Dette: Bayrou diagnostique une “situation intolérable”, sans s’avancer sur les solutions

François Bayrou a voulu de nouveau alerter les Français sur le “piège” de la dette qui menace “la survie de notre pays”, sans proposer de remède immédiat et en écartant la piste des augmentations des impôts.”Seule la confrontation les yeux ouverts avec la vérité de notre situation peut soutenir une action déterminée”, a déclaré le Premier ministre à l’issue d’un “Comité d’alerte du budget” qui a réuni – sans lui – plusieurs membres de son gouvernement avec des parlementaires, des représentants d’organismes de sécurité sociale ou encore syndicaux. Graphiques à l’appui, le chef du gouvernement a énuméré les faiblesses de la France qui “manque de moyens” pour financer ses priorités parce “qu’elle ne produit pas assez et ne travaille pas assez” par rapport à ses voisins, notamment en raison d’un taux d’emploi plus faible chez les jeunes et les seniors.Cela conduit à une aggravation de la dette – 3.305,3 milliards d’euros en 2024, soit 113% du PIB – qui devient “un piège dangereux, potentiellement irréversible”, selon le Premier ministre. – “Explosion assurée” -“Nous ne pourrons pas en supporter durablement la charge” qui pourrait “atteindre 100 milliards d’euros en 2029”, a-t-il prévenu.  “Si les taux d’intérêt explosent, alors c’est l’explosion assurée” à laquelle aucun gouvernement ne résistera, a-t-il insisté, un leitmotiv de longue date chez lui.Après avoir fait ce “diagnostic” d’une “situation intolérable”, et annoncé “un effort de quelque 3 milliards supplémentaires” en 2026 pour la défense face à la guerre en Ukraine et au retournement stratégique des États-Unis, François Bayrou n’a pas détaillé de réponses concrètes à ce stade. Il a simplement annoncé que les “grandes orientations” et les “grands choix” du prochain budget seront proposés avant le 14 juillet, en amont des débats budgétaires au Parlement début octobre.”Ce calendrier va permettre de rassembler toutes les contributions pendant quelques semaines autour des choix que nous allons devoir faire”, a-t-il expliqué.Dans un contexte de ralentissement de la croissance pour 2025, rabotée à 0,7% dans les prévisions du gouvernement, après 1,1% en 2024, le Premier ministre n’a pas chiffré le volume d’économies à réaliser.A ses côtés, le ministre de l’Economie Eric Lombard avait évoqué dimanche “un effort” de 40 milliards pour réduire le déficit de 5,4% du PIB — objectif 2025 — à 4,6% en 2026. Il a précisé mardi viser une réduction de 6% des dépenses en cinq ans.Sur quels leviers agir ? “L’effort doit être équitable entre les trois grandes catégories” – Etat, sécurité sociale et collectivités locales, a indiqué M. Lombard. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a notamment évoqué une action contre “la très grande dérive” des arrêts maladie. Côté recettes, M. Bayrou a exclu “d’augmenter les prélèvements” car c’est “intenable”.”Si nous choisissions de continuer à augmenter ces prélèvements, c’est notre pays qui en souffrirait”, a-t-il dit. Afin de préserver la compétitivité des entreprises, “nous ne souhaitons pas augmenter ni les impôts, ni les charges des entreprises”, a renchéri M. Lombard.Mais pour le premier président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici, “il faut que tous les Français fassent des efforts à hauteur de leur capacité contributive”, a-t-il avancé mardi soir sur BFM, jugeant qu’il ne devait pas y avoir de “tabou” sur la “fiscalité”.”Nous sommes mis dans une telle situation que nous n’avons pas d’autre choix que de faire un effort budgétaire”, a-t-il par ailleurs jugé.- “Opération de communication” -Embourbé dans les sondages et souvent taxé d’immobilisme après quatre mois à Matignon, François Bayrou entendait mardi amorcer la méthode dite de “coresponsabilité” avec les Français qu’il a souvent prônée avant de prendre les commandes du gouvernement.Mais ce gouvernement tiendra-t-il jusqu’à la présentation du budget 2026 alors que La France insoumise et le Rassemblement national menacent à nouveau de censurer ? “La conférence de presse du Premier ministre n’est pas à la hauteur de la grave crise des finances publiques”, a réagi Marine Le Pen, prévenant que le RN “ne laissera pas passer des mesures contre les Français alors qu’il existe tant de gabegies”.La gauche s’inquiète, elle, de “l’impact récessif” sur la croissance de nouvelles économies et appelle le  gouvernement à envisager des hausses d’impôts pour les plus riches et des remises en causes d’exonérations aux entreprises.Pour la leader de la CGT, Sophie Binet, le Premier ministre n’a apporté “aucune réponse” à ses “interrogations” et “interpellations”. De son côté, la patronne de la CFDT, Marylise Léon, a déploré “une vision comptable” du gouvernement, estimant qu'”on ne fait pas un budget uniquement avec un tableur Excel”. bur-bpa-far-max/jbo/asm

