Quand la passion pour l’avion l’emporte: horlogère et pâtissier devenus mécanos

Roxane réparait des montres et Guillaume faisait des gâteaux: animés par leur passion pour les avions, ces trentenaires ont changé de vie pour devenir mécaniciens aéronautiques, un secteur en forte demande qui aime des profils atypiques.Lorsqu’elle étudiait l’horlogerie, Roxane Gerand, 32 ans, s’intéressait particulièrement à “tout ce qui est altimètre en avionique”. “Je l’ai toujours gardé dans l’esprit” et en 2015 “je me suis dit +allez, lançons-nous !”. Elle dit y avoir été bien accueillie que ce soit pendant l’apprentissage ou l’intégration dans les ateliers.  Ses parents sont “conciliants” et la “suivent” dans ce revirement peu commun vers un milieu qui compte très peu de femmes.”Si on est passionné par la mécanique, je ne vois pas pourquoi être freinée parce que c’est soi-disant un métier d’homme. Soyez ce que vous voulez être et non ce que les autres veulent que vous soyez”, lance-t-elle à l’intention de jeunes femmes qui hésitent. Une journée sera dédiée aux femmes au prochain salon du Bourget en juin pour les encourager à venir dans l’industrie aéronautique. Air France, qui emploie Roxane, compte actuellement 16% de femmes contre 7% en 2010.Pour Roxane, c’est un atout. “A la sortie des écoles d’horlogerie, il n’y a pas eu beaucoup d’emplois. La plupart des écoles sont en Suisse, il y a une grande concurrence. Et j’avoue, j’étais un peu fatiguée de ces compétitions donc je voulais changer”, raconte-t-elle. – Jamais la routine -Roxane fait d’abord un apprentissage de trois ans en aéronautique, sur les trains d’atterrissage dont la plupart des systèmes fonctionnent grâce à des circuits hydrauliques.Elle arrive ensuite chez Air France où elle s’occupe de l’hydraulique, puis se spécialise dans les cabines, en particulier les toilettes. “Cela ne se voit pas, mais il y a beaucoup de travail sur une cuve. Il y a des tests électriques, pneumatiques, hydrauliques pour voir s’il n’y a pas de fuites ou d’équipement électrique qui a lâché”.Elle démonte, change des joints, ajuste, règle le moteur, remonte, teste avant de l’emballer et l’envoyer au client. “Il n’y a jamais une même panne”. “C’est vraiment un univers qui est très enrichissant, qu’on apprend tous les jours”, soutient Guillaume Cidolit, 30 ans qui est depuis novembre au remontage final des moteurs dans un atelier de maintenance d’Air France à l’aéroport d’Orly. Pâtissier de 2001 à 2022, il en a “eu un peu ras-le-bol” et a voulu “passer à autre chose”. “C’est plus une passion qu’un métier. Passionné, je l’ai été, mais j’ai perdu cette passion”, raconte-t-il. Il ne lui restait alors que la “discipline” et un rythme de travail “épuisant”. – “Gratifiant” -“J’aime les travaux manuels et les avions”: c’est ainsi qu’il a résumé son souhait auprès de France Travail qui l’oriente vers une formation qui dure neuf mois. “Le plus compliqué, c’est l’anglais et l’interprétation de la documentation technique” toujours rédigée en anglais. “Mais en s’entraînant, on y arrive”. Outre l’anglais, il a dû passer des tests “psychotechniques” demandant de réinterpréter des schémas ainsi que de “personnalité” censés montrer comment un candidat raisonne et fonctionne. Guillaume fait des vacations de matin ou d’après-midi et va bientôt travailler de nuit une semaine sur cinq. Un rythme “plus ralenti qu’en pâtisserie” même s’il y a des similitudes entre les deux mondes en termes du respect des consignes et des recettes. “On ne peut pas faire n’importe quoi”.”Les enjeux sont moins graves quand on rate un gâteau que sur un moteur. Mais cela reste tout aussi technique”. Il préfère aussi l’esprit d’équipe dans les hangars où “on s’entraide”, mais surtout le fait de contribuer à faire voler un avion. “On remonte des moteurs qui iront partout dans le monde. L’avion s’envole avec l’un des moteurs qu’on a réparés, c’est toujours gratifiant”. 

En Californie, les menaces d’expulsions de Trump font trembler les travailleurs agricoles

