Corée du Sud: anxiété et colère avant le verdict sur une destitution du président Yoon
La Cour constitutionnelle sud-coréenne rendra vendredi son jugement dans la procédure de destitution du président Yoon Suk Yeol. Avant ce verdict, l’AFP a interrogé des habitants de Séoul sur cette échéance cruciale après quatre mois de crise politique.Des dizaines de milliers de partisans et de détracteurs du dirigeant conservateur battent le pavé tous les week-ends dans le centre de Séoul depuis sa tentative d’imposer la loi martiale dans la nuit du 3 au 4 décembre.Yoon Suk Yeol, actuellement suspendu, continue de défendre son coup de force comme nécessaire pour “protéger la Corée du Sud libérale des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes” et “éliminer les éléments hostiles à l’Etat”.Si ses soutiens reprennent ses diatribes et exigent son retour au pouvoir, ses opposants réclament sa destitution – qui déclencherait des élections sous deux mois -, estimant que le rétablir à son poste mettrait en danger la démocratie en place depuis la fin de la dictature militaire en 1987.- Pas de fraude électorale -“J’ai appris que le fondement de l’Etat de droit, c’est le bon sens”, explique Lee Jae-hee, travailleur social de 47 ans. “Pour moi, le président Yoon n’a jamais agi dans cet esprit et donc je pense qu’il doit être destitué une bonne fois pour toutes”.Pendant les quelques heures qu’avait duré la loi martiale, M. Yoon avait envoyé des soldats armés au Parlement et à la Commission électorale à la recherche de supposées preuves de fraude.Cette tentative de s’en prendre au système électoral a été très critiquée, des experts assurant qu’il n’existe pas de preuve de triche derrière les théories complotistes diffusées sur internet.”Son intrusion à la Commission électorale sous la loi martiale ne peut être justifiée par aucune autorité présidentielle”, tranche Lee Jae-hee.- “Bon sens” -Le retraité Kim Han-il, 66 ans, juge que M. Yoon doit être démis de ses fonctions car il “a rompu son engagement envers le service public”.Il se dit confiant dans les huit juges de la Cour constitutionnelle pour destituer le président: “Je n’ai jamais pensé qu’ils rejetteraient la procédure de destitution. Je suis convaincu qu’ils feront preuve de bon sens”.- “Trop de communistes” -Egalement retraité, Huh, 71 ans, espère lui un rejet de la destitution, ce qui rétablirait M. Yoon dans ses fonctions: “Le décret de loi martiale de Yoon rentrait dans le cadre de ses pouvoirs présidentiels”.”Le Parlement est actuellement rempli de députés élus lors d’élections frauduleuses”, affirme-t-il, reprenant des allégations largement démenties selon lesquelles les législatives de 2024 dans le pays auraient été truquées.”En tant que président, il n’avait pas d’autre choix que de déclarer la loi martiale pour remettre le pays sur le droit chemin”, assure-t-il, soutenant qu'”il y a trop de communistes dans ce pays”.- “Un soulèvement” ? -M. Yoon “a imposé la loi martiale pour des raisons stupides et des soldats armés ont pris d’assaut le Parlement”, dénonce Keven Lee, 56 ans, travailleur indépendant. “Il doit être chassé rapidement et nous devons élire un nouveau président. S’il revient au pouvoir, il déclarera à nouveau la loi martiale et nous ne pouvons pas laisser cela se produire”.Après avoir refusé de répondre aux enquêteurs sur son coup de force et s’être retranché sous la protection de sa garde présidentielle, M. Yoon a finalement été arrêté lors d’un assaut des forces de l’ordre en janvier. Il a depuis été libéré mais est poursuivi au pénal pour insurrection, un crime passible de la peine de mort.”S’il est rétabli dans ses fonctions, il y aura un soulèvement”, prédit M. Lee.- Décision unanime ?Song Ji-hye, 41 ans, anticipe une décision unanime des juges pour révoquer M. Yoon.”Comme en foot, il y a des règles claires en politique et Yoon les a violées en essayant de prendre le contrôle du Parlement par la force militaire”, explique-t-elle.”Ce qui est troublant, c’est aussi que cette affaire n’ait pas été résolue plus tôt”, regrette-t-elle, relevant que la Cour aura mis 111 jours après sa saisine à se prononcer.  “Si la destitution est rejetée, les gens retourneront dans la rue”, avertit Mme Song, qui travaille pour un groupe de défense des droits civiques.- “Immédiatement évincé””Je veux que Yoon soit immédiatement évincé”, approuve Hwang Gum-cheol, un retraité de 80 ans. “Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir un autre président qui rêve de faire un coup d’Etat”.”Pour protéger notre démocratie, il doit être destitué et puni”, estime-t-il, mais “si le tribunal le rétablit dans ses fonctions, je l’accepterai, même si je serai profondément déçu.”
