Dix ans après le crash de la Germanwings dans les Alpes françaises, la douleur persiste

Il est 10h41 lundi quand plusieurs centaines de personnes, principalement des Allemands et des Espagnols, observent une minute de silence dans la commune du Vernet (Alpes-de-Hautes-Provence), pour rendre hommage aux victimes du crash d’un avion de la Germanwings, survenu dix ans auparavant.Cet Airbus A320 de la compagnie low-cost allemande, filiale de la Lufthansa, avait été précipité délibérément sur le flanc d’une montagne proche par son copilote, Andreas Lubitz, 27 ans, sous antidépresseurs, qui avait profité de l’absence momentanée dans le cockpit du commandant de bord pour commettre son acte suicidaire, entraînant dans la mort les 149 autres passagers et membres d’équipage. L’avion reliait Barcelone (nord-est de l’Espagne) à Düsseldorf (ouest de l’Allemagne) avec six membres d’équipage et 144 passagers, originaires de 19 pays, en majorité des Allemands (72) et des Espagnols (50).”Malgré 10 ans de passé, cela me semble comme si c’était hier. J’ai perdu ma fille dans cet accident, elle était professeure”, raconte Engelbert Tegethoff, les larmes aux yeux, à l’issue d’une cérémonie de recueillement privée, marquée par des prises de paroles et d’intermèdes musicaux, organisée pour ces quelque 360 proches des victimes.Sa fille, Stefanie, accompagnait avec un autre professeur 16 élèves du lycée Joseph-König de Haltern am See en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest de l’Allemagne) qui revenait d’un voyage scolaire en Espagne. Une cérémonie du souvenir s’est d’ailleurs tenue en parallèle dans cet établissement: à 10h41, heure exacte du crash le 24 mars 2015, plusieurs centaines d’élèves et d’enseignants se sont rassemblés dans la cour de l’établissement pour observer une minute du silence devant le plaque commémorative au pied de laquelle avaient été déposées de nombreuses fleurs et 18 bougies en souvenir des victimes.”Je viens chaque année, depuis que cela a lieu, toujours ici”, a expliqué Sabine Herzogenrath. Cette Allemande de 59 ans a perdu dans le crash son frère, sa belle-soeur et son neveu. Ce moment de recueillement s’est révélé “très important. Sans cela, je ne sais pas comment je pourrai gérer le deuil. Nous le partageons avec les autres gens, avec lesquels nous formons presque une famille désormais”.- Règles renforcées -A l’issue de la cérémonie, certains sont partis se recueillir sur une stèle adjacente ou encore au cimetière du Vernet, village le plus proche du lieu de l’impact, où sont enterrés les restes des corps non identifiés. Un peu plus tôt, plusieurs officiels français, allemands et espagnols ainsi que le patron de Lufthansa y avaient déposé des gerbes de fleurs.Certains, bravant le froid et un ciel couvert, ont emprunté un chemin de randonnée qui mène au col du Mariaud, à 1.500 mètres d’altitude, pour se recueillir en face du site du crash sur une plateforme, où est dressé un mémorial de cinq mètres de diamètre intitulé “Sonnenkugel” (sphère solaire en allemand), renfermant des souvenirs personnels des familles.”Nos pensées accompagnent les proches et les amis des victimes, dont la douleur et le deuil restent immenses, même après une décennie”, a déclaré le PDG du groupe Lufthansa, Carsten Spohr.Suite à ce drame, l’industrie aéronautique avait imposé l’obligation d’avoir constamment deux personnes dans le cockpit simultanément. Une procédure finalement abandonnée car jugée peu efficace. En revanche, le suivi médical et psychologique des pilotes a été amélioré et des systèmes de prévention et de détection plus sophistiqués ont été imposés.En mars 2022, la justice française avait clôturé l’enquête sur ce crash sans lancer de poursuite, considérant le geste “suicidaire” du copilote comme imprévisible.Les crashs intentionnels de pilotes d’avion restent des actes extrêmement rares dans l’histoire récente de l’aviation civile. En mars 2022, 132 personnes avaient péri dans l’accident délibéré d’un Boeing 737-800 en Chine.Le plus important accident de ce type répertorié est lui survenu en octobre 1999 lorsqu’un un Boeing 767 d’EgyptAir s’était abîmé dans l’océan Atlantique, au large des côtes du Massachusetts (nord-est des États-Unis), peu après son décollage de New York à destination du Caire, faisant 217 morts.

