Droits de douane américains: voitures à 15%, pas d’exemptions pour le vin européen

Les voitures et produits pharmaceutiques européens seront taxés à 15% à leur entrée aux Etats-Unis, selon un communiqué commun publié jeudi par l’UE et l’administration Trump qui ne prévoit aucune exemption pour les vins et spiritueux.”Malheureusement, nous n’avons pas réussi à ce que ce secteur” soit inclus dans les exemptions, a déclaré depuis Bruxelles le commissaire européen Maros Sefcovic, au grand regret de la filière.Le responsable européen a ajouté que les discussions se poursuivraient et que “ces portes n’étaient pas fermées pour toujours”, tout en affirmant ne pas vouloir faire de “fausses promesses” pour le secteur.”Je ne veux pas dire que cela sera facile, ou que ça aura lieu la semaine prochaine”, a affirmé celui qui est chargé de négocier cet accord avec l’administration Trump, au nom des 27 Etats membres de l’UE.Cette exemption aux droits de douane de 15% pour les vins et spiritueux était vivement réclamée en particulier en France et en Italie.Le ministre français délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, s’est d’ailleurs engagé à travailler à des “exemptions additionnelles” pour le secteur. “L’histoire n’est pas finie”, a-t-il assuré.”La situation ne peut en rester là”, a renchéri la ministre française de l’Agriculture Annie Genevard dans un message sur X dans la soirée, alors que la France écoule 25% de ses vins et spiritueux vers les Etats-Unis.Dénonçant un accord “déséquilibré”, elle a demandé “instamment” aux négociateurs européens de faire de ce sujet une priorité de leurs prochains échanges avec les autorités américaines, et attend en outre “des mesures européennes fortes pour soutenir les producteurs”.- “Mauvaise nouvelle” – La Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) français a quant à elle fait part de son “immense déception”, prédisant de “grosses difficultés” pour la filière.”C’est une mauvaise nouvelle parce que c’est un frein supplémentaire au commerce et à l’exportation des vins de Bordeaux aux Etats-Unis”, qui représentent de loin leur premier marché, a renchéri auprès de l’AFP Christophe Chateau, du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux. Après des mois de négociations très âpres, Bruxelles et Washington ont scellé fin juillet un accord commercial basé sur des droits de douane de 15% sur les produits européens qui arrivent aux Etats-Unis.C’est bien plus que le taux en vigueur avant le retour au pouvoir du président américain, autour de 4,8%. Mais moins que ce que le milliardaire républicain menaçait d’imposer au Vieux continent, faute d’accord.Concernant le calendrier d’application de ces droits de douane de 15% sur les voitures, contre 27,5% aujourd’hui, le commissaire européen s’est dit confiant dans le fait qu’ils seraient appliqués rétroactivement au 1er août, affirmant avoir reçu des assurances des Américains en ce sens.Le texte commun précise en effet que les 15% rentreront en vigueur lorsque l’UE aura introduit un texte de loi pour réduire ses propre taxes douanières. “Nous travaillons avec détermination pour lancer le processus législatif” aussi rapidement que possible, a souligné Maros Sefcovic.- “Prévisibilité”-Dans un court message posté sur X, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a évoqué un texte qui offre “prévisibilité pour nos entreprises et nos consommateurs”.Le Premier ministre irlandais, Micheal Martin, s’est lui réjoui de “la clarté” apportée par la déclaration commune, tout particulièrement le fait que le secteur pharmaceutique, qui représente la moitié des exportations du pays et emploie 50.000 personnes, se verra bien appliquer la taxe plafond de 15%.Cet accord, noué entre la cheffe de l’exécutif européen et Donald Trump en Ecosse, a été très critiqué par plusieurs autres Etats membres et industriels européens.L’UE rétorque qu’il s’agit du meilleur accord qu’elle pouvait obtenir, face aux menaces commerciales du président américain. Il intervient à un moment où les Européens cherchent par tous les moyens à peser dans les discussions extrêmement difficiles autour de l’avenir de l’Ukraine. Et veulent s’assurer que les Américains participeront à des garanties de sécurité pour Kiev en cas d’accord de paix avec Moscou.En plus des droits de douane imposés aux produits européens, l’UE s’est engagée à 750 milliards de dollars d’achats d’énergie et à 600 milliards d’investissements supplémentaires aux Etats-Unis.

