Retraites: si le Parlement n’est pas saisi, la censure serait “une obligation morale”, selon Faure

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a déclaré samedi que sur la question des retraites, le Parlement devrait être saisi à l’issue des discussions entre partenaires sociaux, sans quoi la censure du gouvernement de François Bayrou serait une “obligation morale”. Mi-mars, François Bayrou a fermé la porte à un retour à la retraite à 62 ans, en pleines discussions de ce “conclave” sur les retraites. Le Premier ministre a donc “déjà donné la conclusion qu’il en tirait lui-même”, a critiqué Olivier Faure lors d’une interview sur LCI. “Malgré tout, vous avez des syndicats et le patronat qui ont décidé de continuer à discuter”, a-t-il relevé. “C’est dire que la question de l’âge légal est toujours sur la table. Tant que la discussion a lieu, il faut la laisser se prolonger.”Ensuite, le Premier ministre s’est “engagé à saisir le Parlement, qui doit avoir le dernier mot sur la question des retraites”, a ajouté Olivier Faure. “Il faut que le Parlement, à un moment, soit saisi. S’il ne l’était pas, alors effectivement, la censure serait évidemment pour moi une obligation morale par rapport aux Françaises et aux Français qui nous ont fait confiance pour porter ce message”, a-t-il martelé.En arrivant à Matignon, François Bayrou avait proposé aux partenaires sociaux de rediscuter de la réforme contestée des retraites, obtenant en contrepartie que les socialistes ne le censurent pas sur le budget.En campagne pour un quatrième mandat à la tête du Parti socialiste, Olivier Faure, se disant “confiant” dans sa réélection, a également défendu samedi son bilan. Durant “les deux ans qui viennent de s’écouler, toutes les décisions que j’ai proposées au vote de nos instances nationales et aux militants ont été adoptées à l’unanimité ou à la quasi unanimité”, a-t-il fait valoir, citant notamment la censure du gouvernement de Michel Barnier et la non-censure de celui de M. Bayrou. 

Le chemin de croix de Josip Jelinic pour appeler au pardon dans une Bosnie encore à vif

