Le pape François meurt à 88 ans au lendemain de Pâques

Le pape François est mort lundi matin au Vatican à 88 ans après une grave pneumonie, au terme de 12 ans d’un pontificat marqué par sa popularité chez les fidèles mais aussi une farouche opposition au sein même de l’Eglise catholique.Le corps de François sera mis en bière à 18H00 GMT dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où vivait le pape, pour la constatation officielle du décès. La date des funérailles sera décidée par les cardinaux, en principe entre le 4e et le 6e jour après le décès. La dépouille sera auparavant exposée à la basilique Saint-Pierre.Une prière en public sera aussi organisée en milieu de journée place Saint-Pierre.”Ce matin à 07H35 (05H35 GMT), l’évêque de Rome, François, est retourné à la maison du Père. Il a dédié toute sa vie au service du Seigneur et de son Église”, a annoncé le cardinal camerlingue Kevin Farrell, chargé de gérer les affaires courantes jusqu’à l’élection d’un nouveau pape. A la mi-journée, la cloches de la basilique Saint-Pierre ont sonné le glas pour annoncer sa mort aux fidèles.Le pape argentin était sorti de l’hôpital le 23 mars après avoir été hospitalisé pendant 38 jours pour une double pneumonie, sa quatrième et plus longue hospitalisation depuis son élection en 2013. En dépit de l’avis des médecins lui ayant prescrit un strict repos de deux mois, il avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours, au contact des fidèles, de prisonniers ou de dirigeants.Apparu épuisé dimanche, à l’occasion des célébrations de Pâques, il s’était tout de même offert un bain de foule en “papamobile” auprès de milliers de fidèles sur la place Saint-Pierre.- “Brisé des barrières”-Le visage fermé, il avait été contraint de déléguer la lecture de sa bénédiction à un collaborateur, prononçant à peine quelques mots, à bout de souffle.De l’Iran à l’Allemagne en passant par Israël, l’UE, le Liban ou l’Autorité palestinienne, les dirigeants du monde entier ont rendu un hommage unanime à François.Le président français Emmanuel Macron a salué un homme qui a toujours été “aux côtés des plus vulnérables et des plus fragiles”.Le vice-président américain JD Vance, qui avait été reçu brièvement par François dimanche quelques heures avant sa mort, a adressé ses pensées “aux millions de chrétiens dans le monde qui l’aimaient” tandis que le président russe Vladimir Poutine a salué un “défenseur” de “l’humanisme et de la justice”.Au matin du lundi de Pâques, fête la plus importante de l’année chez les catholiques, et en pleine “Année sainte” de l’Eglise, de nombreux fidèles ont appris la nouvelle sur leur téléphone portable.”J’étais là par hasard, j’ai entendu la nouvelle dans un magasin à la radio, c’est un grand pape qui est parti”, a confié à l’AFP Fabio Malvesi, 66 ans. “Il a changé bien des choses, brisé des barrières, c’était une grande personne, simple.”Les cloches de la cathédrale Notre-Dame de Paris ont sonné 88 coups et de nombreuses paroisses ont annoncé des messes pour le pape.- Rituel simplifié -Problèmes de hanche, douleurs au genou, opérations, infections respiratoires: le pape, qui se déplaçait en fauteuil roulant, affichait une santé déclinante mais avait tenu à maintenir un rythme effréné.Une constitution prévoit des obsèques quatre à six jours après le décès et un délai de 15 à 20 jours pour organiser le conclave, lors duquel les 135 cardinaux électeurs, dont environ 80% choisis par François lui-même, auront la lourde tâche d’élire son successeur.François avait révélé fin 2023 qu’il souhaitait être inhumé dans la basilique Sainte-Marie Majeure, dans le centre de Rome, plutôt que dans la crypte de la basilique Saint-Pierre, une première depuis plus de trois siècles.Les alertes sur sa santé s’étaient multipliées ces derniers mois, alimentant les spéculations sur une possible renonciation dans la lignée de son prédécesseur Benoît XVI.Le chef spirituel de près de 1,4 milliard de catholiques avait déjà connu deux hospitalisations en 2023, dont une pour une lourde opération de l’abdomen, et avait été contraint d’annuler plusieurs engagements ces derniers mois. – Réformes multiples -Amateur de musique et de football, Jorge Mario Bergoglio, réfractaire aux vacances, enchaînait souvent une dizaine de rendez-vous par jour. Il avait même effectué en septembre le plus long voyage de son pontificat, aux confins de l’Asie et de l’Océanie.En 12 ans de