Dix ans après le crash de la Germanwings dans les Alpes françaises, la douleur persiste

Il est 10h41 lundi quand plusieurs centaines de personnes, principalement des Allemands et des Espagnols, observent une minute de silence dans la commune du Vernet (Alpes-de-Hautes-Provence), pour rendre hommage aux victimes du crash d’un avion de la Germanwings, survenu dix ans auparavant.Cet Airbus A320 de la compagnie low-cost allemande, filiale de la Lufthansa, avait été précipité délibérément sur le flanc d’une montagne proche par son copilote, Andreas Lubitz, 27 ans, sous antidépresseurs, qui avait profité de l’absence momentanée dans le cockpit du commandant de bord pour commettre son acte suicidaire, entraînant dans la mort les 149 autres passagers et membres d’équipage. L’avion reliait Barcelone (nord-est de l’Espagne) à Düsseldorf (ouest de l’Allemagne) avec six membres d’équipage et 144 passagers, originaires de 19 pays, en majorité des Allemands (72) et des Espagnols (50).”Malgré 10 ans de passé, cela me semble comme si c’était hier. J’ai perdu ma fille dans cet accident, elle était professeure”, raconte Engelbert Tegethoff, les larmes aux yeux, à l’issue d’une cérémonie de recueillement privée, marquée par des prises de paroles et d’intermèdes musicaux, organisée pour ces quelque 360 proches des victimes.Sa fille, Stefanie, accompagnait avec un autre professeur 16 élèves du lycée Joseph-König de Haltern am See en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest de l’Allemagne) qui revenait d’un voyage scolaire en Espagne. Une cérémonie du souvenir s’est d’ailleurs tenue en parallèle dans cet établissement: à 10h41, heure exacte du crash le 24 mars 2015, plusieurs centaines d’élèves et d’enseignants se sont rassemblés dans la cour de l’établissement pour observer une minute du silence devant le plaque commémorative au pied de laquelle avaient été déposées de nombreuses fleurs et 18 bougies en souvenir des victimes.”Je viens chaque année, depuis que cela a lieu, toujours ici”, a expliqué Sabine Herzogenrath. Cette Allemande de 59 ans a perdu dans le crash son frère, sa belle-soeur et son neveu. Ce moment de recueillement s’est révélé “très important. Sans cela, je ne sais pas comment je pourrai gérer le deuil. Nous le partageons avec les autres gens, avec lesquels nous formons presque une famille désormais”.- Règles renforcées -A l’issue de la cérémonie, certains sont partis se recueillir sur une stèle adjacente ou encore au cimetière du Vernet, village le plus proche du lieu de l’impact, où sont enterrés les restes des corps non identifiés. Un peu plus tôt, plusieurs officiels français, allemands et espagnols ainsi que le patron de Lufthansa y avaient déposé des gerbes de fleurs.Certains, bravant le froid et un ciel couvert, ont emprunté un chemin de randonnée qui mène au col du Mariaud, à 1.500 mètres d’altitude, pour se recueillir en face du site du crash sur une plateforme, où est dressé un mémorial de cinq mètres de diamètre intitulé “Sonnenkugel” (sphère solaire en allemand), renfermant des souvenirs personnels des familles.”Nos pensées accompagnent les proches et les amis des victimes, dont la douleur et le deuil restent immenses, même après une décennie”, a déclaré le PDG du groupe Lufthansa, Carsten Spohr.Suite à ce drame, l’industrie aéronautique avait imposé l’obligation d’avoir constamment deux personnes dans le cockpit simultanément. Une procédure finalement abandonnée car jugée peu efficace. En revanche, le suivi médical et psychologique des pilotes a été amélioré et des systèmes de prévention et de détection plus sophistiqués ont été imposés.En mars 2022, la justice française avait clôturé l’enquête sur ce crash sans lancer de poursuite, considérant le geste “suicidaire” du copilote comme imprévisible.Les crashs intentionnels de pilotes d’avion restent des actes extrêmement rares dans l’histoire récente de l’aviation civile. En mars 2022, 132 personnes avaient péri dans l’accident délibéré d’un Boeing 737-800 en Chine.Le plus important accident de ce type répertorié est lui survenu en octobre 1999 lorsqu’un un Boeing 767 d’EgyptAir s’était abîmé dans l’océan Atlantique, au large des côtes du Massachusetts (nord-est des États-Unis), peu après son décollage de New York à destination du Caire, faisant 217 morts.

