Le Conseil d’Etat rejette la requête de l’influenceur algérien Doualemn contre son arrêté d’expulsion

Le Conseil d’Etat a rejeté mardi la requête en référé de l’influenceur algérien Doualemn, dont le refoulement par l’Algérie avait envenimé les relations entre Paris et Alger et qui contestait le nouvel arrêté d’expulsion prononcé à son encontre.Saisie d’un référé-liberté, la plus haute juridiction administrative a estimé dans sa décision que le ministre de l’Intérieur, qui a signé cet arrêté, n’avait “pas porté une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale”.De son vrai nom Boualem Naman, l’homme né en 1965, condamné à cinq mois de prison avec sursis après sa diffusion d’une vidéo sur TikTok appelant à “donner une sévère correction” à un opposant au régime à Alger, avait été expulsé le 9 janvier en Algérie, mais les autorités algériennes l’avaient immédiatement renvoyé en France, déclenchant une crise avec Paris.Il a de nouveau été interpellé le 20 mars à Montpellier par la police aux frontières et placé en centre de rétention administrative (CRA) au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne).Le 25 mars, le tribunal administratif de Paris avait rejeté une demande de suspension de la décision d’expulsion le visant, estimant que les conditions pour prononcer cette suspension n’étaient “pas réunies”.Il considérait que malgré sa longue présence sur le territoire français, “pendant environ vingt ans en situation irrégulière puis quinze ans en situation régulière”, il “ne justifiait ni de liens d’une intensité particulière avec ses enfants majeurs et avec ses petits-enfants ou d’une communauté de vie avec sa compagne, ni d’une intégration professionnelle inscrite dans la durée”.Le Conseil d’Etat a aussi souligné dans sa décision que ses enfants étaient majeurs et que celui qui se trouvait en situation de handicap était à la charge de sa mère. “S’il se prévaut également de son insertion professionnelle en France, il se borne à faire état de quelques contrats de travail de courte durée”, a-t-il par ailleurs estimé.”Il s’agit d’un tournant répressif très grave; une personne étrangère régulière pendant 15 ans peut être expulsée pour des propos isolés”, ont réagi ses avocates, Me Marie David-Bellouard et Julie Gonidec, dans un communiqué.”Le ministre de l’Intérieur a toute latitude pour choisir ses cibles, créer des contextes anxiogènes et réprimer”, ont-elles ajouté, indiquant qu’un recours au fond, c’est-à-dire pas en urgence, était toujours en cours pour solliciter l’annulation de l’arrêté d’expulsion.

