La protéa, fleur nationale de l’Afrique du Sud, menacée par le changement climatique

Sur sa ferme à deux heures au nord de Johannesburg, Nico Thuynsma contemple des milliers de protéas chatoyantes, orange, jaunes et roses. Ici pousse la fleur nationale de l’Afrique du Sud, à 1.500 kilomètres de son habitat naturel, situé à la pointe sud de l’Afrique.Ces fleurs de la famille des Proteaceae “sont toutes différentes”, explique l’agriculteur de 55 ans. Mais elles sont menacées, selon un rapport de l’Institut national sud-africain pour la biodiversité (SANBI). L’Afrique du Sud en compte plus de 350 variétés – certaines sont éclatantes, semblant tout droit sorties d’un film de science-fiction, d’autres sont plus discrètes comme la “blushing bride” (“mariée rougissante”) aux bourgeons roses délicats.La plus majestueuse est la “protée royale”, une couronne rose et blanche de la taille d’un melon qui peut prendre jusqu’à quatre ans pour fleurir. Symbole de résilience avec ses racines adaptées aux sols pauvres et sa capacité à se régénérer après les incendies, elle est la fleur nationale de l’Afrique du Sud, estampillée sur sa monnaie, et prête son nom à l’équipe de cricket du pays et à des marques innombrables. La protéa sera le logo de la présidence sud-africaine du G20, dont le sommet est prévu en novembre à Johannesburg.Avec 10 millions de fleurs exportées l’an dernier, les protéas sont aussi au cœur d’un marché de 275 millions de rands (13 millions d’euros), selon l’organisation sectorielle Cape Flora.Mais ces plantes emblématiques sont menacées : selon le SANBI, près de la moitié des 353 protéas sud-africaines seraient déjà en danger d’extinction face aux pressions sur leur habitat d’origine dans les montagnes du Cap.- Une icône -Un rapport de l’institut pointe notamment une agriculture invasive, la prolifération d’espèces exotiques et des feux de forêt de plus en plus destructeurs.”Les gens viennent en Afrique du Sud pour voir des protéas”, explique Nigel Barker, professeur en sciences végétales a l’Université de Pretoria. “C’est l’équivalent floral de l’éléphant ou du lion”.La plupart sont endémiques ou semi-endémiques du biome de la région florale du Cap, le “fynbos” (“buisson fin”), qui est “un des lieux les plus extraordinaires du monde pour les plantes du point de vue de la diversité, de la densité et du nombre d’espèces endémiques”, selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).Mais les projections climatiques des décennies à venir prédisent “des conditions plus chaudes et plus sèches,” prévient M. Barker. “À l’avenir, nous aurons affaire à un type de végétation complètement différent, presque semi-désertique à certains endroits”.”De nombreuses espèces, dont l’aire de répartition naturelle est si restreinte, disparaîtront probablement dans ces scénarios,” craint-il. “La seule solution sera alors de les cultiver artificiellement… dans des serres ou des fermes où l’on contrôle l’irrigation”.La ferme de Nico Thuynsma, dans les savanes du nord du pays, en est un exemple. Ici, les hivers sont secs et froids, et les étés pluvieux : des conditions que l’on ne pensait pas favorables au développement de la fleur originaire du climat méditerranéen du Cap.- Expérimenter -Pourtant, depuis presque 30 ans, l’agriculteur y cultive plus de 200 variétés de protéas, dont certaines abandonnées de longue date par les fleuristes dans leur habitat d’origine.Une parcelle de sa ferme, ou il mène sa plus récente expérience, rassemble 36 variétés plantées avec seulement deux litres de gel d’arrosage, et aucune autre forme d’irrigation.”J’espère révéler le pouvoir de certaines de ces fleurs”, explique M. Thuynsma. “Elles poussent dans des conditions très difficiles dans le Cap occidental. Elles ont la niaque”.”J’apprends d’elles et avec elles. J’espère qu’à l’avenir, je pourrai conseiller mes clients sur la manière de planter ce merveilleux fynbos sans irrigation”, dit-il.Accroupi au-dessus d’une petite pousse qu’il plante dans la terre fraîchement retournée, il plaisante : “Je ne pense pas avoir de réponse au changement climatique. Mais j’ai une solution : planter des protéas”.À quelques mètres de là, dans une pépinière chauffée, des milliers de plants attendent leur tour.”Je les aime, je les protège, je les collectionne”, sourit M. Thuynsma. “La protéa fait partie de l’ADN de l’Afrique du Sud”.