pontificat, le premier pape jésuite et sud-américain de l’Histoire s’est engagé sans relâche pour la défense des migrants, l’environnement et la justice sociale sans remettre en cause les positions de l’Eglise sur l’avortement ou le célibat des prêtres.En février, il avait encore condamné les expulsions massives de migrants voulues par le président américain Donald Trump, s’attirant les foudres de la Maison Blanche.Opposant acharné au commerce des armes, l’ancien archevêque de Buenos Aires est toutefois resté impuissant face aux conflits en Ukraine ou au Proche-Orient, malgré d’innombrables appels à la paix.Ce politique madré au franc-parler abrasif a aussi voulu réformer une Curie – le gouvernement central du Saint-Siège – rongée par l’inertie, y développer la place des femmes et des laïcs et assainir les sulfureuses finances du Vatican.Face au drame de la pédocriminalité dans l’Eglise, il a levé le secret pontifical et obligé religieux et laïcs à signaler les cas à leur hiérarchie. Sans convaincre les associations de victimes, qui lui ont reproché de ne pas être allé assez loin.- “Périphéries” -Attaché au dialogue inter-religieux, notamment avec l’islam, il a défendu jusqu’au bout une Eglise “ouverte à tous”, s’attirant les foudres des mouvements populistes pour son soutien aux migrants.Si ce pape au style chaleureux a suscité une grande ferveur populaire, souhaitant chaque dimanche “bon appétit” aux fidèles place Saint-Pierre, il fut aussi durement critiqué par une opposition conservatrice pour son supposé manque d’orthodoxie et une gouvernance jugée autoritaire.En témoignent les levées de boucliers suscitées par certaines décisions, comme l’ouverture des bénédictions de couples de même sexe fin 2023, ou la restriction des célébrations de la messe en latin.Ces critiques furent aussi alimentées par l’ombre de Benoît XVI, qui a résidé au Vatican jusqu’à sa mort fin 2022, nourrissant la saga des “deux papes”.La “guerre civile” au sein de l’Eglise a atteint des sommets avec les diatribes de certains cardinaux, notamment avant le Synode sur l’avenir de l’Eglise fin 2023.Le style détonant de François, qui a préféré un sobre deux-pièces de 70m² aux ors du palais apostolique, lui a aussi valu d’être accusé de désacraliser à l’excès la fonction.Le 266e pape, davantage intéressé par les “périphéries” de la planète que par les grands pays occidentaux, a aussi réorienté les débats au sein de l’Eglise, à l’image de son encyclique écologiste et sociale “Laudato si” en 2015, réquisitoire très remarqué contre la finance exaltant la sauvegarde de la planète.

Le pape François meurt à 88 ans au lendemain de Pâques

Le pape François est mort lundi matin au Vatican à 88 ans après une grave pneumonie, au terme de 12 ans d’un pontificat marqué par sa popularité chez les fidèles mais aussi une farouche opposition au sein même de l’Eglise catholique.Le corps de François sera mis en bière à 18H00 GMT dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où vivait le pape, pour la constatation officielle du décès. La date des funérailles sera décidée par les cardinaux, en principe entre le 4e et le 6e jour après le décès. La dépouille sera auparavant exposée à la basilique Saint-Pierre.Une prière en public sera aussi organisée en milieu de journée place Saint-Pierre.”Ce matin à 07H35 (05H35 GMT), l’évêque de Rome, François, est retourné à la maison du Père. Il a dédié toute sa vie au service du Seigneur et de son Église”, a annoncé le cardinal camerlingue Kevin Farrell, chargé de gérer les affaires courantes jusqu’à l’élection d’un nouveau pape. A la mi-journée, la cloches de la basilique Saint-Pierre ont sonné le glas pour annoncer sa mort aux fidèles.Le pape argentin était sorti de l’hôpital le 23 mars après avoir été hospitalisé pendant 38 jours pour une double pneumonie, sa quatrième et plus longue hospitalisation depuis son élection en 2013. En dépit de l’avis des médecins lui ayant prescrit un strict repos de deux mois, il avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours, au contact des fidèles, de prisonniers ou de dirigeants.Apparu épuisé dimanche, à l’occasion des célébrations de Pâques, il s’était tout de même offert un bain de foule en “papamobile” auprès de milliers de fidèles sur la place Saint-Pierre.