Le Conseil d’Etat rejette la requête de l’influenceur algérien Doualemn contre son arrêté d’expulsion

Le Conseil d’Etat a rejeté mardi la requête en référé de l’influenceur algérien Doualemn, dont le refoulement par l’Algérie avait envenimé les relations entre Paris et Alger et qui contestait le nouvel arrêté d’expulsion prononcé à son encontre.Saisie d’un référé-liberté, la plus haute juridiction administrative a estimé dans sa décision que le ministre de l’Intérieur, qui a signé cet arrêté, n’avait “pas porté une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale”.De son vrai nom Boualem Naman, l’homme né en 1965, condamné à cinq mois de prison avec sursis après sa diffusion d’une vidéo sur TikTok appelant à “donner une sévère correction” à un opposant au régime à Alger, avait été expulsé le 9 janvier en Algérie, mais les autorités algériennes l’avaient immédiatement renvoyé en France, déclenchant une crise avec Paris.Il a de nouveau été interpellé le 20 mars à Montpellier par la police aux frontières et placé en centre de rétention administrative (CRA) au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne).Le 25 mars, le tribunal administratif de Paris avait rejeté une demande de suspension de la décision d’expulsion le visant, estimant que les conditions pour prononcer cette suspension n’étaient “pas réunies”.Il considérait que malgré sa longue présence sur le territoire français, “pendant environ vingt ans en situation irrégulière puis quinze ans en situation régulière”, il “ne justifiait ni de liens d’une intensité particulière avec ses enfants majeurs et avec ses petits-enfants ou d’une communauté de vie avec sa compagne, ni d’une intégration professionnelle inscrite dans la durée”.Le Conseil d’Etat a aussi souligné dans sa décision que ses enfants étaient majeurs et que celui qui se trouvait en situation de handicap était à la charge de sa mère. “S’il se prévaut également de son insertion professionnelle en France, il se borne à faire état de quelques contrats de travail de courte durée”, a-t-il par ailleurs estimé.”Il s’agit d’un tournant répressif très grave; une personne étrangère régulière pendant 15 ans peut être expulsée pour des propos isolés”, ont réagi ses avocates, Me Marie David-Bellouard et Julie Gonidec, dans un communiqué.”Le ministre de l’Intérieur a toute latitude pour choisir ses cibles, créer des contextes anxiogènes et réprimer”, ont-elles ajouté, indiquant qu’un recours au fond, c’est-à-dire pas en urgence, était toujours en cours pour solliciter l’annulation de l’arrêté d’expulsion.