En Normandie, un sanctuaire pour donner une seconde vie aux animaux martyrisés

“Elle a reçu un coup de hache au niveau de la mâchoire en Roumanie”, explique Stéphanie Lisicki en caressant affectueusement la chienne défigurée. Comme Buzuka, l’immense majorité des quelque 320 animaux handicapés qu’elle recueille dans son refuge normand ont été maltraités voire torturés.Le refuge et centre de soins Suzi Handicap, que l’ancienne assistante vétérinaire de 36 ans a créé avec sa famille sur neuf hectares à Montreuil-au-Houlme (Orne) il y a 11 ans, est unique en son genre.”Il y a quelques centres en France qui accueillent quelques chiens et chats handicapés”, explique-t-elle à l’AFP, lors d’une visite saluée par une cacophonie d’aboiements joyeux ou méfiants. “La particularité de notre centre, c’est qu’on fait tous les animaux (non sauvages, NDLR) et on a un centre médical”.Du cochon d’Inde aux vaches et chevaux en passant par les chiens -les plus nombreux- et les chats, le centre prend soin de toutes sortes d’animaux venus de France et de l’étranger. Certains souffrent de malformations mais, pour l’immense majorité d’entre eux, leur handicap est dû à la cruauté humaine. “La puce là-bas vient de Roumanie, ils l’ont mise dans un bain d’acide qui lui a mangé trois pieds et les oreilles”, raconte la jeune femme, en montrant la chienne Mira au fond de son enclos. – Listes d’attente -Comment le sait-elle ? “Ça a été filmé, c’est sur internet. Sur ces vidéos, on voit des gens qui rigolent, qui torturent pour le plaisir. C’est inimaginable.”Thérésa, petite chienne aux yeux crevés, vient de la Réunion. Son voisin a été récupéré en Ukraine, où il a reçu des éclats de bombe.Babouche et Dora ont été recueillies dans un fossé : handicapées, elles avaient été jetées par leur propriétaire depuis une voiture en roulant… Les animaux sont signalés au refuge par des gendarmes, des maires, des vétérinaires qui refusent de pratiquer une euthanasie. D’autres sont récupérés chez des éleveurs qui n’ont pas les moyens (ou la volonté) de payer les soins nécessaires. “Jamais au départ, quand on a créé cette association, je n’aurais cru qu’il y avait autant d’animaux maltraités”, soupire la mère de Stéphanie, Michelle Lisicki, 63 ans. “On a des listes d’attente.” Des dizaines de demandes arrivent chaque jour.Cette jeune retraitée et son mari, qui s’occupaient eux-mêmes d’animaux handicapés, viennent régulièrement épauler Stéphanie et son conjoint. Le refuge fonctionne également avec une douzaine de salariés et plusieurs bénévoles. “C’est du sept jours sur sept. Stéphanie a pris une semaine de vacances en 11 ans !”, assure-t-elle.”Il faut avoir le coeur bien accroché”, reconnaît Stéphanie, mère de deux jeunes enfants, en changeant la couche d’un petit chien. “Mais pour nous le plus beau cadeau c’est de se dire qu’une fois qu’ils ont franchi le portail, ils sont en sécurité pour le reste de leur vie.”- Changer le regard -“On s’est spécialisé dans les accompagnements de fin de vie”, qui concernent la moitié des animaux. “On veut qu’ils connaissent le meilleur avant de partir.”Un adorable cocker, les pattes arrière remplacées par un petit chariot à roulettes, ne lâche pas le visiteur d’une semelle. La responsable du refuge montre fièrement la nouvelle clinique vétérinaire en cours de finition. “C’est vraiment un grand bonheur pour nous de pouvoir opérer sur place. On fait tout ce qui est analyses de sang, analyses d’urine, échographies…”Ces soins permanents, parfois très lourds -certains animaux atteints de cancer sont soignés par chimiothérapie-, ont un coût, qui s’ajoute aux frais de fonctionnement et de personnel.”Nous avons un budget annuel d’environ un million d’euros, financé uniquement par les dons” de particuliers ou d’entreprises, explique la gérante. Aucune aide publique ou subvention, “à part 250 euros reçus d’une commune”. Son rêve ? Changer le regard sur les animaux handicapés. Cela passe notamment par l’éducation des plus jeunes, qui visitent régulièrement le refuge.”On a encore beaucoup à faire en France par rapport à certains pays, comme au Canada où le handicap animal est plus accepté. Aux Etats-Unis on voit beaucoup d’animaux en chariot, ici très peu”, regrette-t-elle. “Je pense qu’on a encore besoin de faire évoluer la société sur le handicap, qu’il soit humain ou animal.”

