Corruption de mineurs: décision en appel attendue vendredi pour Jean-Marc Morandini

La cour d’appel de Paris rend vendredi sa décision concernant l’animateur de télévision Jean-Marc Morandini, condamné en première instance à un an de prison avec sursis pour des faits de corruption de mineurs commis sur trois adolescents entre 2009 et 2016.En décembre 2022, le tribunal correctionnel de Paris l’avait condamné à un an de prison assorti d’une période de sursis probatoire de deux ans. Il avait fait appel et a de nouveau comparu le 27 novembre dernier.Dans cette affaire, il lui est reproché d’avoir envoyé des messages à deux jeunes de 15 ans, en 2013 et en 2015-2016, qui consistaient pour l’un à évoquer des scénarios sexuels et, pour le second, à lui demander d’envoyer une photo de lui dénudé.L’animateur de 59 ans avait aussi demandé en 2009 à un adolescent de 16 ans de se dénuder et de se masturber lors d’une audition pour le remake d’un film qui n’a jamais vu le jour.”Malgré le temps écoulé, aucune remise en question n'(a) été amorcée” par M. Morandini sur ces “passages à l’acte transgressifs”, avait estimé la présidente du tribunal correctionnel en rendant son jugement en décembre 2022, soulignant néanmoins qu’il ne ressortait “ni du dossier, ni des débats, que l’on puisse qualifier M. Morandini de prédateur ou de pédophile”.Cette figure du paysage audiovisuel français a par ailleurs été condamnée en appel fin janvier à 18 mois de prison avec sursis pour harcèlement sexuel à l’encontre d’un jeune comédien, aggravant de six mois la peine prononcée en première instance. Dans ce dossier, il était poursuivi pour avoir encouragé entre juin et septembre 2015 des comédiens, âgés de 19 à 26 ans au moment des faits, à s’exhiber nus pour les castings d’une web-série intitulée “Les Faucons”, dont il était le producteur. Il a aussi été reconnu coupable de travail dissimulé concernant quatre comédiens. La cour d’appel a condamné la société “Ne zappez pas ! Production” (NZPP), dont il est l’unique gérant, à une amende de 10.000 euros.A l’annonce de ce jugement, ses avocates avaient annoncé qu’elles allaient se pourvoir en cassation.

