“Accord de principe” pour une rencontre Trump-Poutine “dans les prochains jours”, dit le Kremlin

Le Kremlin a annoncé jeudi un “accord de principe” pour une rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump “dans les prochains jours”, tout en écartant dans l’immédiat un sommet à trois avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui insiste pour négocier directement avec son homologue russe.M. Poutine a estimé que les “conditions” n’étaient pas réunies pour un tête-à-tête avec M. Zelensky. Moscou avait précédemment fait savoir qu’un tel scénario n’avait de sens qu’en phase finale des négociations de paix.Donald Trump avait lui aussi évoqué mercredi une possible réunion “très bientôt” avec le chef de l’Etat russe, ce qui constituerait une première depuis son retour à la Maison Blanche en janvier.Pour sa part, M. Zelensky a réitéré jeudi son souhait d’un sommet à trois : “Il est légitime que l’Ukraine participe aux négociations. (…) Le format des réunions, des rencontres des dirigeants, est donc, en particulier, un format tripartite”, a-t-il plaidé dans son allocution quotidienne.- “Accord de principe” -Le président américain avait repris contact avec M. Poutine dans l’espoir de mettre rapidement fin à l’offensive russe en Ukraine déclenchée en 2022 mais s’est montré de plus en plus frustré ces dernières semaines. Il a lancé à la Russie un ultimatum qui expire vendredi, la sommant de trouver un accord avec Kiev sous peine de sanctions sévères.”Sur la suggestion de la partie américaine, un accord de principe a été conclu pour organiser un sommet bilatéral dans les prochains jours”, a assuré jeudi le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.Selon lui, cette rencontre pourrait se dérouler “la semaine prochaine”.M. Poutine, aux côtés de son homologue émirati, Mohammed ben Zayed, qu’il recevait jeudi au Kremlin, a quant à lui affirmé que les Emirats arabes unis étaient l’un des endroits envisagés pour l’accueillir.Un responsable américain à la Maison Blanche, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a, de son côté, affirmé que le lieu de la réunion n’avait pas encore été convenu entre Moscou et Washington et que celle-ci pourrait intervenir la semaine prochaine.- Pas de rencontre avec Zelensky -La dernière entrevue en chair et en os entre Donald Trump et Vladimir Poutine a eu lieu en 2019 en marge d’un sommet du G20 au Japon mais c’est surtout leur sommet de juillet 2018 à Helsinki qui est resté dans les mémoires.Concernant une rencontre Poutine-Zelensky, le chef de l’Etat russe a dit jeudi “n’avoir rien contre” si “certaines conditions” sont réunies. “Or, malheureusement, nous sommes encore loin de ces conditions”, a-t-il affirmé.M. Ouchakov a par ailleurs souligné que Moscou n’envisageait pas pour l’instant de sommet rassemblant à la fois Donald Trump, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky.Cette accélération diplomatique se produit à la suite d’un échange au Kremlin, mercredi, entre Vladimir Poutine et l’émissaire spécial du président américain, Steve Witkoff.Le chef de l’Etat ukrainien s’était ensuite entretenu, mercredi soir, au téléphone avec Donald Trump, une conversation à laquelle avaient pris part plusieurs dirigeants européens.M. Zelensky a demandé que les Européens soient inclus dans les négociations de paix sur l’Ukraine, desquelles ils ont jusqu’à présent été tenus à l’écart malgré les tentatives de Paris, Berlin et Londres d’influer sur elles.- Menace de sanctions -Agacé par le blocage des pourparlers entre Moscou et Kiev, le président américain a donné à la Russie jusqu’à ce vendredi pour cesser les hostilités, sous peine de nouvelles sanctions. Un ultimatum dont on ignore pour le moment s’il est toujours d’actualité compte tenu de l’annonce d’un prochain sommet.Les pays qui commercent avec la Russie sont notamment visés, comme l’Inde et la Chine. M. Trump a déjà dit porter à 50% au lieu de 25% les droits de douane sur les importations en provenance d’Inde, en raison des achats indiens de pétrole russe.Vladimir Poutine a à cet égard reçu jeudi le conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre indien Narendra Modi, Ajit Doval.M. Poutine s’est également entretenu jeudi au téléphone avec son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, à la veille de l’entrée en vigueur de droits de douane de 30% sur les exportations sud-africaines vers les États-Unis.Selon le Kremlin, le président russe a informé M. Ramaphosa “des principaux résultats” de son entrevue mercredi avec Steve Witkoff.Pour l’heure, rien n’indique que la Russie est revenue sur ses conditions pour mettre fin à son assaut en Ukraine.Elle réclame que ce pays lui cède quatre régions partiellement occupées (celles de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Otan. Des exigences inacceptables pour Kiev.