Dette: Bayrou diagnostique une “situation intolérable”, sans s’avancer sur les solutions

François Bayrou a voulu de nouveau alerter les Français sur le “piège” de la dette qui menace “la survie de notre pays”, sans proposer de remède immédiat et en écartant la piste des augmentations des impôts.”Seule la confrontation les yeux ouverts avec la vérité de notre situation peut soutenir une action déterminée”, a déclaré le Premier ministre à l’issue d’un “Comité d’alerte du budget” qui a réuni – sans lui – plusieurs membres de son gouvernement avec des parlementaires, des représentants d’organismes de sécurité sociale ou encore syndicaux. Graphiques à l’appui, le chef du gouvernement a énuméré les faiblesses de la France qui “manque de moyens” pour financer ses priorités parce “qu’elle ne produit pas assez et ne travaille pas assez” par rapport à ses voisins, notamment en raison d’un taux d’emploi plus faible chez les jeunes et les seniors.Cela conduit à une aggravation de la dette – 3.305,3 milliards d’euros en 2024, soit 113% du PIB – qui devient “un piège dangereux, potentiellement irréversible”, selon le Premier ministre. – “Explosion assurée” -“Nous ne pourrons pas en supporter durablement la charge” qui pourrait “atteindre 100 milliards d’euros en 2029”, a-t-il prévenu.  “Si les taux d’intérêt explosent, alors c’est l’explosion assurée” à laquelle aucun gouvernement ne résistera, a-t-il insisté, un leitmotiv de longue date chez lui.Après avoir fait ce “diagnostic” d’une “situation intolérable”, et annoncé “un effort de quelque 3 milliards supplémentaires” en 2026 pour la défense face à la guerre en Ukraine et au retournement stratégique des États-Unis, François Bayrou n’a pas détaillé de réponses concrètes à ce stade. Il a simplement annoncé que les “grandes orientations” et les “grands choix” du prochain budget seront proposés avant le 14 juillet, en amont des débats budgétaires au Parlement début octobre.”Ce calendrier va permettre de rassembler toutes les contributions pendant quelques semaines autour des choix que nous allons devoir faire”, a-t-il expliqué.Dans un contexte de ralentissement de la croissance pour 2025, rabotée à 0,7% dans les prévisions du gouvernement, après 1,1% en 2024, le Premier ministre n’a pas chiffré le volume d’économies à réaliser.A ses côtés, le ministre de l’Economie Eric Lombard avait évoqué dimanche “un effort” de 40 milliards pour réduire le déficit de 5,4% du PIB — objectif 2025 — à 4,6% en 2026. Il a précisé mardi viser une réduction de 6% des dépenses en cinq ans.Sur quels leviers agir ? “L’effort doit être équitable entre les trois grandes catégories” – Etat, sécurité sociale et collectivités locales, a indiqué M. Lombard. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a notamment évoqué une action contre “la très grande dérive” des arrêts maladie. Côté recettes, M. Bayrou a exclu “d’augmenter les prélèvements” car c’est “intenable”.”Si nous choisissions de continuer à augmenter ces prélèvements, c’est notre pays qui en souffrirait”, a-t-il dit. Afin de préserver la compétitivité des entreprises, “nous ne souhaitons pas augmenter ni les impôts, ni les charges des entreprises”, a renchéri M. Lombard.Mais pour le premier président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici, “il faut que tous les Français fassent des efforts à hauteur de leur capacité contributive”, a-t-il avancé mardi soir sur BFM, jugeant qu’il ne devait pas y avoir de “tabou” sur la “fiscalité”.”Nous sommes mis dans une telle situation que nous n’avons pas d’autre choix que de faire un effort budgétaire”, a-t-il par ailleurs jugé.- “Opération de communication” -Embourbé dans les sondages et souvent taxé d’immobilisme après quatre mois à Matignon, François Bayrou entendait mardi amorcer la méthode dite de “coresponsabilité” avec les Français qu’il a souvent prônée avant de prendre les commandes du gouvernement.Mais ce gouvernement tiendra-t-il jusqu’à la présentation du budget 2026 alors que La France insoumise et le Rassemblement national menacent à nouveau de censurer ? “La conférence de presse du Premier ministre n’est pas à la hauteur de la grave crise des finances publiques”, a réagi Marine Le Pen, prévenant que le RN “ne laissera pas passer des mesures contre les Français alors qu’il existe tant de gabegies”.La gauche s’inquiète, elle, de “l’impact récessif” sur la croissance de nouvelles économies et appelle le  gouvernement à envisager des hausses d’impôts pour les plus riches et des remises en causes d’exonérations aux entreprises.Pour la leader de la CGT, Sophie Binet, le Premier ministre n’a apporté “aucune réponse” à ses “interrogations” et “interpellations”. De son côté, la patronne de la CFDT, Marylise Léon, a déploré “une vision comptable” du gouvernement, estimant qu'”on ne fait pas un budget uniquement avec un tableur Excel”. bur-bpa-far-max/jbo/asm

