Les députés commencent à se pencher sur la réforme contestée de l’audiovisuel public

Le projet de rapprochement des entreprises de l’audiovisuel public, Radio France et France Télévisions en tête, a commencé mardi à être examiné en commission à l’Assemblée nationale, au deuxième jour d’une grève pour s’y opposer.”Si cette réforme n’intervient pas, l’affaiblissement sera inévitable” face à la concurrence des plateformes notamment, a martelé la ministre de la Culture Rachida Dati, en ouvrant les débats devant la commission des Affaires culturelles.Déjà validée en première lecture au Sénat en 2023, la proposition de loi portant la réforme est au menu jusqu’à mercredi, avec plus d’un millier d’amendements à la clé.Elle prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France, l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), sous l’autorité d’un(e) président(e).Contrairement aux plans initiaux, France Médias Monde, branche internationale de l’audiovisuel public français (RFI, France 24), pourrait être exclue de cette holding. C’est ce que préconise finalement le gouvernement, dans une évaluation de la réforme consultée par l’AFP.Serpent de mer, le projet d’origine prévoyait carrément une fusion des sociétés, dans une sorte de BBC à la française, mais il a été interrompu par la dissolution de l’Assemblée mi-2024.Aujourd’hui, “cette réforme n’est pas un projet de fusion” et elle “ne se fera pas contre l’intérêt des salariés”, a affirmé Mme Dati, 15 à 16.000 étant concernés.- Manifestation à l’Assemblée -Mardi en début d’après-midi, plusieurs centaines d’opposants au projet se sont rassemblés près du Palais Bourbon.”La holding ressemble furieusement à une fusion. Ça nous promet des années et des années de souffrance”, a lancé au micro Matthieu Darriet, du SNJ (Syndicat national des journalistes) de Radio France.”L’objectif est de faire des économies”, a renchéri Pierre Mouchel, délégué central CGT à France Télévisions.Présent au rassemblement comme d’autres députés de gauche, le LFI Aurélien Saintoul a promis d'”empiler des amendements et des discussions” en commission, pour “épuiser” les promoteurs du projet.”Nous allons pleinement nous mobiliser pour le dénoncer et y faire obstacle (…) dès le stade de la commission”, avait également assuré un peu plus tôt le député PS Emmanuel Grégoire lors du point presse de son groupe.Comme la première lundi, la deuxième journée de grève dans les entreprises concernées a surtout eu des conséquences à Radio France.De nombreuses matinales ont été perturbées, remplacées par de la musique sur les radios France Inter, franceinfo, France Culture, Ici (ex-France Bleu) ou RFI.Selon le SNJ, 72% des journalistes étaient en grève.A France Télévisions, dont la présidente Delphine Ernotte Cunci soutient le projet, le taux de grévistes était de 9% sur la journée, d’après la direction. Des préavis avaient également été déposés à France Médias Monde et l’Ina.- Calendrier serré -L’arrivée de la réforme dans l’hémicycle de l’Assemblée est programmée le 10 avril mais elle pourrait être décalée en raison de l’examen préalable d’un autre texte sur la simplification de la vie économique.Début mars, Mme Dati a confié à Laurence Bloch, ex-directrice des antennes de Radio France, une “mission d’accompagnement” sur le projet, dont les conclusions sont attendues dans les prochaines semaines.La note d’évaluation de la réforme par le gouvernement évoque la création de nouvelles filiales par la société mère France Médias: franceinfo pour des coopérations plus poussées entre radio et télé et Ici pour réunir les réseaux régionaux.Rachida Dati espère une adoption définitive de la proposition de loi à l’été.Mardi, elle a étrillé la gauche qui voudrait, selon elle, “torpiller cette réforme” et réserver l’audiovisuel public à “un club de CSP+ de plus en plus vieillissant”, et non à “tous les Français”.Le calendrier est serré et réunir une majorité des voix des députés n’est pas acquis. Si les macronistes et la droite soutiennent le projet de holding, la gauche est vent debout et le Rassemblement national peut se poser en arbitre. Il souhaite à terme une privatisation pure et simple.

