Fusillade à Rennes liée au trafic de drogue: le commando écroué
Leur but était de reconquérir un point de deal: les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d’avoir formé un commando et d’avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes jeudi, ont été mis en examen et écroués.Trois des assaillants ont été mis en examen des chefs d’association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent “une peine de réclusion criminelle à perpétuité”, a annoncé mardi Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans.La fusillade, survenue vers 17H30 à une heure où le quartier Villejean est très animé, avait fait trois blessés par balle dans une sandwicherie, tandis qu’un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime n’est plus engagé, a indiqué mardi matin M. Teillet. Les investigations menées par la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) de Rennes sous l’autorité du parquet JIRS de la ville ont permis d’établir que les quatre suspects “sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d’individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier”, d’après le magistrat.Le 14 avril, “après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien”, explique-t-il.L’un des mis en cause, originaire de la région parisienne et qui a reconnu son implication dans le trafic de stupéfiants et sa participation au commando “était notamment chargé de filmer la scène pour le commanditaire et de brûler le véhicule, qu’il savait volé et à proximité duquel il a été interpellé”.”Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité”, a dénoncé M. Teillet.- “Carnage” évité -Après avoir vu “la clientèle évoluer” de son restaurant et averti “le préfet, le procureur” de l’existence d’un point de deal dans les toilettes, le gérant de la sandwicherie visée par les tirs a expliqué avoir vu les vendeurs de stupéfiants déplacer leur point de vente.Jeudi, “on a évité un carnage”, a affirmé mardi Patrick Rety, montrant les impacts de balle dans les meubles de son établissement.Pour Anaïg Faur-Le Fur, habitante du quartier depuis 1965, “la situation s’est dégradée” en raison du trafic de drogue ces dernières années. Elle appelle les habitants à “occuper l’espace public” comme “s’asseoir dans le petit parc”. “Parce que malheureusement, ce ne sont pas les enfants qui l’occupent, ce sont les dealers”, déplore l’octogénaire. En visite mardi sur les lieux de la fusillade, la ministre de la Ville Juliette Méadel a estimé que “lutter contre le trafic de drogue, c’est aussi commencer à la racine”. Elle a assuré venir “avec des propositions pour soutenir les mères de famille seules”. “Tout se joue dès l’enfance, tout se joue entre 9 ans et 13 ans”, a-t-elle insisté devant quelques mères du quartier l’appelant à “investir davantage” dans le tissu associatif de ce quartier.”Où sont les pères de ces enfants qui sont victimes du trafic ?”, a tancé la ministre. “Ce sont les femmes qui tiennent le quartier, qui assument toutes les responsabilités.”Présent jeudi dans la sandwicherie par hasard lors de la fusillade, l’élu municipal (Horizons) Charles Compagnon a confié mardi à Mme Méadel avoir eu la sensation de “voir la mort en face”.”Quand on a appris que (les tireurs) avaient été arrêtés, ça a été un gros soulagement. On s’est dit qu'(ils) ne sont plus dans la rue et ça nous a aidés à revenir ici.”
