Après 40 ans de prison, la liberté pour le Libanais Georges Abdallah ? La justice se prononce jeudi

Après 40 ans de prison, Georges Abdallah saura dans quelques heures s’il peut rentrer chez lui au Liban. La cour d’appel de Paris se prononce sur la libération de ce militant libanais propalestien, condamné dans les années 1980 pour complicité d’assassinats de diplomates américain et israélien en France.A 73 ans, celui qui était à l’époque l’un des plus célèbres prisonniers de France est libérable depuis 25 ans, mais a vu sa dizaine de demandes de libération conditionnelle échouer.Il est “une exception”, insiste son avocat Jean-Louis Chalanset, alors que les principaux “prisonniers politiques”, qu’ils soient d’Action Directe, corses ou basques, sont sortis de prison.”Si la cour ne fait pas droit à sa demande, cela reviendra à instaurer une perpétuité réelle, qui n’existe pas en droit français”, ajoute-t-il.La préfecture de police de Paris a interdit des manifestations de soutien prévues mercredi soir en région parisienne, estimant qu’elles pourraient troubler l’ordre public, “dans le contexte social et international tendu”.A Toulouse, à une centaine de kilomètres de la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrenées) où Georges Abdallah est incarcéré, 300 personnes ont manifesté pour réclamer la libération de celui qui compte parmi les plus anciens détenus du pays.Le 15 novembre dernier, le tribunal d’application des peines antiterroriste lui avait donné une lueur d’espoir, en ordonnant sa remise en liberté avec expulsion immédiate au Liban – qui le réclame. Georges Abdallah est le “dernier vestige du groupuscule d’obédience laïque, marxiste, communiste des FARL” (Fractions armées révolutionnaires, qu’il avait cofondées), appartenant à “l’histoire aujourd’hui révolue de l’activisme violent de l’ultra gauche” libanaise et palestinienne, qui n’est “à l’origine d’aucun attentat en France ni ailleurs depuis 1984”, écrivait le tribunal dans sa décision.Le parquet antiterroriste (Pnat) n’avait pas été du même avis et avait fait appel, suspendant aussitôt la décision.L’affaire avait été réexaminée par la cour d’appel de Paris le 19 décembre en audience non publique. La décision jeudi sera rendue en audience non publique également, à 13H30.Si la cour rejette la demande de Georges Abdallah, ce dernier pourra former un pourvoi en cassation. Mais si la cour confirme la décision du tribunal, Georges Abdallah sera remis en liberté – un éventuel pourvoi du parquet général n’étant pas suspensif.- “Symbole” -Le Pnat avait justifié son refus en expliquant qu’il n’avait “pas évolué”, que ses convictions étaient “restées intactes”. Georges Abdallah n’a jamais accepté d’indemniser les parties civiles. Et a toujours nié être lié aux assassinats des deux diplomates à Paris en 1982, sans condamner des “actes de résistance” contre “l’oppression israélienne et américaine” en pleine guerre civile libanaise.Il “représente un symbole voire un visage tutélaire de la cause palestinienne”, s’était aussi inquiété le Pnat.”Il représente surtout aujourd’hui le symbole d’un homme maintenu en détention depuis désormais plus de 40 ans, soit une période devenue disproportionnée au regard des faits commis et de sa dangerosité actuelle”, avait rétorqué le tribunal dans sa décision.Sa défense voit la main des Etats-Unis derrière ce maintien en prison. Partie civile au procès en 1987, le gouvernement américain a depuis systématiquement combattu sa remise en liberté. Avant l’audience devant la cour d’appel en décembre, ils avaient écrit aux magistrats pour s’y “opposer vigoureusement”.A son procès en 1987, Georges Abdallah avait comparu sous la lourde étiquette d’ennemi public n°1 en France, étant à l’époque soupçonné d’être derrière une vague d’attentats meurtriers à Paris – en réalité le fait de militants pro-iraniens. Il est aujourd’hui largement oublié, sauf de son petit comité de soutien, de quelques parlementaires de gauche ou de personnalités comme la prix Nobel de littérature Annie Ernaux.Vendredi, il a reçu la visite en prison des députés LFI Eric Coquerel et Sylvie Ferrer, venus réclamer que cesse “le scandale d’Etat” que représente la durée de sa détention, a dit le premier sur place aux journalistes. “C’est une honte pour l’État français.” 

