Japon: hommage aux victimes de l’une des pires catastrophe aériennes, 40 ans après

Les familles des victimes de l’accident d’avion le plus meurtrier au monde impliquant un seul appareil ont gravi mardi la montagne où l’appareil s’est écrasé pour un vibrant hommage, 40 ans après la tragédie qui a tué 520 personnes.Le 12 août 1985, le Boeing-747 de la compagnie Japan Airlines (JAL) parti de Tokyo pour rejoindre Osaka à une heure de vol, s’est écrasé sur les flancs d’une montagne à environ 120 km au nord-ouest de la capitale.Mardi, des centaines de proches des victimes, familles et amis ont emprunté le long et difficile sentier menant au cénotaphe érigé à l’endroit où l’avion s’est écrasé.Parmi eux, une femme qui a perdu son frère cadet dans l’accident. “Je veux lui dire que tous les membres de sa famille sont vivants, avec son âme sur leurs épaules”, a-t-elle déclaré à la chaîne de télévision Fuji TV.L’équipage du vol JAL 123 a perdu le contrôle de l’appareil peu après le décollage, un bruit fort ayant été entendu environ 10 minutes après le décollage.Après le déclenchement d’une alarme d’urgence, l’avion s’est mis à trembler violemment avant de s’écraser.L’avion était quasiment plein, de nombreux Japonais rentrant chez eux après les vacances d’été de “Obon”.Au total, 505 passagers et 15 membres d’équipage ont péri. Seuls quatre passagers ont survécu.Des réparations imparfaites sur la cloison arrière de l’appareil par les ingénieurs de Boeing sept ans auparavant, combinées à des négligences de JAL, sont considérées comme ayant causé l’accident.De nombreuses et minuscules fissures dans la carlingue, qui étaient passées inaperçues lors de vols précédents, ont éclaté, rompant les systèmes hydrauliques et provoquant une chute libre.La pire catastrophe aérienne au monde reste la collision sur une piste en 1977 entre deux Boeing 747 à Tenerife dans les îles Canaries, qui a fait 583 morts.Plus récemment au Japon, une collision s’est produite à l’aéroport Haneda de Tokyo entre un avion de la JAL et un petit avion des garde-côtes en janvier 2024.Les 379 personnes à bord de l’Airbus de la JAL ont pu s’échapper juste avant que l’appareil ne soit dévoré par les flammes, mais cinq des six personnes à bord du plus petit avion sont mortes.

Grande-Bretagne: pénurie d’eau “d’importance nationale” en Angleterre

La pénurie d’eau en Angleterre a été classée comme “d’importance nationale”, le pays ayant connu les six premiers mois de l’année les plus secs depuis 1976, a indiqué mardi l’Agence pour l’environnement (EA).Selon l’EA, cinq régions d’Angleterre sont touchées par la sécheresse, confrontées à une diminution des réserves d’eau et à une baisse des rendements agricoles.Le Groupe national sur la sécheresse, qui réunit le gouvernement, des représentants du secteur agricole et des compagnies des eaux, s’est réuni pour discuter de la situation, alors que certaines régions d’Angleterre se préparent à affronter la quatrième vague de chaleur de cet été.”La situation actuelle est cruciale à l’échelle nationale, et nous appelons chacun à jouer son rôle et à contribuer à réduire la pression sur notre environnement aquatique”, a déclaré Helen Wakeham, chargée de l’eau à l’EA.La vice-présidente de l’Union nationale des agriculteurs, Rachel Hallos, a fait part d'”une inquiétude croissante pour les mois à venir”, les agriculteurs continuant à faire face à “des conditions de sècheresse extrême”.”Certaines exploitations signalent une baisse significative de leurs rendements, ce qui est financièrement dévastateur pour le secteur agricole et pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble des récoltes au Royaume-Uni”, a-t-elle ajouté.Les niveaux des réservoirs à travers l’Angleterre n’atteignaient ces derniers jours que 67,7% de leur capacité, soit nettement moins que la moyenne pour une première semaine d’août, qui est de 80,5%.Selon l’EA, 49% des débits des cours d’eau étaient inférieurs à la normale, tandis que le Yorkshire, dans le nord de l’Angleterre, a interdit l’arrosage des jardins.Selon le service météorologique Met Office, l’Angleterre a connu en 2025 le printemps le plus sec depuis plus de cent ans.”Nous allons être confrontés à une pénurie d’eau croissante au cours de la prochaine décennie, a estimé Emma Hardy, ministre de l’Eau, ajoutant que le gouvernement prévoyait de construire de nouveaux réservoirs. Les scientifiques avertissent que le changement climatique provoqué par l’homme rend les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations, les vagues de chaleur et les sécheresses plus intenses et plus fréquents.