- “Brisé des barrières”-Le visage fermé, il avait été contraint de déléguer la lecture de sa bénédiction à un collaborateur, prononçant à peine quelques mots, à bout de souffle.De l’Iran à l’Allemagne en passant par Israël, l’UE, le Liban ou l’Autorité palestinienne, les dirigeants du monde entier ont rendu un hommage unanime à François.Le président français Emmanuel Macron a salué un homme qui a toujours été “aux côtés des plus vulnérables et des plus fragiles”.Le vice-président américain JD Vance, qui avait été reçu brièvement par François dimanche quelques heures avant sa mort, a adressé ses pensées “aux millions de chrétiens dans le monde qui l’aimaient” tandis que le président russe Vladimir Poutine a salué un “défenseur” de “l’humanisme et de la justice”.Au matin du lundi de Pâques, fête la plus importante de l’année chez les catholiques, et en pleine “Année sainte” de l’Eglise, de nombreux fidèles ont appris la nouvelle sur leur téléphone portable.”J’étais là par hasard, j’ai entendu la nouvelle dans un magasin à la radio, c’est un grand pape qui est parti”, a confié à l’AFP Fabio Malvesi, 66 ans. “Il a changé bien des choses, brisé des barrières, c’était une grande personne, simple.”Les cloches de la cathédrale Notre-Dame de Paris ont sonné 88 coups et de nombreuses paroisses ont annoncé des messes pour le pape.- Rituel simplifié -Problèmes de hanche, douleurs au genou, opérations, infections respiratoires: le pape, qui se déplaçait en fauteuil roulant, affichait une santé déclinante mais avait tenu à maintenir un rythme effréné.Une constitution prévoit des obsèques quatre à six jours après le décès et un délai de 15 à 20 jours pour organiser le conclave, lors duquel les 135 cardinaux électeurs, dont environ 80% choisis par François lui-même, auront la lourde tâche d’élire son successeur.François avait révélé fin 2023 qu’il souhaitait être inhumé dans la basilique Sainte-Marie Majeure, dans le centre de Rome, plutôt que dans la crypte de la basilique Saint-Pierre, une première depuis plus de trois siècles.Les alertes sur sa santé s’étaient multipliées ces derniers mois, alimentant les spéculations sur une possible renonciation dans la lignée de son prédécesseur Benoît XVI.Le chef spirituel de près de 1,4 milliard de catholiques avait déjà connu deux hospitalisations en 2023, dont une pour une lourde opération de l’abdomen, et avait été contraint d’annuler plusieurs engagements ces derniers mois. – Réformes multiples -Amateur de musique et de football, Jorge Mario Bergoglio, réfractaire aux vacances, enchaînait souvent une dizaine de rendez-vous par jour. Il avait même effectué en septembre le plus long voyage de son pontificat, aux confins de l’Asie et de l’Océanie.En 12 ans de pontificat, le premier pape jésuite et sud-américain de l’Histoire s’est engagé sans relâche pour la défense des migrants, l’environnement et la justice sociale sans remettre en cause les positions de l’Eglise sur l’avortement ou le célibat des prêtres.En février, il avait encore condamné les expulsions massives de migrants voulues par le président américain Donald Trump, s’attirant les foudres de la Maison Blanche.Opposant acharné au commerce des armes, l’ancien archevêque de Buenos Aires est toutefois resté impuissant face aux conflits en Ukraine ou au Proche-Orient, malgré d’innombrables appels à la paix.Ce politique madré au franc-parler abrasif a aussi voulu réformer une Curie – le gouvernement central du Saint-Siège – rongée par l’inertie, y développer la place des femmes et des laïcs et assainir les sulfureuses finances du Vatican.Face au drame de la pédocriminalité dans l’Eglise, il a levé le secret pontifical et obligé religieux et laïcs à signaler les cas à leur hiérarchie. Sans convaincre les associations de victimes, qui lui ont reproché de ne pas être allé assez loin.- “Périphéries” -Attaché au dialogue inter-religieux, notamment avec l’islam, il a défendu jusqu’au bout une Eglise “ouverte à tous”, s’attirant les foudres des mouvements populistes pour son soutien aux migrants.Si ce pape au style chaleureux a suscité une grande ferveur populaire, souhaitant chaque dimanche “bon appétit” aux fidèles place Saint-Pierre, il fut aussi durement critiqué par une opposition conservatrice pour son supposé manque d’orthodoxie et une gouvernance jugée autoritaire.En témoignent les levées de boucliers suscitées par certaines décisions, comme l’ouverture des bénédictions de couples de même sexe fin 2023, ou la restriction des célébrations de la messe en latin.Ces critiques furent aussi alimentées par l’ombre de Benoît