Harcèlement moral: d’ex-collaboratrices dénoncent la “paranoïa” de Nathalie Elimas

D’anciennes collaboratrices de l’ex-secrétaire d’État MoDem Nathalie Élimas, jugée à Paris pour harcèlement moral, ont pointé mardi une tendance “paranoïaque” qui a selon elles contribué à rendre leurs conditions de travail intenables.Pauline (prénom modifié) a tenu trois mois comme conseillère en communication de Mme Élimas avant de quitter son poste, “traumatisée par la toxicité” au sein du cabinet de la secrétaire d’État à l’Éducation prioritaire.À la barre du tribunal, elle a décrit “l’entreprise de destruction méthodique” mise en place, selon elle, par Nathalie Élimas, ainsi que “la paranoïa permanente” de la secrétaire d’Etat, “persuadée que tout le monde était contre elle”.La prévenue, qui a démissionné en mars 2022, n’a cessé de prendre des notes, relevant à peine la tête pour regarder les plaignantes.Aujourd’hui conseillère régionale en ÃŽle-de-France, elle a toujours contesté les accusations de harcèlement moral. Elle encourt deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende.Cinq ex-collaborateurs, quatre femmes et un homme, se sont constitués parties civiles.En décembre 2021, la secrétaire d’État a fait l’objet d’une enquête administrative de l’Inspection générale de l’enseignement supérieur et de la recherche (IGESR), après des signalements internes concernant des “dysfonctionnements” relatifs “aux relations de travail”.Pauline a longuement décrit les injonctions contradictoires qu’elle recevait, notamment concernant la couverture médiatique de la ministre, jalouse de celle des autres femmes du gouvernement. “Elle voulait de la visibilité, mais elle pouvait annuler une interview 30 minutes avant”, “paniquée” à l’idée de se faire piéger, et “tout cela retombait sur moi”, a raconté l’ex-conseillère en communication.Clara (prénom modifié) elle aussi dit avoir subi les foudres de la ministre: les cris, les reproches, les accusations de déloyauté ou encore les critiques en cas d’absence ou de congé.”Je ne m’attendais pas à du soutien de sa part, la connaissant, mais je ne pensais pas qu’elle m’enfoncerait encore plus”, a-t-elle expliqué concernant un arrêt maladie après une fausse couche.”Elle m’a reproché mon absence pour l’opération (après la fausse couche, NDLR) et m’a accusée d’avoir tout inventé”, a poursuivi Clara, précisant qu’ensuite la ministre ne lui avait plus adressé la parole.”Il y a toujours eu une cible, et ça tournait”, s’est remémorée Marie, parlant d’un “climat de stress et d’épuisement”. La jeune femme a quitté le ministère après un arrêt maladie, angoissée, insomniaque et sous antidépresseurs.”J’avais l’impression de me consumer”, a ajouté Marie.Le procès doit se poursuivre jusqu’à jeudi.

Harcèlement moral: d’ex-collaboratrices dénoncent la “paranoïa” de Nathalie Elimas

D’anciennes collaboratrices de l’ex-secrétaire d’État MoDem Nathalie Élimas, jugée à Paris pour harcèlement moral, ont pointé mardi une tendance “paranoïaque” qui a selon elles contribué à rendre leurs conditions de travail intenables.Pauline (prénom modifié) a tenu trois mois comme conseillère en communication de Mme Élimas avant de quitter son poste, “traumatisée par la toxicité” au sein du cabinet de la secrétaire d’État à l’Éducation prioritaire.À la barre du tribunal, elle a décrit “l’entreprise de destruction méthodique” mise en place, selon elle, par Nathalie Élimas, ainsi que “la paranoïa permanente” de la secrétaire d’Etat, “persuadée que tout le monde était contre elle”.La prévenue, qui a démissionné en mars 2022, n’a cessé de prendre des notes, relevant à peine la tête pour regarder les plaignantes.Aujourd’hui conseillère régionale en ÃŽle-de-France, elle a toujours contesté les accusations de harcèlement moral. Elle encourt deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende.Cinq ex-collaborateurs, quatre femmes et un homme, se sont constitués parties civiles.En décembre 2021, la secrétaire d’État a fait l’objet d’une enquête administrative de l’Inspection générale de l’enseignement supérieur et de la recherche (IGESR), après des signalements internes concernant des “dysfonctionnements” relatifs “aux relations de travail”.Pauline a longuement décrit les injonctions contradictoires qu’elle recevait, notamment concernant la couverture médiatique de la ministre, jalouse de celle des autres femmes du gouvernement. “Elle voulait de la visibilité, mais elle pouvait annuler une interview 30 minutes avant”, “paniquée” à l’idée de se faire piéger, et “tout cela retombait sur moi”, a raconté l’ex-conseillère en communication.Clara (prénom modifié) elle aussi dit avoir subi les foudres de la ministre: les cris, les reproches, les accusations de déloyauté ou encore les critiques en cas d’absence ou de congé.”Je ne m’attendais pas à du soutien de sa part, la connaissant, mais je ne pensais pas qu’elle m’enfoncerait encore plus”, a-t-elle expliqué concernant un arrêt maladie après une fausse couche.”Elle m’a reproché mon absence pour l’opération (après la fausse couche, NDLR) et m’a accusée d’avoir tout inventé”, a poursuivi Clara, précisant qu’ensuite la ministre ne lui avait plus adressé la parole.”Il y a toujours eu une cible, et ça tournait”, s’est remémorée Marie, parlant d’un “climat de stress et d’épuisement”. La jeune femme a quitté le ministère après un arrêt maladie, angoissée, insomniaque et sous antidépresseurs.”J’avais l’impression de me consumer”, a ajouté Marie.Le procès doit se poursuivre jusqu’à jeudi.