Corée du Sud: anxiété et colère avant le verdict sur une destitution du président Yoon
La Cour constitutionnelle sud-coréenne rendra vendredi son jugement dans la procédure de destitution du président Yoon Suk Yeol. Avant ce verdict, l’AFP a interrogé des habitants de Séoul sur cette échéance cruciale après quatre mois de crise politique.Des dizaines de milliers de partisans et de détracteurs du dirigeant conservateur battent le pavé tous les week-ends dans le centre de Séoul depuis sa tentative d’imposer la loi martiale dans la nuit du 3 au 4 décembre.Yoon Suk Yeol, actuellement suspendu, continue de défendre son coup de force comme nécessaire pour “protéger la Corée du Sud libérale des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes” et “éliminer les éléments hostiles à l’Etat”.Si ses soutiens reprennent ses diatribes et exigent son retour au pouvoir, ses opposants réclament sa destitution – qui déclencherait des élections sous deux mois -, estimant que le rétablir à son poste mettrait en danger la démocratie en place depuis la fin de la dictature militaire en 1987.- Pas de fraude électorale -“J’ai appris que le fondement de l’Etat de droit, c’est le bon sens”, explique Lee Jae-hee, travailleur social de 47 ans. “Pour moi, le président Yoon n’a jamais agi dans cet esprit et donc je pense qu’il doit être destitué une bonne fois pour toutes”.Pendant les quelques heures qu’avait duré la loi martiale, M. Yoon avait envoyé des soldats armés au Parlement et à la Commission électorale à la recherche de supposées preuves de fraude.Cette tentative de s’en prendre au système électoral a été très critiquée, des experts assurant qu’il n’existe pas de preuve de triche derrière les théories complotistes diffusées sur internet.”Son intrusion à la Commission électorale sous la loi martiale ne peut être justifiée par aucune autorité présidentielle”, tranche Lee Jae-hee.- “Bon sens” -Le retraité Kim Han-il, 66 ans, juge que M. Yoon doit être démis de ses fonctions car il “a rompu son engagement envers le service public”.Il se dit confiant dans les huit juges de la Cour constitutionnelle pour destituer le président: “Je n’ai jamais pensé qu’ils rejetteraient la procédure de destitution. Je suis convaincu qu’ils feront preuve de bon sens”.- “Trop de communistes” -Egalement retraité, Huh, 71 ans, espère lui un rejet de la destitution, ce qui rétablirait M. Yoon dans ses fonctions: “Le décret de loi martiale de Yoon rentrait dans le cadre de ses pouvoirs présidentiels”.”Le Parlement est actuellement rempli de députés élus lors d’élections frauduleuses”, affirme-t-il, reprenant des allégations largement démenties selon lesquelles les législatives de 2024 dans le pays auraient été truquées.”En tant que président, il n’avait pas d’autre choix que de déclarer la loi martiale pour remettre le pays sur le droit chemin”, assure-t-il, soutenant qu'”il y a trop de communistes dans ce pays”.- “Un soulèvement” ? -M. Yoon “a imposé la loi martiale pour des raisons stupides et des soldats armés ont pris d’assaut le Parlement”, dénonce Keven Lee, 56 ans, travailleur indépendant. “Il doit être chassé rapidement et nous devons élire un nouveau président. S’il revient au pouvoir, il déclarera à nouveau la loi martiale et nous ne pouvons pas laisser cela se produire”.Après avoir refusé de répondre aux enquêteurs sur son coup de force et s’être retranché sous la protection de sa garde présidentielle, M. Yoon a finalement été arrêté lors d’un assaut des forces de l’ordre en janvier. Il a depuis été libéré mais est poursuivi au pénal pour insurrection, un crime passible de la peine de mort.”S’il est rétabli dans ses fonctions, il y aura un soulèvement”, prédit M. Lee.