Trump offre à Poutine un retour spectaculaire sur la scène diplomatique

Tapis rouge, avions de combat, et beaucoup d’amabilité: Donald Trump a offert vendredi à Vladimir Poutine un retour télégénique sur la scène internationale.Peu après 11H00 locales sur la base militaire Elmendorf-Richardson en Alaska, sous un ciel gris, le président américain et le président russe sont descendus de leur avion respectif.Donald Trump a même applaudi, très brièvement, pendant que Vladimir Poutine s’avançait vers lui, sur un tapis rouge déroulé en travers du tarmac.Les deux hommes ont ensuite échangé une poignée de main énergique, des sourires, des amabilités certainement – leurs paroles étaient inaudibles pour les journalistes.Donald Trump a tapoté la main de son invité.Que le dirigeant russe, sous mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, sous le coup de multiples sanctions dans de nombreux pays, s’aventure hors de son pays est déjà exceptionnel.Mais qu’il le fasse pour être reçu avec tous les honneurs aux Etats-Unis, voilà qui était proprement impensable avant le retour fracassant de Donald Trump à la Maison Blanche, se détournant de la ligne pro-Ukraine de son prédécesseur Joe Biden.L’ancien président démocrate voulait faire du maître du Kremlin un “paria” suite à l’invasion de l’Ukraine en février 2022. – Démonstration -Pour recevoir Vladimir Poutine, son successeur républicain a déroulé le tapis rouge cerné de militaires en grande tenue, survolés par un bombardier furtif B-2 entouré d’avions de chasse.Sur les réseaux sociaux, la scène a immédiatement été critiquée par des opposants au président américain comme marquant une déférence trop grande face au maître du Kremlin. Les partisans de Donald Trump y ont au contraire lu une volonté d’impressionner le président russe, réputé être expert de la pression psychologique, avec la puissance militaire américaine.”Allez-vous arrêter de tuer des civils?” a crié une journaliste à l’intention de Vladimir Poutine tandis que les deux hommes gagnaient une estrade où ils ont posé pour les photographes – avec encore une poignée de main.Pas de réponse.Vladimir Poutine est ensuite monté dans la limousine blindée présidentielle, surnommée “The Beast”, pour rejoindre aux côtés de Donold Trump un bâtiment de la base.Là, les deux hommes, assis et flanqués de leurs conseillers, ont à nouveau brièvement posé devant la presse.- Sweat-shirt “URSS” -Chose inhabituelle, le loquace président américain n’a pas répondu aux questions lancées par les quelques journalistes présents.Et trois heures plus tard, une fois la rencontre conclue, il s’est contenté comme Vladimir Poutine de faire une déclaration face aux journalistes, sans répondre, comme c’était pourtant prévu, à leurs questions.Les deux dirigeants se sont une dernière fois serré la main pour les caméras, avant de quitter l’estrade au fond bleu, marqué de l’inscription “Oeuvrer pour la paix” (“Pursuing Peace”), sans dévoiler de plan pour mettre fin au sanglant conflit en Ukraine.Avant cela, Donald Trump avait estimé qu’il pourrait revoir “très bientôt” le président russe, ce à quoi Vladimir Poutine a réagi en lançant, en anglais et sur un ton léger: “la prochaine fois à Moscou.””Oh, ça c’est intéressant. Je serai un peu critiqué pour cela mais j’imagine que cela pourrait arriver”, a rétorqué le président américain, amusé.La dernière fois que Donald Trump et Vladimir Poutine étaient apparus ensemble devant la presse, en 2018 à Helsinki, le dirigeant américain avait suscité un immense tollé politique par son attitude jugée trop complaisante.