La saison des semis est déjà bien entamée en Californie. Mais ces jours-ci, c’est surtout la peur qui prend racine dans la première région agricole des Etats-Unis: des milliers de travailleurs immigrés, habituellement employés dans les champs, redoutent d’être expulsés.”Nous devons nous cacher”, confie à l’AFP Lourdes Cardenas, une Mexicaine de 62 ans vivant à Fresno, dans le centre de l’Etat.”On ne sait pas si on va rencontrer la police de l’immigration. Nous ne pouvons être libres nulle part, ni dans les écoles, ni dans les églises, ni dans les supermarchés”, ajoute-t-elle, après 22 ans passés aux Etats-Unis. La rhétorique anti-immigration du président Donald Trump rend les immigrés “déprimés, tristes, anxieux”, résume-t-elle.Comme Mme Cardenas, plus de deux millions de personnes travaillent dans des exploitations agricoles aux États-Unis. La plupart sont nées à l’étranger, parlent espagnol et sont arrivées aux États-Unis il y a plus de 15 ans.Pourtant, 42 % d’entre eux n’ont pas d’autorisation de travail, selon les évaluations du gouvernement américain.Les descentes surprises effectuées en janvier par la police de l’immigration à Bakersfield, poumon agricole du centre de la Californie, ont fait froid dans le dos à la plupart des ouvriers.Elles ont rappelé que le pays qu’ils nourrissent depuis des décennies, et que certains d’entre eux considèrent comme leur patrie, a élu un homme qui veut se débarrasser d’eux.”Nous n’avions pas peur de la pandémie”, rappelle M. Cardenas, qui n’a pas cessé de travailler pendant l’épidémie de Covid-19. “Mais aujourd’hui, la situation se dégrade pour nous.”- Pression sur les salaires -S’ils limitent leurs sorties, les immigrés doivent survivre et ne peuvent pas arrêter de travailler.Mais la menace d’expulsions massives ne va pas se traduire par une augmentation du nombre d’emplois pour les Américains, contrairement aux promesses de Donald Trump, selon United Farm Workers, le plus grand syndicat de travailleurs agricoles.L’organisation estime que cela va créer une pression à la baisse sur les salaires de tout le secteur, car les sans-papiers, fragilisés, vont accepter de travailler pour encore moins d’argent.”Des milliers de personnes ont tellement peur d’être expulsées qu’elles sont prêtes à travailler pour bien moins”, pointe Antonio de Loera, un porte-parole du syndicat. “Ils ne vont pas dénoncer leurs problèmes de paie. Donc au final, cela va diminuer la valeur des travailleurs américains.”Pour les employeurs du secteur agricole, “c’est l’idéal”, poursuit-il. “Ils ont leurs travailleurs, mais ceux-ci ont tellement peur qu’ils ne s’organisent pas entre eux, qu’ils ne demandent pas d’augmentation de salaire, qu’ils ne signalent même pas les violations du droit du travail ou les conditions de travail dangereuses.”La vraie solution serait de régulariser les immigrés, selon lui.”Une fois qu’ils sont citoyens américains, nous sommes tous en concurrence sur un pied d’égalité”, rappelle-t-il.- Automatisation -L’incertitude qui pèse sur les travailleurs immigrés et les employeurs offre une opportunité aux entreprises de machines automatisées.A la World Ag Expo, la plus grande exposition agricole des États-Unis, qui s’est tenue récemment en Californie, l’entreprise OXBO a ainsi présenté un cueilleur de baies qui permettrait de réduire de 70% les besoins en main-d’œuvre pour la récolte.Ce genre de machine constitue une solution idéale pour réduire les coûts des chefs d’exploitation, et leur dépendance à la main d’œuvre immigrée, selon la société.”Il est de plus en plus difficile de trouver des personnes capables de faire ce travail, et il faut ajouter à cela le coût global de la main-d’œuvre”, explique Cory Venable, son directeur des ventes. “En disposant de ce type de technologie, nous pouvons donc réduire cette somme.””Au fil des ans, les défis liés à la main-d’œuvre sont de plus en plus difficiles à relever”, estime Gary Thompson, de Global Unmanned Spray System, une entreprise qui fabrique un épandeur d’engrais capable d’être piloté par une seule personne et de remplacer 10 à 12 tracteurs.”L’industrie agricole envisage vraiment l’automatisation, non pas comme une perspective pour le futur, mais comme quelque chose qui se produit maintenant”, insiste-t-il.Mais pour Lourdes Cardenas, ces machines ne pourront jamais remplacer la cueillette délicate, à la main, du raisins, des pêches et des prunes.”La machine va les détruire”, prévient-elle. “Nous les ouvriers agricoles, nous sommes indispensables.”

En Californie, les menaces d’expulsions de Trump font trembler les travailleurs agricoles

