Vidéos d’otages israéliens à Gaza: Israël sous le choc

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est dit “consterné” par les dernières vidéos diffusées par le Hamas des otages dans la bande de Gaza et a parlé avec les familles, dans un pays horrifié par ces images.La publication depuis jeudi par le Hamas et le Jihad islamique, son allié, de trois vidéos montrant deux otages israéliens, décharnés, a ravivé en Israël le débat sur la nécessité d’arriver au plus vite à un accord pour les libérer. Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées samedi soir à Tel-Aviv pour exiger la libération des otages, illustration de l’émotion qui s’est de nouveau emparée du pays.”Le Premier ministre a exprimé une profonde consternation face aux enregistrements diffusés par l’organisation terroriste Hamas et a déclaré aux familles que les efforts pour ramener tous nos otages se poursuivent”, ont déclaré ses services.Sur les images de propagande des deux groupes islamistes, les deux captifs sont apparus très affaiblis et très amaigris, dans une mise en scène visant à faire le parallèle avec la situation humanitaire à Gaza, menacée de “famine généralisée” selon l’ONU.La séquence d’un otage creusant, pelle à la main, le sol sablonneux de l’étroit tunnel où il est détenu, feignant de creuser sa propre tombe, a particulièrement choqué.- “Décharnés et désespérés” -M. Netanyahu, selon son bureau, a eu samedi “une longue conversation” avec les familles de Rom Breslevski et Avyatar David, tous deux exhibés dans ces dernières vidéos. “La cruauté du Hamas n’a pas de limite”, a-t-il commenté, dénonçant une mise en scène “cynique et odieuse”, et accusant de nouveau le Hamas “d’affamer également délibérément les habitants de la bande de Gaza, en les empêchant de recevoir l’aide”.Le président Isaac Herzog et le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar ont réagi dans le même sens, ce dernier annonçant avoir “transmis un message urgent à ses collègues du monde entier” et avoir “initié une réunion spéciale du Conseil de sécurité des Nations unies” sur la question.La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, a dénoncé dimanche “des images effroyables d’otages israéliens”. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot s’est ému lui aussi de ces” images ignobles”.Dimanche, début de la semaine en Israël, les titres de presse restaient largement consacrés au sujet: “Affamés, décharnés et désespérés” (Yedioth Ahronoth), “L’enfer à Gaza” (Ma’ariv), “Cruauté sans limite” (Israel Hayom), “Netanyahu n’est pas pressé” (Haaretz).Images à l’appui sur son compte Telegram, le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir s’est rendu au petit matin sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, une visite habituellement vue comme une provocation par le monde musulman.La Jordanie a condamné cette intrusion comme une “violation flagrante du droit international (…) une provocation inacceptable et une escalade”. Le bureau de M. Netanyahu a souligné dans la foulée que “la politique d’Israël de maintenir le statu quo sur le Mont du Temple n’a pas changé et restera inchangée”.- Etendues de gravats -Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023 lors de l’attaque sanglante du Hamas sur Israël, 49 restent retenues dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.L’attaque a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.Les représailles israéliennes ont fait au moins 60.430 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.Israël, qui assiège les plus de deux millions de Palestiniens de Gaza depuis le début de la guerre, a levé fin mai le blocus humanitaire total qu’il avait imposé début mars mais n’autorise l’entrée que de quantités d’aide limitées, jugées insuffisantes par l’ONU.Une journaliste de l’AFP, embarquée samedi à bord d’un avion de l’armée française effectuant des largages d’aide sur Gaza, a pu constater l’ampleur des destructions dans le nord du territoire palestinien, autour du port.Si elle n’a pas été autorisée à filmer Gaza, elle a pu observer qu’il ne reste presque rien de certains quartiers, transformés en gravats et rasés par les bombardements. D’autres quartiers sont encore debout mais parsemés de zones d’impacts où les immeubles ont été mis à terre.Selon la Défense civile, 19 personnes ont été tuées dimanche par des tirs ou bombardements israéliens, dont neuf qui attendaient de la nourriture dans le sud de Gaza près d’un centre de la GHF, la Fondation humanitaire de Gaza, soutenue par Israël et les Etats-Unis.”Les soldats ont ouvert le feu sur les gens. J’étais là, personne ne constituait une menace”, a déclaré un témoin, Jabr Al-Sha’er, 31 ans, interrogé au téléphone par l’AFP. L’armée n’a pas commenté l’incident.Un employé du Croissant-Rouge palestinien a été tué pendant la nuit dans une frappe israélienne ayant visé le siège de l’organisation à Khan Younès, dans le sud de Gaza, selon cette même organisation, faisant état de 51 de ses membres tués depuis le début de l’offensive israélienne.L’armée a déclaré à l’AFP qu’elle procédait “à des vérifications” sur ces faits. 