Centres de cyberfraude en Birmanie: un premier groupe de travailleurs chinois transféré en Thaïlande

Un premier groupe de cinquante Chinois exploités dans des centres d’arnaques en ligne à la frontière birmano-thaïlandaise, a rejoint jeudi la Thaïlande en vue de leur rapatriement en Chine, qui compte transférer environ 600 victimes ces prochains jours.Ils ont traversé la frontière au niveau de Mae Sot (nord-ouest) vers 09H00 heure thaïlandaise (02H00 GMT), encadrés par un imposant dispositif de sécurité, ont constaté des journalistes de l’AFP.Deux bus à impériale, rideaux tirés, les ont ensuite conduits au petit aéroport régional voisin, où Pékin a affrété des avions spécialement pour l’occasion.Quelque 16 vols sont prévus jusqu’à samedi, pour transporter environ 600 personnes. Le rapatriement de toutes les personnes concernées pourrait prendre des semaines.La Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra a indiqué mercredi que près de 7.000 personnes attendaient d’être libérées, mais un représentant des Forces des gardes-frontières (BGF) de l’Etat Karen, une milice ethnique active côté birman, a fixé ce chiffre à 10.000.Ces rapatriements interviennent après des mois de protestations de la part de la Chine, les victimes étant principalement chinoises: employées de force dans les centres de cyberfraude, ou ciblées par les escrocs, via des jeux de casino en ligne, ou des montages impliquant les cryptomonnaies.”Un premier groupe de 50 Chinois a rejoint la Thaïlande et se dirige vers l’aéroport. Il y aura trois autres groupes (jeudi), de 50 Chinois chacun”, a confirmé à l’AFP un responsable d’une cellule locale de surveillance de la frontière.Mae Sot ne se trouve qu’à une dizaine de kilomètres, à vol d’oiseau, de Shwe Kokko, ville birmane, qui a bâti sa prospérité grâce des trafics variés, dans une impunité quasi-totale.- Pression de Pékin -Des complexes géants de cyberfraude pullulent dans des régions birmanes frontalières considérées comme des zones de non-droit, à la faveur de la guerre civile qui a mis à genoux le pays depuis le coup d’Etat de février 2021.Les réseaux mafieux emploient par la force une main-d’Å“uvre majoritairement chinoise, et le plus souvent issue du trafic d’êtres humains, pour monter des escroqueries qui rapportent des milliards de dollars par an, selon des experts.Ces derniers mois, Pékin a accru la pression sur la junte birmane, dont elle est l’un des principaux fournisseurs d’armes, pour mettre fin à ces activités.Les centres de cyberfraude emploieraient au moins 120.000 petites mains en Birmanie, selon un rapport des Nations unies publié en 2023.Nombre de victimes ont été soumises à la torture, à la détention arbitraire, à la violence sexuelle ou encore au travail forcé, d’après le texte.De nombreux travailleurs disent avoir été attirés ou trompés par des promesses d’emplois bien rémunérés avant d’être dans les faits retenus captifs, leur passeport leur ayant été confisqué.L’AFP a échangé début février avec plusieurs travailleurs libérés des centres birmans. Beaucoup portaient des traces de violences physiques, notamment une femme qui présentait d’énormes bleus sur un bras et une cuisse, et qui a déclaré avoir été électrocutée. La Thaïlande a coupé début février l’approvisionnement en électricité de plusieurs régions birmanes frontalières, dont Shwe Kokko, dans une tentative de freiner l’essor des activités illégales, qui a terni son image.Le royaume veut donner des gages de sécurité  aux visiteurs chinois, cruciaux pour son secteur touristique. Les craintes des Chinois ont redoublé après l’affaire de l’enlèvement à Bangkok d’un acteur chinois, amené de force dans un centre de cyberfraude en Birmanie, avant d’être libéré, début janvier.

Centres de cyberfraude en Birmanie: un premier groupe de travailleurs chinois transféré en Thaïlande

