Droits de douane: le Vietnam finalement frappé par une surtaxe américaine de 20%

Donald Trump a annoncé mercredi avoir scellé un accord prévoyant “zéro” droit de douane sur les produits américains entrant au Vietnam et à l’inverse une surtaxe d’au moins 20% sur les exportations vietnamiennes vers les Etats-Unis.L’accord, tel que présenté par Donald Trump, devrait nettement renchérir le prix des chaussures et des vêtements que la nation d’Asie du Sud-Est exporte en masse vers les Etats-Unis.Mais c’était apparemment le prix à payer pour Hanoï, qui échappe ainsi à la menace d’une surtaxe encore plus sévère, de 46%.L’annonce intervient une semaine avant le retour annoncé de droits de douane punitifs sur les produits en provenance de dizaines de partenaires commerciaux des Etats-Unis. Selon Donald Trump, les marchandises vietnamiennes seront frappées d’une surtaxe de 20% à leur entrée sur le sol américain.La surtaxe sera doublée à 40% sur les produits arrivant du Vietnam mais qui ont été fabriqués ailleurs, alors que les Etats-Unis affirment que beaucoup de produits chinois arrivent ainsi de manière détournée.Les surtaxes mises en place par le gouvernement Trump se cumulent généralement avec les droits de douane qui existaient au préalable. Selon l’économiste Justin Wolfers qui s’exprimait sur X, la taxe sur un habit Nike importé passerait ainsi à 38,8%.Sollicitée par l’AFP au sujet du mécanisme s’appliquant aux produits vietnamiens, la Maison Blanche n’a pas répondu dans l’immédiat.Donald Trump présente le “deal” comme gagnant pour les Etats-Unis, car les produits américains seront eux soumis à “zéro” droit de douane au Vietnam.- Plus de voitures américaines -L’accord a été scellé mercredi lors d’un appel téléphonique entre le président américain et To Lam, secrétaire général du Parti communiste et de facto plus haut dirigeant vietnamien, ont rapporté les deux capitales.”Le président Donald Trump a apprécié l’engagement du Vietnam à fournir un accès préférentiel aux produits américains, y compris les grosses cylindrées”, a dit le gouvernement vietnamien dans un communiqué qui ne précise pas les montants des nouveaux droits de douane.Les États-Unis sont le premier marché d’exportation du Vietnam. Le textile et les chaussures figurent parmi les principaux produits envoyés aux clients américains.Les entreprises de l’habillement et équipementiers sportifs ont d’abord gagné du terrain à Wall Street à l’annonce du “deal”, avant de retomber après un deuxième message de Donald Trump comportant le montant de la surtaxe sur les produits vietnamiens.Vers 18H50 GMT, les marques faisant fabriquer des vêtements au Vietnam évoluaient finalement en hausse, à l’instar de Gap (+0,24%), Ralph Lauren (+1,02%) et Lululemon (+0,73%).La surtaxe de 20% “est un bien meilleur résultat que les 46%” du début “mais je ne me réjouirais pas trop vite”, a déclaré à l’AFP Dan Martin, qui travaille pour la société de conseil Dezan Shira & Associates.Il se demande comment sera appliquée la surtaxe de 40% sur les produits qui seraient à tort estampillés Vietnam. “Si les Etats-Unis mettent dans cette catégorie les produits intégrant des composants étrangers, cela pourrait affecter beaucoup d’entreprises”, remarque le consultant basé à Hanoï.- Couperet du 9 juillet -Donald Trump avait provoqué une onde de choc début avril en annonçant des droits de douane “réciproques” à l’encontre du reste du monde: une surtaxe minimale de 10%, pouvant aller jusqu’à 50% pour les pays considérés comme des mauvais élèves, parce qu’ils exportent plus vers les Etats-Unis qu’ils n’importent de produits américains.Devant l’émoi et la panique des marchés financiers, le président avait suspendu les droits de douane les plus punitifs pendant 90 jours, pour donner du temps à la négociation. Le dernier jour de la suspension est le 8 juillet, ce qui implique que ces droits de douane punitifs peuvent revenir dès le 9. Donald Trump maintient la pression pour obtenir des accords selon lui favorables aux intérêts des Américains.Il a ainsi menacé en début de semaine Tokyo de taxer les produits japonais au-delà de ce qu’il prévoyait début avril, d’au moins 30%.Le commissaire européen Maros Sefcovic est à Washington cette semaine pour éviter ce sort à l’Union européenne.