- Décision unanime ?Song Ji-hye, 41 ans, anticipe une décision unanime des juges pour révoquer M. Yoon.”Comme en foot, il y a des règles claires en politique et Yoon les a violées en essayant de prendre le contrôle du Parlement par la force militaire”, explique-t-elle.”Ce qui est troublant, c’est aussi que cette affaire n’ait pas été résolue plus tôt”, regrette-t-elle, relevant que la Cour aura mis 111 jours après sa saisine à se prononcer.  “Si la destitution est rejetée, les gens retourneront dans la rue”, avertit Mme Song, qui travaille pour un groupe de défense des droits civiques.- “Immédiatement évincé””Je veux que Yoon soit immédiatement évincé”, approuve Hwang Gum-cheol, un retraité de 80 ans. “Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir un autre président qui rêve de faire un coup d’Etat”.”Pour protéger notre démocratie, il doit être destitué et puni”, estime-t-il, mais “si le tribunal le rétablit dans ses fonctions, je l’accepterai, même si je serai profondément déçu.”
Trump déclare la guerre commerciale et plonge l’économie mondiale dans l’inconnue
Les partenaires commerciaux des Etats-Unis menacent de riposter tout en privilégiant le dialogue jeudi, au lendemain de l’offensive commerciale massive lancée par Donald Trump qui faisait plonger les marchés mondiaux et craindre de lourdes conséquences sur l’économie mondiale.Après les annonces du président américain présentées comme une “déclaration d’indépendance économique”, la planète financière accuse le coup: en Asie, la Bourse de Tokyo a chuté de près de 3% en clôture pendant qu’en Europe Francfort perdait 2,45% à l’ouverture, Paris 2,15% et Londres 1,44%.”Notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis”, a asséné Donald Trump, avant d’exhiber une liste des partenaires commerciaux concernés.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations et par des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.L’addition est astronomique pour la Chine, dont les produits feront l’objet d’une nouvelle taxe à l’importation de 34% s’ajoutant aux 20% de droits de douane additionnels déjà en place par.Les marchandises de l’UE prendront 20% de taxes. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde ou 46% pour le Vietnam.La taxe généralisée de 10% entrera en vigueur le 5 avril à 04H01 GMT et les droits de douane majorés le 9 avril.- “Solution négociée” -Les réactions oscillent entre appels au dialogue et menaces de bras de fer, personne n’ayant pour le moment annoncé de riposte claire.Berlin a déclaré jeudi soutenir l’Union européenne dans sa recherche d’une “solution négociée” avec Washington, Paris a dit prévoir dans l’éventuelle riposte européenne en cours de négociation “d’attaquer les services numériques”, tout en planifiant de réunir jeudi les représentants ses filières les plus touchées. Tendant la main aux Américains, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré qu’il n’était “pas trop tard” pour négocier mais aussi que l’UE était “prête à réagir”.Si certains pays ont appelé à la retenue et au dialogue avec Washington pour éviter l’escalade, d’autres ont vertement critiqué la politique américaine.Pékin a exhorté Washington à “annuler immédiatement” ces droits de douane, tout en appelant au “dialogue” face au risque de “péril (pour) le développement économique mondial”, selon le ministère du Commerce.Le gouvernement japonais a estimé que l’allié américain pourrait avoir enfreint les règles de l’OMC et leur accord bilatéral. L’Australie a dénoncé un “geste qui n’est pas celui d’un ami”.Pour Maurice Obstfeld, économiste