Made-for-TV pageantry as Trump brings Putin in from cold

Stepping foot on Western soil for the first time since he ordered the invasion of Ukraine, Vladimir Putin basked in choreographed pageantry courtesy of Donald Trump — but was also confronted by signs of US power.In made-for-television images, Putin and Trump each flew in their presidential planes to Elmendorf Air Base, the largest US military installation in Alaska that played a key role in monitoring the Soviet Union.Trump waited in Air Force One until Putin landed and then stepped down to the tarmac, clapping as he saw the Russian leader for the first time since 2019, this time under a frigid slate-gray sky.They then walked toward each other, smiled and shook hands before posing together on a stage that read “Alaska 2025.”In a highly unusual move, Putin stepped in “The Beast,” the ultra-secure US presidential limousine, alongside Trump before they headed into talks that were set to focus on Ukraine.Putin grinned widely and appeared to joke to reporters as the two met in a room which the American hosts emblazoned with the words — written only in English — “Pursuing Peace.”Putin sought to flatter Trump, speaking to him of how he wanted a positive relationship and — seizing on one of the US leader’s favorite themes — agreeing that he would not have invaded Ukraine if Trump and not Joe Biden were president in 2022.When Trump told Putin of how he hoped to meet again, the Russian leader broke out rare words of English: “Next time in Moscow.”The reception was a striking contrast to a White House meeting with Ukrainian President Volodymyr Zelensky in February, when Trump and Vice President JD Vance berated him and accused him of ingratitude.Zelensky was long hailed across the Western world. Putin by contrast has curtailed his travel sharply since he sent troops to invade Ukraine, and he faces an arrest warrant from the International Criminal Court related to the war.- Pressing their power -Putin was quickly confronted on the war as a reporter repeatedly and loudly shouted out to him, “When will you stop killing civilians?”Putin did not react. Both sides sought to press their message, sometimes in unsubtle ways.As Putin walked in, a B-2 stealth bomber — an ultimate symbol of US military power — flew overhead.Sergei Lavrov, the veteran Russian foreign minister rarely seen out of a jacket and tie, was photographed arriving ahead of Putin in Alaska in a sweatshirt emblazoned with “CCCP” — the USSR — in a reminder of the superpower status that Putin has been striving to recreate. Senior Russian officials were temporarily relieved from severe US sanctions in place since the Ukraine invasion, allowing them not just to arrive in the United States but to carry out day-to-day transactions such as withdrawing money from cash machines.Putin and Trump did not step off the base, but activists held out hope of at least a fleeting protest by posting blue-and-yellow Ukrainian flags on roofs that could be spotted if either leader looked out of his plane’s windows.With just a week to prepare since Trump announced the summit, Anchorage was strained to capacity with hotels full of tourists on fishing expeditions and coastal cruises who had no warning that their summer destination would become the focus of global diplomacy.Russian journalists, unable to secure accommodation, posted disapproving pictures of staying inside a sports  arena, where they slept on cots partitioned off from one another by black curtains.The US hosts served the Russian journalists a selection of familiar foods — shashlik meat skewers, grilled fish and, in a common dish for Russians that suddenly could take on another meaning, chicken Kiev.

Serbie: nouveaux heurts entre manifestants anticorruption et police

Des heurts ont opposé des milliers de manifestants hostiles au gouvernement et la police vendredi à Belgrade, au quatrième jour de tensions faisant craindre une répression plus ferme du mouvement de protestation anticorruption en cours depuis plusieurs mois en Serbie.Après plusieurs soirées d’affrontements marqués par des dizaines de blessés et d’arrestations, des partisans du président nationaliste Aleksandar Vucic ont à nouveau fait face dans un climat tendu à des manifestants réunis dans la capitale.Des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes ont été ensuite employés envers les manifestants anti-pouvoir, a constaté un journaliste de l’AFP.Les manifestations sont régulières dans ce pays des Balkans depuis l’effondrement en novembre 2024 d’un auvent en béton à la gare de Novi Sad (nord). La tragédie, qui avait fait 16 morts, a rapidement été imputée à la corruption par les manifestants.Les manifestations, menées par les étudiants, étaient jusqu’à présent généralement pacifiques. Elles ont lieu à travers le pays et ont rassemblé jusqu’à plusieurs centaines de milliers de personnes.La situation s’est envenimée cette semaine lorsque des groupes de partisans du pouvoir, souvent masqués et armés de matraques ou d’engins pyrotechniques, s’en sont pris aux protestataires.Les deux camps s’accusent de souhaiter que la situation dégénère.”Je ne veux pas vivre dans un pays sous répression policière”, a dénoncé auprès de l’AFP Zeljko, un manifestant de 46 ans présent devant des bâtiments gouvernementaux vendredi à Belgrade.Quelques centaines de mètres plus loin, des dizaines de partisans du pouvoir, en t-shirts noirs, étaient réunis et ciblaient les manifestants avec des lasers verts.”Ils battent les gens et protègent les criminels, avec des pieds-de-biche. Je suis venu pour dire que nous n’accepterons pas ça”, a assuré Zeljko, qui n’a pas donné son nom de famille, à leur sujet.- “Impuissants” -La police a arrêté des dizaines de manifestants ces derniers jours, notamment lors du saccage de locaux du Parti progressiste serbe du président (SNS, nationalistes) à Novi Sad.Des élus de l’opposition et des militants anticorruption ont accusé les partisans du pouvoir de violences, partageant des images de manifestants lourdement blessés.Certaines vidéos diffusées en ligne montrent aussi la police frappant des manifestants non armés avec leurs matraques.Les forces de l’ordre ont rejeté ces accusations, affirmant avoir été attaquées par les protestataires, avec plus de 120 agents blessés ces derniers jours.”Tous ceux qui ont passé ces derniers jours à répandre des mensonges sur la brutalité de la police devraient s’expliquer sur ces chiffres”, a déclaré à la presse le ministre de l’Intérieur Ivica Dacic vendredi.Le président, qui qualifie régulièrement les protestataires anti-corruption de “terroristes”, les a encore mis en cause dans les violences des derniers jours. “Nous sommes complètement impuissants parce que la police est du côté des criminels”, a estimé Nevena, 52 ans, qui manifestait vendredi. “Ils ont pris l’Etat en otage”.Sous la pression de la rue ces derniers mois, le gouvernement a été remanié, le Premier ministre remplacé et plusieurs anciens ministres ont été arrêtés et inculpés.Depuis mai, les manifestants réclament des élections anticipées, ce que le président Vucic, réélu en 2022 pour un mandat de cinq ans, refuse, dénonçant un complot étranger visant à renverser le pouvoir en place.Aleksandar Vucic est un proche partenaire du président russe Vladimir Poutine. Son pays, qui refuse de sanctionner Moscou pour l’invasion de l’Ukraine, est en même temps candidat à l’entrée dans l’Union européenne, un partenaire économique essentiel.