En Normandie, un sanctuaire pour donner une seconde vie aux animaux martyrisés

“Elle a reçu un coup de hache au niveau de la mâchoire en Roumanie”, explique Stéphanie Lisicki en caressant affectueusement la chienne défigurée. Comme Buzuka, l’immense majorité des quelque 320 animaux handicapés qu’elle recueille dans son refuge normand ont été maltraités voire torturés.Le refuge et centre de soins Suzi Handicap, que l’ancienne assistante vétérinaire de 36 ans a créé avec sa famille sur neuf hectares à Montreuil-au-Houlme (Orne) il y a 11 ans, est unique en son genre.”Il y a quelques centres en France qui accueillent quelques chiens et chats handicapés”, explique-t-elle à l’AFP, lors d’une visite saluée par une cacophonie d’aboiements joyeux ou méfiants. “La particularité de notre centre, c’est qu’on fait tous les animaux (non sauvages, NDLR) et on a un centre médical”.Du cochon d’Inde aux vaches et chevaux en passant par les chiens -les plus nombreux- et les chats, le centre prend soin de toutes sortes d’animaux venus de France et de l’étranger. Certains souffrent de malformations mais, pour l’immense majorité d’entre eux, leur handicap est dû à la cruauté humaine. “La puce là-bas vient de Roumanie, ils l’ont mise dans un bain d’acide qui lui a mangé trois pieds et les oreilles”, raconte la jeune femme, en montrant la chienne Mira au fond de son enclos. – Listes d’attente -Comment le sait-elle ? “Ça a été filmé, c’est sur internet. Sur ces vidéos, on voit des gens qui rigolent, qui torturent pour le plaisir. C’est inimaginable.”Thérésa, petite chienne aux yeux crevés, vient de la Réunion. Son voisin a été récupéré en Ukraine, où il a reçu des éclats de bombe.Babouche et Dora ont été recueillies dans un fossé : handicapées, elles avaient été jetées par leur propriétaire depuis une voiture en roulant… Les animaux sont signalés au refuge par des gendarmes, des maires, des vétérinaires qui refusent de pratiquer une euthanasie. D’autres sont récupérés chez des éleveurs qui n’ont pas les moyens (ou la volonté) de payer les soins nécessaires. “Jamais au départ, quand on a créé cette association, je n’aurais cru qu’il y avait autant d’animaux maltraités”, soupire la mère de Stéphanie, Michelle Lisicki, 63 ans. “On a des listes d’attente.” Des dizaines de demandes arrivent chaque jour.Cette jeune retraitée et son mari, qui s’occupaient eux-mêmes d’animaux handicapés, viennent régulièrement épauler Stéphanie et son conjoint. Le refuge fonctionne également avec une douzaine de salariés et plusieurs bénévoles. “C’est du sept jours sur sept. Stéphanie a pris une semaine de vacances en 11 ans !”, assure-t-elle.”Il faut avoir le coeur bien accroché”, reconnaît Stéphanie, mère de deux jeunes enfants, en changeant la couche d’un petit chien. “Mais pour nous le plus beau cadeau c’est de se dire qu’une fois qu’ils ont franchi le portail, ils sont en sécurité pour le reste de leur vie.”- Changer le regard -“On s’est spécialisé dans les accompagnements de fin de vie”, qui concernent la moitié des animaux. “On veut qu’ils connaissent le meilleur avant de partir.”Un adorable cocker, les pattes arrière remplacées par un petit chariot à roulettes, ne lâche pas le visiteur d’une semelle. La responsable du refuge montre fièrement la nouvelle clinique vétérinaire en cours de finition. “C’est vraiment un grand bonheur pour nous de pouvoir opérer sur place. On fait tout ce qui est analyses de sang, analyses d’urine, échographies…”Ces soins permanents, parfois très lourds -certains animaux atteints de cancer sont soignés par chimiothérapie-, ont un coût, qui s’ajoute aux frais de fonctionnement et de personnel.”Nous avons un budget annuel d’environ un million d’euros, financé uniquement par les dons” de particuliers ou d’entreprises, explique la gérante. Aucune aide publique ou subvention, “à part 250 euros reçus d’une commune”. Son rêve ? Changer le regard sur les animaux handicapés. Cela passe notamment par l’éducation des plus jeunes, qui visitent régulièrement le refuge.”On a encore beaucoup à faire en France par rapport à certains pays, comme au Canada où le handicap animal est plus accepté. Aux Etats-Unis on voit beaucoup d’animaux en chariot, ici très peu”, regrette-t-elle. “Je pense qu’on a encore besoin de faire évoluer la société sur le handicap, qu’il soit humain ou animal.”