Le Somaliland, en quête de reconnaissance, élit son président

Le Somaliland, république autoproclamée qui a fait sécession de la Somalie en 1991, a voté mercredi pour élire son président, clamant son sens démocratique au moment où sa quête de reconnaissance internationale secoue la Corne de l’Afrique.Les rétats complets, attendus la semaine prochaine, se joueront entre les deux favoris: le président sortant Muse Bihi (76 ans), au pouvoir depuis 2017, et le chef du principal parti d’opposition (Waddani) Abdirahman Mohamed Abdullahi, dit “Irro” (68 ans).Le scrutin s’est clos peu avant 18H30 locales (15H30 GMT), au terme d’une journée commencée très tôt pour certains des 1,22 million d’électeurs, venus en nombre avant même l’aube notamment dans la capitale Hargeisa, ont constaté des journalistes de l’AFP.”C’est un jour très important”, explique Hamza Moussa Ali, travailleur humanitaire de 32 ans, arrivé dès 01H00 du matin sur la place principale de la capitale Hargeisa pour voter pour le candidat de l’opposition: “Nous devons montrer que la manière dont nous votons est un processus démocratique. Nous devons montrer au monde que le Somaliland (…) peut être reconnu en toute sécurité”.”La communauté internationale a les yeux rivés sur nous. Cette élection reflète la souveraineté du Somaliland”, estime également Khadra, 26 ans, partisane de Muse Bihi.- Tempête diplomatique -Territoire de la taille de l’Uruguay (175.000 km2) à la pointe nord-ouest de la Somalie, le Somaliland a déclaré unilatéralement son indépendance en 1991, alors que la République de Somalie sombrait dans le chaos après la chute du régime militaire de l’autocrate Siad Barre.Il fonctionne depuis en autonomie, avec ses propres monnaie, armée et police, et se distingue par sa relative stabilité comparé à la Somalie, minée par l’insurrection islamiste des shebab et les conflits politiques chroniques.Mais il n’est reconnu par aucun pays, ce qui le maintient dans un certain isolement politique et économique malgré sa situation à l’entrée du détroit de Bab-el-Mandeb, sur l’une des routes commerciales les plus fréquentées au monde reliant l’océan Indien au canal de Suez.Sa quête de reconnaissance est depuis 10 mois au cÅ“ur d’une profonde crise diplomatique entre la Somalie et l’Ethiopie, avec qui le gouvernement somalilandais a signé un protocole d’accord controversé.Le texte n’a jamais été rendu public mais, selon les autorités d’Hargeisa, il prévoit la location de 20 kilomètres de côtes à l’Ethiopie, plus grand Etat enclavé au monde, en échange d’une reconnaissance formelle.La Somalie a dénoncé un accord “illégal” violant sa souveraineté et s’est depuis rapprochée de l’Egypte, rival d’Addis Abeba, déclenchant une escalade verbale et militaire qui inquiète la communauté internationale.Le texte n’a connu jusqu’à présent aucune avancée publique mais le président somalilandais Muse Bihi assure que la reconnaissance tant attendue est imminente, notamment s’il est réélu.L’opposition ne critique pas le texte et promet d’oeuvrer à la reconnaissance du “pays”.- Economie et sécurité – Mais elle accuse le dirigeant d’avoir divisé et affaibli le Somaliland. La région est en proie aux difficultés économiques (inflation, chômage, pauvreté…) mais aussi à des conflits dans l’est, où le gouvernement a perdu le contrôle la région de Sool. Après des mois de violents combats contre une milice pro-Mogadiscio qui ont fait au moins 210 morts, les forces somalilandaises se sont retirées en août 2023 de la moitié de cette région.Face à la poigne de Muse Bihi, un ancien militaire et combattant de la guerre d’indépendance, son rival “Irro”, qui a vécu en Finlande et est devenu citoyen finlandais la décennie suivante, avant de devenir président de la Chambre des représentants au Somaliland (2005-2017), s’est affiché en figure unificatrice.Cette élection met fin à deux ans de controverse après que le gouvernement a reporté le scrutin, initialement prévu en 2022, pour des “raisons techniques et financières”. L’opposition avait dénoncé une prolongation du mandat du président. Des manifestations avaient été violemment réprimées, faisant cinq morts.

