Israël: une loi clivante sur la nomination des juges adoptée sur fond de contestation
Le Parlement israélien a adopté jeudi une loi renforçant l’influence du pouvoir politique sur la nomination des juges, ce qui relance un projet de réforme judiciaire clivant sur fond d’un mouvement de protestation divisant profondément la société israélienne.Des milliers de personnes ont encore manifesté jeudi soir à Tel-Aviv et à Jérusalem contre le gouvernement, alors que selon les organisateurs “le pays est en danger”.L’amendement modifiant la composition de la commission de nomination de juges a été adopté par 67 voix (sur 120) pour et une voix contre. L’opposition qui avait décidé de boycotter le vote a immédiatement déposé un recours contre le texte à la Cour suprême.Le vote du Parlement témoigne de la volonté du gouvernement de Benjamin Netanyahu, un des plus à droite qu’ait connu Israël, d’aller de l’avant avec son projet de réforme de la justice ayant provoqué, en 2023, l’un des mouvements de contestation populaire les plus importants de l’histoire du pays.Le projet avait été suspendu par l’exécutif peu après le début de la guerre déclenchée par l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023.Il revient sur le devant de la scène alors que le gouvernement est engagé dans un bras de fer avec la Cour suprême après avoir annoncé le limogeage du chef du Shin Bet, l’Agence de la sécurité intérieure, Ronen Bar, et engagé une procédure de destitution contre la procureure générale du pays, Gali Baharav-Miara.L’opposition et des milliers de manifestants qui descendent quotidiennement dans la rue à Tel-Aviv ou à Jérusalem sont vent debout contre ces décisions du gouvernement et le projet de réforme de la justice, dans lesquels ils voient une dérive autocratique du Premier ministre et les germes de l’avènement d’un régime illibéral.Le limogeage de M. Bar a été gelé par la Cour suprême dans l’attente d’une audience prévue le 8 avril.- “Equilibre” -Une partie des manifestants dénonce la reprise des bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis le 18 mars et exige un retour au cessez-le-feu, seul à même, selon eux, de mener à la libération de la soixantaine d’otages encore captifs dans le territoire palestinien.Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid (centre droit), a annoncé le dépôt d’un recours devant la Cour suprême contre la loi sur les juges au nom de plusieurs partis, quelques minutes seulement après le vote du Parlement.Dénonçant un texte “ayant pour seul objectif de garantir que les juges soient inféodés” au pouvoir politique, M. Lapid a accusé le gouvernement de revenir à l’essence même de son projet “qui avait divisé le pays avant le 7-Octobre” au lieu de “concentrer tous ses efforts sur [le] retour [des otages] et l’effacement des clivages au sein du peuple”.Le Mouvement pour un gouvernement de qualité, ONG aux avant-postes du combat contre la réforme de la justice, a également saisi la Cour suprême, qualifiant le nouveau texte de loi de “clou dans le cercueil de la démocratie.Pour son promoteur, le ministre de la Justice Yariv Levin, la loi doit au contraire apporter “un équilibre” entre les trois pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire.- “Comme une muraille” -Les juges, y compris ceux de la Cour suprême, sont choisis par une commission de neuf membres composée de juges, de députés et d’avocats du barreau, sous la supervision du ministre de la Justice.Aux termes de la nouvelle loi, qui n’entrerait en vigueur qu’au début de la prochaine législature (soit au plus tard fin 2026), la commission de nomination des juges resterait composée de neuf membres: trois juges de la Cour suprême, le ministre de la Justice et un autre ministre, un député de la majorité et un député de l’opposition et deux représentants du public, l’un nommé par la majorité et l’autre par l’opposition.Une majorité de cinq membres, dont un juge, sera nécessaire pour toute nomination.Lors d’un débat houleux au Parlement mercredi et face aux manifestations quotidiennes, M. Netanyahu avait accusé l’opposition “d’alimenter la sédition, la haine et l’anarchie dans les rues” et de recycler sans cesse des “slogans ridicules sur ‘la fin de la démocratie'” en Israël.”Le gouvernement veut qu’on oublie les otages, veut limoger le chef du Shin Bet […] mais ils n’ont pas le pouvoir de le faire si nous nous tenons unis comme une muraille”, a lancé l’ancien général Noam Tibon aux manifestants réunis dans la soirée à Tel-Aviv. Ancien commandant de la police israélienne, Roni Alsheikh, a lui lancé à la foule: “C’est vous qui allez sauver l’Etat d’Israël.” Â