du Peterson Institute for International Economics (PIIE), il s’agit d’une “déclaration de guerre à l’économie mondiale”, d’autant plus que la fixation des niveaux de taxes pose question sur la méthode employée.Ces surtaxes sont censées répondre aussi aux barrières dites “non tarifaires”, par exemple des normes sanitaires ou environnementales.La Maison Blanche a fait savoir mercredi soir que certaines catégories n’étaient pas concernées: lingots d’or, produits pharmaceutiques, semi-conducteurs, cuivre, bois de construction, produits énergétiques ou encore minéraux introuvables sur le sol américainPas trace en revanche de la Russie ni de la Corée du Nord au motif, selon un responsable américain, qu’elles ne sont plus des partenaires commerciaux significatifs.Gare aux pays tentés par une surenchère: “Détendez-vous, encaissez le coup (…). Car si vous ripostez, il y aura une escalade”, a déjà averti le ministre des Finances Scott Bessent.Ni le Mexique ni le Canada n’apparaissent sur la nouvelle liste. Signataires d’un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, ils relèvent d’un autre régime.Mais ils vont encaisser comme le reste du monde les 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger qui est entrée en vigueur jeudi matin.Les nouveaux droits de douane “ne feront que des perdants”, a d’ailleurs critiqué l’industrie automobile allemande.- “Garder la tête froide” -Donald Trump a par ailleurs déclenché des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium, ce qui entraînera “des contre-mesures”, a déclaré le Premier ministre canadien Mark Carney.Le Royaume-Uni, qui négocie un traité commercial bilatéral, sort relativement épargné, avec un taux plancher de 10%, mais ces sanctions américaines auront “un impact” sur l’économie britannique, a reconnu jeudi le Premier ministre Keir Starmer.L’industrie chimique allemande, dont les Etats-Unis sont le premier marché d’exportation, a appelé l’UE à “garder la tête froide”.Donald Trump présente les droits de douane comme une baguette magique capable de réindustrialiser le pays, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.Le chef de file des sénateurs démocrates Chuck Schumer a assuré que l’offensive protectionniste allait “coûter plus de 6.000 dollars par an à un ménage américain moyen”, sous forme de hausse du prix des produits importés.
Trump déclare la guerre commerciale et plonge l’économie mondiale dans l’inconnue
Les partenaires commerciaux des Etats-Unis menacent de riposter tout en privilégiant le dialogue jeudi, au lendemain de l’offensive commerciale massive lancée par Donald Trump qui faisait plonger les marchés mondiaux et craindre de lourdes conséquences sur l’économie mondiale.Après les annonces du président américain présentées comme une “déclaration d’indépendance économique”, la planète financière accuse le coup: en Asie, la Bourse de Tokyo a chuté de près de 3% en clôture pendant qu’en Europe Francfort perdait 2,45% à l’ouverture, Paris 2,15% et Londres 1,44%.”Notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis”, a asséné Donald Trump, avant d’exhiber une liste des partenaires commerciaux concernés.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations et par des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.L’addition est astronomique pour la Chine, dont les produits feront l’objet d’une nouvelle taxe à l’importation de 34% s’ajoutant aux 20% de droits de douane additionnels déjà en place par.Les marchandises de l’UE prendront 20% de taxes. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde ou 46% pour le Vietnam.La taxe généralisée de 10% entrera en vigueur le 5 avril à 04H01 GMT et les droits de douane majorés le 9 avril.