A Varsovie, des réfugiés juifs venus d’Ukraine tentent de se reconstruire

Des juifs ukrainiens âgés, réfugiés à Varsovie après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, se retrouvent chaque semaine pour tenter de se reconstruire en se parlant autour d’une tasse de thé.Certains arborent des kippas bleu azur sur leurs cheveux gris. Tous sont des habitués du club pour seniors “Parlons-en”, que le centre communautaire juif accueille chaque semaine. Janna Maïsterenko, 71 ans, coordinatrice du club, elle-même partie de la ville ukrainienne de Kharkiv, près de la ligne de front, s’empresse de remplir les tasses.”J’ai créé ce club parce que les seniors avaient besoin de s’exprimer”, explique-t-elle. “J’ai réalisé que les gens avaient besoin non seulement d’une aide matérielle, mais aussi d’un soutien spirituel.”Janna Maïsterenko a accueilli plus de 1.000 juifs ukrainiens, les aidant également dans leur recherche de logement et leur processus d’immigration en Pologne. Les personnes âgées sont souvent le groupe de réfugiés le plus vulnérable, car elles peuvent avoir du mal à s’installer.Elle dit avoir été poussée à agir parce que de nombreux membres de la communauté juive réfugiée étaient “déprimés” et épuisés par un exil prolongé, alors que la guerre entre dans sa quatrième année. “Nous sommes encore en train d’assimiler tout ce qui nous est arrivé”, explique Evguénia Fogel, 76 ans, pour qui ces réunions hebdomadaires apportent un “réconfort mental”. “Ici, nous sommes unis dans l’adversité. Et cela aide à atténuer le choc.”Selon l’Institut de recherche sur la politique juive, entre 45.000 et 140.000 juifs vivaient en Ukraine avant la guerre, ce qui en faisait l’une des plus importantes populations d’Europe.Vladimir Levin, un ingénieur à la retraite de 67 ans, enseigne l’histoire juive au groupe. “En grandissant en Union soviétique, on ne nous enseignait pas la véritable histoire. On ne nous autorisait même pas à dire que nous étions juifs”, explique M. Levin. – “Traumatisme transgénérationnel” -Galina Ivannitskaïa, 75 ans, qui travaillait comme guide touristique à Kiev, a commencé à organiser des visites guidées des sites juifs de Varsovie. “J’utilise beaucoup les informations que Volodia (Vladimir, ndlr) nous donne ici”, dit-elle. “Je pensais ne rester ici que quelques mois”, avoue Mme Maïsterenko, qui était directrice du centre communautaire juif local à Kharkiv, employant plus de 60 personnes. “Nous en sommes maintenant à la quatrième année de guerre et aucune fin n’est en vue”, déplore-t-elle.”Nous souhaitons tous rentrer chez nous. C’est là que reposent les restes de nos parents. C’est là que repose mon mari… Nous voulons passer le reste de nos jours chez nous.”Tetiana Wojciechowska, une psychologue travaillant avec des personnes âgées, explique que le traumatisme qu’elles vivent trouve ses racines dans la génération de leurs parents, des survivants de l’Holocauste.”Le concept de traumatisme transgénérationnel est apparu après que l’Holocauste a été reconnu et a commencé à être étudié”, dit-elle à l’AFP.”La même chose arrive aujourd’hui aux Ukrainiens”, fait-elle valoir. Au moment du déclenchement de la guerre en Ukraine, Mme Maïsterenko a eu l’impression de revivre son propre passé : son petit-fils avait alors le même âge que sa mère à la veille de la Seconde Guerre mondiale.”Quand cela a commencé, j’ai pensé avec horreur : +Mon Dieu, mon petit-fils est-il lui aussi destiné à passer toute sa jeunesse dans la guerre ?+”Victoria Bykova, qui enseigne l’hébreu et la culture juive aux enfants ukrainiens à la synagogue Nozyki de Varsovie, a quitté Melitopol, dans le sud de l’Ukraine, pour la capitale polonaise en 2022. “C’était ce genre de sentiment, celui dont ma grand-mère m’avait parlé”, dit-elle, soulignant que l’évacuation de Melitopol lui avait donné l’impression d’être “emmenée dans un ghetto quelque part”. Les fonds destinés aux réfugiés ukrainiens s’épuisent et le club en ressent les conséquences sur ses propres activités. Malgré ces obstacles, Janna Maïsterenko est reconnaissante “envers la communauté juive qui nous a accueillis à Varsovie” et le Centre communautaire juif. “Ses portes, dit-elle, sont toujours ouvertes”.