La saison des semis est déjà bien entamée en Californie. Mais ces jours-ci, c’est surtout la peur qui prend racine dans la première région agricole des Etats-Unis: des milliers de travailleurs immigrés, habituellement employés dans les champs, redoutent d’être expulsés.”Nous devons nous cacher”, confie à l’AFP Lourdes Cardenas, une Mexicaine de 62 ans vivant à Fresno, dans le centre de l’Etat.”On ne sait pas si on va rencontrer la police de l’immigration. Nous ne pouvons être libres nulle part, ni dans les écoles, ni dans les églises, ni dans les supermarchés”, ajoute-t-elle, après 22 ans passés aux Etats-Unis. La rhétorique anti-immigration du président Donald Trump rend les immigrés “déprimés, tristes, anxieux”, résume-t-elle.Comme Mme Cardenas, plus de deux millions de personnes travaillent dans des exploitations agricoles aux États-Unis. La plupart sont nées à l’étranger, parlent espagnol et sont arrivées aux États-Unis il y a plus de 15 ans.Pourtant, 42 % d’entre eux n’ont pas d’autorisation de travail, selon les évaluations du gouvernement américain.Les descentes surprises effectuées en janvier par la police de l’immigration à Bakersfield, poumon agricole du centre de la Californie, ont fait froid dans le dos à la plupart des ouvriers.Elles ont rappelé que le pays qu’ils nourrissent depuis des décennies, et que certains d’entre eux considèrent comme leur patrie, a élu un homme qui veut se débarrasser d’eux.”Nous n’avions pas peur de la pandémie”, rappelle M. Cardenas, qui n’a pas cessé de travailler pendant l’épidémie de Covid-19. “Mais aujourd’hui, la situation se dégrade pour nous.”- Pression sur les salaires -S’ils limitent leurs sorties, les immigrés doivent survivre et ne peuvent pas arrêter de travailler.Mais la menace d’expulsions massives ne va pas se traduire par une augmentation du nombre d’emplois pour les Américains, contrairement aux promesses de Donald Trump, selon United Farm Workers, le plus grand syndicat de travailleurs agricoles.L’organisation estime que cela va créer une pression à la baisse sur les salaires de tout le secteur, car les sans-papiers, fragilisés, vont accepter de travailler pour encore moins d’argent.”Des milliers de personnes ont tellement peur d’être expulsées qu’elles sont prêtes à travailler pour bien moins”, pointe Antonio de Loera, un porte-parole du syndicat. “Ils ne vont pas dénoncer leurs problèmes de paie. Donc au final, cela va diminuer la valeur des travailleurs américains.”Pour les employeurs du secteur agricole, “c’est l’idéal”, poursuit-il. “Ils ont leurs travailleurs, mais ceux-ci ont tellement peur qu’ils ne s’organisent pas entre eux, qu’ils ne demandent pas d’augmentation de salaire, qu’ils ne signalent même pas les violations du droit du travail ou les conditions de travail dangereuses.”La vraie solution serait de régulariser les immigrés, selon lui.”Une fois qu’ils sont citoyens américains, nous sommes tous en concurrence sur un pied d’égalité”, rappelle-t-il.- Automatisation -L’incertitude qui pèse sur les travailleurs immigrés et les employeurs offre une opportunité aux entreprises de machines automatisées.A la World Ag Expo, la plus grande exposition agricole des États-Unis, qui s’est tenue récemment en Californie, l’entreprise OXBO a ainsi présenté un cueilleur de baies qui permettrait de réduire de 70% les besoins en main-d’œuvre pour la récolte.Ce genre de machine constitue une solution idéale pour réduire les coûts des chefs d’exploitation, et leur dépendance à la main d’œuvre immigrée, selon la société.”Il est de plus en plus difficile de trouver des personnes capables de faire ce travail, et il faut ajouter à cela le coût global de la main-d’œuvre”, explique Cory Venable, son directeur des ventes. “En disposant de ce type de technologie, nous pouvons donc réduire cette somme.””Au fil des ans, les défis liés à la main-d’œuvre sont de plus en plus difficiles à relever”, estime Gary Thompson, de Global Unmanned Spray System, une entreprise qui fabrique un épandeur d’engrais capable d’être piloté par une seule personne et de remplacer 10 à 12 tracteurs.”L’industrie agricole envisage vraiment l’automatisation, non pas comme une perspective pour le futur, mais comme quelque chose qui se produit maintenant”, insiste-t-il.Mais pour Lourdes Cardenas, ces machines ne pourront jamais remplacer la cueillette délicate, à la main, du raisins, des pêches et des prunes.”La machine va les détruire”, prévient-elle. “Nous les ouvriers agricoles, nous sommes indispensables.”

En Californie, les menaces d’expulsions de Trump font trembler les travailleurs agricoles