Un possible objet interstellaire traverse le Système solaire

Un objet semblant venir d’en dehors du Système solaire a été repéré en train de foncer vers le Soleil, ce qui, si sa provenance est confirmée, en ferait le troisième visiteur interstellaire jamais détecté par l’humanité, a indiqué mercredi l’Agence spatiale européenne (ESA).Baptisé A11pl3Z, il ne présente pas de risque de collision avec la Terre, a dit à l’AFP le responsable de la défense planétaire de l’ESA, Richard Moissl: “Il va voler profondément dans le Système solaire, en passant juste dans l’orbite de Mars.”Les astronomes sont encore en train de préciser leurs calculs, mais sa vitesse semble dépasser les 60 kilomètres par seconde, soit plus de 200.000 km/h.Cela signifie qu’il n’est pas lié à l’orbite du Soleil, contrairement aux comètes et aux astéroïdes qui proviennent tous de l’intérieur du Système solaire.Sa trajectoire elle aussi “indique qu’il n’est pas en orbite autour du Soleil, mais vient de l’espace interstellaire et va y retourner”, selon M. Moissl.”Nous n’en sommes pas sûrs à 100% pour le moment, mais tout autre résultat serait une surprise”, a-t-il jugé.Une confirmation officielle de ses caractéristiques est attendue de la part du Centre des planètes mineures de l’Union astronomique internationale, qui a enregistré plus de 100 observations de l’objet par des astronomes.Basé à Hawaï (Etats-Unis), le projet ATLAS de surveillance des astéroïdes financé par la NASA (agence spatiale américaine) a découvert l’objet mardi, a écrit l’astronome américain David Rankin sur le réseau social Bluesky.Des astronomes professionnels et amateurs du monde entier ont ensuite fouillé dans les données enregistrées par les télescopes, reconstituant sa trajectoire jusqu’au 14 juin.La taille de l’objet est actuellement estimée à 10 à 20 km de diamètre. Mais il pourrait être plus petit s’il est composé de glace, qui reflète plus la lumière.”Il va briller de plus en plus et s’approcher du Soleil jusqu’à la fin octobre, et sera encore observable (par télescope) jusqu’à l’an prochain”, a expliqué M. Moissl.- Troisième visiteur interstellaire -Si sa nature est officiellement confirmée, ce serait le troisième objet jamais observé en provenance de l’espace interstellaire. Le premier, Oumuamua, avait été détecté en 2017. Il était si étrange qu’au moins un scientifique renommé avait fini par se convaincre qu’il s’agissait d’un vaisseau extraterrestre – sa théorie a depuis été démentie par des recherches supplémentaires.Le deuxième bolide interstellaire, 2I/Borisov, avait été détecté en 2019.A11pl3Z paraît “se déplacer beaucoup plus rapidement que les deux premiers objets extra-solaires qui avaient été découverts”, a dit à l’AFP Mark Norris, astronome à l’université britannique de Central Lancashire.L’objet se trouve actuellement à peu près à la même distance de la Terre que Jupiter, selon M. Norris.Il a déploré ne pas pouvoir observer A11pl3Z mercredi soir dans son télescope mercredi soir, car il n’est actuellement visible que dans l’hémisphère Sud.Selon des modélisations, dit-il, il y aurait jusqu’à 10.000 objets interstellaires circulant à tout moment dans le Système solaire, dont la plupart seraient plus petits que l’objet fraîchement découvert.Si ces modélisations sont exactes, cela signifie que le nouvel observatoire Vera C. Rubin, situé au Chili, pourrait bientôt découvrir de petits voyageurs interstellaires tous les mois, estime Mark Norris.Richard Moissl a expliqué qu’il est impossible d’envoyer une mission spatiale pour intercepter le nouvel objet. Mais un tel événement offre néanmoins aux scientifiques une occasion rare d’étudier des corps provenant de l’extérieur du Système solaire.Par exemple, si des observations permettent de détecter sur un tel objet des précurseurs de la vie, comme des acides aminés, cela donnera aux chercheurs “beaucoup plus confiance dans le fait que les conditions pour l’apparition de la vie existent dans d’autres systèmes stellaires”, selon M. Norris.

