Thaïlande: la justice suspend la Première ministre

La Cour constitutionnelle a suspendu mardi la Première ministre Paetongtarn Shinawatra, l’héritière de la dynastie qui polarise la Thaïlande depuis plus de vingt ans, ouvrant une nouvelle période d’incertitudes.Les juges ont décidé à une majorité de sept contre deux de suspendre la cheffe du gouvernement, accusée par des sénateurs conservateurs d’avoir enfreint les “standards éthiques” mentionnés dans la Constitution, dans sa gestion des tensions à la frontière avec le Cambodge.L’avenir de la plus jeune Première ministre qu’ait connue le royaume, aujourd’hui âgée de 38 ans, s’inscrit en pointillés le temps des délibérations de la Cour, qui peuvent durer des semaines, voire des mois.Ces prochaines semaines, les Shinawatra vont jouer leur survie politique devant les juges qui, par le passé, ont condamné ses membres les plus influents, et dissous leurs partis affiliés — d’autant qu’au même moment, s’est ouvert le procès du chef du clan, Thaksin, accusé de lèse-majesté.Depuis les années 2000, des troubles politiques à répétition secouent la deuxième économie d’Asie du Sud-Est, mais l’épisode à venir s’inscrit dans un paysage mondial en recomposition, lié à l’offensive douanière américaine, qui a placé le gouvernement dos au mur.- Tensions avec le Cambodge -A chaque cycle revient le même nom: Shinawatra, la richissime famille honnie par l’establishment conservateur, qui accuse ses membres de corruption et d’attiser les tensions dans un royaume proclamé indivisible derrière le roi.De leur opposition, ont découlé deux coups d’Etat, en 2006 et 2014; des manifestations géantes, certaines réprimées dans le sang; ainsi qu’une cascade de poursuites judiciaires.Troisième Shinawatra à occuper le poste de Premier ministre, après son père et sa tante Yingluck, Paetongtarn subit la crise la plus sévère depuis sa prise de fonctions, que ses rivaux ont mis sur le compte de son inexpérience et de son manque de poigne.La polémique enfle depuis un appel téléphonique avec l’ancien dirigeant cambodgien Hun Sen, que celui-ci a partagé en ligne à l’insu de sa cadette, censé faire retomber les tensions à la frontière. Un parti clé de sa coalition a claqué la porte, en l’accusant d’avoir manqué de respect à l’armée durant sa conversation privée — elle a notamment comparé un général chargé de surveiller la frontière à un “opposant”.Malgré ses excuses, une trentaine de sénateurs ont déposé une plainte auprès de la Cour constitutionnelle, en estimant qu’elle a enfreint les “standards éthiques” exigés dans la Constitution pour occuper son rôle.L’an dernier, pour un cas similaire, les délibérations ont pris environ trois mois, jusqu’à ce que la Cour décide de destituer le Premier ministre d’alors, Srettha Thavisin, en vertu du même article sur l’intégrité des ministres.- Lèse-majesté -Mardi matin, le roi a validé le remaniement attendu, dans lequel Paetongtarn doit occuper le poste de ministre de la Culture, mais désormais, sa présence semble compromise.Le même jour s’est ouvert le procès de lèse-majesté contre Thaksin, en présence de l’intéressé.L’analyste politique thaïlandais Thitinan Pongsudhirak a déclaré à l’AFP qu’il existait un lien direct et indéniable entre les deux affaires, la marque de la famille Shinawatra étant confrontée à une “dilution critiqu”.Thaksin, 75 ans, est accusé d’avoir insulté le roi et sa famille dans un entretien publié dans un journal sud-coréen en 2015, quelques mois après le putsch ayant visé sa sœur Yingluck.Les auditions de son procès sont programmées tout le long du mois de juillet. Le magnat des télécoms nie avoir tenu des propos diffamatoires.”Je ne peux pas parler pour lui sur son état d’esprit, mais je pense qu’il est détendu”, a déclaré à l’AFP son avocat Winyat Chatmontri.La justice a l’habitude d’avoir la main lourde pour faire respecter la loi sur la lèse-majesté, l’une des plus sévères au monde.Des groupes de juristes et des militants des droits humains ont régulièrement critiqué l’instrumentalisation de cette loi pour bâillonner les voix critiques de la monarchie et de ses alliés.Devant le tribunal, une dizaine de “rouges” — les pro-Thaksin, par opposition aux “jaunes” partisans de la monarchie — sont venus apporter leur soutien. “Je suis venue pour les injustices qu’il a affrontées pendant tellement d’années”, explique Wanlee Iamcharat, une physiothérapeute à la retraite de 79 ans.