Sous son “si grand soleil”, Montpellier poursuit son rêve de séries et de cinéma
Tiré à quatre épingles dans son costume de commissaire Becker, Yvon Back se prépare à une nouvelle longue journée de tournage du feuilleton quotidien “Un si grand soleil” dans le vaste studio de France Télévisions près de Montpellier.Après un passage rapide au maquillage, l’acteur de 63 ans rejoint le décor de commissariat sur l’un des quatre plateaux de tournage des Studios V à Vendargues, où la série est réalisée depuis 2018.A l’époque, France Télévisions cherchait un territoire pour, à la fois, produire sa nouvelle fiction quotidienne et y ancrer ses intrigues, mêlant enquêtes policières et démêlés sentimentaux.Pari d’audience gagné. “Un si grand soleil”, diffusée d’abord sur France 2 et depuis l’an dernier sur France 3, en est à sa septième saison et est la “première série quotidienne de France”. Chaque nouvel épisode rassemble quelque 2,9 millions de spectateurs.Succès pas uniquement dû aux “300 jours de soleil par an” et aux paysages grandioses vantés par les dépliants touristiques. En une dizaine d’années, la région montpelliéraine a vu se développer un secteur audiovisuel quasi-industriel.Pour “mettre en boîte” chaque année 260 épisodes de 22 minutes, “il faut travailler en flux tendu”, explique à l’AFP le producteur exécutif de la série, Olivier Roelens. A lui seul, “Un si grand soleil” a généré “plus de 63.000 journées de travail, pour plus de 2.500 salariés, dont 55 comédiens recrutés localement sur un total de 200”, selon France Télévisions.Chaque jour, quelque 250 personnes (figurants, comédiens, réalisateurs, maquilleurs, techniciens, monteurs, spécialistes des effets spéciaux…) s’activent dans le hangar de 16.000 m2 où sont installés studios, bureaux, salles de post-production, loges et autres locaux techniques.Si l’activité se concentre principalement sur USGS, les moyens développés à Vendargues par france.tv studio, filiale commerciale du groupe public, accueillent aussi des productions extérieures. – M6 à pied d’oeuvre -La chaîne privée M6 a ainsi choisi d’y tourner la partie plateau de son futur feuilleton quotidien, attendu dans les prochains mois.Et France Télévisions n’a pas fini d’investir à Vendargues, où quatre nouveaux plateaux sont en construction, avec l’aide du plan public d’investissement France 2030.Le groupe veut y accueillir “tous les types de projets créatifs: longs-métrages, fictions, documentaires, jeux vidéos, clips musicaux, divertissements”, souligne Laurence Schwob, directrice du développement de france.tv studio.Désormais, “si +Un si grand soleil+ devait s’arrêter, Montpellier y survivrait”, assure Jean-Michel Giraud, directeur du pôle attractivité de la métropole de Montpellier, qui estime que les ICC (cinéma, images animées, audiovisuel, jeux vidéos) représentent sur son territoire quelque 3.500 emplois.Montpellier accorde à ces entreprises une aide annuelle de 720.000 euros et le cinéma peut aussi compter sur le fonds régional d’aide à la création, doté de 4,5 millions d’euros.En 2023, la région a adoptée une stratégie baptisée “Occitanie, ça tourne”, afin de “faire de l’Occitanie la première région européenne de l’audiovisuel, avec la création de plus de 5.000 emplois d’ici 2028, et la première destination en France pour les productions internationales”, a indiqué jeudi à l’AFP un responsable de la région.Le développement de la formation, du soutien à la création audiovisuelle et au développement économique et à l’innovation bénéficie d’un investissement de 80 millions d’euros sur la période 2023-2028, selon la même source.Rien qu’autour de Montpellier, “en 2010, il y avait 90 jours de tournage par an, aujourd’hui nous sommes à plus de 1.000 jours”, relève Sophie Menanteau, responsable cinéma, audiovisuel et création numérique à la métropole.Et de souligner le rôle de catalyseur joué par la présence sur le territoire d’écoles formant aux effets spéciaux et à l’animation, comme l’ESMA et ARTFX, et de studios de jeux vidéo, comme le géant français Ubisoft.- Nature et IA -Le secteur privé n’est pas en reste. 2027 devrait voir le démarrage des activités de Pics Studio, complexe de 10 plateaux de tournage qui sortira de terre à Saint-Gély-du-Fesc, au pied du Pic Saint-Loup, l’un des plus beaux décors naturels du sud de la France.”On aura des espaces de tournage, dedans et dehors, qui sont les meilleurs” et “un campus qui va former des professionnels et densifier l’écosystème”, se réjouit Benoit Ruiz, l’un des dirigeants de Pics Studio, selon qui “l’intelligence artificielle et le tournage physique vont marcher ensemble”. Et dans un marché mondialisé “en termes de prix pour les productions, on sera bien moins cher que nos camarades anglais”.Initiative d’envergure internationale pilotée par les groupes immobiliers privés GGL et Spag, ces nouveaux studios ont également bénéficié de l’aide de France 2030.Â