A Hong Kong, un vide juridique bénéficie aux créateurs de deepfakes pornographiques

Etudiante en droit, C. a découvert avec horreur qu’un de ses camarades avait créé des trucages pornographiques d’elle et d’une vingtaine d’élèves avec leurs photos Instagram: à Hong Kong, les “deepfakes” sont en augmentation mais les victimes se disent abandonnées par la loi.”D’abord, j’ai été choquée puis j’ai paniqué”, raconte la vingtenaire à l’AFP en assurant que cela “lui laissera une cicatrice”. Le mois dernier, des centaines d’images obscènes générées par IA avec le visage d’étudiantes ont été découvertes sur l’ordinateur d’un élève de la plus ancienne université de Hong Kong.  B., une autre victime, s’est sentie trahie car elle considérait l’auteur de ces images comme un “ami”. “Ma vie privée a été violée… je ne peux plus faire confiance à mon entourage”, assure-t-elle.Actuellement, Hong Kong criminalise la distribution d'”images intimes”, y compris celles créées par IA, mais pas leur création, ni leur possession. Pour cette raison, les victimes de l’université de Hong Kong possèdent peu de recours car il n’y a à ce stade aucune preuve que les images aient été diffusées. De ce fait, l’université a simplement adressé une lettre d’avertissement à l’étudiant, lui demandant des excuses.L’établissement aurait, selon A., une troisième victime, assuré que l’affaire ne pouvait pas être présentée devant un comité disciplinaire.”Ils étaient préoccupés mais ne savaient pas quoi faire, c’est ridicule!”, lance-t-elle.L’université dit être “en contact avec les étudiantes concernées” mais refuse de commenter l’affaire.- Violence fondée sur le genre -A Hong Kong, ces montages ne sont pas nouveaux. Janice, proche de la trentaine, a vu sa vie sociale détruite il y a quelques années lorsque de fausses images obscènes d’elle ont été envoyées à ses proches. Elle n’a jamais trouvé le coupable.”J’ai essayé de ne plus aller au travail et je n’osais plus sortir dans la rue”, raconte-t-elle, évoquant idées suicidaires et crises de larmes soudaines.”Je ne pouvais plus dormir, je craignais de voir Internet inondé de fausses images pornographiques de moi”. Les deepfakes sexuels sont de plus en plus nombreux, note l’ONG Association Concerning Sexual Violence Against Women, qui a reçu 11 demandes d’aide en 2024-2025.Un chiffre très sous-estimé car “les victimes ne savent pas comment demander de l’aide”, assure l’une de ses dirigeantes Doris Chong.Et même lorsqu’elles le font, des obstacles persistent, comme l’a découvert Janice lorsqu’elle a fait appel à un avocat: il lui a assuré que, faute de preuves plus étayées, la police ne pourrait pas l’aider.Avec 90% des victimes de pornographie générée par IA qui sont des femmes, “c’est une forme de violence sexuelle fondée sur le genre”, estime Susanne Choi, de l’Université chinoise de Hong Kong.Et législateurs et universités doivent “élargir et réviser les lois et procédures existantes” pour la réprimer.La police, elle, dit n’avoir aucune statistique. – Les victimes critiquées -A l’étranger, certains pays s’y sont attaqués. En mai, les Etats-Unis ont adopté une loi contre la diffusion de deepfakes et le “revenge porn” – la publication d’images à caractère sexuel par vengeance, souvent après une rupture.Les débats en Grande-Bretagne et à Singapour montrent une volonté croissante de pénaliser la création de ces trucages, mais pas forcément leur possession, relève l’avocat Stephen Keung.Au vu de l’ampleur du scandale, l’autorité de protection de la vie privée de Hong Kong a néanmoins ouvert une enquête pénale, et la Commission pour l’égalité des chances traite actuellement une plainte à ce sujet.En attendant, les trois étudiantes assurent essuyer des critiques.”Beaucoup de gens ont dit +Vous ruinez l’avenir de ce garçon, vous devriez lui présenter vos excuses+”, s’émeut C.Le nom de l’étudiant n’a pas été révélé et l’AFP n’a donc pas pu le solliciter.Pour le moment, C. ne publie plus rien sur ses réseaux sociaux, inquiète de savoir qui d’autre “pourrait faire des captures d’écran de (s)es photos et à quelles fins”.Si elle ne veut pas “s’improviser juge”, B. assure vouloir des conséquences pour ceux qui créent ce type de contenus.”La simple création (de ces images) est un problème… Mon intimité, ma vie privée, ma dignité ont été affectées”.