Algeria court to rule on bid to double writer’s jail term

An Algerian court is expected to deliver a verdict Tuesday on prosecutors’ bid to double the jail term of a dual-national author whose conviction has strained ties with France.Boualem Sansal, 80, was first sentenced to five years behind bars on March 27 on charges related to undermining Algeria’s territorial integrity over comments made to a French media outlet.The prosecutor general appealed last month and is seeking a 10-year prison sentence.A prize-winning figure in North African modern francophone literature, Sansal is known for his criticism of Algerian authorities as well as of Islamists.The case against him arose after he told the far-right outlet Frontieres that France had unjustly transferred Moroccan territory to Algeria during the colonial period from 1830 to 1962 — a claim Algeria views as a challenge to its sovereignty and that aligns with longstanding Moroccan territorial assertions.Sansal was detained in November 2024 upon arrival at Algiers airport. On March 27, a court in Dar El Beida sentenced him to a five-year prison term and fined him 500,000 Algerian dinars ($3,730).Appearing in court without legal counsel on June 24, Sansal said the case against him “makes no sense” as “the Algerian constitution guarantees freedom of expression and conscience”.He defended his remarks by citing the African Union’s post-independence declaration that colonial borders should remain inviolable.When questioned about his writings, Sansal asked: “Are we holding a trial over literature? Where are we headed?”- Diplomatic rift -His family has expressed fears prison could jeopardise his health, noting he is receiving treatment for prostate cancer.French President Emmanuel Macron has appealed to his Algerian counterpart Abdelmadjid Tebboune to show “mercy and humanity” toward Sansal.Authorities in the North African country maintain that due process is being respected.The writer’s conviction further strained already tense France-Algeria relations, which have been complicated by issues such as migration and Macron’s recent recognition of Moroccan sovereignty over Western Sahara, a disputed territory claimed by the Algeria-backed Polisario Front.Last month, the French National Assembly passed a resolution calling for Sansal’s immediate release and linking future EU-Algeria cooperation to respect for human rights.While his case has become a cause celebre in France, among Algerians his past support for Israel has made him unpopular with a large segment of the population who back the Palestinian cause.Sansal faces charges including “undermining national unity”, “insulting state institutions”, “harming the national economy”, and “possessing media and publications threatening the country’s security and stability”.Sansal’s daughters, Nawel and Sabeha, told AFP in May they felt “a sense of total helplessness” over their father’s imprisonment “simply for expressing an opinion”.Some of the author’s relatives have expressed hope that he will be pardoned on July 5, the 63rd anniversary of Algeria’s independence.”Enough is enough. The Algerian authorities must now understand that France defends its citizens,” said the president of Sansal’s support committee, Noelle Lenoir, in an interview Tuesday.”We are outraged by the attitude of the Algerian government, which has nothing to gain — neither at the European level nor in its relations with France.”

Algeria court to rule on bid to double writer’s jail termTue, 01 Jul 2025 06:58:21 GMT

An Algerian court is expected to deliver a verdict Tuesday on prosecutors’ bid to double the jail term of a dual-national author whose conviction has strained ties with France.Boualem Sansal, 80, was first sentenced to five years behind bars on March 27 on charges related to undermining Algeria’s territorial integrity over comments made to a …

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Euro-2025: les Bleues en “outsiders” derrière les favorites l’Espagne, l’Angleterre et l’Allemagne