XVI, qui a résidé au Vatican jusqu’à sa mort fin 2022, nourrissant la saga des “deux papes”.La “guerre civile” au sein de l’Eglise a atteint des sommets avec les diatribes de certains cardinaux, notamment avant le Synode sur l’avenir de l’Eglise fin 2023.Le style détonant de François, qui a préféré un sobre deux-pièces de 70m² aux ors du palais apostolique, lui a aussi valu d’être accusé de désacraliser à l’excès la fonction.Le 266e pape, davantage intéressé par les “périphéries” de la planète que par les grands pays occidentaux, a aussi réorienté les débats au sein de l’Eglise, à l’image de son encyclique écologiste et sociale “Laudato si” en 2015, réquisitoire très remarqué contre la finance exaltant la sauvegarde de la planète.

A Notre-Dame de Paris, croyants et touristes choqués et attristés part la mort du pape

L’annonce de la mort du pape François a choqué et attristé croyants ou simples touristes venus en ce lundi de Pâques visiter la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui a fait sonner ses cloches en hommage au souverain pontife.Sur le parvis bondé de touristes faisant la queue pour entrer dans la cathédrale récemment rouverte au public après avoir été sauvée d’un terrible incendie en avril 2019, à 11H00 beaucoup ne sont pas encore au courant de la mort du pape François. D’autres apprennent la mort du pape sur leur smartphone.  Croyants ou non, ils se disent “tristes et choqués”, à l’instar de Patricia, qui ne souhaite pas donner son nom de famille, compatriote argentine de Jorge Mario Bergoglio.”Il représentait la paix”, affirme Martin, un jeune français de 15 ans.”Ca me touche, il avait proposé des choses intéressantes. J’espère que ce sera suivi et qu’on gardera certaines valeurs. Je l’ai trouvé moderne parce qu’il a parlé à tout le monde”, témoigne Guillaume Georget, chef d’entreprise. Johanne Turgeon, Canadienne aux cheveux blancs, se dit “triste” et estime qu’il sera probablement “difficile de trouver quelqu’un d’autre aussi humain”. “On n’est pas très pratiquant mais c’est quelqu’un qui nous tient tous ensemble. J’ai vu le film +Conclave+, et ça nous explique que la succession c’est très politique. Les plus sournois ont plus de chances d’être élus !”, analyse déjà la touriste.- Messes et veillée -A 11H00 précises, les cloches de la cathédrale sonnent 88 coups en hommage au pape décédé à l’âge de 88 ans. La série est conclue par une grande volée sous un ciel d’épais nuages gris.A l’intérieur de l’édifice religieux emblématique de Paris, un grand portrait de François trône déjà à côté du cierge pascal allumé samedi soir pendant la vigie. Une messe à l’intention du pape a commencé à midi. “Aujourd’hui cette action de grâce prend un caractère particulier”, a lancé l’abbé Bertrand Dufour, chapelain de la cathédrale, en rappelant l'”espérance prônée par le pape François qui a fait le thème du jubilé”, une célébration ayant lieu tous les 25 ans dans l’Eglise catholique.Une autre messe est prévue à 18H00 en présence d’officiels. A ce titre, la cathédrale sera fermée dès 16H00. Vers 19H00 lundi, un chapelet, série de prières, sera dit à Notre-Dame puis à 20H00 une veillée sera organisée sans durée fixée.Une autre messe sera organisée à 08H30 mardi.  La mort de François survenue au bout de la Semaine sainte prend une dimension encore supplémentaire pour les catholiques présents sur le parvis.”Il était un exemple à suivre. C’est très triste, c’était quelqu’un d’influent. Il parlait à beaucoup de gens, en leur montrant comment vivre bien”, rend hommage Thomas Presley, venu de Caroline du nord.”Je regardais encore hier la messe qui aurait dû être dite par le pape. Il n’avait pas l’air en grande forme !”, commente Myriam Dupuis, guide conférencière. “Il a essayé de faire avancer certaines choses au niveau de l’Eglise, c’est plus difficile qu’on ne le pense. Il y avait une tentative d’évolution pour aller vers un monde plus moderne. Je trouve ça triste. On ne sait pas ce qui va se passer, il va y avoir une lutte pour le pouvoir…”, pronostique-t-elle avant d’ajouter: “Ca se passe un jour de Pâques, c’est peut-être un message divin !”Franck Sauvaget-Sidon écoute les 88 coups de cloches. Il est venu de Mayenne pour le weekend de Pâques. “La fête de Pâques c’est la résurrection, il a tenu péniblement jusqu’à cette date. (…) Il savait ses jours comptés, pour lui la pression est retombée” après le dimanche de Pâques, observe le Mayennais.