L’or à plus de 3.500 dollars, le dollar sans élan face aux tensions entre Trump et la Fed
L’or franchit de nouveaux sommets mardi, en pleine tourmente douanière, tandis que le dollar stagne, attentif à l’évolution de la situation outre-Atlantique après que Donald Trump a verbalement attaqué le président de la Réserve fédérale (Fed), générant une autre source d’incertitude.Vers 09H30 GMT (11H30 à Paris), l’once du métal jaune grimpait de 0,96%, à 3.456,90 dollars, après s’être envolée à un nouveau record, à 3.500,10 dollars.”L’or est la seule véritable valeur refuge depuis que le dollar a été touché et que les bons du Trésor américain sont en baisse”, constate Neil Wilson, analyste chez Saxobank.Les actifs américains sont affectés par les perspectives économiques assombries aux Etats-Unis, à cause du déploiement des droits de douane sur les importations américaines.Ces surtaxes peuvent également mener à une accélération de la hausse des prix. Or l’or fait également office de couverture contre l’inflation, son prix tendant à rester stable voire augmenter lorsque le pouvoir d’achat des devises diminue.En 2024, la valeur du métal jaune avait gonflé d’environ 27% sur l’année; mais en moins de quatre mois entre janvier et ce dernier record, elle a explosé de plus de 33%.Avant la victoire du républicain début novembre, l’once d’or se négociait aux alentours de 2.700 dollars.Mardi, le billet vert prenait 0,14%, à 1,1498 dollar pour un euro, après avoir atteint lundi un plus bas depuis novembre 2021 par rapport à la monnaie unique européenne, à 1,1573 dollar. Donald Trump s’en est pris une nouvelle fois lundi au président de la banque centrale américaine, sur son réseau Truth Social, le traitant d'”immense loser”, et l’enjoignant de baisser les taux d’intérêts immédiatement.Le président américain menace de se débarrasser de Jerome Powell – dont le mandat comme patron de la Fed s’achève normalement en mai 2026.Le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, avait déjà fait savoir vendredi que “le président et son équipe continueraient d’étudier la question” de la destitution de M. Powell.Toutefois, M. Powell reste déterminé à choisir le rythme de baisse de taux de son institution et ne compte pas partir de manière anticipée, précisant que l’indépendance de l’institution était “garantie par la loi”.
India’s Bumrah, Mandhana win top Wisden cricket awards
India paceman Jasprit Bumrah has been named as the Leading Men’s Cricketer in the World in the 2025 edition of the Wisden Cricketers’ Almanack, with compatriot Smriti Mandhana picking up the women’s award.Bumrah was given the honour by the sport’s “bible” after a stunning 2024 in which he excelled in red-ball and white-ball cricket.The 31-year-old picked up 71 Test wickets at an average of less than 15 and was named player of the tournament as India won the T20 World Cup in the West Indies.Wisden editor Lawrence Booth described Bumrah as “quite simply the star of the year”.Reflecting on Bumrah’s astonishing efforts during India’s Test series in Australia, Booth wrote: “He was so lethal, so uniquely challenging — a staccato of limbs somehow forming a symphony — that runs scored off him should have counted double.”And while taking 32 Australian wickets at 13 each, he laid a claim to be considered the greatest of all time, becoming the first with 200 Test wickets at an average below 20.” Despite Bumrah’s heroics, Australia won the five-Test series, which finished in early January, 3-1.Mandhana, 28, made it an Indian double by being named as the Leading Women’s Cricketer in the World. The batter scored 1,659 runs across all formats in 2024 — the most by a woman in a calendar year of international cricket.West Indies batter Nicholas Pooran was named as the game’s leading T20 cricketer.In the almanack, which is published on Thursday, Booth is scathing about Jay Shah’s smooth transition from the most powerful figure in Indian cricket to chairman of the International Cricket Council.”(It is) a sorry truth: 2024 was the year cricket gave up any claim to being properly administered, with checks, balances, and governance for the many, not the few,” Booth writes.He adds: “Cricket has handed over the only key not already in India’s possession. All hail the Big One.”The Wisden Cricketers’ Almanack has been published continually on an annual basis since its first edition in 1864.Wisden also names five Cricketers of the Year — an award that can only be won once in a career — and is generally based on performances in the previous English season.England trio Gus Atkinson, Jamie Smith and Sophie Ecclestone have been named among the five in the 2025 edition.Hampshire spinner Liam Dawson, who has also played for England, and Surrey paceman Dan Worrall complete the line-up.