Un premier groupe de cinquante Chinois exploités dans des centres d’arnaques en ligne à la frontière birmano-thaïlandaise, a rejoint jeudi la Thaïlande en vue de leur rapatriement en Chine, qui compte transférer environ 600 victimes ces prochains jours.Ils ont traversé la frontière au niveau de Mae Sot (nord-ouest) vers 09H00 heure thaïlandaise (02H00 GMT), encadrés par un imposant dispositif de sécurité, ont constaté des journalistes de l’AFP.Deux bus à impériale, rideaux tirés, les ont ensuite conduits au petit aéroport régional voisin, où Pékin a affrété des avions spécialement pour l’occasion.Quelque 16 vols sont prévus jusqu’à samedi, pour transporter environ 600 personnes. Le rapatriement de toutes les personnes concernées pourrait prendre des semaines.La Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra a indiqué mercredi que près de 7.000 personnes attendaient d’être libérées, mais un représentant des Forces des gardes-frontières (BGF) de l’Etat Karen, une milice ethnique active côté birman, a fixé ce chiffre à 10.000.Ces rapatriements interviennent après des mois de protestations de la part de la Chine, les victimes étant principalement chinoises: employées de force dans les centres de cyberfraude, ou ciblées par les escrocs, via des jeux de casino en ligne, ou des montages impliquant les cryptomonnaies.”Un premier groupe de 50 Chinois a rejoint la Thaïlande et se dirige vers l’aéroport. Il y aura trois autres groupes (jeudi), de 50 Chinois chacun”, a confirmé à l’AFP un responsable d’une cellule locale de surveillance de la frontière.Mae Sot ne se trouve qu’à une dizaine de kilomètres, à vol d’oiseau, de Shwe Kokko, ville birmane, qui a bâti sa prospérité grâce des trafics variés, dans une impunité quasi-totale.- Pression de Pékin -Des complexes géants de cyberfraude pullulent dans des régions birmanes frontalières considérées comme des zones de non-droit, à la faveur de la guerre civile qui a mis à genoux le pays depuis le coup d’Etat de février 2021.Les réseaux mafieux emploient par la force une main-d’Å“uvre majoritairement chinoise, et le plus souvent issue du trafic d’êtres humains, pour monter des escroqueries qui rapportent des milliards de dollars par an, selon des experts.Ces derniers mois, Pékin a accru la pression sur la junte birmane, dont elle est l’un des principaux fournisseurs d’armes, pour mettre fin à ces activités.Les centres de cyberfraude emploieraient au moins 120.000 petites mains en Birmanie, selon un rapport des Nations unies publié en 2023.Nombre de victimes ont été soumises à la torture, à la détention arbitraire, à la violence sexuelle ou encore au travail forcé, d’après le texte.De nombreux travailleurs disent avoir été attirés ou trompés par des promesses d’emplois bien rémunérés avant d’être dans les faits retenus captifs, leur passeport leur ayant été confisqué.L’AFP a échangé début février avec plusieurs travailleurs libérés des centres birmans. Beaucoup portaient des traces de violences physiques, notamment une femme qui présentait d’énormes bleus sur un bras et une cuisse, et qui a déclaré avoir été électrocutée. La Thaïlande a coupé début février l’approvisionnement en électricité de plusieurs régions birmanes frontalières, dont Shwe Kokko, dans une tentative de freiner l’essor des activités illégales, qui a terni son image.Le royaume veut donner des gages de sécurité  aux visiteurs chinois, cruciaux pour son secteur touristique. Les craintes des Chinois ont redoublé après l’affaire de l’enlèvement à Bangkok d’un acteur chinois, amené de force dans un centre de cyberfraude en Birmanie, avant d’être libéré, début janvier.

Afghanistan problem ‘can be solved’: former women’s affairs minister

Afghanistan has been cloaked in “darkness” since the return of the Taliban government three and a half years ago, but the country’s former women’s affairs minister insists the problem “can be solved”.When the Taliban swept back to power in August 2021, “everything was lost”, Massooda Jalal, a former minister and the first woman in Afghanistan’s history to run for president, told AFP in an interview this week.”They brought back the darkness we had fought so hard to escape.” Despite promises not to return to the brutality displayed during their first stint in power in the 1990s, the Taliban authorities have imposed a harsh interpretation of Islamic law, including the return of public floggings and executions.Women and girls have been barred from education beyond the age of 12, from holding many jobs and from many public spaces in what the United Nations has described as “gender apartheid”.Jalal, a 61-year-old medical doctor who served as Afghanistan’s women’s affairs minister from 2004 to 2006, insisted that “there is a way to replace the darkness with the light”.”It is challenging, but it is not impossible,” she told AFP in Geneva, where she and her daughter Husna were being awarded a women’s rights prize at the annual Geneva Summit for Human Rights and Democracy.”It can be solved.”- Light -She called for an international conference, like the United Nations-backed talks held in Bonn, Germany in 2001.Those talks saw the signing of a landmark deal to create a post-Taliban leadership and usher in democracy after the militants were ousted by a US-led invasion following the September 11, 2001 attacks on the United States.”The political regime in Kabul is not supported by the people, and it is not recognised and supported by the world,” said Jalal, now an activist who lives in the Netherlands.”It has no meaning, so why continue that? Millions of people there are suffering.”With a little bit of international will, she insisted that pressure could be exerted on the Taliban authorities and those propping them up to ensure they participate. The international community, she insisted, has a responsibility to bring an end to the deep suffering in Afghanistan.”The world should not just keep watching it,” she said.Jalal recalled her elation in 2001 “when the international community came in and set the democratic agenda”.”The light came into the country.” – ‘Will not be erased’ -Jalal, who at that time was a UN aid worker, after the Taliban had chased her from her post as a professor at Kabul University, stood in the country’s first presidential polls in 2004.She was surprised when she lost to Hamid Karzai, garnering just 1.1 percent of the votes.”I thought I was going to be the winner,” she said, pointing out that her opponents were all linked to armed groups, while she claims she had become very popular after travelling all over the country, handing out aid.While that loss was disappointing, Jalal rejected the idea that Afghans were not ready to see women in power.She called for the swift restoration of democracy, insisting that “of course, women should be given equal rights”.And since “they suffered more than others… they should get extra… We need to bring more and more women into the process and into leadership in the country”.During her speech to this week’s rights summit, Jalal lamented her own “forced exile”.”But exile does not mean surrender,” she said.”I will continue to fight for democracy, for justice, for the dignity of every Afghan woman, because we will not be erased.”