A Londres, appel international à un cessez-le-feu au Soudan

Une quinzaine de pays, l’Union européenne et l’Union africaine, réunis mardi à Londres, ont appelé à un “cessez-le-feu immédiat et permanent” au Soudan et se sont engagés à mobiliser plus de 800 millions d’euros supplémentaires pour ce pays enfoncé dans une crise humanitaire catastrophique.Les participants à cette conférence co-organisée par le Royaume-Uni, l’UE, l’Allemagne, la France et l’Union africaine (UA) ont aussi souligné dans un communiqué final “la nécessité d’empêcher toute partition du Soudan”, déchiré par un conflit entre deux généraux rivaux.”La guerre au Soudan est à l’origine de la pire crise humanitaire au monde”, a souligné le chef de la diplomatie britannique David Lammy, exhortant les pays à “ne pas regarder ailleurs”.”Beaucoup ont abandonné le Soudan (…). C’est une erreur morale lorsqu’il y a autant de civils décapités, des nourrissons d’à peine un an victimes de violences sexuelles et plus de personnes menacées de famine que partout ailleurs dans le monde”, s’est-il ému mardi. La guerre qui a éclaté le 15 avril 2023 oppose le général Abdel Fattah al-Burhane, le chef de l’armée de ce pays d’Afrique du nord-est de 50 millions d’habitants, à son ancien adjoint, Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).Elle a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 13 millions de déplacés et de réfugiés, selon l’ONU.L’armée contrôle désormais le nord et l’est du Soudan, tandis que les FSR dominent une partie du sud et la quasi-totalité de la vaste région du Darfour, dans l’ouest. Les deux camps sont accusés d’exactions et d’atrocités.Le gouvernement soudanais n’a pas été invité à Londres et a protesté auprès du Royaume-Uni, l’accusant de mettre sur un pied d’égalité l’Etat soudanais “souverain et membre des Nations unies depuis 1956” et les FSR, une “milice terroriste qui commet des génocides et des crimes contre l’humanité”.Les participants à cette conférence, qui réunissait des pays comme l’Arabie saoudite et les Etats-Unis et des représentants de l’ONU et de la Ligue arabe, ont promis un total de plus de 800 millions d’euros de nouveaux financements pour l’aide humanitaire.Ceux-ci s’ajoutent aux plus de deux milliards d’euros d’engagements obtenus l’an dernier au cours d’un précédent sommet à Paris.- Éviter toute “ingérence” -L’Union européenne va débloquer 522 millions d’euros supplémentaires cette année et la commissaire à la Coopération internationale Hadja Lahbib a appelé à montrer un “front uni” pour exiger des belligérants “le respect du droit humanitaire international” et “la protection des civils”.Avant elle, David Lammy a annoncé une nouvelle aide de 120 millions de livres (139,5 millions d’euros) qui permettra de fournir des biens alimentaires vitaux, notamment aux enfants, et de soutenir les victimes de violences sexuelles.L’Allemagne va octroyer 125 millions d’euros supplémentaires pour le Soudan et les pays voisins qui accueillent de nombreux réfugiés. La France, quant à elle, mobilisera 50 millions d’euros.Dans leur communiqué, les participants au sommet ont insisté sur le fait que “la non-ingérence des acteurs extérieurs reste primordiale”.Ils ont également dit rejeter “tout projet, dont celui de gouvernements parallèles, qui mettrait en péril l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale du Soudan”.Plus tôt mardi, le commissaire à la Paix et la Sécurité de l’UA, Bankole Adeoye, avait assuré que son organisation “n’accepterait pas (…) une désintégration” du Soudan et appelé “les acteurs extérieurs à s’abstenir de toute ingérence”, tandis que le gouvernement soudanais accuse les Emirats arabes unis de soutenir les FSR.Les Emirats réfutent ces accusations et ont appelé mardi dans un communiqué les belligérants à un “cessez-le-feu” immédiat. “Ceux qui cherchent à gagner du pouvoir ou de l’influence au Soudan par le biais d’un soutien militaire ou financier soufflent sur les braises du conflit”, avait aussi dénoncé la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock. La veille, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’était dit “très inquiet du fait que des armes et des combattants continuent d’arriver au Soudan”, sans toutefois préciser leur provenance.

