Trump et Poutine en Alaska, rencontre déjà historique

L’issue du plus sanglant conflit en Europe depuis la Seconde guerre mondiale s’esquissera-t-elle vendredi à 7.500 kilomètres de Kiev? Donald Trump et Vladimir Poutine se retrouvent à Anchorage, en Alaska, pour un tête-à-tête déjà historique.Le président américain n’est guère connu pour sa prudence, pourtant il s’efforce de tempérer les attentes, lui qui se faisait fort il n’y a pas si longtemps de mettre fin à la guerre en Ukraine en un clin d’oeil.Le républicain de 79 ans a dit lundi vouloir “tâter le terrain” pendant cette première rencontre en personne avec le maître du Kremlin depuis 2019. Elle suit de multiples coups de fil depuis son retour au pouvoir en janvier.La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, assure qu’il s’agira “d’écouter” Vladimir Poutine lors de cette entrevue réclamée par le président russe – Washington insiste lourdement sur ce point.Le sommet, en l’absence de Volodymyr Zelensky, n’est évidemment pas une conférence de paix.- “Déçu” -Tout l’enjeu, pour le président ukrainien et les Européens, est qu’Anchorage ne devienne pas une sorte de Yalta, une réunion pendant laquelle les grandes puissances délimitent des territoires et des zones d’influence, comme celle de février 1945 entre Etats-Unis, Royaume-Uni et Union soviétique.”Les dirigeants européens ont bien compris que celui qui parle en dernier à Donald Trump fait la plus forte impression”, explique Liana Fix, spécialiste de l’Europe au Council on Foreign Relations. Surtout quand il s’agit d’un dirigeant dont l’exercice autoritaire du pouvoir fascine le milliardaire.Le président américain, qui avait rompu l’isolement diplomatique de Vladimir Poutine dès son retour à la Maison Blanche, a laissé éclater son impatience récemment après des attaques particulièrement brutales contre l’Ukraine. Il s’est dit “déçu” par son homologue russe.Le lui dira-t-il en face à face? Ou se retournera-t-il, après la réunion, contre Volodymyr Zelensky?Donald Trump a souvent accusé le chef d’Etat ukrainien de faire obstacle à la fin du conflit déclenché en février 2022 par l’invasion russe. – “Echange” de territoires -Le président américain, qui n’a jamais attribué la responsabilité de la guerre à Moscou, s’est dit lundi “contrarié” du refus opposé par Kiev à ce qu’il appelle un éventuel “échange” de territoires avec la Russie, laquelle occupe 20% du territoire ukrainien.L’Etat où les deux hommes se retrouvent, l’Alaska, a lui-même changé de mains, en étant racheté par les Etats-Unis à la Russie au 19e siècle.La base militaire Elmendorf-Richardson, près d’Anchorage, a été choisie pour le sommet.Le milliardaire semble tiraillé entre deux instincts contradictoires.D’une part, la tentation de faire vendredi des annonces éclatantes, vagues au besoin, lui permettant de se présenter en “faiseur de paix”.D’autre part, la volonté de ne pas passer pour le “caniche” de Vladimir Poutine.Ce surnom lui avait été donné par ses opposants après un sommet à Helsinki en 2018, marqué par une visible connivence entre les deux dirigeants.Volodymyr Zelensky a estimé que la tenue de la rencontre en Alaska était déjà une “victoire” pour le dirigeant russe.Vladimir Poutine n’a “rien offert de significatif” pour décrocher cette entrevue, rappelle à l’AFP l’analyste politique russe Konstantin Kalachev.- “Poser un cadre” -Mais Donald Trump a rejeté mercredi sur sa plateforme Truth Social l’idée que le président russe avait déjà gagné, et s’est plaint de “médias très injustes” avec lui sur cette rencontre.”Si j’obtenais Moscou et Leningrad dans le cadre de l’accord avec la Russie, les +Fake News+ diraient que j’ai fait un mauvais accord!”, a-t-il lancé, utilisant l’ancien nom soviétique de Saint-Petersbourg.Pour George Beebe, ancien spécialiste de la Russie au sein de la CIA, expert au Quincy Institute for Responsible Statecraft, dans le meilleur des cas le sommet de vendredi posera “un cadre pour la poursuite de négociations”.Selon lui, la Russie pourrait par exemple accepter que l’Ukraine rejoigne l’Union européenne, si elle renonce à intégrer l’Otan.Bien plus délicate sera la question d’éventuelles concessions territoriales, à l’heure où l’armée russe gagne du terrain en Ukraine.Moscou réclame quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, des exigences inacceptables pour Kiev.Donald Trump a promis de parler à Volodymyr Zelensky et aux Européens après son entrevue avec Vladimir Poutine.”Peut-être que je leur dirai +Bonne chance, continuez à vous battre+. Ou peut-être que je leur dirai: +Nous pouvons trouver un accord+”, a-t-il lancé lundi. 

