Trump signe un décret contre les revendeurs qui font exploser les prix des billets de concert
Le chanteur Kid Rock à ses côtés, Donald Trump a signé lundi un décret pour limiter le prix des billets des concerts et spectacles en ciblant les organismes de revente, accusés de “gangréner” l’industrie en imposant des “frais exorbitants”.”Les revendeurs de billets utilisent des robots et d’autres moyens déloyaux pour acquérir de grandes quantités de billets à valeur nominale, puis les revendre à un prix exorbitant sur le marché secondaire”, dénonce le texte signé par Donald Trump dans le bureau ovale. Kid Rock se tenait debout à ses côtés, vêtu d’une tenue aux couleurs du drapeau américain. Le décret ordonne à différentes organes d’Etat – procureur général, Commission du commerce fédéral (FTS), Secrétariat au Trésor – d’utiliser “tous les moyens légaux pour résoudre” cette situation, soulignant que l’envolée des prix de revente ne profite pas aux artistes mais aux revendeurs, alors que parfois, le prix payé par le spectateur est 70 fois supérieur au prix affiché.Ces institutions sont appelées à remettre d’ici six mois un rapport à la Maison Blanche recensant les mesures prises et proposant des mesures normatives en faveur des spectateurs.Live Nation, géant de l’organisation des concerts, a affirmé soutenir le décret. “Les robots et les revendeurs de billets empêchent les fans d’obtenir des billets aux prix fixés par les artistes, et nous remercions le président Trump de s’attaquer à eux”, a souligné l’entreprise dans un communiqué. Kid Rock faisait partie des invités aux festivités organisées autour de l’investiture de Donald Trump le 20 janvier dernier.Â
Europa Park, une entreprise familiale allemande devenue géant des loisirs
Il teste tous les manèges et “crie, bien sûr” dans les grands huit. A 75 ans, Roland Mack dirige le parc d’attractions allemand Europa Park, une entreprise familiale devenue géant des loisirs, qui célèbre ses 50 ans.En 2024, plus de six millions de visiteurs ont franchi la porte de ce parc d’attractions situé dans le sud-ouest de l’Allemagne, à Rust, un village tout proche de la frontière française, à 60 kilomètres au sud de Strasbourg. C’est le deuxième parc en Europe en matière de fréquentation derrière Disneyland Paris (10,4 millions de visiteurs en 2023).Plus de 5.000 personnes y travaillent, dont les fils et petits-enfants du fondateur du parc, Franz Mack.En 1975, celui-ci créait Europa Park, pensé à l’origine comme une vitrine pour présenter les trains fantômes et grands huit conçus par l’entreprise familiale, Mack Rides.Cinquante ans plus tard, Mack Rides fabrique toujours des manèges à Waldkirch, à une quarantaine de kilomètres du parc. Ils rejoignent des parcs d’attractions un peu partout dans le monde, comme Disneyland Paris ou le parc Astérix.Quant à Europa Park, en 50 ans, la fréquentation a été multipliée par 24, le nombre d’employés par 100 et la superficie par 16. Le parc s’étend désormais sur 95 hectares, divisé en 17 quartiers inspirés par l’architecture et la culture de pays européens.- L’Europe pour inspiration – Un thème, l’Europe, qui s’est imposé pour ce parc situé au carrefour de la France, de l’Allemagne et de la Suisse. Cela “tient au fait que nous vivons dans la région des trois frontières” et qu'”il n’y avait encore jamais eu de parc à thème sur le thème de l’Europe dans le monde”, explique Roland Mack, qui a participé à la création du parc aux côtés de son père. Il avait alors 25 ans.Rafting en Suède, bobsleigh en Suisse ou promenade en bateau en Hollande, une centaine d’attractions sont proposées avec régulièrement des nouveautés comme le Voltron, terrifiant grand huit inauguré l’an dernier dans le quartier croate.”Je suis toujours le premier à tester les attractions, cela fait partie du jeu, le boulanger goûte aussi son propre pain”, affirme Roland Mack.”Bien sûr, je crie” dans les grands huit, reconnaît le septuagénaire mais les manèges “ne doivent pas faire peur”, plutôt “apporter du plaisir” et créer “de beaux souvenirs”.”Mon père disait toujours que si, en sortant d’une attraction, on veut la refaire immédiatement, c’est la meilleure attraction qui soit”, sourit Roland Mack.Elu neuf fois meilleur parc de loisirs du monde lors des Golden Ticket Awards, Europa Park s’est considérablement développé, devenant une destination touristique avec six hôtels et de nombreux restaurants dont l’un – “Ammolite – The Lighthouse Restaurant” détient deux étoiles Michelin.