Droits de douane américains sur le vin: les exportateurs français déçus mais pas résignés

Une “immense déception”: producteurs et exportateurs français de vins ont déploré jeudi l’échec des négociations pour exempter leurs produits des 15% de droits de douane américains, tout en insistant sur la possibilité de poursuivre les discussions avec les Etats-Unis, premier marché de la filière à l’export.”Il y a une immense déception, parce qu’on a travaillé énormément pour obtenir l’exemption et elle était à portée de main. Nous avons la certitude que cela entraînera de grosses difficultés pour la filière des vins et spiritueux”, a déclaré à l’AFP Gabriel Picard, président de la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).Selon lui, ces 15% s’ajouteront aux “15% d’effets de change que la filière observe déjà” en exportant aux Etats-Unis, son premier marché, du fait de la faiblesse actuelle du dollar par rapport à l’euro.En 2024, l’UE a exporté pour 8 milliards d’euros d’alcools, dont plus de 5 milliards de vin, aux Etats-Unis, son premier marché à l’exportation.La France représente environ la moitié: 2,4 milliards d’euros de vin et 1,5 milliard de spiritueux ont été écoulés aux Etats-Unis (environ 25% de ses exportations).”La défense de nos secteurs à l’export reste notre priorité. L’accord laisse ouverte la possibilité d’exemptions additionnelles, nous y travaillerons”, a réagi pour sa part le ministre français du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin.”La situation ne peut en rester là. Ce point n’est d’ailleurs pas clos”, a renchéri la ministre française de l’Agriculture Annie Genevard dans un message sur X dans la soirée.Dénonçant un accord “déséquilibré”, elle a demandé “instamment” aux négociateurs européens de faire de ce sujet une priorité de leurs prochains échanges avec les autorités américaines, et attend en outre “des mesures européennes fortes pour soutenir les producteurs”.Gabriel Picard, qui a salué l’engagement de la Commission européenne et de la France auprès de la filière, espère que “ce n’est pas la fin de l’histoire”: “il y a encore des portes ouvertes pour négocier (…) des exemptions ou des aménagements (…) on a encore un fil de discussion ouvert, ça ne va pas changer le très court terme, mais on espère que ça pourra changer le moyen terme”.La FEVS avertit sur les risques pour les producteurs européens mais aussi pour les secteurs liés au vin aux Etats-Unis: “un dollar expédié aux Etats-Unis, c’est cinq dollars d’activité générés aux Etats-Unis”, selon Gabriel Picard pour qui c’est l’argument qui pourrait convaincre le président américain Donald Trump qu’une exemption serait “gagnant-gagnant”.- Champagne et rosé de Provence -Pour Christophe Chateau, directeur de la communication du CIVB (Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux), après les menaces de Donald Trump ces derniers mois de taxes douanières à 200%, puis 20% ou 50%, cela “aurait pu être pire, mais ce n’est jamais une bonne nouvelle”.”La sanction est tombée, maintenant on va réfléchir à la réaction – au niveau individuel, pas au niveau collectif: c’est-à-dire une négociation entre les entreprises et les distributeurs et importateurs américains”, a réagi Maxime Toubart, coprésident du Comité Champagne. Cette discussion est d’autant plus cruciale selon lui que le marché américain représentait 10% des exportations pour le champagne en volume, soit 820 millions d’euros en 2024. Il sera difficile de “réorienter” de tels volumes vers d’autres régions, a-t-il ajouté.Côté syndical, la déception est tout aussi forte.”Au moment où on débute les vendanges dans un climat particulièrement difficile, avec des sujets de déconsommation, de climat, c’est une nouvelle épreuve”, a réagi Jérôme Despey, premier vice-président du puissant syndicat agricole FNSEA et lui-même viticulteur dans l’Hérault.Il redoute “des pertes de parts de marché qui seront difficiles à regagner”. “Il ne faut pas désarmer. Il faut arriver à trouver des appuis aux Etats-Unis parmi les importateurs de vin et de spiritueux pour montrer l’intérêt économique – y compris pour le secteur américain – d’avoir des droits de douane nuls” pour les exportateurs européens, affirme-t-il.En Provence, région qui exporte près de 40% de sa production aux Etats-Unis, essentiellement du vin rosé, l’amertume est là: “On n’a aucune marge de négociation. On est des otages”, dénonce le président du Comité interprofessionnel des Vins de Provence, Eric Pastorino.Il craint des “baisses de chiffre d’affaires” qui pourront “jouer indirectement sur les emplois”: car malgré l’amour des Américains pour le rosé de Provence, qui pourra continuer à acheter des vins “au-delà de 20 dollars”?, se demande-t-il.