Au dernier jour du procès libyen, la défense de Sarkozy fustige les “reculades” et “failles béantes” de l’accusation

“Le financement n’existe pas”: aux dernières heures du procès des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle 2007, les avocats de Nicolas Sarkozy plaident la relaxe mardi, fustigeant les “reculades” et “failles béantes” du raisonnement du parquet financier.A l’issue des plaidoiries, les prévenus auront, s’ils le souhaitent, la parole en dernier, puis le tribunal annoncera la date à laquelle il rendra son jugement – pas avant plusieurs mois.L’ex-chef de l’Etat, 70 ans, est assis sur les chaises dédiées aux prévenus, aux côtés des trois anciens ministres poursuivis à ses côtés, Claude Guéant, Brice Hortefeux et Eric Woerth. Une image identique à celle du premier jour du procès trois mois plus tôt, le 6 janvier. La salle d’audience est pleine comme un oeuf pour cette journée qui marque l’épilogue d’un procès inédit. Au deuxième rang se sont assis l’épouse de Nicolas Sarkozy, la chanteuse Carla Bruni, ainsi que ses fils Jean et Pierre Sarkozy.”Pour résumer l’accusation, Nicolas Sarkozy, élu président de l’UMP, aurait eu l’idée de répondre positivement à l’invitation de Mouammar Kadhafi pour lui demander de financer sa campagne”, commence Me Christophe Ingrain en milieu d’après-midi. “Pour quelle raison éprouve-t-il le besoin d’un autre mode de financement que celui que lui assure déjà l’UMP et le soutien incontesté de ses adhérents ? L’accusation ne le dit pas”, poursuit le conseil. “Quel montant aurait-il demandé ? Comment cet argent serait-il arrivé en France ? Comment il aurait été utilisé dans la campagne ? L’accusation ne le dit pas, car ce financement n’existe pas”, affirme-t-il.Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir noué en 2005, via ses plus proches collaborateurs, un “pacte de corruption” avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, afin qu’il finance sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.Et ce, selon l’accusation, en échange de contreparties diplomatiques, économiques et juridiques, en particulier un soutien au retour de la Libye sur la scène internationale après des années d’embargo lié aux attentats commis par le régime.- “Disparaître” -“Les investigations n’ont pas trouvé l’argent du prétendu pacte de corruption. Pourtant, on ne parle pas ici de petites sommes” mais de millions d’euros, “ça ne peut pas disparaître comme ça !” plaide quant à lui Me Tristan Gautier.Il s’attaque ensuite aux canaux de financement décrits par la parquet financier, sous les hochements de tête approbateurs et réguliers de Nicolas Sarkozy.Le premier correspond à 5 à 6 millions d’euros libyens virés en 2006 sur un compte libanais de l’intermédiaire Ziad Takieddine – dont 670.000 euros, retirés en liquide depuis un autre compte, ont pu alimenter la campagne, selon le Parquet national financier (PNF).Or pour l’avocat, Ziad Takieddine a “systématiquement utilisé cet argent pour ses dépenses personnelles”, dans des “factures et notes faramineuses dans des hôtels de luxe”, des “croisières en yacht” ou encore des “travaux dans des villas”.Et concernant les 440.000 euros virés à l’ancien ami de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert ? Me Gautier assure que ce dernier n’a retiré que “100.000 euros sur la période, dans une constante parfaitement similaire à ce qu’il faisait avant et après”.Quant au second canal de financement, qui serait passé par le directeur de cabinet de Kadhafi, Bechir Saleh, et Alexandre Djouhri, “cela n’a aucun sens” pour le conseil, en particulier car l’intermédiaire était un proche de Dominique de Villepin, alors “grand rival de Nicolas Sarkozy” qui n’aurait pas manqué de faire fuiter l’information. Il soutient aussi que les sommes retrouvées dans la campagne en France, “infimes”, sont “incompatibles avec des sommes d’origine libyenne”. “Comment se fait-il qu’en 18 ans, dont 15 ans d’enquête ultra-médiatisée, il n’y a pas eu un seul prestataire de campagne qui soit venu corroborer cette thèse ?”, lance-t-il.Le 27 mars, le PNF a requis sept ans d’emprisonnement, 300.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité contre Nicolas Sarkozy.Afin de “satisfaire ses ambitions politiques dévorantes”, l’ancien locataire de l’Elysée a noué “un pacte de corruption faustien avec un des dictateurs les plus infréquentables de ces 30 dernières années”, ont déclaré les procureurs.Définitivement condamné à un an de prison ferme pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des écoutes ou Bismuth, M. Sarkozy s’est vu poser le 7 février un bracelet électronique.

