Val-de-Marne: jusqu’à cinq ans de prison ferme pour un trafic de civelles

Une atteinte à la biodiversité qui peut conduire en prison: huit prévenus ont écopé jeudi de peines allant jusqu’à cinq ans de prison ferme pour avoir participé à un trafic de larves d’anguilles pêchées sur la façade atlantique à destination des marchés asiatiques.Les deux hommes ayant comparu en détention provisoire devant le tribunal judiciaire de Créteil (Val-de-Marne) les 3 et 4 avril ont été condamnés respectivement à cinq ans ferme et à un an ferme aménageable en détention à domicile sous bracelet électronique. Deux autres prévenus, contre lesquels le parquet avait requis les peines les plus lourdes – jusqu’à six ans de prison ferme – ont vu leur dossier disjoint. Sous mandat d’arrêt et absents à l’audience, le tribunal a estimé qu’ils n’avaient pas pu prendre connaissance de leur convocation.Le réseau “tentaculaire” que formaient les prévenus, selon l’accusation, s’étendait de la façade atlantique française, où les civelles étaient pêchées, aux marchés asiatiques, dont les consommateurs sont friands de cette marchandise, en passant par le Sénégal.Ce dossier est “extraordinaire, en raison des quantités saisies mais aussi du caractère extrêmement abouti des investigations”, avait souligné la procureure dans ses réquisitions très détaillées où elle a comparé le trafic de ces larves avec celui de stupéfiants.Au cÅ“ur de ce dossier, la saisie en février 2023 dans un entrepôt clandestin en France de plus de 300 kg de ces alevins de l’anguille d’Europe, espèce protégée depuis 2009 par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).Cela représente près du double de la marchandise saisie par la douane française en 2024 (154 kg).”Il s’agit d’un des premiers dossiers où on a tout le cheminement”, de la pêche à l’exportation vers l’Asie, avait souligné Me Josée Israël, avocate de deux comités des pêches parties civiles au dossier.Le préjudice écologique, soit l’atteinte directe ou indirecte à l’environnement, est “d’importance”, avait-t-elle ajouté, “c’est la plus grosse quantité que j’ai vue en dix ans”.La contrebande de l’anguille européenne, protégée par une convention internationale depuis 2009, est l’une des causes de la chute en 30 ans de 75% de sa population. En France, sa pêche est très réglementée et fait l’objet de quotas stricts.La valeur des alevins découverts en France dans cette affaire est estimée par les enquêteurs entre 1,7 et 2,1 millions d’euros.Une audience civile, visant à fixer le montant des dommages et intérêts, a été programmée au 18 septembre. 

Wall Street accentue ses pertes plombée par la guerre commerciale