Violences entre supporters en Argentine: 19 blessés dont 3 graves, plus de 100 arrestations

Les autorités judiciaires et sportives ont ouvert des enquêtes jeudi au lendemain des violents affrontements entre supporters de football argentins et chiliens à Buenos Aires, qui ont fait 19 blessés dont trois graves, une centaine de personnes ayant été arrêtées.La rencontre de Copa Sudamericana entre les Argentins d’Independiente et les Chiliens d’Universidad Chile (l’U) a été arrêtée à la 48e minute alors qu’éclataient des affrontements dans les tribunes du stade Libertadores de América, au sud de Buenos Aires. Les deux équipes étaient à égalité (1-1).Les incidents ont commencé lorsque les supporters chiliens ont lancé des projectiles, dont des sièges et une bombe artisanale, vers les tribunes inférieures et latérales où se trouvaient des supporters argentins qui les ont renvoyés, a constaté un journaliste de l’AFP.Au milieu du chaos, sans que les forces de sécurité n’interviennent, les supporters argentins ont escaladé la tribune supérieure pour s’en prendre à leurs homologues chiliens. Des images diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des personnes se battant à coups de bâtons ou de matraques.Un supporter – apparemment chilien – a sauté dans le vide depuis la tribune supérieure après avoir été acculé. Selon l’ambassadeur du Chili en Argentine, José Antonio Viera-Gallo, l’homme est hors de danger, un toit ayant amorti sa chute.Le ministère chilien des Affaires étrangères a indiqué que 19 de ses citoyens avaient été hospitalisés et que 101 personnes avaient été arrêtées. Six mineurs ont été remis en liberté.Un rapport médical cité par la presse argentine indique que trois Chiliens sont gravement blessés, dont deux avec un pronostic réservé. Tous présentent un traumatisme crânien, l’un d’eux s’étant blessé après s’être jeté dans le vide depuis la tribune, acculé par des supporters locaux. Bien que son état ait évolué favorablement après une opération, il reste grave, ont précisé les autorités sanitaires.”Par miracle il n’y a pas eu de morts”, a estimé le président du club de l’U, Michael Clark. “Ils ne savent pas organiser un match de cette envergure, tout le monde sait que des objets volent d’un côté à l’autre”, a déclaré à l’AFP un supporter chilien, Victor Cepeda, attendant des amis arrêtés devant un commissariat.Face à la “gravité de ce qui s’est passé”, le président du Chili, Gabriel Boric, a dénoncé un “lynchage inacceptable de Chiliens” et annoncé l’envoi en Argentine de son ministre de l’Intérieur, Alvaro Elizalde. “Nous allons protéger les droits de nos citoyens sans préjuger des responsabilités que pourrait établir la justice”, a-t-il écrit sur X.- “Passivité”, “irresponsabilité” -L’Association nationale de football professionnel (ANFP) chilienne a critiqué la “passivité” des personnels de sécurité du stade. Le président chilien a pointé une “irresponsabilité évidente dans l’organisation”.Au moins 650 policiers et agents de sociétés privées devaient assurer la sécurité au sein et en dehors de l’enceinte sportive.Le ministre de la Sécurité de la province de Buenos Aires, Javier Alonso, a rejeté la responsabilité sur l’organisateur de la compétition, la Confédération sud-américaine de football (Conmebol), qui aurait dû “suspendre le match” car il était selon lui “évident qu’il y avait une attitude très hostile” de la part des supporters chiliens, a-t-il déclaré à Infobae.Une enquête a été ouverte par le parquet argentin. Des enquêteurs procédaient jeudi à l’inspection du stade et ont réclamé les images de vidéosurveillance, selon une source du club d’Independiente