- Rester innovant -En 2019, un parc aquatique, Rulantica, a en outre été créé, qui peut accueillir jusqu’à 6.000 visiteurs par jour. Et pour célébrer les 50 ans du parc, un film d’animation intitulé “Super grand prix”, avec pour héros les mascottes d’Europa Park sortira dans les salles de cinéma.Si l’entreprise ne communique pas sur son chiffre d’affaires, celui-ci est de “plusieurs centaines de millions” d’euros, indique Roland Mack, ce qui lui permet de continuer à investir.Malgré la pandémie de coronavirus qui a ébranlé le secteur, et de violents incendies en 2018 et 2023 qui ont détruit plusieurs attractions à Europa Park, le dirigeant se veut confiant dans l’avenir, à condition de rester “innovant”.”Mon plus grand souhait, c’est de garder l’entreprise dans les mains de la famille”, assure Roland Mack.A ses côtés, aux commandes de l’entreprise, se trouve son frère Jürgen. Ses fils Michael et Thomas et sa fille Ann-Kathrin assument aussi des responsabilités tandis que Frederik Mack, fils de Jürgen, occupe le poste de directeur des ressources humaines.”C’est rare dans les grands parcs, mais c’est ce qui fait l’atmosphère d’Europa Park, que la famille se consacre à 100% à cette entreprise.”Si proche de cette entreprise que Roland Mack habite même dans le parc, “entre Blanche-Neige et la Belle au bois dormant”. “Europa Park, c’est ma vie”.
Coupe de France: Ã Dunkerque, la patte Luis Castro
Cinquième de Ligue 2 et demi-finaliste de la Coupe de France face à Paris, mardi (21h10), Dunkerque réussit une très belle saison, qui porte l’empreinte de son entraîneur Luis Castro, passé par le centre de formation et l’équipe réserve du Benfica de 2019 à 2023.”J’aime que mon équipe soit offensive, qu’elle essaie plus d’attaquer que défendre. Je veux qu’elle ait envie de jouer avec le ballon, une équipe de connexion”: le projet de jeu du Portugais de 44 ans est ambitieux et joueur.Il est arrivé à Dunkerque en septembre 2023, pour remplacer Mathieu Chabert qui venait de faire monter le club en Ligue 2 mais ne collait pas au projet sportif de Demba Ba, le directeur du football de l’USLD. Castro a amené une nouvelle méthode de travail faite notamment de séances d’entraînement presque exclusivement avec ballon. “Quand on commence le foot, la première chose qu’on aime, c’est le ballon, pas courir ou défendre, professe-t-il. Je pense que pour tout le monde, c’est le cas.”  Bruno Genesio, l’entraîneur du Losc, éliminé aux tirs au but en huitième de finale sur sa pelouse (1-1, 5 t. a. b. à 4), a vu dans le Dunkerque de Luis Castro “une équipe qui joue très, très bien au football, avec de bons principes de ressorties de balle, des positionnements très intéressants et une idée de jeu très précise”.- Avec Ramos et Neves au Benfica -En plus de Lille, Dunkerque a réussi la performance d’éliminer deux autres clubs de Ligue 1 à l’extérieur en Coupe de France: Auxerre (1-0) en 32e de finale et Brest (3-2) en quarts.Luis Castro n’a jamais été joueur professionnel. Il a étudié le football à l’université de Bragance, dans le nord-est du Portugal, inspiré par le FC Porto de José Mourinho en 2002-2003, “une équipe où tout le monde pense et fait la même chose”. Puis il a quitté son travail de professeur de sport pour démarrer sa carrière en Arabie saoudite (2011) puis au Vitoria Guimaraes (2012).En 2019, Luis Castro intègre le centre de formation du Benfica Lisbonne, gagne la Youth League (la Ligue des champions des moins de 19 ans) en 2022 puis entraîne l’équipe réserve la saison suivante.Au club lisboète, l’entraîneur de Dunkerque a notamment formé les joueurs du PSG Gonçalo Ramos et João Neves, qu’il va retrouver mardi soir au Stade Pierre-Mauroy. “Ce que je retiens le plus c’est leur professionnalisme, raconte-t-il. Certains sont des joueurs de foot trois heures par jour: ils s’entraînent, font les soins etc. et d’autres le sont 24 heures sur 24. Tous les deux sont au maximum.”Il faudra aussi que Dunkerque le soit mardi pour essayer d’embêter le PSG, invaincu dans les compétitions nationales cette saison, et qui n’a plus perdu à l’extérieur contre un club français depuis le 11 février 2023, à Monaco (3-1). “C’est presque mission impossible mais tout le monde pensait aussi que c’était mission impossible contre Lille”, rappelle malicieusement Castro.