A genoux, appuyé sur un crucifix en bois, sous une pluie battante, Josip Jelinic prononce des mots rares en Bosnie, pays dont les plaies sont encore à vif, 30 ans après la guerre : “Je pardonne à tout le monde, et je prie pour le pardon.”Sa croix de 8 kilos sur le dos, un drapeau de la Bosnie accroché au sac à dos, il traverse villes et villages, va d’un monument aux morts à un autre, et rend hommage aux victimes des trois communautés qui forment le pays – bosniaques musulmans, serbes orthodoxes et croates catholiques.En pleine crise politique et alors que les dirigeants des Serbes de Bosnie multiplient les provocations sécessionnistes, le pèlerinage de ce catholique de 32 ans a un grand retentissement dans ce pays des Balkans.Les gens sortent de chez eux pour l’inviter à manger, lui proposent un logement, les voitures klaxonnent, leurs occupants s’arrêtent sur la route pour l’embrasser, faire une photo ou lui donner de l’argent “pour la route”, souvent les larmes aux yeux.Mardi, dans la cour de la mosquée blanche de Stupni Do, au coeur de la Bosnie, le jeune homme se fait tout petit au pied d’un monument qui rend hommage aux 38 civils bosniaques tués en octobre 1993 par des membres des forces croates de Bosnie.Les yeux fermés, front appuyé contre la croix, il prie sous le regard de l’imam Ramiz Zubaca.”Seigneur, tu connais la douleur de ce peuple, tu sais leurs souffrances. Je te prie pour que la guerre ne survienne plus jamais en Bosnie-Herzégovine. Je te prie de nous offrir la paix, toi qui en es le roi.”- 1.000 kilomètres -Honorés de cette visite, l’imam et quelques villageois l’invitent dans la mosquée. La discussion est chaleureuse autour d’une table ornée d’un bouquet de roses rouges. Les hôtes jeûnent – c’est le ramadan – mais un homme apporte des gâteaux, des dattes chocolatées et un jus de cerises au marcheur.”Ca signifie beaucoup pour nous”, dit M. Zubaca, assurant que les trois communautés du pays “sont prêtes” pour une véritable réconciliation.”Mais le problème, ajoute-t-il, c’est la politique qui, malheureusement, s’impose comme une entrave à la réconciliation. Elle produit des problèmes artificiels, amène le doute, l’insécurité. Ce que Josip fait, c’est ce dont nous avons besoin.”Stupni Do est l’une des étapes du “chemin de croix” de 1.000 kilomètres que Josip Jelinic a entamé le 26 février au sanctuaire marial de Medjugorje (sud). Sa “marche pour la réconciliation des peuples en Bosnie-Herzégovine” doit se terminer le 18 avril, deux jours avant Pâques.”Je marche depuis vingt jours et je rencontre des gens des trois communautés. Ce sont tous des gens bien qui m’ont ouvert leur coeur. Une écrasante majorité des gens souhaite la paix”, assure le pèlerin lors d’une halte entre Stupni Do et le village de Borovica, où 18 civils et militaires croates ont été tués en novembre 1993 par des membres des forces bosniaques.- “C’est ça la Bosnie” -Le conflit inter-communautaire (1992-1995) a fait près de 100.000 morts en Bosnie.Né pendant la guerre, Josip ne s’en souvient pas. Mais ce physiothérapeute de Ljubuski (sud), et depuis peu évangélisateur catholique, dit aller à la rencontre de la douleur.”Il y a sûrement des gens aujourd’hui encore qui sont très blessés”, dit-il à l’AFP”Nous ne devons pas oublier les victimes, et nous ne les oublierons jamais (…) Mais pour nous, pour la paix dans notre coeur, j’appelle au pardon”, car “la rancune est un poison qui ravage l’être humain”.”C’est exceptionnel, rare, quel honorable jeune homme ! Nous avons besoin de ça, et pas de tensions entre les peuples”, dit Ismet Abdulahovic, un retraité bosniaque de 68 ans qui s’arrête sur la route à Vares pour saluer Josip.Un peu plus loin, dans le village de Pogar, le jeune homme doit s’arrêter. Andjelka Petrovic, 52 ans, et son mari, Croates, installent une table devant leur maison et insistent pour lui servir à manger et à boire.”Il est porteur de messages d’amour, de paix. Il a uni tous les gens, toute la Bosnie-Herzégovine”, dit Andjelka, 52 ans, “émue et honorée”.”C’est ça la Bosnie!”, veut croire Josip entre deux bouchées.

En Arabie saoudite, un tailleur perpétue l’art de fabriquer le “bisht”