à l’AFP.La Conmebol a indiqué jeudi que “l’affaire a été transférée (à ses) organes judiciaires” et qu’elle “agirait avec la plus grande fermeté”. Le président de la FIFA, Gianni Infantino, a demandé que “les autorités compétentes imposent des sanctions exemplaires”.Le football sud-américain est régulièrement en proie aux violences et aux débordements. En avril, deux jeunes chiliens sont morts quand des supporters ont tenté d’entrer de force dans un stade de Santiago.Selon des études académiques ou sous l’égide d’ONG, plus de 100 personnes sont mortes au cours des 20 dernières années en Argentine, 157 au Brésil entre 2009 et 2019, et 170 en Colombie entre 2001 et 2019.Il existe une idée “que les stades sont des espaces où il est légitime de commettre des actes de violence, non seulement physique, mais aussi de racisme ou d’homophobie”, affirme à l’AFP l’expert argentin Diego Murze. Selon lui, il y a une “logique tribale qui a toujours prédominé dans le football”.Pour de nombreux fans, “le football est un canalisateur de frustrations”, assure le sociologue colombien Germán Gómez. “Il existe une poétisation de ce que représente la victoire de l’équipe dans la vie de ces supporters, ce qui conduit à cette perte de contrôle émotionnel lorsqu’un match est gagné, et même lorsqu’il est perdu”.

Zelensky attend les garanties de sécurité, avant une rencontre avec Poutine

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l’invasion russe en février 2022, à un moment où Moscou intensifie la pression sur le terrain.Paris a dénoncé jeudi une “absence de volonté” de la Russie de mettre fin à la guerre après son attaque massive de drones et de missiles sur l’Ukraine dans la nuit de mercredi à jeudi.Moscou a utilisé 574 drones et 40 missiles, selon l’armée de l’air ukrainienne, un nombre record depuis la mi-juillet.Ces frappes ont fait deux morts une à Kherson et une autre à Lviv, dans l’ouest du pays d’habitude moins visé par les bombardements, ont indiqué les autorités locales.Des explosions ont retenti à Kiev toute la nuit, ont constaté des journalistes de l’AFP. Volodymyr Zelensky a déclaré qu’il souhaitait comprendre “l’architecture des garanties de sécurité d’ici sept à dix jours” devant un groupe de médias parmi lesquels l’AFP ; des déclarations faites mercredi mais sous embargo jusqu’à jeudi matin.Une fois que cela sera fait, “nous devrions avoir une réunion bilatérale dans une semaine ou deux”, comme le souhaite le président américain, Donald Trump, a expliqué M. Zelensky, pour lequel il s’agirait de la première rencontre avec son homologue russe depuis 2019. – “Europe neutre” – En fonction de ses résultats, le président américain pourrait ensuite participer à une réunion trilatérale avec les deux dirigeants, selon M. Zelensky.Les contacts diplomatiques se sont accélérés ces dernières semaines pour trouver une issue à la guerre provoquée par l’invasion russe lancée le 24 février 2022, mais les inconnues restent nombreuses tant les positions de Moscou et Kiev sont opposées, notamment sur la question des territoires ukrainiens occupés et sur les garanties de sécurité que Kiev négocie avec ses alliés.Le président ukrainien a mentionné la Suisse, l’Autriche ou la Turquie pour sa rencontre avec son homologue russe. Il a en revanche écarté la Hongrie restée proche du Kremlin, préférant une “Europe neutre”.Vladimir Poutine semble avoir accepté le principe de cette rencontre, qu’il refusait jusque-là. Mais ni date ni lieu n’a été annoncé, et Moscou a semblé calmer les ardeurs mercredi en soulignant qu’une telle rencontre devait être “préparée avec le plus grand soin”.Pour le président