Avant les champignons vénéneux, une Australienne avait déjà tenté d’empoisonner son mari

Après le bÅ“uf Wellington, le poulet korma: l’Australienne jugée coupable d’un triple meurtre aux champignons vénéneux avait tenté auparavant d’empoisonner son mari en préparant cette recette indienne, selon des accusations formulées par la police et rendues publiques vendredi sur décision de la justice.Passionnée de cuisine mais aussi d’affaires criminelles, Erin Patterson a été reconnue coupable début juillet d’avoir tué en 2023 les parents et la tante de son époux. Elle leur avait servi un bÅ“uf Wellington, une spécialité culinaire anglaise, garni d’amanites phalloïdes – un des champignons vénéneux les plus dangereux.Son époux, lui, avait décliné l’invitation au repas de famille.Son procès, qui s’est tenu durant plus de deux mois à Morwell, petite ville rurale du sud-est de l’Australie, a tenu en haleine les médias et passionnés de faits divers du monde entier.Plusieurs accusations accablantes formulées contre la quinquagénaire avaient été cachées aux jurés et au public par la justice, afin de garantir un procès équitable à cette mère de deux enfants.Vendredi, le juge de la Cour suprême Christopher Beale a demandé que le secret soit levé.La police a ainsi accusé Erin Patterson d’avoir tenté de tuer son époux Simon, dont elle était séparée, à trois reprises entre 2021 et 2022. D’après des médias australiens, elle lui aurait servi plusieurs plats eux aussi empoisonnés, à savoir des pâtes à la bolognaise, du poulet korma et un wrap aux légumes.Lors d’une audience préliminaire en octobre 2024, Simon a raconté comment son ex-épouse lui avait demandé de goûter plusieurs préparations au curry.- “Il la soupçonnait” -“Je me souviens qu’Erin a dit que l’objectif de la dégustation était, je pense, d’adapter les plats dans le futur à nos goûts respectifs,” a-t-il déclaré.Une autre fois, il était tombé malade après avoir mangé un poulet korma servi lors d’un séjour en camping en 2022.”Au début, j’avais chaud, surtout à la tête, ensuite je me suis senti nauséeux et puis soudain j’ai eu besoin de vomir”, a-t-il déclaré. Il était ensuite tombé dans le coma avant de subir une intervention chirurgicale au niveau des intestins.Simon s’est inquiété lorsqu’Erin lui a proposé des cookies faits maison, selon son médecin, Christopher Ford. “Il était inquiet à l’idée de manger les cookies, car il pensait qu’ils pourraient être empoisonnés”, avait déclaré le professionnel lors d’une audience préliminaire l’année dernière. “Il m’avait raconté que pendant leur absence, Erin avait appelé plusieurs fois et demandé s’il avait mangé des cookies”, avait-il ajouté.Quand, à leur tour, ses parents sont tombés malades après avoir mangé chez son ex-épouse, Simon a confié à sa famille qu’il soupçonnait avoir été malade à la suite d'”un acte délibéré”, a déclaré sa cousine Ruth Dubois lors d’une audience préliminaire. “Il avait cessé de manger la nourriture préparée par Erin car il la soupçonnait” d’avoir fait quelque chose,  a-t-elle affirmé. “Il était vraiment désolé de ne pas en avoir parlé” avant, s’est souvenue Mme Dubois.Le parquet avait toutefois abandonné toute poursuite concernant ces accusations avant que ne s’ouvre le procès, et la justice avait imposé le silence aux médias.La cour doit rendre son verdict le 25 août. Elle encourt la réclusion à perpétuité.