- “Solution négociée” -Les réactions oscillent entre appels au dialogue et menaces de bras de fer, personne n’ayant pour le moment annoncé de riposte claire.Berlin a déclaré jeudi soutenir l’Union européenne dans sa recherche d’une “solution négociée” avec Washington, Paris a dit prévoir dans l’éventuelle riposte européenne en cours de négociation “d’attaquer les services numériques”, tout en planifiant de réunir jeudi les représentants ses filières les plus touchées. Tendant la main aux Américains, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré qu’il n’était “pas trop tard” pour négocier mais aussi que l’UE était “prête à réagir”.Si certains pays ont appelé à la retenue et au dialogue avec Washington pour éviter l’escalade, d’autres ont vertement critiqué la politique américaine.Pékin a exhorté Washington à “annuler immédiatement” ces droits de douane, tout en appelant au “dialogue” face au risque de “péril (pour) le développement économique mondial”, selon le ministère du Commerce.Le gouvernement japonais a estimé que l’allié américain pourrait avoir enfreint les règles de l’OMC et leur accord bilatéral. L’Australie a dénoncé un “geste qui n’est pas celui d’un ami”.Pour Maurice Obstfeld, économiste du Peterson Institute for International Economics (PIIE), il s’agit d’une “déclaration de guerre à l’économie mondiale”, d’autant plus que la fixation des niveaux de taxes pose question sur la méthode employée.Ces surtaxes sont censées répondre aussi aux barrières dites “non tarifaires”, par exemple des normes sanitaires ou environnementales.La Maison Blanche a fait savoir mercredi soir que certaines catégories n’étaient pas concernées: lingots d’or, produits pharmaceutiques, semi-conducteurs, cuivre, bois de construction, produits énergétiques ou encore minéraux introuvables sur le sol américainPas trace en revanche de la Russie ni de la Corée du Nord au motif, selon un responsable américain, qu’elles ne sont plus des partenaires commerciaux significatifs.Gare aux pays tentés par une surenchère: “Détendez-vous, encaissez le coup (…). Car si vous ripostez, il y aura une escalade”, a déjà averti le ministre des Finances Scott Bessent.Ni le Mexique ni le Canada n’apparaissent sur la nouvelle liste. Signataires d’un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, ils relèvent d’un autre régime.Mais ils vont encaisser comme le reste du monde les 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger qui est entrée en vigueur jeudi matin.Les nouveaux droits de douane “ne feront que des perdants”, a d’ailleurs critiqué l’industrie automobile allemande.- “Garder la tête froide” -Donald Trump a par ailleurs déclenché des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium, ce qui entraînera “des contre-mesures”, a déclaré le Premier ministre canadien Mark Carney.Le Royaume-Uni, qui négocie un traité commercial bilatéral, sort relativement épargné, avec un taux plancher de 10%, mais ces sanctions américaines auront “un impact” sur l’économie britannique, a reconnu jeudi le Premier ministre Keir Starmer.L’industrie chimique allemande, dont les Etats-Unis sont le premier marché d’exportation, a appelé l’UE à “garder la tête froide”.Donald Trump présente les droits de douane comme une baguette magique capable de réindustrialiser le pays, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.Le chef de file des sénateurs démocrates Chuck Schumer a assuré que l’offensive protectionniste allait “coûter plus de 6.000 dollars par an à un ménage américain moyen”, sous forme de hausse du prix des produits importés.