Coupe de France: Ã Dunkerque, la patte Luis Castro
Cinquième de Ligue 2 et demi-finaliste de la Coupe de France face à Paris, mardi (21h10), Dunkerque réussit une très belle saison, qui porte l’empreinte de son entraîneur Luis Castro, passé par le centre de formation et l’équipe réserve du Benfica de 2019 à 2023.”J’aime que mon équipe soit offensive, qu’elle essaie plus d’attaquer que défendre. Je veux qu’elle ait envie de jouer avec le ballon, une équipe de connexion”: le projet de jeu du Portugais de 44 ans est ambitieux et joueur.Il est arrivé à Dunkerque en septembre 2023, pour remplacer Mathieu Chabert qui venait de faire monter le club en Ligue 2 mais ne collait pas au projet sportif de Demba Ba, le directeur du football de l’USLD. Castro a amené une nouvelle méthode de travail faite notamment de séances d’entraînement presque exclusivement avec ballon. “Quand on commence le foot, la première chose qu’on aime, c’est le ballon, pas courir ou défendre, professe-t-il. Je pense que pour tout le monde, c’est le cas.”  Bruno Genesio, l’entraîneur du Losc, éliminé aux tirs au but en huitième de finale sur sa pelouse (1-1, 5 t. a. b. à 4), a vu dans le Dunkerque de Luis Castro “une équipe qui joue très, très bien au football, avec de bons principes de ressorties de balle, des positionnements très intéressants et une idée de jeu très précise”.- Avec Ramos et Neves au Benfica -En plus de Lille, Dunkerque a réussi la performance d’éliminer deux autres clubs de Ligue 1 à l’extérieur en Coupe de France: Auxerre (1-0) en 32e de finale et Brest (3-2) en quarts.Luis Castro n’a jamais été joueur professionnel. Il a étudié le football à l’université de Bragance, dans le nord-est du Portugal, inspiré par le FC Porto de José Mourinho en 2002-2003, “une équipe où tout le monde pense et fait la même chose”. Puis il a quitté son travail de professeur de sport pour démarrer sa carrière en Arabie saoudite (2011) puis au Vitoria Guimaraes (2012).En 2019, Luis Castro intègre le centre de formation du Benfica Lisbonne, gagne la Youth League (la Ligue des champions des moins de 19 ans) en 2022 puis entraîne l’équipe réserve la saison suivante.Au club lisboète, l’entraîneur de Dunkerque a notamment formé les joueurs du PSG Gonçalo Ramos et João Neves, qu’il va retrouver mardi soir au Stade Pierre-Mauroy. “Ce que je retiens le plus c’est leur professionnalisme, raconte-t-il. Certains sont des joueurs de foot trois heures par jour: ils s’entraînent, font les soins etc. et d’autres le sont 24 heures sur 24. Tous les deux sont au maximum.”Il faudra aussi que Dunkerque le soit mardi pour essayer d’embêter le PSG, invaincu dans les compétitions nationales cette saison, et qui n’a plus perdu à l’extérieur contre un club français depuis le 11 février 2023, à Monaco (3-1). “C’est presque mission impossible mais tout le monde pensait aussi que c’était mission impossible contre Lille”, rappelle malicieusement Castro.