La France riposte à l’Algérie, la crise diplomatique reprend de plus belle

La crise diplomatique entre Paris et Alger repart de plus belle, quinze jours seulement après une accalmie: Emmanuel Macron a décidé mardi d’expulser douze agents consulaires algériens en réponse à une mesure similaire de l’Algérie, accusée d’être responsable de cette nouvelle “dégradation brutale”.Le président français, qui s’était personnellement entretenu au téléphone avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune le 31 mars pour relancer le dialogue après des mois de brouille, a aussi “décidé de rappeler pour consultations l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet”, a annoncé l’Elysée dans un communiqué.Les autorités algériennes ont déclaré dimanche persona non grata douze fonctionnaires français du ministère de l’Intérieur, leur donnant 48 heures pour quitter l’Algérie, en réponse à l’arrestation en France, puis à sa mise en détention, d’un agent consulaire algérien.Le chef de l’Etat français avait d’abord temporisé, mais voyant que le pouvoir algérien ne revenait pas sur sa décision, il a décidé de monter en première ligne.L’expulsion de ces Français, qui étaient en route vers la France mardi soir, “méconnaît les règles élémentaires de nos procédures judiciaires” et “est injustifiée et incompréhensible”, a affirmé l’Elysée. Qui a décidé de procéder “symétriquement”, aussi sous 48 heures, “à l’expulsion de douze agents” consulaires et diplomates algériens.”Les autorités algériennes prennent la responsabilité d’une dégradation brutale de nos relations bilatérales”, juge l’Elysée. Pour le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, qui était allé à Alger début avril pour recoudre les liens, Alger a “choisi l’escalade”.- Réponse “appropriée” -L’Algérie avait défendu lundi soir sa décision “souveraine”, faisant porter au ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau “la responsabilité entière” de ce regain de tensions. Cette figure de la droite française s’est fait le porte-voix ces derniers mois d’une ligne de fermeté face à l’Algérie, notamment en matière migratoire.”Bruno Retailleau n’a rien à voir avec cette affaire judiciaire”, a assuré mardi M. Barrot, insistant sur l’indépendance de la justice française.L’Algérie doit “continuer à tenir ses obligations” en matière migratoire et sécuritaire malgré les “différends” avec la France, a-t-il ajouté mardi soir.Trois hommes, dont un employé dans l’un des consulats d’Algérie en France, ont été mis en examen (inculpés) vendredi à Paris pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour, en relation avec une entreprise terroriste, selon le parquet national antiterroriste français.Dans cette affaire d’enlèvement qui visait l’opposant au régime algérien Amir Boukhors, influenceur surnommé Amir DZ, ces hommes sont aussi poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Ils ont été placés en détention provisoire.Prenant la parole mardi soir après l’Elysée, M. Retailleau a estimé que la réponse française était “totalement appropriée”, et a jugé “inadmissible que la France soit un terrain de jeu pour les services algériens”.- “Reprendre le dialogue” -Malgré cette soudaine rechute, l’Elysée a estimé que “l’intérêt même de la France et de l’Algérie” était de “reprendre le dialogue”, exhortant Alger à “faire preuve de responsabilité”.”Le dialogue, toujours, mais pas à sens unique”, a nuancé M. Barrot.Il y a quinze jours, les deux pays liés par une histoire commune souvent douloureuse avaient décidé de tourner la page d’une crise d’une intensité rare qui les avait précipités au bord de la rupture.Elle avait démarré huit mois plus tôt lorsque M. Macron avait apporté son soutien total à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L’Algérie avait immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.Les deux chefs d’Etat avaient alors chargé leurs ministres des Affaires étrangères de reprendre le dialogue sur tous les sujets “irritants”, dont la question migratoire et l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal.M. Barrot a estimé que M. Sansal, condamné à de la prison en première instance en Algérie, n’avait “pas à faire les frais de problèmes” diplomatiques. “Et j’ose croire, étant donné son état de santé et sa situation, à un geste d’humanité de la part des autorités algériennes”.Les deux filles de l’écrivain ont d’ailleurs appelé M. Macron à obtenir sa libération au plus vite, dans une tribune publiée mardi soir sur le site du Figaro, qualifiant cette demande de “dernier élan d’espoir”.  Selon l’historien Pierre Vermeren, professeur à l’université Sorbonne à Paris, “la crise prouve qu’à l’intérieur de l’armée, de l’état-major” algériens, “il y a une partie des généraux ou des colonels qui veulent rompre avec la France, qui ne veulent pas se réconcilier, qui veulent saboter le travail de reprise des relations normales”, a-t-il dit à l’AFP.

