Cognac: les principaux exportateurs échappent aux taxes chinoises en augmentant leurs prix

Pékin a conclu son enquête antidumping sur les eaux-de-vie de vin européennes, essentiellement le cognac, en introduisant des droits de douane auxquels échappent une trentaine de producteurs, dont les grandes maisons exportatrices, via un régime de prix négociés plus favorable.La Chine, deuxième marché de la filière derrière les États-Unis, avait ouvert cette enquête début 2024 en riposte à une procédure européenne visant les subventions d’État dont bénéficient les véhicules électriques chinois.Pékin avait menacé d’introduire des droits de douane allant jusqu’à 39% et imposait aux producteurs de cognac, depuis l’automne, de verser une caution bancaire auprès des douanes chinoises.Ces mesures ont porté un coup sévère à la filière qui représente 72.000 emplois en France, dépend à 98% de l’export – menacé également par l’hypothèse de surtaxes américaines – et affirmait perdre 50 millions d’euros par mois.”L’autorité chargée de l’enquête a conclu qu’il y avait dumping sur le brandy importé de l’UE”, a annoncé vendredi le ministère chinois du Commerce, évoquant un “préjudice substantiel” pour le secteur chinois.Mais il a publié parallèlement une liste de 34 entreprises avec lesquelles il s’est entendu sur de nouveaux tarifs, ce régime se substituant aux droits de douane.Ce résultat, obtenu après des mois d’efforts diplomatiques, constitue “une étape positive pour mettre un terme à ce contentieux qui menaçait nos exportations”, a salué le président Emmanuel Macron en promettant de continuer le dialogue avec Pékin pour soutenir la filière.- “Moins défavorable” -Sont concernés, à titre individuel, les trois principaux exportateurs de cognac – Hennessy (groupe LVMH), Martell (Pernod Ricard) et Rémy Martin (Rémy Cointreau) – ainsi que 24 producteurs de cognac et 7 d’armagnac ayant négocié un accord collectif via le Bureau national interprofessionnel du cognac.Selon le BNIC, les hausses de prix concédées sont “moins défavorables” que les taxes envisagées initialement par la Chine. L’interprofession n’a pas détaillé ces augmentations, qui varient selon les produits, mais elles pénaliseraient environ deux fois moins la filière selon une source proche du dossier.Rémy Cointreau et Pernod Ricard ont assuré que les tarifs négociés ne constituaient “en aucun cas” une reconnaissance de leur part de pratiques commerciales relevant du dumping.Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’est félicité d’un “très large champ d’exemptions” aux droits de douane “pour de nombreux acteurs de la filière du cognac et de l’armagnac”.Il a pointé cependant “plusieurs points importants non résolus”, dont l’exclusion de certains acteurs de l’accord sur les prix – ils seront soumis à des taxes supérieures à 30% à compter de samedi.Selon le BNIC, manque aussi à l’appel la réouverture du marché duty free, dont le cognac est exclu depuis décembre et qui représente traditionnellement près de 20% de ses ventes en Chine.M. Barrot a affirmé que Paris restait mobilisé “pour parvenir à une solution définitive”, avant de recevoir dans l’après-midi au Quai d’Orsay son homologue chinois Wang Yi.- Tensions – Le chef de la diplomatie chinoise, qui sera reçu ensuite à l’Élysée par Emmanuel Macron, a enchaîné les entretiens tendus avec ses homologues lors d’une tournée en Europe cette semaine.L’Union européenne (UE) a regretté pour sa part la décision de Pékin “d’instituer des mesures antidumping définitives sur les importations en Chine de brandy européen”.Ces menaces s’inscrivent “dans une tendance inquiétante de la Chine à abuser des instruments de protection en matière commerciale, en ouvrant et menant des enquêtes sur la base d’allégations douteuses et de preuves insuffisantes”, a déclaré devant la presse un porte-parole à Bruxelles.Selon lui, la Commission européenne va étudier ces mesures et décidera des prochaines étapes afin de protéger l’industrie et les intérêts économiques européens.La Chine et l’UE doivent tenir un sommet ce mois-ci à Pékin pour marquer le 50e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques.Selon le média Bloomberg News, citant des sources anonymes, les autorités chinoises envisagent d’annuler la deuxième journée du sommet, signe de tensions entre Bruxelles et Pékin.Plusieurs dossiers épineux ont terni leurs relations ces dernières mois, dont le soutien de Pékin à son allié russe et les questions commerciales.