Trump et Poutine en Alaska, rencontre déjà historique

L’issue du plus sanglant conflit en Europe depuis la Seconde guerre mondiale s’esquissera-t-elle vendredi à 7.500 kilomètres de Kiev? Donald Trump et Vladimir Poutine se retrouvent à Anchorage, en Alaska, pour un tête-à-tête déjà historique.Le président américain n’est guère connu pour sa prudence, pourtant il s’efforce de tempérer les attentes, lui qui se faisait fort il n’y a pas si longtemps de mettre fin à la guerre en Ukraine en un clin d’oeil.Le républicain de 79 ans a dit lundi vouloir “tâter le terrain” pendant cette première rencontre en personne avec le maître du Kremlin depuis 2019. Elle suit de multiples coups de fil depuis son retour au pouvoir en janvier.La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, assure qu’il s’agira “d’écouter” Vladimir Poutine lors de cette entrevue réclamée par le président russe – Washington insiste lourdement sur ce point.Le sommet, en l’absence de Volodymyr Zelensky, n’est évidemment pas une conférence de paix.- “Déçu” -Tout l’enjeu, pour le président ukrainien et les Européens, est qu’Anchorage ne devienne pas une sorte de Yalta, une réunion pendant laquelle les grandes puissances délimitent des territoires et des zones d’influence, comme celle de février 1945 entre Etats-Unis, Royaume-Uni et Union soviétique.”Les dirigeants européens ont bien compris que celui qui parle en dernier à Donald Trump fait la plus forte impression”, explique Liana Fix, spécialiste de l’Europe au Council on Foreign Relations. Surtout quand il s’agit d’un dirigeant dont l’exercice autoritaire du pouvoir fascine le milliardaire.Le président américain, qui avait rompu l’isolement diplomatique de Vladimir Poutine dès son retour à la Maison Blanche, a laissé éclater son impatience récemment après des attaques particulièrement brutales contre l’Ukraine. Il s’est dit “déçu” par son homologue russe.Le lui dira-t-il en face à face? Ou se retournera-t-il, après la réunion, contre Volodymyr Zelensky?Donald Trump a souvent accusé le chef d’Etat ukrainien de faire obstacle à la fin du conflit déclenché en février 2022 par l’invasion russe. – “Echange” de territoires -Le président américain, qui n’a jamais attribué la responsabilité de la guerre à Moscou, s’est dit lundi “contrarié” du refus opposé par Kiev à ce qu’il appelle un éventuel “échange” de territoires avec la Russie, laquelle occupe 20% du territoire ukrainien.L’Etat où les deux hommes se retrouvent, l’Alaska, a lui-même changé de mains, en étant racheté par les Etats-Unis à la Russie au 19e siècle.La base militaire Elmendorf-Richardson, près d’Anchorage, a été choisie pour le sommet.Le milliardaire semble tiraillé entre deux instincts contradictoires.D’une part, la tentation de faire vendredi des annonces éclatantes, vagues au besoin, lui permettant de se présenter en “faiseur de paix”.D’autre part, la volonté de ne pas passer pour le “caniche” de Vladimir Poutine.Ce surnom lui avait été donné par ses opposants après un sommet à Helsinki en 2018, marqué par une visible connivence entre les deux dirigeants.Volodymyr Zelensky a estimé que la tenue de la rencontre en Alaska était déjà une “victoire” pour le dirigeant russe.Vladimir Poutine n’a “rien offert de significatif” pour décrocher cette entrevue, rappelle à l’AFP l’analyste politique russe Konstantin Kalachev.- “Poser un cadre” -Mais Donald Trump a rejeté mercredi sur sa plateforme Truth Social l’idée que le président russe avait déjà gagné, et s’est plaint de “médias très injustes” avec lui sur cette rencontre.”Si j’obtenais Moscou et Leningrad dans le cadre de l’accord avec la Russie, les +Fake News+ diraient que j’ai fait un mauvais accord!”, a-t-il lancé, utilisant l’ancien nom soviétique de Saint-Petersbourg.Pour George Beebe, ancien spécialiste de la Russie au sein de la CIA, expert au Quincy Institute for Responsible Statecraft, dans le meilleur des cas le sommet de vendredi posera “un cadre pour la poursuite de négociations”.Selon lui, la Russie pourrait par exemple accepter que l’Ukraine rejoigne l’Union européenne, si elle renonce à intégrer l’Otan.Bien plus délicate sera la question d’éventuelles concessions territoriales, à l’heure où l’armée russe gagne du terrain en Ukraine.Moscou réclame quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, des exigences inacceptables pour Kiev.Donald Trump a promis de parler à Volodymyr Zelensky et aux Européens après son entrevue avec Vladimir Poutine.”Peut-être que je leur dirai +Bonne chance, continuez à vous battre+. Ou peut-être que je leur dirai: +Nous pouvons trouver un accord+”, a-t-il lancé lundi. 