US senator urges bribery probe over Trump-Paramount settlement

A US senator renewed calls Wednesday for a bribery investigation into Paramount following its $16 million settlement with President Donald Trump over a lawsuit the entertainment giant initially described as meritless.The president had sued the CBS News parent company for $20 billion, claiming the “60 Minutes” program had deceptively edited an interview with his 2024 election rival Kamala Harris in her favor.The suit is described by Trump’s critics as part of a broader assault on press freedom that has seen him bar The Associated Press from the Oval Office and sue other media organizations over their coverage.Paramount nevertheless entered into mediation in a bid to placate Trump, as it seeks to close its $8 billion merger with the entertainment company Skydance, which needs federal government approval.”With Paramount folding to Donald Trump at the same time the company needs his administration’s approval for its billion-dollar merger, this could be bribery in plain sight,” said Massachusetts Senator Elizabeth Warren, a Democrat.”Paramount has refused to provide answers to a congressional inquiry, so I’m calling for a full investigation into whether or not any anti-bribery laws were broken.”Warren was among three senators who wrote to Paramount Global Chair Shari Redstone in May with bribery concerns over the company’s efforts to settle the suit, calling for a congressional probe.Republicans control both chambers of Congress, limiting the power of Democrats to investigate or compel answers from witnesses.The senators’ letter came after CBS News head Wendy McMahon and “60 Minutes” executive producer Bill Owens quit over Paramount’s handling of the showdown with Trump. – ‘Surrender’ -The company initially called the suit “completely without merit” and sought to have it dismissed.It said in a statement to AFP the $16 million would go toward Trump’s future presidential library rather than to him personally, and added that the settlement did not include an apology. “Companies often settle litigation to avoid the high and somewhat unpredictable costs of legal defense, the risk of an adverse judgment that could result in significant financial or reputational damage, and the disruption to business operations that prolonged legal battles can cause,” it added.But US senator Bernie Sanders, a co-signatory of Warren’s letter to Paramount, accused the company of emboldening Trump in his attacks on the media for the sake of its bottom line.”It’s pretty obvious why Paramount chose to surrender to Trump,” he said in a statement. “The Redstone family is in line to receive $2.4 billion from the sale of Paramount to Skydance, but they can only receive this money if the Trump administration approves this deal.”Trump accused CBS of airing two different snippets from the same answer that Harris, then vice president, gave about Israel, to help her in her election campaign.Legal experts have argued that the lawsuit would have been an easy victory in court for CBS, which made public an unedited transcript of the Harris interview.And media watchers have pointed out that Trump routinely takes part in interviews that are edited for all manner of reasons, often in his favor. ABC News, owned by Disney, agreed to donate a similar amount to the Trump presidential library in its own settlement with the president late last year.Trump had contended that star ABC anchor George Stephanopoulos had defamed him by asserting that Trump had been found liable for rape in a civil lawsuit brought by writer E. Jean Carroll, when he was found liable for sexual abuse.Jameel Jaffer, executive director of the Knight First Amendment Institute at Columbia University, called the Paramount settlement “a sad day for press freedom.” “This was a frivolous lawsuit and the payment being described as a ‘settlement’ bears no relation to Paramount’s actual legal exposure in the case, which was negligible,” he said in a statement.”Paramount should have fought this extortionate lawsuit in court, and it would have prevailed.” 

Nucléaire: l’Iran suspend sa coopération avec l’AIEA, une décision “inquiétante” selon l’ONU