La Bourse de New York s’enfonce encore jeudi, à l’instar des cours du pétrole et du dollar, face aux craintes entourant la guerre commerciale lancée par Washington, malgré le revirement de Trump la veille sur une partie des surtaxes douanières.Vers 15H50 GMT, le Dow Jones perdait 3,55%, l’indice Nasdaq lâchait 5,11% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 4,34%.Déjà dans le rouge depuis l’ouverture, la place américaine s’est enfoncée après les précisions de la Maison Blanche sur les droits de douane visant les produits chinois.Les droits de douane additionnels appliqués aux produits chinois par les Etats-Unis atteignent désormais 145%, selon un décret de la Maison Blanche publié jeudi précisant les conditions d’application de la nouvelle offensive visant la Chine annoncée la veille.Selon le décret, la hausse de 125% de droits de douane annoncée mercredi par Donald Trump contre la Chine viennent s’ajouter aux 20% déjà existants depuis début mars, dans le cadre de la lutte contre le trafic du fentanyl, un puissant opioïde cause d’une grave crise sanitaire dans le pays. Ils s’ajoutent aussi aux taxes déjà en place avant le retour de M. Trump à la Maison Blanche.Dans le même temps que Wall Street, le dollar et le pétrole chutent aussi, tandis que l’or franchit un nouveau record.La devise américaine atteint notamment un plus bas depuis plus de dix ans face au franc suisse, considéré comme une valeur refuge dans la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump.Vers 15H35 GMT, le billet vert s’enfonce de 2,20% face à l’euro, à 1,1195 dollar. Face à la devise helvétique, le dollar dévisse de 3,45%, à 0,8274 franc suisse, au plus bas depuis janvier 2015.Autre valeur refuge, l’or a grimpé à un nouveau sommet historique à plus de 3.171 dollars l’once.Côté or noir, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, perd 3,94% à 62,90 dollars, après une chute de plus de 5%, à 62,00 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mai, tombe de 4,38% à 59,62 dollars, après avoir perdu plus de 5% lui aussi, à 58,76 dollars.”L’incertitude concernant les droits de douane, l’économie et les bénéfices n’a pas été résolue” par les annonces mercredi du président américain, a écrit dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Dans un revirement spectaculaire, Donald Trump a gelé pour une durée de 90 jours les surtaxes appliquées à une soixantaine de pays, ne maintenant à leur égard que le taux plancher de 10% en vigueur pour tous les pays depuis début avril.Un décret publié jeudi par la Maison Blanche confirme cette pause.Le même jour, le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, a par ailleurs estimé que les droits de douane américains en vigueur depuis le weekend ne devraient pas descendre sous 10%.