Zelensky, la Russie cherche en réalité à “se soustraire” à la “nécessité” d’organiser une rencontre avec M. Poutine pour trouver une issue à la guerre.”A l’heure actuelle, les signaux envoyés par la Russie sont tout simplement indécents. Ils essaient de se soustraire à la nécessité d’organiser une réunion”, a accusé jeudi M. Zelensky dans son adresse quotidienne sur les réseaux sociaux.Trouver un accord sur les garanties de sécurité s’annonce également complexe.Européens et Américains ont évoqué ces derniers mois différentes possibilités allant de garanties similaires au fameux “article 5” de l’Otan au déploiement d’un contingent militaire en Ukraine ou encore à un soutien en matière de formation, aérien ou naval.Epine dorsale de l’Otan, l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord est un mécanisme de défense collective qui stipule que toute attaque contre un des pays membres de l’alliance est considérée comme une attaque contre tous.L’Ukraine considère que, même si une issue est trouvée à cette guerre, la Russie tentera encore de l’envahir, d’où l’importance de ces garanties.Moscou, qui considère l’expansion de l’Otan à ses frontières comme l’une des “causes profondes” ayant mené au conflit, rejette de son côté catégoriquement la plupart de ces éventualités et veut que ses exigences soient prises en compte.Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a averti jeudi que tout déploiement d’un contingent militaire européen en Ukraine serait “inacceptable” pour Moscou, affirmant que l’Ukraine ne voulait pas d’un “règlement juste et durable” de la guerre. Volodymyr Zelensky a en outre exclu l’idée de Moscou que la Chine soit un garant de sécurité pour l’Ukraine.- Nouveau missile – L’Ukraine cherche à augmenter sa production d’armement, une façon de réduire sa dépendance à l’aide des alliés.Volodymyr Zelensky a affirmé que son pays avait testé avec succès un nouveau missile d’une portée de 3.000 kilomètres appelé Flamingo.”Il s’agit actuellement de notre missile le plus performant”, a-t-il salué, évoquant une production de masse possible d’ici la fin de l’année ou début 2026.Sur le front, la Russie a déclaré avoir pris le village d’Oleksandro-Shultyne, dans la région orientale de Donetsk, dernière conquête en date d’une longue série de gains territoriaux. Le village se trouve à moins de huit kilomètres de Kostiantynivka, une ville fortifiée de la région de Donetsk que la Russie tente de prendre d’assaut des deux côtés.

Zelensky attend les garanties de sécurité, avant une rencontre avec Poutine

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l’invasion russe en février 2022, à un moment où Moscou intensifie la pression sur le terrain.Paris a dénoncé jeudi une “absence de volonté” de la Russie de mettre fin à la guerre après son attaque massive de drones et de missiles sur l’Ukraine dans la nuit de mercredi à jeudi.Moscou a utilisé 574 drones et 40 missiles, selon l’armée de l’air ukrainienne, un nombre record depuis la mi-juillet.Ces frappes ont fait deux morts une à Kherson et une autre à Lviv, dans l’ouest du pays d’habitude moins visé par les bombardements, ont indiqué les autorités locales.Des explosions ont retenti à Kiev toute la nuit, ont constaté des journalistes de l’AFP. Volodymyr Zelensky a déclaré qu’il souhaitait comprendre “l’architecture des garanties de sécurité d’ici sept à dix jours” devant un groupe de médias parmi lesquels l’AFP ; des déclarations faites mercredi mais sous embargo jusqu’à jeudi matin.Une fois que cela sera fait, “nous devrions avoir une réunion bilatérale dans une semaine ou deux”, comme le souhaite le président