Jubilé des Jeunes : plus d’un million de fidèles à la messe de clôture du pape

Le pape Léon XIV a célébré dimanche à Rome une messe en plein air devant plus d’un million de pèlerins, en clôture d’un “Jubilé des Jeunes” qui a attiré des catholiques du monde entier.”Il y a une question brûlante dans nos cœurs, un besoin de vérité que nous ne pouvons ignorer, qui nous conduit à nous demander : qu’est-ce que le vrai bonheur ? Quel est le véritable sens de la vie ? Qu’est-ce qui peut nous libérer de l’enfermement dans l’absurdité, l’ennui et la médiocrité ? “, a déclaré le souverain pontife âgé de 69 ans dans son homélie.”Aspirez aux grandes choses, à la sainteté, où que vous soyez. Ne vous contentez pas de moins”, a lancé Léon XIV aux jeunes fidèles. “A votre retour dans vos pays, continuez à marcher avec joie sur les traces du Sauveur, et répandez votre enthousiasme ainsi que le témoignage de votre foi à tous ceux que vous rencontrerez”.Le pape a aussi assuré que l’Eglise et la jeunesse du monde étaient solidaires avec ceux vivant dans des régions déchirées par la guerre.”Nous sommes plus proches que jamais des jeunes qui souffrent des maux les plus graves causés par d’autres êtres humains”, a-t-il dit lors de l’Angélus, s’exprimant en anglais.”Nous sommes avec les jeunes de Gaza. Nous sommes avec les jeunes d’Ukraine, avec ceux de tous les pays ensanglantés par la guerre”, a déclaré le souverain pontife. “Mes jeunes frères et sœurs, vous êtes le signe qu’un monde différent est possible, un monde de fraternité et d’amitié où les conflits ne sont pas résolus par les armes mais par le dialogue”, a-t-il ajouté.Les célébrations qui ont duré une semaine s’achèvent ce dimanche, point culminant de l’année sainte du Jubilé, au lendemain d’une veillée géante dans le vaste espace ouvert en périphérie de la ville.- “Références à la paix” -Samedi soir, avant la veillée, les organisateurs ont fait état de la présence de 800.000 personnes. Dimanche, le Vatican a annoncé que ce nombre était passé à un million de personnes.La plupart des participants ont dormi à même le sol sous des tentes, dans des sacs de couchage ou sur des nattes, en attendant la messe de dimanche sous un ciel ensoleillé.Christofer Delano, un jeune New-Yorkais, s’est dit “très heureux de voir le pape Léon” et stupéfait par le nombre de participants.”Je ne m’attendais pas à voir tous ces gens. Je savais qu’il y aurait beaucoup de monde, mais je n’imaginais pas qu’il y en aurait autant”, a-t-il confié à l’AFP.L’italien Tommaso Benedetti a pour sa part estimé que le pape avait réussi son “premier test” aux yeux des jeunes.”Nous sommes assez satisfaits. Il y a eu beaucoup de références à la paix, un thème qui nous tient à coeur en tant que jeunes”, a dit M. Benedetti à l’AFP.Au son de la musique d’une chorale, des évêques vêtus de vert ont commencé à remplir l’énorme scène – couverte d’une arche dorée et d’une croix massive – avant que le pape, arrivé par hélicoptère, ne commence la messe.Le Vatican a indiqué que 450 évêques et environ 700 prêtres participaient à la messe.L’atmosphère festive a atteint son apogée samedi, avant la veillée, et la chaîne de télévision italienne Rai l’a qualifiée de “Woodstock” catholique.- “Tellement heureux” -Des centaines de milliers de jeunes ont campé sur le site poussiéreux en plein air, grattant des guitares ou chantant, roupillant, tandis que la musique fusait de la scène où une série de groupes religieux divertissaient la foule.Le pape a été accueilli par des cris et des applaudissements assourdissants après son arrivée en hélicoptère samedi, alors qu’il faisait le tour du site en papamobile.D’une superficie de plus de 500.000 mètres carrés, le terrain a la taille d’environ 70 terrains de football.Andy Hewellyn, un étudiant britannique, s’est installé devant un immense écran mis en place pour ceux qui se trouvent loin de la scène.”Je suis tellement heureux d’être ici, même si je suis un peu loin du pape. Je savais à quoi m’attendre”, a-t-il dit à l’AFP.”L’essentiel, c’est que nous soyons tous ensemble”, a-t-il assuré.Le pèlerinage des jeunes a eu lieu environ trois mois après le début du pontificat de Léon et 25 ans après que l’ancien pape Jean-Paul II ait organisé le dernier rassemblement similaire à Rome.L’Eglise a prévu une série d’événements pour les jeunes pèlerins au cours de la semaine, notamment la transformation du Circus Maximus – où se déroulaient les courses de chars dans la Rome antique – en un confessionnal en plein air.