Trump déclare la guerre commerciale et plonge l’économie mondiale dans l’inconnue
Les partenaires commerciaux des Etats-Unis menacent de riposter tout en privilégiant le dialogue jeudi, au lendemain de l’offensive commerciale massive lancée par Donald Trump qui faisait plonger les marchés mondiaux et craindre de lourdes conséquences sur l’économie mondiale.Après les annonces du président américain présentées comme une “déclaration d’indépendance économique”, la planète financière accuse le coup: en Asie, la Bourse de Tokyo a chuté de près de 3% en clôture pendant qu’en Europe Francfort perdait 2,45% à l’ouverture, Paris 2,15% et Londres 1,44%.”Notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis”, a asséné Donald Trump, avant d’exhiber une liste des partenaires commerciaux concernés.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations et par des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.L’addition est astronomique pour la Chine, dont les produits feront l’objet d’une nouvelle taxe à l’importation de 34% s’ajoutant aux 20% de droits de douane additionnels déjà en place par.Les marchandises de l’UE prendront 20% de taxes. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde ou 46% pour le Vietnam.La taxe généralisée de 10% entrera en vigueur le 5 avril à 04H01 GMT et les droits de douane majorés le 9 avril.- “Solution négociée” -Les réactions oscillent entre appels au dialogue et menaces de bras de fer, personne n’ayant pour le moment annoncé de riposte claire.Berlin a déclaré jeudi soutenir l’Union européenne dans sa recherche d’une “solution négociée” avec Washington, Paris a dit prévoir dans l’éventuelle riposte européenne en cours de négociation “d’attaquer les services numériques”, tout en planifiant de réunir jeudi les représentants ses filières les plus touchées. Tendant la main aux Américains, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré qu’il n’était “pas trop tard” pour négocier mais aussi que l’UE était “prête à réagir”.Si certains pays ont appelé à la retenue et au dialogue avec Washington pour éviter l’escalade, d’autres ont vertement critiqué la politique américaine.Pékin a exhorté Washington à “annuler immédiatement” ces droits de douane, tout en appelant au “dialogue” face au risque de “péril (pour) le développement économique mondial”, selon le ministère du Commerce.Le gouvernement japonais a estimé que l’allié américain pourrait avoir enfreint les règles de l’OMC et leur accord bilatéral. L’Australie a dénoncé un “geste qui n’est pas celui d’un ami”.Pour Maurice Obstfeld, économiste du Peterson Institute for International Economics (PIIE), il s’agit d’une “déclaration de guerre à l’économie mondiale”, d’autant plus que la fixation des niveaux de taxes pose question sur la méthode employée.Ces surtaxes sont censées répondre aussi aux barrières dites “non tarifaires”, par exemple des normes sanitaires ou environnementales.La Maison Blanche a fait savoir mercredi soir que certaines catégories n’étaient pas concernées: lingots d’or, produits pharmaceutiques, semi-conducteurs, cuivre, bois de construction, produits énergétiques ou encore minéraux introuvables sur le sol américainPas trace en revanche de la Russie ni de la Corée du Nord au motif, selon un responsable américain, qu’elles ne sont plus des partenaires commerciaux significatifs.Gare aux pays tentés par une surenchère: “Détendez-vous, encaissez le coup (…). Car si vous ripostez, il y aura une escalade”, a déjà averti le ministre des Finances Scott Bessent.Ni le Mexique ni le Canada n’apparaissent sur la nouvelle liste. Signataires d’un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, ils relèvent d’un autre régime.Mais ils vont encaisser comme le reste du monde les 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger qui est entrée en vigueur jeudi matin.Les nouveaux droits de douane “ne feront que des perdants”, a d’ailleurs critiqué l’industrie automobile allemande.- “Garder la tête froide” -Donald Trump a par ailleurs déclenché des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium, ce qui entraînera “des contre-mesures”, a déclaré le Premier ministre canadien Mark Carney.Le Royaume-Uni, qui négocie un traité commercial bilatéral, sort relativement épargné, avec un taux plancher de 10%, mais ces sanctions américaines auront “un impact” sur l’économie britannique, a reconnu jeudi le Premier ministre Keir Starmer.L’industrie chimique allemande, dont les Etats-Unis sont le premier marché d’exportation, a appelé l’UE à “garder la tête froide”.Donald Trump présente les droits de douane comme une baguette magique capable de réindustrialiser le pays, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.Le chef de file des sénateurs démocrates Chuck Schumer a assuré que l’offensive protectionniste allait “coûter plus de 6.000 dollars par an à un ménage américain moyen”, sous forme de hausse du prix des produits importés.