Dans son atelier dans l’est de l’Arabie saoudite, Habib Mohammed fabrique des manteaux traditionnels arabes à la main, déterminé à défendre ce savoir-faire artisanal face à la production de masse qui inonde le marché. Ce tailleur de 60 ans brode des “bishts”, vêtements portés par les hommes dans les pays du Golfe depuis des siècles, et dont la confection peut nécessiter parfois des semaines de travail.Face à la concurrence des manteaux bon marché fabriqués en Chine, l’atelier a du mal à survivre, mais son propriétaire refuse de baisser les bras.  Alors que son fils unique n’a pas voulu reprendre l’activité, M. Mohammed a décidé de transmettre son savoir-faire à ses petit-enfants.”Nous avons commencé la formation ici, dans l’atelier et à la maison”, dit-il à l’AFP, dans son atelier sans fenêtre situé dans l’oasis de Hofuf, dans l’est du royaume.Dans sa région natale d’Al-Ahsa, “il était mal vu pour un homme de se rendre à un enterrement, au marché, ou de rendre visite à qui que ce soit, où que ce soit, sans porter le bisht”, raconte le tailleur. Ce vêtement traditionnel s’est fait mondialement connaître durant la Coupe du monde de football 2022, lorsque l’émir du Qatar l’a posé sur les épaules du champion argentin Lionel Messi après la finale. – Né dans l’atelier -Si le bisht reste souvent porté dans la région, notamment durant les grandes occasions, la fabrication industrielle a pris la place de nombreux ateliers artisanaux. M. Mohammed, lui, compte sur sa petite-fille Fajr, âgée de 9 ans et son frère de 10 ans, Ghassan, pour perpétuer cette tradition. “C’est toute ma vie”, dit-il en les regardant broder. Vêtu de l’abaya blanche et de la coiffe traditionnelle à carreaux rouges et blancs, il raconte avoir toujours été entouré de bishts. “Je suis né dans l’atelier et j’ai grandi en regardant ma mère coudre. J’ai vu mes frères et mes cousins travailler avec mon père”, ajoute-t-il avec fierté. Sa femme est également couturière, particulièrement douée, selon lui, pour la broderie des cols des bishts. Mais la boutique familiale, située dans le marché traditionnel de Hofuf, rapporte beaucoup moins maintenant, déplore son propriétaire.”Les pièces que je faisais pour 1.500 riyals (400 dollars) se vendent maintenant pour 150 riyals. Ce n’est pas suffisant pour gagner sa vie”, explique-t-il.  Selon lui, un bisht de qualité pouvait autrefois valoir jusqu’à 6.000 riyals, tandis que les manteaux fabriqués à la machine se vendent aujourd’hui pour une fraction de ce prix. – Année de l’artisanat -Le pays pétrolier, qui cherche à attirer investisseurs et touristes, semblent toutefois avoir pris conscience de l’importance de préserver cet artisanat, parmi d’autres. La confection de bishts, que les pays du Golfe cherchent à inscrire au patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO, figure parmi la dizaine de métiers mis en avant par les autorités saoudiennes dans le cadre de “l’année de l’artisanat” décrétée en 2025. L’an dernier, les ministres et autres hauts fonctionnaires avaient été sommés de porter un bisht lorsqu’ils assistent à des événements officiels. Sur les murs de l’atelier de M. Mohammed, certains bishts accrochés datent d’au moins un siècle, affirme leur propriétaire en  montrant un manteau brun en laine de mouton.”Quelqu’un m’a offert 200.000 riyals pour celui-là, mais j’ai refusé de vendre parce qu’il m’est aussi cher que ma vie. Il représente l’histoire de mon pays”, dit-il. “Je veux les transmettre à mes enfants et à mes petits-enfants, et je leur dirai de ne jamais les vendre”, ajoute-t-il. Toute les semaines, le tailleur donne aussi des cours de couture dans un institut voisin, principalement pour les jeunes. “Nous n’avons pas abandonné”, dit-il. C’est un patrimoine qui était en train de disparaitre, mais “nous le ferons revivre” assure le tailleur. 

Après le retrait américain annoncé, l’OMS doit couper son budget de 20%

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a proposé de réduire d’un cinquième son budget suite à la décision des États-Unis, son principal contributeur, de se retirer, et doit désormais réduire ses missions et son personnel, a déclaré son directeur dans un email interne consulté par l’AFP samedi.L’OMS fait face à un manque à gagner de près de 600 millions de dollars en 2025 et n’a “pas d’autre choix” que de commencer à faire des coupes, a ainsi expliqué le directeur général de l’institution, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans le message envoyé vendredi au personnel de l’agence de santé de l’ONU. En plus de déclencher le retrait de son pays après son entrée à la Maison Blanche en janvier, le président Donald Trump a décidé de geler pratiquement toute l’aide étrangère américaine, y compris d’importants programmes visant à améliorer la santé dans le monde. Les Etats-Unis avaient déjà entamé les démarches pour quitter l’OMS lors du premier mandat de M. Trump en 2020.Celui-ci a justifié sa décision en janvier par l’écart des contributions financières américaines et chinoises, accusant l’organisation d'”arnaquer” son pays.En conséquence, M. Tedros avait déjà prévenu fin janvier que l’OMS allait prendre des mesures d’économie.Les États-Unis étaient de loin le plus grand contributeur au budget de l’OMS: sur le dernier cycle budgétaire de deux ans, pour 2022-23, ils ont apporté 16,3% des 7,89 milliards de dollars de budget total de l’organisation.  “Des réductions drastiques de l’aide publique au développement par les États-Unis et d’autres pays causent d’énormes perturbations pour des pays, des ONG et des agences des Nations Unies, y compris l’OMS”, a souligné M. Tedros dans son email. Avant-même le début du processus de retrait américain, l’OMS était déjà confrontée à des contraintes financières, et avait commencé voici plus de neuf mois à travailler sur des mesures pour améliorer son efficacité, remarque aussi son dirigeant. Mais “l’annonce des États-Unis, combinée à des réductions récentes de l’aide publique au développement de certains pays pour financer une augmentation des dépenses de défense, a rendu notre situation beaucoup plus critique”, a encore expliqué M. Tedros. “Bien que nous ayons réalisé des économies de coûts substantielles, les conditions économiques et géopolitiques actuelles rendent la mobilisation des ressources particulièrement difficile”, écrit-il. En février, le conseil exécutif de l’OMS avait réduit le budget proposé pour 2026-2027 de 5,3 à 4,9 milliards de dollars. “Depuis lors, les perspectives de l’aide au développement se sont détériorées”, a rappelé M. Tedros. Et “nous avons donc proposé aux États membres un budget encore réduit de 4,2 milliards de dollars, soit une baisse de 21 % par rapport au budget initialement proposé”. La majorité du financement américain provenait de contributions volontaires pour des projets spécifiques, plutôt que d’une participation fixe. “Malgré tous nos efforts, nous en sommes maintenant au point où nous n’avons d’autre choix que de réduire le périmètre de notre travail et de notre personnel”, conclut M. Tedros. Et de préciser: “ces mesures s’appliqueront d’abord au niveau du siège, en commençant par les hauts dirigeants, mais affectera tous les niveaux et toutes les régions”.