Hamas raises fears for hostage at centre of latest Gaza truce offer

Hamas said Tuesday that after an Israeli strike it had “lost contact” with the captors of an Israeli-American hostage in Gaza, whose release reportedly takes centre stage in Israel’s latest proposal for a renewed ceasefire.Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu visited northern Gaza Tuesday, his office announced, as the military kept up the offensive it resumed on March 18, effectively ending a two-month ceasefire.Speaking to troops, he said Hamas would continue to “suffer blow after blow”.In a statement on Telegram, Abu Obeida, spokesman for Hamas’s military wing the Ezzedine Al-Qassam Brigades, said: “We announce that we have lost contact with the group holding soldier Edan Alexander following a direct strike on their location.””We are still trying to reach them at this moment,” he added.The military wing later released a video addressed to the families of the remaining hostages, warning them that their loved ones were likely to return in coffins if Israel kept up its bombardment of the territory.Over video images of masked militants carrying black coffins out of white vans in the darkness, the video carried a subtitled message in English, Arabic and Hebrew.”Be prepared. Soon, your children will return in black coffins with their bodies torn apart by shrapnel from your army’s missiles,” the message warns.Hamas’s armed wing released a video on Saturday showing Alexander alive, in which he criticised the Israeli government for failing to secure his release.Alexander appeared to be speaking under duress in the footage, making frequent hand gestures as he criticised Netanyahu’s government.AFP was unable to determine when the video was filmed.Alexander was serving in an elite infantry unit on the Gaza border when he was abducted by Palestinian militants during their October 2023 attack.The soldier, who turned 21 in captivity, was born in Tel Aviv and grew up in the US state of New Jersey, returning to Israel after high school to join the army.- ‘Gesture of goodwill’ -Hamas said on  Monday it had received a new truce offer from Israel that foresees the release of 10 living hostages, starting with Alexander, in exchange for a 45-day ceasefire.A Hamas official said the Israeli proposal called for Alexander’s release on the first day of the ceasefire as a “gesture of goodwill”.It was delivered to the group’s delegation in Cairo by Egyptian officials over the weekend, and a senior Hamas official told AFP the group would “most likely” respond within 48 hours.Another Hamas official said Israel had also demanded that the Palestinian militants disarm to secure an end to the Gaza war, but said this crossed a “red line”.Out of 251 hostages taken during Hamas’s October 2023 attack, a total of 58 remain in captivity, including 34 the Israeli military says are dead.In northern Gaza, Netanyahu told troops, “They are striking the enemy and Hamas will continue to suffer blow after blow. We insist that they release our hostages, and we insist on achieving all of our war objectives.”French President Emmanuel Macron told Netanyahu in a telephone call Tuesday that only a ceasefire in Gaza could free the remaining hostages. Saying the suffering of Gazan civilians “must end”, he called for “opening all humanitarian aid crossings” into the Palestinian territory.Israel has cut off all aid to the Gaza Strip since March 2 to pressure Hamas.The United Nations has warned that Gaza’s humanitarian crisis is spiralling out of control, with no aid having entered the territory for a month and a half.”The humanitarian situation is now likely the worst it has been in the 18 months since the outbreak of hostilities,” the UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) said.Macron angered Israel last week when he suggested Paris could recognise a Palestinian state during a United Nations conference in New York in June.Netanyahu’s office said he told Macron on Tuesday that the establishment of a Palestinian state would be a “huge reward for terrorism”.