France 2030: le gouvernement entend continuer à investir malgré les “inquiétudes”

Le gouvernement s’est montré jeudi déterminé à continuer à investir, en engageant dans l’innovation les quelque 15 milliards d’euros restants du plan France 2030, malgré les contraintes budgétaires, les “inquiétudes” et les “incertitudes” géopolitiques mondiales.”Ce que nous découvrons dans France 2030, c’est que nous pouvons être forts”. “Notre politique d’innovation est la clé de notre avenir. La puissance publique dans son ensemble doit soutenir l’innovation jusqu’à la production et à la commercialisation”, a souligné François Bayrou à l’issue d’un comité interministériel de l’innovation autour de 14 ministres, au Centre Pompidou de Paris.Le Premier ministre a évoqué une “contagion d’inquiétudes” venue des Etats-Unis, qui tergiversent sur l’augmentation des droits de douane, et sont devenus “le lieu du doute sur l’entreprise et le commerce” ainsi que sur “les droits et les libertés”.En dépit de ce contexte, “il reste autour de 15 milliards d’euros de programmes (France 2030) qui seront engagés au cours des trois prochaines années” avec une “accélération” notamment dans l’intelligence artificielle (IA), le quantique, le spatial et le nucléaire, ainsi que dans les technologies “duales” (civiles et militaires), a indiqué son entourage. “France 2030, on continue et même on accélère”, a assuré la même source. Lancé en 2021 par Emmanuel Macron, France 2030 est un plan d’investissement sur cinq ans de 54 milliards d’euros en soutien d’entreprises de secteurs-clé destiné à “rattraper le retard industriel français”, aider les “technologies innovantes” et “soutenir la transition écologique”. – Contexte morose -Le contexte économique s’annonce pourtant morose: une hausse des droits de douane pourrait coûter “plus de 0,5% du PIB” à la France et “le risque de pertes d’emplois est absolument majeur” comme celui “d’un ralentissement économique” ou “d’un arrêt des investissements”, a prévenu récemment François Bayrou, qui doit faire mardi un état des lieux des finances publiques.Le gouvernement a revu à la baisse la croissance du pays pour 2025 et la dépense pourrait être réduite de 5 milliards d’euros supplémentaires pour tenir les objectifs de désendettement du pays confronté à un lourd déficit.Environ 38 milliards d’euros du plan France 2030 ont déjà été engagés depuis trois ans – dont 10 milliards dans des technologies “duales” -, qui ont permis la création de 150.000 emplois à travers le soutien d’environ 7.500 projets et le dépôt de 6.000 brevets, a détaillé le secrétaire général pour l’investissement Bruno Bonnell, rattaché à Matignon, qui pilote ce plan.Quelque 400 personnes avaient été invitées au Centre Pompidou, où ont témoigné des experts et trois lauréats (bénéficiaires) de France 2030: Arthur Mensch, cofondateur et président de la start-up d’intelligence artificielle Mistral AI, Christophe Büren, président du groupe céréalier Vivescia, et Raphaël Gorgé, président de la start-up Calogena qui ambitionne de développer des petits réacteurs nucléaires.- Stratégie hydrogène  -Dans le domaine de l’IA, de la cybersécurité et du quantique, le gouvernement entend doubler d’ici 2030 la production de semi-conducteurs en France, et la part de marché du cloud français. La “stratégie nationale sur l’hydrogène” révisée, attendue depuis des mois par les industriels oeuvrant dans ce secteur lié à la transition énergétique de l’industrie lourde et des transports, serait pour sa part publiée le 15 avril, a appris l’AFP auprès de l’entourage de M. Bayrou. Le gouvernement veut privilégier les investissements “pertinents” dans l’hydrogène décarboné, qui traverse une crise liée à la trop faible demande et à son prix encore beaucoup trop élevé pour être rentable. Environ un tiers des 600 millions d’euros de “reliquats”, qui sont des aides remises au pot commun parce que l’entreprise a abandonné son projet, concernent l’hydrogène.Mais “il n’y aura pas de réduction ou d’annulation d’appels à projet” du plan France 2030, a assuré l’entourage du Premier ministre, qui a annoncé le lancement ou la relance de 25 nouveaux dispositifs (appels à projet) et 250 nouveaux lauréats. Quarante-sept biomédicaments sont désormais produits en France grâce à France 2030 et 160 nouvelles formations proposées sur tout le territoire, souligne-t-on. Les aides sont allées pour 55% à des TPE, PME et ETI, 17% à des grandes entreprises, 28% à des entreprises publiques, organismes de recherche et universités.