For Trump, Putin summit presents the ultimate test of dealmaking

Among the constants in Donald Trump’s turbulent career have been a flair for drama and a belief in his dealmaking powers. In inviting Vladimir Putin, Trump will have plenty of the first — and put the second to the ultimate test.Trump will speak to his Russian counterpart about the Ukraine war on Friday in Alaska, the two presidents’ first standalone summit since a 2018 meeting in Helsinki where Trump’s cowed appearance haunted him long afterward.US officials said that Putin himself suggested the meeting. Trump agreed to invite him despite publicly saying how frustrated he has been with Putin’s refusal to accept any proposal to halt the war.Trump’s invitation to Putin, who is under indictment by the International Criminal Court, effectively ends the West’s shunning of the Russian president since the February 2022 invasion of Ukraine, whose leader Volodymyr Zelensky has called the Alaska trip a “personal victory” for Putin.Trump and his aides have quickly tried to play down the significance. Trump, voicing uncharacteristic humility about his diplomacy, said it was a “feel-out meeting” that would not in itself lead to a deal on Ukraine.But he rounded on the “fired losers and really dumb people” who have described the summit a propaganda victory for Putin, singling out in particular John Bolton, who served as his national security advisor for part of his first term. “If I got Moscow and Leningrad free, as part of the deal with Russia, the Fake News would say that I made a bad deal!” Trump thundered on his website, Truth Social.Trump has said he will speak with Zelensky and other European leaders immediately after the summit, which is expected to take place at Joint Base Elmendorf–Richardson in Anchorage.All have insisted that Ukraine not be excluded from talks on its fate.”European leaders, in the past, had the experience that whoever talks to Donald Trump last makes the most important impressions,” said Liana Fix, a fellow at the Council on Foreign Relations.There is “a very strong urge in Donald Trump to be the one who brings peace to Ukraine — even for a fleeting moment of time, to have the picture of him agreeing with Vladimir Putin to a ceasefire,” she said.- Latest swing in strategy -Trump had vowed to end the war, which has killed tens of thousands, within 24 hours of returning to the White House. But he has found the path difficult — and his tactics have swung drastically.Trump berated Zelensky during a heated on-camera meeting at the White House where Vice President JD Vance accused Ukraine of ingratitude for US support, which Trump briefly shut down.Ukraine quickly realized it had to stomach Trump’s approach and signed on to his ceasefire bid. When Putin did not, Trump threatened sanctions on Russia, only to agree to meet Putin.”The mere fact of holding such a summit will be a victory for Putin,” Russian political analyst Konstantin Kalachev said.”Putin has not offered Trump anything significant, and Trump is already inviting him to Alaska,” he added, also calling the lack of new US sanctions by Trump an “unconditional victory” for Russia.Trump has rejected criticism that he is soft, noting that he ramped up tariffs on India, a key buyer of Russian oil.But Trump has also pushed for concessions from Zelensky, who has refused to surrender any land that Russia seized by force.George Beebe, the former director of Russia analysis at the CIA who is now director of grand strategy at the Quincy Institute, which supports military restraint, said that Trump could begin to work out the outlines of a deal to end the war.Russia could begrudgingly accept eventual European Union membership for Ukraine if it, in turn, stays out of NATO, the transatlantic military alliance, Beebe said.”As long as that relationship is limited to political and economic ties rather than military commitments, I think that’s something that they can live with,” Beebe said of Russia.But he said that such a short-notice summit at the presidential level raised expectations that may not be met.”Trump is tackling an issue that is fraught with political danger, and there’s absolutely no guarantee that this is going to be a success,” Beebe said.

Le traité sur le plastique “au bord du gouffre”

A Genève, les représentants de 184 pays ont beaucoup de difficultés mercredi à s’entendre sur les mesures nécessaires pour réduire la pollution plastique au niveau mondial, et les négociateurs censés rendre un texte de traité international jeudi sont “au bord du gouffre”, selon une déléguée.Dans la dernière phase de négociation, des dizaines de ministres sont arrivés à Genève pour tenter de débloquer le processus piloté par des diplomates, mais les négociations qui opposent de gros blocs de pays dans un climat tendu sont “très difficiles”, a indiqué le ministre danois de l’Environnement Magnus Heunicke. Une nouvelle mouture du texte de traité sur lequel travaillent les délégués depuis neuf jours, simplifiée par le président des débats, est attendue dans la journée, ont indiqué à l’AFP plusieurs sources, et une réunion plénière pour faire le point a été fixée à 19H00.Le débat oppose toujours un groupe de pays pétroliers qui refusent toute contrainte sur le niveau de production du plastique, dérivé du pétrole, et toute interdiction de molécules jugées dangereuses pour l’environnement ou la santé au niveau mondial. Deux mesures vivement soutenues par un groupe de pays “ambitieux” plus important, ainsi que les ONG.Ils font valoir des vices de forme sur le début du processus de négociation adopté par l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement en 2022 (sans l’Arabie Saoudite absente), et remettent en question même la portée du traité, estimant qu’il doit seulement porter sur la gestion du traitement des déchets, mais pas sur l’aval du cycle de production du plastique, ni sur des sujets de santé.David Azoulay, directeur du programme de santé environnementale au sein du groupe de réflexion suisse CIEL, s’attend à ce que le texte de synthèse que doit publier dans la journée le président des débats, soit “le plus petit dénominateur commun”, “très faible”, et qu’il ne soit pas à la hauteur d’un traité censé régler la crise du plastique.”Les négociateurs sont au bord du gouffre”, a ajouté Pamela Miller, coprésidente de l’ONG IPEN (International pollutants elimination network). Selon elle, “le traité plastique c’est le pétrole contre notre santé. Les gouvernements à Genève doivent dire de quel côté ils se trouvent”.Eirik Lindebjerg, de l’organisation environnementale WWF, craint “des compromis” et un “mauvais accord” de dernière minute, alors que WWF dit avoir recensé “plus de 150 pays en faveur d’une interdiction de certains plastiques et produits toxiques dangereux” et 136 souhaitant que le texte puisse à l’avenir être renforcé. Idem pour Graham Forbes, chef de la délégation de Greenpeace: “les ministres doivent rejeter un traité faible”, a-t-il dit à l’AFP mercredi.”Un traité vidé de sa substance risque d’être contre-productif” a averti Marie-France Dignac, chercheuse française de l’INRAE qui pilote la délégation des scientifiques français présents aux négociations. Mais Aleksandar Rankovic, du groupe de réflexion The Common Initiative, estime qu’il “n’y a pas assez de place dans ces discussions pour les transformations industrielles nécessaires dans les pays producteurs”. “Certains abordent le sujet sous un angle de politique industrielle, de commerce international et d’accès au marché, alors que de l’autre côté, on ne les écoute pas et on parle de réglementation, d’environnement et de santé, ça ne peut pas marcher”, a-t-il dit à l’AFP.