Fleeing Pakistan, Afghans rebuild from nothing
Pushed out of Pakistan where she was born, Nazmine Khan’s first experience of her country, Afghanistan, was in a sweltering tent at a border camp.”We never thought we would return to Afghanistan,” said the 15-year-old girl, who has little idea of what will become of her or her family, only that she is likely to have fewer freedoms.”When our parents told us we had to leave, we cried,” added Khan.Having nowhere to go in Afghanistan, she and six other family members shared a stifling tent in the Omari camp near the Torkham border pointIslamabad, accusing Afghans of links to narcotics and “supporting terrorism”, announced a new campaign in March to expel hundreds of thousands of Afghans, with or without documents. Many Afghans had lived in Pakistan for decades after fleeing successive wars and crises.But seeing their removal as inevitable, many did not wait to be arrested by Pakistani forces before leaving.Since April 1, more than 100,000 Afghans have been sent back to their country of origin, according to Islamabad, out of the around three million the United Nations says are living in Pakistan.Khan’s family fled Afghanistan in the 1960s. Her four brothers and sister were also born in Pakistan.”In a few days we’ll look for a place to rent” in the border province of Nangarhar where the family has roots, she told AFP, speaking in Pakistan’s commonly spoken tongue of Urdu, not knowing any Afghan languages.In the family’s tent there is little more than a cloth to lie on and a few cushions, but no mattress or blanket. Flies buzz under the tarpaulin as countless children in ragged clothes come and go.- ‘Already suffering’ -When it comes to her own future, Khan feels “completely lost”, she said.Having dropped out of school in Pakistan, the Taliban authorities’ ban on girls studying beyond primary school will hardly change the course of her life.But from what little she heard about her country while living in eastern Pakistan’s Punjab, she knows that “here there are not the same freedoms”.Since returning to power in 2021, the Taliban authorities have imposed restrictions on women characterised by the UN as “gender apartheid”.Women have been banned from universities, parks, gyms and beauty salons, and squeezed from many jobs.”It is now a new life… for them, and they are starting this with very little utilities, belongings, cash, support,” said Ibrahim Humadi, programme lead for non-governmental group Islamic Relief, which has set up about 200 tents for returnees in the Omari camp.Some stay longer than the three days offered on arrival, not knowing where to go with their meager savings, he said.”They also know that even in their area of return, the community will be welcoming them, will be supporting them… but they know also the community are already suffering from the situation in Afghanistan,” he added.Around 85 percent of the Afghan population lives on less than one dollar a day, according to the UN Development Programme.”We had never seen (Afghanistan) in our lives. We do not know if we can find work, so we are worried,” said Jalil Khan Mohamedin, 28, as he piled belongings — quilts, bed frames and fans — into a truck that will take the 16 members of his family to the capital Kabul, though nothing awaits them there.- ‘Still don’t understand’ -The Taliban authorities have said they are preparing towns specifically for returnees. But at one site near Torkham, there is nothing more than cleared roads on a rocky plain. The International Organization for Migration (IOM) says “greater clarity” is needed to ensure that the sites intended for returnees are “viable” in terms of basic infrastructure and services such as health and education.It’s important that “returnees are making informed decisions and that their relocation to the townships is voluntary”, communications officer Avand Azeez Agha told AFP.Looking dazed, Khan’s brother Dilawar still struggles to accept leaving Pakistan, where he was born 25 years ago. His Pakistani wife did not want to follow him and asked for a divorce. “When we crossed the border, we felt like going back, then after a day it felt fine,” said the former truck driver.”We still don’t understand. We were only working.”
Vacances décalées et plus de ventilateurs: comment les écoles Philippines se battent contre la chaleur