La saison des semis est déjà bien entamée en Californie. Mais ces jours-ci, c’est surtout la peur qui prend racine dans la première région agricole des Etats-Unis: des milliers de travailleurs immigrés, habituellement employés dans les champs, redoutent d’être expulsés.”Nous devons nous cacher”, confie à l’AFP Lourdes Cardenas, une Mexicaine de 62 ans vivant à Fresno, dans le centre de l’Etat.”On ne sait pas si on va rencontrer la police de l’immigration. Nous ne pouvons être libres nulle part, ni dans les écoles, ni dans les églises, ni dans les supermarchés”, ajoute-t-elle, après 22 ans passés aux Etats-Unis. La rhétorique anti-immigration du président Donald Trump rend les immigrés “déprimés, tristes, anxieux”, résume-t-elle.Comme Mme Cardenas, plus de deux millions de personnes travaillent dans des exploitations agricoles aux États-Unis. La plupart sont nées à l’étranger, parlent espagnol et sont arrivées aux États-Unis il y a plus de 15 ans.Pourtant, 42 % d’entre eux n’ont pas d’autorisation de travail, selon les évaluations du gouvernement américain.Les descentes surprises effectuées en janvier par la police de l’immigration à Bakersfield, poumon agricole du centre de la Californie, ont fait froid dans le dos à la plupart des ouvriers.Elles ont rappelé que le pays qu’ils nourrissent depuis des décennies, et que certains d’entre eux considèrent comme leur patrie, a élu un homme qui veut se débarrasser d’eux.”Nous n’avions pas peur de la pandémie”, rappelle M. Cardenas, qui n’a pas cessé de travailler pendant l’épidémie de Covid-19. “Mais aujourd’hui, la situation se dégrade pour nous.”- Pression sur les salaires -S’ils limitent leurs sorties, les immigrés doivent survivre et ne peuvent pas arrêter de travailler.Mais la menace d’expulsions massives ne va pas se traduire par une augmentation du nombre d’emplois pour les Américains, contrairement aux promesses de Donald Trump, selon United Farm Workers, le plus grand syndicat de travailleurs agricoles.L’organisation estime que cela va créer une pression à la baisse sur les salaires de tout le secteur, car les sans-papiers, fragilisés, vont accepter de travailler pour encore moins d’argent.”Des milliers de personnes ont tellement peur d’être expulsées qu’elles sont prêtes à travailler pour bien moins”, pointe Antonio de Loera, un porte-parole du syndicat. “Ils ne vont pas dénoncer leurs problèmes de paie. Donc au final, cela va diminuer la valeur des travailleurs américains.”Pour les employeurs du secteur agricole, “c’est l’idéal”, poursuit-il. “Ils ont leurs travailleurs, mais ceux-ci ont tellement peur qu’ils ne s’organisent pas entre eux, qu’ils ne demandent pas d’augmentation de salaire, qu’ils ne signalent même pas les violations du droit du travail ou les conditions de travail dangereuses.”La vraie solution serait de régulariser les immigrés, selon lui.”Une fois qu’ils sont citoyens américains, nous sommes tous en concurrence sur un pied d’égalité”, rappelle-t-il.- Automatisation -L’incertitude qui pèse sur les travailleurs immigrés et les employeurs offre une opportunité aux entreprises de machines automatisées.A la World Ag Expo, la plus grande exposition agricole des États-Unis, qui s’est tenue récemment en Californie, l’entreprise OXBO a ainsi présenté un cueilleur de baies qui permettrait de réduire de 70% les besoins en main-d’œuvre pour la récolte.Ce genre de machine constitue une solution idéale pour réduire les coûts des chefs d’exploitation, et leur dépendance à la main d’œuvre immigrée, selon la société.”Il est de plus en plus difficile de trouver des personnes capables de faire ce travail, et il faut ajouter à cela le coût global de la main-d’œuvre”, explique Cory Venable, son directeur des ventes. “En disposant de ce type de technologie, nous pouvons donc réduire cette somme.””Au fil des ans, les défis liés à la main-d’œuvre sont de plus en plus difficiles à relever”, estime Gary Thompson, de Global Unmanned Spray System, une entreprise qui fabrique un épandeur d’engrais capable d’être piloté par une seule personne et de remplacer 10 à 12 tracteurs.”L’industrie agricole envisage vraiment l’automatisation, non pas comme une perspective pour le futur, mais comme quelque chose qui se produit maintenant”, insiste-t-il.Mais pour Lourdes Cardenas, ces machines ne pourront jamais remplacer la cueillette délicate, à la main, du raisins, des pêches et des prunes.”La machine va les détruire”, prévient-elle. “Nous les ouvriers agricoles, nous sommes indispensables.”

Une armée de mécanos d’Air France au service de 200 compagnies

Dans un immense hangar de maintenance d’Air France à l’aéroport de Paris Roissy, on se sent petit au pied de l’avion A350 baptisé Saint-Malo, mais ces jeunes mécaniciens savent l’apprivoiser, du moteur aux boutons de four défectueux. Ils sont 13.000 salariés dans le monde répartis dans 20 centres dont les plus gros situés dans les aéroports parisiens d’Orly et de Roissy pour assurer le service de plus de 3.000 avions d’Air France-KLM, mais aussi de 200 autres compagnies aériennes, explique Gery Montreux, directeur général adjoint d’Air France Industries.La veille, Yanis Lasfar, mécanicien chez Air France depuis 2019, a remplacé un accumulateur du système de freinage du Saint-Malo. Ce jour de début février il monte à bord, où un apprenti fixe un siège avec un technicien, pour s’occuper d’un bouton du four de la cuisine. Son champ d’action? “Maintenance de l’avion, du global, cela peut être du moteur, des trains d’atterrissage…”Ce n’est qu’au “cerveau de l’avion” bardé de câbles et de serveurs qu’il n’a pas le droit de toucher, “c’est un autre métier”. – “Grosse machine” -A 27 ans, Kayze Camon a déjà 10 ans d’expérience chez Air France dont les deux dernières années dans la maintenance des Airbus.”Nos managers nous accompagnent pour qu’on évolue”, raconte Kayze Camon qui pour en arriver là avait suivi une formation de six mois après s’être occupé des toboggans sur un autre site de maintenance. Chaque intervention effectuée est signée, la personne qui l’a faite tamponne un papier et engage sa responsabilité. “C’est la première chose qu’on apprend”. “Il n’y a pas de fausses questions. Dans le cas de doute, on contacte le bureau technique d’Airbus. Si l’avion doit rester au hangar deux jours de plus, il restera deux jours de plus”, explique Vincent Annequin, technicien supérieur. Ici, on ne connaît pas de pénurie de pièces de rechange. S’il y en une qui manque au “magasin”, on la prélève sur un autre avion qui est en visite. “On a ce luxe de ne pas dépendre” des fournisseurs, souligne Vincent Annequin. “C’est une très grosse machine”, s’enthousiasme Yanis Lasfar. La maintenance est la seule activité qui a fonctionné à 100% pendant le Covid, ce qui a permis de faire rapidement démarrer les avions après le confinement. Air France possède même son propre banc d’essais à Roissy où sont testés les moteurs qui ont été réparés – jusqu’à 200 par an – qu’on certifie avant de les remettre dans les avions. Le test se passe “comme sur un avion” avec du carburant et de l’air pour démarrer le moteur. Un centre de données récolte tous les paramètres, explique Christophe Chatenet, responsable du site. – “Couture” et “cuisine” -Les problèmes d’approvisionnement persistent en revanche dans l’atelier des matériaux composites et sur le site du remontage des moteurs.  “Depuis le Covid, c’est cyclique, on a de temps en temps des grosses pénuries qui peuvent affecter notre flux. Certains chantiers attendent plusieurs mois jusqu’à un an”, raconte à l’AFP Alexandra Chardon, responsable de l’atelier.Ici on répare les nez d’avion, fortement soumis aux impacts d’oiseaux. Avec des gestes et matériaux qui évoquent les ateliers de couture et de cuisine. On découpe d’abord la zone endommagée, ensuite on la reconstruit dans un moule pour qu’elle garde sa forme aérodynamique. Les “couturiers” découpent un sac sous vide pour y placer des matériaux composites, l’appliquent sur le trou et envoient le tout cuire comme un gâteau à l’autoclave, un gros four.  Des gestes d’une grande technicité qui nécessitent au moins deux ans d’apprentissage. Kevin Normand est en train de les apprendre après avoir fait “un peu de restauration et de manutention”. “La mécanique et tout ce qui est manuel, ça m’intéresse depuis que je suis petit et je ne me voyais pas ranger des pâtes toute ma vie”.Avec l’augmentation du trafic aérien, l’industrie aéronautique manque de bras et met les bouchées doubles pour former ou recruter. “C’est un bon problème, la branche industrielle est très dynamique” avec de nouvelles compagnies aériennes qui font de la maintenance chez Air France, souligne Emmanuel Guérin, responsable du remontage des moteurs à Orly où l’on a besoin dès cette année de 80 mécaniciens de plus. “Il faut qu’on recrute entre 350 et 400 personnes tous les ans en production” dans la maintenance, un marché qui croît de près de 4% par an, conclut Gery Montreux.