Football: Tottenham chute à Munich (4-0) avant la Supercoupe d’Europe contre le PSG

A six jours d’affronter le Paris SG en Supercoupe d’Europe à Udine (Italie), Tottenham a chuté contre le Bayern Munich (4-0), jeudi pour son sixième et dernier match de pré-saison, avec sa nouvelle recrue Palhinha au coup d’envoi.Vainqueur de la Ligue Europa en mai, Tottenham a été dépassé en première période et a logiquement regagné les vestiaires avec un but de retard, sur une réalisation de son ancien attaquant Harry Kane, servi dans la profondeur par Michael Olise, déjà en grande forme.Après la pause, Kingsley Coman a doublé la mise d’une belle frappe enroulée du pied gauche, profitant d’une récupération de balle de Konrad Laimer. Lennart Karl et Jonah Kusi-Asare ont alourdi l’addition en fin de rencontre dans une Allianz Arena presque pleine (72.000 spectateurs).Les hommes de Thomas Frank, arrivé cet été à Tottenham, ont perdu leur premier match de pré-saison après des victoires contre Reading (2-0) et Arsenal (1-0), et des matches nuls contre Wycombe (2-2), Luton Town (0-0) et Newcastle (1-1).Le Paris SG, vainqueur de la Ligue des champions, a repris l’entraînement mercredi, trois semaines et demie après sa défaite en finale du Mondial des clubs contre Chelsea (3-0).

Kremlin says Trump-Putin meeting to be held in ‘days’

The Kremlin said on Thursday that a summit on Ukraine between US President Donald Trump and Russian counterpart Vladimir Putin was set for the “coming days” but Putin essentially ruled out including Ukraine’s leader.The Russian president named the United Arab Emirates as a potential location for the summit, but this was not confirmed by Washington. And President Volodymyr Zelensky insisted that he had to be involved in any talks.The summit would be the first between sitting US and Russian presidents since Joe Biden met Putin in Geneva in June 2021.Trump has been trying since taking office in January to end Russia’s military assault on Ukraine.Three rounds of direct Russia-Ukraine talks in Istanbul have failed to yield any progress towards a ceasefire. The two sides remain far apart in the conditions they have set to end the more than three-year-long conflict.Trump said on Wednesday that he was likely to meet Putin “very soon”. They last sat together in 2019 at a G20 summit meeting in Japan during Trump’s first term. They have spoken by telephone several times since the tycoon returned to the White House this year.”Both sides showed interest” in a meeting, Putin told reporters on Thursday. “We have many friends who are willing to help us organise such events. One of our friends is the president of the United Arab Emirates,” he said, standing next to UAE leader Mohamed bin Zayed Al Nahyan.”Next week has been set as a target date,” said Kremlin aide Yuri Ushakov, adding that both sides have agreed the venue “in principle”, without naming it.However, Washington later denied that a venue or date had been set.”No location has been determined,” a White House official said, while agreeing that the meeting “could occur as early as next week”. – Putin-Zelensky meeting? -Tens of thousands of people have been killed since Russia launched its military offensive on Ukraine in February 2022.Russian bombardments have forced millions of people to flee their homes and have destroyed swathes of eastern and southern Ukraine.Putin has resisted multiple calls from the United States, Europe and Kyiv for a ceasefire.At talks in Istanbul, Russian negotiators outlined hardline territorial demands for halting its advance — calling for Kyiv to withdraw from some territory it still controls and to renounce Western military support.Reports of the possible summit came after US special envoy Steve Witkoff met Putin in Moscow on Wednesday.The Russian president had informed his South African counterpart and BRICS partner Cyril Ramaphosa about the details of the talks with Witkoff, days after Washington slapped Pretoria with a 30 percent tariff.    Witkoff proposed a trilateral meeting with Zelensky, but Putin appeared to rule out direct talks with the Ukrainian leader.”I have nothing against it in general, it is possible, but certain conditions must be created for this,” Putin told reporters. “Unfortunately, we are still far from creating such conditions.”The former KGB agent, who has ruled Russia for over 25 years, said in June that he was ready to meet Zelensky, but only during a “final phase” of negotiations on ending the conflict.Zelensky reiterated that the meeting should be trilateral. “It is only fair that Ukraine should be a participant in the negotiations,” he said in his regular evening address.    The Ukrainian leader spoke with French President Emmanuel Macron, German Chancellor Friedrich Merz and the European Commissions President Ursula von der Leyen as he called for the continent to be included in any potential peace talks.”We are also united by the understanding that Russia’s war against Ukraine is a war in Europe and against Europe,” Zelensky said after the calls. “Ukraine is an integral part of Europe — we are already in negotiations on EU accession. Therefore, Europe must be a participant in the relevant processes,” Zelensky said on social media after the conversation with Merz.He also said that Ukrainian, European and US security advisors would hold an online meeting on Thursday “to align our joint views”.”Ukraine is not afraid of meetings and expects the same brave approach from the Russian side. It is time we ended the war,” he said.