Jubilé des Jeunes : plus d’un million de fidèles à la messe de clôture du pape

Le pape Léon XIV a célébré dimanche à Rome une messe en plein air devant plus d’un million de pèlerins, en clôture d’un “Jubilé des Jeunes” qui a attiré des catholiques du monde entier.”Il y a une question brûlante dans nos cœurs, un besoin de vérité que nous ne pouvons ignorer, qui nous conduit à nous demander : qu’est-ce que le vrai bonheur ? Quel est le véritable sens de la vie ? Qu’est-ce qui peut nous libérer de l’enfermement dans l’absurdité, l’ennui et la médiocrité ? “, a déclaré le souverain pontife âgé de 69 ans dans son homélie.”Aspirez aux grandes choses, à la sainteté, où que vous soyez. Ne vous contentez pas de moins”, a lancé Léon XIV aux jeunes fidèles. “A votre retour dans vos pays, continuez à marcher avec joie sur les traces du Sauveur, et répandez votre enthousiasme ainsi que le témoignage de votre foi à tous ceux que vous rencontrerez”.Le pape a aussi assuré que l’Eglise et la jeunesse du monde étaient solidaires avec ceux vivant dans des régions déchirées par la guerre.”Nous sommes plus proches que jamais des jeunes qui souffrent des maux les plus graves causés par d’autres êtres humains”, a-t-il dit lors de l’Angélus, s’exprimant en anglais.”Nous sommes avec les jeunes de Gaza. Nous sommes avec les jeunes d’Ukraine, avec ceux de tous les pays ensanglantés par la guerre”, a déclaré le souverain pontife. “Mes jeunes frères et sœurs, vous êtes le signe qu’un monde différent est possible, un monde de fraternité et d’amitié où les conflits ne sont pas résolus par les armes mais par le dialogue”, a-t-il ajouté.Les célébrations qui ont duré une semaine s’achèvent ce dimanche, point culminant de l’année sainte du Jubilé, au lendemain d’une veillée géante dans le vaste espace ouvert en périphérie de la ville.- “Références à la paix” -Samedi soir, avant la veillée, les organisateurs ont fait état de la présence de 800.000 personnes. Dimanche, le Vatican a annoncé que ce nombre était passé à un million de personnes.La plupart des participants ont dormi à même le sol sous des tentes, dans des sacs de couchage ou sur des nattes, en attendant la messe de dimanche sous un ciel ensoleillé.Christofer Delano, un jeune New-Yorkais, s’est dit “très heureux de voir le pape Léon” et stupéfait par le nombre de participants.”Je ne m’attendais pas à voir tous ces gens. Je savais qu’il y aurait beaucoup de monde, mais je n’imaginais pas qu’il y en aurait autant”, a-t-il confié à l’AFP.L’italien Tommaso Benedetti a pour sa part estimé que le pape avait réussi son “premier test” aux yeux des jeunes.”Nous sommes assez satisfaits. Il y a eu beaucoup de références à la paix, un thème qui nous tient à coeur en tant que jeunes”, a dit M. Benedetti à l’AFP.Au son de la musique d’une chorale, des évêques vêtus de vert ont commencé à remplir l’énorme scène – couverte d’une arche dorée et d’une croix massive – avant que le pape, arrivé par hélicoptère, ne commence la messe.Le Vatican a indiqué que 450 évêques et environ 700 prêtres participaient à la messe.L’atmosphère festive a atteint son apogée samedi, avant la veillée, et la chaîne de télévision italienne Rai l’a qualifiée de “Woodstock” catholique.- “Tellement heureux” -Des centaines de milliers de jeunes ont campé sur le site poussiéreux en plein air, grattant des guitares ou chantant, roupillant, tandis que la musique fusait de la scène où une série de groupes religieux divertissaient la foule.Le pape a été accueilli par des cris et des applaudissements assourdissants après son arrivée en hélicoptère samedi, alors qu’il faisait le tour du site en papamobile.D’une superficie de plus de 500.000 mètres carrés, le terrain a la taille d’environ 70 terrains de football.Andy Hewellyn, un étudiant britannique, s’est installé devant un immense écran mis en place pour ceux qui se trouvent loin de la scène.”Je suis tellement heureux d’être ici, même si je suis un peu loin du pape. Je savais à quoi m’attendre”, a-t-il dit à l’AFP.”L’essentiel, c’est que nous soyons tous ensemble”, a-t-il assuré.Le pèlerinage des jeunes a eu lieu environ trois mois après le début du pontificat de Léon et 25 ans après que l’ancien pape Jean-Paul II ait organisé le dernier rassemblement similaire à Rome.L’Eglise a prévu une série d’événements pour les jeunes pèlerins au cours de la semaine, notamment la transformation du Circus Maximus – où se déroulaient les courses de chars dans la Rome antique – en un confessionnal en plein air.

Israel PM says in ‘profound shock’ over hostage videos

Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu expressed “profound shock” over videos showing two emaciated hostages in Gaza, with the EU also denouncing the clips on Sunday and demanding the release of all remaining captives after nearly 22 months of war.Over the past few days, Hamas and its ally Islamic Jihad have released three videos showing two hostages seized during the October 7, 2023 attack on Israel that triggered the ongoing war in Gaza.The images of Rom Braslavski and Evyatar David have sparked strong reactions among Israelis, fuelling renewed calls to reach a truce and hostage release deal without delay.A statement from Netanyahu’s office late Saturday said he had spoken with the families of the two hostages and “expressed profound shock over the materials distributed by the terror organisations”.Netanyahu “told the families that the efforts to return all our hostages are ongoing”, the statement added.Earlier in the day, tens of thousands of people had rallied in the coastal hub of Tel Aviv to urge Netanyahu’s government to secure the release of the remaining captives.In the clips shared by the Palestinian Islamist groups, 21-year-old Braslavski, a German-Israeli dual national, and 24-year-old David both appear weak and malnourished.There was particular outrage in Israel over images of David who appeared to be digging what he said in the staged video was his own grave.The videos make references to the dire humanitarian conditions in Gaza, where UN-mandated experts have warned a “famine is unfolding”.EU foreign policy chief Kaja Kallas said the images “are appalling and expose the barbarity of Hamas”, calling for the release of “all hostages… immediately and unconditionally”.- ‘Hamas must disarm’ -Kallas said in the same post on X that “Hamas must disarm and end its rule in Gaza” — demands endorsed earlier this week by Arab countries, including key mediators Qatar and Egypt.She added that “large-scale humanitarian aid must be allowed to reach those in need”.Israel has heavily restricted the entry of aid into Gaza, which was already under blockade for 15 years before the war began.UN agencies, humanitarian groups and analysts say that much of the trickle of food aid that Israel allows in is looted or diverted in chaotic circumstances.Many desperate Palestinians are left to risk their lives under fire seeking what aid is distributed through controlled channels.On Sunday, Gaza’s civil defence agency said Israeli fire killed nine Palestinians who were waiting to collect food rations from a site operated by the US- and Israeli-backed Gaza Humanitarian Foundation (GHF) near the southern city of Rafah.”The soldiers opened fire on people. I was there, no one posed any threat” to the Israeli forces, 31-year-old witness Jabr al-Shaer told AFP by phone.There was no comment from the military.Five more people were killed near a different GHF aid site in central Gaza on Sunday, while Israeli attacks elsewhere killed another five people, said civil defence spokesman Mahmud Bassal.