Etre transgenre dans la campagne française, au-delà de l’isolement

Au cours de sa transition, Valérie Montchalin, femme transgenre de 52 ans, a dû faire le tri dans ses amis. Certains lui ont tourné le dos. Elle n’a pas été invitée au “repas de la classe” qui rassemble les habitants de son village natal.Mme Montchalin habite Saint-Victor-Malescours, 700 habitants, où tout le monde se connaît depuis toujours. Longtemps, elle a dû faire face seule à son désir d’être une femme.”Déjà à six-sept ans, je me sentais mal sans pouvoir mettre des mots dessus. Mais si j’avais dit à ma mère que je ne me sentais pas bien dans mon corps, j’aurais pris une paire de gifles” – la peur du “qu’en dira-t-on”, explique-t-elle.Alors, en grandissant, “j’ai fait ce qu’on attendait de moi”: le métier de maçon, le mariage à 22 ans, deux enfants et une personnalité “bourrue, plutôt macho, aux antipodes de ce que je suis réellement.”Elle raconte les années de “souffrance”, son malaise dans les boutiques de vêtements masculins, dans le miroir du coiffeur, avant finalement à l’âge de 48 ans de se confier à ses proches.Depuis, elle se rend en ville à Saint-Etienne pour se faire prescrire des hormones. Elle a laissé pousser ses cheveux, va chez l’esthéticienne – “je suis coquette”. Ses salariés, au départ “choqués”, lui font maintenant “la bise”. Ce parcours, qu’elle n’estime pas “militant”, fait écho à celui des six autres personnes transgenres issues du milieu rural du centre de la France qui ont accepté de se confier à une journaliste de l’AFP ces derniers mois.Etre trangenre à la campagne, c’est cheminer seul, assumer les regards de travers, parcourir de longues distances pour un suivi médical.- “Rejet” -Rarement le destin des personnes transgenres aura été autant évoqué.D’un côté, le film “Emilia Perez”, qui raconte la transition d’un narcotrafiquant mexicain, a été récompensé aux Oscars, aux Golden Globes, à Cannes. De l’autre, Donald Trump a annoncé un arrêt des politiques en faveur des personnes transgenres aux Etats-Unis, suivi par plusieurs pays.En France, si quelques très rares personnes transgenres ont fait leur apparition dans des conseils municipaux depuis 2020, “on est loin encore d’avoir des personnes trans représentées politiquement, sociétalement”, relève Virginie Le Corre, sociologue au laboratoire LinCS de Strasbourg.Il y aurait dans le pays entre 20.000 et 60.000 personnes transgenres, selon un rapport remis en 2022 au ministère de la Santé.Dans son cabinet de Clermont-Ferrand, la gynécologue Maud Karinthi, spécialiste de la transidentité, voit passer beaucoup de ces patients venus de petits villages qui mènent, selon elle, un “parcours du combattant”. “J’ai une patientèle très rurale avec des gens qui viennent de loin”, “l’autre problématique” des ruraux transgenres, c’est “la méconnaissance” et “le rejet dans leur petite communauté”, ce qui conduit à “l’isolement”, résume-t-elle.- “En parler à personne” -“Le problème de la campagne, c’est qu’on ne peut pas en parler et qu’il n’y a aucun accès à l’information”, témoigne Valentin (prénom modifié), homme transgenre de 25 ans.Ce n’est qu’à 18 ans qu’il a pu mettre des mots sur son mal-être. “Sur les réseaux, j’ai découvert l’existence des personnes transgenres et qu’on pouvait changer de genre. Je me suis dit +mon problème, c’est ça+.””Ca a changé ma vie”, dit cet autoentrepreneur qui préfère taire son nom “par sécurité” par rapport à son travail.L’absence d’associations et de représentants sur la prévention sexuelle est “très dommageable en milieu rural”, alors que le système scolaire a “beaucoup de retard à rattraper”, note Mme Le Corre.Inès, 29 ans, qui est non-binaire et ne se reconnaît dans aucun genre, dit avoir “beaucoup de mal” quand on la renvoie “à son image de femme”.Mais cette responsable d’un gîte dans une station de ski de 1.000 habitants en Savoie n’a pas fait son coming-out de peur de ne “pas être comprise”:  “la non-binarité ne renvoie à rien de concret pour les gens”.Si l’accès à la chirurgie d’affirmation pour les personnes trans se développe en France, elle “reste difficile, avec des délais qui se comptent en années (de deux à cinq ans), du fait d’une offre de soins trop limitée et mal répartie géographiquement”, notent les auteurs du rapport remis au ministère de la Santé.”Dans la campagne où j’ai évolué, on n’avait qu’un cabinet médical où les médecins étaient là un jour sur quatre. Si on voulait se renseigner, il fallait aller dans des villes plus éloignées”, explique Isaac Douhet, homme transgenre de 25 ans, qui a fait une mammectomie à Clermont-Ferrand et devra se rendre à Lyon pour sa phalloplastie à deux heures de route de chez lui.Armelle, femme transgenre de 22 ans, employée dans une fromagerie, fait les allers-retours entre Aurillac, où elle vit, et Clermont-Ferrand, où elle est suivie, soit quatre heures de route à chaque fois.- Regard -En zone rurale, “il faut avoir une sacrée force de caractère pour ne pas se laisser toucher par le regard des autres”, dit Armelle.”Ce n’est pas toujours évident”, confirme Isaac Douhet : si la famille d’accueil où il a été placé enfant et ses voisins ont “bien vécu” sa transition, il a rencontré des attitudes malveillantes, surtout en milieu scolaire.”Les gens ne comprennent pas, ils vous regardent de travers, se retournent dans la rue, il va y avoir des insultes.” Lors d’une formation, il a été passé à tabac par d’autres élèves.Sarah Valroff, autoentrepreneur non-binaire de 29 ans au style androgyne, se fait appeler Saraph (contraction de son prénom de naissance et de Raphaël) et a adopté le pronom “iel” (pour mêler il et elle).Pour ne pas s’attirer d’ennuis, il évite de s'”habiller en homme dans le centre du bourg” d’Ambert où il s’est installé fin août, parfois “de tenir la main” de son compagnon. “Plus l’environnement est petit, plus celles et ceux qui vont sortir du lot vont renforcer leur singularité”, constate Mme Le Corre. “C’est un peu du cas par cas” mais “ce sont plus des questions générationnelles que géographiques.”Plusieurs des témoins interrogés ont fait le choix de partir vivre en ville.Valentin s’est installé à Vichy, Isaac Douhet à Clermont-Ferrand où il apprécie d’être “noyé dans le monde” et peut facilement se rendre au 25 Gisèle Halimi, lieu d’accueil pour les femmes et les hommes transgenres où la docteure Karinthi le suit.Armelle envisage de déménager dans une grande ville pour faciliter son suivi, se sentir “plus à l’aise” et rencontrer d’autres personnes trans.- Podcast -Pourtant, “il y a une nouvelle ruralité qui s’ouvre, avec des personnes qui partent de la ville pour s’installer en milieu rural et qui développent des associations”, selon la sociologue Virginie Le Corre.Il y a une “différence notoire entre les plus jeunes qui ont eu internet et les autres (…) enfermés sur leur village”. Aujourd’hui, les personnes trans acceptent davantage de parler, “refusent de se cacher, souvent par militantisme”.Dans son podcast “Horizons queer” Saraph met en lumière des parcours et des modes de vie de personnes queer en zone rurale, “pour donner des représentations aux plus jeunes”, “être l’adulte” qu’il aurait “aimé voir dans (son) enfance”. Dermot Duchossois, un homme transgenre de 23 ans à la barbe naissante, s’est épanoui à Pionsat, 1.000 habitants, où il est auxiliaire de vie.Seuls les responsables de la grande surface où il travaillait quand il a effectué sa transition ne l’ont pas acceptée: “Ils refusaient que je sois dans le vestiaire des hommes, c’était gênant pour moi d’être avec des filles en sous-vêtements…”Sinon, “je ne me suis jamais senti regardé quand j’ai commencé à changer dans mon village. Ca a été très bien accepté. Les personnes, même très âgées, demandaient toujours de mes nouvelles”.