A Hong Kong, un vide juridique bénéficie aux créateurs de deepfakes pornographiques

Etudiante en droit, C. a découvert avec horreur qu’un de ses camarades avait créé des trucages pornographiques d’elle et d’une vingtaine d’élèves avec leurs photos Instagram: à Hong Kong, les “deepfakes” sont en augmentation mais les victimes se disent abandonnées par la loi.”D’abord, j’ai été choquée puis j’ai paniqué”, raconte la vingtenaire à l’AFP en assurant que cela “lui laissera une cicatrice”. Le mois dernier, des centaines d’images obscènes générées par IA avec le visage d’étudiantes ont été découvertes sur l’ordinateur d’un élève de la plus ancienne université de Hong Kong.  B., une autre victime, s’est sentie trahie car elle considérait l’auteur de ces images comme un “ami”. “Ma vie privée a été violée… je ne peux plus faire confiance à mon entourage”, assure-t-elle.Actuellement, Hong Kong criminalise la distribution d'”images intimes”, y compris celles créées par IA, mais pas leur création, ni leur possession. Pour cette raison, les victimes de l’université de Hong Kong possèdent peu de recours car il n’y a à ce stade aucune preuve que les images aient été diffusées. De ce fait, l’université a simplement adressé une lettre d’avertissement à l’étudiant, lui demandant des excuses.L’établissement aurait, selon A., une troisième victime, assuré que l’affaire ne pouvait pas être présentée devant un comité disciplinaire.”Ils étaient préoccupés mais ne savaient pas quoi faire, c’est ridicule!”, lance-t-elle.L’université dit être “en contact avec les étudiantes concernées” mais refuse de commenter l’affaire.- Violence fondée sur le genre -A Hong Kong, ces montages ne sont pas nouveaux. Janice, proche de la trentaine, a vu sa vie sociale détruite il y a quelques années lorsque de fausses images obscènes d’elle ont été envoyées à ses proches. Elle n’a jamais trouvé le coupable.”J’ai essayé de ne plus aller au travail et je n’osais plus sortir dans la rue”, raconte-t-elle, évoquant idées suicidaires et crises de larmes soudaines.”Je ne pouvais plus dormir, je craignais de voir Internet inondé de fausses images pornographiques de moi”. Les deepfakes sexuels sont de plus en plus nombreux, note l’ONG Association Concerning Sexual Violence Against Women, qui a reçu 11 demandes d’aide en 2024-2025.Un chiffre très sous-estimé car “les victimes ne savent pas comment demander de l’aide”, assure l’une de ses dirigeantes Doris Chong.Et même lorsqu’elles le font, des obstacles persistent, comme l’a découvert Janice lorsqu’elle a fait appel à un avocat: il lui a assuré que, faute de preuves plus étayées, la police ne pourrait pas l’aider.Avec 90% des victimes de pornographie générée par IA qui sont des femmes, “c’est une forme de violence sexuelle fondée sur le genre”, estime Susanne Choi, de l’Université chinoise de Hong Kong.Et législateurs et universités doivent “élargir et réviser les lois et procédures existantes” pour la réprimer.La police, elle, dit n’avoir aucune statistique. – Les victimes critiquées -A l’étranger, certains pays s’y sont attaqués. En mai, les Etats-Unis ont adopté une loi contre la diffusion de deepfakes et le “revenge porn” – la publication d’images à caractère sexuel par vengeance, souvent après une rupture.Les débats en Grande-Bretagne et à Singapour montrent une volonté croissante de pénaliser la création de ces trucages, mais pas forcément leur possession, relève l’avocat Stephen Keung.Au vu de l’ampleur du scandale, l’autorité de protection de la vie privée de Hong Kong a néanmoins ouvert une enquête pénale, et la Commission pour l’égalité des chances traite actuellement une plainte à ce sujet.En attendant, les trois étudiantes assurent essuyer des critiques.”Beaucoup de gens ont dit +Vous ruinez l’avenir de ce garçon, vous devriez lui présenter vos excuses+”, s’émeut C.Le nom de l’étudiant n’a pas été révélé et l’AFP n’a donc pas pu le solliciter.Pour le moment, C. ne publie plus rien sur ses réseaux sociaux, inquiète de savoir qui d’autre “pourrait faire des captures d’écran de (s)es photos et à quelles fins”.Si elle ne veut pas “s’improviser juge”, B. assure vouloir des conséquences pour ceux qui créent ce type de contenus.”La simple création (de ces images) est un problème… Mon intimité, ma vie privée, ma dignité ont été affectées”.