Sous son “si grand soleil”, Montpellier poursuit son rêve de séries et de cinéma
Tiré à quatre épingles dans son costume de commissaire Becker, Yvon Back se prépare à une nouvelle longue journée de tournage du feuilleton quotidien “Un si grand soleil” dans le vaste studio de France Télévisions près de Montpellier.Après un passage rapide au maquillage, l’acteur de 63 ans rejoint le décor de commissariat sur l’un des quatre plateaux de tournage des Studios V à Vendargues, où la série est réalisée depuis 2018.A l’époque, France Télévisions cherchait un territoire pour, à la fois, produire sa nouvelle fiction quotidienne et y ancrer ses intrigues, mêlant enquêtes policières et démêlés sentimentaux.Pari d’audience gagné. “Un si grand soleil”, diffusée d’abord sur France 2 et depuis l’an dernier sur France 3, en est à sa septième saison et est la “première série quotidienne de France”. Chaque nouvel épisode rassemble quelque 2,9 millions de spectateurs.Succès pas uniquement dû aux “300 jours de soleil par an” et aux paysages grandioses vantés par les dépliants touristiques. En une dizaine d’années, la région montpelliéraine a vu se développer un secteur audiovisuel quasi-industriel.Pour “mettre en boîte” chaque année 260 épisodes de 22 minutes, “il faut travailler en flux tendu”, explique à l’AFP le producteur exécutif de la série, Olivier Roelens. A lui seul, “Un si grand soleil” a généré “plus de 63.000 journées de travail, pour plus de 2.500 salariés, dont 55 comédiens recrutés localement sur un total de 200”, selon France Télévisions.Chaque jour, quelque 250 personnes (figurants, comédiens, réalisateurs, maquilleurs, techniciens, monteurs, spécialistes des effets spéciaux…) s’activent dans le hangar de 16.000 m2 où sont installés studios, bureaux, salles de post-production, loges et autres locaux techniques.Si l’activité se concentre principalement sur USGS, les moyens développés à Vendargues par france.tv studio, filiale commerciale du groupe public, accueillent aussi des productions extérieures. – M6 à pied d’oeuvre -La chaîne privée M6 a ainsi choisi d’y tourner la partie plateau de son futur feuilleton quotidien, attendu dans les prochains mois.Et France Télévisions n’a pas fini d’investir à Vendargues, où quatre nouveaux plateaux sont en construction, avec l’aide du plan public d’investissement France 2030.Le groupe veut y accueillir “tous les types de projets créatifs: longs-métrages, fictions, documentaires, jeux vidéos, clips musicaux, divertissements”, souligne Laurence Schwob, directrice du développement de france.tv studio.Désormais, “si +Un si grand soleil+ devait s’arrêter, Montpellier y survivrait”, assure Jean-Michel Giraud, directeur du pôle attractivité de la métropole de Montpellier, qui estime que les ICC (cinéma, images animées, audiovisuel, jeux vidéos) représentent sur son territoire quelque 3.500 emplois.Montpellier accorde à ces entreprises une aide annuelle de 720.000 euros et le cinéma peut aussi compter sur le fonds régional d’aide à la création, doté de 4,5 millions d’euros.En 2023, la région a adoptée une stratégie baptisée “Occitanie, ça tourne”, afin de “faire de l’Occitanie la première région européenne de l’audiovisuel, avec la création de plus de 5.000 emplois d’ici 2028, et la première destination en France pour les productions internationales”, a indiqué jeudi à l’AFP un responsable de la région.Le développement de la formation, du soutien à la création audiovisuelle et au développement économique et à l’innovation bénéficie d’un investissement de 80 millions d’euros sur la période 2023-2028, selon la même source.Rien qu’autour de Montpellier, “en 2010, il y avait 90 jours de tournage par an, aujourd’hui nous sommes à plus de 1.000 jours”, relève Sophie Menanteau, responsable cinéma, audiovisuel et création numérique à la métropole.Et de souligner le rôle de catalyseur joué par la présence sur le territoire d’écoles formant aux effets spéciaux et à l’animation, comme l’ESMA et ARTFX, et de studios de jeux vidéo, comme le géant français Ubisoft.- Nature et IA -Le secteur privé n’est pas en reste. 