L’équipe de France féminine, qui n’a toujours pas remporté de titre majeur, se positionne en “outsiders” de l’Euro-2025, qui débute mercredi en Suisse, encore loin des nations comme l’Espagne, championne du monde et l’Angleterre, championne d’Europe en titre.”On n’a pas gagné de trophée encore et tant qu’on n’a rien remporté, on ne peut pas être considérés comme favoris”, a expliqué à l’AFP le sélectionneur des Bleues, Laurent Bonadei, mercredi dernier à Clairefontaine. Pour son premier grand tournoi à la tête des Tricolores après avoir été adjoint d’Hervé Renard lors de la Coupe du monde en 2023 (élimination en quart de finale) et lors des JO de Paris (élimination en quart), Laurent Bonadei a fait le choix fort de ne pas convoquer les joueuses emblématiques Wendie Renard (34 ans), Eugénie Le Sommer (36 ans) et Kenza Dali (33 ans).”Le groupe a été remanié à peu près d’un tiers: ce vent de fraîcheur peut apporter un plus”, a poursuivi dans un entretien accordé à l’AFP le coach des Bleues, arrivées samedi à leur camp de base près de Saint-Gall.A l’inverse, il a préféré convoquer des jeunes joueuses comme les défenseuses Alice Sombath (21 ans, OL Lyonnes), Thiniba Samoura (21 ans, PSG), Lou Bogaert (21 ans, PFC) et Melwenn N’Dongala ( 20 ans, PFC) et rappeler des joueuses non convoquées aux JO comme les attaquantes Clara Mateo (PFC) , Melvine Malard (Manchester United), Kelly Gago (Everton) et la milieu Oriane Jean-François (Chelsea).- Groupe le plus difficile -“Je me suis dit qu’il était temps d’opérer cette transition, je me devais de penser à l’instant présent et à l’avenir, pour que cette équipe puisse progresser”, a insisté auprès de l’AFP le sélectionneur, qui mise sur un jeu de possession porté vers l’attaque (avec huit joueuses offensives sélectionnées) et un fort pressing.Mais la tache sera ardue pour ce groupe de 23 joueuses car elles ont hérité de la poule la plus difficile: les Bleues débutent samedi prochain contre l’Angleterre, championne d’Europe en 2022 mais en délicatesse depuis plusieurs mois. Après leur sacre à domicile en 2022, les “Lionesses”, qui joueront aussi sans trois cadres (Mary Earps, Millie Bright et Fran Kirby) arrivent fragilisées en Suisse, malgré la large victoire dimanche (7-0) contre la Jamaïque.Les Tricolores affronteront ensuite le 9 juillet le Pays de Galles (30e au classement Fifa) et enfin le 13 juillet les Pays-Bas (11e), emmenés par la jeune Wieke Kaptein et vainqueurs de l’Euro en 2017. “L’objectif c’est d’aller le plus loin possible. Toutes les nations veulent gagner ce trophée. Pour nous, un premier trophée nous permettrait de rentrer dans l’histoire”, a lancé Laurent Bonadei.Pour cela, les coéquipières de la nouvelle capitaine Griedge Mbock, touchée au mollet et incertaine contre l’Angleterre, devront terminer dans les deux premières places du groupe pour se sortir de cette poule pour tenter d’atteindre le dernier carré (leur meilleure performance) comme elles l’ont fait en 2022, éliminées en demi-finale par l’Allemagne.Pour l’attaquante des Bleues (10e Fifa), Delphine Cascarino – qui a signé l’été dernier à San Diego aux Etats-Unis -, “toutes les nations progressent, ce sera une très belle compétition, la plus dure dans le foot parce que le niveau entre les équipes est assez resserré”, a-t-elle dit à l’AFP, tout en assurant que les joueuses étaient “prêtes”, surtout après avoir renversé le Brésil vendredi en match amical (3-2).Dans les autres groupes figurent les favorites. Éliminées en demi-finale des JO, les championnes du monde espagnoles ont été un peu moins impressionnantes cette année et devront certainement se passer en début de tournoi de la meilleure joueuse du monde, Aitana Bonmati, victime d’une méningite virale. Mais les joueuses de Montse Tomé, qui n’a pas appelé Jenni Hermoso, sont très attendues pour faire le doublé Coupe du monde – Euro.L’Allemagne, portée par notamment par Giulia Gwinn, reste une grande nation, sacrée huit fois championne d’Europe et médaillée de bronze des derniers JO. Elle est de loin la nation la plus titrée dans la compétition mais n’a plus rien gagné depuis 2013. 