Après le retrait américain annoncé, l’OMS doit couper son budget de 20%

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a proposé de réduire d’un cinquième son budget suite à la décision des États-Unis, son principal contributeur, de se retirer, et doit désormais réduire ses missions et son personnel, a déclaré son directeur dans un email interne consulté par l’AFP samedi.L’OMS fait face à un manque à gagner de près de 600 millions de dollars en 2025 et n’a “pas d’autre choix” que de commencer à faire des coupes, a ainsi expliqué le directeur général de l’institution, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans le message envoyé vendredi au personnel de l’agence de santé de l’ONU. En plus de déclencher le retrait de son pays après son entrée à la Maison Blanche en janvier, le président Donald Trump a décidé de geler pratiquement toute l’aide étrangère américaine, y compris d’importants programmes visant à améliorer la santé dans le monde. Les Etats-Unis avaient déjà entamé les démarches pour quitter l’OMS lors du premier mandat de M. Trump en 2020.Celui-ci a justifié sa décision en janvier par l’écart des contributions financières américaines et chinoises, accusant l’organisation d'”arnaquer” son pays.En conséquence, M. Tedros avait déjà prévenu fin janvier que l’OMS allait prendre des mesures d’économie.Les États-Unis étaient de loin le plus grand contributeur au budget de l’OMS: sur le dernier cycle budgétaire de deux ans, pour 2022-23, ils ont apporté 16,3% des 7,89 milliards de dollars de budget total de l’organisation.  “Des réductions drastiques de l’aide publique au développement par les États-Unis et d’autres pays causent d’énormes perturbations pour des pays, des ONG et des agences des Nations Unies, y compris l’OMS”, a souligné M. Tedros dans son email. Avant-même le début du processus de retrait américain, l’OMS était déjà confrontée à des contraintes financières, et avait commencé voici plus de neuf mois à travailler sur des mesures pour améliorer son efficacité, remarque aussi son dirigeant. Mais “l’annonce des États-Unis, combinée à des réductions récentes de l’aide publique au développement de certains pays pour financer une augmentation des dépenses de défense, a rendu notre situation beaucoup plus critique”, a encore expliqué M. Tedros. “Bien que nous ayons réalisé des économies de coûts substantielles, les conditions économiques et géopolitiques actuelles rendent la mobilisation des ressources particulièrement difficile”, écrit-il. En février, le conseil exécutif de l’OMS avait réduit le budget proposé pour 2026-2027 de 5,3 à 4,9 milliards de dollars. “Depuis lors, les perspectives de l’aide au développement se sont détériorées”, a rappelé M. Tedros. Et “nous avons donc proposé aux États membres un budget encore réduit de 4,2 milliards de dollars, soit une baisse de 21 % par rapport au budget initialement proposé”. La majorité du financement américain provenait de contributions volontaires pour des projets spécifiques, plutôt que d’une participation fixe. “Malgré tous nos efforts, nous en sommes maintenant au point où nous n’avons d’autre choix que de réduire le périmètre de notre travail et de notre personnel”, conclut M. Tedros. Et de préciser: “ces mesures s’appliqueront d’abord au niveau du siège, en commençant par les hauts dirigeants, mais affectera tous les niveaux et toutes les régions”.