A Genève, les négociations plastique s’enlisent autour du pétrole

A Genève, les négociations en vue d’établir le premier traité international contre la pollution plastique sont bloquées par des pays pétroliers qui refusent toute contrainte sur la production de plastique vierge, rapportent à l’AFP plusieurs sources impliquées dans les tractations, tandis que les ONG dénoncent la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie pour influer sur les débats.”On est dans un dialogue de sourds, avec très peu de pistes pour atterrir” ou faire des avancées dans la négociation, a indiqué une source diplomatique européenne, visant les pays essentiellement pétroliers qui s’opposent à ce que tout objectif de réduction de production de plastique pour juguler la pollution soit inscrit dans le traité.Ce projet de texte “juridiquement contraignant” est destiné à permettre de réguler au niveau mondial la production, la consommation et la fin de vie du plastique, alors que chaque année 22 millions de tonnes de déchets plastique sont rejetées dans l’environnement. Les microplastiques qui en sont issus empoisonnent sols, océans, biodiversité, jusqu’aux tissus humains, or les prévisions officielles tablent encore sur un triplement de la production mondiale de plastique d’ici 2060.Au total, quelque 184 pays participent à ce nouveau round de négociations onusiennes après l’échec de la dernière session fin 2024 à Busan, en Corée du Sud.- “Les positions se cristallisent” -“Les positions se cristallisent”, confirme à l’AFP une autre source, observateur de la société civile qui a assisté à plusieurs sessions à huis clos de négociation. “Ce n’est pas une négociation, c’est une prise d’otages”, ajoute une autre observatrice ayant elle aussi requis l’anonymat, qui se désole que rien ne bouge. Les documents soumis par les délégations montrent que l’Arabie Saoudite, les pays arabes, la Russie et l’Iran, qui disent “partager les mêmes idées” dans un groupe baptisé “like minded”, refusent toute mesure contraignante sur la production.Cette position est ardemment défendue depuis Busan. Ces pays souhaitent que le traité ne couvre pas l’origine pétrolière du plastique, pour se concentrer uniquement sur l’aval lorsqu’il est devenu un déchet (financement de la collecte, du tri et du recyclage, notamment, dans les pays en développement), alors que la résolution initiale pour lancer les négociations porte sur tout “le cycle de vie” du plastique.Si le texte ne doit être qu’une aide aux pays en développement pour qu’ils gèrent mieux leurs déchets, “on n’a pas besoin d’un traité international pour le faire”, juge la source diplomatique selon laquelle “on est sur un bras de fer avec des pays prêts à ce qu’il n’y ait pas de traité” du tout.Jeudi, plusieurs ONG ont par ailleurs dénoncé la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie dans les négociations. Graham Forbes, le chef des campagnes anti-plastique de Greenpeace a jugé “inacceptable” que “les industries qui profitent de la pollution plastique” soient “au premier rang des négociations lorsqu’il s’agit d’essayer de trouver des solutions”.Aucun consensus non plus n’émerge sur un autre point dur, l’article 3 du futur traité: l’établissement d’une liste de substances chimiques jugées potentiellement dangereuses pour l’environnement ou la santé humaine: additifs, colorants, polluants dits “éternels” (PFAS), phtalates, à laquelle les industriels de la chimie ont également déclaré leur opposition.- “Pas de liste” -“Certains ne veulent pas de liste du tout, ou alors que chaque pays puisse faire sa propre liste de produits dangereux, ce qui peut déjà être fait et sans besoin de traité international”, relève la même source.Jeudi, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a pourtant vivement encouragé les pays à prévoir des mesures protégeant la santé. “La pollution plastique pose des risques significatifs et croissants” pour la santé humaine, a déclaré le patron de l’organisation Adhanom Ghebreyesus à la presse.”Ces risques pèsent de façon disproportionnée sur les populations vulnérables, et les communautés qui vivent près des sites d’extraction ou de gestion des déchets”, a-t-il dit.”Il y a vingt ans on ne savait pas à quel point les plastiques peuvent être dangereux”, a ajouté Rudiger Krech, chargé de l’environnement à l’OMS. “On étudie en ce moment les nanoplastiques qui peuvent être trouvés dans les cerveaux humains, et on voit que cela peut être lié à beaucoup de maladies”.