Cognac: les principaux exportateurs échappent aux taxes chinoises en augmentant leurs prix

Pékin a conclu son enquête antidumping sur les eaux-de-vie de vin européennes, essentiellement le cognac, en introduisant des droits de douane auxquels échappent une trentaine de producteurs, dont les grandes maisons exportatrices, via un régime de prix négociés plus favorable.La Chine, deuxième marché de la filière derrière les États-Unis, avait ouvert cette enquête début 2024 en riposte à une procédure européenne visant les subventions d’État dont bénéficient les véhicules électriques chinois.Pékin avait menacé d’introduire des droits de douane allant jusqu’à 39% et imposait aux producteurs de cognac, depuis l’automne, de verser une caution bancaire auprès des douanes chinoises.Ces mesures ont porté un coup sévère à la filière qui représente 72.000 emplois en France, dépend à 98% de l’export – menacé également par l’hypothèse de surtaxes américaines – et affirmait perdre 50 millions d’euros par mois.”L’autorité chargée de l’enquête a conclu qu’il y avait dumping sur le brandy importé de l’UE”, a annoncé vendredi le ministère chinois du Commerce, évoquant un “préjudice substantiel” pour le secteur chinois.Mais il a publié parallèlement une liste de 34 entreprises avec lesquelles il s’est entendu sur de nouveaux tarifs, ce régime se substituant aux droits de douane.Ce résultat, obtenu après des mois d’efforts diplomatiques, constitue “une étape positive pour mettre un terme à ce contentieux qui menaçait nos exportations”, a salué le président Emmanuel Macron en promettant de continuer le dialogue avec Pékin pour soutenir la filière.- “Moins défavorable” -Sont concernés, à titre individuel, les trois principaux exportateurs de cognac – Hennessy (groupe LVMH), Martell (Pernod Ricard) et Rémy Martin (Rémy Cointreau) – ainsi que 24 producteurs de cognac et 7 d’armagnac ayant négocié un accord collectif via le Bureau national interprofessionnel du cognac.Selon le BNIC, les hausses de prix concédées sont “moins défavorables” que les taxes envisagées initialement par la Chine. L’interprofession n’a pas détaillé ces augmentations, qui varient selon les produits, mais elles pénaliseraient environ deux fois moins la filière selon une source proche du dossier.Rémy Cointreau et Pernod Ricard ont assuré que les tarifs négociés ne constituaient “en aucun cas” une reconnaissance de leur part de pratiques commerciales relevant du dumping.Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’est félicité d’un “très large champ d’exemptions” aux droits de douane “pour de nombreux acteurs de la filière du cognac et de l’armagnac”.Il a pointé cependant “plusieurs points importants non résolus”, dont l’exclusion de certains acteurs de l’accord sur les prix – ils seront soumis à des taxes supérieures à 30% à compter de samedi.Selon le BNIC, manque aussi à l’appel la réouverture du marché duty free, dont le cognac est exclu depuis décembre et qui représente traditionnellement près de 20% de ses ventes en Chine.M. Barrot a affirmé que Paris restait mobilisé “pour parvenir à une solution définitive”, avant de recevoir dans l’après-midi au Quai d’Orsay son homologue chinois Wang Yi.- Tensions – Le chef de la diplomatie chinoise, qui sera reçu ensuite à l’Élysée par Emmanuel Macron, a enchaîné les entretiens tendus avec ses homologues lors d’une tournée en Europe cette semaine.L’Union européenne (UE) a regretté pour sa part la décision de Pékin “d’instituer des mesures antidumping définitives sur les importations en Chine de brandy européen”.Ces menaces s’inscrivent “dans une tendance inquiétante de la Chine à abuser des instruments de protection en matière commerciale, en ouvrant et menant des enquêtes sur la base d’allégations douteuses et de preuves insuffisantes”, a déclaré devant la presse un porte-parole à Bruxelles.Selon lui, la Commission européenne va étudier ces mesures et décidera des prochaines étapes afin de protéger l’industrie et les intérêts économiques européens.La Chine et l’UE doivent tenir un sommet ce mois-ci à Pékin pour marquer le 50e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques.Selon le média Bloomberg News, citant des sources anonymes, les autorités chinoises envisagent d’annuler la deuxième journée du sommet, signe de tensions entre Bruxelles et Pékin.Plusieurs dossiers épineux ont terni leurs relations ces dernières mois, dont le soutien de Pékin à son allié russe et les questions commerciales.