La protéa, fleur nationale de l’Afrique du Sud, menacée par le changement climatique

Sur sa ferme à deux heures au nord de Johannesburg, Nico Thuynsma contemple des milliers de protéas chatoyantes, orange, jaunes et roses. Ici pousse la fleur nationale de l’Afrique du Sud, à 1.500 kilomètres de son habitat naturel, situé à la pointe sud de l’Afrique.Ces fleurs de la famille des Proteaceae “sont toutes différentes”, explique l’agriculteur de 55 ans. Mais elles sont menacées, selon un rapport de l’Institut national sud-africain pour la biodiversité (SANBI). L’Afrique du Sud en compte plus de 350 variétés – certaines sont éclatantes, semblant tout droit sorties d’un film de science-fiction, d’autres sont plus discrètes comme la “blushing bride” (“mariée rougissante”) aux bourgeons roses délicats.La plus majestueuse est la “protée royale”, une couronne rose et blanche de la taille d’un melon qui peut prendre jusqu’à quatre ans pour fleurir. Symbole de résilience avec ses racines adaptées aux sols pauvres et sa capacité à se régénérer après les incendies, elle est la fleur nationale de l’Afrique du Sud, estampillée sur sa monnaie, et prête son nom à l’équipe de cricket du pays et à des marques innombrables. La protéa sera le logo de la présidence sud-africaine du G20, dont le sommet est prévu en novembre à Johannesburg.Avec 10 millions de fleurs exportées l’an dernier, les protéas sont aussi au cœur d’un marché de 275 millions de rands (13 millions d’euros), selon l’organisation sectorielle Cape Flora.Mais ces plantes emblématiques sont menacées : selon le SANBI, près de la moitié des 353 protéas sud-africaines seraient déjà en danger d’extinction face aux pressions sur leur habitat d’origine dans les montagnes du Cap.- Une icône -Un rapport de l’institut pointe notamment une agriculture invasive, la prolifération d’espèces exotiques et des feux de forêt de plus en plus destructeurs.”Les gens viennent en Afrique du Sud pour voir des protéas”, explique Nigel Barker, professeur en sciences végétales a l’Université de Pretoria. “C’est l’équivalent floral de l’éléphant ou du lion”.La plupart sont endémiques ou semi-endémiques du biome de la région florale du Cap, le “fynbos” (“buisson fin”), qui est “un des lieux les plus extraordinaires du monde pour les plantes du point de vue de la diversité, de la densité et du nombre d’espèces endémiques”, selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).Mais les projections climatiques des décennies à venir prédisent “des conditions plus chaudes et plus sèches,” prévient M. Barker. “À l’avenir, nous aurons affaire à un type de végétation complètement différent, presque semi-désertique à certains endroits”.”De nombreuses espèces, dont l’aire de répartition naturelle est si restreinte, disparaîtront probablement dans ces scénarios,” craint-il. “La seule solution sera alors de les cultiver artificiellement… dans des serres ou des fermes où l’on contrôle l’irrigation”.La ferme de Nico Thuynsma, dans les savanes du nord du pays, en est un exemple. Ici, les hivers sont secs et froids, et les étés pluvieux : des conditions que l’on ne pensait pas favorables au développement de la fleur originaire du climat méditerranéen du Cap.- Expérimenter -Pourtant, depuis presque 30 ans, l’agriculteur y cultive plus de 200 variétés de protéas, dont certaines abandonnées de longue date par les fleuristes dans leur habitat d’origine.Une parcelle de sa ferme, ou il mène sa plus récente expérience, rassemble 36 variétés plantées avec seulement deux litres de gel d’arrosage, et aucune autre forme d’irrigation.”J’espère révéler le pouvoir de certaines de ces fleurs”, explique M. Thuynsma. “Elles poussent dans des conditions très difficiles dans le Cap occidental. Elles ont la niaque”.”J’apprends d’elles et avec elles. J’espère qu’à l’avenir, je pourrai conseiller mes clients sur la manière de planter ce merveilleux fynbos sans irrigation”, dit-il.Accroupi au-dessus d’une petite pousse qu’il plante dans la terre fraîchement retournée, il plaisante : “Je ne pense pas avoir de réponse au changement climatique. Mais j’ai une solution : planter des protéas”.À quelques mètres de là, dans une pépinière chauffée, des milliers de plants attendent leur tour.”Je les aime, je les protège, je les collectionne”, sourit M. Thuynsma. “La protéa fait partie de l’ADN de l’Afrique du Sud”.

La protéa, fleur nationale de l’Afrique du Sud, menacée par le changement climatique