A Genève, les négociations plastique s’enlisent autour du pétrole

A Genève, les négociations en vue d’établir le premier traité international contre la pollution plastique sont bloquées par des pays pétroliers qui refusent toute contrainte sur la production de plastique vierge, rapportent à l’AFP plusieurs sources impliquées dans les tractations, tandis que les ONG dénoncent la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie pour influer sur les débats.”On est dans un dialogue de sourds, avec très peu de pistes pour atterrir” ou faire des avancées dans la négociation, a indiqué une source diplomatique européenne, visant les pays essentiellement pétroliers qui s’opposent à ce que tout objectif de réduction de production de plastique pour juguler la pollution soit inscrit dans le traité.Ce projet de texte “juridiquement contraignant” est destiné à permettre de réguler au niveau mondial la production, la consommation et la fin de vie du plastique, alors que chaque année 22 millions de tonnes de déchets plastique sont rejetées dans l’environnement. Les microplastiques qui en sont issus empoisonnent sols, océans, biodiversité, jusqu’aux tissus humains, or les prévisions officielles tablent encore sur un triplement de la production mondiale de plastique d’ici 2060.Au total, quelque 184 pays participent à ce nouveau round de négociations onusiennes après l’échec de la dernière session fin 2024 à Busan, en Corée du Sud.- “Les positions se cristallisent” -“Les positions se cristallisent”, confirme à l’AFP une autre source, observateur de la société civile qui a assisté à plusieurs sessions à huis clos de négociation. “Ce n’est pas une négociation, c’est une prise d’otages”, ajoute une autre observatrice ayant elle aussi requis l’anonymat, qui se désole que rien ne bouge. Les documents soumis par les délégations montrent que l’Arabie Saoudite, les pays arabes, la Russie et l’Iran, qui disent “partager les mêmes idées” dans un groupe baptisé “like minded”, refusent toute mesure contraignante sur la production.Cette position est ardemment défendue depuis Busan. Ces pays souhaitent que le traité ne couvre pas l’origine pétrolière du plastique, pour se concentrer uniquement sur l’aval lorsqu’il est devenu un déchet (financement de la collecte, du tri et du recyclage, notamment, dans les pays en développement), alors que la résolution initiale pour lancer les négociations porte sur tout “le cycle de vie” du plastique.Si le texte ne doit être qu’une aide aux pays en développement pour qu’ils gèrent mieux leurs déchets, “on n’a pas besoin d’un traité international pour le faire”, juge la source diplomatique selon laquelle “on est sur un bras de fer avec des pays prêts à ce qu’il n’y ait pas de traité” du tout.Jeudi, plusieurs ONG ont par ailleurs dénoncé la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie dans les négociations. Graham Forbes, le chef des campagnes anti-plastique de Greenpeace a jugé “inacceptable” que “les industries qui profitent de la pollution plastique” soient “au premier rang des négociations lorsqu’il s’agit d’essayer de trouver des solutions”.Aucun consensus non plus n’émerge sur un autre point dur, l’article 3 du futur traité: l’établissement d’une liste de substances chimiques jugées potentiellement dangereuses pour l’environnement ou la santé humaine: additifs, colorants, polluants dits “éternels” (PFAS), phtalates, à laquelle les industriels de la chimie ont également déclaré leur opposition.- “Pas de liste” -“Certains ne veulent pas de liste du tout, ou alors que chaque pays puisse faire sa propre liste de produits dangereux, ce qui peut déjà être fait et sans besoin de traité international”, relève la même source.Jeudi, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a pourtant vivement encouragé les pays à prévoir des mesures protégeant la santé. “La pollution plastique pose des risques significatifs et croissants” pour la santé humaine, a déclaré le patron de l’organisation Adhanom Ghebreyesus à la presse.”Ces risques pèsent de façon disproportionnée sur les populations vulnérables, et les communautés qui vivent près des sites d’extraction ou de gestion des déchets”, a-t-il dit.”Il y a vingt ans on ne savait pas à quel point les plastiques peuvent être dangereux”, a ajouté Rudiger Krech, chargé de l’environnement à l’OMS. “On étudie en ce moment les nanoplastiques qui peuvent être trouvés dans les cerveaux humains, et on voit que cela peut être lié à beaucoup de maladies”.

