Turquie: la rue toujours mobilisée après l’incarcération du maire d’Istanbul

L’opposition appelle de nouveau à des rassemblements lundi soir en Turquie avec une mobilisation étudiante qui enfle pour protester contre l’incarcération du maire d’opposition d’Istanbul, Ekrem Imamoglu.Depuis mercredi, jour de l’arrestation du maire, figure de l’opposition et principal rival du président Recep Tayyip Erdogan, la contestation n’a cessé de s’étendre, rassemblant chaque soir des dizaines de milliers de manifestants à Istanbul.Des manifestations ont également eu lieu dans au moins 55 des 81 provinces du pays, selon un décompte de l’AFP. Ce mouvement, d’une ampleur inédite depuis la grande vague de protestation de Gezi à Istanbul, en 2013, suscite une réaction musclée des autorités.Les manifestations ont été interdites dans les trois plus grandes villes du pays – Istanbul, Ankara et Izmir – et plus de 1.130 personnes ont été interpellées en six jours, selon le ministre de l’Intérieur.Dès la mi-journée lundi, des étudiants ont commencé à protester à Istanbul et Ankara en soutien à M. Imamoglu.A Istanbul, où un nouveau maire sera désigné mercredi par le conseil municipal, un cortège de jeunes gens marchant vers le quartier de Besiktas, un bastion de l’opposition, a reçu le soutien enthousiaste de riverains qui ont applaudi à leur passage et tapé sur des casseroles, ont constaté des journalistes de l’AFP.Démis de ses fonctions et incarcéré dimanche, le maire d’Istanbul était au même moment investi par son parti, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), première force de l’opposition, comme son candidat à la prochaine présidentielle prévue en 2028.Cette primaire purement symbolique, maintenue dimanche par le CHP de Mustafa Kemal, le fondateur de la République turque, a réuni quelque 15 millions de votants en soutien à l’édile.- Plus de 1.300 arrestations -Face à la contestation, les autorités ont déployé d’importants effectifs de police qui ont procédé à plus de 1.300 arrestations depuis mercredi, selon le ministre de l’Intérieur. Ce dernier a affirmé que 123 policiers ont été blessés dans des heurts en marge des rassemblements.Au moins dix journalistes, dont un photographe de l’AFP, ont été arrêtés lundi à l’aube à leur domicile à Istanbul et Izmir, a rapporté l’association turque de défense des droits humains MLSA.Par ailleurs, le réseau social X a annoncé dimanche soir avoir été saisi par les autorités turques d’une demande de blocage de plus de 700 comptes. “La Turquie devient purement autoritaire, ce qui signifie qu’Erdogan choisit qui peut s’opposer à lui et qui peut le défier aux élections”, a estimé Soner Cagaptay, du Washington Institute, pour qui le chef de l’Etat s’est senti “menacé” par ce rival populaire, charismatique et de près de vingt ans son cadet, qui bénéficie d’une “base d’électeurs de droite, du centre et de gauche”.”Menacé mais aussi enhardi”, nuance l’analyste, “par environnement mondial plus permissif avec l’UE et les États-Unis tous deux tournés vers l’intérieur” et une Europe qui n’oublie pas que la Turquie appartient à l’Otan.La Grèce s’est émue lundi de la situation “instable et préoccupante” chez sa voisine. Et l’Union européenne a appelé la Turquie “respecter les valeurs démocratiques”.- “Atteinte à la démocratie” -“L’incarcération du maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu ainsi que de nombreuses autres personnalités constituent des atteintes graves à la démocratie”, avait déploré dimanche soir la diplomatie française, qui avait déjà condamné son arrestation mercredi.À l’unisson, l’Allemagne, où vit la plus grande communauté turque de l’étranger, a condamné lundi l’incarcération et la suspension “totalement inacceptables” de M. Imamoglu, Berlin y voyant un “mauvais signal pour la démocratie”.Une manifestation a réuni plus d’un millier de personnes dimanche à Berlin, ont rapporté les médias locaux.Outre M. Imamoglu, près de cinquante co-accusés de M. Imamoglu ont également été placés en détention dimanche pour “corruption” et “terrorisme”, selon la presse turque.Parmi eux figurent deux maires d’arrondissement d’Istanbul, membres eux aussi du CHP. Les deux élus ont été destitués et l’un d’eux, accusé de “terrorisme”, a été remplacé par une administrateur nommé par l’Etat, ont annoncé les autorités.La Bourse d’Istanbul a évolué dans le vert lundi après-midi, après son plongeon de plus de 16,5% la semaine passée.Le ministre turc de l’Economie, Mehmet Simsek, qui s’emploie depuis deux à réduire l’inflation vertigineuse (autour de 40 % sur l’année) a d’ailleurs tenu à balayer cette hypothèse. “Nous sommes au travail (…) ne croyez pas les fausses nouvelles”, a-t-il écrit sur X.