Sur sa ferme à deux heures au nord de Johannesburg, Nico Thuynsma contemple des milliers de protéas chatoyantes, orange, jaunes et roses. Ici pousse la fleur nationale de l’Afrique du Sud, à 1.500 kilomètres de son habitat naturel, situé à la pointe sud de l’Afrique.Ces fleurs de la famille des Proteaceae “sont toutes différentes”, explique l’agriculteur de 55 ans. Mais elles sont menacées, selon un rapport de l’Institut national sud-africain pour la biodiversité (SANBI). L’Afrique du Sud en compte plus de 350 variétés – certaines sont éclatantes, semblant tout droit sorties d’un film de science-fiction, d’autres sont plus discrètes comme la “blushing bride” (“mariée rougissante”) aux bourgeons roses délicats.La plus majestueuse est la “protée royale”, une couronne rose et blanche de la taille d’un melon qui peut prendre jusqu’à quatre ans pour fleurir. Symbole de résilience avec ses racines adaptées aux sols pauvres et sa capacité à se régénérer après les incendies, elle est la fleur nationale de l’Afrique du Sud, estampillée sur sa monnaie, et prête son nom à l’équipe de cricket du pays et à des marques innombrables. La protéa sera le logo de la présidence sud-africaine du G20, dont le sommet est prévu en novembre à Johannesburg.Avec 10 millions de fleurs exportées l’an dernier, les protéas sont aussi au cœur d’un marché de 275 millions de rands (13 millions d’euros), selon l’organisation sectorielle Cape Flora.Mais ces plantes emblématiques sont menacées : selon le SANBI, près de la moitié des 353 protéas sud-africaines seraient déjà en danger d’extinction face aux pressions sur leur habitat d’origine dans les montagnes du Cap.- Une icône -Un rapport de l’institut pointe notamment une agriculture invasive, la prolifération d’espèces exotiques et des feux de forêt de plus en plus destructeurs.”Les gens viennent en Afrique du Sud pour voir des protéas”, explique Nigel Barker, professeur en sciences végétales a l’Université de Pretoria. “C’est l’équivalent floral de l’éléphant ou du lion”.La plupart sont endémiques ou semi-endémiques du biome de la région florale du Cap, le “fynbos” (“buisson fin”), qui est “un des lieux les plus extraordinaires du monde pour les plantes du point de vue de la diversité, de la densité et du nombre d’espèces endémiques”, selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).Mais les projections climatiques des décennies à venir prédisent “des conditions plus chaudes et plus sèches,” prévient M. Barker. “À l’avenir, nous aurons affaire à un type de végétation complètement différent, presque semi-désertique à certains endroits”.”De nombreuses espèces, dont l’aire de répartition naturelle est si restreinte, disparaîtront probablement dans ces scénarios,” craint-il. “La seule solution sera alors de les cultiver artificiellement… dans des serres ou des fermes où l’on contrôle l’irrigation”.La ferme de Nico Thuynsma, dans les savanes du nord du pays, en est un exemple. Ici, les hivers sont secs et froids, et les étés pluvieux : des conditions que l’on ne pensait pas favorables au développement de la fleur originaire du climat méditerranéen du Cap.- Expérimenter -Pourtant, depuis presque 30 ans, l’agriculteur y cultive plus de 200 variétés de protéas, dont certaines abandonnées de longue date par les fleuristes dans leur habitat d’origine.Une parcelle de sa ferme, ou il mène sa plus récente expérience, rassemble 36 variétés plantées avec seulement deux litres de gel d’arrosage, et aucune autre forme d’irrigation.”J’espère révéler le pouvoir de certaines de ces fleurs”, explique M. Thuynsma. “Elles poussent dans des conditions très difficiles dans le Cap occidental. Elles ont la niaque”.”J’apprends d’elles et avec elles. J’espère qu’à l’avenir, je pourrai conseiller mes clients sur la manière de planter ce merveilleux fynbos sans irrigation”, dit-il.Accroupi au-dessus d’une petite pousse qu’il plante dans la terre fraîchement retournée, il plaisante : “Je ne pense pas avoir de réponse au changement climatique. Mais j’ai une solution : planter des protéas”.À quelques mètres de là, dans une pépinière chauffée, des milliers de plants attendent leur tour.”Je les aime, je les protège, je les collectionne”, sourit M. Thuynsma. “La protéa fait partie de l’ADN de l’Afrique du Sud”.

Vendanges en Champagne: le procès pour traite d’êtres humains s’est ouvert à Châlons-en-Champagne

