes de “la riposte” souhaitable à cette décision “grave et infondée” des Américains, qui passe selon lui par l’unité et par la suspension temporaire des investissements européens dans ce pays.Donald Trump a signé mercredi un décret généralisant des droits de douane de 10% minimum sur toutes les importations arrivant aux États-Unis et de 20% pour celles arrivant de l’UE.Le Président de la République a réuni à l’Elysée pendant un peu plus de deux heures les membres du gouvernement directement concernés par la décision de Donald Trump, dont le Premier ministre François Bayrou, et les représentants des filières les plus exposées – aéronautique, agriculture, viticulture, chimie, électronique, métallurgie, santé, cosmétiques. L’automobile, qui sera touchée par une taxe spécifique de 25%, n’était pas représentée.Le patronat était présent également.Emmanuel Macron n’a pas rosi le tableau: la décision américaine aura “un impact massif”, a-t-il dit, rappelant que les exportations françaises vers les Etats-Unis représentent “1,5% du PIB” français, et pire encore, 3% du PIB italien, 4% du PIB allemand et 10% du PIB irlandais.”Une ampleur inédite”, a-t-il constaté, mais “surtout pour l’économie américaine”, pour laquelle “ces décisions ne sont pas soutenables” et rendront les entreprises et citoyens américains “plus faibles qu’hier et plus pauvres”.- Ne pas “jouer solo” -Le président français a appelé à une première riposte mi-avril, avec “des réponses sur le paquet acier et aluminium”, déjà surtaxé par les Etats-Unis. “La deuxième réponse, plus massive, celle aux tarifs annoncés hier (mercredi, ndlr), se fera à la fin du mois”, a-t-il promis, après une étude secteur par secteur et un travail avec les autres Etats membres.Il a redouté au passage que de prochaines annonces américaines sur la pharmacie, le bois et les semi-conducteurs aboutissent à des droits de douane “d’au moins 25%”.”Tant qu’on n’a pas clarifié les choses”, Emmanuel Macron a appelé en tous les cas à “suspendre” les investissements qui devaient être faits aux Etats-Unis.En 2023, le stock d’investissements directs à l’étranger (IDE) français aux États-Unis représentait 370 milliards de dollars (335 milliards d’euros), soit 6,9% du total des IDE entrants aux États-Unis.La plus grande crainte du président de la République a semblé être celle d’une désunion en UE: il faut “jouer européen”, a-t-il dit, sans “échappée solitaire”. “Je sais ce qu’il va se passer, les plus gros auront tendance à jouer solo. Et ce n’est pas une bonne idée”. Il a exhorté les industriels à ne pas avoir la tentation de négocier des concessions avec les Etats-Unis, ou d’y annoncer des investissements pour être exemptés de droits de douane, comme les y incite Donald Trump. “Mais si les Européens jouent groupés, préparent une réponse unifiée, proportionnée mais réelle, que derrière, toutes les filières jouent de manière cohérente, avec une vraie solidarité”, nous parviendrons à “ce qui doit être notre objectif: le démantèlement des tarifs”, a-t-il lancé.- “Le monde se réorganise” -A l’issue de la réunion, le président du Medef Patrick Martin a souligné une situation “très grave et très préoccupante”. Mais, a-t-il dit, “on s’est tous accordés (pour dire que) le monde se réorganise, les relations commerciales deviennent extrêmement brutales, les menaces s’accumulent et que le moment est venu plus que jamais d’accélérer sur la simplification et la compétitivité au niveau européen et français”.La Bourse de Paris a en tous les cas nettement accusé le coup, clôturant en baisse de 3,31%, son plus fort recul quotidien depuis deux ans. Les autres Bourses européennes ont chuté aussi. Mais en coeur de séance, la Bourse américaine baissait plus encore.En 2023, les Etats-Unis étaient le 4e marché à l’exportation de la France, derrière l’Allemagne, l’Italie et la Belgique, selon les douanes françaises.Parmi les secteurs les plus exposés, figurent l’aéronautique (avec 9 milliards d’euros en 2024, il représente un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis), le luxe (parfums, maroquinerie etc.), les vins et le cognac.”Nous évaluons les impacts potentiels”, a déclaré jeudi à l’AFP un porte-parole d’Airbus.Côté vins et alcools distillés, la France, réputée pour ses vins de Bordeaux, de Bourgogne ou de Champagne, en exporte massivement aux Etats-Unis, qui est son premier marché à l’exportation.En 2024, quelque 2,4 milliards d’euros de “vins de raisin” ont traversé l’Atlantique pour les Etats-Unis, auxquels il faut ajouter 1,5 milliard d’euros de “boissons alcoolisés distillées”, notamment le cognac.