La Bourse de Paris en timide hausse entre droits de douane et guerre en Ukraine

La Bourse de Paris évolue en timide hausse vendredi, partagée entre les incertitudes commerciales alors que certains secteurs espèrent encore des exemptions de droits de douanes américains, et les avancées possibles en Ukraine.Vers 09H45 à Paris, l’indice vedette de la place parisienne glanait quelque 0,13%, soit une hausse de 9,88 points pour s’établir à 7.719,20 points. Le CAC 40 s’était octroyé 0,97% à la clôture jeudi, à 7.709,32 points.”Un sentiment de prudence domine les marchés, alors que les investisseurs évaluent les conséquences d’une avalanche de droits de douane sur de nouveaux partenaires commerciaux”, commente Susannah Streeter, responsable de l’analyse des marchés chez Hargreaves Lansdown.Les nouveaux droits de douane américains sur les produits en provenance de dizaines d’économies sont entrés en vigueur jeudi à 04H01 GMT, esquissant le nouvel ordre commercial mondial voulu par Donald Trump.L’Union européenne (UE), qui compte parmi les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, est désormais concernée par un taux de 15%.A ce stade, l’UE n’a pas obtenu d’exception pour les vins et spiritueux, un secteur particulièrement sensible pour des pays comme la France et l’Italie.La “bonne nouvelle”, c’est que les négociations continuent entre l’Union européenne et l’administration Trump, a relevé Maxime Toubart, coprésident du Comité Champagne, l’organisation interprofessionnelle de la filière en France.En parallèle, les investisseurs scrutent la situation de l’Ukraine.Donald Trump s’est dit jeudi toujours prêt à rencontrer Vladimir Poutine même si ce dernier refuse de voir Volodymyr Zelensky, qui insiste pour être à la table des discussions visant à trouver une issue au conflit en Ukraine.”La Maison Blanche n’a pas encore confirmé de date, mais il s’agirait du premier sommet entre présidents américain et russe depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022″, note Jim Reid, économiste à la Deustche Bank.Interrogé sur le fait de savoir si l’ultimatum qu’il a donné à son homologue russe pour trouver un accord avec Kiev sous peine de sanctions sévères était toujours fixé à vendredi, le président américain est resté vague.Feu vert pour ValnevaLe laboratoire franco-autrichien spécialisé dans les vaccins Valneva s’appréciait en Bourse après la levée de la suspension du vaccin anti-chikungunya du groupe par l’agence de santé américaine Food and Drug Administration (FDA).Le titre gagnait 3,85% à 3,72 euros sur un indice parisien élargi SBF 120 en hausse de 0,17%, vers 09H45 à Paris.