Une armée de mécanos d’Air France au service de 200 compagnies

Dans un immense hangar de maintenance d’Air France à l’aéroport de Paris Roissy, on se sent petit au pied de l’avion A350 baptisé Saint-Malo, mais ces jeunes mécaniciens savent l’apprivoiser, du moteur aux boutons de four défectueux. Ils sont 13.000 salariés dans le monde répartis dans 20 centres dont les plus gros situés dans les aéroports parisiens d’Orly et de Roissy pour assurer le service de plus de 3.000 avions d’Air France-KLM, mais aussi de 200 autres compagnies aériennes, explique Gery Montreux, directeur général adjoint d’Air France Industries.La veille, Yanis Lasfar, mécanicien chez Air France depuis 2019, a remplacé un accumulateur du système de freinage du Saint-Malo. Ce jour de début février il monte à bord, où un apprenti fixe un siège avec un technicien, pour s’occuper d’un bouton du four de la cuisine. Son champ d’action? “Maintenance de l’avion, du global, cela peut être du moteur, des trains d’atterrissage…”Ce n’est qu’au “cerveau de l’avion” bardé de câbles et de serveurs qu’il n’a pas le droit de toucher, “c’est un autre métier”. – “Grosse machine” -A 27 ans, Kayze Camon a déjà 10 ans d’expérience chez Air France dont les deux dernières années dans la maintenance des Airbus.”Nos managers nous accompagnent pour qu’on évolue”, raconte Kayze Camon qui pour en arriver là avait suivi une formation de six mois après s’être occupé des toboggans sur un autre site de maintenance. Chaque intervention effectuée est signée, la personne qui l’a faite tamponne un papier et engage sa responsabilité. “C’est la première chose qu’on apprend”. “Il n’y a pas de fausses questions. Dans le cas de doute, on contacte le bureau technique d’Airbus. Si l’avion doit rester au hangar deux jours de plus, il restera deux jours de plus”, explique Vincent Annequin, technicien supérieur. Ici, on ne connaît pas de pénurie de pièces de rechange. S’il y en une qui manque au “magasin”, on la prélève sur un autre avion qui est en visite. “On a ce luxe de ne pas dépendre” des fournisseurs, souligne Vincent Annequin. “C’est une très grosse machine”, s’enthousiasme Yanis Lasfar. La maintenance est la seule activité qui a fonctionné à 100% pendant le Covid, ce qui a permis de faire rapidement démarrer les avions après le confinement. Air France possède même son propre banc d’essais à Roissy où sont testés les moteurs qui ont été réparés – jusqu’à 200 par an – qu’on certifie avant de les remettre dans les avions. Le test se passe “comme sur un avion” avec du carburant et de l’air pour démarrer le moteur. Un centre de données récolte tous les paramètres, explique Christophe Chatenet, responsable du site. – “Couture” et “cuisine” -Les problèmes d’approvisionnement persistent en revanche dans l’atelier des matériaux composites et sur le site du remontage des moteurs.  “Depuis le Covid, c’est cyclique, on a de temps en temps des grosses pénuries qui peuvent affecter notre flux. Certains chantiers attendent plusieurs mois jusqu’à un an”, raconte à l’AFP Alexandra Chardon, responsable de l’atelier.Ici on répare les nez d’avion, fortement soumis aux impacts d’oiseaux. Avec des gestes et matériaux qui évoquent les ateliers de couture et de cuisine. On découpe d’abord la zone endommagée, ensuite on la reconstruit dans un moule pour qu’elle garde sa forme aérodynamique. Les “couturiers” découpent un sac sous vide pour y placer des matériaux composites, l’appliquent sur le trou et envoient le tout cuire comme un gâteau à l’autoclave, un gros four.  Des gestes d’une grande technicité qui nécessitent au moins deux ans d’apprentissage. Kevin Normand est en train de les apprendre après avoir fait “un peu de restauration et de manutention”. “La mécanique et tout ce qui est manuel, ça m’intéresse depuis que je suis petit et je ne me voyais pas ranger des pâtes toute ma vie”.Avec l’augmentation du trafic aérien, l’industrie aéronautique manque de bras et met les bouchées doubles pour former ou recruter. “C’est un bon problème, la branche industrielle est très dynamique” avec de nouvelles compagnies aériennes qui font de la maintenance chez Air France, souligne Emmanuel Guérin, responsable du remontage des moteurs à Orly où l’on a besoin dès cette année de 80 mécaniciens de plus. “Il faut qu’on recrute entre 350 et 400 personnes tous les ans en production” dans la maintenance, un marché qui croît de près de 4% par an, conclut Gery Montreux.