Le traité sur le plastique “au bord du gouffre”

A Genève, les représentants de 184 pays ont beaucoup de difficultés mercredi à s’entendre sur les mesures nécessaires pour réduire la pollution plastique au niveau mondial, et les négociateurs censés rendre un texte de traité international jeudi sont “au bord du gouffre”, selon une déléguée.Dans la dernière phase de négociation, des dizaines de ministres sont arrivés à Genève pour tenter de débloquer le processus piloté par des diplomates, mais les négociations qui opposent de gros blocs de pays dans un climat tendu sont “très difficiles”, a indiqué le ministre danois de l’Environnement Magnus Heunicke. Une nouvelle mouture du texte de traité sur lequel travaillent les délégués depuis neuf jours, simplifiée par le président des débats, est attendue dans la journée, ont indiqué à l’AFP plusieurs sources, et une réunion plénière pour faire le point a été fixée à 19H00.Le débat oppose toujours un groupe de pays pétroliers qui refusent toute contrainte sur le niveau de production du plastique, dérivé du pétrole, et toute interdiction de molécules jugées dangereuses pour l’environnement ou la santé au niveau mondial. Deux mesures vivement soutenues par un groupe de pays “ambitieux” plus important, ainsi que les ONG.Ils font valoir des vices de forme sur le début du processus de négociation adopté par l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement en 2022 (sans l’Arabie Saoudite absente), et remettent en question même la portée du traité, estimant qu’il doit seulement porter sur la gestion du traitement des déchets, mais pas sur l’aval du cycle de production du plastique, ni sur des sujets de santé.David Azoulay, directeur du programme de santé environnementale au sein du groupe de réflexion suisse CIEL, s’attend à ce que le texte de synthèse que doit publier dans la journée le président des débats, soit “le plus petit dénominateur commun”, “très faible”, et qu’il ne soit pas à la hauteur d’un traité censé régler la crise du plastique.”Les négociateurs sont au bord du gouffre”, a ajouté Pamela Miller, coprésidente de l’ONG IPEN (International pollutants elimination network). Selon elle, “le traité plastique c’est le pétrole contre notre santé. Les gouvernements à Genève doivent dire de quel côté ils se trouvent”.Eirik Lindebjerg, de l’organisation environnementale WWF, craint “des compromis” et un “mauvais accord” de dernière minute, alors que WWF dit avoir recensé “plus de 150 pays en faveur d’une interdiction de certains plastiques et produits toxiques dangereux” et 136 souhaitant que le texte puisse à l’avenir être renforcé. Idem pour Graham Forbes, chef de la délégation de Greenpeace: “les ministres doivent rejeter un traité faible”, a-t-il dit à l’AFP mercredi.”Un traité vidé de sa substance risque d’être contre-productif” a averti Marie-France Dignac, chercheuse française de l’INRAE qui pilote la délégation des scientifiques français présents aux négociations. Mais Aleksandar Rankovic, du groupe de réflexion The Common Initiative, estime qu’il “n’y a pas assez de place dans ces discussions pour les transformations industrielles nécessaires dans les pays producteurs”. “Certains abordent le sujet sous un angle de politique industrielle, de commerce international et d’accès au marché, alors que de l’autre côté, on ne les écoute pas et on parle de réglementation, d’environnement et de santé, ça ne peut pas marcher”, a-t-il dit à l’AFP.