Tokyo soars on trade deal relief as most Asian markets limp into weekend

Japanese stocks rallied Friday on a broadly negative day for Asian markets, fuelled by relief that Tokyo and Washington had settled a tariff issue that raised concerns about their trade deal.The news compounded optimism sparked by strong earnings from market heavyweights Sony and Softbank that fanned a rally in the tech sector.Meanwhile, expectations that the Federal Reserve will cut interest rates were boosted by Donald Trump’s nomination of a key economic adviser to the central bank’s policy committee, adding to downward pressure on the dollar.The Nikkei 225 jumped nearly two percent after Japan’s tariffs envoy Ryosei Akazawa told reporters that Washington is expected to revise an executive order that stacked tariffs on top of each other.It also lowered vehicle tariffs on Japanese autos, a crucial driver of the world’s number-four economy.Car titan Toyota jumped more than three percent and Nissan 2.8 percent.Tech investment giant SoftBank rocketed more than 10 percent to a record after posting a quarterly profit thanks to its booming Vision Fund.And Sony piled on more than three percent — extending Thursday’s 4.1 percent gain — after it hiked its annual profit forecasts owing to its gaming business.While Taipei and Jakarta also rose, the rest of Asia retreated, with Hong Kong, Shanghai, Sydney, Seoul, Singapore, Mumbai, Bangkok, Wellington and Manila all down. London and Paris edged up, but Frankfurt dipped.Gold futures soared after the Financial Times reported that Washington would put tariffs on one-kilo bars, the most traded type of bullion on Comex — the world’s biggest futures market. The price of the December contract, the most active, hit a peak of $3,534.10 an ounce before easing, according to Bloomberg data.It also makes up the largest part of Switzerland’s gold shipments to the United States. The FT also said 100-ounce bars would face tolls.Spot prices sat around $3,400.Investors are now keeping tabs on talks between Washington and several other trading partners following the imposition Thursday of Trump’s tariffs, with India and Switzerland scrabbling for a deal.Also in view are China-US talks to extend a 90-day truce in their stand-off, with their current agreement ending on August 12 and dealers looking on cautiously.”We think uncertainties in US-China trade relations remain high, and any perception of one side failing to fully uphold its promise could trigger a renewed escalation in tensions,” economists at Bank of America said.”Moreover, as is the case with India, China could face potential penalties from crude oil imports from Russia,” they added. The dollar held most of its recent losses against its peers on Fed rate cut bets after Trump said he had tipped Stephen Miran, the chair of his Council of Economic Advisers to a governor role recently made vacant.”He has been with me from the beginning of my Second Term, and his expertise in the World of Economics is unparalleled — He will do an outstanding job,” the president wrote on his Truth Social platform. Miran shares Trump’s calls for interest rate cuts and has been a critic of the central bank in the past.”Miran has been very critical of US Fed policy and would likely advocate for cuts. This makes at least two rate cuts by the end of the year much more probable,” said National Australia Bank’s Tapas Strickland.The greenback had already been under pressure this week following the release of data last Friday showing US job creation cratered in May, June and July.- Key figures at around 0810 GMT -Tokyo – Nikkei 225: UP 1.9 percent at 41,820.48 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 0.9 percent at 24,858.82 (close)Shanghai – Composite: DOWN 0.1 percent at 3,635.13 (close)London – FTSE 100: UP 0.1 percent at 9,110.45Pound/dollar: UP at $1.3450 from $1.3445 on ThursdayEuro/dollar: UP at $1.1666 from $1.1665Dollar/yen: UP at 147.24 yen from 147.07 yenEuro/pound: UP at 86.77 pence from 86.76 penceWest Texas Intermediate: DOWN 0.3 percent at $63.69 per barrelBrent North Sea Crude: DOWN 0.3 percent at $66.26 per barrelNew York – Dow: DOWN 0.5 percent at 43,968.64 (close)