Macron promulgue la loi Duplomb après la censure partielle du Conseil constitutionnel

Emmanuel Macron a promulgué la loi Duplomb après la censure par le Conseil constitutionnel de sa disposition la plus contestée qui prévoyait la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide interdit de la famille des néonicotinoïdes, selon le Journal officiel publié mardi.Les “Sages” avaient en revanche validé le 7 août les simplifications administratives accordées aux plus gros élevages, ainsi qu’à la construction d’ouvrages de stockage d’eau à finalité agricole. Néanmoins, les mesures adoptées ne doivent pas permettre de prélèvement dans des nappes inertielles – qui se vident ou se remplissent lentement – et devront pouvoir être contestées devant un juge.Le Conseil constitutionnel avait par ailleurs validé sans réserve des dispositions très attendues par certains agriculteurs facilitant l’agrandissement ou la construction de bâtiments d’élevages de porcs ou de volailles.Cette loi, adoptée au Parlement début juillet avec le soutien des macronistes, LR et l’extrême droite, a fait l’objet d’un vaste mouvement de protestation, y compris au sein du monde scientifique. Une pétition réclamant son abrogation a réuni plus de 2,1 millions de signatures sur le site de l’Assemblée nationale, du jamais-vu, permettant la tenue d’un futur débat dans l’hémicycle essentiellement symbolique.Malgré cette forte mobilisation citoyenne contre le texte, le chef de l’Etat a en revanche, après la censure partielle du Conseil constitutionnel, écarté la possibilité de demander une nouvelle délibération du Parlement.- “Risques pour la santé” -La réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, interdit depuis 2018 en France mais autorisé ailleurs en Europe, a cristallisé la contestation contre la loi Duplomb. Son retour était réclamé par certains producteurs de betteraves et de noisettes pour lutter contre les ravageurs.Le Conseil constitutionnel a estimé que “faute d’encadrement suffisant”, cette mesure était contraire au “cadre défini par sa jurisprudence, découlant de la Charte de l’environnement”, inscrite en 2005 dans la Constitution française.Dans leur décision, les Sages ont rappelé que les néonicotinoïdes “ont des incidences sur la biodiversité, en particulier pour les insectes pollinisateurs et les oiseaux” et “induisent des risques pour la santé humaine”.En 2020, ils avaient consenti à une dérogation temporaire à leur interdiction, cantonnée