Équipe de France: Maignan le talisman

Les Bleus ont peut-être trouvé leur talisman pour les tirs au but, leur gardien Mike Maignan, qui leur a fait gagner les deux dernières séances après 18 ans de malheurs, la dernière contre la Croatie (0-2/2-0 5 t.a.b. à 4) dimanche soir au Stade de France.”Mike, c’est un des meilleurs gardiens du monde, juge Aurélien Tchouaméni. Dans les tirs au but, on sait que c’est un plus pour nous. Il l’a déjà démontré, il continue à le démontrer, il le démontrera encore dans le futur.”Dimanche, en quart de finale retour de la Ligue des nations il a arrêté ceux de Josip Stanisic et Martin Baturina, et Franjo Ivanovic a envoyé le sien dans les nuages.”C’est un duel psychologique, a décortiqué Maignan au micro de TF1. On arrive à la fin d’un match où les joueurs ont beaucoup couru, la lucidité n’est pas trop là. C’est important de prendre beaucoup de place dans le but et d’essayer de dominer. Les tireurs ont un but grand. Nous, on doit prendre tous les outils qu’on a.”Il avait magnétisé Andrej Kramaric à Split jeudi soir, détournant son tir en début de rencontre, faisant traîner l’exécution en se plaignant des rayons verts qu’il recevait dans l’oeil. “Au match aller, j’ai eu les lasers, des partenaires sont entrés dans la surface, ça l’a agacé, a raconté le gardien de l’AC Milan. C’est dans la tête, dans les yeux, un duel un-contre-un. C’est un exercice où j’ai pas mal de réussite. J’espère que ça va durer”.- Deux sur cinq -Son bilan en Bleu est de 40% de réussite sur les penalties en match, deux stoppés sur cinq.Il en avait arrêté un de Memphis Depay pour son premier match en tant que successeur d’Hugo Lloris, qui avait pris sa retraite internationale après le Mondial-2022. La France menait 4-0 contre les Pays-Bas, mais ce n’était pas si anecdotique: le nouveau N.1 avait marqué son territoire.Et au match suivant Maignan avait réussi un arrêt capital en fin de match pour sauvegarder la victoire en Irlande (1-0), d’une magnifique manchette sur une tête de Nathan Collins.Maignan s’est incliné dans l’exercice des 11 mètres face à Robert Lewandowski à l’Euro (1-1 contre la Pologne) et deux fois contre les Croates Kramaric et Luka Modric lors de la précédente Ligue des nations.Mais c’est aux tirs au but qu’il fait la différence, devenant le premier gardien français à remporter deux séances. Avec lui les Bleus ont équilibré leur bilan historique, cinq victoires sur dix séances de pénos, depuis la fatidique nuit de Séville 1982 (RFA-France 3-3, 4 t.a.b. à 3).Face à lui le Portugais Joao Felix avait manqué le cadre en quarts de finale du dernier Euro (0-0, 5 t.a.b. à 3), mettant fin à 18 années d’échecs des Bleus aux tirs au but, deux finales de Coupe du monde contre l’Italie (1-1, 5 t.a.b. à 3 en 2006) et l’Argentine (3-3, 4 t.a.b. à 2 en 2022), véritables crève-cÅ“urs, et un huitième de finale de l’Euro en 2021 contre la Suisse (3-3, 5 t.a.b. à 4).- “Mike dégage quelque chose” -A 29 ans et 30 sélections, “Mike dégage quelque chose qui fait que c’est encore plus difficile pour le tireur. Ça, c’est encore vu aujourd’hui (dimanche)”, estime Tchouaméni.”On sait que, quand on va à la séance, on a un gardien qui fait la différence dans cet exercice. Donc on part avec cet avantage, ça donne confiance”, ajoute Kylian Mbappé sur TF1.”Il faut le féliciter parce qu’il a été grand ce soir”, salue Désiré Doué, qui a eu le cran à 19 ans d’aller transformer son tir au but qui éliminait les Français s’il le loupait.Cette performance et tous ces compliments vont faire du bien à Maignan, qui traverse une période difficile au Milan où il a coûté quelques buts, notamment en Ligue des champions.”On lui doit la qualification”, résume Deschamps. Les Bleus ont enfin trouvé une parade aux tirs au but.