US, Russia in Ukraine ceasefire talks as 65 wounded in latest strike

US and Russian officials met in Saudi Arabia to discuss a partial ceasefire in Ukraine on Monday as dozens of people were wounded in a missile strike on a Ukrainian city.With Ukrainian negotiators waiting nearby, a day after they sat down with the US team, the Americans and Russians met in Riyadh with a Black Sea ceasefire top of the agenda.President Donald Trump is pushing for a rapid end to the three-year war and hopes the latest round of talks will pave the way for a breakthrough.While the talks took place at a luxury hotel in the Saudi capital, 65 people were wounded in a missile attack on Sumy in northeastern Ukraine, officials said.The attack on a “densely populated residential area” damaged apartments and an educational facility, the regional prosecutor’s office said. The city’s acting mayor earlier said a hospital had been affected. The Ukrainian negotiating team was expecting a second meeting with the US delegation on Monday, a source in Kyiv told AFP, a sign that progress may have been made.- ‘Trump’s proposal and Putin agreed’ -This month in Jeddah — days after President Volodymyr Zelensky’s White House dressing-down by Trump — Ukraine agreed to a US-proposed, 30-day ceasefire that was then rejected by Russian President Vladimir Putin.Officials are now studying a possible resumption of the Black Sea Initiative, a year-long agreement that allowed millions of tonnes of grain and other food exports to be shipped from Ukraine’s ports.”The issue of the Black Sea Initiative and all aspects related to the renewal of this initiative is on the agenda today,” Kremlin spokesperson Dmitry Peskov said in his daily briefing.”This was President Trump’s proposal and President Putin agreed to it. It was with this mandate that our delegation travelled to Riyadh.”The US-Ukraine and US-Russia talks were originally planned to take place simultaneously to enable shuttle diplomacy, with the United States going back and forth between the delegations.The US team is led by Andrew Peek, a senior director at the White House National Security Council, and senior State Department official Michael Anton, a source familiar with the matter told AFP.Ukraine’s Defence Minister Rustem Umerov, who heads the Ukrainian team, said Sunday’s talks with the United States were “productive and focused”.Trump envoy Steve Witkoff has voiced optimism that any agreement would pave the way for a “full-on” ceasefire.”I think you’re going to see in Saudi Arabia on Monday some real progress, particularly as it affects a Black Sea ceasefire on ships between both countries,” he told Fox News. “And from that you’ll naturally gravitate to a full-on shooting ceasefire.”- ‘Only at the beginning’ -But the Kremlin has downplayed expectations of a rapid resolution.”We are only at the beginning of this path,” Peskov told Russian state TV on Sunday, adding: “There are difficult negotiations ahead.”When Putin, in a lengthy phone call with Trump, rebuffed the joint US-Ukrainian call for a full and immediate 30-day pause, he proposed instead a halt in attacks on energy facilities.The traditional adversaries are now discussing the return of the Black Sea Initiative, which was originally brokered by Turkey and the United Nations in 2022. Russia pulled out of the agreement in 2023, accusing the West of failing to uphold its commitments to ease sanctions on Russia’s own exports of farm produce and fertilisers.A senior Ukrainian official previously told AFP that Kyiv would propose a broader ceasefire, covering attacks on energy facilities, infrastructure and naval strikes.- US, Russia’s ‘mutual benefit’ -As well as the missile strike on Sumy, both sides launched fresh drone attacks on the eve of the negotiations.Ukrainian officials said a Russian drone attack overnight Saturday killed three civilians in Kyiv, including a five-year-old girl and her father.AFP reporters in the capital saw emergency workers treating the wounded early Sunday in front of damaged residential buildings hit in the strike.Meanwhile, Ukraine’s national railway operator said it was countering a sophisticated cyberattack for the second day running.Moscow headed into the Saudi talks after a rapprochement with Washington under Trump that boosted confidence Kremlin confidence.Peskov said Sunday that the “potential for mutually beneficial cooperation in a wide variety of spheres between our countries cannot be overstated”.”We may disagree on some things but that does not mean we should deprive ourselves of mutual benefit,” he added.