à la filière des betteraves et à l’enrobage des semences.Cette fois, ils ont censuré la dérogation introduite dans la loi en relevant qu’elle n’était pas limitée dans le temps, ni à une filière particulière, et concernait aussi la pulvérisation, aux risques élevés de dispersion des substances.Une “bataille gagnée” pour le député LFI Antoine Léaument, qui a toutefois regretté mardi sur franceinfo que le chef de l’Etat ait promulgué le texte “plutôt que de demander un nouveau vote” au Parlement. L’élu de gauche radicale a au passage réclamé des “mesures fortes pour empêcher l’entrée de produits qui utilisent ce pesticide sur le territoire français”.Revendication partagée à l’extrême droite par la députée RN Edwige Diaz, qui a déploré sur Cnews une décision qui “n’interdit pas les importations de produits cultivés avec ce néonicotinoïde”. Tout en se disant “inquiète pour les filières” agricoles concernées, puisque le gouvernement “n’a pas dit qu’il allait proposer une nouvelle loi”. – “Réévaluer au niveau européen” -Pour l’heure, le ministre français de la Santé Yannick Neuder a seulement appelé vendredi à réévaluer au niveau européen l’impact sur la santé humaine de l’acétamipride pour “interdire ce produit” en cas de risques avérés.”Il s’agit bien de mettre la France au même niveau de principe de précaution que les autres pays européens”, a-t-il souligné, faisant état d'”études en cours sur notamment le rôle perturbateur endocrinien potentiel ou neurotoxique”.De son côté, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a estimé que la décision du Conseil constitutionnel maintenait “une divergence entre le droit français et le droit européen” et les “conditions d’une concurrence inéquitable faisant courir un risque de disparition de certaines filières”, en promettant que le gouvernement serait “à leurs côtés pour ne pas les laisser sans solution”.La FNSEA, premier syndicat agricole, a qualifié d'”inacceptable” la décision des Sages.Quant au groupe écologiste à l’Assemblée, il a fait part de son intention de déposer une proposition de loi pour tenter d’obtenir “une abrogation totale” de la loi.Laurent Duplomb, sénateur LR qui a porté la loi agricole partiellement censurée, n’a pas exclu vendredi un nouveau texte pour réintroduire le pesticide acétamipride contesté, mais en tenant compte cette fois des critères imposés par les Sages.

Macron promulgue la loi Duplomb après la censure partielle du Conseil constitutionnel