“20% de raisins, 80% de misère”: Un procès pour traite d’être humains lors de vendanges en Champagne en 2023 s’est ouvert jeudi à Châlons-en-Champagne, avec plusieurs dizaines de victimes présentes à l’audience, qui étaient sans-papiers à l’époque pour la plupart. Avant l’ouverture du procès à 9H00, qui doit durer toute la journée, les plaignants se sont retrouvés à un rassemblement devant le tribunal correctionnel, organisé par la CGT.”Assemblage 20% de raisins 80% de misère” pouvait-on lire sur l’étiquette d’une bouteille de champagne en photo sur une grande bâche posée sur une camionnette du syndicat. “Prestataires = fossoyeurs de la Champagne” annonçait une autre banderole.Parmi les prévenus figure la dirigeante d’Anavim, une société de prestations viticoles. Cette femme de 44 ans originaire du Kirghizistan est également poursuivie pour travail dissimulé, emploi d’étrangers sans autorisation de travail salarié, soumission de personnes vulnérables à des conditions d’hébergement indignes et avec une rétribution inexistante ou insuffisante.Deux hommes âgés de 33 ans, soupçonnés d’avoir participé au recrutement des vendangeurs en Ile-de-France, seront jugés à ses côtés. La société Anavim et une coopérative vinicole de la Marne sont également poursuivies comme personnes morales.En septembre 2023, à la suite d’un signalement de riverains, l’inspection du travail procède à un contrôle de l’hébergement des travailleurs et constate des conditions de vie portant “gravement atteinte à la sécurité, à la santé et à la dignité des occupants”, selon le parquet de Châlons-en-Champagne. Cet hébergement collectif, consistant en une maison en travaux et un hangar à Nesle-le-Repons, au sud-ouest de Reims, a ensuite été fermé par la préfecture, qui y a constaté “des literies de fortune”, “l’état répugnant des toilettes, sanitaires et lieux communs” ou encore des installations électriques dangereuses.- “Pas de respect” -“Ils nous mettent dans un bâtiment abandonné, pas de nourriture, pas d’eau, rien du tout. Et puis on nous amène (…) pour faire des vendanges de 5H00 du matin jusqu’à 6H00 du soir, ça ne se fait pas”, a déclaré à l’AFP Modibo Sidibe, une victime d’une trentaine d’années venue jeudi assister au procès en espérant que “justice soit faite”.”La nourriture, c’est pas bon, le logement, c’est pas bon. On travaille dur, pas de respect, franchement c’était déplorable”, a ajouté Ousseny Diaite, un autre plaignant d’une quarantaine d’années d’origine sénégalaise.  Au total, 57 victimes ont été identifiées par l’enquête du parquet de Châlons-en-Champagne.Les prévenus “ont un mépris total pour le respect de la dignité humaine”, a dénoncé en amont du procès Me Maxime Cessieux, avocat des victimes, dont la majorité sont des étrangers en situation irrégulière originaires du Mali, de Mauritanie, de Côte d’Ivoire ou encore du Sénégal.”L’exploitant viticole ne peut pas faire semblant qu’il ne savait pas” selon Me Cessieux, appelant les maisons de champagne à être “intransigeantes” sur les conditions dans lesquelles sont ramassés leurs raisins.- Image du Champagne en jeu -Les donneurs d’ordre et les prestataires “doivent être condamnés conjointement”, réclame pour sa part José Blanco, de la CGT Champagne, également partie civile.Le syndicaliste demande également que “les conditions d’hébergement et de rémunération des travailleurs saisonniers soient inscrites dans le cahier des charges de l’AOC Champagne”. “Si un vigneron emploie un prestataire impliqué dans un cas de traite d’êtres humains, alors sa récolte doit être déclassée”, estime M. Blanco.Le procès, initialement prévu en mars, avait été renvoyé à la demande de la défense.Pour la première fois dans un procès sur le sujet des vendangeurs, le Comité Champagne, qui représente 16.200 vignerons, 130 coopératives et 370 maisons de Champagne, est lui aussi partie civile.Le Comité Champagne souhaite ainsi “exprimer sa ferme opposition à ces pratiques inacceptables”, selon une déclaration de son directeur général, Charles Goemaere, transmise à l’AFP en mars.Les vendanges de 2023 dans la région avaient été émaillées d’incidents. Quatre personnes travaillant à la récolte du raisin sont notamment décédées lors d’un mois de septembre particulièrement chaud cette année-là.Dans un communiqué cosigné avec la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le Comité contre l’esclavage moderne (CCEM), également parties civiles, la CGT a dénoncé “les pratiques inacceptables” d'”un patronat agricole “qui n’hésite pas à surexploiter les travailleurs pour accroître ses profits”.

Vendanges en Champagne: le procès pour traite d’êtres humains s’est ouvert à Châlons-en-Champagne