Trump estime que Moscou “a les cartes en main” en Ukraine

Le président américain Donald Trump a affirmé mercredi soir que Moscou avait les “cartes en main” dans les négociations pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, entamant un peu plus l’espoir de Kiev de voir Washington défendre ses intérêts.Les Russes “ont pris beaucoup de territoires, donc ils ont les cartes en main”, a souligné face à des journalistes le dirigeant américain, qui envisage une rencontre prochaine avec son homologue russe Vladimir Poutine.Ces propos sont formulés alors que que le président ukrainien Volodymyr Zelensky, que M. Trump avait qualifié plus tôt mercredi de “dictateur”, doit recevoir jeudi à Kiev l’envoyé spécial américain Keith Kellogg.Le président ukrainien, dont la position apparaît affaiblie par le rapprochement de Donald Trump avec Vladimir Poutine, a dit espérer un travail “constructif” avec l’émissaire américain.”Notre avenir n’est pas avec Poutine, mais avec la paix. Et c’est un choix pour tout le monde – et pour les plus puissants – d’être avec Poutine, ou d’être avec la paix”, a-t-il affirmé mercredi soir.A son arrivée à Kiev, Keith Kellogg a affirmé comprendre le besoin de “garanties de sécurité” de l’Ukraine.A quelques jours du troisième anniversaire du début de l’invasion russe du 24 février 2022, M. Zelensky a rappelé que l’Ukraine voulait la fin de cette guerre “depuis ses premières secondes”.Il a acccusé son homologue américain, qui a multiplié les attaques verbales à son encontre, de vivre dans “un espace de désinformation” russe et d’aider Vladimir Poutine, traité en paria par les Occidentaux depuis 2022, à “sortir d’années d’isolement”.- “Légitimité démocratique”Les deux chefs d’Etat de pays considérés comme alliés ont échangé ces attaques personnelles inédites au lendemain des discussions russo-américaines en Arabie saoudite, les premières au niveau des chefs des diplomaties des Etats-Unis et de la Russie depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.”Dictateur sans élections, Zelensky devrait se dépêcher ou il ne va pas lui rester de pays”, a déclaré Donald Trump sur sa plateforme Truth Social. “J’adore l’Ukraine, mais Zelensky a fait un boulot épouvantable”, a-t-il ajouté.Le mandat du président ukrainien, élu en 2019, aurait dû expirer en mai 2024, mais l’Ukraine n’a pas organisé d’élections du fait de la guerre et de la loi martiale, des millions d’Ukrainiens ayant fui à l’étranger et 20% du territoire étant sous occupation russe.Il est “tout simplement faux et dangereux de nier au président Zelensky sa légitimité démocratique”, a réagi le chancelier allemand Olaf Scholz, dont le pays est un autre allié de l’Ukraine.M. Zelensky a dit compter “sur l’unité ukrainienne, sur notre courage ukrainien et nos relations avec nos partenaires, et sur l’unité en Europe et sur le pragmatisme de l’Amérique”.Sur X, il a également dit mercredi soir s’être entretenu au téléphone avec son homologue français Emmanuel Macron, ainsi qu’avec Lindsey Graham, un sénateur américain républicain de haut rang et allié de Donald Trump.- Renforcer la “confiance” -Les propos du président américain ont choqué en Ukraine. “J’ai l’impression que Trump a peur de Poutine”, a réagi Ivan Banias, un militaire de 51 ans interrogé par l’AFP à Kiev. Une autre habitante de la capitale ukrainienne, Svitlana Oleksandrivna, 65 ans, a dénoncé les récits “complètement moscovites, comme si le Kremlin lui écrivait tout”.Vladimir Poutine s’est quant à lui félicité de la reprise du dialogue russo-américain, quelques heures après la rencontre entre Sergueï Lavrov et son homologue américain, Marco Rubio, en Arabie saoudite.”Sans renforcer le niveau de confiance entre la Russie et les Etats-Unis, il est impossible de résoudre de nombreux problèmes, y compris la crise ukrainienne”, a-t-il déclaré.MM. Rubio et Lavrov sont notamment convenus de négocier sur l’Ukraine, sans convier Kiev ni les Européens, qui craignent un accord dans leur dos et contre leurs intérêts.”Je rencontrerai avec plaisir Donald (Trump) (…). Et je pense que lui aussi”, a ajouté Vladimir Poutine, précisant toutefois ne pas pouvoir dire d’ici combien de temps une telle rencontre pourrait être organisée.Donald Trump a de nouveau assuré que les Etats-Unis étaient en train de “négocier avec succès une fin de la guerre avec la Russie”. “Une chose que – tout le monde l’admet – seuls +TRUMP+ et l’administration Trump peuvent faire”, selon lui.A contrario, l’Europe “a échoué à apporter la paix”, a-t-il dénoncé.Deux jours après un premier mini-sommet informel à l’Elysée avec sept pays européens, dont le Royaume-uni, le président français, Emmanuel Macron, a réuni 19 chefs d’Etat et de gouvernement de pays membres de l’UE ou de l’Otan (Norvège, Canada, Islande) en visioconférence mercredi pour tenter de trouver une posture commune sur l’Ukraine et la défense collective.