Guerre au Tigré: plainte en Allemagne visant des officiels éthiopiens et érythréens pour “crimes contre l’humanité”

Une plainte pour “crimes de guerre” et “crimes contre l’humanité” a été déposée en Allemagne contre douze hauts responsables civils et militaires éthiopiens et érythréens par huit survivants de la guerre au Tigré, région du nord de l’Ethiopie, a annoncé lundi une organisation représentant les plaignants.L’identité des personnes visées n’a pas été communiquée par l’organisation à but non lucratif basée en Suisse Legal action worldwide (LAW), qui a affirmé à l’AFP ne pouvoir “confirmer ou infirmer” que le Premier ministre éthiopien Abyi Ahmed, qui a obtenu en 2019 le prix Nobel de la paix, ou le président érythréen Issaias Afeworki soient mentionnés.Interrogées, Addis Abeba et Asmara n’ont pas donné suite aux sollicitations de l’AFP.Le conflit au Tigré a ensanglanté la région entre novembre 2020 et novembre 2022. Cette guerre, l’une des plus meurtrières de ces dernières décennies avec au moins 600.000 morts, a opposé des rebelles tigréens aux forces fédérales éthiopiennes, appuyées par des milices locales et l’armée érythréenne.En marge des combats, qui se sont déroulés à huis clos, d’innombrables atrocités avaient été imputées à l’ensemble des belligérants.Le Tigré avait été mis sous cloche par les autorités fédérales éthiopiennes pendant la majorité du conflit, aucune aide humanitaire ne pouvant entrer dans la région.Huit survivants de ce conflit, dont un ex-humanitaire, “ont déposé une plainte pénale sans précédent auprès du procureur fédéral allemand, alléguant que douze hauts responsables et officiers militaires éthiopiens et érythréens ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité pendant le conflit”, selon un communiqué de LAW.Des experts, dans un rapport destiné au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, avaient estimé en septembre 2022 avoir des “motifs raisonnables de penser” que des violations des droits fondamentaux durant le conflit au Tigré “(correspondaient) à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité”.En novembre 2021, un rapport rédigé par le Haut Commissariat des Nations unies aux droits humains et la Commission éthiopienne des droits humains (EHRC) évoquait notamment des “attaques aveugles contre les civils, des exécutions extra-judiciaires, de la torture (…) ou encore des violences sexuelles”.- “Attaques aveugles contre les civils” -Les crimes commis durant le conflit “doivent faire l’objet d’enquêtes et de poursuites” pour “empêcher d’autres chefs d’État de commettre des crimes tout aussi dévastateurs”, a exhorté dans un communiqué Anna Oehmichen, fondatrice du cabinet Oehmichen International, qui représente également les plaignants, aux côtés du Centre européen pour les droits constitutionnels (ECCHR).Les noms des douze hauts responsables visés dans la plainte ne sont pas communiqués publiquement “car cela pourrait compromettre les chances qu’ils soient arrêtés par les systèmes Europol ou Interpol”, a expliqué à l’AFP Nick Leddy, un ex-procureur à la Cour pénale internationale travaillant désormais pour LAW.L’identité des plaignants n’a pas non plus été rendue publique, pour leur sécurité.”Il est urgent de traduire en justice ceux qui ont orchestré et orchestré ces crimes inimaginables au Tigré. Cela apporterait la paix intérieure à moi et à la population du Tigré”, a déclaré l’un d’entre eux, qui affirme avoir perdu son jeune frère et sa mère lors du conflit.Depuis la signature d’un accord de paix en novembre 2022, les armes se sont tues au Tigré. Mais environ un million de personnes sur les six que comptait la région avant la guerre sont toujours déplacées. Un schisme au sein du parti au pouvoir au Tigré a également ravivé le spectre de la guerre, alors que les relations se sont tendues entre Ethiopie et Erythrée.Le principe de compétence universelle, inscrit dans le droit allemand, permet des poursuites pour certains crimes graves en Allemagne indépendamment du lieu où ils ont été commis.Par ce biais, des tribunaux allemands ont notamment condamné à la prison à perpétuité un ancien colonel des services de renseignement syrien pour son implication dans la mort et la torture de détenus sous Bachar al-Asad, un Irakien de l’Etat islamique ayant participé au massacre des yézidis, ou encore un membre d’un escadron de la mort en Gambie qui assassinait des opposants à l’ancien dictateur Yahya Jammeh, parmi lesquels le correspondant de l’AFP Deyda Hydara.