“20% de raisins, 80% de misère”: Un procès pour traite d’être humains lors de vendanges en Champagne en 2023 s’est ouvert jeudi à Châlons-en-Champagne, avec plusieurs dizaines de victimes présentes à l’audience, qui étaient sans-papiers à l’époque pour la plupart. Avant l’ouverture du procès à 9H00, qui doit durer toute la journée, les plaignants se sont retrouvés à un rassemblement devant le tribunal correctionnel, organisé par la CGT.”Assemblage 20% de raisins 80% de misère” pouvait-on lire sur l’étiquette d’une bouteille de champagne en photo sur une grande bâche posée sur une camionnette du syndicat. “Prestataires = fossoyeurs de la Champagne” annonçait une autre banderole.Parmi les prévenus figure la dirigeante d’Anavim, une société de prestations viticoles. Cette femme de 44 ans originaire du Kirghizistan est également poursuivie pour travail dissimulé, emploi d’étrangers sans autorisation de travail salarié, soumission de personnes vulnérables à des conditions d’hébergement indignes et avec une rétribution inexistante ou insuffisante.Deux hommes âgés de 33 ans, soupçonnés d’avoir participé au recrutement des vendangeurs en Ile-de-France, seront jugés à ses côtés. La société Anavim et une coopérative vinicole de la Marne sont également poursuivies comme personnes morales.En septembre 2023, à la suite d’un signalement de riverains, l’inspection du travail procède à un contrôle de l’hébergement des travailleurs et constate des conditions de vie portant “gravement atteinte à la sécurité, à la santé et à la dignité des occupants”, selon le parquet de Châlons-en-Champagne. Cet hébergement collectif, consistant en une maison en travaux et un hangar à Nesle-le-Repons, au sud-ouest de Reims, a ensuite été fermé par la préfecture, qui y a constaté “des literies de fortune”, “l’état répugnant des toilettes, sanitaires et lieux communs” ou encore des installations électriques dangereuses.- “Pas de respect” -“Ils nous mettent dans un bâtiment abandonné, pas de nourriture, pas d’eau, rien du tout. Et puis on nous amène (…) pour faire des vendanges de 5H00 du matin jusqu’à 6H00 du soir, ça ne se fait pas”, a déclaré à l’AFP Modibo Sidibe, une victime d’une trentaine d’années venue jeudi assister au procès en espérant que “justice soit faite”.”La nourriture, c’est pas bon, le logement, c’est pas bon. On travaille dur, pas de respect, franchement c’était déplorable”, a ajouté Ousseny Diaite, un autre plaignant d’une quarantaine d’années d’origine sénégalaise.  Au total, 57 victimes ont été identifiées par l’enquête du parquet de Châlons-en-Champagne.Les prévenus “ont un mépris total pour le respect de la dignité humaine”, a dénoncé en amont du procès Me Maxime Cessieux, avocat des victimes, dont la majorité sont des étrangers en situation irrégulière originaires du Mali, de Mauritanie, de Côte d’Ivoire ou encore du Sénégal.”L’exploitant viticole ne peut pas faire semblant qu’il ne savait pas” selon Me Cessieux, appelant les maisons de champagne à être “intransigeantes” sur les conditions dans lesquelles sont ramassés leurs raisins.- Image du Champagne en jeu -Les donneurs d’ordre et les prestataires “doivent être condamnés conjointement”, réclame pour sa part José Blanco, de la CGT Champagne, également partie civile.Le syndicaliste demande également que “les conditions d’hébergement et de rémunération des travailleurs saisonniers soient inscrites dans le cahier des charges de l’AOC Champagne”. “Si un vigneron emploie un prestataire impliqué dans un cas de traite d’êtres humains, alors sa récolte doit être déclassée”, estime M. Blanco.Le procès, initialement prévu en mars, avait été renvoyé à la demande de la défense.Pour la première fois dans un procès sur le sujet des vendangeurs, le Comité Champagne, qui représente 16.200 vignerons, 130 coopératives et 370 maisons de Champagne, est lui aussi partie civile.Le Comité Champagne souhaite ainsi “exprimer sa ferme opposition à ces pratiques inacceptables”, selon une déclaration de son directeur général, Charles Goemaere, transmise à l’AFP en mars.Les vendanges de 2023 dans la région avaient été émaillées d’incidents. Quatre personnes travaillant à la récolte du raisin sont notamment décédées lors d’un mois de septembre particulièrement chaud cette année-là.Dans un communiqué cosigné avec la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le Comité contre l’esclavage moderne (CCEM), également parties civiles, la CGT a dénoncé “les pratiques inacceptables” d'”un patronat agricole “qui n’hésite pas à surexploiter les travailleurs pour accroître ses profits”.

Vendanges en Champagne: le procès pour traite d’êtres humains s’est ouvert à Châlons-en-Champagne