Trump puts world on edge as ‘Liberation Day’ tariffs loom

Donald Trump had the world’s leading economies on edge Tuesday as the US president prepared to unveil a promised raft of tariffs that could trigger a cascading global trade war.Trump kept rivals and allies alike guessing about who would be targeted and by how much, but promised to be “very kind” when addressing what he has dubbed “Liberation Day” on Wednesday.Global stocks remained volatile ahead of the so-called “reciprocal tariffs,” which Trump says are necessary to combat unfair trade imbalances with countries that target the United States.The Republican billionaire, a fan of tariffs for decades, said on Monday night that he had “settled” on a plan but kept the world in suspense as he refused to reveal the details.Trump would only say that the tariffs would be lower than what other countries would be charging the United States, adding that “we sort of have a world obligation perhaps.””We’re going to be very nice, relatively speaking, we’re going to be very kind,” he said in the Oval Office.Trump is set to hold a “Make America Wealthy Again” press conference in the Rose Garden at the White House at 4:00 pm (2000 GMT) on Wednesday.- ‘Tough’ -Critics warn that the strategy risks a global trade war, provoking a chain reaction of retaliation by major trading partners like China, Canada and the European Union.America’s neighbors Canada and Mexico were already gearing up but suffered amid the uncertainty.”No one knows what’s going to happen,” Carrie McEachran, head of the Sarnia Lambton Chamber of Commerce on the US-Canada border, told AFP. “It’s tough to put together a concrete plan.”Brussels, which Trump has accused of trying to “screw” the United States, said Tuesday it still hoped to negotiate a solution — but that “all instruments are on the table” to retaliate if necessary.British Prime Minister Keir Starmer spoke with Trump on “productive negotiations” towards a UK-US trade deal. Vietnam said on Tuesday it would slash duties on a range of goods to head off Trump tariffs.Trump’s advisors have pitched imposing a 20 percent global tariff to hit almost all US trading partners, the Wall Street Journal reported, while the White House suggested Monday they might be “country specific.”The US president, who began his second term in office in January, claimed the tariffs will drive the “rebirth” of America as a manufacturing giant and stop it being “ripped off.”But his plans have caused huge uncertainty, jolting markets around the world and stoking fears of recession at home in America and abroad.- Volatile markets -Wall Street dipped on Tuesday but European and Asian stock markets rose as investors waited nervously for the announcement. Safe-haven gold touched a fresh record high.US stocks on the S&P 500 and Nasdaq indexes have now had what is their worst quarter since 2022. US manufacturing shrunk again in March amid the uncertainty.Trump’s threatened tariffs have prompted other targets to gird themselves. China, South Korea and Japan formed a rare alliance at the weekend, agreeing to strengthen free trade between themselves.Trump has already imposed a range of tariffs on key economic rivals since returning to the White House.Last week he announced a 25 percent tariff on all auto imports, while a 25 percent tariff on steel and aluminum from around the world came into effect in mid-MarchChina was hit in March by additional 20 percent tariffs on all goods, triggering retaliatory duties from Beijing. The EU has unveiled is own measures to start mid-April.Trump has however delayed tariffs on goods from Canada and Mexico.But the threat of a trade war has caused increasing political ructions, with Canada’s looming general election on April 28 set to be dominated by how to deal with Trump, who has also called for the United States to annex Canada.