2027 devrait voir le démarrage des activités de Pics Studio, complexe de 10 plateaux de tournage qui sortira de terre à Saint-Gély-du-Fesc, au pied du Pic Saint-Loup, l’un des plus beaux décors naturels du sud de la France.”On aura des espaces de tournage, dedans et dehors, qui sont les meilleurs” et “un campus qui va former des professionnels et densifier l’écosystème”, se réjouit Benoit Ruiz, l’un des dirigeants de Pics Studio, selon qui “l’intelligence artificielle et le tournage physique vont marcher ensemble”. Et dans un marché mondialisé “en termes de prix pour les productions, on sera bien moins cher que nos camarades anglais”.Initiative d’envergure internationale pilotée par les groupes immobiliers privés GGL et Spag, ces nouveaux studios ont également bénéficié de l’aide de France 2030.Â
Wall Street termine en baisse, déboussolée face aux droits de douane
La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi, crispée par l’annonce de surtaxes américaines sur les automobiles fabriquées à l’étranger, et dans le flou à l’approche du 2 avril, date à laquelle des droits de douane “réciproques” devraient être mis en place par les Etats-Unis.Le Dow Jones a abandonné 0,37%, l’indice Nasdaq a perdu 0,53% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,33%.La place américaine a été principalement plombée par l’annonce mercredi de 25% de droits de douane supplémentaires sur les automobiles par Donald Trump, nouvelle escalade de la guerre commerciale qu’il mène tous azimuts depuis janvier.Ils s’appliqueront à “toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis”, a assuré le président américain depuis la Maison Blanche, ajoutant qu’elles entreront en vigueur “le 2 avril et nous commencerons à les collecter le 3″. Le taux total de taxation sera de 27,5% de la valeur.Si les fabricants européens et asiatiques sont particulièrement touchés, les constructeurs américains sont aussi concernés, leur modèle économique intégrant largement le Mexique et le Canada où ils possèdent des usines.A la clôture de Wall Street, l’action de General Motors a perdu 7,36%, à 47,20 dollars. Ford a lâché de son côté 3,88%, tandis que Stellantis a reculé de 1,25%. Toyota et Honda ont respectivement abandonné 2,85% et 2,67%.D’après les analystes de JPMorgan, 82% des véhicules vendus par Ford sont produits aux Etats-Unis, devant Stellantis (71%), Honda (68%), Toyota (57%) et General Motors (53%).”Je ne pense pas que le marché s’y attendait”, commente auprès de l’AFP Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.La prochaine étape est prévue mercredi 2 avril que le président américain a surnommé le “Jour de la libération”. Il devrait alors annoncer la mise en place de droits de douane dits “réciproques”, qui concerneront tous les produits importés aux États-Unis.Donald Trump a “fait allusion à l’idée qu’ils pourraient ne pas être aussi lourds qu’il l’a suggéré au début en disant que certains pourraient être agréablement surpris”, relate M. Cahill. Mais “de manière générale, le marché est (…) très désorienté quant à la suite des événements”, résume l’analyste.Côté indicateurs, les investisseurs ont bien accueilli la révision de l’évolution du produit intérieur brut (PIB) américain, qui a progressé davantage que précédemment estimé au dernier trimestre 2024, à +2,4% en rythme annualisé.La croissance du PIB était jusqu’ici estimée à +2,3% pour les trois derniers mois de l’année.Toutefois, “le véritable test sera (…) le PIB du premier trimestre 2025” lorsque “les perturbations commerciales se répercuteront sur les chiffres”, a déclaré dans une note Jamie Cox, de Harris Financial Group.La place américaine attend désormais la publication vendredi de l’indice PCE, jauge d’inflation favorite de la banque centrale américaine (Fed).Le marché s’attend à ce que les résultats soient assez proches des attentes, mais “s’il y a une différence substantielle avec ce qui sera annoncé demain, ce sera une grosse surprise”, admet M. Cahill.Sur le marché obligataire jeudi, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est très légèrement tendu à 4,36% contre 4,35% la veille en clôture.Ailleurs, à la cote, “la vente de (certaines) méga-capitalisations est toujours en cours”, a commenté dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com, à l’instar de Nvidia (-2,05%) ou de Alphabet (-1,83%).La chaîne de magasins de jeux vidéo GameStop a plongé (-22,11%), sujette à des prises de bénéfice, après son bond de la veille provoqué par l’annonce de son intention d’acheter du bitcoin avec sa trésorerie.