Aux Etats-Unis, la débrouille d’une pâtissière face aux oeufs à prix d'”or”

Dans son atelier, la pâtissière américaine Annie Clemmons se creuse la tête pour remplacer l’oeuf dans ses recettes depuis que cet ingrédient de base est devenu “un luxe” du fait des ravages de la grippe aviaire sur les poules du pays.”Ca n’aura pas le goût de pois chiche!” assure l’auto-entrepreneuse au moment de verser de l’aquafaba, l’eau de cuisson des légumineuses, dans le bol de son batteur électrique.Un client a commandé pour le jour même un dessert à base de meringue, une pavlova aux fruits rouges.Plutôt que de faire monter des blancs d’oeuf en neige comme dans la recette traditionnelle, elle recourt à une alternative bien connue des personnes vegan ou intolérantes aux oeufs.”Cela prend un peu plus de temps (…) mais il n’y aura aucune différence de couleur ni de goût”, explique-t-elle en vérifiant régulièrement la texture de la future meringue.Pour la crème pâtissière, elle utilise de l’amidon de maïs comme épaississant. “Ce sera bon mais le résultat ne sera pas aussi crémeux qu’avec du jaune d’oeuf”, relève-t-elle, en ajoutant une cuillerée de cardamome pour rehausser la saveur.La multiplication des foyers de grippe aviaire dans les élevages aux Etats-Unis a transformé les oeufs en denrée chère – et rare. Annie Clemmons cherche depuis des moyens de remplacer “cet ingrédient si fondamental pour faire des belles choses en pâtisserie”.Elle montre les 20 oeufs qui lui restent en stock: “C’est comme de l’or”, s’étonne-t-elle. “Je n’aurais jamais imaginé qu’ils deviennent un produit de luxe.”Elle calcule qu’un oeuf lui coûtait environ 8 centimes il y a deux ans, “c’est maintenant 45 centimes”.La cheffe pâtissière de 51 ans s’est mise à son compte en 2020, pendant la pandémie de Covid-19, quand il n’y avait plus de travail pour elle dans le secteur de l’hôtellerie-restauration.”J’ai réalisé que je pouvais au moins livrer mes voisins” et elle a alors démarré sa petite entreprise de livraison de pâtisserie sur commande ou sur abonnement, Chapman’s DC, dans la région de Washington.Désormais, “je dois vraiment y réfléchir à deux fois avant d’utiliser un oeuf”. “Heureusement qu’il y a des substituts mais j’ai vraiment envie de recommencer à utiliser des oeufs sans retenue.”- “Demande au ralenti” -La Maison Blanche a vanté cette semaine un franc recul des prix de gros des oeufs standards “pour la troisième semaine d’affilée”. D’après le ministère de l’Agriculture, cela résulte à la fois d’une demande atone face aux prix élevés et d’un répit sur le front de la grippe aviaire, qui a jusqu’ici entraîné l’euthanasie de plus de 30 millions de poules pondeuses. “Toutefois ces baisses de prix doivent encore se matérialiser dans les rayons”, a souligné le ministère.Selon l’indice officiel du prix des oeufs (CPI), ces derniers ont continué à se renchérir en février, de 12,5% sur un mois et 58,8% sur un an.Annie Clemmons remarque que le président Donald Trump avait promis que le prix des courses baisserait dès le lendemain de son retour au pouvoir.”Je ne vois pas le bout” de cette crise, dit-elle. “Cela me manque de faire des brioches, des flans, certaines glaces”. Elle exclut de les faire sans oeufs.Cette mère célibataire se félicite d’avoir “toujours la confiance” de ses clients face aux nouvelles recettes ou aux hausses de prix qu’elle a dû pratiquer pour rester à flot.Mais elle constate maintenant une “demande au ralenti” avec les coupes budgétaires et limogeages en chaîne décidés par le nouveau gouvernement.”Beaucoup de mes voisins n’ont plus d’emploi. (…) C’est évident que les gens font plus attention à leurs dépenses.””Que se passerait-il”, s’inquiète-t-elle soudain,”s’il y avait en plus des nouveaux droits de douane sur le sucre?” Elle imagine que ses astuces atteindraient alors leur limite, et qu’elle devrait envisager de prendre un nouvel emploi “à mi-temps, voire à plein temps…”