américain, Donald Trump, a expliqué M. Zelensky, pour lequel il s’agirait de la première rencontre avec son homologue russe depuis 2019. – “Europe neutre” – En fonction de ses résultats, le président américain pourrait ensuite participer à une réunion trilatérale avec les deux dirigeants, selon M. Zelensky.Les contacts diplomatiques se sont accélérés ces dernières semaines pour trouver une issue à la guerre provoquée par l’invasion russe lancée le 24 février 2022, mais les inconnues restent nombreuses tant les positions de Moscou et Kiev sont opposées, notamment sur la question des territoires ukrainiens occupés et sur les garanties de sécurité que Kiev négocie avec ses alliés.Le président ukrainien a mentionné la Suisse, l’Autriche ou la Turquie pour sa rencontre avec son homologue russe. Il a en revanche écarté la Hongrie restée proche du Kremlin, préférant une “Europe neutre”.Vladimir Poutine semble avoir accepté le principe de cette rencontre, qu’il refusait jusque-là. Mais ni date ni lieu n’a été annoncé, et Moscou a semblé calmer les ardeurs mercredi en soulignant qu’une telle rencontre devait être “préparée avec le plus grand soin”.Pour le président Zelensky, la Russie cherche en réalité à “se soustraire” à la “nécessité” d’organiser une rencontre avec M. Poutine pour trouver une issue à la guerre.”A l’heure actuelle, les signaux envoyés par la Russie sont tout simplement indécents. Ils essaient de se soustraire à la nécessité d’organiser une réunion”, a accusé jeudi M. Zelensky dans son adresse quotidienne sur les réseaux sociaux.Trouver un accord sur les garanties de sécurité s’annonce également complexe.Européens et Américains ont évoqué ces derniers mois différentes possibilités allant de garanties similaires au fameux “article 5” de l’Otan au déploiement d’un contingent militaire en Ukraine ou encore à un soutien en matière de formation, aérien ou naval.Epine dorsale de l’Otan, l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord est un mécanisme de défense collective qui stipule que toute attaque contre un des pays membres de l’alliance est considérée comme une attaque contre tous.L’Ukraine considère que, même si une issue est trouvée à cette guerre, la Russie tentera encore de l’envahir, d’où l’importance de ces garanties.Moscou, qui considère l’expansion de l’Otan à ses frontières comme l’une des “causes profondes” ayant mené au conflit, rejette de son côté catégoriquement la plupart de ces éventualités et veut que ses exigences soient prises en compte.Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a averti jeudi que tout déploiement d’un contingent militaire européen en Ukraine serait “inacceptable” pour Moscou, affirmant que l’Ukraine ne voulait pas d’un “règlement juste et durable” de la guerre. Volodymyr Zelensky a en outre exclu l’idée de Moscou que la Chine soit un garant de sécurité pour l’Ukraine.- Nouveau missile – L’Ukraine cherche à augmenter sa production d’armement, une façon de réduire sa dépendance à l’aide des alliés.Volodymyr Zelensky a affirmé que son pays avait testé avec succès un nouveau missile d’une portée de 3.000 kilomètres appelé Flamingo.”Il s’agit actuellement de notre missile le plus performant”, a-t-il salué, évoquant une production de masse possible d’ici la fin de l’année ou début 2026.Sur le front, la Russie a déclaré avoir pris le village d’Oleksandro-Shultyne, dans la région orientale de Donetsk, dernière conquête en date d’une longue série de gains territoriaux. Le village se trouve à moins de huit kilomètres de Kostiantynivka, une ville fortifiée de la région de Donetsk que la Russie tente de prendre d’assaut des deux côtés.