Crise politique en Charente, le conseil départemental sera mis sous tutelle

“Nous rendons les clés”: Le conseil départemental de Charente, n’ayant pas réussi à voter son budget 2025 mardi, sera mis sous tutelle préfectorale dès mercredi, une situation très rare pour une collectivité de cette taille. Fin mars, celui-ci, d’un montant de 615 millions d’euros, avait été retoqué lors d’un premier vote, du fait notamment de l’abstention d’un groupe de six élus de la majorité de gauche qui avaient fait scission après des mois de dissensions politiques au sein de l’assemblée de ce territoire de quelque 350.000 habitants.L’exécutif présidé par Philippe Bouty (DVG) avait dès lors jusqu’à mardi pour présenter une nouvelle copie et la faire voter, sous peine de voir le préfet prendre la main sur les finances départementales en saisissant la Chambre régionale des Comptes (CRC).Mais à 20H00, le quorum n’avait pas été atteint pour que l’assemblée se tienne, les élus de l’opposition et le groupe sécessionniste n’étant pas venus siéger.”Nous n’avons pas le quorum et nous rendons les clés à la CRC. C’est un précédent sans équivalent. Ce soir, la Charente sera le seul département à ne pas avoir de budget”, a déclaré devant la presse le président du département, qui emploie quelque 2.000 agents.Il a déploré une “tentative de putsch” de la part des élus de droite et de la sénatrice PS Nicole Bonnefoy, l’une des six élus de gauche à avoir boycotté la séance après s’être abstenus fin mars.Philippe Bouty, qui avait fait basculer le département à gauche en 2021 avec un seul canton d’avance, a rapidement vu sa majorité gauche plurielle se fissurer, ses critiques lui reprochant des “annonces intempestives” et des “comportements parfois inadéquats”.”Ce n’est pas un problème de personne mais de dysfonctionnements depuis des années, devenus inacceptables à la longue”, a fait valoir Mme Bonnefoy, accusée par des élus restés dans la majorité de convoiter la tête de l’exécutif.Le groupe des sécessionnistes et l’opposition, emmenée par le centriste Jérôme Sourisseau, qui a présidé le conseil départemental en 2020-2021, réclament la démission de M. Bouty depuis sa mise en minorité fin mars, mais ce dernier s’y refuse.”Le préfet va saisir la CRC” de Nouvelle-Aquitaine, a confirmé la préfecture à l’AFP en précisant que cette saisine interviendrait mercredi.L’instance régionale de contrôle financier aurait alors un mois pour élaborer un nouveau projet de budget et le transmettre au préfet, qui disposerait ensuite d’un délai de 20 jours pour le faire exécuter en l’état, avec la possibilité d’y apporter des modifications motivées.”Une situation très exceptionnelle pour un département”, même s’il “n’y aura pas de +shut down+” à l’américaine, avait souligné début avril le président de la CRC, Vincent Léna, dans une interview à Charente Libre.

Elus et usagers des lignes SNCF “dégradées” repartent déçus de leur montée à Paris