Dans le Loiret, le premier vélo électrique sans batterie

Un vélo électrique sans batterie, qui utilise l’énergie du pédalage pour alléger l’effort sur des parcours plus vallonnés, a vu le jour près d’Orléans, résultat de la volonté de son créateur de tendre vers une voie plus écologique pour la mobilité douce.Il ressemble à n’importe quel autre vélo classique, mais dispose d’une technologie unique: le Pi-Pop est un vélo à assistance autonome qui se recharge en roulant.”Dans un boîtier placé dans le braquet du vélo, se trouve le moteur, qui sert aussi bien d’assistance qu’à récupérer l’énergie, à l’image d’une dynamo”, explique Adrien Lelièvre, son fondateur, à qui il a fallu “six années de recherche et de développement” pour aboutir à cette bicyclette d’un nouveau genre.Ce système innovant repose ensuite sur une intelligence embarquée et des supercondensateurs, qui conservent l’énergie captée lorsque le cycliste pédale sur du plat ou en descente, pour la restituer aux moments où l’effort se fait plus important, lors de la montée d’une côte par exemple, et ainsi assister l’utilisateur.L’autonomie du vélo est ainsi “illimitée”, promet M. Lelièvre, diplômé en ingénierie mécanique. Sans aucune batterie à recharger, “il est “l’alternative idéale entre les vélos classiques et les vélos électriques” pour se déplacer “quotidiennement dans toutes les villes vallonnées de France”.Avec dix salariés, l’entreprise vient de développer sa troisième génération de vélos, après avoir proposé à la vente ses premiers modèles en 2022.”Le plus dur, c’est de faire comprendre aux gens qu’il n’y a pas de batterie et que, malgré tout, l’assistance est instantanée dès le premier coup de pédale”, explique le monteur Fabrice Courseau. Le poids de ce vélo est même inférieur de “plusieurs kilos” à celui des modèles électriques classiques.Il n’est en revanche pas adapté à de la vraie montagne ou des territoires trop accidentés, l’assistance pouvant assister sur une centaine de mètres en dénivelé positif, en moyenne.- Alternative écologique – Vainqueur d’une médaille d’Or au concours Lépine 2024, qui représente pour lui l’occasion de trouver de nouveaux investisseurs et représente une victoire riche en symboles pour ses proches, l’ingénieur cherche surtout avec ce produit à “faire évoluer les mentalités” en montrant “une alternative plus durable” aux vélos électriques.”Avec une durée de vie beaucoup plus longue et sans utiliser de matériaux rares, le super-condensateur permet une nouvelle possibilité plus écologique, quand les batteries des vélos, au lithium, vont dans le sens inverse de l’histoire”, argue le dirigeant.Il estime que “jusqu’à maintenant, le seul moyen de transport à augmenter son empreinte carbone était le vélo, adoptant des stratégies néfastes pour l’environnement, comme l’automobile, pour construire des batteries”.”On a donc essayé de répondre à ce besoin de transition énergétique, mais aussi au nombre croissant d’utilisateurs”, alors qu’un Français sur quatre fait du vélo au moins une fois par semaine, selon une étude du ministère des Transports en 2024.C’est ce dernier argument qui a poussé un couple de Loirétains, croisés ce jour-là, à venir effectuer un essai, avant d’éventuellement franchir le pas de l’achat.”Nous avons un vélo électrique, mais la batterie nous lâche tous les trois ans. Et avec l’impact sur l’environnement de ces batteries au lithium, on a eu envie de trouver une alternative”, livre Carole Ogez.Proposés à partir de 2690 euros aux particuliers, 600 modèles ont été vendus à travers l’Europe, mais aussi à travers le monde, selon l’entreprise, qui a breveté la technologie.L’objectif de 10.000 ventes annuelles, d’ici trois à cinq ans, est affiché par PiPop, espérant multiplier par cinq ses effectifs pour y parvenir.