Emmanuel Macron a promulgué la loi Duplomb après la censure par le Conseil constitutionnel de sa disposition la plus contestée qui prévoyait la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide interdit de la famille des néonicotinoïdes, selon le Journal officiel publié mardi.Les “Sages” avaient en revanche validé le 7 août les simplifications administratives accordées aux plus gros élevages, ainsi qu’à la construction d’ouvrages de stockage d’eau à finalité agricole. Néanmoins, les mesures adoptées ne doivent pas permettre de prélèvement dans des nappes inertielles – qui se vident ou se remplissent lentement – et devront pouvoir être contestées devant un juge.Le Conseil constitutionnel avait par ailleurs validé sans réserve des dispositions très attendues par certains agriculteurs facilitant l’agrandissement ou la construction de bâtiments d’élevages de porcs ou de volailles.Cette loi, adoptée au Parlement début juillet avec le soutien des macronistes, LR et l’extrême droite, a fait l’objet d’un vaste mouvement de protestation, y compris au sein du monde scientifique. Une pétition réclamant son abrogation a réuni plus de 2,1 millions de signatures sur le site de l’Assemblée nationale, du jamais-vu, permettant la tenue d’un futur débat dans l’hémicycle essentiellement symbolique.Malgré cette forte mobilisation citoyenne contre le texte, le chef de l’Etat a en revanche, après la censure partielle du Conseil constitutionnel, écarté la possibilité de demander une nouvelle délibération du Parlement.- “Risques pour la santé” -La réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, interdit depuis 2018 en France mais autorisé ailleurs en Europe, a cristallisé la contestation contre la loi Duplomb. Son retour était réclamé par certains producteurs de betteraves et de noisettes pour lutter contre les ravageurs.Le Conseil constitutionnel a estimé que “faute d’encadrement suffisant”, cette mesure était contraire au “cadre défini par sa jurisprudence, découlant de la Charte de l’environnement”, inscrite en 2005 dans la Constitution française.Dans leur décision, les Sages ont rappelé que les néonicotinoïdes “ont des incidences sur la biodiversité, en particulier pour les insectes pollinisateurs et les oiseaux” et “induisent des risques pour la santé humaine”.En 2020, ils avaient consenti à une dérogation temporaire à leur interdiction, cantonnée à la filière des betteraves et à l’enrobage des semences.Cette fois, ils ont censuré la dérogation introduite dans la loi en relevant qu’elle n’était pas limitée dans le temps, ni à une filière particulière, et concernait aussi la pulvérisation, aux risques élevés de dispersion des substances.Une “bataille gagnée” pour le député LFI Antoine Léaument, qui a toutefois regretté mardi sur franceinfo que le chef de l’Etat ait promulgué le texte “plutôt que de demander un nouveau vote” au Parlement. L’élu de gauche radicale a au passage réclamé des “mesures fortes pour empêcher l’entrée de produits qui utilisent ce pesticide sur le territoire français”.Revendication partagée à l’extrême droite par la députée RN Edwige Diaz, qui a déploré sur Cnews une décision qui “n’interdit pas les importations de produits cultivés avec ce néonicotinoïde”. Tout en se disant “inquiète pour les filières” agricoles concernées, puisque le gouvernement “n’a pas dit qu’il allait proposer une nouvelle loi”. – “Réévaluer au niveau européen” -Pour l’heure, le ministre français de la Santé Yannick Neuder a seulement appelé vendredi à réévaluer au niveau européen l’impact sur la santé humaine de l’acétamipride pour “interdire ce produit” en cas de risques avérés.”Il s’agit bien de mettre la France au même niveau de principe de précaution que les autres pays européens”, a-t-il souligné, faisant état d'”études en cours sur notamment le rôle perturbateur endocrinien potentiel ou neurotoxique”.De son côté, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a estimé que la décision du Conseil constitutionnel maintenait “une divergence entre le droit français et le droit européen” et les “conditions d’une concurrence inéquitable faisant courir un risque de disparition de certaines filières”, en promettant que le gouvernement serait “à leurs côtés pour ne pas les laisser sans solution”.La FNSEA, premier syndicat agricole, a qualifié d'”inacceptable” la décision des Sages.Quant au groupe écologiste à l’Assemblée, il a fait part de son intention de déposer une proposition de loi pour tenter d’obtenir “une abrogation totale” de la loi.Laurent Duplomb, sénateur LR qui a porté la loi agricole partiellement censurée, n’a pas exclu vendredi un nouveau texte pour réintroduire le pesticide acétamipride contesté, mais en tenant compte cette fois des critères imposés par les Sages.

Macron promulgue la loi Duplomb après la censure partielle du Conseil constitutionnel