Sur la place Saint-Pierre, stupeur et recueillement: “Un grand pape est parti”

“C’est un grand pape qui est parti”, souffle Fabio Malvesi, encore sous le choc, comme de nombreux fidèles et touristes affluant place Saint-Pierre après l’annonce lundi matin de la mort à 88 ans du pape François.En ce lundi de Pâques, fête religieuse extrêmement importante et jour férié en Italie, beaucoup de Romains avaient prévu de passer par la place Saint-Pierre au Vatican.”J’étais là par hasard, j’ai entendu la nouvelle dans un magasin à la radio, c’est un grand pape qui est parti, il a changé bien des choses, brisé des barrières. C’était une grande personne, simple”, résume Fabio Malvesi, 66 ans, qui fume nerveusement une cigarette.Derrière lui, des équipes de télévision commencent à déployer leurs caméras sur la grande place entourée de la célèbre colonnade du Bernin, dominée par l’imposante silhouette de la basilique Saint-Pierre.”Hier on était à la messe de Pâques (…) et ce matin, en marchant, on a reçu des infos sur sa mort. Donc on est venu ici pour rendre hommage au pape parce que c’est une grande émotion, une grande tristesse pour toute la population”, explique Marius Cesbondarnaud, 17 ans, de Paris.Plus loin, des policiers discutent du dispositif de sécurité à mettre en place pour faire face à l’afflux de fidèles.Le préfet de police de la capitale italienne a convoqué une réunion en milieu de journée pour décider des mesures de sécurité à instaurer, aussi bien pour les fidèles que pour les personnalités du monde entier qui viendront pour les obsèques du pape argentin, dès que la date sera connue.Au bord des larmes, Cristina Borsetto ne peut s’empêcher de faire le lien entre le pape François, élu en 2013, et son fils cadet, né précisément cette année-là.”C’est un moment difficile pour nous chrétiens, encore plus pour notre famille, car cela me rappelle la naissance de mon fils”, explique cette femme au foyer, venue à Rome de Padoue (nord-est de l’Italie) pour le week-end pascal.”C’est un pape qui a toujours été d’une extrême spontanéité et simplicité (…) Il représentait Dieu, l’autorité suprême de l’Église, mais il n’était pas trop éloigné des gens ordinaires”, rappelle-t-elle.- Glas -Alors que le glas a commencé à résonner à partir de 10H35 (08H35 GMT) dans toutes les églises de Rome, deux couples de touristes français ont le sentiment de vivre “un moment historique”.”Ça nous a fait quelque chose, ce sont des Romains qui nous l’ont annoncé, ils étaient tristes. On partage leur tristesse, sans être plus croyants que ça”, résume Pascale Girard, 57 ans.”C’était un pape qui était quand même proche des gens, peut-être un peu plus pauvres. Il venait d’Amérique latine et de ce côté-là, ça avait tranché avec Benoît (XVI, son prédécesseur allemand, NDLR). On a trouvé que c’était un pape humain, moderne”, insiste-t-elle.En cette année de Jubilé, une “année sainte” organisée tous les 25 ans, des pèlerins du monde entier convergent vers Rome et ce lundi ne fait pas exception à la règle: ils sont des milliers, italiens, sud-américains ou philippins, à se diriger vers Saint-Pierre.Ils sont cornaqués par des bénévoles portant des chasubles vertes, comme Royben Noris qui a du mal à cacher sa tristesse: “Nous sommes vraiment tous étonnés parce qu’hier (dimanche), il était sur la Place Saint-Pierre, il a fait le tour complet de la place sans assistance ni oxygène”.”Cela avait été une grande joie pour tout le monde de le voir à nouveau sur la Place Saint-Pierre”, raconte ce Vénézuélien de 33 ans, trop ému pour pouvoir continuer à parler.”Malheureusement, nous nous y attendions tous, mais après sa sortie de l’hôpital, je ne pensais pas que c’était imminent (…) C’est triste…”, déplore Valeria De Filippis, 37 ans.