Dans le Loiret, le premier vélo électrique sans batterie

Un vélo électrique sans batterie, qui utilise l’énergie du pédalage pour alléger l’effort sur des parcours plus vallonnés, a vu le jour près d’Orléans, résultat de la volonté de son créateur de tendre vers une voie plus écologique pour la mobilité douce.Il ressemble à n’importe quel autre vélo classique, mais dispose d’une technologie unique: le Pi-Pop est un vélo à assistance autonome qui se recharge en roulant.”Dans un boîtier placé dans le braquet du vélo, se trouve le moteur, qui sert aussi bien d’assistance qu’à récupérer l’énergie, à l’image d’une dynamo”, explique Adrien Lelièvre, son fondateur, à qui il a fallu “six années de recherche et de développement” pour aboutir à cette bicyclette d’un nouveau genre.Ce système innovant repose ensuite sur une intelligence embarquée et des supercondensateurs, qui conservent l’énergie captée lorsque le cycliste pédale sur du plat ou en descente, pour la restituer aux moments où l’effort se fait plus important, lors de la montée d’une côte par exemple, et ainsi assister l’utilisateur.L’autonomie du vélo est ainsi “illimitée”, promet M. Lelièvre, diplômé en ingénierie mécanique. Sans aucune batterie à recharger, “il est “l’alternative idéale entre les vélos classiques et les vélos électriques” pour se déplacer “quotidiennement dans toutes les villes vallonnées de France”.Avec dix salariés, l’entreprise vient de développer sa troisième génération de vélos, après avoir proposé à la vente ses premiers modèles en 2022.”Le plus dur, c’est de faire comprendre aux gens qu’il n’y a pas de batterie et que, malgré tout, l’assistance est instantanée dès le premier coup de pédale”, explique le monteur Fabrice Courseau. Le poids de ce vélo est même inférieur de “plusieurs kilos” à celui des modèles électriques classiques.Il n’est en revanche pas adapté à de la vraie montagne ou des territoires trop accidentés, l’assistance pouvant assister sur une centaine de mètres en dénivelé positif, en moyenne.- Alternative écologique – Vainqueur d’une médaille d’Or au concours Lépine 2024, qui représente pour lui l’occasion de trouver de nouveaux investisseurs et représente une victoire riche en symboles pour ses proches, l’ingénieur cherche surtout avec ce produit à “faire évoluer les mentalités” en montrant “une alternative plus durable” aux vélos électriques.”Avec une durée de vie beaucoup plus longue et sans utiliser de matériaux rares, le super-condensateur permet une nouvelle possibilité plus écologique, quand les batteries des vélos, au lithium, vont dans le sens inverse de l’histoire”, argue le dirigeant.Il estime que “jusqu’à maintenant, le seul moyen de transport à augmenter son empreinte carbone était le vélo, adoptant des stratégies néfastes pour l’environnement, comme l’automobile, pour construire des batteries”.”On a donc essayé de répondre à ce besoin de transition énergétique, mais aussi au nombre croissant d’utilisateurs”, alors qu’un Français sur quatre fait du vélo au moins une fois par semaine, selon une étude du ministère des Transports en 2024.C’est ce dernier argument qui a poussé un couple de Loirétains, croisés ce jour-là, à venir effectuer un essai, avant d’éventuellement franchir le pas de l’achat.”Nous avons un vélo électrique, mais la batterie nous lâche tous les trois ans. Et avec l’impact sur l’environnement de ces batteries au lithium, on a eu envie de trouver une alternative”, livre Carole Ogez.Proposés à partir de 2690 euros aux particuliers, 600 modèles ont été vendus à travers l’Europe, mais aussi à travers le monde, selon l’entreprise, qui a breveté la technologie.L’objectif de 10.000 ventes annuelles, d’ici trois à cinq ans, est affiché par PiPop, espérant multiplier par cinq ses effectifs pour y parvenir.