France praises China Cognac progress, warns of unresolved issues

France on Friday praised steps taken by China to settle a long-running trade dispute concerning European brandies but warned that a number of “major issues” remained unresolved.The tentative signs of a thaw in the row over the prized tipples came as China’s Foreign Minister Wang Yi was set to meet French President Emmanuel Macron and Foreign Minister Jean-Noel Barrot in Paris later Friday.In recent months China and the European Union have butted heads over Beijing’s generous subsidies for its domestic industries.Beijing launched an investigation last year into EU brandy, months after the bloc undertook a probe into Chinese electric vehicle (EV) subsidies.In the latest salvo in the trade spat, from Saturday China will require major European brandy exporters to raise prices or risk anti-dumping taxes of up to 34.9 percent.But Beijing also said that several major French cognac producers had signed onto a price commitment to avoid the tariffs as long as they sell at or above an agreed minimum price.France’s umbrella cognac makers association BNIC, which includes key producers from Hennessy to Remy Cointreau and Martell, confirmed that market players had agreed to price increases in China to avoid anti-dumping taxes.French cognac and liqueur maker Remy Cointreau pointed to “an alternative that is significantly less punitive than the application of definitive anti-dumping duties.”- ‘Positive step’ – Both Macron and Barrot praised China’s steps to resolve the dispute but stressed they would discuss the outstanding differences with Wang.”This is a positive step towards resolving this dispute, which was threatening our exports,” Macron said on X.”I will continue to raise these issues with the Chinese authorities this afternoon.”In a statement to AFP Barrot said: “Several major issues remain unresolved, in particular the exclusion of certain players from the scope of the exemptions.” “We remain fully committed to reaching a definitive solution based on the conditions that existed prior to the investigation,” he said.China’s Wang held fraught meetings with his counterparts during a tour of Europe earlier this week.Almost all EU brandy is cognac produced in France, exports of which to China are worth 1.4 billion euros ($1.6 billion) per year.French liquor giant Jas Hennessy said it would be hit with levies of 34.9 percent if it reneges on the deal.Remy Martin will be hit with 34.3 percent and Martell 27.7 percent.”The decision to accept the price commitment once again demonstrates China’s sincerity in resolving trade frictions through dialogue and consultation,” a Chinese commerce ministry spokesperson said in a statement.However, the European Commission said Friday after the announcement that it “regrets China’s decision”.”We believe that China’s measures are unfair. We believe they are unjustified,” said the commission’s trade spokesman, Olof Gill.”We believe they are inconsistent with the applicable international rules and are thus unfounded.”- Upcoming summit -China has sought to improve relations with the European Union as a counterweight to superpower rival the United States.But deep frictions remain over their economic relationship, including a yawning trade deficit of $357.1 billion between China and the EU, as well as Beijing’s close ties with Russia despite Moscow’s war in Ukraine.A trade row between Beijing and the bloc erupted last summer when the EU moved towards imposing hefty tariffs on electric vehicles imported from China, arguing that Beijing’s subsidies were unfairly undercutting European competitors.Beijing denied that claim and announced what were widely seen as retaliatory probes into imported European pork, brandy and dairy products.The bloc imposed extra import taxes of up to 35 percent on Chinese EV imports in October.Beijing later lodged a complaint with the World Trade Organisation, which said in April that it would set up an expert panel to assess the EU’s decision.China and the EU are scheduled to hold a summit this month to mark the 50th anniversary of the establishment of diplomatic ties.Bloomberg News reported on Friday, citing unnamed sources, that Beijing intends to cancel the second day of the summit, a sign of tensions between Beijing and Brussels.