A Genève, les négociations plastique s’enlisent autour du pétrole

A Genève, les négociations en vue d’établir le premier traité international contre la pollution plastique sont bloquées par des pays pétroliers qui refusent toute contrainte sur la production de plastique vierge, rapportent à l’AFP plusieurs sources impliquées dans les tractations, tandis que les ONG dénoncent la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie pour influer sur les débats.”On est dans un dialogue de sourds, avec très peu de pistes pour atterrir” ou faire des avancées dans la négociation, a indiqué une source diplomatique européenne, visant les pays essentiellement pétroliers qui s’opposent à ce que tout objectif de réduction de production de plastique pour juguler la pollution soit inscrit dans le traité.Ce projet de texte “juridiquement contraignant” est destiné à permettre de réguler au niveau mondial la production, la consommation et la fin de vie du plastique, alors que chaque année 22 millions de tonnes de déchets plastique sont rejetées dans l’environnement. Les microplastiques qui en sont issus empoisonnent sols, océans, biodiversité, jusqu’aux tissus humains, or les prévisions officielles tablent encore sur un triplement de la production mondiale de plastique d’ici 2060.Au total, quelque 184 pays participent à ce nouveau round de négociations onusiennes après l’échec de la dernière session fin 2024 à Busan, en Corée du Sud.- “Les positions se cristallisent” -“Les positions se cristallisent”, confirme à l’AFP une autre source, observateur de la société civile qui a assisté à plusieurs sessions à huis clos de négociation. “Ce n’est pas une négociation, c’est une prise d’otages”, ajoute une autre observatrice ayant elle aussi requis l’anonymat, qui se désole que rien ne bouge. Les documents soumis par les délégations montrent que l’Arabie Saoudite, les pays arabes, la Russie et l’Iran, qui disent “partager les mêmes idées” dans un groupe baptisé “like minded”, refusent toute mesure contraignante sur la production.Cette position est ardemment défendue depuis Busan. Ces pays souhaitent que le traité ne couvre pas l’origine pétrolière du plastique, pour se concentrer uniquement sur l’aval lorsqu’il est devenu un déchet (financement de la collecte, du tri et du recyclage, notamment, dans les pays en développement), alors que la résolution initiale pour lancer les négociations porte sur tout “le cycle de vie” du plastique.Si le texte ne doit être qu’une aide aux pays en développement pour qu’ils gèrent mieux leurs déchets, “on n’a pas besoin d’un traité international pour le faire”, juge la source diplomatique selon laquelle “on est sur un bras de fer avec des pays prêts à ce qu’il n’y ait pas de traité” du tout.Jeudi, plusieurs ONG ont par ailleurs dénoncé la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie dans les négociations. Graham Forbes, le chef des campagnes anti-plastique de Greenpeace a jugé “inacceptable” que “les industries qui profitent de la pollution plastique” soient “au premier rang des négociations lorsqu’il s’agit d’essayer de trouver des solutions”.Aucun consensus non plus n’émerge sur un autre point dur, l’article 3 du futur traité: l’établissement d’une liste de substances chimiques jugées potentiellement dangereuses pour l’environnement ou la santé humaine: additifs, colorants, polluants dits “éternels” (PFAS), phtalates, à laquelle les industriels de la chimie ont également déclaré leur opposition.- “Pas de liste” -“Certains ne veulent pas de liste du tout, ou alors que chaque pays puisse faire sa propre liste de produits dangereux, ce qui peut déjà être fait et sans besoin de traité international”, relève la même source.Jeudi, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a pourtant vivement encouragé les pays à prévoir des mesures protégeant la santé. “La pollution plastique pose des risques significatifs et croissants” pour la santé humaine, a déclaré le patron de l’organisation Adhanom Ghebreyesus à la presse.”Ces risques pèsent de façon disproportionnée sur les populations vulnérables, et les communautés qui vivent près des sites d’extraction ou de gestion des déchets”, a-t-il dit.”Il y a vingt ans on ne savait pas à quel point les plastiques peuvent être dangereux”, a ajouté Rudiger Krech, chargé de l’environnement à l’OMS. “On étudie en ce moment les nanoplastiques qui peuvent être trouvés dans les cerveaux humains, et on voit que cela peut être lié à beaucoup de maladies”.