Après 29 mois de détention en Iran, le Français Olivier Grondeau libre et de retour en France

Le Français Olivier Grondeau, qui était détenu en Iran depuis octobre 2022, “est libre, en France, parmi les siens”, a annoncé jeudi Emmanuel Macron, assurant que “la mobilisation ne faiblira pas” pour la libération des deux derniers ressortissants français encore en prison à Téhéran.”Nous partageons l’immense bonheur et soulagement de sa famille”, a dit sur X le président français, au sujet d’Olivier Grondeau, 34 ans, qui avait été condamné en Iran à cinq ans de prison pour espionnage. Cette peine avait été jugée arbitraire par les autorités françaises qui avaient dénoncé une diplomatie d’otage d’Etat de la part de Téhéran.”Je remercie tous les services de l’État, notre ambassadeur en Iran et le Centre de crise et de soutien du Quai d’Orsay, de leur action décisive”, a-t-il ajouté. Olivier Grondeau, qui fêtera ses 35 ans la semaine prochaine, est arrivé lundi soir en France, ont précisé à l’AFP l’Elysée et une source diplomatique, sans toutefois dévoiler les conditions de sa libération. Il est actuellement hospitalisé pour subir une batterie d’examens alors qu’il était très affaibli ces derniers mois, notamment sur le plan psychologique.Cette remise en liberté intervient après de longues et difficiles négociations entre les deux pays et dans un contexte de bras de fer entre les Occidentaux et l’Iran sur son programme nucléaire. Téhéran nie vouloir se doter de l’arme nucléaire, bien que ses réserves d’uranium enrichi s’approchent du seuil nécessaire pour la fabriquer.”Cette libération fait honneur à la diplomatie française et au travail acharné de notre ambassade à Téhéran, du centre de crise et de soutien et des services du ministère des Affaires étrangères”, a réagi de son côté le chef de la diplomatie Jean-Noël Barrot, sur le même réseau X, en publiant une photo de M. Grondeau, tout sourire, à bord d’un avion. “Immense joie de retrouver Olivier puisqu’innocent de tout, sa place a toujours été parmi nous”, a déclaré à l’AFP Me Chirinne Ardakani, son avocate française. Originaire de Montpellier, dans le sud de la France, Olivier Grondeau était en voyage touristique dans la ville de Shiraz, dans le sud de l’Iran, quand il a été arrêté le 12 octobre 2022.Il a d’abord été détenu à Téhéran, dans la tristement célèbre prison d’Evin, puis dans la ville de Shiraz, avant d’être à nouveau transféré en octobre dernier à Evin, où les conditions de détention sont réputées particulièrement difficiles.Jusqu’en janvier dernier, il avait choisi de ne pas révéler publiquement son identité, espérant que les négociations diplomatiques pour sa libération entre Téhéran et Paris puissent aboutir en toute discrétion.Mais il s’était ravisé et avait préparé une campagne de communication depuis la prison d’Evin, avec l’aide de son comité de soutien composé d’amis.L’Iran, qui détient plusieurs ressortissants occidentaux ou binationaux, est accusé par leurs soutiens, des ONG et des chancelleries occidentales, de s’en servir comme monnaie d’échange, même si officiellement leurs libérations ne donnent lieu à aucune contrepartie.- “Otages d’Etat” -Le gouvernement français a maintes fois condamné cette diplomatie “d’otages d’Etat”.Emmanuel Macron avait lui-même dénoncé récemment la “détention indigne et arbitraire” des ressortissants français, et exigé leur libération. Ces propos avaient provoqué l’ire de Téhéran qui avait fustigé des propos “non constructifs”.Les deux autres Français toujours détenus sont Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris, arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique en Iran, où les autorités les accusent d’espionnage.”Notre mobilisation ne faiblira pas: Cécile Kohler et Jacques Paris doivent être libérés des geôles iraniennes”, a martelé le chef de l’Etat dans son message jeudi. “Toutes mes pensées vont vers eux et leur famille en ce jour”, a-t-il ajouté.”Je pense à ma cliente, toujours incarcérée en section 209 de la prison d’Evin: Cécile cloîtrée dans une cellule de 8m2, sans fenêtre, sous vidéosurveillance continue, qui dort à même le sol”, a déclaré à l’AFP Me Ardakani. Elle souligne la nécessité de se battre pour les deux ressortissants toujours détenus, ajoutant que les “geôliers devront répondre de leurs actes criminels, y compris devant la justice française”.D’autres Français avaient été détenus arbitrairement en Iran avant d’être libérés, dont Louis Arnaud, en juin 2024.Ce consultant, aujourd’hui âgé de 36 ans, avait été arrêté en septembre 2022 à Téhéran, au moment où commençaient les manifestations du mouvement Femme Vie Liberté à la suite de la mort en détention de la jeune kurde Mahsa Amini, accusée d’avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique. Benjamin Brière et Bernard Phelan avaient, eux, retrouvé la liberté en mai 2023.