Institutrice en maternelle, Lolita Akim dispose une série de ventilateurs dans sa classe tout en luttant pour maintenir l’attention de ses élèves dans la chaleur torride de Manille.”Par ce temps, ils sont trempés de sueur, ils ne sont pas à l’aise et se lèvent souvent. Il est plus difficile de capter leur attention”, explique-t-elle à propos des bambins de cinq ans de sa classe de l’école Senator Benigno S. Aquino.L’année dernière, des vagues de chaleur de jusqu’à 38,8°C ont pour la première fois conduit à des fermetures de classes massives à travers le pays, affectant des millions d’élèves.L’épisode a été marqué par une multiplication des saignements de nez, des cas d’épuisement voire des hospitalisations parmi les élèves.Et même les enfants les plus résistants ont eu du mal à se concentrer dans des salles de classe dépourvues d’air conditionné. Pour tenter d’y remédier, les cours ont commencé cette année deux mois plus tôt que d’habitude pour qu’ils puissent s’achever au moment du début des plus grosses chaleurs, en mai.Le temps de cours a été raccourci à quatre heures par jour pour éviter les chaleurs de la mi-journée, avec une session le matin et une autre le soir.Et dans chaque classe des points d’eau ont été installés ainsi qu’au minimum deux ventilateurs muraux. Les plus grands établissements emploient désormais des infirmières.Malgré cela, près de la moitié des écoles de Manille ont dû fermer leurs portes pendant deux jours en mars, lorsque l’indice de chaleur – une mesure de la température et de l’humidité – a atteint un niveau “dangereux”.”Nous surveillons (l’indice de chaleur) depuis 2011 mais ce n’est que récemment que c’est devenu exceptionnellement chaud” indique à l’AFP Wilmer Augustin, spécialiste météo aux Philippines, pointant le changement climatique et le phénomène El Niño.Cette année, les conditions dans la majeure partie du pays se situeront entre “extrême prudence” et “danger” dans le système d’alerte chaleur du gouvernement, a-t-il déclaré, “surtout en avril et en mai”.Début avril, de nombreuses écoles de la capitale ont a nouveau fermé face à des températures devant atteindre 34°C et un indice d’un niveau dangereux dans au moins cinq provinces, selon les autorités.- “Impact significatif” -Au moment des fermetures d’écoles l’année dernière, le recours aux cours en ligne a été tenté. Mais “l’impact global sur l’éducation des élèves a été significatif”, selon Jocelyn Andaya, secrétaire adjointe à l’éducation chargée des opérations.Car seuls 3% des élèves ont pu effectivement suivre de tels cours en ligne. Cette année, des documents imprimés ont été préparés pour les élèves qui doivent rester chez eux. “Il n’y a pas de réelle alternative à l’apprentissage en face-à -face”, relève Noel Geluo, le directeur de l’école Benigno Aquino.Si certaines écoles ont été dotées de toits réfléchissant la chaleur, les moyens sont limités.Dans un pays où 18.000 classes supplémentaires sont nécessaires rien que dans la capitale, selon les estimations, le ministère de l’Education dispose d’un budget limité à 10 milliards de pesos (158 millions d’euros) pour l’adaptation au changement climatique.Or la surpopulation des classes, avec parfois 50 élèves par cours, exacerbe souvent le problème de la chaleur.- “Difficile d’enseigner” -Juste en face de l’école Benigno Aquino, des élèves de quatrième du collège Président Corazon C. Aquino dirigent de minuscules ventilateurs vers eux pendant un test d’algèbre.Deux des quatre ventilateurs placés au plafond ont rendu l’âme et les deux restants ne suffisent pas pour les 40 élèves.”C’est difficile d’enseigner dans cette chaleur”, témoigne leur professeur, Rizzadel Manzano. “Les motiver est un vrai challenge.”L’obligation de porter un uniforme a été supprimée au début de l’année et les élèves portent désormais des pantalons de survêtement et des T-shirts offerts par la ville, explique à l’AFP Reynora Laurenciano, la directrice.L’école et le collège sont situées dans un bidonville très peuplé, Baseco, où les conditions de vie à la maison peuvent être encore plus difficiles, rappelle-t-elle.”Si vous leur demandez, ils considèrent l’école comme un endroit plus sécurisant”, indique Mme Laurenciano.Ella Azumi Araza, 11 ans et en classe de CM2, peut seulement se rendre à l’école quatre jours par semaine en raison du manque de classes.Le vendredi, elle étudie dans le 9 mètre carrés où elle habite avec sa famille, sur le lit qu’elle partage avec son jeune frère.Trois ventilateurs électriques sont disposés dans cet appartement sans fenêtre.Malgré la situation à la maison, sa mère, Cindella Manabat s’inquiète des conditions à l’école.”Elle transpire abondamment à l’école et rentre à la maison en toussant”, confie-t-elle à l’AFP.cgm/cwl/sah/tc/alh/phs/roc La publication de ce papier d’angle coïncide avec le “89 Percent Project” de l’initiative Covering Climate Now, qui vise à souligner qu’une large majorité dans le monde souhaite davantage d’action climatique.