Des centaines d’élus et usagers des lignes Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) et Paris-Clermont-Ferrand sont “montés à la capitale” en train mardi pour dire leur “exaspération” face à l’état “dégradé” de ces lignes qu’ils jugent oubliées, mais ils sont redescendus dans leurs régions respectives “en proie à la colère”.”Face à une mobilisation inédite (…) le ministre des Transports choisit l’humiliation et la mascarade”, fustigeait dans un communiqué, François Kuss, directeur de cabinet du président du conseil départemental du Lot, Serge Rigal (DVG) au terme d’un rendez-vous au ministère qui a finalement tourné court.La ville de Limoges, s’exprimait dans le même sens: “Montés à Paris avec détermination, chacun redescend dans sa province en proie à de la colère. À défaut d’oxygène, la lente asphyxie de nos territoires semble inéluctable”, a fustigé la municipalité dirigée par Emile Roger Lombertie (LR) dans un autre communiqué.”Non seulement le Ministre n’a pas daigné recevoir la délégation, mais le plus humiliant, c’est qu’en plein milieu du tour de table, le ministre a diffusé un communiqué de presse, publiant les conclusions d’une réunion à laquelle il n’avait pas participé”, a expliqué la ville, M. Kuss précisant à l’AFP que les élus de la délégation étaient sortis de la réunion au ministère “après une dizaine de minutes”.Ils avaient quitté leurs villes, avec des usagers et des représentants d’associations, très tôt le matin pour rallier Paris-Austerlitz. “Tous unis pour une desserte ferroviaire dynamique respectueuse des usagers et de nos territoires”, pouvait-on lire sur une banderole déployée en gare de Cahors, a constaté l’AFP.”Je suis venu défendre la ligne historique Paris-Toulouse”, déclarait Francesco Testa, conseiller municipal de Cahors, avant d’ajouter: “comme on a affaire à des malentendants, on se déplace pour être plus près de leurs oreilles.”Avant de monter à bord, Monique Codet, 84 ans, ancienne habituée du trajet “Montauban-Cahors pendant 14 ans”, a confié vouloir que les nouvelles générations aient la chance de vivre ce qu’elle avait connu: “Il n’y avait pas de retard. Je me souviens d’une seule panne”. C’était la “bonne époque”, a-t-elle dit, au point qu’elle avait même fêté sa retraite en 1998 “dans le train avec tous les amis que je m’y étais fait”.- “Rames hors d’âge” -Au passage du train en gare de Limoges, où une centaine de manifestants mécontents ont scandé “ras-le-POLT”, M. Lombertie a jugé qu’il était “plus facile aujourd’hui pour un étudiant d’aller faire ses études à Bruxelles, à Berlin, à Copenhague ou ailleurs, que d’aller entre Limoges et Clermont-Ferrand”.Au départ de cette dernière ville, un second train de quelque 130 manifestants rejoignait également la capitale.A son bord, Jean-Philippe Ollier, responsable du projet de reconversion du parc Cataroux, site industriel historique du groupe Michelin, est venu “défendre la capacité de pouvoir aller à Paris de manière fiable” car le “parc Cataroux, c’est 400.000 visiteurs et énormément d’entreprises qui vont s’installer et travailler avec l’écosystème parisien”, a-t-il précisé à l’AFP.”Les choses se sont aggravées depuis 40 ans avec des rames hors d’âge et un temps de trajet qui a augmenté de 40 minutes”, a de son côté souligné Patrick Wolff, président de l’association locale Objectif capitales.- “Engagement de l’Etat” -Vendredi, le ministre des Transports Philippe Tabarot s’était rendu à Clermont-Ferrand “pour rappeler l’engagement de l’Etat et annoncer des mesures correctrices et de long terme” pour ces lignes de trains d’équilibre du territoire (TET), selon un communiqué du ministère, rappelant qu’il promettait de réunir “dans les prochains mois” le comité de suivi des dessertes ferroviaires du POLT.Les lignes POLT (plus de 700 km de voie ferrée) et Clermont-Paris (420 km) transportent respectivement 2,6 et 1,9 millions de voyageurs chaque année dans des trains Intercités. La SNCF a lancé en 2018 un programme de modernisation de ces lignes, qui restent cependant “encore équipées d’installations techniques hétérogènes et vieillissantes”, reconnaît la compagnie ferroviaire.Selon le ministère, des “investissements significatifs réalisés depuis 2018” incluent 1,9 milliard d’euros à l’horizon 2027 pour la ligne POLT et près d’un milliard pour Paris-Clermont, les “deux plus gros chantiers conduits cette année par SNCF Réseau”, même si M. Tabarot souligne “que la situation n’est toujours pas satisfaisante”.Les investissements évoqués ne sont pas suffisants pour Jean-Noël Boisseleau, vice-président de l’association Urgence Ligne POLT qui évoque “une régénération partielle”. Il faudrait “2,5 à 3 milliards d’euros supplémentaires pour que, vraiment, on reparte pratiquement à neuf”, dit-il.