Guerre commerciale: Emmanuel Macron présente un plan de riposte à la “brutale” décision de Trump

Quelques heures après l’annonce par Donald Trump de massives hausses de droits de douane, Emmanuel Macron a énuméré les premiers termes de “la riposte” souhaitable à cette décision “grave et infondée” des Américains, qui passe selon lui par l’unité et par la suspension temporaire des investissements européens dans ce pays.Donald Trump a signé mercredi un décret généralisant des droits de douane de 10% minimum sur toutes les importations arrivant aux États-Unis et de 20% pour celles arrivant de l’UE.Le Président de la République a réuni à l’Elysée pendant un peu plus de deux heures les membres du gouvernement directement concernés par la décision de Donald Trump, dont le Premier ministre François Bayrou, et les représentants des filières les plus exposées – aéronautique, agriculture, viticulture, chimie, électronique, métallurgie, santé, cosmétiques. L’automobile, qui sera touchée par une taxe spécifique de 25%, n’était pas représentée.Le patronat était présent également.Emmanuel Macron n’a pas rosi le tableau: la décision américaine aura “un impact massif”, a-t-il dit, rappelant que les exportations françaises vers les Etats-Unis représentent “1,5% du PIB” français, et pire encore, 3% du PIB italien, 4% du PIB allemand et 10% du PIB irlandais.”Une ampleur inédite”, a-t-il constaté, mais “surtout pour l’économie américaine”, pour laquelle “ces décisions ne sont pas soutenables” et rendront les entreprises et citoyens américains “plus faibles qu’hier et plus pauvres”.- Ne pas “jouer solo” -Le président français a appelé à une première riposte mi-avril, avec “des réponses sur le paquet acier et aluminium”, déjà surtaxé par les Etats-Unis. “La deuxième réponse, plus massive, celle aux tarifs annoncés hier (mercredi, ndlr), se fera à la fin du mois”, a-t-il promis, après une étude secteur par secteur et un travail avec les autres Etats membres.Il a redouté au passage que de prochaines annonces américaines sur la pharmacie, le bois et les semi-conducteurs aboutissent à des droits de douane “d’au moins 25%”.”Tant qu’on n’a pas clarifié les choses”, Emmanuel Macron a appelé en tous les cas à “suspendre” les investissements qui devaient être faits aux Etats-Unis.En 2023, le stock d’investissements directs à l’étranger (IDE) français aux États-Unis représentait 370 milliards de dollars (335 milliards d’euros), soit 6,9% du total des IDE entrants aux États-Unis.La plus grande crainte du président de la République a semblé être celle d’une désunion en UE: il faut “jouer européen”, a-t-il dit, sans “échappée solitaire”. “Je sais ce qu’il va se passer, les plus gros auront tendance à jouer solo. Et ce n’est pas une bonne idée”. Il a exhorté les industriels à ne pas avoir la tentation de négocier des concessions avec les Etats-Unis, ou d’y annoncer des investissements pour être exemptés de droits de douane, comme les y incite Donald Trump. “Mais si les Européens jouent groupés, préparent une réponse unifiée, proportionnée mais réelle, que derrière, toutes les filières jouent de manière cohérente, avec une vraie solidarité”, nous parviendrons à “ce qui doit être notre objectif: le démantèlement des tarifs”, a-t-il lancé.- “Le monde se réorganise” -A l’issue de la réunion, le président du Medef Patrick Martin a souligné une situation “très grave et très préoccupante”. Mais, a-t-il dit, “on s’est tous accordés (pour dire que) le monde se réorganise, les relations commerciales deviennent extrêmement brutales, les menaces s’accumulent et que le moment est venu plus que jamais d’accélérer sur la simplification et la compétitivité au niveau européen et français”.La Bourse de Paris a en tous les cas nettement accusé le coup, clôturant en baisse de 3,31%, son plus fort recul quotidien depuis deux ans. Les autres Bourses européennes ont chuté aussi. Mais en coeur de séance, la Bourse américaine baissait plus encore.En 2023, les Etats-Unis étaient le 4e marché à l’exportation de la France, derrière l’Allemagne, l’Italie et la Belgique, selon les douanes françaises.Parmi les secteurs les plus exposés, figurent l’aéronautique (avec 9 milliards d’euros en 2024, il représente un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis), le luxe (parfums, maroquinerie etc.), les vins et le cognac.”Nous évaluons les impacts potentiels”, a déclaré jeudi à l’AFP un porte-parole d’Airbus.Côté vins et alcools distillés, la France, réputée pour ses vins de Bordeaux, de Bourgogne ou de Champagne, en exporte massivement aux Etats-Unis, qui est son premier marché à l’exportation.En 2024, quelque 2,4 milliards d’euros de “vins de raisin” ont traversé l’Atlantique pour les Etats-Unis, auxquels il faut ajouter 1,5 milliard d’euros de “boissons alcoolisés distillées”, notamment le cognac.