Une armée de mécanos d’Air France au service de 200 compagnies

Dans un immense hangar de maintenance d’Air France à l’aéroport de Paris Roissy, on se sent petit au pied de l’avion A350 baptisé Saint-Malo, mais ces jeunes mécaniciens savent l’apprivoiser, du moteur aux boutons de four défectueux. Ils sont 13.000 salariés dans le monde répartis dans 20 centres dont les plus gros situés dans les aéroports parisiens d’Orly et de Roissy pour assurer le service de plus de 3.000 avions d’Air France-KLM, mais aussi de 200 autres compagnies aériennes, explique Gery Montreux, directeur général adjoint d’Air France Industries.La veille, Yanis Lasfar, mécanicien chez Air France depuis 2019, a remplacé un accumulateur du système de freinage du Saint-Malo. Ce jour de début février il monte à bord, où un apprenti fixe un siège avec un technicien, pour s’occuper d’un bouton du four de la cuisine. Son champ d’action? “Maintenance de l’avion, du global, cela peut être du moteur, des trains d’atterrissage…”Ce n’est qu’au “cerveau de l’avion” bardé de câbles et de serveurs qu’il n’a pas le droit de toucher, “c’est un autre métier”. – “Grosse machine” -A 27 ans, Kayze Camon a déjà 10 ans d’expérience chez Air France dont les deux dernières années dans la maintenance des Airbus.”Nos managers nous accompagnent pour qu’on évolue”, raconte Kayze Camon qui pour en arriver là avait suivi une formation de six mois après s’être occupé des toboggans sur un autre site de maintenance. Chaque intervention effectuée est signée, la personne qui l’a faite tamponne un papier et engage sa responsabilité. “C’est la première chose qu’on apprend”. “Il n’y a pas de fausses questions. Dans le cas de doute, on contacte le bureau technique d’Airbus. Si l’avion doit rester au hangar deux jours de plus, il restera deux jours de plus”, explique Vincent Annequin, technicien supérieur. Ici, on ne connaît pas de pénurie de pièces de rechange. S’il y en une qui manque au “magasin”, on la prélève sur un autre avion qui est en visite. “On a ce luxe de ne pas dépendre” des fournisseurs, souligne Vincent Annequin. “C’est une très grosse machine”, s’enthousiasme Yanis Lasfar. La maintenance est la seule activité qui a fonctionné à 100% pendant le Covid, ce qui a permis de faire rapidement démarrer les avions après le confinement. Air France possède même son propre banc d’essais à Roissy où sont testés les moteurs qui ont été réparés – jusqu’à 200 par an – qu’on certifie avant de les remettre dans les avions. Le test se passe “comme sur un avion” avec du carburant et de l’air pour démarrer le moteur. Un centre de données récolte tous les paramètres, explique Christophe Chatenet, responsable du site. – “Couture” et “cuisine” -Les problèmes d’approvisionnement persistent en revanche dans l’atelier des matériaux composites et sur le site du remontage des moteurs.  “Depuis le Covid, c’est cyclique, on a de temps en temps des grosses pénuries qui peuvent affecter notre flux. Certains chantiers attendent plusieurs mois jusqu’à un an”, raconte à l’AFP Alexandra Chardon, responsable de l’atelier.Ici on répare les nez d’avion, fortement soumis aux impacts d’oiseaux. Avec des gestes et matériaux qui évoquent les ateliers de couture et de cuisine. On découpe d’abord la zone endommagée, ensuite on la reconstruit dans un moule pour qu’elle garde sa forme aérodynamique. Les “couturiers” découpent un sac sous vide pour y placer des matériaux composites, l’appliquent sur le trou et envoient le tout cuire comme un gâteau à l’autoclave, un gros four.  Des gestes d’une grande technicité qui nécessitent au moins deux ans d’apprentissage. Kevin Normand est en train de les apprendre après avoir fait “un peu de restauration et de manutention”. “La mécanique et tout ce qui est manuel, ça m’intéresse depuis que je suis petit et je ne me voyais pas ranger des pâtes toute ma vie”.Avec l’augmentation du trafic aérien, l’industrie aéronautique manque de bras et met les bouchées doubles pour former ou recruter. “C’est un bon problème, la branche industrielle est très dynamique” avec de nouvelles compagnies aériennes qui font de la maintenance chez Air France, souligne Emmanuel Guérin, responsable du remontage des moteurs à Orly où l’on a besoin dès cette année de 80 mécaniciens de plus. “Il faut qu’on recrute entre 350 et 400 personnes tous les ans en production” dans la maintenance, un marché qui croît de près de 4% par an, conclut Gery Montreux.