Trois ans après Orpea, le gouvernement se veut rassurant sur la sécurité des Ehpad
Le scandale Orpea avait ébranlé le secteur des résidences pour personnes âgées et entamé la confiance des familles. Trois ans plus tard, et à l’issue d’un vaste plan de contrôles, le gouvernement estime que la grande majorité des Ehpad ne posent pas de problèmes majeurs. Lancé en 2022 après la révélation de cas de malversations financières et de maltraitances, le plan de contrôle a permis d’inspecter la quasi totalité (96%) des 7.500 établissements accueillant des personnes âgées en France, a indiqué jeudi la ministre de l’Autonomie et du Handicap, Charlotte Parmentier-Lecocq. Près de 90% des contrôles n’ont débouché sur aucune “injonction”, mesure corrective liée à un risque grave, a-t-elle précisé lors d’une conférence de presse à Paris. A l’inverse, environ 11% des établissements ont été considérés en situation dégradée. Au total, 55 sanctions administratives ont été prises : 11 cas de fermeture définitive d’activité totale ou partielle pour dysfonctionnements mettant en danger les résidents, neuf cas de suspension provisoire notamment pour insuffisance de professionnels qualifiés et 35 cas de mise sous administration provisoire. Quarante cas ont été signalés au procureur de la République. Sur l’ensemble des contrôles effectués, un tiers a été réalisé sur site, les deux-tiers sur pièces. “Un suivi a été effectué, maintenant on reste en veille, en vigilance”, a assuré la ministre, précisant qu’un “système d’information serait disponible” en janvier 2026 afin d’alerter de manière plus fluide les autorités “en cas de risque ou de maltraitance”. “S’il y a eu des problèmes dans certains” établissements, les Ehpad “accompagnent, dans leur très grande majorité, bien nos aînés”, avec des “professionnels vraiment dévoués”, a insisté Charlotte Parmentier-Lecocq. “C’est parfois difficile pour les familles d’oser poser des questions, interpeller des professionnels ou la direction de l’Ehpad”, a-t-elle ajouté. “Il faut vraiment que les familles se sentent libres de pouvoir poser toutes les questions qu’elles veulent, ou de faire remonter les problèmes qu’elles perçoivent, et ça, ça doit se jouer au sein de l’Ehpad.” “Cette confiance est importante à restaurer parce qu’on a besoin des Ehpad et on a besoin des professionnels qui y travaillent”, a-t-elle poursuivi.Ce vaste plan de contrôle a jeté “indistinctement le discrédit sur toute une profession”, ont réagi jeudi soir dans un communiqué l’AD-PA et la Fnaqpa. Ces associations de directeurs de maisons de retraite estiment que les dysfonctionnements qui subsistent dans le secteur relèvent “de la responsabilité des pouvoirs publics”, qui ont laissé les établissements “s’enfoncer toujours plus dans une crise budgétaire structurelle”.- Pistes de financement -Pour faire face aux besoins “exponentiels” des prochaines décennies liés au vieillissement de la population, le gouvernement a budgété l’embauche de 6.500 équivalents temps plein (ETP) en 2025 et réaffirmé son objectif de 50.000 ETP supplémentaires en France d’ici à 2030. Et pour apporter “un souffle financier” aux Ehpad, le fonds d’urgence dédié aux établissements en difficulté a été porté de 100 millions à 300 millions d’euros, a rappelé Charlotte Parmentier-Lecocq, précisant que les critères de répartition de ces financements étaient en train d’être examinés.Le gouvernement travaille parallèlement à “identifier de nouvelles pistes” de financement pour les Ehpad”, qui accueillent plus de 600.000 résidents et qui sont ressortis exsangues du Covid-19, du scandale Orpea et de l’inflation.”On n’est pas dans une projection à ce stade d’une nouvelle loi de programmation grand âge” mais “l’engagement budgétaire est bien présent”, a-t-elle assuré.Après les Ehpad, le gouvernement entend désormais passer au gril les établissements pour personnes handicapées.  “Ce que l’on souhaite c’est cibler” les structures “où il peut y avoir plus de risques donc nous allons d’abord cibler les établissements qui concernent les enfants et les établissements avec hébergement”, a-t-elle ajouté, précisant que l’objectif était de contrôler 500 établissements d’ici la fin de l’année.”Il s’agit de la même logique que le plan de contrôle des Ehpad, voir toutes les structures, mais en faisant davantage de contrôles sur site.”