L’ONU a jugé “inquiétante” la décision de l’Iran mercredi de suspendre sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) après les bombardements israéliens et américains contre ses sites nucléaires.Le 25 juin, au lendemain du cessez-le-feu imposé par Donald Trump après 12 jours de guerre entre l’Iran et Israël, le Parlement iranien avait voté massivement un projet de loi suspendant la coopération avec cette agence de l’ONU chargée de la sûreté nucléaire, contre laquelle Téhéran a multiplié les accusations.Le texte est entré en vigueur mercredi après avoir été promulgué par le président iranien, Massoud Pezeshkian.”Nous avons vu la décision officielle, qui est évidemment inquiétante”, a réagi le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.Le département d’Etat l’a qualifiée d'”inacceptable”, regrettant que “l’Iran ait choisi de suspendre sa coopération avec l’AIEA à un moment où il a la possibilité de faire marche arrière et de choisir la voie de la paix et de la prospérité”. La décision de l’Iran a provoqué la colère d’Israël, son ennemi depuis la Révolution islamique de 1979, dont le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a appelé le monde à “utiliser tous les moyens à sa disposition pour mettre fin aux ambitions nucléaires iraniennes”.Il a appelé l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, les trois pays européens signataires avec la Chine et les Etats-Unis de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, à “rétablir toutes les sanctions contre l’Iran”, “maintenant”. Cet accord était devenu caduc après le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 et Téhéran avait alors commencé à s’affranchir de ses obligations. Berlin a qualifié de “signal désastreux” la décision iranienne.Affirmant que l’Iran était près de fabriquer l’arme nucléaire, Israël avait lancé le 13 juin une attaque massive contre ce pays, frappant des centaines de sites nucléaires et militaires. L’Iran, qui dément vouloir se doter de la bombe atomique mais défend son droit à enrichir de l’uranium à des fins civiles, a riposté avec des tirs de missiles et de drones sur Israël.- “Une obligation juridique” -Les attaques israéliennes ont fait au moins 935 morts en Iran, selon un bilan officiel. En Israël, 28 personnes ont été tuées par les tirs iraniens, selon les autorités.La loi promulguée mercredi vise à “assurer un plein soutien aux droits” de l’Iran, et “en particulier à l’enrichissement de l’uranium” en vertu du Traité de non prolifération (TNP), selon les médias iraniens.La question de l’enrichissement est au coeur des désaccords entre l’Iran et les Etats-Unis, qui avaient engagé en avril des pourparlers indirects, interrompus par la guerre. L’Iran a adhéré en 1970 au TNP, qui garantit l’usage pacifique de l’énergie atomique, mais a commencé à préparer le terrain d’un éventuel retrait durant l’offensive israélienne qui “a porté un coup irréparable” à ce pacte de non-prolifération, selon l’ambassadeur iranien à Vienne, Reza Najafi.Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, avait souligné le 26 juin que la coopération de l’Iran avec cette agence était “une obligation juridique”, pour autant que l’Iran reste un pays signataire” du TNP.Le texte de loi ne précise pas quelles mesures concrètes pourrait entraîner la suspension de la coopération avec l’AIEA, dont les inspecteurs n’ont pas eu accès aux stocks d’uranium iraniens depuis le 10 juin.L’ambassadeur iranien à l’ONU, Amir Saeid Iravani, avait déclaré dimanche sur la chaîne américaine CBS que des inspecteurs se trouvaient “en sécurité” en Iran mais que “leurs activités ont été suspendues”.- “Quelques mois” -Des responsables iraniens avaient vivement dénoncé un “silence” de l’AIEA face aux bombardements israéliens et américains sur les sites nucléaires iraniens. Téhéran avait aussi critiqué l’agence pour une résolution adoptée le 12 juin, à la veille des premières frappes israéliennes, accusant l’Iran de non respect de ses obligations dans le domaine nucléaire.L’Iran a en outre rejeté une demande de Rafael Grossi de visiter ses installations nucléaires bombardées, afin de pouvoir établir ce qu’il est advenu de son stock d’uranium enrichi à un niveau proche du seuil de conception d’une bombe atomique.M. Grossi a estimé que l’Iran disposait des capacités techniques pour recommencer à enrichir de l’uranium d’ici “quelques mois”.Le 27 juin, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, avait dénoncé les “intentions malveillantes” du chef de l’AIEA. En soutien à l’offensive israélienne, le président américain, Donald Trump, avait envoyé dans la nuit du 21 au 22 juin des bombardiers frapper le site souterrain d’enrichissement d’uranium de Fordo, au sud de Téhéran, et les installations nucléaires à Ispahan et Natanz, dans le centre de l’Iran.L’étendue des dommages subis par ces installations reste incertaine.Après que Donald Trump a affirmé fin juin que le programme nucléaire iranien avait été “anéanti” et retardé pour des “décennies”, la presse américaine, citant un rapport confidentiel d’une agence de Renseignement américain avait évalué ce délai à seulement quelques mois.Le Pentagone l’a estimé mercredi à environ “deux ans”, invoquant une évaluation “des services de renseignement du ministère” de la Défense