Au dernier jour du procès libyen, la défense de Sarkozy fustige les “reculades” et “failles béantes” de l’accusation

“Le financement n’existe pas”: aux dernières heures du procès des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle 2007, les avocats de Nicolas Sarkozy plaident la relaxe mardi, fustigeant les “reculades” et “failles béantes” du raisonnement du parquet financier.A l’issue des plaidoiries, les prévenus auront, s’ils le souhaitent, la parole en dernier, puis le tribunal annoncera la date à laquelle il rendra son jugement – pas avant plusieurs mois.L’ex-chef de l’Etat, 70 ans, est assis sur les chaises dédiées aux prévenus, aux côtés des trois anciens ministres poursuivis à ses côtés, Claude Guéant, Brice Hortefeux et Eric Woerth. Une image identique à celle du premier jour du procès trois mois plus tôt, le 6 janvier. La salle d’audience est pleine comme un oeuf pour cette journée qui marque l’épilogue d’un procès inédit. Au deuxième rang se sont assis l’épouse de Nicolas Sarkozy, la chanteuse Carla Bruni, ainsi que ses fils Jean et Pierre Sarkozy.”Pour résumer l’accusation, Nicolas Sarkozy, élu président de l’UMP, aurait eu l’idée de répondre positivement à l’invitation de Mouammar Kadhafi pour lui demander de financer sa campagne”, commence Me Christophe Ingrain en milieu d’après-midi. “Pour quelle raison éprouve-t-il le besoin d’un autre mode de financement que celui que lui assure déjà l’UMP et le soutien incontesté de ses adhérents ? L’accusation ne le dit pas”, poursuit le conseil. “Quel montant aurait-il demandé ? Comment cet argent serait-il arrivé en France ? Comment il aurait été utilisé dans la campagne ? L’accusation ne le dit pas, car ce financement n’existe pas”, affirme-t-il.Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir noué en 2005, via ses plus proches collaborateurs, un “pacte de corruption” avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, afin qu’il finance sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.Et ce, selon l’accusation, en échange de contreparties diplomatiques, économiques et juridiques, en particulier un soutien au retour de la Libye sur la scène internationale après des années d’embargo lié aux attentats commis par le régime.- “Disparaître” -“Les investigations n’ont pas trouvé l’argent du prétendu pacte de corruption. Pourtant, on ne parle pas ici de petites sommes” mais de millions d’euros, “ça ne peut pas disparaître comme ça !” plaide quant à lui Me Tristan Gautier.Il s’attaque ensuite aux canaux de financement décrits par la parquet financier, sous les hochements de tête approbateurs et réguliers de Nicolas Sarkozy.Le premier correspond à 5 à 6 millions d’euros libyens virés en 2006 sur un compte libanais de l’intermédiaire Ziad Takieddine – dont 670.000 euros, retirés en liquide depuis un autre compte, ont pu alimenter la campagne, selon le Parquet national financier (PNF).Or pour l’avocat, Ziad Takieddine a “systématiquement utilisé cet argent pour ses dépenses personnelles”, dans des “factures et notes faramineuses dans des hôtels de luxe”, des “croisières en yacht” ou encore des “travaux dans des villas”.Et concernant les 440.000 euros virés à l’ancien ami de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert ? Me Gautier assure que ce dernier n’a retiré que “100.000 euros sur la période, dans une constante parfaitement similaire à ce qu’il faisait avant et après”.Quant au second canal de financement, qui serait passé par le directeur de cabinet de Kadhafi, Bechir Saleh, et Alexandre Djouhri, “cela n’a aucun sens” pour le conseil, en particulier car l’intermédiaire était un proche de Dominique de Villepin, alors “grand rival de Nicolas Sarkozy” qui n’aurait pas manqué de faire fuiter l’information. Il soutient aussi que les sommes retrouvées dans la campagne en France, “infimes”, sont “incompatibles avec des sommes d’origine libyenne”. “Comment se fait-il qu’en 18 ans, dont 15 ans d’enquête ultra-médiatisée, il n’y a pas eu un seul prestataire de campagne qui soit venu corroborer cette thèse ?”, lance-t-il.Le 27 mars, le PNF a requis sept ans d’emprisonnement, 300.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité contre Nicolas Sarkozy.Afin de “satisfaire ses ambitions politiques dévorantes”, l’ancien locataire de l’Elysée a noué “un pacte de corruption faustien avec un des dictateurs les plus infréquentables de ces 30 dernières années”, ont déclaré les procureurs.Définitivement condamné à un an de prison ferme pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des écoutes ou Bismuth, M. Sarkozy s’est vu poser le 7 février un bracelet électronique.