Mondial des clubs: l’hallali pour City, c’est Al-Hilal qui passe en quarts !

Enorme sensation au Mondial des clubs: l’équipe saoudienne d’Al-Hilal, pleine de panache, s’est jouée de Manchester City et de son armada de stars, au terme d’une performance renversante et au bout de la prolongation (4-3) pour rallier les quarts de finale, lundi à Orlando.C’est à la 112e minute que le Brésilien Marcos Leonardo a offert la victoire à son équipe, payée de tous ses efforts, de son jeu fait de projection vers l’avant, à fond les ballons, comme si sa vie en dépendait. Des vertus qui portent déjà la marque de Simone Inzaghi arrivé il n’y a même pas un mois à sa tête.”Je ressens une immense satisfaction. Les joueurs ont été brillants, ils ont joué un match historique contre un grand adversaire et ils ont mérité” de gagner, a réagi ce dernier au micro de DAZN.Quel sursaut pour l’entraîneur italien, parti de l’Inter Milan tête basse, après l’humiliation vécue en Ligue des champions face au Paris SG (5-0) et qui redore son blason dans cette Coupe du monde des clubs. De quoi contraster avec l’image terne laissée par ses anciens joueurs, éliminés sans gloire par Fluminense (2-0).Et alors que tout le monde voyait Manchester défier le club brésilien au prochain tour, c’est donc Al-Hilal qui aura cet honneur, bien mérité. L’humiliation doit être bien mal vécue du côté du propriétaire émirati de City de se faire ainsi éliminer, par un club saoudien, dont la colonie de joueurs étrangers n’a pas le lustre des cadors mancuniens.- Remise en question -On croyait pourtant qu’au terme de sa démonstration contre la Juventus (5-2), City avait retrouvé son jeu et de l’allant, après un premier semestre laissant poindre un possible déclin de l’ère Pep Guardiola. Une nouvelle remise en question semble devoir s’imposer, même si le coach espagnol préférait ne retenir que le positif après-coup, affirmant “avoir vu beaucoup de bonnes choses” qu’il n’avait “pas vues depuis un moment”.Ses joueurs pensaient d’autant plus passer une soirée tranquille qu’ils ont ouvert le score par Bernardo Silva (10e) et qu’ils ont eu pas mal d’occasions de doubler la mise, notamment par Ilkay Gundogan et Josko Gvardiol coup sur coup (29e).Al-Hilal, pourtant privé de son capitaine blessé, l’attaquant Salem Al-Dawsari très en vue jusqu’ici, a alors commencé à se rebiffer, ne passant pas loin d’égaliser après une superbe action collective, si ce n’était sa conclusion ratée par Marcos Leonardo (43e).L’avertissement n’est pas resté sans frais longtemps: au retour des vestiaires l’attaquant brésilien s’est rattrapé en propulsant le ballon dans les filets (46e) après une errance défensive des Sky Blues, qui en a appelé une autre dont a profité son compatriote Malcolm (52e).- Heureuse stupéfaction -Et voilà comment City s’est fait retourner comme un pancake. Certes pas pour très longtemps, car trois minutes plus tard Erling Haaland a puni l’attentisme de la défense saoudienne pour à son tour égaliser (55e).Devenu fou, le match est allé jusqu’en prolongation, un formidable exploit déjà pour Al-Hilal se disait-on. Mais on n’avait encore rien vu.Le Sénégalais Kalidou Koulibaly a redonné l’avantage aux siens de la tête sur un corner (94e), avant que Phil Foden ne ramène encore les Citizens à hauteur, après un superbe travail de Rayan Cherki (104e). Sur quoi, Marcos Leonardo a encore bénéficié de la fébrilité mancunienne pour sceller le score, hallucinant au tableau d’affichage.”Je pense que nous avons joué un bon match. mais ils nous ont punis dans les transitions, leurs contre-attaques ont été très rapides, il faut leur en donner le crédit”, a résumé Guardiola.Quel scénario ! Et quel match donc ! De quoi pour la première fois du tournoi à désormais 32 participants, donner raison au patron de la Fifa Gianni Infantino, qui a vanté l’inclusion de formations des cinq continents, dont certaines d’un niveau bien inférieur aux puissances européennes notamment.Les ricanements, voire l’embarras, n’ont pas manqué après la déculottée (10-0) infligée par le Bayern Munich aux amateurs d’Auckland, et un sentiment similaire a traversé la leçon donnée par le PSG à l’Inter Miami de Lionel Messi (4-0) en quarts.Mais cette fois, c’est la stupéfaction qui prédomine et le foot ne peut pas s’en plaindre.