Pédocriminalité dans l’Eglise: le parcours “précurseur” de victimes pour se faire entendre
Un parcours “précurseur”: victimes d’agressions sexuelles par un frère de la communauté de Saint-Gabriel alors qu’ils étaient enfants, Gilles Peuzé et Michèle Le Reun-Gaigné sont allés, avec leur collectif, jusqu’au pape pour se faire entendre, et ils oeuvrent désormais à prévenir d’autres cas.A Lourdes, où ils participent lundi et mardi au colloque de la Conférence des évêques de France (CEF) contre les violences sexuelles, ils racontent à l’AFP leur combat jalonné de premières.Tous deux ont été agressés par le frère Gabriel Girard dans des écoles de la congrégation: Gilles Peuzé à Issé (Loire-atlantique) en 1967, alors qu’il avait 8 ans; Michèle Le Reun-Gaigné à Loctudy (Finistère) en 1969, à l’âge de 9 ans.”Ils ont tué notre enfance”, explique Michèle, en dénonçant “cette omerta qui a pu durer, cette association de malfaisants”.”L’agresseur était muté pour protéger la congrégation, l’Eglise a donné ces enfants en pâture”, ajoute Gilles.Une cinquantaine d’enfants ont été victimes de viols ou d’agressions sexuelles dans les écoles de cette communauté à Issé, Loctudy  et Chavagnes-en-Paillers (Vendée), de 1950 au milieu des années 1970. Une vingtaine d’agresseurs (tous décédés) ont été identifiés. Le frère Gabriel Girard a agressé à lui seul au moins une vingtaine d’enfants.Cinquante ans plus tard, le rapport de la Ciase (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise), faisant état de 330.000 enfants victimes depuis les années 50, a été un “séisme”, qui a permis d’enclencher pour le collectif un processus de réparation unique: “on a été précurseurs”, sourit Gilles Peuzé.En mai 2022, les Frères de Saint-Gabriel ont reconnu lors d’une cérémonie des actes de pédocriminalité sur une cinquantaine de personnes – une première à l’époque.”C’était un moment unique. On a été crus, et reconnus. Un moment de soulagement”, explique Gilles Peuzé.Autre première dix-huit mois plus tard: une vingtaine de victimes sont reçues par le pape François, le 28 novembre 2023.”Il nous a dit: +Je vous demande pardon au nom de l’Église+. Personne ne nous avait demandé pardon avant”, raconte Gilles Peuzé, encore ému.Antoine Garapon, le président de la Commission reconnaissance et réparation (CRR), voit là “une démarche pionnière”, du fait notamment de la configuration des abus, avec “un très gros abuseur”, le frère Gabriel.Mais les anciennes victimes ont aussi eu la chance d’avoir pour interlocuteur, à la congrégation, le provincial (responsable) Claude Marceau, “qui a compris comment bien se comporter avec des victimes”, ajoute M. Garapon.- “Nouvelle bombe” -“Les frères de Saint-Gabriel ont vite compris que ça allait leur coûter très cher, mais ils ont joué le jeu, ils ont payé”, ajoute M. Garapon.”Claude Marceau voulait prendre ses responsabilités”, explique Michèle Le Reun-Gaigné, en racontant la “relation d’amitié” progressivement tissée avec l’ancien provincial, désormais membre de l’association.Car les victimes ont fondé en octobre 2023 l'”Association pour la mémoire et la prévention des abus sexuels dans l’Eglise catholique de l’Ouest” (Ampaseo).”On voulait faire la mémoire de notre histoire, mais aussi de la prévention pour que ce que l’on a vécu ne se reproduise pas pour les générations futures”, explique Gilles Peuzé.L’Ampaseo défend “une approche collaborative avec les autorités religieuses” et “une communication active” pour aider à la prévention.Dans cette optique, les anciennes victimes ont fait l’objet d’un documentaire (“Le prix d’une vie”), ont rencontré les évêques de la province ecclésiastique de l’Ouest…Depuis les révélations sur Notre-Dame-de-Bétharram, “de plus en plus de victimes nous sollicitent”, raconte Michèle Le Reun-Gaigné, car “les victimes veulent parler aux victimes”.L’association Ampaseo, qui a envoyé un message de soutien au collectif de Bétharram, observe attentivement la réaction des autorités ecclésiales.”Ça vient de péter à la figure de l’Eglise, ils sont dans une situation de crise. Bétharram, c’est une nouvelle bombe”, estime Gilles Peuzé, qui l’affirme: “Il y en aura d’autres. Ça, c’est inévitable”.