Trump estime que Moscou “a les cartes en main” en Ukraine

Le président américain Donald Trump a affirmé mercredi soir que Moscou avait les “cartes en main” dans les négociations pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, entamant un peu plus l’espoir de Kiev de voir Washington défendre ses intérêts.Les Russes “ont pris beaucoup de territoires, donc ils ont les cartes en main”, a souligné face à des journalistes le dirigeant américain, qui envisage une rencontre prochaine avec son homologue russe Vladimir Poutine.Ces propos sont formulés alors que que le président ukrainien Volodymyr Zelensky, que M. Trump avait qualifié plus tôt mercredi de “dictateur”, doit recevoir jeudi à Kiev l’envoyé spécial américain Keith Kellogg.Le président ukrainien, dont la position apparaît affaiblie par le rapprochement de Donald Trump avec Vladimir Poutine, a dit espérer un travail “constructif” avec l’émissaire américain.”Notre avenir n’est pas avec Poutine, mais avec la paix. Et c’est un choix pour tout le monde – et pour les plus puissants – d’être avec Poutine, ou d’être avec la paix”, a-t-il affirmé mercredi soir.A son arrivée à Kiev, Keith Kellogg a affirmé comprendre le besoin de “garanties de sécurité” de l’Ukraine.A quelques jours du troisième anniversaire du début de l’invasion russe du 24 février 2022, M. Zelensky a rappelé que l’Ukraine voulait la fin de cette guerre “depuis ses premières secondes”.Il a acccusé son homologue américain, qui a multiplié les attaques verbales à son encontre, de vivre dans “un espace de désinformation” russe et d’aider Vladimir Poutine, traité en paria par les Occidentaux depuis 2022, à “sortir d’années d’isolement”.- “Légitimité démocratique”Les deux chefs d’Etat de pays considérés comme alliés ont échangé ces attaques personnelles inédites au lendemain des discussions russo-américaines en Arabie saoudite, les premières au niveau des chefs des diplomaties des Etats-Unis et de la Russie depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.”Dictateur sans élections, Zelensky devrait se dépêcher ou il ne va pas lui rester de pays”, a déclaré Donald Trump sur sa plateforme Truth Social. “J’adore l’Ukraine, mais Zelensky a fait un boulot épouvantable”, a-t-il ajouté.Le mandat du président ukrainien, élu en 2019, aurait dû expirer en mai 2024, mais l’Ukraine n’a pas organisé d’élections du fait de la guerre et de la loi martiale, des millions d’Ukrainiens ayant fui à l’étranger et 20% du territoire étant sous occupation russe.Il est “tout simplement faux et dangereux de nier au président Zelensky sa légitimité démocratique”, a réagi le chancelier allemand Olaf Scholz, dont le pays est un autre allié de l’Ukraine.M. Zelensky a dit compter “sur l’unité ukrainienne, sur notre courage ukrainien et nos relations avec nos partenaires, et sur l’unité en Europe et sur le pragmatisme de l’Amérique”.Sur X, il a également dit mercredi soir s’être entretenu au téléphone avec son homologue français Emmanuel Macron, ainsi qu’avec Lindsey Graham, un sénateur américain républicain de haut rang et allié de Donald Trump.- Renforcer la “confiance” -Les propos du président américain ont choqué en Ukraine. “J’ai l’impression que Trump a peur de Poutine”, a réagi Ivan Banias, un militaire de 51 ans interrogé par l’AFP à Kiev. Une autre habitante de la capitale ukrainienne, Svitlana Oleksandrivna, 65 ans, a dénoncé les récits “complètement moscovites, comme si le Kremlin lui écrivait tout”.Vladimir Poutine s’est quant à lui félicité de la reprise du dialogue russo-américain, quelques heures après la rencontre entre Sergueï Lavrov et son homologue américain, Marco Rubio, en Arabie saoudite.”Sans renforcer le niveau de confiance entre la Russie et les Etats-Unis, il est impossible de résoudre de nombreux problèmes, y compris la crise ukrainienne”, a-t-il déclaré.MM. Rubio et Lavrov sont notamment convenus de négocier sur l’Ukraine, sans convier Kiev ni les Européens, qui craignent un accord dans leur dos et contre leurs intérêts.”Je rencontrerai avec plaisir Donald (Trump) (…). Et je pense que lui aussi”, a ajouté Vladimir Poutine, précisant toutefois ne pas pouvoir dire d’ici combien de temps une telle rencontre pourrait être organisée.Donald Trump a de nouveau assuré que les Etats-Unis étaient en train de “négocier avec succès une fin de la guerre avec la Russie”. “Une chose que – tout le monde l’admet – seuls +TRUMP+ et l’administration Trump peuvent faire”, selon lui.A contrario, l’Europe “a échoué à apporter la paix”, a-t-il dénoncé.Deux jours après un premier mini-sommet informel à l’Elysée avec sept pays européens, dont le Royaume-uni, le président français, Emmanuel Macron, a réuni 19 chefs d’Etat et de gouvernement de pays membres de l’UE ou de l’Otan (Norvège, Canada, Islande) en visioconférence mercredi pour tenter de trouver une posture commune sur l’Ukraine et la défense collective.