De l’or, une missive royale, un Nobel… Comment gagner les faveurs de Trump

“C’est de l’or 24 carats … Je me permets de l’installer… ” dit Tim Cook. “Wow”, lance Donald Trump, ravi, tandis que le patron d’Apple assemble sous ses yeux un présent “unique”.La scène, qui se déroule le 6 août dans le Bureau ovale, est un exemple parmi d’autres des efforts déployés par les plus puissants patrons du monde et par certains dirigeants étrangers pour mettre le président américain dans de bonnes dispositions.Le milliardaire républicain aime ce qui brille, comme en témoigne son bureau désormais couvert d’ornements dorés, et se plaît à apposer son nom partout.Cela n’a pas échappé à Tim Cook, soucieux de se concilier un chef d’Etat qui ne cesse de déplorer, parfois avec des menaces à la clé, qu’Apple ne fabrique pas ses iPhone aux Etats-Unis.En plus de promettre 100 milliards de dollars d’investissements supplémentaires aux Etats-Unis, le patron du géant de la tech a donc offert au président américain un présent rutilant “made in USA”.- “Visionnaire” -Il s’agit d’un disque de verre fabriqué dans l’Etat du Kentucky, conçu par un ancien militaire travaillant désormais pour Apple et gravé au nom du président, sur un socle en or massif venu d’Utah.Dans un autre registre, plus solennel, le Premier ministre du Cambodge vient de nominer Donald Trump pour le prix Nobel de la paix, une distinction que ce dernier estime mériter plus que quiconque en raison de ses efforts de médiation dans divers conflits.La lettre de Hun Manet au comité Nobel norvégien vante la “politique diplomatique visionnaire” du républicain.Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, soucieux de préserver le soutien américain à son gouvernement, a fait la même démarche, tout comme le Pakistan.Ces initiatives ont pour arrière-plan l’offensive protectionniste généralisée du chef d’Etat américain, qui matraque les partenaires commerciaux des Etats-Unis de droits de douane plus ou moins élevés.Certains dirigeants étrangers semblent avoir bien saisi le “mode d’emploi” du dirigeant de 79 ans.Pour leur entrevue à la Maison Blanche fin février, le Premier ministre britannique Keir Starmer avait apporté une lettre signée du roi Charles III, invitant Donald Trump, très féru de familles royales et de pompe monarchique, à une visite officielle.Le dirigeant travailliste est aussi allé à la rencontre du président américain pendant le récent séjour de ce dernier en Ecosse, et en a profité pour admirer deux complexes de golf de la famille Trump.Le Royaume-Uni voit la majeure partie de marchandises exportées aux Etats-Unis taxées à hauteur de 10%, un taux inférieur par exemple à celui de l’Union européenne (15%).- “Elle ne voulait rien entendre” -L’un des pays les plus lourdement taxés à ce jour est la Suisse, avec près de 60% des exportations de biens suisses aux États-Unis frappées par une surtaxe de 39%.La présidente de la confédération Karin Keller-Sutter n’a pas décroché d’entrevue avec Donald Trump pendant la visite qu’elle vient de faire en urgence à Washington.Evoquant la Suisse dans un entretien par téléphone mardi avec la chaîne CNBC, le président américain a lancé, presque désinvolte: “J’ai parlé à leur Première ministre (sic). C’est une femme sympa mais elle ne voulait rien entendre.”Le patron de la FIFA Gianni Infantino, de nationalité suisse (et italienne), est lui au contraire toujours chaleureusement reçu à la Maison Blanche.En mars, il avait présenté au président américain le trophée du Mondial des clubs, une imposante sculpture dorée qui a trôné plusieurs semaines dans le Bureau ovale.Mais le cadeau de plus loin le plus commenté est celui du Qatar, qui a offert à Donald Trump un Boeing 747 afin de l’utiliser comme avion présidentiel.Sourd aux accusations de corruption de l’opposition démocrate, le président américain a jugé qu’il serait “stupide” de refuser un tel présent, dont la valeur est estimée à 400 millions de dollars.