- ‘Emaciated and desperate’ -Israeli newspapers dedicated their front pages on Sunday to the plight of the hostages, with Maariv decrying “hell in Gaza” and Yedioth Ahronoth showing a “malnourished, emaciated and desperate” David.Left-leaning Haaretz declared that “Netanyahu is in no rush” to rescue the captives, echoing claims by critics that the longtime leader has prolonged the war for his own political survival.Braslavski and David are among the 49 hostages taken during Hamas’s 2023 attack who are still being held in Gaza, including 27 the Israeli military says are dead.Most of the 251 hostages seized in the attack have been released during two short-lived truces in the war, some in exchange for Palestinians in Israeli custody.Hamas’s 2023 attack resulted in the deaths of 1,219 people, mostly civilians, according to a tally based on official figures.Israel’s campaign in Gaza has killed at least 60,430 people, also mostly civilians, according to figures from the Hamas-run territory’s health ministry, deemed reliable by the UN.The Palestine Red Crescent Society said one of its staff members was killed in an Israeli attack on its Khan Yunis headquarters, in southern Gaza.Contacted by AFP, the Israeli military said it was “not aware of a strike” in that area.Media restrictions and difficulties accessing many areas mean AFP cannot independently verify tolls and details provided by various parties.An AFP journalist aboard a French army plane airdropping aid on Saturday saw widespread destruction at the Gaza City port and elsewhere in the territory’s north, with entire neighbourhoods levelled.- ‘Provocation’ -In Israeli-annexed east Jerusalem on Sunday, firebrand National Security Minister Itamar Ben Gvir said in a filmed statement that “the response to Hamas’s horror videos” should include Gaza’s occupation and plans for the “voluntary emigration” of its people.The video was taken at the Al-Aqsa Mosque compound, Islam’s third-holiest site, which is also revered by Jews as the Temple Mount, though they are barred from praying there under a long-standing convention.Jordan, which acts as the site’s custodian, condemned the minister’s latest visit there as “an unacceptable provocation”, while Hamas called it “a deepening of the ongoing aggression against our Palestinian people”.Netanyahu’s office said in a statement that “Israel’s policy of maintaining the status quo on the Temple Mount has not changed and will not change”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Jubilé des Jeunes: plus d’un million de fidèles à la messe de clôture du pape

Le pape Léon XIV a célébré dimanche à Rome une messe en plein air devant plus d’un million de pèlerins, en clôture d’un “Jubilé des Jeunes” qui a attiré des catholiques du monde entier.”Il y a une question brûlante dans nos cœurs, un besoin de vérité que nous ne pouvons ignorer, qui nous conduit à nous demander : qu’est-ce que le vrai bonheur ? Quel est le véritable sens de la vie ? Qu’est-ce qui peut nous libérer de l’enfermement dans l’absurdité, l’ennui et la médiocrité ? “, a déclaré le souverain pontife âgé de 69 ans dans son homélie.”Aspirez aux grandes choses, à la sainteté, où que vous soyez. Ne vous contentez pas de moins”, a lancé Léon XIV aux jeunes fidèles. “A votre retour dans vos pays, continuez à marcher avec joie sur les traces du Sauveur, et répandez votre enthousiasme ainsi que le témoignage de votre foi à tous ceux que vous rencontrerez”.Le pape a aussi assuré que l’Eglise et la jeunesse du monde étaient solidaires avec ceux vivant dans des régions déchirées par la guerre.”Nous sommes plus proches que jamais des jeunes qui souffrent des maux les plus graves causés par d’autres êtres humains”, a-t-il dit lors de l’Angélus, s’exprimant en anglais.”Nous sommes avec les jeunes de Gaza. Nous sommes avec les jeunes d’Ukraine, avec ceux de tous les pays ensanglantés par la guerre”, a déclaré le souverain pontife. “Mes jeunes frères et sœurs, vous êtes le signe qu’un monde différent est possible, un monde de fraternité et d’amitié où les conflits ne sont pas résolus par les armes mais par le dialogue”, a-t-il ajouté.Les célébrations qui ont duré une semaine s’achèvent ce dimanche, point culminant de l’année sainte du Jubilé, au lendemain d’une veillée géante dans le vaste espace ouvert en périphérie de la ville.Samedi soir, avant la veillée, les organisateurs ont fait état de la présence de 800.000 personnes. Dimanche, le Vatican a annoncé que ce nombre était passé à un million de personnes.La plupart des participants ont dormi à même le sol sous des tentes, dans des sacs de couchage ou sur des nattes, en attendant la messe de dimanche sous un ciel ensoleillé.- “Tellement heureux” -Au son de la musique d’une chorale, des évêques vêtus de vert ont commencé à remplir l’énorme scène – couverte d’une arche dorée et d’une croix massive – avant que le pape, arrivé par hélicoptère, ne commence la messe.Le Vatican a indiqué que 450 évêques et environ 700 prêtres participaient à la messe.L’atmosphère festive a atteint son apogée samedi, avant la veillée, et la chaîne de télévision italienne Rai l’a qualifiée de “Woodstock” catholique.Des centaines de milliers de jeunes ont campé sur le site poussiéreux en plein air, grattant des guitares ou chantant, roupillant, tandis que la musique fusait de la scène où une série de groupes religieux divertissaient la foule.Le pape a été accueilli par des cris et des applaudissements assourdissants après son arrivée en hélicoptère samedi, alors qu’il faisait le tour du site en papamobile.D’une superficie de plus de 500.000 mètres carrés, le terrain a la taille d’environ 70 terrains de football.Andy Hewellyn, un étudiant britannique, s’est installé devant un immense écran installé pour ceux qui se trouvent loin de la scène.”Je suis tellement heureux d’être ici, même si je suis un peu loin du pape. Je savais à quoi m’attendre”, a-t-il dit à l’AFP.”L’essentiel, c’est que nous soyons tous ensemble”, a-t-il assuré.Le pèlerinage des jeunes a eu lieu environ trois mois après le début du pontificat de Léon et 25 ans après que l’ancien pape Jean-Paul II ait organisé le dernier rassemblement similaire à Rome.L’Eglise a prévu une série d’événements pour les jeunes pèlerins au cours de la semaine, notamment la transformation du Circus Maximus – où se déroulaient les courses de chars dans la Rome antique – en un confessionnal en plein air.