Manifestation RN: Tondelier promet une mobilisation à gauche dimanche
La cheffe des Écologistes Marine Tondelier a assuré jeudi que la gauche préparait une mobilisation pour contrer la manifestation du Rassemblement national dimanche en soutien à Marine Le Pen condamnée à une peine d’inéligibilité immédiate, mais n’a donné aucun détail sur cette initiative. “Il se passera quelque chose dimanche”, a déclaré la responsable écologiste sur franceinfo. “Nous sommes en train d’y travailler, nous sommes les maîtres des horloges de nos propres mobilisations”, a-t-elle déclaré. Elle a précisé discuter “avec tous nos partenaires politiques”, ainsi qu’avec des “personnes de la société civile avec lesquelles on a l’habitude de se mobiliser et d’autres avec lesquelles on avait jusque là moins l’habitude de se mobiliser, mais qui sont tout aussi choqués”. “Nous sommes en train d’y travailler sérieusement et il se passera quelque chose dimanche”, a affirmé Marine Tondelier. Mercredi soir, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon avait expliqué qu’une initiative pourrait être prise “peut être même dès ce dimanche à la place de la République” à Paris. C’est “une chose qui est en train de se discuter, je ne veux pas anticiper d’une quelconque manière”, avait-il précisé lors d’une conférence diffusée sur les réseaux sociaux.Le Rassemblement national a annoncé dès lundi, lorsque Marine le Pen a été condamnée pour détournement de fonds notamment à cinq ans d’inéligibilité avec application immédiate, l’empêchant de se présenter à la présidentielle, qu’il organiserait un rassemblement de soutien place Vauban à Paris. Le président du parti d’extrême droite Jordan Bardella a assuré mercredi qu’il ne s’agirait pas d’un “coup de force”. “Je ne veux pas que dimanche, sur toutes les chaînes de télé, la seule chose qu’on leur donne à voir, c’est la grande entreprise de victimisation de Marine Le Pen”, a expliqué Marine Tondelier. “Quelqu’un qui veut être présidente de la République, qui détourne 4,1 millions d’euros et qui, alors qu’elle prône des mesures beaucoup plus ferme et une justice moins laxiste pour tous les Français, ah, quand ça lui arrive à elle, là , c’est très compliqué”, s’est-elle agacée. Prévu depuis plusieurs semaines, un meeting de Renaissance viendra également en concurrence de celui du Rassemblement national. Le président du parti, Gabriel Attal, le Premier ministre François Bayrou et le candidat à la présidentielle Édouard Philippe doivent y intervenir.Â
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La cheffe des Écologistes Marine Tondelier a assuré jeudi que la gauche préparait une mobilisation pour contrer la manifestation du Rassemblement national dimanche en soutien à Marine Le Pen condamnée à une peine d’inéligibilité immédiate, mais n’a donné aucun détail sur cette initiative. “Il se passera quelque chose dimanche”, a déclaré la responsable écologiste sur franceinfo. “Nous sommes en train d’y travailler, nous sommes les maîtres des horloges de nos propres mobilisations”, a-t-elle déclaré. Elle a précisé discuter “avec tous nos partenaires politiques”, ainsi qu’avec des “personnes de la société civile avec lesquelles on a l’habitude de se mobiliser et d’autres avec lesquelles on avait jusque là moins l’habitude de se mobiliser, mais qui sont tout aussi choqués”. “Nous sommes en train d’y travailler sérieusement et il se passera quelque chose dimanche”, a affirmé Marine Tondelier. Mercredi soir, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon avait expliqué qu’une initiative pourrait être prise “peut être même dès ce dimanche à la place de la République” à Paris. C’est “une chose qui est en train de se discuter, je ne veux pas anticiper d’une quelconque manière”, avait-il précisé lors d’une conférence diffusée sur les réseaux sociaux.Le Rassemblement national a annoncé dès lundi, lorsque Marine le Pen a été condamnée pour détournement de fonds notamment à cinq ans d’inéligibilité avec application immédiate, l’empêchant de se présenter à la présidentielle, qu’il organiserait un rassemblement de soutien place Vauban à Paris. Le président du parti d’extrême droite Jordan Bardella a assuré mercredi qu’il ne s’agirait pas d’un “coup de force”. “Je ne veux pas que dimanche, sur toutes les chaînes de télé, la seule chose qu’on leur donne à voir, c’est la grande entreprise de victimisation de Marine Le Pen”, a expliqué Marine Tondelier. “Quelqu’un qui veut être présidente de la République, qui détourne 4,1 millions d’euros et qui, alors qu’elle prône des mesures beaucoup plus ferme et une justice moins laxiste pour tous les Français, ah, quand ça lui arrive à elle, là , c’est très compliqué”, s’est-elle agacée. Prévu depuis plusieurs semaines, un meeting de Renaissance viendra également en concurrence de celui du Rassemblement national. Le président du parti, Gabriel Attal, le Premier ministre François Bayrou et le candidat à la présidentielle Édouard Philippe doivent y intervenir.Â