Hungary announces ICC withdrawal as Israel’s Netanyahu visits

Hungary on Thursday said it will quit the International Criminal Court, just as its Prime Minister Viktor Orban hosted Israeli counterpart Benjamin Netanyahu, whom the tribunal has accused of war crimes in Gaza.Hungary’s announcement that it will start the year-long withdrawal process came as Orban welcomed Netanyahu in Budapest on the Israeli leader’s first trip to Europe since 2023.Netanyahu, who faces an ICC arrest warrant that Hungary said it would not carry out, welcomed his hosts’ “bold and principled” decision to leave the tribunal, calling it a “corrupt organisation”.Set up in 2002, the ICC, based in The Hague, seeks to prosecute individuals responsible for the world’s gravest crimes when countries are unwilling or unable to do so themselves.The ICC governing body voiced regret and concern over Hungary’s announcement, saying any departure harmed a “shared quest for justice.”The ICC has insisted Hungary has a “duty” to cooperate with the body.The Ramallah-based Palestinian Authority (PA) urged Hungary to comply with the ICC warrant by “immediately handing Netanyahu over to bring him to justice”.- ‘Political court’ -Orban said during a press conference with Netanyahu that the ICC was “no longer an impartial court” but a “political court” as shown “most clearly by the decisions on Israel”.Netanyahu’s office said that the two leaders spoke with US President Donald Trump on Budapest’s decision to quit the body.”The discussion centred on Hungary’s decision to leave the International Criminal Court and the next steps that can be taken on this issue,” it said.Orban invited Netanyahu last November, a day after the ICC issued the arrest warrant against the Israeli leader for crimes against humanity and war crimes — allegations he fiercely rejects.Hungary’s government submitted a bill to parliament on Thursday to leave the court, with a vote expected at the end of May, after which the country will notify the UN.Withdrawal from the ICC takes effect one year after the deposit of the withdrawal’s instrument — usually a formal letter declaring the pullout — with the UN Secretary General’s office.Hungary signed the Rome Statute, the international treaty that created the ICC, in 1999 and ratified it two years later during Orban’s first term in office.The ICC relies on the cooperation of its 125 member states to carry out any arrest warrants.However, Budapest has not promulgated the associated convention for constitutional reasons and therefore asserts it is not obliged to comply with decisions of the ICC.So far only Burundi and the Philippines have withdrawn from the court.- ‘Controlling the agenda’ -Experts say Netanyahu, who is due to stay in Hungary until Sunday, is trying to diminish the impact of the court’s decision.”His ultimate goal is to regain the ability to travel wherever he wants,” Moshe Klughaft, an international strategic consultant and former advisor to Netanyahu, told AFP.Germany’s chancellor-in-waiting Friedrich Merz in February vowed to make sure Netanyahu can visit his country.The Hungary trip “goes hand in hand with US sanctions against the ICC”, Klughaft said, referring to the punitive measures Trump imposed in February over what he described as “illegitimate and baseless actions targeting America and our close ally Israel”.The ICC issued arrest warrants for Netanyahu and former defence minister Yoav Gallant over allegations of crimes against humanity and war crimes — including starvation as a method of warfare — in Israel’s war against Hamas in Gaza.They also issued an arrest warrant for Hamas’s military chief Mohammed Deif, who was killed last year.The war was sparked by the militant Palestinian group’s attack against Israel on October 7, 2023.Netanyahu’s trip comes as he faces increasing pressure over his government’s attempts to replace both the domestic security chief and attorney general, while expanding the power of politicians over the appointment of judges. “One of Netanyahu’s methods is controlling the Israeli agenda,” Klughaft said, adding that the Hungary visit gives him a chance to set the conversation for days. burs-jza/yad

Bébé empoisonné avec du Destop: l’employée de crèche condamnée à 25 ans de prison