Jubilé des Jeunes: plus d’un million de fidèles à la messe de clôture du pape

Le pape Léon XIV a célébré dimanche à Rome une messe en plein air devant plus d’un million de pèlerins, en clôture d’un “Jubilé des Jeunes” qui a attiré des catholiques du monde entier.”Il y a une question brûlante dans nos cœurs, un besoin de vérité que nous ne pouvons ignorer, qui nous conduit à nous demander : qu’est-ce que le vrai bonheur ? Quel est le véritable sens de la vie ? Qu’est-ce qui peut nous libérer de l’enfermement dans l’absurdité, l’ennui et la médiocrité ? “, a déclaré le souverain pontife âgé de 69 ans dans son homélie.”Aspirez aux grandes choses, à la sainteté, où que vous soyez. Ne vous contentez pas de moins”, a lancé Léon XIV aux jeunes fidèles. “A votre retour dans vos pays, continuez à marcher avec joie sur les traces du Sauveur, et répandez votre enthousiasme ainsi que le témoignage de votre foi à tous ceux que vous rencontrerez”.Le pape a aussi assuré que l’Eglise et la jeunesse du monde étaient solidaires avec ceux vivant dans des régions déchirées par la guerre.”Nous sommes plus proches que jamais des jeunes qui souffrent des maux les plus graves causés par d’autres êtres humains”, a-t-il dit lors de l’Angélus, s’exprimant en anglais.”Nous sommes avec les jeunes de Gaza. Nous sommes avec les jeunes d’Ukraine, avec ceux de tous les pays ensanglantés par la guerre”, a déclaré le souverain pontife. “Mes jeunes frères et sœurs, vous êtes le signe qu’un monde différent est possible, un monde de fraternité et d’amitié où les conflits ne sont pas résolus par les armes mais par le dialogue”, a-t-il ajouté.Les célébrations qui ont duré une semaine s’achèvent ce dimanche, point culminant de l’année sainte du Jubilé, au lendemain d’une veillée géante dans le vaste espace ouvert en périphérie de la ville.Samedi soir, avant la veillée, les organisateurs ont fait état de la présence de 800.000 personnes. Dimanche, le Vatican a annoncé que ce nombre était passé à un million de personnes.La plupart des participants ont dormi à même le sol sous des tentes, dans des sacs de couchage ou sur des nattes, en attendant la messe de dimanche sous un ciel ensoleillé.- “Tellement heureux” -Au son de la musique d’une chorale, des évêques vêtus de vert ont commencé à remplir l’énorme scène – couverte d’une arche dorée et d’une croix massive – avant que le pape, arrivé par hélicoptère, ne commence la messe.Le Vatican a indiqué que 450 évêques et environ 700 prêtres participaient à la messe.L’atmosphère festive a atteint son apogée samedi, avant la veillée, et la chaîne de télévision italienne Rai l’a qualifiée de “Woodstock” catholique.Des centaines de milliers de jeunes ont campé sur le site poussiéreux en plein air, grattant des guitares ou chantant, roupillant, tandis que la musique fusait de la scène où une série de groupes religieux divertissaient la foule.Le pape a été accueilli par des cris et des applaudissements assourdissants après son arrivée en hélicoptère samedi, alors qu’il faisait le tour du site en papamobile.D’une superficie de plus de 500.000 mètres carrés, le terrain a la taille d’environ 70 terrains de football.Andy Hewellyn, un étudiant britannique, s’est installé devant un immense écran installé pour ceux qui se trouvent loin de la scène.”Je suis tellement heureux d’être ici, même si je suis un peu loin du pape. Je savais à quoi m’attendre”, a-t-il dit à l’AFP.”L’essentiel, c’est que nous soyons tous ensemble”, a-t-il assuré.Le pèlerinage des jeunes a eu lieu environ trois mois après le début du pontificat de Léon et 25 ans après que l’ancien pape Jean-Paul II ait organisé le dernier rassemblement similaire à Rome.L’Eglise a prévu une série d’événements pour les jeunes pèlerins au cours de la semaine, notamment la transformation du Circus Maximus – où se déroulaient les courses de chars dans la Rome antique – en un confessionnal en plein air.