Serbie: nouveaux heurts entre manifestants anticorruption et police

Des heurts ont opposé des milliers de manifestants hostiles au gouvernement et la police vendredi à Belgrade, au quatrième jour de tensions faisant craindre une répression plus ferme du mouvement de protestation anticorruption en cours depuis plusieurs mois en Serbie.Après plusieurs soirées d’affrontements marqués par des dizaines de blessés et d’arrestations, des partisans du président nationaliste Aleksandar Vucic ont à nouveau fait face dans un climat tendu à des manifestants réunis dans la capitale.Des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes ont été ensuite employés envers les manifestants anti-pouvoir, a constaté un journaliste de l’AFP.Les manifestations sont régulières dans ce pays des Balkans depuis l’effondrement en novembre 2024 d’un auvent en béton à la gare de Novi Sad (nord). La tragédie, qui avait fait 16 morts, a rapidement été imputée à la corruption par les manifestants.Les manifestations, menées par les étudiants, étaient jusqu’à présent généralement pacifiques. Elles ont lieu à travers le pays et ont rassemblé jusqu’à plusieurs centaines de milliers de personnes.La situation s’est envenimée cette semaine lorsque des groupes de partisans du pouvoir, souvent masqués et armés de matraques ou d’engins pyrotechniques, s’en sont pris aux protestataires.Les deux camps s’accusent de souhaiter que la situation dégénère.”Je ne veux pas vivre dans un pays sous répression policière”, a dénoncé auprès de l’AFP Zeljko, un manifestant de 46 ans présent devant des bâtiments gouvernementaux vendredi à Belgrade.Quelques centaines de mètres plus loin, des dizaines de partisans du pouvoir, en t-shirts noirs, étaient réunis et ciblaient les manifestants avec des lasers verts.”Ils battent les gens et protègent les criminels, avec des pieds-de-biche. Je suis venu pour dire que nous n’accepterons pas ça”, a assuré Zeljko, qui n’a pas donné son nom de famille, à leur sujet.- “Impuissants” -La police a arrêté des dizaines de manifestants ces derniers jours, notamment lors du saccage de locaux du Parti progressiste serbe du président (SNS, nationalistes) à Novi Sad.Des élus de l’opposition et des militants anticorruption ont accusé les partisans du pouvoir de violences, partageant des images de manifestants lourdement blessés.Certaines vidéos diffusées en ligne montrent aussi la police frappant des manifestants non armés avec leurs matraques.Les forces de l’ordre ont rejeté ces accusations, affirmant avoir été attaquées par les protestataires, avec plus de 120 agents blessés ces derniers jours.”Tous ceux qui ont passé ces derniers jours à répandre des mensonges sur la brutalité de la police devraient s’expliquer sur ces chiffres”, a déclaré à la presse le ministre de l’Intérieur Ivica Dacic vendredi.Le président, qui qualifie régulièrement les protestataires anti-corruption de “terroristes”, les a encore mis en cause dans les violences des derniers jours. “Nous sommes complètement impuissants parce que la police est du côté des criminels”, a estimé Nevena, 52 ans, qui manifestait vendredi. “Ils ont pris l’Etat en otage”.Sous la pression de la rue ces derniers mois, le gouvernement a été remanié, le Premier ministre remplacé et plusieurs anciens ministres ont été arrêtés et inculpés.Depuis mai, les manifestants réclament des élections anticipées, ce que le président Vucic, réélu en 2022 pour un mandat de cinq ans, refuse, dénonçant un complot étranger visant à renverser le pouvoir en place.Aleksandar Vucic est un proche partenaire du président russe Vladimir Poutine. Son pays, qui refuse de sanctionner Moscou pour l’invasion de l’Ukraine, est en même temps candidat à l’entrée dans l’Union européenne, un partenaire économique essentiel.