Le traité sur le plastique “au bord du gouffre”

A Genève, les représentants de 184 pays ont beaucoup de difficultés mercredi à s’entendre sur les mesures nécessaires pour réduire la pollution plastique au niveau mondial, et les négociateurs censés rendre un texte de traité international jeudi sont “au bord du gouffre”, selon une déléguée.Dans la dernière phase de négociation, des dizaines de ministres sont arrivés à Genève pour tenter de débloquer le processus piloté par des diplomates, mais les négociations qui opposent de gros blocs de pays dans un climat tendu sont “très difficiles”, a indiqué le ministre danois de l’Environnement Magnus Heunicke. Une nouvelle mouture du texte de traité sur lequel travaillent les délégués depuis neuf jours, simplifiée par le président des débats, est attendue dans la journée, ont indiqué à l’AFP plusieurs sources, et une réunion plénière pour faire le point a été fixée à 19H00.Le débat oppose toujours un groupe de pays pétroliers qui refusent toute contrainte sur le niveau de production du plastique, dérivé du pétrole, et toute interdiction de molécules jugées dangereuses pour l’environnement ou la santé au niveau mondial. Deux mesures vivement soutenues par un groupe de pays “ambitieux” plus important, ainsi que les ONG.Ils font valoir des vices de forme sur le début du processus de négociation adopté par l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement en 2022 (sans l’Arabie Saoudite absente), et remettent en question même la portée du traité, estimant qu’il doit seulement porter sur la gestion du traitement des déchets, mais pas sur l’aval du cycle de production du plastique, ni sur des sujets de santé.David Azoulay, directeur du programme de santé environnementale au sein du groupe de réflexion suisse CIEL, s’attend à ce que le texte de synthèse que doit publier dans la journée le président des débats, soit “le plus petit dénominateur commun”, “très faible”, et qu’il ne soit pas à la hauteur d’un traité censé régler la crise du plastique.”Les négociateurs sont au bord du gouffre”, a ajouté Pamela Miller, coprésidente de l’ONG IPEN (International pollutants elimination network). Selon elle, “le traité plastique c’est le pétrole contre notre santé. Les gouvernements à Genève doivent dire de quel côté ils se trouvent”.Eirik Lindebjerg, de l’organisation environnementale WWF, craint “des compromis” et un “mauvais accord” de dernière minute, alors que WWF dit avoir recensé “plus de 150 pays en faveur d’une interdiction de certains plastiques et produits toxiques dangereux” et 136 souhaitant que le texte puisse à l’avenir être renforcé. Idem pour Graham Forbes, chef de la délégation de Greenpeace: “les ministres doivent rejeter un traité faible”, a-t-il dit à l’AFP mercredi.”Un traité vidé de sa substance risque d’être contre-productif” a averti Marie-France Dignac, chercheuse française de l’INRAE qui pilote la délégation des scientifiques français présents aux négociations. Mais Aleksandar Rankovic, du groupe de réflexion The Common Initiative, estime qu’il “n’y a pas assez de place dans ces discussions pour les transformations industrielles nécessaires dans les pays producteurs”. “Certains abordent le sujet sous un angle de politique industrielle, de commerce international et d’accès au marché, alors que de l’autre côté, on ne les écoute pas et on parle de réglementation, d’environnement et de santé, ça ne peut pas marcher”, a-t-il dit à l’AFP.

La Grattachecca, le dessert glacé des Romains quand le soleil brûle

Pendant que thermomètre frôle les 40 degrés dans la capitale italienne, un dessert glacé venu de l’antiquité fait de l’ombre aux glaces, sorbets et autres granitas : la “grattachecca”, préparation traditionnelle à base de glace râpée au sirop.Dans un kiosque style Belle époque présent depuis près de cent douze années sur les rives du Tibre, Massimo Crescenzi, 72 ans, prépare les commandes d’une file de clients qui ne cesse de s’allonger à mesure que le mercure grimpe.En coulisse, sa femme Rosanna Mariani s’affaire à sortir de gros blocs de glace d’un congélateur, qu’elle explose à l’aide d’un pic en plus petits morceaux, avant de les râper dans une machine qu’elle presse manuellement. Son mari verse ensuite la glace pilée dans un verre, et y ajoute fruits frais et sirops, au choix des clients. Un dessert différent du granita sicilien, insiste-t-il, dans lequel l’eau est mélangée au sirop et aux fruits dès le départ, puis le tout congelé.- Saison de plus en plus longue -Un débat persiste à Rome sur la façon la plus hygiénique de produire ce dessert : avec la machine utilisée par Mme Mariani ou en râpant la glace à la main, comme le font encore certains vendeurs de grattachecca suivant la méthode d’origine.”C’est délicieux ! Surtout par une journée aussi chaude, c’est très rafraîchissant”, se réjouit Andrea Alvarado, une Californienne de 55 ans qui a opté pour une grattachecca goût tamarin, menthe et cerise noire – pour la somme de quatre euros. De passage à Rome, elle a repéré le lieu sur les réseaux sociaux : une façon moderne de découvrir une tradition antique.Avec des vagues de chaleur de plus en plus intenses et récurrentes dans la capitale, provoquées par le changement climatique, “on observe une demande croissante” de ces desserts glacés, assurent les propriétaires d'”Alla fonte d’oro” (“A la Fontaine d’or” en français). Le couple a donc décidé de s’adapter au phénomène : “avant, la saison débutait en juin et se terminait en septembre. Aujourd’hui, elle commence dès mai et s’étend jusqu’à octobre”, explique M. Crescenzi.”Et elle durera probablement encore plus longtemps dans les années à venir”, ajoute le septuagénaire.- “Quatre générations” -“C’est un kiosque qui a été ouvert par mon grand-père il y a plus de cent ans”, raconte M. Crescenzi, qui se réjouit de voir cette tradition familiale se conserver “sur quatre générations”, maintenant que son fils cadet l’aide en haute saison. En dégustant la préparation glacée, assise à l’ombre sur une chaise en plastique, l’Américaine Victoria Kiser assure qu'”on comprend pourquoi cet endroit est en activité depuis 1913″.Il a fait des émules sur les réseaux sociaux et parmi les publications touristiques, qui font régulièrement état des meilleurs sites pour déguster la grattachecca à Rome.M. Crescenzi, qui assure perpétuer une tradition ancestrale de la Ville éternelle, connaît sur le bout des doigts l’histoire du dessert.  “Historiquement, la glace provenait des montagnes des Abruzzes”, à près de 200 kilomètres de Rome, où elle “était acheminée par charrettes”, explique-t-il. Avant que “des usines ne se mettent à produire la glace”. D’après lui, le nom de “grattachecca” vient d’une anecdote sur un noble qui avait ses domestiques et, parmi eux, une femme appelée Francesca. “Quand il réclamait une boisson désaltérante avec de la glace, cette Francesca préparait cette boisson”, raconte-t-il. Or “dans le dialecte romain, le diminutif de Francesca est +checca+ : d’où +grattachecca+”. “C’est vraiment pas facile à prononcer”, s’amuse le visiteur bordelais Fabien Torcol – dire ‘gratta-keka’, ndlr- avant de dévorer sa  préparation glacée, parfum coco-citron. 