De l’or, une missive royale, un Nobel… Comment gagner les faveurs de Trump

“C’est de l’or 24 carats … Je me permets de l’installer… ” dit Tim Cook. “Wow”, lance Donald Trump, ravi, tandis que le patron d’Apple assemble sous ses yeux un présent “unique”.La scène, qui se déroule le 6 août dans le Bureau ovale, est un exemple parmi d’autres des efforts déployés par les plus puissants patrons du monde et par certains dirigeants étrangers pour mettre le président américain dans de bonnes dispositions.Le milliardaire républicain aime ce qui brille, comme en témoigne son bureau désormais couvert d’ornements dorés, et se plaît à apposer son nom partout.Cela n’a pas échappé à Tim Cook, soucieux de se concilier un chef d’Etat qui ne cesse de déplorer, parfois avec des menaces à la clé, qu’Apple ne fabrique pas ses iPhone aux Etats-Unis.En plus de promettre 100 milliards de dollars d’investissements supplémentaires aux Etats-Unis, le patron du géant de la tech a donc offert au président américain un présent rutilant “made in USA”.- “Visionnaire” -Il s’agit d’un disque de verre fabriqué dans l’Etat du Kentucky, conçu par un ancien militaire travaillant désormais pour Apple et gravé au nom du président, sur un socle en or massif venu d’Utah.Dans un autre registre, plus solennel, le Premier ministre du Cambodge vient de nominer Donald Trump pour le prix Nobel de la paix, une distinction que ce dernier estime mériter plus que quiconque en raison de ses efforts de médiation dans divers conflits.La lettre de Hun Manet au comité Nobel norvégien vante la “politique diplomatique visionnaire” du républicain.Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, soucieux de préserver le soutien américain à son gouvernement, a fait la même démarche, tout comme le Pakistan.Ces initiatives ont pour arrière-plan l’offensive protectionniste généralisée du chef d’Etat américain, qui matraque les partenaires commerciaux des Etats-Unis de droits de douane plus ou moins élevés.Certains dirigeants étrangers semblent avoir bien saisi le “mode d’emploi” du dirigeant de 79 ans.Pour leur entrevue à la Maison Blanche fin février, le Premier ministre britannique Keir Starmer avait apporté une lettre signée du roi Charles III, invitant Donald Trump, très féru de familles royales et de pompe monarchique, à une visite officielle.Le dirigeant travailliste est aussi allé à la rencontre du président américain pendant le récent séjour de ce dernier en Ecosse, et en a profité pour admirer deux complexes de golf de la famille Trump.Le Royaume-Uni voit la majeure partie de marchandises exportées aux Etats-Unis taxées à hauteur de 10%, un taux inférieur par exemple à celui de l’Union européenne (15%).- “Elle ne voulait rien entendre” -L’un des pays les plus lourdement taxés à ce jour est la Suisse, avec près de 60% des exportations de biens suisses aux États-Unis frappées par une surtaxe de 39%.La présidente de la confédération Karin Keller-Sutter n’a pas décroché d’entrevue avec Donald Trump pendant la visite qu’elle vient de faire en urgence à Washington.Evoquant la Suisse dans un entretien par téléphone mardi avec la chaîne CNBC, le président américain a lancé, presque désinvolte: “J’ai parlé à leur Première ministre (sic). C’est une femme sympa mais elle ne voulait rien entendre.”Le patron de la FIFA Gianni Infantino, de nationalité suisse (et italienne), est lui au contraire toujours chaleureusement reçu à la Maison Blanche.En mars, il avait présenté au président américain le trophée du Mondial des clubs, une imposante sculpture dorée qui a trôné plusieurs semaines dans le Bureau ovale.Mais le cadeau de plus loin le plus commenté est celui du Qatar, qui a offert à Donald Trump un Boeing 747 afin de l’utiliser comme avion présidentiel.Sourd aux accusations de corruption de l’opposition démocrate, le président américain a jugé qu’il serait “stupide” de refuser un tel présent, dont la valeur est estimée à 400 millions de dollars.