Deal reached after US capital sues Trump over police takeover

The Justice Department reached an agreement on Friday with Washington authorities over control of the US capital’s police department after President Donald Trump placed it under federal government control to tackle violent crime.The deal was hammered out at a federal court hearing held after the District’s attorney general sued the Trump administration over what he called a “hostile takeover” of the city’s police force.Trump placed Washington’s Metropolitan Police Department (MPD) under federal control on Monday and ordered the deployment of 800 National Guard troops onto the streets of the capital. Trump’s attorney general, Pam Bondi, then issued an order on Thursday to install a hand-picked official — Drug Enforcement Administration (DEA) chief Terry Cole — as “emergency” police commissioner.Brian Schwalb, the attorney general for Washington, responded with a lawsuit arguing that federal law governing the capital “does not authorize this brazen usurpation of the District’s authority.”At the court hearing on Friday, District Judge Ana Reyes urged the two sides to work out a solution, and they agreed that Cole, rather than assuming direct control of the MPD, would give directives through the mayor’s office.”Mr. Cole is not going to be able to direct police department individuals to do anything,” Reyes said. “He’s going to have to go through the mayor.”Schwalb welcomed the agreement at a press conference following the court hearing.”My expectation is that the key issue with respect to control and command of our MPD has been resolved today, and that it is clear as a matter of law that it is under the chief of police appointed by the mayor,” he said.”We don’t need a hostile takeover from the federal government to do what we do every day,” he said.- Special status -Unlike the 50 states, Washington operates under a unique relationship with the federal government that limits its autonomy and grants Congress extraordinary control over local matters.Since the mid-1970s, the Home Rule Act has allowed residents to elect a mayor and a city council, although Congress still controls the city’s budget.The overwhelmingly Democratic city faces allegations from Republican politicians that it is overrun by crime, plagued by homelessness and financially mismanaged.But data from Washington police show significant drops in violent crime between 2023 and 2024, although that was coming off the back of a post-pandemic surge.Bowser said earlier this week that violent crime was “at its lowest level in 30 years.”Trump has also said he wants to tackle homeless encampments, and move those sleeping in public “FAR from the Capital.”Washington is ranked 15th on a list of major US cities by homeless population, according to government statistics from last year. On his Truth Social platform, Trump this week described Washington as “under siege from thugs and killers,” with higher crime rates than “many of the most violent Third World Countries.”But residents rejected that depiction.”It’s totally false, and obviously promulgated on his media to justify an unwarranted exercise of federal power,” 81-year-old Larry Janezich told AFP on Thursday.