Stock markets advance ahead of Trump tariffs deadline

Global stock markets rose Tuesday as investors hoped that a fresh round of global trade tariffs from US President Donald Trump could prove his last.US stock markets initially eased lower as uncertainty reigned over the size and scope of the latest move in Trump’s campaign to shake up global trade, but by midday had moved into positive territory.Asian and European stock markets clawed back some of their recent hefty losses, as traders hoped for greater clarity ahead of the impending tariffs.In a sign of market uncertainty, safe-haven gold touched a fresh record high of $3,149 an ounce.US President Donald Trump has dubbed Wednesday “Liberation Day”, vowing to impose levies on “all countries”.”Hopes are that a recovery rally could take hold if Trump’s tariff announcements are seen as the final move from the White House in its trade war,” said Kathleen Brooks, research director at trading group XTB. “Markets are hoping for a clean decision, that allows traders to move on from tariffs.”But she warned that “the downside risk for stocks could emerge once more if Trump suggests that even more tariffs could be coming down the line”.Trump said Monday he would be “very kind” when he unveils the tariffs.”Some on Wall Street are already talking about how April 2 may very well be lighter-than-feared,” said Jose Torres, a senior economist at Interactive Brokers.”But others worry that this economy can’t handle a stress test of this magnitude and point to households increasingly unable to sustain expenditure patterns in light of mounting headwinds.”The lack of details on who will be hit with what has stoked market unease and fears of a recession in the world’s largest economy.In the first quarter that ended on Monday the S&P 500 and the Nasdaq recorded their worst quarterly performance since 2022 as investors fretted over the impact of tariffs.In Europe, Paris and Frankfurt gained after data showed inflation in the eurozone slowed closer toward the European Central Bank’s two-percent target in March.EU chief Ursula von der Leyen said Tuesday the bloc still hopes for a “negotiated solution” to US tariffs, but that “all instruments are on the table” to hit back if necessary.London also rose, even as Prime Minister Keir Starmer said Britain is likely to suffer from US tariffs and despite making progress over a post-Brexit trade deal.”While countries such as the UK might stand in a good position to strike a deal, there is a risk that tomorrow marks the beginning of a tit-for-tat trade war that brings yet more uncertainty and concern for markets,” said Joshua Mahony, a chief analyst at Scope Markets.”The expected retaliation from Canada, the eurozone, China, Japan, and Korea does signal that it could get worse before it gets better,” he added.On Tuesday, Vietnam said it would slash duties on a range of goods including cars, liquefied gas and some agricultural products, while Taiwan indicated it too had plans to deal with the announcement.The Tokyo stock market, which has borne the brunt of the pain owing to hefty selling of car giants including Toyota and Honda on tariff plans, closed flat while Hong Kong and Shanghai advanced.- Key figures around 1530 GMT -New York – Dow: UP less than 0.1 percent at 42,036.40 pointsNew York – S&P 500: UP 0.3 percent at 5,629.36New York – Nasdaq Composite: UP 0.7 percent at 17,425.04London – FTSE 100: UP 0.6 percent at 8,634.80 (close) Paris – CAC 40: UP 1.1 percent at 7,876.36 (close)Frankfurt – DAX: UP 1.7 percent at 22,539.98 (close)Tokyo – Nikkei 225: FLAT at 35,624.48 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: UP 0.4 percent at 23,206.84 (close)Shanghai – Composite: UP 0.4 percent at 3,348.44 (close)Euro/dollar: DOWN at $1.0808 from $1.0817 on MondayPound/dollar: UP at $1.2927 from $1.2916Dollar/yen: DOWN at 149.30 yen from 149.94 yenEuro/pound: DOWN at 83.61 pence from 83.69 penceBrent North Sea Crude: UP 0.2 percent at $74.89 per barrelWest Texas Intermediate: UP 0.1 percent at $71.57 per barrelburs-rl/rlp

Les Bourses européennes terminent en nette hausse

Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse mardi, s’offrant une respiration à la veille des annonces de Donald Trump, très attendues, sur l’ampleur des droits de douane qu’il menace d’imposer aux partenaires commerciaux des Etats-Unis.Après quatre séances de pertes sur les marchés européens, les principales places du continent ont ainsi repris un peu de hauteur: la Bourse de Paris a progressé de 1,10%, Francfort de 1,70%, Milan a avancé de 1,33% et Londres a gagné 0,61%.