Nouveau cri d’alarme sur l’aide sociale à l’enfance

Un nouveau “cri d’alarme” face à un système “qui craque de toutes parts” : une commission d’enquête parlementaire exhorte à “agir vite” pour refonder l’aide sociale à l’enfance, prônant entre autres une loi de programmation et un renforcement des contrôles.La protection de l’enfance “qui hier était à bout de souffle” est “aujourd’hui dans le gouffre”, alerte dans son rapport final publié mardi la commission d’enquête de l’Assemblée nationale lancée au printemps 2024, quelques mois après le suicide de Lily, une adolescente de 15 ans placée dans un hôtel.”Il ne s’agit plus seulement de constater mais d’agir vite”, ajoute-t-elle. Selon le dernier bilan officiel, 396.900 jeunes sont suivis par la protection de l’enfance en France, compétence des départements depuis les années 80.Mais sur le terrain, la dynamique s’enraye : les mesures de protection sont en hausse de 44% depuis 1998 quand le nombre de personnels sur le terrain est lui en “baisse constante” sur la dernière décennie.Résultat, souligne la commission parlementaire, les enfants sont accueillis en “sureffectif”, des mesures de placement ne sont pas exécutées faute de place suffisante et les professionnels sont “en perte de sens”. Pour “sortir de la crise”, la commission préconise d'”adopter une loi de programmation” et de mettre en place un “nouveau fonds de financement” de la protection de l’enfance.  Face à des demandes de placement en déshérence, la commission recommande également d'”augmenter le nombre de juges et de greffiers” pour permettre un suivi efficace.Elle appelle par ailleurs à créer “une commission de réparation pour les enfants placés qui ont été victimes de maltraitance dans les institutions” et à renforcer le nombre de contrôle, “à raison d’au moins une inspection tous les deux ans” pour les établissements et les assistants familiaux.Écartant l’option d'”une recentralisation”, elle recommande plutôt de mettre sur pied sans délai “un comité de pilotage” réunissant État, départements et associations à même de relancer une stratégie interministérielle. – “Scandale d’État” -“Les rapports ne peuvent plus se permettre de prendre la poussière, on est face à une urgence absolue”, a déclaré à l’AFP la rapporteure de la commission, la députée socialiste Isabelle Santiago.”On est sur un enjeu de santé publique, on impacte le devenir de centaines de milliers d’enfants”, a-t-elle ajouté, évoquant les conséquences “dramatiques” de la situation sur la santé physique et mentale des jeunes ainsi que sur leurs parcours scolaire. “C’est un scandale d’État, il faut passer à l’action maintenant.” S’exprimant avant la publication du rapport, la ministre des Familles, Catherine Vautrin, a présenté dimanche des pistes d’amélioration afin notamment de mieux prévenir le placement des enfants, aider les assistants familiaux ou mieux suivre la santé des jeunes placés. Mais sans s’avancer sur les moyens financiers, admettant une situation budgétaire “difficile”.Ce sont “des premiers pas” mais “on ne dit pas comment, où et avec quel budget”, a déploré Isabelle Santiago mardi lors d’une conférence de presse.Les mesures préconisées “ne seront utiles que si elles deviennent effectives, financées et suivies”, a réagi de son côté le militant défenseur des enfants, lui-même ancien enfant placé, Lyes Louffok, dans un communiqué.”Ce rapport est le 13e publié sur la crise de la protection de l’enfance depuis 2022″, rappelle pour sa part Didier Tronche, président de la Cnape, la principale fédération d’associations de protection de l’enfance, qui espère que les conclusions de la commission d’enquête produiront cette fois-ci un “électrochoc”.Tout en reconnaissant les défaillances du système actuel, gouvernement et départements se renvoient régulièrement la balle, les seconds estimant ne plus être en mesure de remplir leur mission compte tenu des coupes budgétaires et du nombre croissant de mineurs étrangers non accompagnés.Réagissant au rapport, les départements se sont dits “prêts à faire mieux, à condition que l’effort soit collectif, et que l’État s’implique et assure des financements à la hauteur de ces enjeux de société.”Dans la matinée, une dizaine d’anciens enfants placés s’étaient réunis près de l’Assemblée nationale pour appeler l’État à mettre un terme “aux violences institutionnelles”.Un autre rassemblement est prévu le 15 mai à l’appel du “collectif des 400.000” qui réunit une soixantaine d’associations et de fédérations du secteur, pour dénoncer les “promesses non tenues”.