Sur la place Saint-Pierre, stupeur et recueillement: “Un grand pape est parti”

“C’est un grand pape qui est parti”, souffle Fabio Malvesi, encore sous le choc, comme de nombreux fidèles et touristes affluant place Saint-Pierre après l’annonce lundi matin de la mort à 88 ans du pape François.En ce lundi de Pâques, fête religieuse extrêmement importante et jour férié en Italie, beaucoup de Romains avaient prévu de passer par la place Saint-Pierre au Vatican.”J’étais là par hasard, j’ai entendu la nouvelle dans un magasin à la radio, c’est un grand pape qui est parti, il a changé bien des choses, brisé des barrières. C’était une grande personne, simple”, résume Fabio Malvesi, 66 ans, qui fume nerveusement une cigarette.Derrière lui, des équipes de télévision commencent à déployer leurs caméras sur la grande place entourée de la célèbre colonnade du Bernin, dominée par l’imposante silhouette de la basilique Saint-Pierre.”Hier on était à la messe de Pâques (…) et ce matin, en marchant, on a reçu des infos sur sa mort. Donc on est venu ici pour rendre hommage au pape parce que c’est une grande émotion, une grande tristesse pour toute la population”, explique Marius Cesbondarnaud, 17 ans, de Paris.Plus loin, des policiers discutent du dispositif de sécurité à mettre en place pour faire face à l’afflux de fidèles.Le préfet de police de la capitale italienne a convoqué une réunion en milieu de journée pour décider des mesures de sécurité à instaurer, aussi bien pour les fidèles que pour les personnalités du monde entier qui viendront pour les obsèques du pape argentin, dès que la date sera connue.Au bord des larmes, Cristina Borsetto ne peut s’empêcher de faire le lien entre le pape François, élu en 2013, et son fils cadet, né précisément cette année-là.”C’est un moment difficile pour nous chrétiens, encore plus pour notre famille, car cela me rappelle la naissance de mon fils”, explique cette femme au foyer, venue à Rome de Padoue (nord-est de l’Italie) pour le week-end pascal.”C’est un pape qui a toujours été d’une extrême spontanéité et simplicité (…) Il représentait Dieu, l’autorité suprême de l’Église, mais il n’était pas trop éloigné des gens ordinaires”, rappelle-t-elle.- Glas -Alors que le glas a commencé à résonner à partir de 10H35 (08H35 GMT) dans toutes les églises de Rome, deux couples de touristes français ont le sentiment de vivre “un moment historique”.”Ça nous a fait quelque chose, ce sont des Romains qui nous l’ont annoncé, ils étaient tristes. On partage leur tristesse, sans être plus croyants que ça”, résume Pascale Girard, 57 ans.”C’était un pape qui était quand même proche des gens, peut-être un peu plus pauvres. Il venait d’Amérique latine et de ce côté-là, ça avait tranché avec Benoît (XVI, son prédécesseur allemand, NDLR). On a trouvé que c’était un pape humain, moderne”, insiste-t-elle.En cette année de Jubilé, une “année sainte” organisée tous les 25 ans, des pèlerins du monde entier convergent vers Rome et ce lundi ne fait pas exception à la règle: ils sont des milliers, italiens, sud-américains ou philippins, à se diriger vers Saint-Pierre.Ils sont cornaqués par des bénévoles portant des chasubles vertes, comme Royben Noris qui a du mal à cacher sa tristesse: “Nous sommes vraiment tous étonnés parce qu’hier (dimanche), il était sur la Place Saint-Pierre, il a fait le tour complet de la place sans assistance ni oxygène”.”Cela avait été une grande joie pour tout le monde de le voir à nouveau sur la Place Saint-Pierre”, raconte ce Vénézuélien de 33 ans, trop ému pour pouvoir continuer à parler.”Malheureusement, nous nous y attendions tous, mais après sa sortie de l’hôpital, je ne pensais pas que c’était imminent (…) C’est triste…”, déplore Valeria De Filippis, 37 ans.