Israël: un mort et un blessé dans un attentat dans le nord, l’assaillant tué

Un assaillant a mené un attentat à la voiture bélier, à l’arme blanche et à l’arme à feu lundi matin dans le nord d’Israël, tuant une personne et en blessant une autre, selon les secours, l’auteur de l’attaque ayant lui été tué, selon la police.Il s’agit du premier attentat en Israël depuis que l’armée israélienne a rompu la trêve avec le Hamas dans la bande de Gaza en reprenant ses bombardements sur le petit territoire palestinien le 18 mars.”Un terroriste a ouvert le feu sur des civils” au carrefour Tishbi, près de Yoqneam, à une quinzaine de kilomètres au sud-est de Haïfa, avant d’être “tué” par des membres de la police des frontières, selon un communiqué de la police.”Suite à l’attaque combinée au carrefour Tishbi, des policiers de l’unité des gardes-frontières, en route vers une session d’entraînement de tir, ont repéré un terroriste armé, ont engagé le contact, ont riposté par des tirs et l’ont tué”, indique ce communiqué.Selon le Magen David Adom (MDA), équivalent israélien de la Croix-Rouge, il s’est agi d’une attaque “combinée à la voiture-bélier, à l’arme blanche et à l’arme à feu” contre un arrêt de bus.Un photographe de l’AFP arrivé sur les lieux a vu la voiture de l’assaillant encastrée dans un abribus.Le MDA a fait état d’un septuagénaire tué dans l’attaque, et d’un autre blessé, dans un “état grave”, âgé d’une vingtaine d’années.”Nous avons vu un homme d’environ 75 ans et un homme d’environ 20 ans près de l’arrêt de bus, tous deux souffrant de graves blessures”, a indiqué un ambulancier du MDA, cité dans un communiqué de l’organisation, précisant que le septuagénaire avait succombé à ses blessures sur place.”D’autres équipes du Magen David Adom ont prodigué des soins médicaux au jeune homme de 20 ans, qui était conscient, et l’ont évacué d’urgence vers l’hôpital (…) dans un état grave et instable”, a-t-il ajouté.

Nancy: accusés de viols sur des enfants, l’un reconnaît, l’autre nie

L’un reconnait, l’autre nie : les deux hommes rejugés en appel à Nancy depuis lundi dans une affaire de pédocriminalité sur six enfants, après avoir été condamnés à 20 ans de réclusion en première instance, ont choisi des stratégies de défense opposées.Questionné, Denis A., Mosellan de 45 ans, a reconnu la plupart des faits qui lui sont reproché : agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans, corruption de mineurs et détention d’images pédopornographiques. Il a cependant nié les accusations de viol, faits qu’il aurait commis sur une mineure et pour lesquels il avait été acquitté en première instance. Durant l’examen de sa personnalité, Denis A. s’est décrit comme “quelqu’un de serviable, attiré par les gens en détresse”. En prison, il dit être “là pour aider” ces derniers. “Ceux qui vont mal, ce sont ceux qui n’assument pas leur culpabilité, alors je les aide à accepter la leur comme j’ai accepté la mienne”.Brice M., Gardois de 40 ans, a nié au contraire tous les viols sur mineur pour lesquels il est accusé.Un huis clos partiel pour la déposition de trois parties civiles mineures a été accordé par la cour d’assises d’appel de la Meurthe-et-Moselle. En première instance, en 2023 devant la cour d’assises de la Meuse, le procès s’était déroulé à huis clos.- “Moment difficile” -“Nous sommes quasiment un an et demi après la première instance, c’est un moment difficile pour” les victimes, a dit avant l’ouverture des débats Xavier Nodé, avocat de sept parties civiles, dont quatre mineurs plaignants. “Elles sont dans l’attente et l’angoisse de devoir redire devant la cour”. “Lorsque les faits se sont arrêtés, la plus jeune (plaignante) avait 7 ans, aujourd’hui elle en a 13. Et nous espérons de ce procès en appel, la confirmation de la peine prononcée en Meuse”, a-t-il poursuivi.Les deux accusés ont indiqué qu’ils avaient l’intention de répondre aux questions qui leur seraient posées durant le procès. “C’est un procès qui va être difficile, la peine maximale a été prononcée en première instance”, rappelle Marlène Schott, avocate de Denis A. “Mon client a donc souhaité pouvoir s’expliquer dans le cadre d’un autre procès. Il est forcément inquiet, angoissé et honteux à l’idée qu’on ré-évoque les faits mais il va s’expliquer comme il l’a déjà fait.”- Suicide en prison -L’affaire débute en avril 2019, quand l’arrestation en région parisienne d’un pédocriminel permet aux enquêteurs de remonter à Jean-Claude T., un quinquagénaire vivant à Belleville-sur-Meuse avec sa femme et leurs six enfants, dont trois mineurs. Il est arrêté, soupçonné de viol. Il se vantait notamment sur internet d’avoir des relations sexuelles avec sa fille de 11 ans.Le mis en cause, qui aurait dû être jugé par les assises de la Meuse en 2023, s’est suicidé en prison. Il avait rencontré en ligne fin 2016 Denis A., à qui il avait envoyé des photos et vidéos des viols commis sur ses trois enfants mineurs.Jean-Claude T. livrait également ses enfants à des rapports sexuels tarifés entre 10 et 150 euros, le plus souvent à Hayange (Moselle), dans l’appartement de Denis A.En août 2017 est aussi organisée dans ce même appartement une rencontre entre les enfants de Jean-Claude T. et un autre couple, originaire du sud de la France, Brice M. et sa compagne, accompagnés eux aussi de leurs deux jeunes enfants.La femme qui partageait la vie de Brice M. au moment des faits a été condamnée en première instance à 10 ans de prison assortis d’un sursis des deux tiers pour agression sexuelle incestueuse et corruption de mineur. Elle n’a pas fait appel de cette décision.Denis A. avait déjà été condamné, en 2014, pour agression sexuelle par le tribunal correctionnel de Metz, après un massage avec sa cousine mineure, au cours duquel il lui a touché la poitrine. “J’avais l’impression qu’elle avait envie”, dit-il à l’audience lundi. Quant à sa minorité : “C’est comme si je ne faisais pas la différence entre mineur et majeur”.Le verdict est attendu le 1er avril.