Nucléaire: l’Iran suspend sa coopération avec l’AIEA, une décision “inquiétante” selon l’ONU

L’ONU a jugé “inquiétante” la décision de l’Iran mercredi de suspendre sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) après les bombardements israéliens et américains contre ses sites nucléaires.Le 25 juin, au lendemain du cessez-le-feu imposé par Donald Trump après 12 jours de guerre entre l’Iran et Israël, le Parlement iranien avait voté massivement un projet de loi suspendant la coopération avec cette agence de l’ONU chargée de la sûreté nucléaire, contre laquelle Téhéran a multiplié les accusations.Le texte est entré en vigueur mercredi après avoir été promulgué par le président iranien, Massoud Pezeshkian.”Nous avons vu la décision officielle, qui est évidemment inquiétante”, a réagi le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.Le département d’Etat l’a qualifiée d'”inacceptable”, regrettant que “l’Iran ait choisi de suspendre sa coopération avec l’AIEA à un moment où il a la possibilité de faire marche arrière et de choisir la voie de la paix et de la prospérité”. La décision de l’Iran a provoqué la colère d’Israël, son ennemi depuis la Révolution islamique de 1979, dont le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a appelé le monde à “utiliser tous les moyens à sa disposition pour mettre fin aux ambitions nucléaires iraniennes”.Il a appelé l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, les trois pays européens signataires avec la Chine et les Etats-Unis de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, à “rétablir toutes les sanctions contre l’Iran”, “maintenant”. Cet accord était devenu caduc après le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 et Téhéran avait alors commencé à s’affranchir de ses obligations. Berlin a qualifié de “signal désastreux” la décision iranienne.Affirmant que l’Iran était près de fabriquer l’arme nucléaire, Israël avait lancé le 13 juin une attaque massive contre ce pays, frappant des centaines de sites nucléaires et militaires. L’Iran, qui dément vouloir se doter de la bombe atomique mais défend son droit à enrichir de l’uranium à des fins civiles, a riposté avec des tirs de missiles et de drones sur Israël.- “Une obligation juridique” -Les attaques israéliennes ont fait au moins 935 morts en Iran, selon un bilan officiel. En Israël, 28 personnes ont été tuées par les tirs iraniens, selon les autorités.La loi promulguée mercredi vise à “assurer un plein soutien aux droits” de l’Iran, et “en particulier à l’enrichissement de l’uranium” en vertu du Traité de non prolifération (TNP), selon les médias iraniens.La question de l’enrichissement est au coeur des désaccords entre l’Iran et les Etats-Unis, qui avaient engagé en avril des pourparlers indirects, interrompus par la guerre. L’Iran a adhéré en 1970 au TNP, qui garantit l’usage pacifique de l’énergie atomique, mais a commencé à préparer le terrain d’un éventuel retrait durant l’offensive israélienne qui “a porté un coup irréparable” à ce pacte de non-prolifération, selon l’ambassadeur iranien à Vienne, Reza Najafi.Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, avait souligné le 26 juin que la coopération de l’Iran avec cette agence était “une obligation juridique”, pour autant que l’Iran reste un pays signataire” du TNP.Le texte de loi ne précise pas quelles mesures concrètes pourrait entraîner la suspension de la coopération avec l’AIEA, dont les inspecteurs n’ont pas eu accès aux stocks d’uranium iraniens depuis le 10 juin.L’ambassadeur iranien à l’ONU, Amir Saeid Iravani, avait déclaré dimanche sur la chaîne américaine CBS que des inspecteurs se trouvaient “en sécurité” en Iran mais que “leurs activités ont été suspendues”.- “Quelques mois” -Des responsables iraniens avaient vivement dénoncé un “silence” de l’AIEA face aux bombardements israéliens et américains sur les sites nucléaires iraniens. Téhéran avait aussi critiqué l’agence pour une résolution adoptée le 12 juin, à la veille des premières frappes israéliennes, accusant l’Iran de non respect de ses obligations dans le domaine nucléaire.L’Iran a en outre rejeté une demande de Rafael Grossi de visiter ses installations nucléaires bombardées, afin de pouvoir établir ce qu’il est advenu de son stock d’uranium enrichi à un niveau proche du seuil de conception d’une bombe atomique.M. Grossi a estimé que l’Iran disposait des capacités techniques pour recommencer à enrichir de l’uranium d’ici “quelques mois”.Le 27 juin, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, avait dénoncé les “intentions malveillantes” du chef de l’AIEA. En soutien à l’offensive israélienne, le président américain, Donald Trump, avait envoyé dans la nuit du 21 au 22 juin des bombardiers frapper le site souterrain d’enrichissement d’uranium de Fordo, au sud de Téhéran, et les installations nucléaires à Ispahan et Natanz, dans le centre de l’Iran.L’étendue des dommages subis par ces installations reste incertaine.Après que Donald Trump a affirmé fin juin que le programme nucléaire iranien avait été “anéanti” et retardé pour des “décennies”, la presse américaine, citant un rapport confidentiel d’une agence de Renseignement américain avait évalué ce délai à seulement quelques mois.Le Pentagone l’a estimé mercredi à environ “deux ans”, invoquant une évaluation “des services de renseignement du ministère” de la Défense