Du karst cambodgien jaillissent de nouvelles espèces animales

Si certains zoologues peuvent s’échiner une vie entière à rechercher en vain des espèces animales inconnues, il n’a fallu qu’une nuit à l’un d’eux pour trouver trois nouvelles sortes de geckos, au Cambodge, dans un environnement de karst, une roche riche en biodiversité mais menacée par les cimentiers.”Vous pouvez aller dans une cavité, prélever n’importe quoi et vous découvrirez probablement quelque chose de nouveau. C’est ce qu’il y a de magique dans les écosystèmes karstiques”, explique Pablo Sinovas, directeur de l’ONG Fauna & Flora au Cambodge et spécialiste des serpents.Formés il y a plusieurs millions d’années du fait de l’érosion due à la pluie, les paysages karstiques ont pour caractéristiques d’être criblés de trous à l’extérieur et cacher à l’intérieur des grottes et des tunnels.La fameuse baie d’Halong au Vietnam et ses îles karstiques en sont l’un des exemples les plus connus.Chaque cavité karstique peut renfermer des trésors de biodiversité, note Lee Grismer, professeur à l’université américaine La Sierra.”Des espèces se développent dans ces environnement rocheux”, relève ce spécialiste des geckos.En juillet, lui et d’autres scientifiques se sont rendus à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande pour étudier des roches karstiques en vue, à terme, de sensibiliser le public à leur protection.- Grenouilles, serpents, geckos -A la nuit tombée, lorsque la cohorte de chauves-souris qui vivent dans les interstices de karst sont sorties chasser, les scientifiques armés de lampes frontales cherchent tout semblant de vie animale dans le massif karstique de Phnom Proek, dans l’ouest du pays.Là, une araignée de la taille d’une assiette ou ici, un scorpion qui se précipite sous un rocher avec sa progéniture sur le dos.Le karst est riche en grenouilles, serpents et geckos.Parmi les quelque 40 spécimens collectés en une seule nuit, trois semblent être des découvertes: un grand gecko moucheté, un autre gecko à orteils courbés et queue rayée et un gecko à orteils palmés.Pour déterminer si ces espèces sont connues, les scientifiques les placent d’abord dans un sac contenant suffisamment d’air pour les garder vivants, puis les photographient dans leur chambre d’hôtel.Les prendre en photo dans leur milieu naturel serait risqué: “ces animaux peuvent s’échapper et vous perdez votre nouvelle espèce”, explique M. Grismer. Même dans la chambre, certains s’enfuient et se faufilent derrière un réfrigérateur ou dans la salle de bain.Chaque spécimen est ensuite euthanasié, étiqueté et mesuré. Le foie riche en ADN sert au séquençage, qui permet de déterminer s’il était déjà connu de la science.Enfin, on injecte du formaldéhyde avant de le disposer dans des boîtes.Ce soir-là, les scientifiques découvrent aussi une sorte de vipère à tête verte, récemment découverte en Thaïlande mais qui n’avait pas encore été vue au Cambodge.”Super endroit!”, s’enthousiasme M. Grismer, malgré les trous qui peuvent cacher des espèces venimeuses, le risque de tomber sur des mines antipersonnel et les tensions frontalières.Le scientifique âgé de 70 ans a découvert des dizaines d’espèces durant sa carrière, avec toujours la même excitation.”La même émotion, intensité, puissance… qui reviennent en force”, témoigne-t-il.- “Trésors nationaux” -Pour l’ONG Fauna & Flora, ces expéditions de recherche doivent convaincre le gouvernement de protéger davantage les zones karstiques du pays, ce que certains responsables au niveau local ont déjà compris.Mais à l’échelle nationale, l’enjeu est plus compliqué du fait de la demande croissante en ciment, et pour lequel le karst constitue un gisement de premier choix.Le Cambodge en produit 11 millions de tonnes par an, a indiqué le Premier ministre Hun Manet en mai, saluant un secteur d’activités ayant créé de l’emploi et fait baisser les importations, tout en reconnaissant que l’extraction doit se faire de façon “responsable”.Tuy Noeun, un habitant de Phnom Proek ayant guidé l’expédition scientifique de M. Grismer, explique que la population locale croit que le karst est habité par des esprits et ne serait pas contre l’implantation d’une cimenterie.”Nous voulons de l’emploi”, explique-t-il.Pablo Sinovas espère lui que les zones abritant des espèces particulièrement rares seront protégées.”Transformeriez-vous Angkor Wat en une cimenterie?”, lance-t-il, en référence au célèbre temple cambodgien, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. “Non, vous ne le feriez pas car c’est un trésor national”, poursuit-il. “Certaines de ces espèces devraient aussi être considérées comme des trésors nationaux”.