Une ancienne employée de crèche a été condamnée jeudi à Lyon à 25 ans de réclusion pour avoir causé la mort, en 2022, d’un bébé dont elle avait la garde en lui faisant boire un produit caustique de type Destop.Myriam Jaouen, 30 ans, a été condamnée par la cour d’assises du Rhône pour “torture ou actes de barbarie ayant entrainé la mort sans intention de la donner”. Les jurés ont écarté la qualification de meurtre, requise par l’avocat général et qui implique l’intention de tuer. Estimant que l’accusée avait agi “en parfaite conscience” et “lâchement retiré la vie à une enfant sans défense”, Baptiste Godreau avait requis 30 ans de prison.Cette requalification “est difficilement compréhensible pour les parents”, a réagi auprès des journalistes leur conseil Me Catherine Bourgade. Ils sont “choqués” par un jugement qui “rajoute de la douleur à la douleur” et “ont l’impression de perdre leur enfant deux fois”, a-t-elle ajouté.”Qui peut mettre un produit de déboucheur dans la bouche d’un enfant et nous affirmer qu’elle n’a pas voulu le tuer”, s’est offusquée l’avocate, en espérant que le parquet général fasse appel.Egalement “surprise” par le choix des jurés, la défense a estimé que les qualificatifs de torture et barbarie étaient “adaptés à cette affaire”. Quant à la peine, si elle est lourde, elle reste inférieure aux réquisitions, ce qui montre que “les éléments de personnalité de notre cliente”, ont été prises en compte, ont déclaré Mes Julia Coppard et Maylis Leduc.- “Pourquoi ?” -Dès sa garde à vue, Myriam Jaouen avait reconnu avoir fait ingérer le liquide corrosif, un déboucheur de canalisation, à la petite Lisa, 11 mois, tout en niant avoir voulu la tuer. Une ligne de défense qu’elle a conservée pendant le procès, même si elle a fini par préciser le déroulé du crime. Après avoir présenté plusieurs versions, elle a admis avoir tenu la tête de l’enfant et versé le produit directement dans sa bouche. Elle ne supportait plus, selon ses explications, les pleurs de la petite fille. “Huit minutes seule avec un enfant quand on est diplômée d’un CAP petite enfance, est-ce que c’est insurmontable ?”, s’est interrogé M. Godreau, en référence au laps de temps au cours duquel s’est noué le drame.Une question “reste froidement sans réponse: pourquoi?”, a lâché le magistrat dans son réquisitoire.”Quelle explication rationnelle à faire ingérer de l’acide sulfurique à une enfant ? Il n’y en pas”, a répondu Me Maylis Leduc.L’avocate y voit de la “violence pulsionnelle”, ce qui “n’enlève en rien l’atrocité des actes”. Me Coppard a évoqué un “moment de bascule” pour une jeune employée dépassée par ce métier pour lequel elle n’a pas les compétences: “elle ne réfléchit plus, elle est déconnectée, elle passe à l’acte”.Les débats ont mis en lumière sa personnalité fragile, très immature, et des capacités cognitives limitées. A l’époque du drame, atteinte d’une surdité partielle, elle vivait encore chez ses parents après une scolarité difficile et des expériences intermittentes dans le secteur de la petite enfance.- “Pas un bébé Destop” -Malgré ses failles et son manque d’expérience, Myriam Jaouen avait été embauchée par le groupe People & Baby qui gérait la micro-crèche Danton Rêve. Le 22 juin 2022, elle était seule à l’ouverture quand le père de Lisa est venu déposer le nourrisson.Quelques minutes plus tard, deux mères ont trouvé l’employée en panique, et Lisa en train de vomir. Grièvement brûlée, elle est décédée en fin de matinée à l’hôpital.Le drame a déclenché une série d’enquêtes administratives, parlementaires et journalistiques qui ont épinglé la course au rendement dans le secteur des crèches privées.Très éprouvés, les parents de Lisa ont souhaité ramener le débat sur la responsabilité pénale du “monstre” qui a tué leur fille, dans deux témoignages teintés d’une vive émotion.”Je comprends la souffrance des parents, je comprends aussi leur colère”, a soufflé Myriam Jaouen dans une dernière prise de parole avant que les jurés se retirent pour délibérer. “Je regrette tellement”, a-t-elle martelé, assurant une dernière fois ne pas avoir voulu tuer Lisa.

Bébé empoisonné avec du Destop: l’employée de crèche condamnée à 25 ans de prison

Une ancienne employée de crèche a été condamnée jeudi à Lyon à 25 ans de réclusion pour avoir causé la mort, en 2022, d’un bébé dont elle avait la garde en lui faisant boire un produit caustique de type Destop.Myriam Jaouen, 30 ans, a été condamnée par la cour d’assises du Rhône pour “torture ou actes de barbarie ayant entrainé la mort sans intention de la donner”. Les jurés ont écarté la qualification de meurtre, requise par l’avocat général et qui implique l’intention de tuer. Estimant que l’accusée avait agi “en parfaite conscience” et “lâchement retiré la vie à une enfant sans défense”, Baptiste Godreau avait requis 30 ans de prison.Cette requalification “est difficilement compréhensible pour les parents”, a réagi auprès des journalistes leur conseil Me Catherine Bourgade. Ils sont “choqués” par un jugement qui “rajoute de la douleur à la douleur” et “ont l’impression de perdre leur enfant deux fois”, a-t-elle ajouté.”Qui peut mettre un produit de déboucheur dans la bouche d’un enfant et nous affirmer qu’elle n’a pas voulu le tuer”, s’est offusquée l’avocate, en espérant que le parquet général fasse appel.Egalement “surprise” par le choix des jurés, la défense a estimé que les qualificatifs de torture et barbarie étaient “adaptés à cette affaire”. Quant à la peine, si elle est lourde, elle reste inférieure aux réquisitions, ce qui montre que “les éléments de personnalité de notre cliente”, ont été prises en compte, ont déclaré Mes Julia Coppard et Maylis Leduc.