Evasion de Mohamed Amra: plus d’une vingtaine de nouvelles interpellations

Un total de 24 nouvelles personnes ont été interpellées lundi dans le cadre de l’enquête sur l’évasion sanglante en mai 2024 du narcotrafiquant Mohamed Amra et de sa cavale de neuf mois, jusqu’à son arrestation fin février en Roumanie.Il s’agit de la quatrième vague d’interpellations intervenues dans le cadre des investigations menées par des juges d’instruction parisiens spécialisés.Selon une source proche du dossier, confirmant une information de Franceinfo, 24 personnes ont été interpellées lundi. Leur garde à vue peut durer 96 heures.Selon Franceinfo, figure parmi elles le rappeur Koba LaD, ce que ni le parquet de Paris ni la source proche n’ont confirmé à l’AFP dans l’immédiat.De son vrai nom Marcel Junior Loutarila, il est actuellement en détention provisoire en attendant d’être jugé pour homicide involontaire aggravé, quatre mois après la mort d’un de ses passagers dans un accident de voiture en septembre 2024 à Créteil.Son avocat a refusé de répondre à l’AFP.Jusqu’à présent, 27 personnes, plus Mohamed Amra, ont été mises en examen. Elles ont pour la plupart été placées en détention provisoire, à l’isolement.Dans cette enquête “hors normes”, les chefs de mise en examen – meurtres, tentatives de meurtre, évasion, le tout en bande organisée, et association de malfaiteurs – font encourir la réclusion criminelle à perpétuité “pour les plus élevés d’entre eux”, avait détaillé en conférence de presse le 7 mars la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau.- “Moyens d’enquête extraordinaires” -Ce sont des “moyens d’enquête extraordinaires” qui ont permis de les identifier, notamment “440 interceptions téléphoniques et géolocalisations, de véhicules, de captations de données, d’images”, avait-elle énuméré.Parmi les mis en examen figurent des membres présumés du commando qui a attaqué, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut, un fourgon pénitentiaire où était détenu Mohamed Amra lors d’une extraction, au péage d’Incarville (Eure), tuant deux agents pénitentiaires et en blessant trois autres le 14 mai 2024.Outre Amra, six personnes sont suspectées d’avoir fait partie du commando: deux guetteurs – dont l’un a aussi conduit un véhicule -, deux autres conducteurs de véhicule et deux passagers.Parmi eux, Fernando D., 32 ans, surnommé “Abe”, interpellé fin février dans une luxueuse villa dotée d’un important dispositif de sécurité à Mijas, dans la province de Malaga (sud de l’Espagne), puis remis à la justice française, et placé en détention provisoire.Mais aussi des personnes semblant avoir un rôle plus secondaire: aide à la préparation d’autres tentatives d’évasion d’Amra, à son évasion effective le 14 mai (vol de véhicules par exemple), à sa fuite (location d’appartements, etc.) mais aussi à la fuite des autres membres du commando.A également été mis en examen Saïd Agouni, déjà condamné pour l’attaque d’un fourgon blindé en 2011 aux côtés du braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd.Deux autres suspects dans ce dossier aux “dimensions tentaculaires” sont “en attente d’extradition” depuis le Maroc, avait aussi précisé Mme Beccuau et un autre “fait l’objet d’une notice Interpol”.En visite à Rabat le 10 mars, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a dit espérer que les deux suspects arrêtés au Maroc soient extradés “dans les prochains jours”.Interrogés plusieurs fois sur l’implication éventuelle de membres de la “Black Manjak Family”, présentée comme une organisation criminelle basée en Normandie et spécialisée dans les stupéfiants avec de possibles liens avec Koba LaD, le directeur national de la police judiciaire, Christian Sainte, avait simplement indiqué le 7 mars que certains suspects avaient “des liens de proximité” entre eux.Mohamed Amra est, depuis sa remise à la justice française fin février, incarcéré à l’isolement dans la prison ultra sécurisée de Condé-sur-Sarthe (Orne).