Du karst cambodgien jaillissent de nouvelles espèces animales

Si certains zoologues peuvent s’échiner une vie entière à rechercher en vain des espèces animales inconnues, il n’a fallu qu’une nuit à l’un d’eux pour trouver trois nouvelles sortes de geckos, au Cambodge, dans un environnement de karst, une roche riche en biodiversité mais menacée par les cimentiers.”Vous pouvez aller dans une cavité, prélever n’importe quoi et vous découvrirez probablement quelque chose de nouveau. C’est ce qu’il y a de magique dans les écosystèmes karstiques”, explique Pablo Sinovas, directeur de l’ONG Fauna & Flora au Cambodge et spécialiste des serpents.Formés il y a plusieurs millions d’années du fait de l’érosion due à la pluie, les paysages karstiques ont pour caractéristiques d’être criblés de trous à l’extérieur et cacher à l’intérieur des grottes et des tunnels.La fameuse baie d’Halong au Vietnam et ses îles karstiques en sont l’un des exemples les plus connus.Chaque cavité karstique peut renfermer des trésors de biodiversité, note Lee Grismer, professeur à l’université américaine La Sierra.”Des espèces se développent dans ces environnement rocheux”, relève ce spécialiste des geckos.En juillet, lui et d’autres scientifiques se sont rendus à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande pour étudier des roches karstiques en vue, à terme, de sensibiliser le public à leur protection.- Grenouilles, serpents, geckos -A la nuit tombée, lorsque la cohorte de chauves-souris qui vivent dans les interstices de karst sont sorties chasser, les scientifiques armés de lampes frontales cherchent tout semblant de vie animale dans le massif karstique de Phnom Proek, dans l’ouest du pays.Là, une araignée de la taille d’une assiette ou ici, un scorpion qui se précipite sous un rocher avec sa progéniture sur le dos.Le karst est riche en grenouilles, serpents et geckos.Parmi les quelque 40 spécimens collectés en une seule nuit, trois semblent être des découvertes: un grand gecko moucheté, un autre gecko à orteils courbés et queue rayée et un gecko à orteils palmés.Pour déterminer si ces espèces sont connues, les scientifiques les placent d’abord dans un sac contenant suffisamment d’air pour les garder vivants, puis les photographient dans leur chambre d’hôtel.Les prendre en photo dans leur milieu naturel serait risqué: “ces animaux peuvent s’échapper et vous perdez votre nouvelle espèce”, explique M. Grismer. Même dans la chambre, certains s’enfuient et se faufilent derrière un réfrigérateur ou dans la salle de bain.Chaque spécimen est ensuite euthanasié, étiqueté et mesuré. Le foie riche en ADN sert au séquençage, qui permet de déterminer s’il était déjà connu de la science.Enfin, on injecte du formaldéhyde avant de le disposer dans des boîtes.Ce soir-là, les scientifiques découvrent aussi une sorte de vipère à tête verte, récemment découverte en Thaïlande mais qui n’avait pas encore été vue au Cambodge.”Super endroit!”, s’enthousiasme M. Grismer, malgré les trous qui peuvent cacher des espèces venimeuses, le risque de tomber sur des mines antipersonnel et les tensions frontalières.Le scientifique âgé de 70 ans a découvert des dizaines d’espèces durant sa carrière, avec toujours la même excitation.”La même émotion, intensité, puissance… qui reviennent en force”, témoigne-t-il.- “Trésors nationaux” -Pour l’ONG Fauna & Flora, ces expéditions de recherche doivent convaincre le gouvernement de protéger davantage les zones karstiques du pays, ce que certains responsables au niveau local ont déjà compris.Mais à l’échelle nationale, l’enjeu est plus compliqué du fait de la demande croissante en ciment, et pour lequel le karst constitue un gisement de premier choix.Le Cambodge en produit 11 millions de tonnes par an, a indiqué le Premier ministre Hun Manet en mai, saluant un secteur d’activités ayant créé de l’emploi et fait baisser les importations, tout en reconnaissant que l’extraction doit se faire de façon “responsable”.Tuy Noeun, un habitant de Phnom Proek ayant guidé l’expédition scientifique de M. Grismer, explique que la population locale croit que le karst est habité par des esprits et ne serait pas contre l’implantation d’une cimenterie.”Nous voulons de l’emploi”, explique-t-il.Pablo Sinovas espère lui que les zones abritant des espèces particulièrement rares seront protégées.”Transformeriez-vous Angkor Wat en une cimenterie?”, lance-t-il, en référence au célèbre temple cambodgien, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. “Non, vous ne le feriez pas car c’est un trésor national”, poursuit-il. “Certaines de ces espèces devraient aussi être considérées comme des trésors nationaux”.