Jugement Le Pen: le RN attaque les juges et “le système”, Bayrou fait part de ses “interrogations”

Au lendemain du jugement choc contre Marine Le Pen qui l’empêche, à ce stade, de concourir en 2027, le Rassemblement national a violemment riposté, dénonçant la “tyrannie des juges” et un “système qui a sorti la bombe nucléaire”, des déclarations qui ont poussé l’un des plus hauts magistrats de France à sortir de sa réserve.François Bayrou, qui s’était dit “troublé” par la décision, selon son entourage, a assuré devant les députés que le gouvernement n’avait “pas le droit” de “critiquer” une décision de justice.Mais il a fait part de ses “interrogations” sur l’application immédiate de l’inéligibilité, considérant qu’une “réflexion” doit être conduite par les parlementaires. “La loi à partir de laquelle les juges ont pris leur décision a été votée par le Parlement” et “c’est le Parlement qui décidera si oui ou non, il convient de toucher à l’écriture de la loi”.”Le système a sorti la bombe nucléaire et s’il utilise une arme aussi puissante contre nous, c’est évidemment parce que nous sommes sur le point de gagner des élections”, a déclaré mardi Marine Le Pen devant les députés RN lors d’une réunion de groupe ouverte de manière inédite à la presse.”L’ingérence des magistrats dans l’élection présidentielle, voilà le trouble à l’ordre public (…) Ne vous laissez pas intimider (…) On sera là jusqu’à la victoire”, a-t-elle ajouté, très combative, à ses troupes qui l’ont ovationnée.”Tout sera fait pour nous empêcher d’arriver au pouvoir”, avait accusé plus tôt Jordan Bardella, établissant un parallèle entre “le climat” en France et la Roumanie, où un candidat d’extrême droite prorusse a été privé d’une victoire potentielle par l’annulation de l’élection présidentielle fin 2024.- “Procès équitable” -Tout en “condamnant les menaces” à leur égard, M. Bardella a dénoncé “la tyrannie des juges”, qualifiés de “rouges” car “on a le sentiment que ça se tourne souvent contre un camp politique”, en référence aux affaires Fillon et Sarkozy.Ces violentes critiques du RN ont poussé l’un des deux plus hauts magistrats de France, le procureur général près la Cour de cassation, Rémy Heitz, à dénoncer des propos “inacceptables” et à défendre une justice qui “n’est pas politique”.”La décision a été rendue au terme d’un procès équitable, à la suite d’un débat contradictoire qui a duré deux mois, une instruction qui a duré des années”, a réagi le magistrat.- Meeting du RN -Le RN refuse “de passer à autre chose” et va organiser dimanche à Paris “un meeting de soutien” à Marine Le Pen, dans le cadre de la “mobilisation populaire et pacifique” lancée par le parti après sa condamnation. Une invitation d’alliés européens est en réflexion au sein du parti. Dauphin sur le papier, Jordan Bardella a juré de sa “loyauté” envers la triple candidate à la présidentielle: “Nous allons continuer à deux, en binôme, main dans la main, à avancer dans l’intérêt du pays”.Marine Le Pen a martelé lundi son intention de “ne pas se laisser éliminer” et réclamé un procès en appel rapide. Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a souhaité qu’il se tienne dans le délai “le plus raisonnable possible”.Ce deuxième procès ne devrait pas se tenir, au minimum, avant un an, avec une décision plusieurs semaines plus tard, ce qui laisse une fenêtre de tir avant la présidentielle. “Techniquement, c’est probablement possible, c’est à examiner, à voir en fonction du calendrier judiciaire”, a déclaré M. Heitz, ajoutant que les dates seraient connues “probablement assez vite”.Mais c’est sans garantie que la cour d’appel rende une décision différente de celle du tribunal. Marine Le Pen a également été condamnée à quatre ans d’emprisonnement, dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique (elle n’ira pas en prison), et à une amende de 100.000 euros. Il a considéré qu’il y avait bien eu un “système” entre 2004 et 2016 pour faire faire des “économies” au parti en payant avec l’argent du Parlement européen des assistants d’eurodéputés travaillant pour le parti. Le préjudice total est évalué à 4,1 millions d’euros.- Soutiens à l’étranger -Le jugement a été critiqué à l’étranger par ce que le président Emmanuel Macron avait qualifié “d’internationale réactionnaire”.Après le Kremlin, le Hongrois Viktor Orban ou encore l’ex-président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro, Marine Le Pen a reçu le soutien de l’Italienne Giorgia Meloni, du milliardaire Elon Musk et de Donald Trump, qui a comparé la condamnation de Marine Le Pen à ses propres déboires judiciaires.Le jugement a aussi divisé la classe politique française. Pour Jean-Luc Mélenchon (LFI), “la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple”. Laurent Wauquiez (LR) a regretté un fait “pas très sain dans une démocratie”.”Mettre en scène une opposition entre le peuple et la justice, c’est emprunter une voie sans issue qui nous conduit hors de l’état de droit, hors de la démocratie, hors de la République”, a mis en garde Boris Vallaud, chef de file des députés socialistes.sac-far-lum-are/sde/cbn