Chinese EV giant BYD surpasses rival Tesla with record 2024 revenue

Chinese carmaker BYD saw a surge in revenue last year, a stock filing showed Monday, surpassing the $100 billion mark and beating rival Tesla as the electric vehicle giant accelerates its overseas expansion.The Shenzhen-based firm has emerged in recent years as the clear leader in China’s highly competitive EV market, which is the largest in the world.It is also increasingly seeking new growth channels abroad, vowing to conquer the European market with a new compact electric model and super-fast charging capabilities to rival continental brands.BYD recorded 777.1 billion yuan ($107.2 billion) in revenue for 2024, a statement published Monday evening at the Shenzhen stock exchange showed.That figure eclipsed the $97.7 billion in revenue last year announced previously by Tesla.The Chinese juggernaut’s push into Europe comes at a challenging juncture for Tesla, whose sales in the continent have dropped following CEO Elon Musk’s support for far-right political groups there.BYD’s revenue results represent a 29 percent increase from the previous year and outperformed a Bloomberg forecast of 766 billion yuan.Meanwhile, BYD’s net profit last year amounted to 40.3 billion yuan, up 34 percent from 2023 and reaching a record high.In a further promising sign, the company’s net profit in the final quarter of the year reached a record amount of 15 billion yuan, the stock filing showed.BYD — which adopts the English slogan “Build Your Dreams” — has enjoyed a giddy few months of surging sales disclosures and soaring stock prices.It said in January that it sold nearly 4.3 million vehicles last year, up more than 40 percent from the previous year.Monthly sales also jumped 161 percent in February to 318,000 units, easily outpacing a steep decline at Tesla over the same period.- Charging ahead -This month, BYD’s Hong Kong-listed shares rose to a record high after the firm unveiled new battery technology it says can charge a vehicle in the same time it takes to fill up a petrol car.The “Super e-Platform” battery and charging system boasts peak speeds of 1,000 kilowatts and allows cars to travel up to 470 kilometres (292 miles) after a five-minute charge, according to the company.Tesla’s Superchargers, by contrast, currently offer charging speeds of 500 kilowatts.BYD Vice-President Stella Li said last week that “registration numbers will jump” in Europe during March and April.The group has launched major advertising campaigns including sponsorship of last year’s European Championships in football and has opened numerous new showrooms across the continent.However, geopolitical and trade tensions between Beijing and Western capitals threaten to cast a shadow over the company’s global ambitions.BYD is a key player in a new generation of Chinese automotive giants to have benefited from generous support by Beijing, which has poured vast state funds into the sector.The approach has given domestic firms a critical edge in the race to provide cheaper, more fuel-efficient EVs over leading US automakers, which have not always enjoyed such state largesse.EU authorities are reportedly investigating whether the Chinese government provided unfair subsidies for BYD’s first European factory, in Hungary, where electric car production is scheduled to start late this year.Li told AFP last week that the company would be “very transparent” and was willing to cooperate with any investigation.Meanwhile, US President Donald Trump has recently imposed higher blanket tariffs on Chinese imports, adding to an existing move by his predecessor Joe Biden that effectively bars the use of Chinese technology in smart cars.BYD’s publication of strong results comes after Tesla announced lower than expected profits for the fourth quarter of 2024 in late January.The decline capped a mixed year for Tesla in which Trump ally Musk’s big bet on US electoral politics was countered by profit pressures, as the firm’s streak of annual car volume growth came to an end.