Le retard fatal d’Athènes pour se préparer aux canicules
Sur les hauteurs de Kypseli, l’un des quartiers les plus densément peuplés d’Athènes, des habitants déambulent dans un petit parc récemment créé pour apporter un peu de fraîcheur quand la capitale grecque suffoque, une initiative qui arrive avec beaucoup de retard, de l’avis d’habitants et d’experts.Ce nouvel espace vert est la première “micro-forêt” d’Athènes voulue par son maire, Haris Doukas, qui veut planter 5.000 buissons et arbres par an.Dans cette cité méditerranéenne bétonnée, les espaces verts font cruellement défaut alors que le mercure dépasse régulièrement les 40°C durant plusieurs jours au coeur de l’été.Verdir les villes est une réponse crédible à l’effet dit d'”îlot de chaleur urbain”, en Grèce comme dans les innombrables villes qui en souffrent déjà et en souffriront davantage avec le réchauffement futur, martèlent des experts. Mais la réponse doit être massive, et Athènes fournit un contre-exemple spectaculaire.Les petits arbres du parc d’Alepotrypa à Kypseli auront besoin d’environ une décennie pour grandir.”Trop peu, trop tard”, déplore Katerina Christoforaki, architecte et urbaniste à l’Université Technique d’Athènes, dans un entretien à l’AFP.La dernière tentative de réaménagement d’Athènes remonte à plus de 20 ans, avant les Jeux olympiques de 2004.Mais à l’époque la construction de stades et d’infrastructures de transport avait été privilégiée au détriment des espaces verts.- Occasion ratée -“Nous n’avons mis l’accent ni sur la réduction du trafic automobile ni sur la modernisation des bâtiments”, insiste Katerina Christoforaki. La plupart des bâtiments et des rues d’Athènes ont été construits avec des matériaux datant de plus de 40 ans qui absorbent la chaleur en été. Et l’hiver, l’isolation est mauvaise, explique-t-elle.Le maire adjoint chargé du climat, Nikos Chrysogelos, ancien eurodéputé des Verts, convient qu’Athènes “a raté une occasion” de développer un dispositif anti-chaleur lors des travaux pour les JO de 2004. “À partir de 2000, nous aurions pu faire beaucoup plus car nous connaissions l’ampleur du problème”, insiste-t-il.Avec près de quatre millions d’habitants, la grande région d’Athènes s’est développée de manière désordonnée tout en perdant 60% de ses forêts alentour en raison des incendies à répétition ces derniers étés, rappelle-t-il. La construction de hauts immeubles dans la banlieue balnéaire empêche l’air marin de rafraîchir la ville.- Chaudron bouillant -Le centre d’Athènes est la deuxième zone la plus densément peuplée d’Europe après Paris, selon Eurostat.La capitale ne compte que 0,96 mètre carré d’espace vert par habitant, selon l’OCDE, ce qui est bien loin de la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé d’au moins neuf mètres carrés par habitant. Pour Ivvona Kujda, une Athénienne de 54 ans, les vagues de chaleur de ces dernières années sont “alarmantes”.”Athènes est un bassin entouré de trois montagnes, nous sommes dans un chaudron bouillant”, explique cette Polonaise installée depuis trois décennies en Grèce.En 2021, Athènes a enregistré la pire canicule de ces 30 dernières années avec des températures de 45°C. Les deux derniers étés, elle a souffert de canicules prolongées. La Grèce a subi la mortalité liée à la chaleur la plus élevée d’Europe en 2023, selon une étude dans Nature Medicine.La ville a besoin d’une solution plus drastique que des “parcs de poche”, réclame Achilleas Plitharas, un ancien responsable de la section grecque du WWF. “Ce n’est pas qu’Athènes a raté le train. Nous n’avons même jamais construit les rails pour un train”, tance-t-il. – 25.000 arbres d’ici à 2028 -“Une intervention à grande échelle est nécessaire”, assure-t-il, qui pourrait aller jusqu’à la démolition “de blocs entiers (d’habitations) pour créer des corridors verts”. Mais cela nécessite une volonté politique et des choix difficiles ainsi qu'”une de coopération dont nous manquons”, ajoute-t-il.Maire d’Athènes depuis janvier 2024, Haris Doukas s’est engagé à planter 25.000 arbres d’ici 2028 pour tenter de réduire la température ressentie de trois à cinq degrés en été. De nouveaux capteurs fourniront des données de température en temps réel, quartier par quartier, lors des journées les plus chaudes pour planifier une réponse d’urgence si nécessaire. En attendant, chaque été, les Athéniens se débrouillent comme ils peuvent pour se protéger de la chaleur écrasante. Ivvona Kujda ne travaille que le matin et en fin d’après-midi. Aux heures les plus chaudes, elle se réfugie dans sa maison climatisée.”Nous n’avons pas assez de verdure, ni assez d’oxygène”, déplore-t-elle. “Je pense que ça va s’aggraver parce que le climat change”.jph/hec/yap/mr/icoLa publication de ce reportage coïncide avec le “89 Percent Project” de l’initiative Covering Climate Now, qui vise à souligner qu’une large majorité dans le monde souhaite davantage d’action climatique.