Liban: les camps palestiniens entament leur désarmement

Des factions palestiniennes présentes dans les camps de réfugiés au Liban ont commencé jeudi à remettre leurs armes aux autorités, conformément à un accord conclu en mai visant à garantir le monopole des armes à l’Etat libanais. “Aujourd’hui marque le début de la première phase du processus de remise des armes à l’intérieur des camps palestiniens”, a indiqué dans un communiqué le président du Comité de dialogue libano-palestinien, Ramez Damaschkieh.L’opération a débuté dans le camp de Bourj al-Barajneh à Beyrouth, où un premier lot d’armes a été remis à l’armée libanaise, a constaté un photographe de l’AFP. Un camion a transporté des armes et munitions placées dans des sacs du camp vers un parking voisin, où des militaires libanais étaient déployés. Des dizaines de combattants en treillis, armés de fusils ont aussi été vus par l’AFP devant le siège à Beyrouth du Fatah, le mouvement du président palestinien Mahmoud Abbas.L’émissaire américain, Tom Barrack, a salué une “étape historique vers l’unité et la stabilité” du Liban. Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, s’est également félicité du début du processus, qui, a-t-il dit, “s’achèvera avec la remise de lots supplémentaires dans les semaines à venir depuis Bourj al-Barajneh et d’autres camps », selon un communiqué de son cabinet.Un responsable sécuritaire palestinien avait plus tôt précisé à l’AFP, sous couvert d’anonymat, que “le Fatah commencera à remettre ses armes dans le camp de Bourj, dans le cadre de la coordination avec l’armée libanaise”. – “Démarche symbolique” -En mai, M. Abbas s’était rendu à Beyrouth – sa première visite au Liban depuis 2017 – et y avait conclu avec le président libanais Joseph Aoun un accord prévoyant la remise aux autorités de toutes les armes présentes dans les camps palestiniens.Le Liban est en parallèle sous fortes pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, après les lourdes pertes infligées au mouvement pro-iranien lors de sa guerre contre Israël l’an dernier. Le 5 août, le gouvernement a chargé l’armée de préparer un plan pour le désarmer d’ici la fin 2025.Une source sécuritaire du camp de Bourj el-Barajneh a estimé que “l’initiative du Fatah de commencer à remettre ses armes est symbolique, et découle d’un accord entre Aoun et le fils du président palestinien, Yasser Abbas, actuellement en visite à Beyrouth”. Cette démarche vise à “encourager les autres factions (palestiniennes armées) à suivre le même chemin”, a ajouté cette source, soulignant que dans les camp, ces dernières “n’ont pas encore décidé de remettre leurs armes”. L’Autorité palestinienne n’exerce pas de contrôle sur ces autres factions, au premier rang desquelles figure le Hamas, le mouvement islamiste palestinien en guerre contre Israël à Gaza depuis octobre 2023. – “Illégitimes” -Le Liban accueille environ 222.000 réfugiés palestiniens, selon l’agence onusienne Unrwa, dont une majorité vit dans des camps surpeuplés échappant au contrôle de l’Etat.Le camp d’Aïn al-Hilweh, près de Saïda (sud), est le plus grand du pays et abrite notamment des personnes recherchées par les autorités libanaises.La remise des armes devait initialement commencer à la mi-juin, mais, dans un entretien la semaine dernière à la chaîne saoudienne Al-Arabiya, M. Aoun avait imputé le retard à la guerre qui a opposé en juin l’Iran et Israël et à “des considérations internes à l’Autorité palestinienne”.Badie al-Habet, membre de la direction du Fatah à Beyrouth, a déclaré à l’AFP que la remise attendue jeudi concernait “les armes illégitimes détenues par des individus illégitimes”.Il a toutefois précisé que les armes du personnel de sécurité palestinien dans les camps n’étaient pas concernées.Les factions armées palestiniennes, dont le Hamas, ont tiré à plusieurs reprises sur Israël depuis le Liban lors du conflit qui a opposé Israël au Hezbollah avant un accord de cessez-le-feu conclu fin novembre. Le texte stipule que seule l’armée libanaise est autorisée à conserver des armes et qu’elle est la seule force, avec les Casques bleus de l’ONU, à être déployée dans le sud du pays. Israël poursuit néanmoins ses frappes contre le Liban et maintient ses troupes sur cinq positions stratégiques dans cette région. Le Hezbollah, de son côté, a affirmé qu’il résisterait à toute tentative de désarmement.