Nouveau cri d’alarme sur l’aide sociale à l’enfance

Un nouveau “cri d’alarme” face à un système “qui craque de toutes parts” : une commission d’enquête parlementaire exhorte à “agir vite” pour refonder l’aide sociale à l’enfance, prônant entre autres une loi de programmation et un renforcement des contrôles.La protection de l’enfance “qui hier était à bout de souffle” est “aujourd’hui dans le gouffre”, alerte dans son rapport final publié mardi la commission d’enquête de l’Assemblée nationale lancée au printemps 2024, quelques mois après le suicide de Lily, une adolescente de 15 ans placée dans un hôtel.”Il ne s’agit plus seulement de constater mais d’agir vite”, ajoute-t-elle. Selon le dernier bilan officiel, 396.900 jeunes sont suivis par la protection de l’enfance en France, compétence des départements depuis les années 80.Mais sur le terrain, la dynamique s’enraye : les mesures de protection sont en hausse de 44% depuis 1998 quand le nombre de personnels sur le terrain est lui en “baisse constante” sur la dernière décennie.Résultat, souligne la commission parlementaire, les enfants sont accueillis en “sureffectif”, des mesures de placement ne sont pas exécutées faute de place suffisante et les professionnels sont “en perte de sens”. Pour “sortir de la crise”, la commission préconise d'”adopter une loi de programmation” et de mettre en place un “nouveau fonds de financement” de la protection de l’enfance.  Face à des demandes de placement en déshérence, la commission recommande également d'”augmenter le nombre de juges et de greffiers” pour permettre un suivi efficace.Elle appelle par ailleurs à créer “une commission de réparation pour les enfants placés qui ont été victimes de maltraitance dans les institutions” et à renforcer le nombre de contrôle, “à raison d’au moins une inspection tous les deux ans” pour les établissements et les assistants familiaux.Écartant l’option d'”une recentralisation”, elle recommande plutôt de mettre sur pied sans délai “un comité de pilotage” réunissant État, départements et associations à même de relancer une stratégie interministérielle. – “Scandale d’État” -“Les rapports ne peuvent plus se permettre de prendre la poussière, on est face à une urgence absolue”, a déclaré à l’AFP la rapporteure de la commission, la députée socialiste Isabelle Santiago.”On est sur un enjeu de santé publique, on impacte le devenir de centaines de milliers d’enfants”, a-t-elle ajouté, évoquant les conséquences “dramatiques” de la situation sur la santé physique et mentale des jeunes ainsi que sur leurs parcours scolaire. “C’est un scandale d’État, il faut passer à l’action maintenant.” S’exprimant avant la publication du rapport, la ministre des Familles, Catherine Vautrin, a présenté dimanche des pistes d’amélioration afin notamment de mieux prévenir le placement des enfants, aider les assistants familiaux ou mieux suivre la santé des jeunes placés. Mais sans s’avancer sur les moyens financiers, admettant une situation budgétaire “difficile”.Ce sont “des premiers pas” mais “on ne dit pas comment, où et avec quel budget”, a déploré Isabelle Santiago mardi lors d’une conférence de presse.Les mesures préconisées “ne seront utiles que si elles deviennent effectives, financées et suivies”, a réagi de son côté le militant défenseur des enfants, lui-même ancien enfant placé, Lyes Louffok, dans un communiqué.”Ce rapport est le 13e publié sur la crise de la protection de l’enfance depuis 2022″, rappelle pour sa part Didier Tronche, président de la Cnape, la principale fédération d’associations de protection de l’enfance, qui espère que les conclusions de la commission d’enquête produiront cette fois-ci un “électrochoc”.Tout en reconnaissant les défaillances du système actuel, gouvernement et départements se renvoient régulièrement la balle, les seconds estimant ne plus être en mesure de remplir leur mission compte tenu des coupes budgétaires et du nombre croissant de mineurs étrangers non accompagnés.Réagissant au rapport, les départements se sont dits “prêts à faire mieux, à condition que l’effort soit collectif, et que l’État s’implique et assure des financements à la hauteur de ces enjeux de société.”Dans la matinée, une dizaine d’anciens enfants placés s’étaient réunis près de l’Assemblée nationale pour appeler l’État à mettre un terme “aux violences institutionnelles”.Un autre rassemblement est prévu le 15 mai à l’appel du “collectif des 400.000” qui réunit une soixantaine d’associations et de fédérations du secteur, pour dénoncer les “promesses non tenues”.