Retraites: le diagnostic de la Cour des comptes attendu au tournant

Avec la promesse d’un “état des lieux” “indiscutable et indiscuté”, la Cour des comptes dévoile jeudi au gouvernement puis aux partenaires sociaux, son rapport sur la situation financière du système de retraites censé être le point de départ de nouvelles négociations sur la réforme de 2023.Rarement un travail de la Cour des comptes aura été tant attendu. Son président Pierre Moscovici doit présenter à François Bayrou à 8H30 les conclusions de la “mission flash” que lui a confiée le Premier ministre il y a une poignée de semaines pour établir la “vérité des chiffres” sur le système de retraites, objets de controverses à répétition. Le président de la juridiction financière quittera ensuite Matignon pour traverser le 7e arrondissement et rejoindre le bâtiment où seront réunis à partir de 10h00 les partenaires sociaux. Signe du caractère politiquement inflammable du rapport, la remise du document été décalée de 24 heures, en raison d’un calendrier parlementaire qui cumulait l’examen d’une motion de censure du Parti socialiste contre le gouvernement Bayrou.Censé offrir une base commune de discussions entre syndicats et patronat, le rapport de la Cour des comptes devrait en premier lieu lever l’ambiguïté sur le “vrai” déficit des retraites introduite par François Bayrou lors de sa déclaration de politique générale.- Scenarii -Le chef du gouvernement défend depuis plusieurs années une position controversée, minoritaire chez les économistes et très critiquée par les syndicats, estimant le déficit lié aux retraites à 55 milliards d’euros, quand le Conseil d’orientation des retraites (COR) le chiffre à 6,1 milliards d’euros en 2024, et jusqu’à 0,4% du PIB en 2030, soit 14 milliards d’euros selon son “scénario de référence”.Contrairement au COR, il refuse d’intégrer aux recettes du système l’ensemble des impôts affectés et subventions que verse l’Etat pour équilibrer le régime de la fonction publique, victime d’un lourd déséquilibre démographique. Il juge que l’Etat cotise à un taux beaucoup trop élevé par rapport au secteur privé.Sauf surprise, la Cour des comptes doit s’approcher des chiffres établis par le COR, instance indépendante référence en la matière qui publie chaque année des prévisions de solde considérées comme officielles.Mi-janvier, face aux menaces de censure sur le budget brandies par la gauche, François Bayrou a consenti à remettre en “chantier” la réforme des retraites de 2023, confiant aux syndicats et au patronat la mission d’en rediscuter sans “tabou”, mais sans dégrader l’équilibre financier du système. Il a promis de soumettre au Parlement tout accord, même partiel.Plusieurs syndicats ont eux prévenu qu’ils refuseraient de négocier sur la base des chiffres de François Bayrou, qui ne leur laisserait aucune marge de manÅ“uvre pour “abroger” la mesure phare de la réforme des retraites, le décalage de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans qui a provoqué des manifestations massives avant son adoption au forceps via le 49.3.Pour la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, le travail des magistrats financiers sur le système de retraites doit donner “la mesure de l’effort qui se fait pour ce bien commun et ensuite, effectivement, seront dressées les différentes pistes – en fonction des hypothèses qui sont très importantes, de croissance économique, de productivité, d’emploi – de soutenabilité financière”, a-t-elle expliqué devant les sénateurs, mercredi. – Accord impossible? -Trouver un accord entre partenaires sociaux s’annonce comme une mission particulièrement ardue, tant l’ampleur des désaccords sur le fond est grand.Les syndicats espèrent tous revenir en arrière sur les 64 ans, et avanceront diverses pistes de recettes pour mieux financer le système.Le patronat refuse lui toute mesure qui entraînerait une augmentation de sa contribution et avance des irritants pour les syndicats : une augmentation du temps de travail, l’introduction d’une dose de capitalisation dans le système, qui fonctionne aujourd’hui par répartition – les actifs actuels financent les retraités d’aujourd’hui – voire l’indexation de l’âge de départ à la retraite sur l’espérance de vie comme vient de le proposer la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). 