Gaza : chaos et tirs indiscriminés empêchent l’aide de parvenir aux plus vulnérables

Après 22 mois de guerre, le peu de nourriture qui entre à Gaza est aussitôt pris d’assaut par des foules affamées risquant leur vie sous les tirs, pillé par des gangs criminels ou encore détourné dans le plus grand chaos, sans atteindre ceux qui en ont le plus besoin.A la faveur d’une pause partielle dans les bombardements annoncée dimanche par Israël, sous pression internationale face au risque de famine, de l’aide humanitaire a recommencé à entrer dans le territoire assiégé, mais en quantité jugée largement insuffisante par les organisations internationales.Tous les jours, les correspondants de l’AFP sont témoins de scènes dramatiques où des foules désespérées se ruent, souvent au péril de leur vie, sur des véhicules chargés de vivres ou sur des sites de largages aériens, opérés ces derniers jours par les Emirats arabes Unis, la Jordanie, le Royaume-Uni ou la France.Jeudi à Al-Zawayda (centre), à la vue des palettes parachutées par un avion, des Palestiniens amaigris ont accouru par dizaines, se bousculant et s’arrachant les colis dans un nuage de poussière.”La faim a poussé les gens à se tourner les uns contre les autres. Les gens se battent entre eux avec des couteaux”, affirme à l’AFP Amir Zaqot, venu chercher de l’aide.Pour éviter les débordements, les chauffeurs du Programme alimentaire mondial (PAM) ont pour consigne de s’arrêter et de laisser les gens se servir directement. En vain.”Une roue de camion a failli m’écraser la tête, et j’ai été blessé en récupérant le sac”, souffle un homme, sac de farine sur la tête, dans la zone de Zikim, au nord de la bande de Gaza.- “Aucun moyen de s’échapper “-Mohammad Abu Taha s’est rendu à l’aube sur un site de distribution près de Rafah (sud) pour faire la queue et réserver sa place : il étaient déjà “des milliers à attendre, tous affamés, un sac de farine ou un peu de riz et de lentilles”.”Soudain, nous avons entendu des coups de feu (…) Aucun moyen de s’échapper. Les gens ont commencé à courir, se poussant et se bousculant, enfants, femmes, personnes âgées”, raconte cet homme de 42 ans. “La scène était tragique : du sang partout, des blessés, des morts”.Près de 1.400 Palestiniens ont été tués depuis le 27 mai dans la bande de Gaza, “la plupart” par l’armée israélienne alors qu’ils attendaient de l’aide humanitaire, a accusé vendredi l’ONU. L’armée israélienne dément cibler les bénéficiaires de l’aide, faisant étant de “coups de semonces” lorsque les gens s’approchent trop près de ses positions.Refus de délivrer les permis de passages au frontières, lenteur des dédouanements, limitation des points d’accès, itinéraires dangereux… Depuis des mois, les organisations internationales dénoncent aussi des entraves répétées des autorités israéliennes qui alimentent le désordre, selon ces mêmes organisations.Mardi, à Zikim, “l’armée israélienne a modifié au dernier moment les plans de chargement du PAM, mélangeant les cargaisons et obligeant le convoi à partir plus tôt que prévu, sans sécurité adéquate”, assure un haut responsable onusien sous couvert d’anonymat.Côté sud, au point de passage de Kerem Shalom, “il y a deux routes possibles pour atteindre nos entrepôts (situé au centre de la bande de Gaza, ndlr), raconte un responsable d’ONG, qui préfère aussi rester anonyme. “L’une est à peu près sûre, l’autre est régulièrement le théâtre de combats et de pillages, et c’est celle-là qu’on nous oblige à emprunter”.- “Darwin” à Gaza -Une partie de l’aide est pillée par des gangs – qui attaquent souvent directement les entrepôts – et détournée au profit de commerçants qui la revendent à des prix exorbitants, selon plusieurs sources humanitaires et experts.”C’est une sorte d’expérience darwinienne où seul le plus fort survit : les plus affamés n’ont pas l’énergie de courir après un camion, d’attendre des heures au soleil, de se battre pour un sac de farine”, affirme Muhammad Shehada, chercheur invité au Conseil européen pour les relations internationales (ECFR).”On est dans un système ultracapitaliste, où des commerçants, des gangs véreux envoient des gamins se faire trouer la peau aux points de distribution ou sur les pillages. C’est devenu un nouveau métier”, explique depuis Gaza Jean-Guy Vataux, chef de mission pour Médecin Sans Frontières (MSF). Ces vivres, précise-t-il, sont ensuite revendus à “ceux qui ont encore les moyens de l’acheter” sur les marchés de Gaza-ville, où le prix du sac de 25 kg de farine peut dépasser les 400 dollars.Israël a accusé à maintes reprises le Hamas de piller l’aide humanitaire de l’ONU, qui acheminait la plus grande partie de l’aide depuis le début de la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en octobre 2023.Ces accusations ont justifié le blocus total imposé à Gaza entre mars et mai, puis la mise en place, fin mai, de la Gaza humanitarian foundation (GHF), un organisme privé soutenu par Israël et les Etats-Unis, qui affirme être devenu depuis le principal fournisseur d’aide, mais avec qui les autres organisations refusent de travailler.Or, celle-ci ne dispose que de quatre points de distribution pour plus de deux millions d’habitants, qualifiés de “piège mortel” par l’ONU.”Le Hamas (…) a volé l’aide humanitaire à la population de Gaza à de nombreuses reprises en tirant sur des Palestiniens”, a encore déclaré lundi le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.Selon de hauts responsables militaires israéliens cités par le New York Times le 26 juillet, le Hamas a certes pu détourner une partie de l’aide fournie par certaines organisations, mais il n’existe “aucune preuve” qu’il ait régulièrement volé les vivres de l’ONU.Très affaibli, le Hamas est aujourd’hui surtout composé de “cellules autonomes décentralisées qui se cachent ici et là dans un tunnel ou une maison détruite”, estime le chercheur Muhammad Shehada: “Ils (les combattants du Hamas) ne sont plus visibles sur le terrain, car ils sont aussitôt identifiés par les drones israéliens et traqués”.