Les sinistrés de l’incendie commencent à trouver le temps long

“Hier, les chasseurs ont préparé du civet de sanglier pour les sinistrés”: à Sigean, aux portes des Corbières audoises frappées par un incendie d’une ampleur inédite, élus et citoyens se mobilisent pour apporter un peu de réconfort aux sinistrés, qui commencent à trouver le temps long.”Jusqu’à 17 de ces lieux d’accueil ont été ouverts par les mairies, soit concernées directement par les incendies, soit en solidarité pour accueillir les personnes ne pouvant pas retourner chez elles ou naufragées de la route”, a indiqué le préfet de l’Aude, Christian Pouget.”Malheureusement, on commence à avoir l’habitude. C’est la quatrième fois depuis début juillet qu’on déclenche le plan communal de sauvegarde”, soulignait dans la matinée Michel Jammes, le maire de Sigean, une commune de 5.800 habitants qui en a accueilli entre 150 et 200 mardi soir dans son complexe sportif.”Il s’agissait essentiellement des gens des villages des Corbières qui ne pouvaient pas rentrer chez eux, les routes étant barrées, mais aussi des naufragés de la route, puisque l’autoroute a elle aussi été fermée”, a aussi expliqué M. Jammes.Menacée par le feu, l’A9 France-Espagne avait été fermée toute la nuit avant de rouvrir mercredi.Dans la commune directement touchée par un précédent incendie en juillet, “les chasseurs sont venus spontanément préparer du civet de sanglier” et “un commerçant a rouvert son magasin pour que nous puissions acheter des bouteilles d’eau et le boulanger a travaillé pour nous fournir 300 croissants supplémentaires”.Jeudi, il ne restait toutefois plus qu’une poignée de sinistrés dans le grand hall des sports, que des agents municipaux commençaient à remettre en ordre.Parmi eux, Caroline De Mee, une Belge de 48 ans, se prépare avec sa fille Kate, 19 ans, à retourner à l’écart du village de Fraisé-des-Corbières où elle gère cinq gîtes qu’elle a dû évacuer mardi soir dans l’urgence.”A 17H00, on a commencé à sentir la fumée, mais c’était loin, à 30 km. Puis il a commencé à pleuvoir des cendres. A 21H00, les flammes étaient devant chez nous et les braises nous tombaient sur les pieds. Là, on a compris qu’il fallait faire vite et on a évacué, avec les clients”, explique Kate, qui a passé deux nuits dans le gymnase.”On vient d’apprendre que la maison n’a pas brûlé, mais on va aller voir sur place”, reprend sa mère. “Les gîtes vont fermer pendant une semaine, puis on avisera”, ajoute Caroline De Mee.- “Patience” -De l’autre côté des Corbières, la salle des fêtes de Lézignan, commune de 10.000 habitants, a elle aussi accueilli près de “200 personnes en état de stress”, explique Max Valette, le chef de la réserve communale de la Sécurité civile.Là aussi, il a fallu déployer dans l’urgence les lits de camp et dégoter un traiteur, qui a accepté de préparer un menu “saucisses poulet purée” pour tout le monde, ajoute M. Valette.Une psychologue, qui y avait trouvé refuge, a offert ses services pour rassurer les plus angoissés, notamment les enfants, a expliqué le maire de la ville, Gérard Forcada.Quarante-huit heures plus tard, quelques familles attendent toujours le feu vert pour rejoindre leur location de vacances ou leur camping, comme Thierry Goisbeault, 42 ans, sa femme Élise, 41 ans, et leurs trois enfants. Arrivés samedi au camping Le Pinada, sur la commune de Fabrezan, ils ont juste eu le temps d’emporter leurs papiers avant d’être évacués.”À la salle des fêtes, on a rencontré d’autres sinistrés du camping et on a créé un groupe WhatsApp”, relève Elise Goisbeault, qui aimerait tout de même retrouver son mobile-home. “Je vous demande un peu de patience, c’est une grosse affaire”, a déclaré Christian Pouget, venu rencontrer en fin de journée les sinistrés de Lézignan. “On fait les choses progressivement. Il faut d’abord sécuriser le réseau électrique, dont des poteaux ont brûlé”, a expliqué le préfet, en promettant de “refaire le point dans les meilleurs délais”, sans s’engager plus précisément.