Zimbabwe: une journaliste arrêtée pour avoir critiqué le président

Une journaliste zimbabwéenne a été arrêtée mercredi en raison de la publication d’un article satirique critiquant le président Emmerson Mnangagwa, une nouvelle attaque contre la liberté de la presse dénoncée par les médias et les défenseurs des droits humains.Les procureurs de ce pays d’Afrique australe ont déclaré que Faith Zaba, 55 ans, était responsable de la publication de l’article, titré “Lorsque vous devenez un Etat mafieux”, en tant que rédactrice en chef du journal Zimbabwe Independent.”Le contenu de l’article est matériellement faux et conçu pour susciter de l’hostilité à l’encontre du président chez les citoyens du Zimbabwe”, a déclaré le magistrat Takudzwa Jambawu.Un tribunal de la capitale, Harare, a ordonné la détention de Mme Zaba jusqu’à jeudi, date à laquelle il se prononcera sur une demande de libération sous caution.Son avocat a exprimé son désarroi de la voir passer une seconde nuit en détention en dépit de problèmes de santé. “Une prison n’est pas un endroit approprié pour des personnes malades”, a déclaré Chris Mhike.Mme Zaba est la dernière en date d’une liste de journalistes poursuivis en justice pour des propos que le gouvernement estime porter atteinte à l’autorité de M. Mnangagwa, âgé de 82 ans.Des défenseurs des droits humains et des médias affirment que le Zimbabwe, bien que formellement une démocratie pluraliste, a intensifié ces dernières années la répression contre la société civile et a instrumentalisé le droit pour faire taire les critiques du gouvernement.Une journaliste avait été arrêtée et détenue pendant plus de 70 jours, accusée d’incitation à la violence après avoir interviewé en février un opposant qui appelait à la démission de M. Mnangagwa.Le Syndicat des journalistes du Zimbabwe s’est dit “profondément préoccupé par la criminalisation du journalisme” et a réclamé la libération immédiate et inconditionnelle de Mme Zaba.”Les commentaires satiriques, qu’ils soient critiques ou humoristiques, sont protégés par la liberté d’expression et ne devraient pas être criminalisés”, a déploré le syndicat dans un communiqué.L’Alliance des médias du Zimbabwe a lancé un appel similaire, affirmant que cette arrestation témoigne d’un mépris grandissant pour la liberté de la presse.Cette arrestation s’inscrit dans une tendance du pouvoir zimbabwéen à instrumentaliser le système judiciaire pour museler la presse, a également estimé Amnesty International dans un communiqué.”Le journalisme n’est pas un crime. Les autorités doivent permettre aux journalistes d’exercer leur mission librement, en toute sécurité et sans crainte de harcèlement, d’intimidation ou de représailles”, a réagi Khanyo Farise, représentant de l’ONG pour l’Afrique australe.Le Zimbabwe est classé au 106e rang sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.