- “Pourquoi ?” -Dès sa garde à vue, Myriam Jaouen avait reconnu avoir fait ingérer le liquide corrosif, un déboucheur de canalisation, à la petite Lisa, 11 mois, tout en niant avoir voulu la tuer. Une ligne de défense qu’elle a conservée pendant le procès, même si elle a fini par préciser le déroulé du crime. Après avoir présenté plusieurs versions, elle a admis avoir tenu la tête de l’enfant et versé le produit directement dans sa bouche. Elle ne supportait plus, selon ses explications, les pleurs de la petite fille. “Huit minutes seule avec un enfant quand on est diplômée d’un CAP petite enfance, est-ce que c’est insurmontable ?”, s’est interrogé M. Godreau, en référence au laps de temps au cours duquel s’est noué le drame.Une question “reste froidement sans réponse: pourquoi?”, a lâché le magistrat dans son réquisitoire.”Quelle explication rationnelle à faire ingérer de l’acide sulfurique à une enfant ? Il n’y en pas”, a répondu Me Maylis Leduc.L’avocate y voit de la “violence pulsionnelle”, ce qui “n’enlève en rien l’atrocité des actes”. Me Coppard a évoqué un “moment de bascule” pour une jeune employée dépassée par ce métier pour lequel elle n’a pas les compétences: “elle ne réfléchit plus, elle est déconnectée, elle passe à l’acte”.Les débats ont mis en lumière sa personnalité fragile, très immature, et des capacités cognitives limitées. A l’époque du drame, atteinte d’une surdité partielle, elle vivait encore chez ses parents après une scolarité difficile et des expériences intermittentes dans le secteur de la petite enfance.- “Pas un bébé Destop” -Malgré ses failles et son manque d’expérience, Myriam Jaouen avait été embauchée par le groupe People & Baby qui gérait la micro-crèche Danton Rêve. Le 22 juin 2022, elle était seule à l’ouverture quand le père de Lisa est venu déposer le nourrisson.Quelques minutes plus tard, deux mères ont trouvé l’employée en panique, et Lisa en train de vomir. Grièvement brûlée, elle est décédée en fin de matinée à l’hôpital.Le drame a déclenché une série d’enquêtes administratives, parlementaires et journalistiques qui ont épinglé la course au rendement dans le secteur des crèches privées.Très éprouvés, les parents de Lisa ont souhaité ramener le débat sur la responsabilité pénale du “monstre” qui a tué leur fille, dans deux témoignages teintés d’une vive émotion.”Je comprends la souffrance des parents, je comprends aussi leur colère”, a soufflé Myriam Jaouen dans une dernière prise de parole avant que les jurés se retirent pour délibérer. “Je regrette tellement”, a-t-elle martelé, assurant une dernière fois ne pas avoir voulu tuer Lisa.

Séisme en Birmanie: le chef de la junte arrive à Bangkok pour discuter de la réponse à apporter

Le chef de la junte birmane Min Aung Hlaing est arrivé jeudi à Bangkok pour un sommet régional, ont constaté des journalistes de l’AFP, et devrait devrait discuter vendredi de la réponse au séisme qui a dévasté son pays et la Thaïlande le 28 mars avec les dirigeants de sept pays asiatiques, dont l’Inde et le Bangladesh.Min Aung Hlaing, est arrivé jeudi après-midi dans un hôtel de la capitale thaïlandaise. Le Premier ministre indien Narendra Modi et le chef du gouvernement provisoire du Bangladesh Muhammad Yunus ont atterri avant lui.Le chef de la junte birmane avait annoncé la veille qu’il allait se déplacer à Bangkok pour discuter de la réponse au séisme dans le cadre d’un sommet de l’Initiative du Golfe du Bengale pour une coopération technique et économique multisectorielle (Bimstec), qui regroupe le Bangladesh, le Bhoutan, l’Inde, la Birmanie, le Népal, le Sri Lanka et la Thaïlande.La Thaïlande, pays hôte et également touchée par le séisme, a proposé la publication d’une déclaration commune sur l’impact de la catastrophe vendredi.Le tremblement de terre de magnitude 7,7 qui a dévasté le centre de la Birmanie a fait plus de 3.000 morts et laissé des milliers de personnes sans abri dans ce pays en proie à une guerre civile.Alors que plusieurs pays et organisations ont dépêché de l’aide en Birmanie, la junte a annoncé mercredi un cessez-le-feu jusqu’au 22 avril “dans le but d’accélérer les efforts de secours et de reconstruction, et de maintenir