“20% de raisins, 80% de misère”: Un procès pour traite d’être humains lors de vendanges en Champagne en 2023 s’est ouvert jeudi à Châlons-en-Champagne, avec plusieurs dizaines de victimes présentes à l’audience, qui étaient sans-papiers à l’époque pour la plupart. Avant l’ouverture du procès à 9H00, qui doit durer toute la journée, les plaignants se sont retrouvés à un rassemblement devant le tribunal correctionnel, organisé par la CGT.”Assemblage 20% de raisins 80% de misère” pouvait-on lire sur l’étiquette d’une bouteille de champagne en photo sur une grande bâche posée sur une camionnette du syndicat. “Prestataires = fossoyeurs de la Champagne” annonçait une autre banderole.Parmi les prévenus figure la dirigeante d’Anavim, une société de prestations viticoles. Cette femme de 44 ans originaire du Kirghizistan est également poursuivie pour travail dissimulé, emploi d’étrangers sans autorisation de travail salarié, soumission de personnes vulnérables à des conditions d’hébergement indignes et avec une rétribution inexistante ou insuffisante.Deux hommes âgés de 33 ans, soupçonnés d’avoir participé au recrutement des vendangeurs en Ile-de-France, seront jugés à ses côtés. La société Anavim et une coopérative vinicole de la Marne sont également poursuivies comme personnes morales.En septembre 2023, à la suite d’un signalement de riverains, l’inspection du travail procède à un contrôle de l’hébergement des travailleurs et constate des conditions de vie portant “gravement atteinte à la sécurité, à la santé et à la dignité des occupants”, selon le parquet de Châlons-en-Champagne. Cet hébergement collectif, consistant en une maison en travaux et un hangar à Nesle-le-Repons, au sud-ouest de Reims, a ensuite été fermé par la préfecture, qui y a constaté “des literies de fortune”, “l’état répugnant des toilettes, sanitaires et lieux communs” ou encore des installations électriques dangereuses.- “Pas de respect” -“Ils nous mettent dans un bâtiment abandonné, pas de nourriture, pas d’eau, rien du tout. Et puis on nous amène (…) pour faire des vendanges de 5H00 du matin jusqu’à 6H00 du soir, ça ne se fait pas”, a déclaré à l’AFP Modibo Sidibe, une victime d’une trentaine d’années venue jeudi assister au procès en espérant que “justice soit faite”.”La nourriture, c’est pas bon, le logement, c’est pas bon. On travaille dur, pas de respect, franchement c’était déplorable”, a ajouté Ousseny Diaite, un autre plaignant d’une quarantaine d’années d’origine sénégalaise.  Au total, 57 victimes ont été identifiées par l’enquête du parquet de Châlons-en-Champagne.Les prévenus “ont un mépris total pour le respect de la dignité humaine”, a dénoncé en amont du procès Me Maxime Cessieux, avocat des victimes, dont la majorité sont des étrangers en situation irrégulière originaires du Mali, de Mauritanie, de Côte d’Ivoire ou encore du Sénégal.”L’exploitant viticole ne peut pas faire semblant qu’il ne savait pas” selon Me Cessieux, appelant les maisons de champagne à être “intransigeantes” sur les conditions dans lesquelles sont ramassés leurs raisins.- Image du Champagne en jeu -Les donneurs d’ordre et les prestataires “doivent être condamnés conjointement”, réclame pour sa part José Blanco, de la CGT Champagne, également partie civile.Le syndicaliste demande également que “les conditions d’hébergement et de rémunération des travailleurs saisonniers soient inscrites dans le cahier des charges de l’AOC Champagne”. “Si un vigneron emploie un prestataire impliqué dans un cas de traite d’êtres humains, alors sa récolte doit être déclassée”, estime M. Blanco.Le procès, initialement prévu en mars, avait été renvoyé à la demande de la défense.Pour la première fois dans un procès sur le sujet des vendangeurs, le Comité Champagne, qui représente 16.200 vignerons, 130 coopératives et 370 maisons de Champagne, est lui aussi partie civile.Le Comité Champagne souhaite ainsi “exprimer sa ferme opposition à ces pratiques inacceptables”, selon une déclaration de son directeur général, Charles Goemaere, transmise à l’AFP en mars.Les vendanges de 2023 dans la région avaient été émaillées d’incidents. Quatre personnes travaillant à la récolte du raisin sont notamment décédées lors d’un mois de septembre particulièrement chaud cette année-là.Dans un communiqué cosigné avec la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le Comité contre l’esclavage moderne (CCEM), également parties civiles, la CGT a dénoncé “les pratiques inacceptables” d'”un patronat agricole “qui n’hésite pas à surexploiter les travailleurs pour accroître ses profits”.

L’UE capable de se défendre “à terme” sans les Etats-Unis, assure le commissaire à la Défense

Au salon du Bourget, le commissaire européen à la Défense Andrius Kubilius s’est dit optimiste quant à la capacité de l’Europe à assurer sa propre défense “à terme”, sans dépendre des Etats-Unis. En s’inspirant de l’expérience des Ukrainiens à qui il demande des conseils, il a estimé, dans un entretien à l’AFP, que la production en masse de drones, produit vedette du Salon, en Europe n’était pas une solution optimale. Réponse – En voyant tous les développements de l’industrie, les nouvelles technologies, il est très clair qu’en Europe nous pouvons être fiers. Cela apporte une certaine forme d’optimisme dans le fait que nous pouvons renforcer nos capacités de défense, nos capacités spatiales. Il y a non seulement des grandes entreprises très bien connues, mais beaucoup de nouvelles start-ups, des petites entreprises avec des idées très innovantes, avec de très grandes ambitions. R – Nos capacités de défense ont toujours été développées, en gardant à l’esprit que nous avons une présence américaine sur le continent européen. Mais quand nous parlons de l’avenir à plus long terme, nous devons absolument prendre en compte le fait que les Américains (…) vont accorder de plus en plus d’attention à (la zone) l’Indo-Pacifique en raison de l’augmentation de la puissance militaire chinoise. Cela signifiera qu’ils commenceront à réduire leur présence sur le continent européen.Mais cela concerne les années à venir, ce n’est pas pour demain. Nous devons commencer à planifier comment nous devrions construire, en particulier ces équipements stratégiques pour lesquels actuellement nous dépendons beaucoup des services américains  (par exemple les avions de combat F-35 ou F-16, NDLR), afin que nous ayons nos propres capacités.C’est ce sur quoi nous pouvons nous mettre d’accord avec nos partenaires américains, que nous devons avoir un tel plan à long terme.Pour dissuader la possibilité d’agression, il faut changer la façon de penser et développer les capacités de défenses plus rapidement qu’on ne le faisait en temps de paix.R – Je ne suis pas sûr qu’une production massive de drones à l’avance soit la meilleure manière de se préparer. Produire un drone n’est pas un problème, la question est comment apprendre à les utiliser. Nous pouvons apprendre beaucoup des Ukrainiens qui atteignent 80% des cibles avec des drones. Près de la ligne de front, les drones contrôlent des deux côtés – car les Russes sont aussi bons que les Ukrainiens – une zone de 20 kilomètres où rien ne peut bouger. Selon les statistiques ukrainiennes, un char y survit six minutes. Les Ukrainiens sont prêts cette année à produire 4 millions de drones et ils utiliseront ces 4 millions de drones. Cela signifie que les Russes auront une quantité similaire. Si on fait un parallèle pour mon pays (la Lituanie) qui a 900 kilomètres de zone sensible à la frontière du Bélarus et de la Russie, nous aurions besoin de pouvoir utiliser environ 3 millions de drones. J’ai demandé aux Ukrainiens: devons nous commencer à produire jusqu’à 3 millions de drones par an, ou devrait-on les acheter à l’avance et les mettre en stock? Mais le drone que vous avez en ce moment ne sera peut-être plus utilisable dans les prochains mois. Car les Russes apprennent à brouiller.Ce qui est nécessaire, c’est de construire des équipes capables de développer les systèmes nécessaires et utiliser les drones (…), de moderniser, d’innover. C’est ce que font les Ukrainiens d’une manière très efficace.