Trump et Poutine achèvent une réunion de près de trois heures

Donald Trump et Vladimir Poutine ont achevé vendredi près de trois heures de discussions en Alaska, où ils ont peut-être scellé le sort de l’Ukraine voire dessiné l’avenir diplomatique et sécuritaire de l’Europe tout entière.”Les négociations en petit comité ont pris fin”, a indiqué le Kremlin sur Telegram, sans qu’il soit clairement établi dans l’immédiat s’il y aura d’autres discussions.En attendant, les journalistes ont été invités à entrer dans la salle de presse sur la base militaire Elmendorf-Richardson, où les deux dirigeants doivent tenir une conférence de presse commune, devant un fond bleu portant l’inscription “Pursuing Peace” (“Oeuvrer pour la paix”).L’impulsif président américain avait prévenu qu’il claquerait la porte très vite en cas d’impasse, une menace qu’il n’a donc pas mise à exécution.Entamée peu après 11h30 locale (19h30 GMT), la conversation des deux dirigeants, chacun accompagné de deux hauts responsables, a duré près de trois heures.Ce sommet aux enjeux considérables s’est ouvert sur un accueil chaleureux et soigneusement chorégraphié pour Vladimir Poutine, qui signe un spectaculaire retour sur la scène internationale, après plus de trois ans de conflit déclenché par l’invasion russe de l’Ukraine.Donald Trump a même brièvement applaudi pendant que son homologue russe s’avançait vers lui sur le tarmac. Ont suivi des poignées de mains, des sourires et des amabilités, dans une mise en scène exposant toute la puissance militaire américaine, avec des avions de combat de pointe rangés auprès du tapis rouge et survolant les deux hommes.Chose rare, Vladimir Poutine est ensuite monté dans la voiture blindée de Donald Trump où ils ont eu un court tête-à-tête.Il était initialement prévu que leur première réunion de travail reste sur ce modèle, mais le format a été élargi pour inclure côté américain le secrétaire d’Etat Marco Rubio ainsi que Steve Witkoff, émissaire spécial auprès de la Russie, et côté russe, le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov accompagné de Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique.De quoi changer la dynamique psychologique de cette rencontre, dont l’Ukraine et les Européens redoutent par-dessus tout qu’elle ne permette à Vladimir Poutine de manipuler son homologue américain.- “Continuent à tuer” -Premier concerné mais grand absent de ce rendez-vous, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré “compter” sur Donald Trump pour mettre un terme au conflit.Les soldats russes “continuent à tuer le jour des négociations”, a-t-il déploré, tandis que l’armée ukrainienne a annoncé vendredi avoir repris six villages dont des unités russes s’étaient emparés ces derniers jours, lors d’une avancée particulièrement rapide.Si sa première rencontre en personne depuis 2019 avec le maître du Kremlin se passe bien, Donald Trump, qui se rêve en lauréat du prix Nobel de la paix, a assuré que “cette rencontre (ouvrirait) la voie à une autre”, à trois, avec Volodymyr Zelensky. Le choix de l’Alaska est truffé de symboles.Ce vaste territoire a été cédé par la Russie aux Etats-Unis au XIXe siècle. Il a ensuite été un avant-poste de la Guerre froide, quand l’Amérique et l’Union soviétique se toisaient de part et d’autre du détroit de Béring.Le président ukrainien et les dirigeants européens devront attendre que l’imprévisible président américain, comme il s’est engagé, les informe de la teneur de son entrevue.Vladimir Poutine “a aujourd’hui l’occasion d’accepter un cessez-le-feu” en Ukraine, a souligné le chancelier allemand Friedrich Merz.- “Donnant-donnant” -Cette paix semble bien lointaine, tant les positions des deux belligérants paraissent irréconciliables.La Russie réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Otan.C’est inacceptable pour Kiev, qui veut un cessez-le-feu inconditionnel et immédiat, ainsi que des garanties de sécurité futures.Donald Trump, qui depuis l’invasion russe de l’Ukraine renvoie dos à dos les deux belligérants, parle de “donnant-donnant” en matière territoriale.Si le président russe et le président américain ont une obsession commune, celle de ne jamais apparaître en position de faiblesse, leurs approches des rapports de force internationaux sont bien différentes.Pour Donald Trump, ancien promoteur immobilier devenu célèbre grâce à une émission de téléréalité, tout est affaire de négociation rapide, de marchandage rondement mené, pour arriver à un “deal” forcément avantageux pour lui.Là où Vladimir Poutine, ancien du KGB formé à la guerre psychologique, raisonne à long terme, évoquant le destin historique d’une “grande Russie” qu’il voudrait reconstituer.