Un air de “fin du monde”: La Réunion panse ses plaies après le cyclone Garance

“On aurait dit que c’était la fin du monde”: comme cette habitante de Saint-Denis, les Réunionnais restent dimanche sous le choc, deux jours après le passage sur l’île du cyclone Garance, tuant quatre personnes.L’heure est dimanche au début des travaux de nettoyage et de déblaiement après le passage du cyclone et de ses vents à plus de 200 km/h.Les réseaux électriques continuent d’être progressivement remis en route: “A 13H00 locales (10H00 en métropole), 50% des clients privés d’alimentation en électricité ont déjà pu être rétablis”, a indiqué EDF dans un communiqué. Il reste 90.000 clients à rétablir pour lesquels l’entreprise assure être “pleinement mobilisée”. La route du littoral reliant l’ouest au nord de l’île a été rouverte à la circulation dimanche à la mi-journée. Construite en partie sur la mer, cet axe majeur de circulation était fermé depuis jeudi soir. – “Tout est perdu!” -“Même si nous étions préparés, le cyclone a été très puissant”, a souligné le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, dans Le Figaro dimanche.Il a redit que “deux vagues de renforts nationaux sont prévues pour venir en aide à la population”, avec une centaine de pompiers en provenance de Mayotte, acheminant 5 tonnes de matériel, ainsi qu’un escadron de gendarmerie, avant, lundi, “100 personnels de la Sécurité civile” arrivant de métropole.Mais en attendant chez les habitants, le traumatisme est très présent.A La Colline, un quartier excentré de Saint-Denis difficilement accessible autrement qu’en véhicule tout terrain, une Réunionnaise confie, sous couvert de l’anonymat, avoir cru “ne plus jamais voir un autre jour”.”On aurait dit que c’était la fin du monde, la rivière était en crue, la pluie tombait sans arrêt et le vent soufflait très fort”, décrit-elle. “Regardez tout ça, nous n’avons plus rien, tout est perdu!”, lance-t-elle en montrant un amoncellement de tôles tordues, d’arbres arrachés et de détritus recouvert de boue qui s’étalent sur quelques centaines de mètres.Son voisin, qui requiert aussi l’anonymat – “parce que je ne parle pas en mon nom propre, mais au nom de tout le monde” -, abonde dans son sens: “des habitants ont dû se sauver eux-mêmes. Certains ont nagé pour survivre et se sont accrochés aux toits. Des bébés ont été placés dans des seaux et dans des paniers pour les protéger des eaux en furie”.Contactée par l’AFP, la mairie de Saint-Denis a assuré dimanche qu’un détachement des militaires des forces armées de la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) et l’élue municipale du secteur s’étaient rendus sur place à la mi-journée.- “Mobilisation totale” -Après le cyclone, un épisode météorologique “brutal et puissant”, l’île, qui compte plus de 880.000 personnes, reste “défigurée”, selon les termes du préfet.De nombreuses localités, en plus des vents violents, ont été traversées par des coulées de boue provenant des rivières en crue ou des ravines se jetant dans l’océan.”Il va y avoir beaucoup de travaux de remise en état: beaucoup de routes sont encombrées par des branchages, voire par des arbres en travers de la route, des routes sont inondées, des routes sont coupées, emportées, des ponts sont coupés”, a prévenu dès vendredi le préfet de l’île, Patrice Latron.Nombre d’habitants expriment leur colère. “Regardez tout ça, nous n’avons plus rien, tout est perdu!”, lance une habitante de La Colline en montrant un amoncellement de tôles tordues, d’arbres arrachés et de détritus recouvert de boue qui s’étalent sur quelques centaines de mètres.Contactée par l’AFP, la mairie de Saint-Denis a assuré dimanche qu’un détachement des militaires des forces armées de la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) et l’élue municipale du secteur s’étaient rendus sur place à la mi-journée.Les militaires procèdent au déblayage au nettoyage et à la sécurisation du quartier.”Forces de sécurité et de secours, élus, services de l’État : la mobilisation est totale”, a assuré Emmanuel Macron sur X samedi soir.Alimenté par le ronronnement des tronçonneuses et le raclement de pelleteuses sur les chaussées, un bruit de fond est audible dans plusieurs quartiers de Saint-Denis.”Il y en a sans doute encore pour plusieurs jours avant que l’on retrouve notre quartier comme avant”, commente Pierre Dalleau qui réside non loin du centre-ville de Saint-Denis. Sa voiture a été prise dans la boue jusqu’aux portières. Plus loin dans la rue, Marjorie Bénard, sabre en main, hache en morceaux une grosse branche qui obstrue l’entrée de son jardin. “Avec mon mari et les enfants nous n’arrêtons de tailler, hacher et balayer depuis samedi matin”, raconte-t-elle à l’AFP.Elle se dit “un peu fatiguée” et “surtout préoccupée”: chez elle, deux baies vitrées ont volé en éclats sous la force des vents. “Maintenant on peut entrer dans la maison comme dans un moulin”.