Vague de licenciements et restructuration massive du ministère de la Santé américain
Le ministre de la Santé américain Robert Kennedy Jr a annoncé jeudi qu’il réformait son ministère de fond en comble, une restructuration qui passe par la suppression de près d’un quart des effectifs, y compris 10.000 licenciements.Cette annonce survient au moment même où les Etats-Unis font face à une crise sanitaire d’ampleur avec le retour de la rougeole, une maladie grave très contagieuse, qui a contaminé plus de 380 personnes et fait deux morts, les premiers enregistrés dans le pays en une décennie.Selon le plan du ministre, vivement critiqué par les professionnels de la santé pour sa gestion de cette épidémie, environ 10.000 personnes vont être limogées. Quelque 10.000 autres postes seront supprimés après des départs volontaires ou en retraite anticipée, précise un communiqué. Les effectifs du ministère passeront de 82.000 employés à temps plein à 62.000.Ces licenciements concernent divers services du ministère et des agences qu’il supervise, notamment celles chargées de la réponse aux épidémies ou encore de l’approbation de nouveaux médicaments.Il s’agit des dernières coupes dans l’appareil fédéral annoncées par le gouvernement de Donald Trump, qui procède depuis son retour au pouvoir en janvier à des limogeages massifs, souvent contestés en justice.- “Prolifération bureaucratique” -La restructuration annoncée jeudi prévoit également la réduction du nombre de départements au sein du ministère de 28 à 15 et la fermeture de la moitié de ses antennes régionales.Toutes ces mesures doivent permettre selon le communiqué de réaliser une économie d’environ 1,8 milliard de dollars par an — soit 0,1% du budget annuel du ministère chargé de la santé des plus de 340 millions d’habitants des Etats-Unis.”Cette refonte sera une solution gagnant-gagnant pour les contribuables”, assure Robert Kennedy Jr, qui a pris les rênes du ministère mi-février en promettant de s’attaquer aux institutions qui “volent la santé” des Américains.”Nous ne nous contentons pas de réduire la prolifération bureaucratique” du ministère, “nous réorientons l’organisation vers sa mission principale et nos nouvelles priorités pour inverser l’épidémie de maladies chroniques”, a-t-il poursuivi, promettant que son ministère en ferait “beaucoup plus à moindre coût”.Une annonce fustigée par plusieurs figures de l’opposition.”Soyons clairs: licencier arbitrairement plus de 10.000 employés du ministère de la Santé ne permettra pas d’améliorer la santé des Américains. Cela les rendra plus malades”, a ainsi tonné le sénateur de gauche Bernie Sanders.Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, s’est lui particulièrement inquiété des suppressions de postes dans l’agence responsable des programmes d’assurances santé publiques Medicare et Medicaid. “C’est une attaque contre les familles et les consommateurs”, a-t-il dénoncé.- “MAHA” -Ancien avocat en droit de l’environnement, Robert Kennedy Jr est la figure de proue d’un mouvement baptisé “Make America Healthy again” qui vise à “Rendre à l’Amérique sa santé”, un slogan calqué sur le célèbre “MAGA” (“Make America Great again”) de Donald Trump.La réforme doit permettre au ministère de consacrer ses efforts à la lutte contre les maladies chroniques comme l’obésité, via une alimentation plus “saine, une eau propre et l’élimination des substances toxiques de l’environnement”.De nombreux soignants et scientifiques s’étaient opposés à la nomination de RFK Jr en raison notamment de ses positions antivaccins. Ils se sont récemment inquiétés de ses dernières prises de parole, entre minimisation de la gravité de l’épidémie de rougeole et promotion de remèdes alternatifs dont l’efficacité n’est pas prouvée pour la plupart.Plusieurs experts ont également mis en avant le risque de délaisser la recherche sur les maladies infectieuses et leur surveillance, au moment où le nombre de menaces dans ce domaine ne cesse d’augmenter.”La liste des maladies qui nous inquiètent a vraiment pris une ampleur incroyable”, déclarait récemment Jennifer Nuzzo, professeure d’épidémiologie à l’université Brown, évoquant la circulation importante de la grippe aviaire qui fait craindre une nouvelle pandémie potentielle.