Algérie: le sort de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal connu mardi

Le sort de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis plus de sept mois et au coeur d’une grave brouille diplomatique entre Paris et Alger, sera connu mardi à l’issue d’un procès en appel où le Parquet a requis dix ans de prison.M. Sansal a été condamné le 27 mars à cinq ans de réclusion en première instance, notamment pour des déclarations en octobre 2024 au média français d’extrême droite Frontières, où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc. Il a été accusé d'”atteinte à l’unité nationale”, “outrage à corps constitué”, “pratiques de nature à nuire à l’économie nationale” et “détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays”.Le procès en appel a eu lieu aussi bien à la demande de l’écrivain que du parquet, qui avait déjà requis dix ans en première instance.L’écrivain, âgé de 80 ans et atteint d’un cancer de la prostate, selon ses proches, fait l’objet d’une âpre lutte diplomatique entre l’Algérie et la France depuis son arrestation à Alger le 16 novembre 2024.Interrogé pendant son procès en appel sur sa déclaration sur les frontières, M. Sansal a répondu: “je ne fais pas que de la politique. Je m’exprime aussi sur l’histoire”, invoquant le droit garanti par la Constitution “à la liberté d’expression”. “La France a créé les frontières (de l’Algérie colonisée à partir de 1830, NDLR) mais heureusement après l’indépendance (en 1962), l’Union africaine a décrété que ces frontières héritées de la colonisation étaient intangibles”, a-t-il ajouté.L’affaire Sansal a envenimé une brouille entre Paris et Alger déclenchée en juillet 2024 par la reconnaissance par la France d’un plan d’autonomie “sous souveraineté marocaine” pour le Sahara occidental, territoire que se disputent depuis 50 ans le Maroc et les indépendantistes du Polisario, soutenus par Alger. – “Une petite chance” -Depuis, les deux pays traversent une crise diplomatique sans précédent, marquée par des expulsions de diplomates de part et d’autre, des restrictions pour les titulaires de visas diplomatiques et un gel de toutes les coopérations.Le 6 mai, l’Assemblée nationale française a adopté une résolution appelant à la “libération immédiate” de l’écrivain, et à subordonner au respect des “engagements internationaux en matière de droits humains” toute “coopération renforcée” entre l’Algérie d’une part, la France et l’Europe de l’autre.Si en France, M. Sansal fait l’objet d’une intense campagne de soutien politique et médiatique, en Algérie, où il n’est pas très connu, peu de personnalités l’appuient.Des prises de positions pro-israéliennes de l’écrivain rediffusées sur les réseaux sociaux lui ont valu l’hostilité d’une partie de l’opinion publique algérienne pour laquelle la cause palestinienne est sacrée.Jusqu’à présent, les multiples demandes de libération ou d’une grâce du président algérien Abdelmajid Tebboune, “un geste d’humanité” réclamé par le président français Emmanuel Macron en personne, sont restées lettre morte.Le célèbre écrivain Yasmina Khadra a plaidé début juin pour sa libération “le plus rapidement possible” lors d’une rencontre avec le président Tebboune. “J’ai fait mon devoir d’écrivain. S’il y a une petite chance, il faut la tenter”, a-t-il dit.Certains proches de l’auteur ont émis l’espoir qu’il soit gracié à l’occasion du 5 juillet, marquant le 63e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.”Assez, c’est assez. Il faut maintenant que le pouvoir algérien comprenne que la France défend ses citoyens”, a déclaré la présidente du comité de soutien en France de l’écrivain, Noëlle Lenoir, à la radio Europe 1 mardi. Au comité de soutien, “nous sommes ulcérés par l’attitude du gouvernement algérien qui n’a rien à gagner ni sur le plan européen (…) ni vis-à-vis de la France”, a-t-elle ajouté.