Au Cadre Noir de Saumur, 200 ans d’équitation à la française

De bon matin, des palefreniers nettoient des boxes de chevaux. Une image banale dans une écurie, à un détail près: la présence d’écuyers vêtus de noir et coiffés d’un képi. Depuis 200 ans, le Cadre Noir de Saumur perpétue l’équitation à la française.Ses missions? “Conserver la qualité de notre équitation et de notre tradition équestre française”, la compétition, la formation et la recherche, énumère l’adjudant-chef Gildas Flament.Les origines du l’institution sont militaires, rappelle le maître de manège. À l’issue des guerres napoléoniennes au XIXe siècle, qui avaient décimé la cavalerie française, “il a fallu former en urgence des écuyers et des chevaux et le Cadre Noir a été fondé en 1825”. Dans les années 1970, avec le développement de l’équitation de loisirs, l’institution devient civile. Elle fait partie aujourd’hui de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE).Le savoir-faire reste le même, présenté lors des galas à Saumur, en tournée et durant des représentations en matinée, avec sauts d’école (courbette, croupade et cabriole), des figures héritées de la Renaissance, les carrousels ou encore le saut d’obstacle aux longues rênes. Le site de Saumur accueille chaque année 100.000 visiteurs.L’équitation de tradition française que représente le Cadre Noir est inscrite au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco. “Je suis en train de pionter (tresser la crinière en petites boules) de Sinatra avant la matinale”, décrit Maelys Laurioux, palefrenière soigneuse, perchée sur un escabeau, élastiques à cheveux en bouche, peigne à la main, pour préparer la crinière du grand cheval bai.La jeune femme de 25 ans s’occupe quotidiennement de six chevaux dès 7h30 du matin: nettoyer les boxes, leur donner du foin, les brosser, seller, natter, les sortir au paddock (petit enclos)… Des cavaliers en formation passent à cheval pour les échauffer, avant qu’ils soient montés par les 33 écuyers, reconnaissables à leur tenue noire, képi pour les hommes et tricorne pour les femmes, éperons dorés, gants, la fonction la plus prestigieuse du Cadre Noir. Plus de 200 personnes travaillent sur le site.”Ce que j’aime, c’est m’occuper des chevaux”, confie la palefrenière. Elle a pu “apprendre rapidement la natte à la française, à pionter, les longues rênes, ça m’a permis de partir en déplacement”, raconte-t-elle. “Pour rien au monde je ne changerais.” – Formation -Olivier Chollet, 57 ans dont 34 comme palefrenier soigneur au Cadre Noir, abonde. Il a voyagé en Chine ou au Japon pour des galas.Il suit certains chevaux pendant des années. “J’ai récupéré deux retraités, ils sont chez moi au pré”, dit-il. Le Cadre Noir compte 280 chevaux, essentiellement des selles français et des anglo-arabes. Achetés à trois ans, ils arrêtent leur carrière vers 18 ans et sont placés, souvent chez des particuliers.L’institution bicentenaire n’échappe pas aux réflexions sur le bien-être animal qui traversent le monde équestre. “Nous sommes évidemment impactés par cette évolution”, fait savoir Gildas Flament.Pour tenter de s’adapter, le Cadre Noir s’est doté récemment de petits paddocks “de manière à ce que les chevaux puissent avoir une vie sociale et être en liberté un peu plus de temps qu’avant”, indique le maître de manège, les chevaux, de nature grégaire et ayant besoin de beaucoup se déplacer, vivant actuellement en boxes individuels.”On ne peut pas tout casser et tout refaire en une fois”, poursuit-il en parlant des écuries construites dans les années 1970, mais “des travaux sont envisagés” pour offrir à chaque cheval un paddock attenant à son boxe.Pauline Basquin, cavalière olympique de dressage, remplit trois des missions du Cadre Noir: “formation, participer aux galas et compétition”, précise-t-elle, posée dans le grand manège des écuyers, à côté de Sertorius de Rima avec qui elle a participé aux Jeux Olympiques à Paris.”Porter la tunique, ça veut dire quelque chose”, explique cette écuyère. Elle est synonyme d’une équitation “qui respecte certaines valeurs comme la recherche d’harmonie dans le couple cheval-cavalier, la fluidité, la discrétion dans l’emploi des aides et le respect du cheval”, ce qu’elle s’efforce de transmettre à ses élèves, de futurs professionnels du monde du cheval, comme en compétition.