Entre gags et coups de pub, le projet de stade du PSG suscite les convoitises

Faut-il la jouer discret ou tapageur? Plusieurs communes sont sur les rangs pour accueillir le futur stade du PSG et certaines rivalisent d’inventivité pour séduire le club parisien, qui dévoilera prochainement les contours de son projet.Le 1er avril, les rédactions recevaient ainsi un communiqué lunaire du maire de Viry-Châtillon (Essonne), Jean-Marie Vilain, qui annonçait avoir “rencontré le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi pour finaliser l’installation du futur stade du club parisien” dans la ville.Jusque-là, cette commune n’avait jamais figuré parmi les destinations possibles du PSG, qui veut désormais quitter le Parc des Princes. Un poisson d’avril destiné à un coup de pub gratuit. Mais aussi une façon de railler les appels du pied plus ou moins insistants de villes de la région au champion de France en titre.La veille, les services de Michel Leprêtre, président du Grand Orly, avaient envoyé un communiqué de presse faisant un état de pourparlers avec le club pour un terrain à cheval entre le Val-de-Marne et l’Essonne, avec une visite au Qatar bientôt prévue par le dirigeant. Avant un rétropédalage pour demander à ne pas l’utiliser.- Surenchère -Le PSG soupire, évoquant une surenchère. “Nous avançons sereinement et ne laisserons pas les actions des villes candidates déterminer notre calendrier”, glisse un porte-parole du club à l’AFP.Car sur le fond, le club sous pavillon qatari depuis 2011 persiste et signe: il veut partir du Parc des Princes. Nasser Al-Khelaïfi avait laissé filtrer sa colère et sa frustration en février 2024, face au refus de la ville de Paris de vendre l’enceinte.Le bail emphytéotique (qui expire en 2044) accordé au PSG ne convient plus au club qui a “atteint un plafond pour les hospitalités et la billetterie”, expliquait son directeur général Victoriano Melero au Figaro en mars, insistant sur le fait que Paris souhaite “être propriétaire” de son stade. Le club ne souhaite pas de travaux à ses frais pour un bien qui ne lui appartient pas, une option que lui suggérait la mairie de Paris.Dans le bal des prétendants, il y a les tapageurs comme Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui n’est pourtant pas une option privilégiée par le club, selon une source proche du dossier. La ville a déclaré sa candidature dès 2024, avec à la clé un clip promotionnel mettant en scène le maire ou encore l’ancien joueur Olivier Dacourt.Pour sa part, le président de l’agglomération de Saint-Quentin en Yvelines, Jean-Michel Fourgous, met en avant auprès de l’AFP son île de loisirs, où “tous les curseurs sont au vert, du foncier à la mobilité en passant par les données environnementales”.La commune de Ris-Orangis s’est elle positionnée dès début 2024, proposant comme site l’ancien hippodrome de la ville, un temps envisagé pour accueillir le nouveau stade du XV de France de rugby avant que le projet ne soit abandonné.En tout, plus d’une dizaine de villes de la région parisienne ont contacté le club, qui a fait un premier tri en lançant des études sur le temps de trajet depuis Paris, selon une source proche du dossier.- “Impact écologique” -Si le site ne remplit pas le cahier des charges, l’option est rejetée par le club, qui assure prendre son temps avant un débat public dans la commune choisie.Parmi cette liste, les candidatures les plus sérieuses sont en fait les plus discrètes. Massy semble la mieux avancée avec des discussions déjà engagées depuis plusieurs semaines, selon la source, comme d’autres sites qu’elle n’a pas souhaité préciser.Mais depuis que cette piste a été révélée, des opposants se sont manifestés, comme le collectif “Nous sommes Massy” qui craint “un bouleversement important” et un “impact écologique considérable”. Un avant-goût des obstacles qui ne manqueront pas de se multiplier dès l’annonce du projet concret.Et qui explique que le maire Nicolas Samsoen est sur une ligne de crête. “Le PSG est entré en contact avec nous et se montre intéressé par Massy”, déclarait-il dans le journal municipal au sujet de cette “opportunité”. “À ce stade, je ne suis ni pour, ni contre, bien au contraire! Il me semble impossible d’avoir un avis aujourd’hui sans disposer du résultat des études”. Dans les prochains jours, une sélection d'”un, deux ou trois sites” sera annoncée officiellement par le club, qui franchira une nouvelle étape dans son divorce avec la mairie de Paris.bap-ali-meh-dho-mlf/jac/ole

