Trump remplace le chef d’état-major de l’armée américaine, le premier d’une série de mouvements
Donald Trump a remplacé le chef d’état-major de l’armée américaine vendredi, son plus haut gradé, le plus significatif d’une série de mouvements initiée par le nouveau pouvoir de la première puissance militaire mondiale.C’est par un message posté sur son réseau social Truth social que le président républicain, de retour à la Maison Blanche depuis un mois, a mis fin aux fonctions de Charles Brown, connu sous le nom de C.Q., moins d’un an et demi après sa nomination à ce poste-clé par Joe Biden en octobre 2023.”J’aimerais remercier le général Charles Brown pour ses plus de quarante ans de service”, écrit Donald Trump, en le qualifiant de “dirigeant hors pair” mais sans expliciter les raisons qui l’ont conduit à le remplacer.Après cette décision, son ministre de la Défense Pete Hegseth a annoncé à son tour écarter plusieurs autres hauts responsables des forces armées. En particulier, l’amirale Lisa Franchetti, première femme à diriger la marine américaine et à faire partie de l’état-major interarmées. Lisa Franchetti, âgée de 59 ans, avait été nommée N.2 de l’US Navy en septembre 2022, puis N.1 un peu plus d’un an plus tard, en novembre 2023.Les mouvements en haut lieu vont se poursuivre: outre le général Brown, Donald Trump a “demandé au ministre Hegseth de présenter des nominations pour cinq autres postes de hauts responsables, qui seront annoncés bientôt”.En novembre dans un podcast, avant de devenir le chef du Pentagone, Pete Hegseth militait déjà pour se séparer du général Brown, en considérant qu’il fallait que tout haut responsable militaire “associé à quelque politique woke de merde, pro-diversité, égalité et inclusion, que ce soit” s’en aille.- Expérience de discrimination -Après la mort en 2020 de George Floyd, un homme afro-américain tué par la police, qui avait provoqué une immense vague de manifestations antiracistes dans tout le pays, le général Brown avait raconté dans une vidéo son expérience personnelle de discrimination dans l’armée américaine.”Je pense à ma carrière dans l’armée de l’air, où j’ai souvent été le seul Afro-Américain dans la pièce, le seul dans mon escadron ou haut gradé. Je pense à la pression que je ressentais de ne pas avoir le droit à l’erreur, en particulier de la part de supérieurs dont je sentais qu’ils attendaient moins de moi en tant qu’Afro-Américain”, s’était-il livré.Outre le général Brown, qu’il décrit comme “un conseiller avisé”, et l’amirale Franchetti, Pete Hegseth annonce dans son communiqué mettre un terme aux fonctions du N.2 de l’armée de l’air, le général James Slife.Aux commandes de la puissante armée américaine, Donald Trump a choisi de nommer Dan Caine, un militaire issu de l’armée de l’air, dernièrement un des directeurs aux affaires militaires à la CIA.”Pendant mon premier mandat, il a joué un rôle déterminant dans l’anéantissement total de l’Etat islamique”, affirme le président républicain, qui loue “un pilote chevronné, expert en sécurité nationale, entrepreneur à succès, et un +guerrier+ avec une solide expérience en matière d’opérations spéciales et de travail entre services”.Sa mission sera de “restaurer la paix par la force, prioriser l’Amérique et reconstruire notre armée”, fixe le milliardaire new-yorkais.A la fin de son premier mandat, Donald Trump avait nommé Charles Brown à la tête de l’armée de l’air, en faisant le premier Afro-Américain à accéder à cette responsabilité.