- Trafics de drogue -Des responsables humanitaires ont affirmé à l’AFP que pendant le cessez-le-feu qui a précédé le blocus de mars, la police de Gaza – qui comprend de nombreux membres du Hamas – participait à sécuriser les convois humanitaires, mais que le vide de pouvoir actuel favorisait l’insécurité et les pillages.”Les agences, l’ONU et les organisations humanitaires ont appelé à maintes reprises les autorités israéliennes à faciliter et à protéger les convois d’aide et les sites de stockage dans nos entrepôts”, affirme Bushra Khalidi, responsable des politiques d’Oxfam à Gaza. “Ces appels ont été largement ignorés”.L’armée israélienne est même soupçonnée d’avoir équipé des réseaux criminels dans sa lutte contre le Hamas et de les laisser prospérer et piller.”Le véritable vol d’aide depuis le début de la guerre a été perpétré par des bandes criminelles, sous la surveillance des forces israéliennes, et elles ont été autorisées à opérer à proximité du point de passage de Kerem Shalom”, accusait fin mai lors d’un point presse Jonathan Whittall, chef du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) dans les territoires palestiniens.Selon des médias israéliens et palestiniens, un groupe armé appelé Forces populaires et rassemblant des membres d’une tribu bédouine dirigée par Yasser Abou Chabab, opère dans cette région du sud sous contrôle israélien.L’ECFR décrit M. Abou Chabab comme le chef d’un “gang criminel (…) accusé de piller les camions d’aide” à Gaza. Les autorités israéliennes elles-mêmes avaient reconnu en juin soutenir et armer des clans palestiniens opposés au Hamas, sans nommer directement celui dirigé par Yasser Abou Chabab.Selon Michael Milshtein, du Centre Moshe Dayan de Tel-Aviv, plusieurs de ses membres sont impliqués dans “toutes sortes d’activités criminelles”, notamment du trafic de drogue transitant par le Sinaï égyptien.D’autres gangs criminels participent aux pillages, attaquent des convois, battent et kidnappent les chauffeurs de camions dans d’autres secteurs de la bande de Gaza, comme à Khan Younès et dans la périphérie de Gaza-ville, affirme également Muhammad Shehada.Des affirmations corroborées par un acteur humanitaire qui ajoute : “Rien de tout cela ne peut se passer à Gaza sans l’approbation, au moins tacite, de l’armée israélienne”.

Gaza : chaos et tirs indiscriminés empêchent l’aide de parvenir aux plus vulnérables

Après 22 mois de guerre, le peu de nourriture qui entre à Gaza est aussitôt pris d’assaut par des foules affamées risquant leur vie sous les tirs, pillé par des gangs criminels ou encore détourné dans le plus grand chaos, sans atteindre ceux qui en ont le plus besoin.A la faveur d’une pause partielle dans les bombardements annoncée dimanche par Israël, sous pression internationale face au risque de famine, de l’aide humanitaire a recommencé à entrer dans le territoire assiégé, mais en quantité jugée largement insuffisante par les organisations internationales.Tous les jours, les correspondants de l’AFP sont témoins de scènes dramatiques où des foules désespérées se ruent, souvent au péril de leur vie, sur des véhicules chargés de vivres ou sur des sites de largages aériens, opérés ces derniers jours par les Emirats arabes Unis, la Jordanie, le Royaume-Uni ou la France.Jeudi à Al-Zawayda (centre), à la vue des palettes parachutées par un avion, des Palestiniens amaigris ont accouru par dizaines, se bousculant et s’arrachant les colis dans un nuage de poussière.”La faim a poussé les gens à se tourner les uns contre les autres. Les gens se battent entre eux avec des couteaux”, affirme à l’AFP Amir Zaqot, venu chercher de l’aide.Pour éviter les débordements, les chauffeurs du Programme alimentaire mondial (PAM) ont pour consigne de s’arrêter et de laisser les gens se servir directement. En vain.”Une roue de camion a failli m’écraser la tête, et j’ai été blessé en récupérant le sac”, souffle un homme, sac de farine sur la tête, dans la zone de Zikim, au nord de la bande de Gaza.- “Aucun moyen de s’échapper “-Mohammad Abu Taha s’est rendu à l’aube sur un site de distribution près de Rafah (sud) pour faire la queue et réserver sa place : il étaient déjà “des milliers à attendre, tous affamés, un sac de farine ou un peu de riz et de lentilles”.”Soudain, nous avons entendu des coups de feu (…) Aucun moyen de s’échapper. Les gens ont commencé à courir, se poussant et se bousculant, enfants, femmes, personnes âgées”, raconte cet homme de 42 ans. “La scène était tragique : du sang partout, des blessés, des morts”.Près de 1.400 Palestiniens ont été tués depuis le 27 mai dans la bande de Gaza, “la plupart” par l’armée israélienne alors qu’ils attendaient de l’aide humanitaire, a accusé vendredi l’ONU. L’armée israélienne dément cibler les bénéficiaires de l’aide, faisant étant de “coups de semonces” lorsque les gens s’approchent trop près de ses positions.Refus de délivrer les permis de passages au frontières, lenteur des dédouanements, limitation des points d’accès, itinéraires dangereux… Depuis des mois, les organisations internationales dénoncent aussi des entraves répétées des autorités israéliennes qui alimentent le désordre, selon ces mêmes organisations.Mardi, à Zikim, “l’armée israélienne a modifié au dernier moment les plans de chargement du PAM, mélangeant les cargaisons et obligeant le convoi à partir plus tôt que prévu, sans sécurité adéquate”, assure un haut responsable onusien sous couvert d’anonymat.Côté sud, au point de passage de Kerem Shalom, “il y a deux routes possibles pour atteindre nos entrepôts (situé au centre de la bande de Gaza, ndlr), raconte un responsable d’ONG, qui préfère aussi rester anonyme. “L’une est à peu près sûre, l’autre est régulièrement le théâtre de combats et de pillages, et c’est celle-là qu’on nous oblige à emprunter”.