Emmanuel Macron a promulgué la loi Duplomb après la censure par le Conseil constitutionnel de sa disposition la plus contestée qui prévoyait la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide interdit de la famille des néonicotinoïdes, selon le Journal officiel publié mardi.Les “Sages” avaient en revanche validé le 7 août les simplifications administratives accordées aux plus gros élevages, ainsi qu’à la construction d’ouvrages de stockage d’eau à finalité agricole. Néanmoins, les mesures adoptées ne doivent pas permettre de prélèvement dans des nappes inertielles – qui se vident ou se remplissent lentement – et devront pouvoir être contestées devant un juge.Le Conseil constitutionnel avait par ailleurs validé sans réserve des dispositions très attendues par certains agriculteurs facilitant l’agrandissement ou la construction de bâtiments d’élevages de porcs ou de volailles.Cette loi, adoptée au Parlement début juillet avec le soutien des macronistes, LR et l’extrême droite, a fait l’objet d’un vaste mouvement de protestation, y compris au sein du monde scientifique. Une pétition réclamant son abrogation a réuni plus de 2,1 millions de signatures sur le site de l’Assemblée nationale, du jamais-vu, permettant la tenue d’un futur débat dans l’hémicycle essentiellement symbolique.Malgré cette forte mobilisation citoyenne contre le texte, le chef de l’Etat a en revanche, après la censure partielle du Conseil constitutionnel, écarté la possibilité de demander une nouvelle délibération du Parlement.- “Risques pour la santé” -La réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, interdit depuis 2018 en France mais autorisé ailleurs en Europe, a cristallisé la contestation contre la loi Duplomb. Son retour était réclamé par certains producteurs de betteraves et de noisettes pour lutter contre les ravageurs.Le Conseil constitutionnel a estimé que “faute d’encadrement suffisant”, cette mesure était contraire au “cadre défini par sa jurisprudence, découlant de la Charte de l’environnement”, inscrite en 2005 dans la Constitution française.Dans leur décision, les Sages ont rappelé que les néonicotinoïdes “ont des incidences sur la biodiversité, en particulier pour les insectes pollinisateurs et les oiseaux” et “induisent des risques pour la santé humaine”.En 2020, ils avaient consenti à une dérogation temporaire à leur interdiction, cantonnée à la filière des betteraves et à l’enrobage des semences.Cette fois, ils ont censuré la dérogation introduite dans la loi en relevant qu’elle n’était pas limitée dans le temps, ni à une filière particulière, et concernait aussi la pulvérisation, aux risques élevés de dispersion des substances.Une “bataille gagnée” pour le député LFI Antoine Léaument, qui a toutefois regretté mardi sur franceinfo que le chef de l’Etat ait promulgué le texte “plutôt que de demander un nouveau vote” au Parlement. L’élu de gauche radicale a au passage réclamé des “mesures fortes pour empêcher l’entrée de produits qui utilisent ce pesticide sur le territoire français”.Revendication partagée à l’extrême droite par la députée RN Edwige Diaz, qui a déploré sur Cnews une décision qui “n’interdit pas les importations de produits cultivés avec ce néonicotinoïde”. Tout en se disant “inquiète pour les filières” agricoles concernées, puisque le gouvernement “n’a pas dit qu’il allait proposer une nouvelle loi”. – “Réévaluer au niveau européen” -Pour l’heure, le ministre français de la Santé Yannick Neuder a seulement appelé vendredi à réévaluer au niveau européen l’impact sur la santé humaine de l’acétamipride pour “interdire ce produit” en cas de risques avérés.”Il s’agit bien de mettre la France au même niveau de principe de précaution que les autres pays européens”, a-t-il souligné, faisant état d'”études en cours sur notamment le rôle perturbateur endocrinien potentiel ou neurotoxique”.De son côté, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a estimé que la décision du Conseil constitutionnel maintenait “une divergence entre le droit français et le droit européen” et les “conditions d’une concurrence inéquitable faisant courir un risque de disparition de certaines filières”, en promettant que le gouvernement serait “à leurs côtés pour ne pas les laisser sans solution”.La FNSEA, premier syndicat agricole, a qualifié d'”inacceptable” la décision des Sages.Quant au groupe écologiste à l’Assemblée, il a fait part de son intention de déposer une proposition de loi pour tenter d’obtenir “une abrogation totale” de la loi.Laurent Duplomb, sénateur LR qui a porté la loi agricole partiellement censurée, n’a pas exclu vendredi un nouveau texte pour réintroduire le pesticide acétamipride contesté, mais en tenant compte cette fois des critères imposés par les Sages.