Plus de 40 blessés dans l’explosion d’une station-essence à Rome, entendue à travers toute la ville

Quarante-cinq personnes ont été blessées vendredi dans l’explosion d’une station-essence à Rome, entendue à travers toute la ville et due a priori à une fuite de gaz au moment où un camion-citerne ravitaillait la station.L’explosion, survenue en début de matinée, a fait trembler les fenêtres de nombreux immeubles de la capitale italienne. “J’ai vu les effets dévastateurs d’une explosion très puissante qui a causé des dégâts très importants non seulement dans la station-service, mais aussi tout autour, faisant exploser des vitres… endommageant même une école située à proximité”, a déclaré sur place le maire de Rome, Roberto Gualtieri. “Selon les pompiers, tout est parti d’une fuite de gaz”, a-t-il ajouté.L’incendie a été déclenché a priori par la fuite de gaz au moment où un camion-citerne ravitaillait la station-essence. “C’est comme si une bombe avait explosé”, a décrit à l’AFP Ennio Acquilino, directeur régional des pompiers.Alors que la station-essence était ravitaillée en gaz de pétrole liquéfié (GPL), le carburant a subi une “Bleve” (de l’anglais “boiling liquid expanding vapor explosion”), c’est-à-dire une transformation rapide de l’état liquide à l’état gazeux, entraînant l’explosion, a précisé M. Acquilino.Le parquet de Rome et les pompiers doivent cependant encore mener une enquête pour établir avec précision les causes de l’accident.- Brûlures et fumée -Les forces de l’ordre ont extrait une personne d’une voiture en feu, a déclaré à l’AFP le commandant de la gendarmerie Andrea Quattrocchi. Et le toit d’une ambulance a volé sur plusieurs mètres suite à l’explosion, d’après des témoignages recueillis sur place.Parmi les blessés figurent 24 personnes civiles de la zone ainsi que 21 parmi les secouristes, dont 12 membres des forces de l’ordre et six pompiers.Deux personnes ont été hospitalisés pour brûlures et inhalation de fumée. Leur pronostic vital est engagé, a rapporté l’agence italienne AGI.De nombreuses vidéos circulant sur internet montrent de grandes flammes sur fond de détonations à la pompe à essence et une colonne de fumée noire et épaisse s’élever dans le ciel au dessus de la périphérie est de la ville.”J’ai d’abord pensé à un attentat”, a décrit à l’AFP Antonio Palomba qui a senti la pression de la détonation sur les vitres de son fourgon, a proximité de la station.”L’explosion a été vraiment très forte, j’ai senti ma peau brûler”, a déclaré à l’AFP Michele Secu, 23 ans, qui travaille dans un centre sportif situé à proximité du lieu de l’explosion.Fabio Balzani, le directeur de ce centre, qui a dû être évacué, a déclaré que si l’incendie s’était produit quelques minutes plus tard, les conséquences auraient pu être désastreuses. “S’il s’était déclaré à 08H30 ou plus tard, cela aurait été un massacre, une catastrophe”, a-t-il déclaré à l’AFP, précisant qu’une soixantaine d’enfants étaient attendus pour un camp d’été dans le centre et qu’environ 120 personnes avaient réservé la piscine ce matin-là.Les larmes aux yeux, il a décrit la zone touchée, dont son centre sportif, comme un “champ de bataille”. La police a bouclé le quartier pour permettre aux pompiers de travailler et elle a également évacué deux bâtiments qui étaient les plus proches de l’explosion.”Je suis avec attention les conséquences de l’explosion de ce matin”, a écrit sur X la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni, assurant être en contact avec toutes les autorités impliquées, dont le maire de Rome.