France 2030: le gouvernement entend continuer à investir malgré les “inquiétudes”

Le gouvernement s’est montré jeudi déterminé à continuer à investir, en engageant dans l’innovation les quelque 15 milliards d’euros restants du plan France 2030, malgré les contraintes budgétaires, les “inquiétudes” et les “incertitudes” géopolitiques mondiales.”Ce que nous découvrons dans France 2030, c’est que nous pouvons être forts”. “Notre politique d’innovation est la clé de notre avenir. La puissance publique dans son ensemble doit soutenir l’innovation jusqu’à la production et à la commercialisation”, a souligné François Bayrou à l’issue d’un comité interministériel de l’innovation autour de 14 ministres, au Centre Pompidou de Paris.Le Premier ministre a évoqué une “contagion d’inquiétudes” venue des Etats-Unis, qui tergiversent sur l’augmentation des droits de douane, et sont devenus “le lieu du doute sur l’entreprise et le commerce” ainsi que sur “les droits et les libertés”.En dépit de ce contexte, “il reste autour de 15 milliards d’euros de programmes (France 2030) qui seront engagés au cours des trois prochaines années” avec une “accélération” notamment dans l’intelligence artificielle (IA), le quantique, le spatial et le nucléaire, ainsi que dans les technologies “duales” (civiles et militaires), a indiqué son entourage. “France 2030, on continue et même on accélère”, a assuré la même source. Lancé en 2021 par Emmanuel Macron, France 2030 est un plan d’investissement sur cinq ans de 54 milliards d’euros en soutien d’entreprises de secteurs-clé destiné à “rattraper le retard industriel français”, aider les “technologies innovantes” et “soutenir la transition écologique”. – Contexte morose -Le contexte économique s’annonce pourtant morose: une hausse des droits de douane pourrait coûter “plus de 0,5% du PIB” à la France et “le risque de pertes d’emplois est absolument majeur” comme celui “d’un ralentissement économique” ou “d’un arrêt des investissements”, a prévenu récemment François Bayrou, qui doit faire mardi un état des lieux des finances publiques.Le gouvernement a revu à la baisse la croissance du pays pour 2025 et la dépense pourrait être réduite de 5 milliards d’euros supplémentaires pour tenir les objectifs de désendettement du pays confronté à un lourd déficit.Environ 38 milliards d’euros du plan France 2030 ont déjà été engagés depuis trois ans – dont 10 milliards dans des technologies “duales” -, qui ont permis la création de 150.000 emplois à travers le soutien d’environ 7.500 projets et le dépôt de 6.000 brevets, a détaillé le secrétaire général pour l’investissement Bruno Bonnell, rattaché à Matignon, qui pilote ce plan.Quelque 400 personnes avaient été invitées au Centre Pompidou, où ont témoigné des experts et trois lauréats (bénéficiaires) de France 2030: Arthur Mensch, cofondateur et président de la start-up d’intelligence artificielle Mistral AI, Christophe Büren, président du groupe céréalier Vivescia, et Raphaël Gorgé, président de la start-up Calogena qui ambitionne de développer des petits réacteurs nucléaires.- Stratégie hydrogène  -Dans le domaine de l’IA, de la cybersécurité et du quantique, le gouvernement entend doubler d’ici 2030 la production de semi-conducteurs en France, et la part de marché du cloud français. La “stratégie nationale sur l’hydrogène” révisée, attendue depuis des mois par les industriels oeuvrant dans ce secteur lié à la transition énergétique de l’industrie lourde et des transports, serait pour sa part publiée le 15 avril, a appris l’AFP auprès de l’entourage de M. Bayrou. Le gouvernement veut privilégier les investissements “pertinents” dans l’hydrogène décarboné, qui traverse une crise liée à la trop faible demande et à son prix encore beaucoup trop élevé pour être rentable. Environ un tiers des 600 millions d’euros de “reliquats”, qui sont des aides remises au pot commun parce que l’entreprise a abandonné son projet, concernent l’hydrogène.Mais “il n’y aura pas de réduction ou d’annulation d’appels à projet” du plan France 2030, a assuré l’entourage du Premier ministre, qui a annoncé le lancement ou la relance de 25 nouveaux dispositifs (appels à projet) et 250 nouveaux lauréats. Quarante-sept biomédicaments sont désormais produits en France grâce à France 2030 et 160 nouvelles formations proposées sur tout le territoire, souligne-t-on. Les aides sont allées pour 55% à des TPE, PME et ETI, 17% à des grandes entreprises, 28% à des entreprises publiques, organismes de recherche et universités.

La demande d’électricité pour les centres de données devrait plus que doubler d’ici 2030, dopée par l’IA