Des poissons introduits dans un lac de montagne dès le 7e siècle

Les Wisigoths aimaient déjà taquiner la truite dans les Pyrénées, selon une étude publiée mardi montrant que l’introduction humaine de poissons dans les lacs de haute montagne a débuté dès le 7e siècle.Ces lacs sont “naturellement dépourvus de poissons” car “ils se sont formés par l’érosion glaciaire, et la plupart étaient isolés des colonisations de poissons par des cascades”, rappelle Jordi Catalan, écologue au Centre de recherche écologique et d’applications forestières (CREAF) de l’Université de Barcelone.Leur présence est donc due à l’homme et “connaître la période et les lieux de ces introductions” présente à la fois un intérêt historique et pour la conservation de la nature, “afin d’évaluer leur influence potentielle sur la répartition d’autres organismes” comme les amphibiens et certains grands insectes, explique à l’AFP le chercheur, co-auteur de l’étude publiée dans Nature Communications.Lui et ses collègues se sont intéressés au cas du lac Redon, situé dans les Pyrénées centrales espagnoles, à 2.240 mètres d’altitude. Difficile d’accès, l’étendue d’eau de 24 hectares est isolée du réseau fluvial par une cascade abrupte de 100 mètres de haut. C’est pourtant un paradis pour les pêcheurs, avec une population actuelle de 60.000 truites brunes.En Europe, les premiers documents historiques témoignant de l’empoissonnement des lacs de montagne datent des 14 et 15e siècles.La plupart de ces écrits sont liés aux droits d’utiliser certains lacs pour la pêche et le commerce, “montrant une utilisation socio-économique avancée de ces terres de haute montagne”, souligne l’étude.Or, des preuves archéologiques montrent que les alentours du lac Redon étaient utilisés pour l’exploitation minière et l’agriculture depuis la fin de l’époque romaine.Et les Pyrénées centrales ont connu une période de “splendeur économique et culturelle” aux 12e et 13e siècles, comme en “témoigne le développement de l’art roman dans les villes des vallées”, note l’étude. Avec une utilisation des terres dans la région qui a atteint une “intensité exceptionnelle par rapport à toute autre période après le Moyen-Âge”.”Par conséquent, on pourrait s’attendre à ce que l’introduction des poissons dans le lac (Redon) ait eu lieu à tout moment” dans cet intervalle, avance l’étude. – Parasites -Mais à l’époque, la culture de l’écriture et de la préservation des documents ne s’était pas répandue en Europe. Et il n’existe pas de vestiges archéologiques permettant de dater l’empoissonnement du lac Redon.Pour résoudre l’énigme, les chercheurs ont eu recours à la paléolimnologie, une discipline qui étudie les lacs anciens en analysant les sédiments accumulés au fond de ces plans d’eau.Ils ont analysé une carotte de sédiments de 30 centimètres de long, couvrant une période de 3.200 ans. Mais aucun ADN de poisson n’y avait été préservé. Les scientifiques sont donc partis en quête de traces d’organismes plus petits et potentiellement plus abondants dans l’échantillon pouvant attester de la présence de poissons: leurs parasites.En particulier, Ichtyobodo, un micro-organisme vivant sur la peau et les branchies des poissons. Ils ont détecté des traces d’ADN ancien de ces organismes dès le 7e siècle, puis régulièrement à partir du 9e siècle, ce qui coïncide avec l’utilisation extensive des montagnes environnantes pour le pâturage de moutons à l’époque romaine tardive et wisigothique.”Le lac n’est pas loin d’un passage en montagne qui était autrefois utilisé pour transporter du poisson frais depuis certaines vallées voisines du versant espagnol vers des villes du versant français. Cette activité commerciale pourrait être plus ancienne que ne l’indiquent les documents, et le lac aurait pu en faire partie”, avance M. Catalan, sans exclure des “introductions non intentionnelles”.En utilisant la technique consistant à rechercher des parasites de la truite dans les sédiments, “il est probable que l’on trouve des preuves d’introductions plus anciennes dans des lacs situés à plus basse altitude et plus facilement accessibles”, juge-t-il.