Le bail réel solidaire, dispositif pour devenir propriétaire à moindre coût, encore méconnu

Acheter un logement neuf en payant jusqu’à 50% moins cher, c’est possible grâce au “bail réel solidaire”. Près de dix ans après son lancement, le dispositif reste pourtant méconnu, même dans une ville comme Rennes qui mise beaucoup dessus.Le BRS dissocie le foncier du bâti: l’acheteur acquiert uniquement les murs et paye une redevance à un Office foncier solidaire (OFS), propriétaire du terrain. Résultat, le prix d’achat est largement inférieur à ceux du marché, une aubaine dans des villes touchées par la crise du logement.”c’est à la britannique” où le bail emphytéotique fait partie du paysage, résume François Mouaze, propriétaire pour 99 ans d’une maison de ville flambant neuve avec jardin à Rennes. Il a payé environ 225.000 euros, moitié moins qu’une maison équivalente vendue en accession pleine.Ce quinquagénaire, en couple avec deux enfants, avait toujours été locataire. Obligé de quitter un appartement loué à Rennes, il a regardé avec sa compagne pour acheter en ville.”Ce n’était pas gagné avec nos salaires”, dit-il. Jusqu’à ce que sa conjointe tombe sur une annonce pour de l’achat sur plan en BRS. “Je n’en avais jamais entendu parler”, reconnaît François Mouaze.Rennes métropole, 474.000 habitants environ et une forte croissance démographique attendue à horizon 2040, mise beaucoup sur ce dispositif. “Notre objectif est de loger tout le monde”, explique à l’AFP Honoré Puil, vice-président en charge de l’habitat.L’intercommunalité s’est fixée une production de 5.000 logements par an, dont 1.700 en BRS pour “loger les catégories moyennes en leur donnant la possibilité d’accéder à la propriété”, poursuit l’élu. Rennes métropole y consacre 5,7 millions d’euros en 2025.- “Occasion en or” -L’accès au BRS est soumis à des plafonds de ressources, fortement revus à la hausse depuis 2024. Résultat, “90% des locataires de la métropole sont éligibles au dispositif”, indique Honoré Puil. Le plafond atteint ainsi 7.500 euros pour une famille de quatre personnes.Après “un travail de pédagogie qui est loin d’être achevé, y compris auprès des élus”, “on a maintenant à faire connaître sans doute davantage ce dispositif auprès du public”, reconnaît Honoré Puil.Rennes fait partie des villes qui se sont emparées tôt du BRS, avec Lille. A horizon 2028, le dispositif devrait s’élargir à l’ensemble des régions et de nombreuses constructions sont prévues en Nouvelle-Aquitaine, en Auvergne-Rhône-Alpes ou encore en Ile-de-France, selon les données du réseau Foncier Solidaire France, qui fédère les OFS.Pour mieux faire connaître ce système, Rennes métropole a lancé une campagne d’affichage avec des personnes vivant déjà en BRS. Parmi elles, Nathalie Stoschek, installée avec sa fille dans un appartement à Cesson-Sévigné, une banlieue chic de Rennes.Auparavant locataire en logement social avec sa fille, elle a cherché plus grand. “Je me suis questionnée pour acheter en me disant +ce sera beaucoup trop cher pour moi à Cesson en étant seule+”, jusqu’à tomber sur une publicité d’un promoteur sur les réseaux sociaux.”Une occasion en or, se souvient-elle. “Les gens ne connaissent pas ce système”, constate-t-elle aussi en parlant de son entourage.Enseignante-chercheuse au laboratoire Lab’URBA, Claire Carriou étudie le BRS.Elle constate “une connaissance encore très disparate dans les territoires”. Dans un questionnaire mené auprès de 120 ménages ayant acheté en BRS sur le territoire francilien, “la moitié d’entre eux ont connu le dispositif par une annonce en ligne”.Cette forme d’accession à la propriété n’est pas forcément une évidence. “Dans beaucoup de cas, ça se fait d’abord par renoncement à l’accession libre en pleine propriété”, relève la spécialiste de l’habitat et du logement. Avant achat, la principale appréhension portait sur “la perspective de plus-value limitée à la revente”, les prix et les conditions étant strictement encadrés, poursuit-elle.Mais “pour un certain nombre de ces ménages, le BRS était la seule option possible” pour devenir propriétaire, constate Claire Carriou.