la paix et la stabilité”.Mais elle a averti ses opposants -un ensemble complexe de groupes armés prodémocratie et de minorités ethniques- qu’elle riposterait aux attaques et à tous “rassemblements, organisations et expansions territoriales qui porteraient atteinte à la paix”.L'”Alliance des Trois Fraternités”, formé des principaux groupes rebelles ethniques, avait déjà annoncé une pause d’un mois dans les hostilités. Les Forces de défense populaire (FDP) avaient elles décrété un cessez-le-feu partiel.A New York, le secrétaire général de l’ONU a salué le cessez-le-feu temporaire, appelant à ce qu’il mène “rapidement” à un “dialogue politique sérieux”.”Je salue les annonces de cessez-le-feu temporaires. C’est essentiel pour la distribution de l’aide et pour que les secouristes fassent leur travail”, a déclaré Antonio Guterres. “Mais une fin des combats doit mener rapidement au début d’un dialogue politique et à la libération des prisonniers politiques”. “Alors que les communautés à travers la Birmanie s’unissent dans la douleur, il est temps aussi de s’unir derrière une solution politique”, a-t-il ajouté. – Scènes chaotiques -Des journalistes de l’AFP ont assisté mercredi à des scènes chaotiques alors qu’au moins 200 personnes désespérées faisaient la queue pour recevoir de l’aide à Sagaing, à moins de 15 kilomètres de l’épicentre du tremblement de terre dans le centre du pays.La destruction à Sagaing est généralisée, avec 80% des bâtiments endommagés, la moitié gravement. Titon Mitra, représentant résident en Birmanie du Programe des Nations unies pour le développement (PNUD), a déclaré à l’AFP qu’il n’y a “pas assez de matériel médical”.”Nous avons vu des enfants, des femmes enceintes, des personnes blessées” et “si l’on considère l’ensemble de la zone touchée, il y a peut-être plus de trois millions de personnes qui ont été affectées”, a-t-il indiqué.Les établissements de santé, endommagés par le séisme, sont “submergés par un grand nombre de patients”, tandis que les réserves de nourriture, d’eau et de médicaments diminuent, selon l’OMS.Des bénévoles ont distribué de l’eau, du riz, de l’huile de cuisson et d’autres produits de première nécessité aux habitants qui réclamaient de l’aide. De nombreuses personnes dorment dans la rue depuis le séisme, incapables de retourner dans les bâtiments endommagés ou craignant les répliques. “Nous avons besoin de toitures et de murs pour avoir un abri convenable pour la nuit”, a dit  Ayethi Kar, directrice d’une école pour jeunes nonnes, rasée depuis vendredi. “Nous n’avons pas assez d’aide”, a ajouté cette femme de 63 ans, qui dit dormir encore “à même le sol”.- Espoir d’un “miracle” -Le sauvetage de deux hommes des ruines d’un hôtel de Naypyidaw mercredi a ravivé les espoirs de retrouver des survivants, même si les chances diminuent d’heure en heure.La junte a publié jeudi un nouveau bilan d’au moins 3.085 morts, 4.715 blessés et 341 disparus.A Bangkok, où l’effondrement d’un immeuble de 30 étages en construction a fait au moins 22 morts, les recherches se poursuivent pour retrouver quelque 70 disparus.Le gouverneur de la capitale thaïlandaise, Chadchart Sittipunt, a déclaré jeudi matin lors d’un live sur Facebook “espérer un miracle”.”Mais n’en attendez pas trop car il y a de fortes chances qu’il y ait aussi des déceptions”, a-t-il prévenu. En Birmanie, l’ampleur réelle de la catastrophe reste encore à déterminer, les difficultés de communication et le mauvais état des infrastructures retardant les efforts de collecte d’informations et d’acheminement de l’aide. Les organisations humanitaires affirment que la réponse au séisme a été entravée par la guerre civile qui a éclaté après le coup d’Etat militaire de 2021. Les rebelles ont accusé la junte d’avoir procédé à de nombreuses frappes aériennes depuis le séisme.Avant même le séisme de vendredi, 3,5 millions de personnes avaient été déplacées par les combats, selon l’ONU.

Séisme en Birmanie: le chef de la junte arrive à Bangkok pour discuter de la réponse à apporter