En Bretagne, la vaccination bat son plein contre la fièvre catarrhale ovine

Une piqûre, un coup de peinture: en Bretagne, les vétérinaires vaccinent à tour de bras bovins et ovins contre la fièvre catarrhale ovine (FCO), alors que la région est la plus touchée par l’épizootie avec une couverture vaccinale encore limitée.Chrystelle Quointeau, éleveuse de brebis au Haut-Corlay, dans les Côtes d’Armor, attrape une à une ses agnelles dans sa bergerie. Mickaël Martin, son vétérinaire, les pique d’un geste vif, tandis qu’elle les marque d’un trait vert pour s’assurer que toutes les bêtes aient bien eu leur rappel de vaccin, trois semaines après une première dose.Deux sérotypes de cette maladie transmise par des moucherons circulent actuellement dans les élevages ovins et bovins en France, la FCO3 et la FCO8.”Aujourd’hui nous avons fait le rappel de la vaccination pour la FCO8. J’avais fait la FCO3 en début d’année”, explique Chrystelle Quointeau, qui transforme le lait de ses brebis d’origine basque en fromage.L’éleveuse n’a pas eu de suspicion de bête malade. Pour autant, “je ne me suis pas posé la question, j’ai préféré vacciner que d’avoir le risque de perdre des bêtes”, dit-elle.”Il y aussi des risques d’infertilité, d’avortement”, poursuit la quadragénaire en montrant ses béliers qui passeront plusieurs semaines au pré avec les brebis pour la saillie.Entre le 1er juin et le 7 août, environ 3.500 foyers de FCO ont été recensés en France, avec une nette accélération relevée début août (quelque 1.300 nouveaux cas en une semaine), selon les chiffres du ministère de l’Agriculture.Les zones les plus touchées se concentrent en Bretagne, première région d’élevage de France, et dans des départements limitrophes, exception faite des Pyrénées-Atlantiques pour la FCO8.”La couverture vaccinale des troupeaux en Bretagne est faible”, relève le Groupement de défense sanitaire (GDS) Bretagne, une association regroupant plus de 90% des éleveurs bovins de la région.En 2024, la région avait été relativement épargnée par une épizootie massive, contrairement au Grand-Est et au Sud-Ouest où en 2025, la vaccination est bien suivie, selon les fédérations ovine et bovine, rattachées à la FNSEA, premier syndicat agricole.- “40 de fièvre” -“Ce n’est pas quand le feu arrive qu’il faut chercher de l’eau”, estime Gilles Morvan, coordinateur Bretagne de la Fédération nationale ovine (FNO), qui déplore le faible niveau de vaccination et craint un déficit d’agneaux au printemps prochain.Dans la même matinée, le vétérinaire a vacciné des vaches laitières à quelques kilomètres de là, au Bodéo. Plusieurs dizaines de prim’holsteins sont alignées dans l’étable, la gueule dans l’auge, bloquée le temps de manger par le cornadis, une barrière mobile.”J’ai eu deux vaches qui ont plus de 40 de fièvre”, raconte l’éleveur Christian Le Potier, ce qui l’a décidé à vacciner.Le vétérinaire fait trois aller-retours pour injecter aux vaches le rappel FCO3 et FCO8 et les vacciner contre la maladie hémorragique épizootique (MHE) qui avait provoqué de gros dégâts dans des élevages en France en 2024.Les trois vaccins reviennent à 25 euros par tête à l’éleveur, qui aurait aussi pu vacciner lui-même. “Je préfère faire du préventif que du curatif” et éviter les avortements, poursuit-il.”L’épidémie est arrivée très rapidement” début juillet dans les Côtes d’Armor, retrace le vétérinaire, membre du Groupement technique vétérinaire (GTV) de Bretagne. La maladie peut provoquer “une grosse hyperthermie”, mais aussi “des conjonctivites (…), des ulcères buccaux qui empêchent les bovins ou les ovins de manger (…) des boiteries (…) et à moyen terme des gros problèmes de reproduction” dont des avortements et de la stérilité, énumère le soignant.Du côté de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, “ça nous interroge de vacciner massivement alors qu’on est en pleine épidémie”, déclare à l’AFP Julien Hamon, secrétaire général régional.”La vaccination sert à diminuer l’impact de la maladie à court ou à moyen terme, notamment sur la reproduction, (…) à diminuer la diffusion de ces virus” entre fermes, répond le vétérinaire Mickaël Martin, pour qui “il est encore temps de vacciner dès les premiers symptômes”.