Trump, Milei: les dirigeants s’emparent des cryptos… pour le pire
Le récent soutien apporté aux cryptomonnaies par Donald Trump ou par l’Argentin Javier Milei a entraîné des pertes de plusieurs milliards de dollars pour les investisseurs, fragilisant un secteur encore en quête de légitimité, avertissent des chercheurs interrogés par l’AFP.En Argentine, tout est parti mi-février d’un simple message sur X du président ultralibéral sur le lancement d’une cryptomonnaie, le “Libra”, prétendant stimuler la croissance de l’économie en finançant des PME.En quelques heures, le cours de ce jeton a bondi de quelques cents, à près de 5 dollars, puis s’est écroulé brutalement, quand une poignée des détenteurs initiaux a décidé de revendre, empochant des dizaines de millions. Avec des pertes colossales pour une majorité d’autres investisseurs.M. Milei, qui a ensuite rétracté son soutien au “Libra”, a récusé toute responsabilité. “Si tu vas au casino et que tu perds de l’argent, de quoi tu peux te plaindre si tu savais qu’il y avait ces risques?”, s’est-il défendu.”Par effet de halo, c’est toute la crypto qui s’est retrouvé éclaboussée”, déplore Claire Balva, directrice stratégie pour la fintech Deblock.Car si un soutien politique peut en principe doper la légitimité du secteur, “tout conflit qui en découle, tout piratage, toute attaque spéculative” peut avoir “un effet contreproductif”, explique à l’AFP Larisa Yarovaya, qui dirige le Centre for Digital Finance à la Southampton Business School, en Angleterre.- La chute après l’euphorie -C’est ce qui s’est passé quand Donald Trump a lui-même lancé, avant son investiture à la présidence des Etats-Unis, une cryptomonnaie d’un genre très particulier, baptisée memecoin, un type de jeton hypervolatile basé sur une personnalité ou un phénomène viral, avec le seul objectif de s’amuser et de spéculer.Après l’euphorie des débuts, la crypto “Trump” a chuté, faisant perdre plus de 2 milliards de dollars cumulés à environ 810.000 acheteurs, d’après le cabinet Chainalysis pour le New York Times.L’opération aurait en revanche rapporté au moins 350 millions de dollars au milliardaire américain, estime le Financial Times.Ce n’est donc pas un hasard si l’un des colanceurs du “Libra”, l’Américain Hayden Davis, confie cyniquement s’être inspiré du succès de Donald Trump.Ironie du sort, le bitcoin, la première cryptomonnaie, a été lancé en 2008 pour justement s’affranchir de tout pouvoir central, en s’appuyant sur une technologie mettant à contribution des ordinateurs du monde entier pour valider les opérations, la “blockchain”.Mais en l’absence d’autorité centralisée, les crypto-investisseurs s’en remettent “aux personnes qui soutiennent ces produits”, souligne auprès de l’AFP Maximilian Brichta, de l’Université de Californie du Sud. Ce qui est d’autant plus efficace avec “ces dirigeants au capital social incroyable”.- “Fraude pure et simple” -Autrefois féroce critique des cryptos, Donald Trump est ainsi devenu leur plus fervent défenseur, faisant s’envoler les cours, notamment celui du bitcoin, après son élection. Ils sont retombés depuis.Le milliardaire président propose plusieurs produits liés aux monnaies numériques, notamment à travers sa propre plateforme d’échanges, alimentant les accusations de conflits d’intérêt.Dans la foulée de Donald Trump, la Centrafrique, deuxième pays à adopter le bitcoin comme monnaie officielle après le Salvador, a elle aussi lancé son memecoin, le “Car”, initialement perçu comme une arnaque par les acteurs du secteur. Son cours a chuté de plus de 90% quelques heures à peine après son lancement.Nombre de traders surfent sur ces vagues, quitte à utiliser des programmes automatisés pour acheter les nouvelles monnaies le plus tôt possible puis les revendre en engrangeant le maximum de bénéfices.Afin d’éviter les manipulations de cours, “lors du lancement d’une cryptomonnaie, les bonnes pratiques veulent que les premiers investisseurs, qui entrent avant le grand public, détiennent une part très minoritaire de l’offre et soient soumis à une période de blocage de plusieurs années”, détaille Claire Balva.Sauf qu’au lancement du “Libra” en février, “plus de 80%” des jetons disponibles se trouvaient entre les mains d'”une poignée de gros détenteurs”, qui “pouvaient tout liquider à tout moment”, ce qui constitue, relève Claire Balva, “soit une imprudence monumentale, soit une fraude pure et simple”.