Le chef de la junte birmane Min Aung Hlaing est arrivé jeudi à Bangkok pour un sommet régional, ont constaté des journalistes de l’AFP, et devrait devrait discuter vendredi de la réponse au séisme qui a dévasté son pays et la Thaïlande le 28 mars avec les dirigeants de sept pays asiatiques, dont l’Inde et le Bangladesh.Min Aung Hlaing, est arrivé jeudi après-midi dans un hôtel de la capitale thaïlandaise. Le Premier ministre indien Narendra Modi et le chef du gouvernement provisoire du Bangladesh Muhammad Yunus ont atterri avant lui.Le chef de la junte birmane avait annoncé la veille qu’il allait se déplacer à Bangkok pour discuter de la réponse au séisme dans le cadre d’un sommet de l’Initiative du Golfe du Bengale pour une coopération technique et économique multisectorielle (Bimstec), qui regroupe le Bangladesh, le Bhoutan, l’Inde, la Birmanie, le Népal, le Sri Lanka et la Thaïlande.La Thaïlande, pays hôte et également touchée par le séisme, a proposé la publication d’une déclaration commune sur l’impact de la catastrophe vendredi.Le tremblement de terre de magnitude 7,7 qui a dévasté le centre de la Birmanie a fait plus de 3.000 morts et laissé des milliers de personnes sans abri dans ce pays en proie à une guerre civile.Alors que plusieurs pays et organisations ont dépêché de l’aide en Birmanie, la junte a annoncé mercredi un cessez-le-feu jusqu’au 22 avril “dans le but d’accélérer les efforts de secours et de reconstruction, et de maintenir la paix et la stabilité”.Mais elle a averti ses opposants -un ensemble complexe de groupes armés prodémocratie et de minorités ethniques- qu’elle riposterait aux attaques et à tous “rassemblements, organisations et expansions territoriales qui porteraient atteinte à la paix”.L'”Alliance des Trois Fraternités”, formé des principaux groupes rebelles ethniques, avait déjà annoncé une pause d’un mois dans les hostilités. Les Forces de défense populaire (FDP) avaient elles décrété un cessez-le-feu partiel.A New York, le secrétaire général de l’ONU a salué le cessez-le-feu temporaire, appelant à ce qu’il mène “rapidement” à un “dialogue politique sérieux”.”Je salue les annonces de cessez-le-feu temporaires. C’est essentiel pour la distribution de l’aide et pour que les secouristes fassent leur travail”, a déclaré Antonio Guterres. “Mais une fin des combats doit mener rapidement au début d’un dialogue politique et à la libération des prisonniers politiques”. “Alors que les communautés à travers la Birmanie s’unissent dans la douleur, il est temps aussi de s’unir derrière une solution politique”, a-t-il ajouté. – Scènes chaotiques -Des journalistes de l’AFP ont assisté mercredi à des scènes chaotiques alors qu’au moins 200 personnes désespérées faisaient la queue pour recevoir de l’aide à Sagaing, à moins de 15 kilomètres de l’épicentre du tremblement de terre dans le centre du pays.La destruction à Sagaing est généralisée, avec 80% des bâtiments endommagés, la moitié gravement. Titon Mitra, représentant résident en Birmanie du Programe des Nations unies pour le développement (PNUD), a déclaré à l’AFP qu’il n’y a “pas assez de matériel médical”.”Nous avons vu des enfants, des femmes enceintes, des personnes blessées” et “si l’on considère l’ensemble de la zone touchée, il y a peut-être plus de trois millions de personnes qui ont été affectées”, a-t-il indiqué.Les établissements de santé, endommagés par le séisme, sont “submergés par un grand nombre de patients”, tandis que les réserves de nourriture, d’eau et de médicaments diminuent, selon l’OMS.Des bénévoles ont distribué de l’eau, du riz, de l’huile de cuisson et d’autres produits de première nécessité aux habitants qui réclamaient de l’aide. De nombreuses personnes dorment dans la rue depuis le séisme, incapables de retourner dans les bâtiments endommagés ou craignant les répliques. “Nous avons besoin de toitures et de murs pour avoir un abri convenable pour la nuit”, a dit  Ayethi Kar, directrice d’une école pour jeunes nonnes, rasée depuis vendredi. “Nous n’avons pas assez d’aide”, a ajouté cette femme de 63 ans, qui dit dormir encore “à même le sol”.- Espoir d’un “miracle” -Le sauvetage de deux hommes des ruines d’un hôtel de Naypyidaw mercredi a ravivé les espoirs de retrouver des survivants, même si les chances diminuent d’heure en heure.La junte a publié jeudi un nouveau bilan d’au moins 3.085 morts, 4.715 blessés et 341 disparus.A Bangkok, où l’effondrement d’un immeuble de 30 étages en construction a fait au moins 22 morts, les recherches se poursuivent pour retrouver quelque 70 disparus.Le gouverneur de la capitale thaïlandaise, Chadchart Sittipunt, a déclaré jeudi matin lors d’un live sur Facebook “espérer un miracle”.”Mais n’en attendez pas trop car il y a de fortes chances qu’il y ait aussi des déceptions”, a-t-il prévenu. En Birmanie, l’ampleur réelle de la catastrophe reste encore à déterminer, les difficultés de communication et le mauvais état des infrastructures retardant les efforts de collecte d’informations et d’acheminement de l’aide. Les organisations humanitaires affirment que la réponse au séisme a été entravée par la guerre civile qui a éclaté après le coup d’Etat militaire de 2021. Les rebelles ont accusé la junte d’avoir procédé à de nombreuses frappes aériennes depuis le séisme.Avant même le séisme de vendredi, 3,5 millions de personnes avaient été déplacées par les combats, selon l’ONU.