En Bretagne, la vaccination bat son plein contre la fièvre catarrhale ovine

Une piqûre, un coup de peinture: en Bretagne, les vétérinaires vaccinent à tour de bras bovins et ovins contre la fièvre catarrhale ovine (FCO), alors que la région est la plus touchée par l’épizootie avec une couverture vaccinale encore limitée.Chrystelle Quointeau, éleveuse de brebis au Haut-Corlay, dans les Côtes d’Armor, attrape une à une ses agnelles dans sa bergerie. Mickaël Martin, son vétérinaire, les pique d’un geste vif, tandis qu’elle les marque d’un trait vert pour s’assurer que toutes les bêtes aient bien eu leur rappel de vaccin, trois semaines après une première dose.Deux sérotypes de cette maladie transmise par des moucherons circulent actuellement dans les élevages ovins et bovins en France, la FCO3 et la FCO8.”Aujourd’hui nous avons fait le rappel de la vaccination pour la FCO8. J’avais fait la FCO3 en début d’année”, explique Chrystelle Quointeau, qui transforme le lait de ses brebis d’origine basque en fromage.L’éleveuse n’a pas eu de suspicion de bête malade. Pour autant, “je ne me suis pas posé la question, j’ai préféré vacciner que d’avoir le risque de perdre des bêtes”, dit-elle.”Il y aussi des risques d’infertilité, d’avortement”, poursuit la quadragénaire en montrant ses béliers qui passeront plusieurs semaines au pré avec les brebis pour la saillie.Entre le 1er juin et le 7 août, environ 3.500 foyers de FCO ont été recensés en France, avec une nette accélération relevée début août (quelque 1.300 nouveaux cas en une semaine), selon les chiffres du ministère de l’Agriculture.Les zones les plus touchées se concentrent en Bretagne, première région d’élevage de France, et dans des départements limitrophes, exception faite des Pyrénées-Atlantiques pour la FCO8.”La couverture vaccinale des troupeaux en Bretagne est faible”, relève le Groupement de défense sanitaire (GDS) Bretagne, une association regroupant plus de 90% des éleveurs bovins de la région.En 2024, la région avait été relativement épargnée par une épizootie massive, contrairement au Grand-Est et au Sud-Ouest où en 2025, la vaccination est bien suivie, selon les fédérations ovine et bovine, rattachées à la FNSEA, premier syndicat agricole.- “40 de fièvre” -“Ce n’est pas quand le feu arrive qu’il faut chercher de l’eau”, estime Gilles Morvan, coordinateur Bretagne de la Fédération nationale ovine (FNO), qui déplore le faible niveau de vaccination et craint un déficit d’agneaux au printemps prochain.Dans la même matinée, le vétérinaire a vacciné des vaches laitières à quelques kilomètres de là, au Bodéo. Plusieurs dizaines de prim’holsteins sont alignées dans l’étable, la gueule dans l’auge, bloquée le temps de manger par le cornadis, une barrière mobile.”J’ai eu deux vaches qui ont plus de 40 de fièvre”, raconte l’éleveur Christian Le Potier, ce qui l’a décidé à vacciner.Le vétérinaire fait trois aller-retours pour injecter aux vaches le rappel FCO3 et FCO8 et les vacciner contre la maladie hémorragique épizootique (MHE) qui avait provoqué de gros dégâts dans des élevages en France en 2024.Les trois vaccins reviennent à 25 euros par tête à l’éleveur, qui aurait aussi pu vacciner lui-même. “Je préfère faire du préventif que du curatif” et éviter les avortements, poursuit-il.”L’épidémie est arrivée très rapidement” début juillet dans les Côtes d’Armor, retrace le vétérinaire, membre du Groupement technique vétérinaire (GTV) de Bretagne. La maladie peut provoquer “une grosse hyperthermie”, mais aussi “des conjonctivites (…), des ulcères buccaux qui empêchent les bovins ou les ovins de manger (…) des boiteries (…) et à moyen terme des gros problèmes de reproduction” dont des avortements et de la stérilité, énumère le soignant.Du côté de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, “ça nous interroge de vacciner massivement alors qu’on est en pleine épidémie”, déclare à l’AFP Julien Hamon, secrétaire général régional.”La vaccination sert à diminuer l’impact de la maladie à court ou à moyen terme, notamment sur la reproduction, (…) à diminuer la diffusion de ces virus” entre fermes, répond le vétérinaire Mickaël Martin, pour qui “il est encore temps de vacciner dès les premiers symptômes”.