Droits de douane: l’UE tend la main à Trump mais se prépare au bras de fer
Soucieuse d’éviter une guerre commerciale aux “conséquences désastreuses”, l’Union européenne a temporisé jeudi et tendu la main aux Américains pour une issue négociée aux droits de douane de Donald Trump, tout en préparant sa riposte.Les nouvelles taxes annoncées par le président américain sont “un coup dur” pour l’économie mondiale, a souligné la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en regrettant “profondément” cette décision. “Les conséquences seront désastreuses pour des millions de personnes dans le monde”, a-t-elle averti, depuis Samarcande, en Ouzbékistan, où elle participe à un sommet Union européenne-Asie centrale.”Des millions de citoyens devront faire face à des coûts plus élevés pour l’alimentation. Les médicaments coûteront plus cher, de même que les transports. L’inflation augmentera”, a expliqué la présidente de l’exécutif européen, chargée de mettre en oeuvre la politique commerciale de l’UE au nom des 27 pays membres.- “Pas trop tard” pour négocier -Pour éviter une escalade funeste, l’Europe continue de promouvoir le dialogue avec l’administration américaine. “Il n’est pas trop tard pour répondre aux préoccupations par les négociations”, a déclaré Mme von der Leyen, soulignant que le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, était “en contact permanent” avec ses homologues américains. “Nous nous efforcerons de réduire les obstacles et non de les élever”, a-t-elle martelé, reprenant la ligne déjà exprimée depuis l’entrée en vigueur le 12 mars des taxes américaines de 25% sur l’acier et l’aluminium.Elle a aussitôt obtenu le soutien de Berlin. “Il est bon que la Commission européenne continue à viser une solution négociée avec les États-Unis”, a déclaré le vice-chancelier allemand Robert Habeck.A l’unisson, la Première ministre Giorgia Meloni a également dit vouloir “parvenir à un accord avec les Etats-Unis, afin d’éviter une guerre commerciale qui affaiblirait inévitablement l’Occident au profit d’autres acteurs mondiaux”.Le président français Emmanuel Macron avait émis l’espoir la semaine dernière que Donald Trump puisse “revenir” sur sa décision.- Viser les services numériques américains? – Mais les Européens sont aussi “prêts à réagir”, a mis en garde Ursula von der Leyen. Fait rare et signe de la gravité du moment, elle a prononcé son allocution trois fois successivement, en trois langues: anglais, français puis allemand.L’UE avait déjà annoncé qu’elle appliquerait à partir de mi-avril des droits de douane “forts mais proportionnés” sur une série de produits importés des Etats-Unis comme les bateaux, les motos ou le bourbon.”Nous nous préparons maintenant à d’autres contre-mesures pour protéger nos intérêts et nos entreprises si les négociations échouent”, a annoncé jeudi Mme von der Leyen.La porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, a elle évoqué la possibilité “d’attaquer les services numériques” américains, tout en rappelant que cette deuxième riposte était “en cours de négociation” entre les 27.Donald Trump a lancé mercredi soir une offensive commerciale en annonçant des droits de douane très lourds en particulier contre l’Asie et l’Union européenne, au risque d’asphyxier l’économie mondiale, mais aussi américaine.”Notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis”, a asséné le président américain.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations et par des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.L’addition est astronomique pour la Chine, dont les produits feront l’objet d’une nouvelle taxe à l’importation de 34% s’ajoutant aux 20% de droits de douane additionnels déjà mis en place par l’administration Trump. Les marchandises de l’UE prendront 20% de taxes. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde ou 46% pour le Vietnam.