Retraites: le diagnostic de la Cour des comptes attendu au tournant

Avec la promesse d’un “état des lieux” “indiscutable et indiscuté”, la Cour des comptes dévoile jeudi au gouvernement puis aux partenaires sociaux, son rapport sur la situation financière du système de retraites censé être le point de départ de nouvelles négociations sur la réforme de 2023.Rarement un travail de la Cour des comptes aura été tant attendu. Son président Pierre Moscovici doit présenter à François Bayrou à 8H30 les conclusions de la “mission flash” que lui a confiée le Premier ministre il y a une poignée de semaines pour établir la “vérité des chiffres” sur le système de retraites, objets de controverses à répétition. Le président de la juridiction financière quittera ensuite Matignon pour traverser le 7e arrondissement et rejoindre le bâtiment où seront réunis à partir de 10h00 les partenaires sociaux. Signe du caractère politiquement inflammable du rapport, la remise du document été décalée de 24 heures, en raison d’un calendrier parlementaire qui cumulait l’examen d’une motion de censure du Parti socialiste contre le gouvernement Bayrou.Censé offrir une base commune de discussions entre syndicats et patronat, le rapport de la Cour des comptes devrait en premier lieu lever l’ambiguïté sur le “vrai” déficit des retraites introduite par François Bayrou lors de sa déclaration de politique générale.- Scenarii -Le chef du gouvernement défend depuis plusieurs années une position controversée, minoritaire chez les économistes et très critiquée par les syndicats, estimant le déficit lié aux retraites à 55 milliards d’euros, quand le Conseil d’orientation des retraites (COR) le chiffre à 6,1 milliards d’euros en 2024, et jusqu’à 0,4% du PIB en 2030, soit 14 milliards d’euros selon son “scénario de référence”.Contrairement au COR, il refuse d’intégrer aux recettes du système l’ensemble des impôts affectés et subventions que verse l’Etat pour équilibrer le régime de la fonction publique, victime d’un lourd déséquilibre démographique. Il juge que l’Etat cotise à un taux beaucoup trop élevé par rapport au secteur privé.Sauf surprise, la Cour des comptes doit s’approcher des chiffres établis par le COR, instance indépendante référence en la matière qui publie chaque année des prévisions de solde considérées comme officielles.Mi-janvier, face aux menaces de censure sur le budget brandies par la gauche, François Bayrou a consenti à remettre en “chantier” la réforme des retraites de 2023, confiant aux syndicats et au patronat la mission d’en rediscuter sans “tabou”, mais sans dégrader l’équilibre financier du système. Il a promis de soumettre au Parlement tout accord, même partiel.Plusieurs syndicats ont eux prévenu qu’ils refuseraient de négocier sur la base des chiffres de François Bayrou, qui ne leur laisserait aucune marge de manÅ“uvre pour “abroger” la mesure phare de la réforme des retraites, le décalage de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans qui a provoqué des manifestations massives avant son adoption au forceps via le 49.3.Pour la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, le travail des magistrats financiers sur le système de retraites doit donner “la mesure de l’effort qui se fait pour ce bien commun et ensuite, effectivement, seront dressées les différentes pistes – en fonction des hypothèses qui sont très importantes, de croissance économique, de productivité, d’emploi – de soutenabilité financière”, a-t-elle expliqué devant les sénateurs, mercredi. – Accord impossible? -Trouver un accord entre partenaires sociaux s’annonce comme une mission particulièrement ardue, tant l’ampleur des désaccords sur le fond est grand.Les syndicats espèrent tous revenir en arrière sur les 64 ans, et avanceront diverses pistes de recettes pour mieux financer le système.Le patronat refuse lui toute mesure qui entraînerait une augmentation de sa contribution et avance des irritants pour les syndicats : une augmentation du temps de travail, l’introduction d’une dose de capitalisation dans le système, qui fonctionne aujourd’hui par répartition – les actifs actuels financent les retraités d’aujourd’hui – voire l’indexation de l’âge de départ à la retraite sur l’espérance de vie comme vient de le proposer la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). 