En Bretagne, la vaccination bat son plein contre la fièvre catarrhale ovine

Une piqûre, un coup de peinture: en Bretagne, les vétérinaires vaccinent à tour de bras bovins et ovins contre la fièvre catarrhale ovine (FCO), alors que la région est la plus touchée par l’épizootie avec une couverture vaccinale encore limitée.Chrystelle Quointeau, éleveuse de brebis au Haut-Corlay, dans les Côtes d’Armor, attrape une à une ses agnelles dans sa bergerie. Mickaël Martin, son vétérinaire, les pique d’un geste vif, tandis qu’elle les marque d’un trait vert pour s’assurer que toutes les bêtes aient bien eu leur rappel de vaccin, trois semaines après une première dose.Deux sérotypes de cette maladie transmise par des moucherons circulent actuellement dans les élevages ovins et bovins en France, la FCO3 et la FCO8.”Aujourd’hui nous avons fait le rappel de la vaccination pour la FCO8. J’avais fait la FCO3 en début d’année”, explique Chrystelle Quointeau, qui transforme le lait de ses brebis d’origine basque en fromage.L’éleveuse n’a pas eu de suspicion de bête malade. Pour autant, “je ne me suis pas posé la question, j’ai préféré vacciner que d’avoir le risque de perdre des bêtes”, dit-elle.”Il y aussi des risques d’infertilité, d’avortement”, poursuit la quadragénaire en montrant ses béliers qui passeront plusieurs semaines au pré avec les brebis pour la saillie.Entre le 1er juin et le 7 août, environ 3.500 foyers de FCO ont été recensés en France, avec une nette accélération relevée début août (quelque 1.300 nouveaux cas en une semaine), selon les chiffres du ministère de l’Agriculture.Les zones les plus touchées se concentrent en Bretagne, première région d’élevage de France, et dans des départements limitrophes, exception faite des Pyrénées-Atlantiques pour la FCO8.”La couverture vaccinale des troupeaux en Bretagne est faible”, relève le Groupement de défense sanitaire (GDS) Bretagne, une association regroupant plus de 90% des éleveurs bovins de la région.En 2024, la région avait été relativement épargnée par une épizootie massive, contrairement au Grand-Est et au Sud-Ouest où en 2025, la vaccination est bien suivie, selon les fédérations ovine et bovine, rattachées à la FNSEA, premier syndicat agricole.- “40 de fièvre” -“Ce n’est pas quand le feu arrive qu’il faut chercher de l’eau”, estime Gilles Morvan, coordinateur Bretagne de la Fédération nationale ovine (FNO), qui déplore le faible niveau de vaccination et craint un déficit d’agneaux au printemps prochain.Dans la même matinée, le vétérinaire a vacciné des vaches laitières à quelques kilomètres de là, au Bodéo. Plusieurs dizaines de prim’holsteins sont alignées dans l’étable, la gueule dans l’auge, bloquée le temps de manger par le cornadis, une barrière mobile.”J’ai eu deux vaches qui ont plus de 40 de fièvre”, raconte l’éleveur Christian Le Potier, ce qui l’a décidé à vacciner.Le vétérinaire fait trois aller-retours pour injecter aux vaches le rappel FCO3 et FCO8 et les vacciner contre la maladie hémorragique épizootique (MHE) qui avait provoqué de gros dégâts dans des élevages en France en 2024.Les trois vaccins reviennent à 25 euros par tête à l’éleveur, qui aurait aussi pu vacciner lui-même. “Je préfère faire du préventif que du curatif” et éviter les avortements, poursuit-il.”L’épidémie est arrivée très rapidement” début juillet dans les Côtes d’Armor, retrace le vétérinaire, membre du Groupement technique vétérinaire (GTV) de Bretagne. La maladie peut provoquer “une grosse hyperthermie”, mais aussi “des conjonctivites (…), des ulcères buccaux qui empêchent les bovins ou les ovins de manger (…) des boiteries (…) et à moyen terme des gros problèmes de reproduction” dont des avortements et de la stérilité, énumère le soignant.Du côté de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, “ça nous interroge de vacciner massivement alors qu’on est en pleine épidémie”, déclare à l’AFP Julien Hamon, secrétaire général régional.”La vaccination sert à diminuer l’impact de la maladie à court ou à moyen terme, notamment sur la reproduction, (…) à diminuer la diffusion de ces virus” entre fermes, répond le vétérinaire Mickaël Martin, pour qui “il est encore temps de vacciner dès les premiers symptômes”.