- “Darwin” à Gaza -Une partie de l’aide est pillée par des gangs – qui attaquent souvent directement les entrepôts – et détournée au profit de commerçants qui la revendent à des prix exorbitants, selon plusieurs sources humanitaires et experts.”C’est une sorte d’expérience darwinienne où seul le plus fort survit : les plus affamés n’ont pas l’énergie de courir après un camion, d’attendre des heures au soleil, de se battre pour un sac de farine”, affirme Muhammad Shehada, chercheur invité au Conseil européen pour les relations internationales (ECFR).”On est dans un système ultracapitaliste, où des commerçants, des gangs véreux envoient des gamins se faire trouer la peau aux points de distribution ou sur les pillages. C’est devenu un nouveau métier”, explique depuis Gaza Jean-Guy Vataux, chef de mission pour Médecin Sans Frontières (MSF). Ces vivres, précise-t-il, sont ensuite revendus à “ceux qui ont encore les moyens de l’acheter” sur les marchés de Gaza-ville, où le prix du sac de 25 kg de farine peut dépasser les 400 dollars.Israël a accusé à maintes reprises le Hamas de piller l’aide humanitaire de l’ONU, qui acheminait la plus grande partie de l’aide depuis le début de la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en octobre 2023.Ces accusations ont justifié le blocus total imposé à Gaza entre mars et mai, puis la mise en place, fin mai, de la Gaza humanitarian foundation (GHF), un organisme privé soutenu par Israël et les Etats-Unis, qui affirme être devenu depuis le principal fournisseur d’aide, mais avec qui les autres organisations refusent de travailler.Or, celle-ci ne dispose que de quatre points de distribution pour plus de deux millions d’habitants, qualifiés de “piège mortel” par l’ONU.”Le Hamas (…) a volé l’aide humanitaire à la population de Gaza à de nombreuses reprises en tirant sur des Palestiniens”, a encore déclaré lundi le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.Selon de hauts responsables militaires israéliens cités par le New York Times le 26 juillet, le Hamas a certes pu détourner une partie de l’aide fournie par certaines organisations, mais il n’existe “aucune preuve” qu’il ait régulièrement volé les vivres de l’ONU.Très affaibli, le Hamas est aujourd’hui surtout composé de “cellules autonomes décentralisées qui se cachent ici et là dans un tunnel ou une maison détruite”, estime le chercheur Muhammad Shehada: “Ils (les combattants du Hamas) ne sont plus visibles sur le terrain, car ils sont aussitôt identifiés par les drones israéliens et traqués”.- Trafics de drogue -Des responsables humanitaires ont affirmé à l’AFP que pendant le cessez-le-feu qui a précédé le blocus de mars, la police de Gaza – qui comprend de nombreux membres du Hamas – participait à sécuriser les convois humanitaires, mais que le vide de pouvoir actuel favorisait l’insécurité et les pillages.”Les agences, l’ONU et les organisations humanitaires ont appelé à maintes reprises les autorités israéliennes à faciliter et à protéger les convois d’aide et les sites de stockage dans nos entrepôts”, affirme Bushra Khalidi, responsable des politiques d’Oxfam à Gaza. “Ces appels ont été largement ignorés”.L’armée israélienne est même soupçonnée d’avoir équipé des réseaux criminels dans sa lutte contre le Hamas et de les laisser prospérer et piller.”Le véritable vol d’aide depuis le début de la guerre a été perpétré par des bandes criminelles, sous la surveillance des forces israéliennes, et elles ont été autorisées à opérer à proximité du point de passage de Kerem Shalom”, accusait fin mai lors d’un point presse Jonathan Whittall, chef du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) dans les territoires palestiniens.Selon des médias israéliens et palestiniens, un groupe armé appelé Forces populaires et rassemblant des membres d’une tribu bédouine dirigée par Yasser Abou Chabab, opère dans cette région du sud sous contrôle israélien.L’ECFR décrit M. Abou Chabab comme le chef d’un “gang criminel (…) accusé de piller les camions d’aide” à Gaza. Les autorités israéliennes elles-mêmes avaient reconnu en juin soutenir et armer des clans palestiniens opposés au Hamas, sans nommer directement celui dirigé par Yasser Abou Chabab.Selon Michael Milshtein, du Centre Moshe Dayan de Tel-Aviv, plusieurs de ses membres sont impliqués dans “toutes sortes d’activités criminelles”, notamment du trafic de drogue transitant par le Sinaï égyptien.D’autres gangs criminels participent aux pillages, attaquent des convois, battent et kidnappent les chauffeurs de camions dans d’autres secteurs de la bande de Gaza, comme à Khan Younès et dans la périphérie de Gaza-ville, affirme également Muhammad Shehada.Des affirmations corroborées par un acteur humanitaire qui ajoute : “Rien de tout cela ne peut se passer à Gaza sans l’approbation, au moins tacite, de l’armée israélienne”.