Un air de “fin du monde”: La Réunion panse ses plaies après le cyclone Garance

“On aurait dit que c’était la fin du monde”: comme cette habitante de Saint-Denis, les Réunionnais restent dimanche sous le choc, deux jours après le passage sur l’île du cyclone Garance, tuant quatre personnes.L’heure est dimanche au début des travaux de nettoyage et de déblaiement après le passage du cyclone et de ses vents à plus de 200 km/h.Les réseaux électriques continuent d’être progressivement remis en route: “A 13H00 locales (10H00 en métropole), 50% des clients privés d’alimentation en électricité ont déjà pu être rétablis”, a indiqué EDF dans un communiqué. Il reste 90.000 clients à rétablir pour lesquels l’entreprise assure être “pleinement mobilisée”. La route du littoral reliant l’ouest au nord de l’île a été rouverte à la circulation dimanche à la mi-journée. Construite en partie sur la mer, cet axe majeur de circulation était fermé depuis jeudi soir. – “Tout est perdu!” -“Même si nous étions préparés, le cyclone a été très puissant”, a souligné le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, dans Le Figaro dimanche.Il a redit que “deux vagues de renforts nationaux sont prévues pour venir en aide à la population”, avec une centaine de pompiers en provenance de Mayotte, acheminant 5 tonnes de matériel, ainsi qu’un escadron de gendarmerie, avant, lundi, “100 personnels de la Sécurité civile” arrivant de métropole.Mais en attendant chez les habitants, le traumatisme est très présent.A La Colline, un quartier excentré de Saint-Denis difficilement accessible autrement qu’en véhicule tout terrain, une Réunionnaise confie, sous couvert de l’anonymat, avoir cru “ne plus jamais voir un autre jour”.”On aurait dit que c’était la fin du monde, la rivière était en crue, la pluie tombait sans arrêt et le vent soufflait très fort”, décrit-elle. “Regardez tout ça, nous n’avons plus rien, tout est perdu!”, lance-t-elle en montrant un amoncellement de tôles tordues, d’arbres arrachés et de détritus recouvert de boue qui s’étalent sur quelques centaines de mètres.Son voisin, qui requiert aussi l’anonymat – “parce que je ne parle pas en mon nom propre, mais au nom de tout le monde” -, abonde dans son sens: “des habitants ont dû se sauver eux-mêmes. Certains ont nagé pour survivre et se sont accrochés aux toits. Des bébés ont été placés dans des seaux et dans des paniers pour les protéger des eaux en furie”.Contactée par l’AFP, la mairie de Saint-Denis a assuré dimanche qu’un détachement des militaires des forces armées de la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) et l’élue municipale du secteur s’étaient rendus sur place à la mi-journée.- “Mobilisation totale” -Après le cyclone, un épisode météorologique “brutal et puissant”, l’île, qui compte plus de 880.000 personnes, reste “défigurée”, selon les termes du préfet.De nombreuses localités, en plus des vents violents, ont été traversées par des coulées de boue provenant des rivières en crue ou des ravines se jetant dans l’océan.”Il va y avoir beaucoup de travaux de remise en état: beaucoup de routes sont encombrées par des branchages, voire par des arbres en travers de la route, des routes sont inondées, des routes sont coupées, emportées, des ponts sont coupés”, a prévenu dès vendredi le préfet de l’île, Patrice Latron.Nombre d’habitants expriment leur colère. “Regardez tout ça, nous n’avons plus rien, tout est perdu!”, lance une habitante de La Colline en montrant un amoncellement de tôles tordues, d’arbres arrachés et de détritus recouvert de boue qui s’étalent sur quelques centaines de mètres.Contactée par l’AFP, la mairie de Saint-Denis a assuré dimanche qu’un détachement des militaires des forces armées de la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) et l’élue municipale du secteur s’étaient rendus sur place à la mi-journée.Les militaires procèdent au déblayage au nettoyage et à la sécurisation du quartier.”Forces de sécurité et de secours, élus, services de l’État : la mobilisation est totale”, a assuré Emmanuel Macron sur X samedi soir.Alimenté par le ronronnement des tronçonneuses et le raclement de pelleteuses sur les chaussées, un bruit de fond est audible dans plusieurs quartiers de Saint-Denis.”Il y en a sans doute encore pour plusieurs jours avant que l’on retrouve notre quartier comme avant”, commente Pierre Dalleau qui réside non loin du centre-ville de Saint-Denis. Sa voiture a été prise dans la boue jusqu’aux portières. Plus loin dans la rue, Marjorie Bénard, sabre en main, hache en morceaux une grosse branche qui obstrue l’entrée de son jardin. “Avec mon mari et les enfants nous n’arrêtons de tailler, hacher et balayer depuis samedi matin”, raconte-t-elle à l’AFP.Elle se dit “un peu fatiguée” et “surtout préoccupée”: chez elle, deux baies vitrées ont volé en éclats sous la force des vents. “Maintenant on peut entrer dans la maison comme dans un moulin”.