Séisme en Birmanie: le chef de la junte arrive à Bangkok pour discuter de la réponse à apporter

Le chef de la junte birmane Min Aung Hlaing est arrivé jeudi à Bangkok pour un sommet régional, ont constaté des journalistes de l’AFP, et devrait devrait discuter vendredi de la réponse au séisme qui a dévasté son pays et la Thaïlande le 28 mars avec les dirigeants de sept pays asiatiques, dont l’Inde et le Bangladesh.Min Aung Hlaing, est arrivé jeudi après-midi dans un hôtel de la capitale thaïlandaise. Le Premier ministre indien Narendra Modi et le chef du gouvernement provisoire du Bangladesh Muhammad Yunus ont atterri avant lui.Le chef de la junte birmane avait annoncé la veille qu’il allait se déplacer à Bangkok pour discuter de la réponse au séisme dans le cadre d’un sommet de l’Initiative du Golfe du Bengale pour une coopération technique et économique multisectorielle (Bimstec), qui regroupe le Bangladesh, le Bhoutan, l’Inde, la Birmanie, le Népal, le Sri Lanka et la Thaïlande.La Thaïlande, pays hôte et également touchée par le séisme, a proposé la publication d’une déclaration commune sur l’impact de la catastrophe vendredi.Le tremblement de terre de magnitude 7,7 qui a dévasté le centre de la Birmanie a fait plus de 3.000 morts et laissé des milliers de personnes sans abri dans ce pays en proie à une guerre civile.Alors que plusieurs pays et organisations ont dépêché de l’aide en Birmanie, la junte a annoncé mercredi un cessez-le-feu jusqu’au 22 avril “dans le but d’accélérer les efforts de secours et de reconstruction, et de maintenir la paix et la stabilité”.Mais elle a averti ses opposants -un ensemble complexe de groupes armés prodémocratie et de minorités ethniques- qu’elle riposterait aux attaques et à tous “rassemblements, organisations et expansions territoriales qui porteraient atteinte à la paix”.L'”Alliance des Trois Fraternités”, formé des principaux groupes rebelles ethniques, avait déjà annoncé une pause d’un mois dans les hostilités. Les Forces de défense populaire (FDP) avaient elles décrété un cessez-le-feu partiel.A New York, le secrétaire général de l’ONU a salué le cessez-le-feu temporaire, appelant à ce qu’il mène “rapidement” à un “dialogue politique sérieux”.”Je salue les annonces de cessez-le-feu temporaires. C’est essentiel pour la distribution de l’aide et pour que les secouristes fassent leur travail”, a déclaré Antonio Guterres. “Mais une fin des combats doit mener rapidement au début d’un dialogue politique et à la libération des prisonniers politiques”. “Alors que les communautés à travers la Birmanie s’unissent dans la douleur, il est temps aussi de s’unir derrière une solution politique”, a-t-il ajouté. – Scènes chaotiques -Des journalistes de l’AFP ont assisté mercredi à des scènes chaotiques alors qu’au moins 200 personnes désespérées faisaient la queue pour recevoir de l’aide à Sagaing, à moins de 15 kilomètres de l’épicentre du tremblement de terre dans le centre du pays.La destruction à Sagaing est généralisée, avec 80% des bâtiments endommagés, la moitié gravement. Titon Mitra, représentant résident en Birmanie du Programe des Nations unies pour le développement (PNUD), a déclaré à l’AFP qu’il n’y a “pas assez de matériel médical”.”Nous avons vu des enfants, des femmes enceintes, des personnes blessées” et “si l’on considère l’ensemble de la zone touchée, il y a peut-être plus de trois millions de personnes qui ont été affectées”, a-t-il indiqué.Les établissements de santé, endommagés par le séisme, sont “submergés par un grand nombre de patients”, tandis que les réserves de nourriture, d’eau et de médicaments diminuent, selon l’OMS.Des bénévoles ont distribué de l’eau, du riz, de l’huile de cuisson et d’autres produits de première nécessité aux habitants qui réclamaient de l’aide. De nombreuses personnes dorment dans la rue depuis le séisme, incapables de retourner dans les bâtiments endommagés ou craignant les répliques. “Nous avons besoin de toitures et de murs pour avoir un abri convenable pour la nuit”, a dit  Ayethi Kar, directrice d’une école pour jeunes nonnes, rasée depuis vendredi. “Nous n’avons pas assez d’aide”, a ajouté cette femme de 63 ans, qui dit dormir encore “à même le sol”.- Espoir d’un “miracle” -Le sauvetage de deux hommes des ruines d’un hôtel de Naypyidaw mercredi a ravivé les espoirs de retrouver des survivants, même si les chances diminuent d’heure en heure.La junte a publié jeudi un nouveau bilan d’au moins 3.085 morts, 4.715 blessés et 341 disparus.A Bangkok, où l’effondrement d’un immeuble de 30 étages en construction a fait au moins 22 morts, les recherches se poursuivent pour retrouver quelque 70 disparus.Le gouverneur de la capitale thaïlandaise, Chadchart Sittipunt, a déclaré jeudi matin lors d’un live sur Facebook “espérer un miracle”.”Mais n’en attendez pas trop car il y a de fortes chances qu’il y ait aussi des déceptions”, a-t-il prévenu. En Birmanie, l’ampleur réelle de la catastrophe reste encore à déterminer, les difficultés de communication et le mauvais état des infrastructures retardant les efforts de collecte d’informations et d’acheminement de l’aide. Les organisations humanitaires affirment que la réponse au séisme a été entravée par la guerre civile qui a éclaté après le coup d’Etat militaire de 2021. Les rebelles ont accusé la junte d’avoir procédé à de nombreuses frappes aériennes depuis le séisme.Avant même le séisme de vendredi, 3,5 millions de personnes avaient été déplacées par les combats, selon l’ONU.