Rabbin agressé: Retailleau pointe l’antisémitisme de “l’islamisme” et de “l’extrême gauche”

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a pointé lundi au cours d’un déplacement à Belfort le “double visage” de l’antisémitisme, celui “de l’islamisme” et celui de “l’extrême gauche”, après l’agression samedi d’un rabbin à Orléans.”Il y a un énorme problème aujourd’hui”, a déclaré à la presse Bruno Retailleau en référence à un “retour de l’antisémitisme”, qu’il faut “combattre pied à pied”. Il a évoqué une multiplication par “plus que trois” des actes antisémites depuis l’attaque du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas en Israël. “Les juifs représentent moins de 1% de la population nationale. Et pour autant, ils sont victimes de près de 60%” des agressions religieuses, a souligné le ministre de l’Intérieur.”Mais cet antisémitisme, il a muté. Autrefois, il était d’abord le fait de l’extrême droite. Aujourd’hui, c’est résiduel”, a-t-il assuré. “Il a désormais un double visage. Le visage de l’islamisme, qui est finalement un peu ce qu’était le fascisme d’hier, un catalyseur de la haine antisémite. Et un autre visage, celui de l’extrême gauche qui, sous couvert de l’antisionisme, attise les braises de l’antisémitisme”.Le ministre a pointé “l’énorme responsabilité” des “Insoumis”, brocardant notamment la député européenne LFI Rima Hassan. “Quand Madame Rima Hassan déclare sur une radio nationale qu’elle trouve que le Hamas, qui est un mouvement terroriste, est légitime, quand on sait ce qu’ils ont fait, on tombe des nues”, a-t-il déclaré.Le rabbin d’Orléans Arié Engelberg rentrait chez lui accompagné de son fils de neuf ans quand il a été agressé samedi. Une enquête a été ouverte pour “violences volontaires commises en raison de l’appartenance réelle ou supposée de la victime à une religion”. Un adolescent, soupçonné d’être l’auteur de l’agression, a été interpellé samedi soir et placé en garde à vue. Une marche silencieuse “en soutien au rabbin” et “contre l’antisémitisme” est prévue mardi à 18H00 à Orléans.Dimanche, le président de la République Emmanuel Macron a dénoncé le “poison” de l’antisémitisme, en promettant de ne céder “ni au silence ni à l’inaction” face à cela.