Au Cadre Noir de Saumur, 200 ans d’équitation à la française

De bon matin, des palefreniers nettoient des boxes de chevaux. Une image banale dans une écurie, à un détail près: la présence d’écuyers vêtus de noir et coiffés d’un képi. Depuis 200 ans, le Cadre Noir de Saumur perpétue l’équitation à la française.Ses missions? “Conserver la qualité de notre équitation et de notre tradition équestre française”, la compétition, la formation et la recherche, énumère l’adjudant-chef Gildas Flament.Les origines du l’institution sont militaires, rappelle le maître de manège. À l’issue des guerres napoléoniennes au XIXe siècle, qui avaient décimé la cavalerie française, “il a fallu former en urgence des écuyers et des chevaux et le Cadre Noir a été fondé en 1825”. Dans les années 1970, avec le développement de l’équitation de loisirs, l’institution devient civile. Elle fait partie aujourd’hui de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE).Le savoir-faire reste le même, présenté lors des galas à Saumur, en tournée et durant des représentations en matinée, avec sauts d’école (courbette, croupade et cabriole), des figures héritées de la Renaissance, les carrousels ou encore le saut d’obstacle aux longues rênes. Le site de Saumur accueille chaque année 100.000 visiteurs.L’équitation de tradition française que représente le Cadre Noir est inscrite au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco. “Je suis en train de pionter (tresser la crinière en petites boules) de Sinatra avant la matinale”, décrit Maelys Laurioux, palefrenière soigneuse, perchée sur un escabeau, élastiques à cheveux en bouche, peigne à la main, pour préparer la crinière du grand cheval bai.La jeune femme de 25 ans s’occupe quotidiennement de six chevaux dès 7h30 du matin: nettoyer les boxes, leur donner du foin, les brosser, seller, natter, les sortir au paddock (petit enclos)… Des cavaliers en formation passent à cheval pour les échauffer, avant qu’ils soient montés par les 33 écuyers, reconnaissables à leur tenue noire, képi pour les hommes et tricorne pour les femmes, éperons dorés, gants, la fonction la plus prestigieuse du Cadre Noir. Plus de 200 personnes travaillent sur le site.”Ce que j’aime, c’est m’occuper des chevaux”, confie la palefrenière. Elle a pu “apprendre rapidement la natte à la française, à pionter, les longues rênes, ça m’a permis de partir en déplacement”, raconte-t-elle. “Pour rien au monde je ne changerais.” – Formation -Olivier Chollet, 57 ans dont 34 comme palefrenier soigneur au Cadre Noir, abonde. Il a voyagé en Chine ou au Japon pour des galas.Il suit certains chevaux pendant des années. “J’ai récupéré deux retraités, ils sont chez moi au pré”, dit-il. Le Cadre Noir compte 280 chevaux, essentiellement des selles français et des anglo-arabes. Achetés à trois ans, ils arrêtent leur carrière vers 18 ans et sont placés, souvent chez des particuliers.L’institution bicentenaire n’échappe pas aux réflexions sur le bien-être animal qui traversent le monde équestre. “Nous sommes évidemment impactés par cette évolution”, fait savoir Gildas Flament.Pour tenter de s’adapter, le Cadre Noir s’est doté récemment de petits paddocks “de manière à ce que les chevaux puissent avoir une vie sociale et être en liberté un peu plus de temps qu’avant”, indique le maître de manège, les chevaux, de nature grégaire et ayant besoin de beaucoup se déplacer, vivant actuellement en boxes individuels.”On ne peut pas tout casser et tout refaire en une fois”, poursuit-il en parlant des écuries construites dans les années 1970, mais “des travaux sont envisagés” pour offrir à chaque cheval un paddock attenant à son boxe.Pauline Basquin, cavalière olympique de dressage, remplit trois des missions du Cadre Noir: “formation, participer aux galas et compétition”, précise-t-elle, posée dans le grand manège des écuyers, à côté de Sertorius de Rima avec qui elle a participé aux Jeux Olympiques à Paris.”Porter la tunique, ça veut dire quelque chose”, explique cette écuyère. Elle est synonyme d’une équitation “qui respecte certaines valeurs comme la recherche d’harmonie dans le couple cheval-cavalier, la fluidité, la discrétion dans l’emploi des aides et le respect du cheval”, ce qu’elle s’efforce de transmettre à ses élèves, de futurs professionnels du monde du cheval, comme en compétition.