Le bail réel solidaire, dispositif pour devenir propriétaire à moindre coût, encore méconnu

Acheter un logement neuf en payant jusqu’à 50% moins cher, c’est possible grâce au “bail réel solidaire”. Près de dix ans après son lancement, le dispositif reste pourtant méconnu, même dans une ville comme Rennes qui mise beaucoup dessus.Le BRS dissocie le foncier du bâti: l’acheteur acquiert uniquement les murs et paye une redevance à un Office foncier solidaire (OFS), propriétaire du terrain. Résultat, le prix d’achat est largement inférieur à ceux du marché, une aubaine dans des villes touchées par la crise du logement.”c’est à la britannique” où le bail emphytéotique fait partie du paysage, résume François Mouaze, propriétaire pour 99 ans d’une maison de ville flambant neuve avec jardin à Rennes. Il a payé environ 225.000 euros, moitié moins qu’une maison équivalente vendue en accession pleine.Ce quinquagénaire, en couple avec deux enfants, avait toujours été locataire. Obligé de quitter un appartement loué à Rennes, il a regardé avec sa compagne pour acheter en ville.”Ce n’était pas gagné avec nos salaires”, dit-il. Jusqu’à ce que sa conjointe tombe sur une annonce pour de l’achat sur plan en BRS. “Je n’en avais jamais entendu parler”, reconnaît François Mouaze.Rennes métropole, 474.000 habitants environ et une forte croissance démographique attendue à horizon 2040, mise beaucoup sur ce dispositif. “Notre objectif est de loger tout le monde”, explique à l’AFP Honoré Puil, vice-président en charge de l’habitat.L’intercommunalité s’est fixée une production de 5.000 logements par an, dont 1.700 en BRS pour “loger les catégories moyennes en leur donnant la possibilité d’accéder à la propriété”, poursuit l’élu. Rennes métropole y consacre 5,7 millions d’euros en 2025.- “Occasion en or” -L’accès au BRS est soumis à des plafonds de ressources, fortement revus à la hausse depuis 2024. Résultat, “90% des locataires de la métropole sont éligibles au dispositif”, indique Honoré Puil. Le plafond atteint ainsi 7.500 euros pour une famille de quatre personnes.Après “un travail de pédagogie qui est loin d’être achevé, y compris auprès des élus”, “on a maintenant à faire connaître sans doute davantage ce dispositif auprès du public”, reconnaît Honoré Puil.Rennes fait partie des villes qui se sont emparées tôt du BRS, avec Lille. A horizon 2028, le dispositif devrait s’élargir à l’ensemble des régions et de nombreuses constructions sont prévues en Nouvelle-Aquitaine, en Auvergne-Rhône-Alpes ou encore en Ile-de-France, selon les données du réseau Foncier Solidaire France, qui fédère les OFS.Pour mieux faire connaître ce système, Rennes métropole a lancé une campagne d’affichage avec des personnes vivant déjà en BRS. Parmi elles, Nathalie Stoschek, installée avec sa fille dans un appartement à Cesson-Sévigné, une banlieue chic de Rennes.Auparavant locataire en logement social avec sa fille, elle a cherché plus grand. “Je me suis questionnée pour acheter en me disant +ce sera beaucoup trop cher pour moi à Cesson en étant seule+”, jusqu’à tomber sur une publicité d’un promoteur sur les réseaux sociaux.”Une occasion en or, se souvient-elle. “Les gens ne connaissent pas ce système”, constate-t-elle aussi en parlant de son entourage.Enseignante-chercheuse au laboratoire Lab’URBA, Claire Carriou étudie le BRS.Elle constate “une connaissance encore très disparate dans les territoires”. Dans un questionnaire mené auprès de 120 ménages ayant acheté en BRS sur le territoire francilien, “la moitié d’entre eux ont connu le dispositif par une annonce en ligne”.Cette forme d’accession à la propriété n’est pas forcément une évidence. “Dans beaucoup de cas, ça se fait d’abord par renoncement à l’accession libre en pleine propriété”, relève la spécialiste de l’habitat et du logement. Avant achat, la principale appréhension portait sur “la perspective de plus-value limitée à la revente”, les prix et les conditions étant strictement encadrés, poursuit-elle.Mais “pour un certain nombre de ces ménages, le BRS était la seule option possible” pour devenir propriétaire, constate Claire Carriou.