Plus de 40 blessés dans l’explosion d’une station-essence à Rome, entendue à travers toute la ville

Quarante-cinq personnes ont été blessées vendredi dans l’explosion d’une station-essence à Rome, entendue à travers toute la ville et due a priori à une fuite de gaz au moment où un camion-citerne ravitaillait la station.L’explosion, survenue en début de matinée, a fait trembler les fenêtres de nombreux immeubles de la capitale italienne. “J’ai vu les effets dévastateurs d’une explosion très puissante qui a causé des dégâts très importants non seulement dans la station-service, mais aussi tout autour, faisant exploser des vitres… endommageant même une école située à proximité”, a déclaré sur place le maire de Rome, Roberto Gualtieri. “Selon les pompiers, tout est parti d’une fuite de gaz”, a-t-il ajouté.L’incendie a été déclenché a priori par la fuite de gaz au moment où un camion-citerne ravitaillait la station-essence. “C’est comme si une bombe avait explosé”, a décrit à l’AFP Ennio Acquilino, directeur régional des pompiers.Alors que la station-essence était ravitaillée en gaz de pétrole liquéfié (GPL), le carburant a subi une “Bleve” (de l’anglais “boiling liquid expanding vapor explosion”), c’est-à-dire une transformation rapide de l’état liquide à l’état gazeux, entraînant l’explosion, a précisé M. Acquilino.Le parquet de Rome et les pompiers doivent cependant encore mener une enquête pour établir avec précision les causes de l’accident.- Brûlures et fumée -Les forces de l’ordre ont extrait une personne d’une voiture en feu, a déclaré à l’AFP le commandant de la gendarmerie Andrea Quattrocchi. Et le toit d’une ambulance a volé sur plusieurs mètres suite à l’explosion, d’après des témoignages recueillis sur place.Parmi les blessés figurent 24 personnes civiles de la zone ainsi que 21 parmi les secouristes, dont 12 membres des forces de l’ordre et six pompiers.Deux personnes ont été hospitalisés pour brûlures et inhalation de fumée. Leur pronostic vital est engagé, a rapporté l’agence italienne AGI.De nombreuses vidéos circulant sur internet montrent de grandes flammes sur fond de détonations à la pompe à essence et une colonne de fumée noire et épaisse s’élever dans le ciel au dessus de la périphérie est de la ville.”J’ai d’abord pensé à un attentat”, a décrit à l’AFP Antonio Palomba qui a senti la pression de la détonation sur les vitres de son fourgon, a proximité de la station.”L’explosion a été vraiment très forte, j’ai senti ma peau brûler”, a déclaré à l’AFP Michele Secu, 23 ans, qui travaille dans un centre sportif situé à proximité du lieu de l’explosion.Fabio Balzani, le directeur de ce centre, qui a dû être évacué, a déclaré que si l’incendie s’était produit quelques minutes plus tard, les conséquences auraient pu être désastreuses. “S’il s’était déclaré à 08H30 ou plus tard, cela aurait été un massacre, une catastrophe”, a-t-il déclaré à l’AFP, précisant qu’une soixantaine d’enfants étaient attendus pour un camp d’été dans le centre et qu’environ 120 personnes avaient réservé la piscine ce matin-là.Les larmes aux yeux, il a décrit la zone touchée, dont son centre sportif, comme un “champ de bataille”. La police a bouclé le quartier pour permettre aux pompiers de travailler et elle a également évacué deux bâtiments qui étaient les plus proches de l’explosion.”Je suis avec attention les conséquences de l’explosion de ce matin”, a écrit sur X la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni, assurant être en contact avec toutes les autorités impliquées, dont le maire de Rome.