Une page se tourne au Forum économique mondial avec la démission du fondateur

Le fondateur du Forum économique mondial, Klaus Schwab a démissionné avec effet immédiat de ses fonctions de président et membre du Conseil d’administration de l’organisation, tournant une page de l’histoire de cette institution connue pour sa réunion annuelle des élites mondiales dans la luxueuse station de ski suisse de Davos.”Alors que je commence ma 88ème année, j’ai décidé de quitter le poste de président et de membre du conseil d’administration, avec effet immédiat”, écrit M. Schwab dans un communiqué publié lundi. Il est remplacé par intérim par le vice-président du CA et ancien patron de Nestlé, Peter Brabeck-Letmathe.Borge Brende, ancien ministre des Affaires étrangère de Norvège est le directeur éxecutif du Forum.”Le conseil d’administration a reconnu les réalisations exceptionnelles du président et fondateur du Forum économique mondial, Klaus Schwab. Il a créé la principale plateforme mondiale pour le dialogue et le progrès, et le conseil d’administration a exprimé sa gratitude pour ses 55 années de leadership inlassable à la tête du Forum”, poursuit le communiqué.Le conseil d’administration du Forum économique mondial “souligne l’importance de rester inébranlable dans sa mission et ses valeurs en tant que facilitateur du progrès”. – Davos centre du monde -M. Schwab est né à Ravensbourg en Allemagne le 30 mars 1938, marié et père de deux enfants. Il n’était encore qu’un simple professeur en gestion d’entreprise de l’université de Genève, où il a enseigné jusqu’en 2003, lorsqu’il a lancé le “Forum européen de management”, précurseur de l’actuel Forum. Il l’a ensuite élargi en invitant des chefs d’entreprises américains, réussissant à se créer un gigantesque carnet d’adresses et transformant cette rencontre en un grand raout international dédié aux relations d’affaires et aux échanges d’idées.Au fil des ans, le Forum de Davos a volé de succès en succès, attirant l’élite économique et politique mondiale et même, un temps, les plus grandes stars du cinéma et du divertissement, lors de tables rondes dans les Alpes suisses. Des rencontres régionales ont ensuite été créées ainsi qu’une dizaine de Centres chargés de creuser les grandes thématiques comme les chaînes d’approvisionnement, la cybersécurité, la nature et le climat, le système financier, etc.Le WEF affirme qu’il “fournit une plateforme mondiale, impartiale et à but non lucratif pour une connexion significative entre les parties prenantes afin d’établir la confiance et de construire des initiatives pour la coopération et le progrès”. Sa mission consiste à “améliorer l’état du monde”. – Un rêve de complotiste – Le Forum économique mondial est aussi très critiqué, accusé de créer un espace pour le monde de l’entreprise, qui peut ainsi faire pression sur les gouvernements sans contrôle démocratique. L’influence de ce Forum a même créé le concept de “l’homme de Davos” en référence à une élite mondialisée d’ultra-riches apatrides acquis à la cause du libre-échange. Comme d’autres organisations internationales, le WEF suscite de nombreuses infox et théories du complot, accusé de vouloir mettre en place un “nouvel ordre mondial” afin de “contrôler la population”. La publication par Klaus Schwab en 2020 d’un ouvrage intitulé “The Great Reset” (La Grande Réinitialisation dans son édition française), avait mis en ébullition les sphères complotistes qui y voyaient la preuve du plan mis en oeuvre par les élites mondiales pour détruire les démocraties et asservir voire éliminer, une partie de l’humanité. Elon Musk, l’homme le plus riche du monde et membre influent de l’entourage du président américain Donald Trump  accusé Klaus Schwab sur son réseau social X de vouloir “être l’empereur de la Terre”.Le Forum économique mondial a régulièrement mis en garde sur la désinformation, l’un des plus grands risques de l’humanité, à l’orée de deux années qui verront près de trois milliards de personnes se rendre aux urnes et en plein boom de l’intelligence artificielle.