Retraites: le diagnostic de la Cour des comptes attendu au tournant

Avec la promesse d’un “état des lieux” “indiscutable et indiscuté”, la Cour des comptes dévoile jeudi au gouvernement puis aux partenaires sociaux, son rapport sur la situation financière du système de retraites censé être le point de départ de nouvelles négociations sur la réforme de 2023.Rarement un travail de la Cour des comptes aura été tant attendu. Son président Pierre Moscovici doit présenter à François Bayrou à 8H30 les conclusions de la “mission flash” que lui a confiée le Premier ministre il y a une poignée de semaines pour établir la “vérité des chiffres” sur le système de retraites, objets de controverses à répétition. Le président de la juridiction financière quittera ensuite Matignon pour traverser le 7e arrondissement et rejoindre le bâtiment où seront réunis à partir de 10h00 les partenaires sociaux. Signe du caractère politiquement inflammable du rapport, la remise du document été décalée de 24 heures, en raison d’un calendrier parlementaire qui cumulait l’examen d’une motion de censure du Parti socialiste contre le gouvernement Bayrou.Censé offrir une base commune de discussions entre syndicats et patronat, le rapport de la Cour des comptes devrait en premier lieu lever l’ambiguïté sur le “vrai” déficit des retraites introduite par François Bayrou lors de sa déclaration de politique générale.- Scenarii -Le chef du gouvernement défend depuis plusieurs années une position controversée, minoritaire chez les économistes et très critiquée par les syndicats, estimant le déficit lié aux retraites à 55 milliards d’euros, quand le Conseil d’orientation des retraites (COR) le chiffre à 6,1 milliards d’euros en 2024, et jusqu’à 0,4% du PIB en 2030, soit 14 milliards d’euros selon son “scénario de référence”.Contrairement au COR, il refuse d’intégrer aux recettes du système l’ensemble des impôts affectés et subventions que verse l’Etat pour équilibrer le régime de la fonction publique, victime d’un lourd déséquilibre démographique. Il juge que l’Etat cotise à un taux beaucoup trop élevé par rapport au secteur privé.Sauf surprise, la Cour des comptes doit s’approcher des chiffres établis par le COR, instance indépendante référence en la matière qui publie chaque année des prévisions de solde considérées comme officielles.Mi-janvier, face aux menaces de censure sur le budget brandies par la gauche, François Bayrou a consenti à remettre en “chantier” la réforme des retraites de 2023, confiant aux syndicats et au patronat la mission d’en rediscuter sans “tabou”, mais sans dégrader l’équilibre financier du système. Il a promis de soumettre au Parlement tout accord, même partiel.Plusieurs syndicats ont eux prévenu qu’ils refuseraient de négocier sur la base des chiffres de François Bayrou, qui ne leur laisserait aucune marge de manÅ“uvre pour “abroger” la mesure phare de la réforme des retraites, le décalage de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans qui a provoqué des manifestations massives avant son adoption au forceps via le 49.3.Pour la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, le travail des magistrats financiers sur le système de retraites doit donner “la mesure de l’effort qui se fait pour ce bien commun et ensuite, effectivement, seront dressées les différentes pistes – en fonction des hypothèses qui sont très importantes, de croissance économique, de productivité, d’emploi – de soutenabilité financière”, a-t-elle expliqué devant les sénateurs, mercredi. – Accord impossible? -Trouver un accord entre partenaires sociaux s’annonce comme une mission particulièrement ardue, tant l’ampleur des désaccords sur le fond est grand.Les syndicats espèrent tous revenir en arrière sur les 64 ans, et avanceront diverses pistes de recettes pour mieux financer le système.Le patronat refuse lui toute mesure qui entraînerait une augmentation de sa contribution et avance des irritants pour les syndicats : une augmentation du temps de travail, l’introduction d’une dose de capitalisation dans le système, qui fonctionne aujourd’hui par répartition – les actifs actuels financent les retraités d’aujourd’hui – voire l’indexation de l’âge de départ à la retraite sur l’espérance de vie comme vient de le proposer la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME).Â