Dopée par l’intelligence artificielle, la consommation d’électricité des centres de données devrait “plus que doubler” d’ici 2030, un défi pour la sécurité énergétique et un facteur de hausse des émissions de CO2, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié jeudi. Déjà énergivores, les centres de données ont redoublé en appétit avec le développement récent de l’IA générative, qui nécessite des capacités de calcul colossales pour traiter les informations accumulées dans des bases de données gigantesques.En 2024, les besoins électriques de ces infrastructures ne représentaient qu’environ 1,5% de la consommation mondiale (415 TWh), mais ils ont déjà augmenté de 12% par an au cours des cinq dernières années. Et ce n’est pas fini.”La demande d’électricité des centres de données dans le monde devrait plus que doubler d’ici 2030 pour atteindre environ 945 térawattheures (TWh), soit un peu plus” que tout ce que le Japon consomme aujourd’hui, selon l’AIE. A cette échéance, les centres de données consommeraient alors un peu moins de 3% de l’électricité mondiale, une part encore modeste mais qui masque des effets beaucoup plus sensibles localement. Inégalement répartis dans le monde et concentrés dans quelques régions d’un pays, et souvent près des villes, ils soulèvent nombre de défis : approvisionnement en énergie, consommation d’eau pour le refroidissement, pression sur le réseau électrique… A lui seul, “un centre de données de 100 mégawatts peut consommer autant d’électricité que 100.000 ménages” annuellement, et demain, “les plus grands centres en construction aujourd’hui consommeront 20 fois plus”, l’équivalent de la consommation de 2 millions de foyers, selon l’AIE.Dans son rapport, le premier consacré à l’IA, l’agence de l’énergie de l’OCDE souligne aussi que “des incertitudes” planent sur cette consommation, qui dépendra de “la rapidité d’adoption de l’IA”, des progrès d’efficacité énergétique et de “la possibilité de résoudre les goulets d’étranglement” dans le secteur énergétique.-Le charbon, en tête aujourd’hui -Cette soif d’électricité est “particulièrement” marquée dans certains pays, comme aux Etats-Unis, où “près de la moitié de la croissance de la demande d’électricité (…) entre aujourd’hui et 2030 sera tirée par les centres de données”, a souligné jeudi le directeur exécutif de l’AIE Fatih Birol. Ensemble, les Etats-Unis, l’Europe et la Chine représentent aujourd’hui environ 85% de la consommation des “datas centers”. Le premier défi est donc de trouver de l’électricité abordable et abondante. “D’ici à 2030, les énergies renouvelables couvriront près de la moitié de l’augmentation de la demande mondiale d’électricité pour les centres de données, suivies de près par le gaz naturel et le charbon”, le nucléaire gagnant des parts après 2030, selon l’AIE. “Le moyen le moins coûteux de répondre à cette demande croissante sera d’accélérer la mise en place d’énergies renouvelables telles que l’énergie éolienne et solaire, complétée par le stockage dans des batteries”, souligne aussi Euan Graham, analyste chez Ember. Mais aujourd’hui, 30% de cette électricité est issue du charbon, un combustible ultra-polluant dont le président américain Donald Trump promet de “doper” l’extraction afin de répondre notamment aux ambitions de l’IA. Dans cette situation, la course aux centres de données fera inéluctablement grimper les émissions liées à la consommation électrique, de 180 millions de tonnes de CO2 aujourd’hui à 300 millions de tonnes d’ici 2035, une part toutefois minime à l’échelle des émissions mondiales estimées en 2024 (41,6 milliards de tonnes), tempère l’AIE. Elles resteront “inférieures à 1,5 % des émissions totales du secteur de l’énergie” sur la période, mais elles font partie de celles “qui augmentent le plus rapidement”, précise l’Agence.Selon l’AIE, ces émissions pourraient être compensées par des économies d’émissions trois à cinq fois plus importantes, grâce aux gains d’efficacité et aux innovations induites par l’IA dans l’économie (énergie, transports, bâtiments, industrie), avance l’AIE. Prudente, elle souligne toutefois que “l’adoption (généralisée) de l’IA n’est pas garantie et pourrait être annulée par des effets de rebond et une augmentation de la consommation de combustibles fossiles”, si leurs coûts baissent. Autrement dit, l’IA n’est “pas une solution miracle” de transition énergétique et une “politique proactive” reste nécessaire.

La demande d’électricité pour les centres de données devrait plus que doubler d’ici 2030, dopée par l’IA