Trump et Poutine achèvent une réunion de près de trois heures

Donald Trump et Vladimir Poutine ont achevé vendredi près de trois heures de discussions en Alaska, où ils ont peut-être scellé le sort de l’Ukraine voire dessiné l’avenir diplomatique et sécuritaire de l’Europe tout entière.”Les négociations en petit comité ont pris fin”, a indiqué le Kremlin sur Telegram, sans qu’il soit clairement établi dans l’immédiat s’il y aura d’autres discussions.En attendant, les journalistes ont été invités à entrer dans la salle de presse sur la base militaire Elmendorf-Richardson, où les deux dirigeants doivent tenir une conférence de presse commune, devant un fond bleu portant l’inscription “Pursuing Peace” (“Oeuvrer pour la paix”).L’impulsif président américain avait prévenu qu’il claquerait la porte très vite en cas d’impasse, une menace qu’il n’a donc pas mise à exécution.Entamée peu après 11h30 locale (19h30 GMT), la conversation des deux dirigeants, chacun accompagné de deux hauts responsables, a duré près de trois heures.Ce sommet aux enjeux considérables s’est ouvert sur un accueil chaleureux et soigneusement chorégraphié pour Vladimir Poutine, qui signe un spectaculaire retour sur la scène internationale, après plus de trois ans de conflit déclenché par l’invasion russe de l’Ukraine.Donald Trump a même brièvement applaudi pendant que son homologue russe s’avançait vers lui sur le tarmac. Ont suivi des poignées de mains, des sourires et des amabilités, dans une mise en scène exposant toute la puissance militaire américaine, avec des avions de combat de pointe rangés auprès du tapis rouge et survolant les deux hommes.Chose rare, Vladimir Poutine est ensuite monté dans la voiture blindée de Donald Trump où ils ont eu un court tête-à-tête.Il était initialement prévu que leur première réunion de travail reste sur ce modèle, mais le format a été élargi pour inclure côté américain le secrétaire d’Etat Marco Rubio ainsi que Steve Witkoff, émissaire spécial auprès de la Russie, et côté russe, le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov accompagné de Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique.De quoi changer la dynamique psychologique de cette rencontre, dont l’Ukraine et les Européens redoutent par-dessus tout qu’elle ne permette à Vladimir Poutine de manipuler son homologue américain.- “Continuent à tuer” -Premier concerné mais grand absent de ce rendez-vous, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré “compter” sur Donald Trump pour mettre un terme au conflit.Les soldats russes “continuent à tuer le jour des négociations”, a-t-il déploré, tandis que l’armée ukrainienne a annoncé vendredi avoir repris six villages dont des unités russes s’étaient emparés ces derniers jours, lors d’une avancée particulièrement rapide.Si sa première rencontre en personne depuis 2019 avec le maître du Kremlin se passe bien, Donald Trump, qui se rêve en lauréat du prix Nobel de la paix, a assuré que “cette rencontre (ouvrirait) la voie à une autre”, à trois, avec Volodymyr Zelensky. Le choix de l’Alaska est truffé de symboles.Ce vaste territoire a été cédé par la Russie aux Etats-Unis au XIXe siècle. Il a ensuite été un avant-poste de la Guerre froide, quand l’Amérique et l’Union soviétique se toisaient de part et d’autre du détroit de Béring.Le président ukrainien et les dirigeants européens devront attendre que l’imprévisible président américain, comme il s’est engagé, les informe de la teneur de son entrevue.Vladimir Poutine “a aujourd’hui l’occasion d’accepter un cessez-le-feu” en Ukraine, a souligné le chancelier allemand Friedrich Merz.- “Donnant-donnant” -Cette paix semble bien lointaine, tant les positions des deux belligérants paraissent irréconciliables.La Russie réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Otan.C’est inacceptable pour Kiev, qui veut un cessez-le-feu inconditionnel et immédiat, ainsi que des garanties de sécurité futures.Donald Trump, qui depuis l’invasion russe de l’Ukraine renvoie dos à dos les deux belligérants, parle de “donnant-donnant” en matière territoriale.Si le président russe et le président américain ont une obsession commune, celle de ne jamais apparaître en position de faiblesse, leurs approches des rapports de force internationaux sont bien différentes.Pour Donald Trump, ancien promoteur immobilier devenu célèbre grâce à une émission de téléréalité, tout est affaire de négociation rapide, de marchandage rondement mené, pour arriver à un “deal” forcément avantageux pour lui.Là où Vladimir Poutine, ancien du KGB formé à la guerre psychologique, raisonne à long terme, évoquant le destin historique d’une “grande Russie” qu’il voudrait reconstituer.