A Lyon, qui bat les records d’alertes canicule, la bataille pour calmer le thermomètre

Après deux semaines de fournaise, Lyon est enfin sorti vendredi de l’alerte orange, une vigilance que la métropole connaît plus souvent que le reste de la France, malgré les mesures des élus écologistes pour limiter la surchauffe.Le Rhône est le département “le plus concerné par le nombre de vigilance canicule”, selon Météo-France: en vingt ans, ses habitants ont connu 34 épisodes de vigilance orange et un passage en vigilance rouge, pendant quatre jours en août 2023.”Les vigilances canicule sont plus nombreuses” qu’ailleurs, et “elles durent en général plus longtemps, comme en ce moment”, note Thibault Montagnon, météorologiste à Météo-France. Depuis le 20 juin, le département était en vigilance orange, à l’exception d’un “répit” en jaune  pendant deux jours. Après avoir enduré des pics à 39°C et des nuits étouffantes, ses plus de 1,8 million d’habitants apprécient vendredi le retour d’un léger vent frais.Après avoir survécu “en mode survie, on profite à nouveau de l’extérieur,” se réjouit Sara Saitta, 43 ans, croisée à l’ombre d’un arbre dans le centre-ville.Le Rhône souffre parce qu’il est coincé à l’intérieur des terres entre le Massif Central, le Bugey et les Alpes, loin de l’Atlantique et de la mer du Nord, et bénéficie moins des masses d’air frais, explique le météorologiste.Au contraire, il est “bien exposé aux flux du Sud, limitant la baisse des températures nocturnes lorsqu’ils soufflent”, ajoute M. Montagnon.Et le Rhône est moins acclimaté que les départements méditerranéens, dont les villes ont été d’avantage pensées pour faire face aux fortes chaleurs: ses seuils de vigilance canicule sont donc plus bas et plus régulièrement dépassés. – Ilots de chaleur -Le département est aussi très urbanisé, avec trois quarts de ses habitants dans l’agglomération lyonnaise. Ses îlots de chaleur urbains (ICU), où les surfaces artificielles stockent la chaleur, peuvent amplifier la température de 3°C selon Météo-France. Quand il fait 33°C sur les collines arborées de l’ouest lyonnais, le quartier ultra-bétonné de la Part-Dieu, avec ses grandes tours, enregistre 37,5°C, selon une étude scientifique de 2022.Alors que le changement climatique provoque des canicules plus intenses, longues, précoces et tardives, la situation risque d’empirer: Lyon pourrait compter jusqu’à 11 jours au-dessus de 35°C et 47 nuits au-dessus de 20°C en 2050 avec le scénario d’un réchauffement de 2,7°C élaboré par Météo-France. A l’instar d’autres grandes villes de gauche comme Paris ou Marseille, les élus écologistes locaux multiplient les mesures pour tenter de calmer le thermomètre. Financements de l’isolation thermique des bâtiments, climatisation collective grâce au développement de grands réseaux froids, et végétalisation des espaces: la métropole a alloué à l’environnement un budget de 472,7 millions d’euros en 2025.”Je pense qu’on va plus vite que n’importe où, par rapport aux autres agglomérations françaises”, assure Bruno Bernard, président de la métropole. – “Climatiseur naturel” -Pilier de la stratégie écologiste, la végétation gagne du terrain dans les rues de l’agglomération: depuis 2020, 180.000 arbres et arbustes ont été plantés, remplaçant peu à peu les places de parking, au grand dam de certains usagers.Les résultats sont là, assure Bruno Bernard: la rue Garibaldi, récemment végétalisée et souvent prise en exemple par les écologistes, a vu sa température baisser de 7 °C en période de canicule. Car Lyon ne se contente pas de planter des arbres dans les allées: les agents multiplient les strates végétales et déperméabilisent les sols en arrachant le bitume au profit de bandes de terres.”Aujourd’hui, on végétalise beaucoup plus et beaucoup mieux”, avance le président de la métropole, prônant une “vision globale” pour faire de la future canopée urbaine un “climatiseur naturel”.Malgré ces efforts et des solutions à court terme — installation de fontaines, parcs ouverts plus tard, baignade dans le Rhône — la dernière canicule a révélé des failles: la climatisation manque dans plusieurs rames de métro, l’ombrière de la place Bellecour peine à rafraîchir l’espace, et les files d’attente devant les piscines municipales s’allongent.Et d’ici une semaine, le mercure devrait à nouveau s’affoler avec des maximales prévues au dessus de 35°C.