Trump obtient une victoire judiciaire en échappant à une très lourde amende

Donald Trump a remporté jeudi une importante victoire judiciaire en obtenant l’annulation en appel de l’amende de près d’un demi-milliard de dollars à laquelle il avait été condamné pour fraudes en 2024, au terme d’un procès-fleuve et ultramédiatisé.Dans sa décision, une cour d’appel de l’Etat de New York invoque à propos du montant de 464 millions de dollars “une amende excessive qui viole le huitième amendement de la Constitution des États-Unis”, qui interdit les condamnations disproportionnées.La procureure générale de l’Etat Letitia James, adversaire farouche du président et initiatrice des poursuites contre lui, a aussitôt annoncé qu’elle allait faire appel de cette décision.Elle note au passage que la cour d’appel a confirmé sur le fond que Donald Trump et deux de ses fils, jugés à ses côtés dans ce dossier, étaient bien “responsables de fraudes”. “Cela ne devrait pas être oublié par l’histoire : un autre tribunal a statué que le président avait enfreint la loi”, dit-elle.Reste qu’en obtenant l’annulation de l’amende astronomique à laquelle il avait été condamné, le président républicain peut s’enorgueillir d’une victoire face à une institution judiciaire qu’il ne cesse d’accuser d’acharnement à son égard.”Il s’agissait d’une chasse aux sorcières politique”, a-t-il réagi dans un long message au ton vengeur sur son réseau Truth Social. “Tout ce que j’ai fait était absolument CORRECT, et même, PARFAIT”.Dans cette affaire, lui et ses fils Donald Jr et Eric avaient été reconnus coupables d’avoir fait enfler de manière colossale durant les années 2010 la valeur des actifs de la Trump Organization – leurs gratte-ciel, hôtels de luxe ou golfs dans le monde entier.Le but était d’obtenir des prêts plus favorables de banques et de meilleures conditions d’assurance.L’affaire avait éclaté à la suite du témoignage devant le Congrès d’un ancien avocat de Donald Trump, Michael Cohen, qui avait assuré que le milliardaire mentait sur la valeur de ses immeubles, comme son triplex à Manhattan, dont la surface avait été gonflée artificiellement.Pour leur défense, l’homme d’affaires et ses fils avaient plaidé de simples erreurs comptables, faites de bonne foi. Outre l’amende, ils s’étaient également vu interdire de gérer une entreprise pendant trois ans.- Procès en forme de tribune -Au cours d’un procès qui avait duré d’octobre à début 2024, à un moment où Donald Trump n’était que candidat putatif à un second mandat et se débattait avec ses ennuis judiciaires, plus de 40 personnes avaient été auditionnées.Regards noirs sur le banc du tribunal, saillies à l’encontre des juges et du parquet, incidents d’audience : sous l’oeil des médias du monde entier, Donald Trump s’était employé à faire du procès une tribune politique, tempêtant contre une justice aux mains des démocrates du président Joe Biden et “un procès digne d’une république bananière”. Tout au long de l’audience, le juge Arthur Engoron avait tenté de cadrer les réponses du bouillonnant milliardaire, rappelé à l’ordre à de nombreuses reprises – et contraint de payer plusieurs amendes pour prix de ses emportements.Cette affaire judiciaire était l’une des dernières à aller jusqu’à son terme pour Donald Trump, qui bénéficie depuis sa réélection d’une immunité qui le place à l’abri des poursuites. “Victoire massive !!!”, s’est réjoui jeudi sur X son fils Donald Jr. “Ca a toujours été une chasse aux sorcières, une ingérence dans les élections et une totale parodie de justice… et même une cour d’appel de NY à tendance progressiste est d’accord !”.Le conseiller au commerce de Trump, Peter Navarro, est allé jusqu’à dire que la place de la procureure générale Letitia James, une démocrate, devrait être “en prison”. “Les démocrates avaient vraiment surestimé leur coup cette fois-là, parce qu’ils pensaient qu’ils pourraient écarter Donald Trump”, a-t-il déclaré jeudi devant des journalistes à la Maison Blanche.