Dopée par l’intelligence artificielle, la consommation d’électricité des centres de données devrait “plus que doubler” d’ici 2030, un défi pour la sécurité énergétique et un facteur de hausse des émissions de CO2, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié jeudi. Déjà énergivores, les centres de données ont redoublé en appétit avec le développement récent de l’IA générative, qui nécessite des capacités de calcul colossales pour traiter les informations accumulées dans des bases de données gigantesques.En 2024, les besoins électriques de ces infrastructures ne représentaient qu’environ 1,5% de la consommation mondiale (415 TWh), mais ils ont déjà augmenté de 12% par an au cours des cinq dernières années. Et ce n’est pas fini.”La demande d’électricité des centres de données dans le monde devrait plus que doubler d’ici 2030 pour atteindre environ 945 térawattheures (TWh), soit un peu plus” que tout ce que le Japon consomme aujourd’hui, selon l’AIE. A cette échéance, les centres de données consommeraient alors un peu moins de 3% de l’électricité mondiale, une part encore modeste mais qui masque des effets beaucoup plus sensibles localement. Inégalement répartis dans le monde et concentrés dans quelques régions d’un pays, et souvent près des villes, ils soulèvent nombre de défis : approvisionnement en énergie, consommation d’eau pour le refroidissement, pression sur le réseau électrique… A lui seul, “un centre de données de 100 mégawatts peut consommer autant d’électricité que 100.000 ménages” annuellement, et demain, “les plus grands centres en construction aujourd’hui consommeront 20 fois plus”, l’équivalent de la consommation de 2 millions de foyers, selon l’AIE.Dans son rapport, le premier consacré à l’IA, l’agence de l’énergie de l’OCDE souligne aussi que “des incertitudes” planent sur cette consommation, qui dépendra de “la rapidité d’adoption de l’IA”, des progrès d’efficacité énergétique et de “la possibilité de résoudre les goulets d’étranglement” dans le secteur énergétique.-Le charbon, en tête aujourd’hui -Cette soif d’électricité est “particulièrement” marquée dans certains pays, comme aux Etats-Unis, où “près de la moitié de la croissance de la demande d’électricité (…) entre aujourd’hui et 2030 sera tirée par les centres de données”, a souligné jeudi le directeur exécutif de l’AIE Fatih Birol. Ensemble, les Etats-Unis, l’Europe et la Chine représentent aujourd’hui environ 85% de la consommation des “datas centers”. Le premier défi est donc de trouver de l’électricité abordable et abondante. “D’ici à 2030, les énergies renouvelables couvriront près de la moitié de l’augmentation de la demande mondiale d’électricité pour les centres de données, suivies de près par le gaz naturel et le charbon”, le nucléaire gagnant des parts après 2030, selon l’AIE. “Le moyen le moins coûteux de répondre à cette demande croissante sera d’accélérer la mise en place d’énergies renouvelables telles que l’énergie éolienne et solaire, complétée par le stockage dans des batteries”, souligne aussi Euan Graham, analyste chez Ember. Mais aujourd’hui, 30% de cette électricité est issue du charbon, un combustible ultra-polluant dont le président américain Donald Trump promet de “doper” l’extraction afin de répondre notamment aux ambitions de l’IA. Dans cette situation, la course aux centres de données fera inéluctablement grimper les émissions liées à la consommation électrique, de 180 millions de tonnes de CO2 aujourd’hui à 300 millions de tonnes d’ici 2035, une part toutefois minime à l’échelle des émissions mondiales estimées en 2024 (41,6 milliards de tonnes), tempère l’AIE. Elles resteront “inférieures à 1,5 % des émissions totales du secteur de l’énergie” sur la période, mais elles font partie de celles “qui augmentent le plus rapidement”, précise l’Agence.Selon l’AIE, ces émissions pourraient être compensées par des économies d’émissions trois à cinq fois plus importantes, grâce aux gains d’efficacité et aux innovations induites par l’IA dans l’économie (énergie, transports, bâtiments, industrie), avance l’AIE. Prudente, elle souligne toutefois que “l’adoption (généralisée) de l’IA n’est pas garantie et pourrait être annulée par des effets de rebond et une augmentation de la consommation de combustibles fossiles”, si leurs coûts baissent. Autrement dit, l’IA n’est “pas une solution miracle” de transition énergétique et une “politique proactive” reste nécessaire.

La demande d’électricité pour les centres de données devrait plus que doubler d’ici 2030, dopée par l’IA