Pour Yves Parlier, “lire les nuages” reste “indispensable” même avec les nouvelles technologies

A l’ère des routeurs et de l’intelligence artificielle, le navigateur Yves Parlier, 64 ans, en est convaincu: “Apprendre à lire et jouer avec les nuages” reste une compétence “indispensable” au skipper en course et le redeviendra aussi dans la marine marchande.A l’occasion de la journée internationale des nuages, initiative lancée en 2022 par l’écrivain français et ex-avocat Mathieu Simonet pour leur donner un statut juridique, l’ancien vainqueur de la Route du Rhum et de la Transat Jacques Vabre rappelle que “les nuages ont une grosse influence sur le vent”, “notre énergie”, que ce soit “pour les kites ou les voiliers”.”Un nuage va faire tourner le vent” et “la direction du vent est absolument primordiale, elle prime sur la force”, explique Yves Parlier, qui était surnommé “l’extraterrestre” pour sa lecture hors pair des conditions météorologiques en course.Tous les nuages n’ont pas le même impact sur la navigation, précise toutefois l’ancien skipper depuis les quais du port de Gujan-Mestras, sur le Bassin d’Arcachon, où il vit.Les stratus, ces nuages horizontaux, “n’auront pas d’effets locaux à la surface de la mer et sur le vent”. A l’inverse, les cumulus, “témoins de l’ascendance de l’air et de ses mouvements verticaux” quand “ils bourgeonnent comme un chou-fleur”, vont avoir “un effet majeur “sur la force et la direction du vent” à la suLeur apparition, leur absence ou leur taille sont des repères cruciaux pour savoir si l’on va plonger dans un anticyclone ou si l’on se rapproches des alizésrface.Leur apparition, leur absence ou leur taille sont des repères cruciaux pour savoir si l’on va plonger dans un anticyclone ou si l’on se rapproches des alizés, détaille l’ancien détenteur de plusieurs records du monde de vitesse.Malgré les avancées technologiques qui ont révolutionné les courses à la voile, pour Parlier, l’Å“il humain a encore une longueur d’avance.- Réapprendre -“Les skippers ont maintenant une information hyper pertinente, qui simule leur route sur les 10-15 jours à venir, mais le petit détail, l’ajustement, le nuage, ça, l’ordinateur ne le connaît pas”, car l’intelligence artificielle et la puissance de calcul “n’ont pas encore rattrapé la connaissance du marin”.Lors de la route du Rhum 1994, Parlier avait volontairement refusé le routage.”J’avais Alain Gautier à mes trousses, avec un bateau a priori plus rapide”. Lui était routé, “mais comme je n’en étais pas équipé, j’étais hyper attentif et, de nuit, j’ai su anticiper le passage du front (de nuages, NDLR) et il n’a jamais réussi à me rattraper”.Pour le marin-ingénieur, désormais à la tête de Beyond The Sea, une start-up projetant de décarboner le transport maritime à l’aide d’ailes de kite géantes, l’observation des nuages pourra aussi bientôt servir les gros bateaux à moteur.Ils n’en ont pas besoin aujourd’hui, mais au fur et à mesure “que les énergies fossiles se raréfient et comme il faut absolument réduire nos émissions de gaz à effet de serre, il va falloir réutiliser le vent”.”Et donc, à ce moment-là, les pêcheurs et les marins de marine marchande vont réapprendre ce que savaient nos ancêtres, c’est-à-dire utiliser le vent pour se déplacer sur la mer”, parie l’ancien navigateur touche-à-tout.