Le retard fatal d’Athènes pour se préparer aux canicules
Sur les hauteurs de Kypseli, l’un des quartiers les plus densément peuplés d’Athènes, des habitants déambulent dans un petit parc récemment créé pour apporter un peu de fraîcheur quand la capitale grecque suffoque, une initiative qui arrive avec beaucoup de retard, de l’avis d’habitants et d’experts.Ce nouvel espace vert est la première “micro-forêt” d’Athènes voulue par son maire, Haris Doukas, qui veut planter 5.000 buissons et arbres par an.Dans cette cité méditerranéenne bétonnée, les espaces verts font cruellement défaut alors que le mercure dépasse régulièrement les 40°C durant plusieurs jours au coeur de l’été.Verdir les villes est une réponse crédible à l’effet dit d'”îlot de chaleur urbain”, en Grèce comme dans les innombrables villes qui en souffrent déjà et en souffriront davantage avec le réchauffement futur, martèlent des experts. Mais la réponse doit être massive, et Athènes fournit un contre-exemple spectaculaire.Les petits arbres du parc d’Alepotrypa à Kypseli auront besoin d’environ une décennie pour grandir.”Trop peu, trop tard”, déplore Katerina Christoforaki, architecte et urbaniste à l’Université Technique d’Athènes, dans un entretien à l’AFP.La dernière tentative de réaménagement d’Athènes remonte à plus de 20 ans, avant les Jeux olympiques de 2004.Mais à l’époque la construction de stades et d’infrastructures de transport avait été privilégiée au détriment des espaces verts.- Occasion ratée -“Nous n’avons mis l’accent ni sur la réduction du trafic automobile ni sur la modernisation des bâtiments”, insiste Katerina Christoforaki. La plupart des bâtiments et des rues d’Athènes ont été construits avec des matériaux datant de plus de 40 ans qui absorbent la chaleur en été. Et l’hiver, l’isolation est mauvaise, explique-t-elle.Le maire adjoint chargé du climat, Nikos Chrysogelos, ancien eurodéputé des Verts, convient qu’Athènes “a raté une occasion” de développer un dispositif anti-chaleur lors des travaux pour les JO de 2004. “À partir de 2000, nous aurions pu faire beaucoup plus car nous connaissions l’ampleur du problème”, insiste-t-il.Avec près de quatre millions d’habitants, la grande région d’Athènes s’est développée de manière désordonnée tout en perdant 60% de ses forêts alentour en raison des incendies à répétition ces derniers étés, rappelle-t-il. La construction de hauts immeubles dans la banlieue balnéaire empêche l’air marin de rafraîchir la ville.- Chaudron bouillant -Le centre d’Athènes est la deuxième zone la plus densément peuplée d’Europe après Paris, selon Eurostat.La capitale ne compte que 0,96 mètre carré d’espace vert par habitant, selon l’OCDE, ce qui est bien loin de la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé d’au moins neuf mètres carrés par habitant. Pour Ivvona Kujda, une Athénienne de 54 ans, les vagues de chaleur de ces dernières années sont “alarmantes”.”Athènes est un bassin entouré de trois montagnes, nous sommes dans un chaudron bouillant”, explique cette Polonaise installée depuis trois décennies en Grèce.En 2021, Athènes a enregistré la pire canicule de ces 30 dernières années avec des températures de 45°C. Les deux derniers étés, elle a souffert de canicules prolongées. La Grèce a subi la mortalité liée à la chaleur la plus élevée d’Europe en 2023, selon une étude dans Nature Medicine.La ville a besoin d’une solution plus drastique que des “parcs de poche”, réclame Achilleas Plitharas, un ancien responsable de la section grecque du WWF. “Ce n’est pas