Dopée par l’intelligence artificielle, la consommation d’électricité des centres de données devrait “plus que doubler” d’ici 2030, un défi pour la sécurité énergétique et un facteur de hausse des émissions de CO2, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié jeudi. Déjà énergivores, les centres de données ont redoublé en appétit avec le développement récent de l’IA générative, qui nécessite des capacités de calcul colossales pour traiter les informations accumulées dans des bases de données gigantesques.En 2024, les besoins électriques de ces infrastructures ne représentaient qu’environ 1,5% de la consommation mondiale (415 TWh), mais ils ont déjà augmenté de 12% par an au cours des cinq dernières années. Et ce n’est pas fini.”La demande d’électricité des centres de données dans le monde devrait plus que doubler d’ici 2030 pour atteindre environ 945 térawattheures (TWh), soit un peu plus” que tout ce que le Japon consomme aujourd’hui, selon l’AIE. A cette échéance, les centres de données consommeraient alors un peu moins de 3% de l’électricité mondiale, une part encore modeste mais qui masque des effets beaucoup plus sensibles localement. Inégalement répartis dans le monde et concentrés dans quelques régions d’un pays, et souvent près des villes, ils soulèvent nombre de défis : approvisionnement en énergie, consommation d’eau pour le refroidissement, pression sur le réseau électrique… A lui seul, “un centre de données de 100 mégawatts peut consommer autant d’électricité que 100.000 ménages” annuellement, et demain, “les plus grands centres en construction aujourd’hui consommeront 20 fois plus”, l’équivalent de la consommation de 2 millions de foyers, selon l’AIE.Dans son rapport, le premier consacré à l’IA, l’agence de l’énergie de l’OCDE souligne aussi que “des incertitudes” planent sur cette consommation, qui dépendra de “la rapidité d’adoption de l’IA”, des progrès d’efficacité énergétique et de “la possibilité de résoudre les goulets d’étranglement” dans le secteur énergétique.-Le charbon, en tête aujourd’hui -Cette soif d’électricité est “particulièrement” marquée dans certains pays, comme aux Etats-Unis, où “près de la moitié de la croissance de la demande d’électricité (…) entre aujourd’hui et 2030 sera tirée par les centres de données”, a souligné jeudi le directeur exécutif de l’AIE Fatih Birol. Ensemble, les Etats-Unis, l’Europe et la Chine représentent aujourd’hui environ 85% de la consommation des “datas centers”. Le premier défi est donc de trouver de l’électricité abordable et abondante. “D’ici à 2030, les énergies renouvelables couvriront près de la moitié de l’augmentation de la demande mondiale d’électricité pour les centres de données, suivies de près par le gaz naturel et le charbon”, le nucléaire gagnant des parts après 2030, selon l’AIE. “Le moyen le moins coûteux de répondre à cette demande croissante sera d’accélérer la mise en place d’énergies renouvelables telles que l’énergie éolienne et solaire, complétée par le stockage dans des batteries”, souligne aussi Euan Graham, analyste chez Ember. Mais aujourd’hui, 30% de cette électricité est issue du charbon, un combustible ultra-polluant dont le président américain Donald Trump promet de “doper” l’extraction afin de répondre notamment aux ambitions de l’IA. Dans cette situation, la course aux centres de données fera inéluctablement grimper les émissions liées à la consommation électrique, de 180 millions de tonnes de CO2 aujourd’hui à 300 millions de tonnes d’ici 2035, une part toutefois minime à l’échelle des émissions mondiales estimées en 2024 (41,6 milliards de tonnes), tempère l’AIE. Elles resteront “inférieures à 1,5 % des émissions totales du secteur de l’énergie” sur la période, mais elles font partie de celles “qui augmentent le plus rapidement”, précise l’Agence.Selon l’AIE, ces émissions pourraient être compensées par des économies d’émissions trois à cinq fois plus importantes, grâce aux gains d’efficacité et aux innovations induites par l’IA dans l’économie (énergie, transports, bâtiments, industrie), avance l’AIE. Prudente, elle souligne toutefois que “l’adoption (généralisée) de l’IA n’est pas garantie et pourrait être annulée par des effets de rebond et une augmentation de la consommation de combustibles fossiles”, si leurs coûts baissent. Autrement dit, l’IA n’est “pas une solution miracle” de transition énergétique et une “politique proactive” reste nécessaire.

Destination Gabon: Africa’s ‘Eden’ bids to woo world touristsThu, 10 Apr 2025 15:57:21 GMT

Otangani fishing village, a short boat ride from Gabon’s capital, has no running water or electricity but hopes to attract tourists.Despite the soft white sands and wildlife of its parks, tourists are few and far between on the Pointe-Denis peninsula where the village is located.  On a recent Sunday morning, Kossi’s bar and restaurant, a …

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L’échec de l’achat de la maison de Salvador Allende ébranle le gouvernement chilien

Lorsque le gouvernement chilien a voulu acheter la maison de l’ex-président Salvador Allende (1970-1973) pour en faire un musée, il n’imaginait pas la tempête politique qu’il allait déclencher. Deux ministres ont fait les frais de cette opération avortée qui a aussi coûté son siège de sénatrice à la fille de l’ancien dirigeant socialiste.Elle a également contraint le président Gabriel Boric à répondre devant le ministère public de ce qui semblait, à l’origine, n’être qu’une acquisition d’intérêt public.- Quelle est la cause du conflit ? -Gabriel Boric, admirateur déclaré d’Allende -arrivé au pouvoir par les urnes en pleine guerre froide avant de se suicider lors du coup d’Etat du général Augusto Pinochet le 11 septembre 1973- a signé fin décembre un décret autorisant l’achat de la maison familiale de l’ancien président à Santiago.Mais quelques jours plus tard, la transaction a dû être annulée : la Constitution interdit aux ministres et aux parlementaires de conclure des contrats avec l’État, ce qui a été ignoré par une douzaine d’avocats du gouvernement.- Qu’est-ce qui a empêché la vente ? -Parmi les héritiers de la maison figurent la fille du dirigeant déchu, la sénatrice Isabel Allende, et sa petite-fille Maya Fernandez, alors ministre de la Défense.La Constitution chilienne prévoit la révocation des ministres et des parlementaires qui concluent des contrats avec l’État.Sur cette base, les parlementaires de l’opposition ont saisi la Cour constitutionnelle pour demander leur destitution.”Je n’ai jamais utilisé ma fonction à des fins personnelles”, a assuré Mme Allende, la voix émue, mardi lors d’un discours d’adieu au Sénat.La sénatrice, âgée de 80 ans, a ainsi mis fin à une carrière parlementaire de trente ans.Entre-temps, la procédure visant Maya Fernandez a été abandonnée par la Cour à la suite de sa démission le 10 mars.La ministre des Biens nationaux, Marcela Sandoval, dont le cabinet avait supervisé l’opération avortée, a elle aussi présenté sa démission.- Quelle est la valeur de la maison ? -La maison, estimée à un peu plus de 900.000 dollars, est située dans le quartier de classe moyenne supérieure de Providencia.Il s’agit d’un bâtiment mitoyen en pierre et bois de deux étages, désormais isolé face à l’expansion commerciale du secteur.La famille Allende y a vécu pendant près de vingt ans, à partir de 1953.À l’intérieur, on peut encore voir le bureau et la bibliothèque où Salvador Allende recevait amis et personnalités politiques. La demeure a été visité par de nombreuses personnalités politiques, dont l’ancien président français François Hollande et le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.- Quelles conséquences pour Boric ? -Le président fait l’objet d’une enquête à la suite d’une plainte déposée par un avocat d’extrême droite l’accusant de fraude fiscale. Le 28 mars, il a comparu volontairement devant la justice. Pour l’avocat constitutionnaliste Javier Couso, le président a signé le décret après avoir reçu le feu vert de ses nombreux avocats, ce qui pourrait le disculper.Pour qu’un président puisse être mis en accusation, il doit d’abord être démis de ses fonctions.M. Boric pourrait faire l’objet d’une procédure de destitution devant le Parlement, laquelle nécessite l’approbation des deux tiers des 50 sénateurs.-Y aura-t-il un coût politique?-Le scandale complique les relations au sein de coalition gouvernementale en cette année où l’unité est cruciale en vue de l’élection présidentielle de novembre, alors que l’opposition de droite est en tête dans les sondages.Le parti socialiste auquel appartient Isabel Allende exige que la coalition de gauche du Frente Amplio qui a porté Boric au pouvoir assume également sa part de responsabilité politique dans cette opération ratée.”L’achat de la maison d’Allende a été la plus grande erreur politique dans les relations internes du gouvernement”, estime auprès de l’AFP le politologue Rodrigo Espinoza.La Constitution empêche M. Boric de se présenter à une réélection immédiate.