qu’Athènes a raté le train. Nous n’avons même jamais construit les rails pour un train”, tance-t-il. – 25.000 arbres d’ici à 2028 -“Une intervention à grande échelle est nécessaire”, assure-t-il, qui pourrait aller jusqu’à la démolition “de blocs entiers (d’habitations) pour créer des corridors verts”. Mais cela nécessite une volonté politique et des choix difficiles ainsi qu'”une de coopération dont nous manquons”, ajoute-t-il.Maire d’Athènes depuis janvier 2024, Haris Doukas s’est engagé à planter 25.000 arbres d’ici 2028 pour tenter de réduire la température ressentie de trois à cinq degrés en été. De nouveaux capteurs fourniront des données de température en temps réel, quartier par quartier, lors des journées les plus chaudes pour planifier une réponse d’urgence si nécessaire. En attendant, chaque été, les Athéniens se débrouillent comme ils peuvent pour se protéger de la chaleur écrasante. Ivvona Kujda ne travaille que le matin et en fin d’après-midi. Aux heures les plus chaudes, elle se réfugie dans sa maison climatisée.”Nous n’avons pas assez de verdure, ni assez d’oxygène”, déplore-t-elle. “Je pense que ça va s’aggraver parce que le climat change”.jph/hec/yap/mr/icoLa publication de ce reportage coïncide avec le “89 Percent Project” de l’initiative Covering Climate Now, qui vise à souligner qu’une large majorité dans le monde souhaite davantage d’action climatique.
Taxes douanières: un responsable américain défend au Cambodge la politique de Trump
Un représentant du gouvernement américain a soutenu mardi, dans une rare visite au Cambodge, les principes de la politique commerciale du président Donald Trump devant des pays d’Asie du Sud-Est, durement touchés par les taxes douanières annoncées par Washington.”Les priorités du président Trump sont claires. Nous allons mener une politique étrangère qui rendra l’Amérique plus sûre, plus forte, et plus prospère”, a déclaré Sean O’Neill, responsable du bureau des affaires de l’Asie de l’Est et du Pacifique au sein du Secrétariat d’Etat.”Mes collègues et moi-même sommes là pour défendre les intérêts du peuple américain, et nous attendons de tous qu’ils fassent de même (pour les intérêts de leur propre peuple)”, a-t-il ajouté.Sean O’Neill est le premier officiel américain à visiter l’Asie du Sud-Est depuis que Washington a annoncé des droits de douane prohibitifs visant les produits des pays de cette région dépendante des exportations.Après avoir démarré sa tournée au Vietnam, il s’est arrêté à Siem Reap, au Cambodge, pour une réunion de dialogue entre les Etats-Unis et l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean).Son discours d’introduction n’a pas fait de mention explicite à la guerre commerciale initiée par le président Trump qui suscite des inquiétudes partout dans le monde.Les dix membres de l’Asean ont été parmi les plus durement touchés par les surtaxes douanières américaines, dont Washington a annoncé la suspension provisoire pour 90 jours, bien qu’une surtaxe plancher de 10% soit toujours active. Des grandes économies exportatrices d’Asie, dont le Vietnam et l’Indonésie, ont entamé des négociations en vue d’un compromis.Si ces taxes étaient finalement mises en oeuvre, le Cambodge, important producteur de vêtements à bas prix pour de grandes marques occidentales, se verrait imposer un taux de 49%.Le gouvernement américain a annoncé lundi son intention d’imposer jusqu’à 3.521% de droits de douane les panneaux solaires vendus par des entreprises installées au Cambodge, en Malaisie, en Thaïlande et au Vietnam.