Lutte contre le narcotrafic: la confidentialité des messageries cryptées en débat

Accéder aux messages des trafiquants de drogue sur les plateformes chiffrées telles que WhatsApp ou Signal: la mesure portée par une proposition de loi, soutenue par le gouvernement, continue d’agréger contre elle de nombreux acteurs et experts de la cybersécurité.L’obligation pour les messageries d’ouvrir sur requête des services de police l’accès aux conversations de personnes mises sur écoute figure dans le texte adopté à l’unanimité au Sénat début février.L’article a été supprimé à l’Assemblée nationale en commission des lois début mars. Mais la majorité présidentielle insiste, avec un amendement au but similaire déposé par trois députés, qui devrait être examiné dans la semaine. L’un d’eux, Paul Midy, défend une “réécriture complète de l’article, pour prendre en compte la totalité des inquiétudes” au sujet de sa version initiale.En question: les modalités d’accès aux échanges qui mettraient en péril la sécurité de l’ensemble des utilisateurs.Le “chiffrement de bout en bout” mis en place par Whatsapp, Signal mais aussi Messenger (Facebook) revient à brouiller les conversations, les rendant indéchiffrables y compris pour les plateformes elles-mêmes. Celles-ci n’ont donc pas les moyens, actuellement, de livrer leur contenu. – “Porte dérobée” -Les députés de la gauche et du centre opposés à l’article initial s’inquiétaient de l’introduction d’un mécanisme de “porte dérobée”, ou “backdoor”, permettant à un tiers d’accéder à des messages chiffrés, ouvrant en même temps une faille de sécurité.Dans son amendement, “il n’y a pas de backdoor, il n’y a pas d’atteinte au chiffrement”, insiste Paul Midy. Le texte, en effet, exige de ne pas “porter atteinte à la prestation de cryptologie” et renvoie les modalités techniques à l’approbation d’une commission.Sur X mercredi, la ministre chargée du Numérique, Clara Chappaz, s’est réjouie “de l’ouverture d’une discussion technique exigeante avec les messageries”, après s’être inquiétée mardi, dans un message supprimé depuis, de ne pas avoir “à ce jour de solution technique pour accéder à des communications ciblées sans affaiblir la sécurité du système tout entier”. L’évolution de l’article ne convainc toutefois ni les plateformes de messagerie, ni les acteurs de la cybersécurité. Pour eux, introduire un processus permettant de lire des messages cryptés revient nécessairement à ouvrir une brèche exploitable par des individus mal intentionnés.- Solution “impossible” -“Modifier les mécanismes de sécurité, (…) c’est la garantie de multiplier les erreurs et vulnérabilités involontaires qui pourront ensuite être exploitées par les cybercriminels”, a ainsi indiqué le directeur adjoint de Docaposte — filiale numérique de La Poste française — et ancien directeur de l’agence de sécurité informatique (Anssi), Guillaume Poupard, sur le réseau LinkedIn. “Si c’est possible sur réquisition judiciaire, ça sera aussi possible pour un pirate”, pointe Patrick Blum, délégué général de l’Association française des correspondants à la protection des données personnelles. La “technique du fantôme”, évoquée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui consiste à intégrer un utilisateur tiers dans une conversation privée de manière invisible, est aussi critiquée.Pour Benoit Grunemwald, expert cybersécurité chez ESET, société de logiciels, “c’est juste impossible d’avoir un chiffrement de bout en bout, (…) une complète sécurité et confidentialité des messages, et qu’en même temps un tiers puisse y accéder”. Le président de la messagerie chiffrée française Olvid, désignée par le gouvernement en 2023 pour être utilisée dans les ministères, tient la même position auprès de l’AFP. “L’idée de l’utilisateur fantôme, je comprends qu’elle soit séduisante. (…) Mais, en réalité, dès lors qu’on doit vraiment mettre les mains dans le cambouis, elle pose un nombre de problèmes considérable”, martèle Thomas Baignères. À l’image d’autres services, tels que Proton et Signal, il refuse d’appliquer de telles solutions. “On ne peut pas implémenter ce genre de choses de manière sûre”, tranche-t-il. 

Macron prévient qu’il “n’y aura pas de solution militaire israélienne à Gaza”

Emmanuel Macron a affirmé mercredi que la reprise des frappes israéliennes à Gaza constituait “un retour en arrière dramatique”, et a prévenu qu’il n’y aurait “pas de solution militaire” possible dans le territoire palestinien.”Il faut que les hostilités cessent immédiatement et que les négociations reprennent de bonne foi sous les auspices américains”, a dit le président français aux côtés du roi de Jordanie Abdallah II, reçu à l’Elysée. “Nous appelons de nos vœux une cessation permanente des hostilités et une libération de tous les otages” retenus par le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la Bande de Gaza, a-t-il ajouté.Le souverain jordanien a aussi dénoncé “une étape extrêmement dangereuse” qui ajoute “une nouvelle dévastation à une situation humanitaire déjà désastreuse”, appelant la communauté internationale à agir “immédiatement” pour “un retour au cessez-le-feu”.Il a plaidé poour une reprise de l’aide internationale, déplorant “le blocage” par Israël de la fourniture d’eau et d’électricité qui “met en danger la vie d’une population extrêmement vulnérable”.Selon Emmanuel Macron, la reprise du conflit est “dramatique pour les Palestiniens de Gaza, à nouveau plongés dans la terreur des bombardements, dramatique pour les otages et leurs familles qui vivent dans le cauchemar de l’attente et de l’incertitude d’une libération que nous souhaitons plus que tout, dramatique pour la région tout entière qui tente de se relever en plus d’une année de guerre et de bouleversements”.Emmanuel Macron a aussi estimé que le Hamas avait “été vaincu”, et qu’il était “dépourvu du parrain qui l’avait poussé au crime du 7 octobre” 2023 lors de son attaque meurtrière sans précédent contre Israël, dans une allusion à l’Iran. “L’axe de la résistance est aujourd’hui une illusion”, a-t-il martelé en faisant là aussi référence à Téhéran et ses alliés au Moyen-Orient, dont le Hamas et le mouvement libanais Hezbollah, considérablement affaiblis par les frappes israéliennes.Le président français a appelé à “retrouver le chemin d’une solution politique”, apportant son soutien au plan des dirigeants arabes pour Gaza, “qui propose un cadre crédible de reconstruction et des éléments pour garantir la sécurité et installer une nouvelle gouvernance qui ne peut pas être celle du Hamas”.Pour le chef de l’Etat, “les ferments d’une nouvelle architecture de sécurité” régionale “sont là”, mais “il manque aujourd’hui une pièce à cet ensemble éminemment complexe”: “un État palestinien”.Il a rappelé qu’il coprésiderait en juin aux Nations unies “une conférence pour les deux Etats”, palestinien et israélien, avec le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, avec lequel il doit aussi “échanger” mercredi soir.

Macron prévient qu’il “n’y aura pas de solution militaire israélienne à Gaza”

Emmanuel Macron a affirmé mercredi que la reprise des frappes israéliennes à Gaza constituait “un retour en arrière dramatique”, et a prévenu qu’il n’y aurait “pas de solution militaire” possible dans le territoire palestinien.”Il faut que les hostilités cessent immédiatement et que les négociations reprennent de bonne foi sous les auspices américains”, a dit le président français aux côtés du roi de Jordanie Abdallah II, reçu à l’Elysée. “Nous appelons de nos vœux une cessation permanente des hostilités et une libération de tous les otages” retenus par le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la Bande de Gaza, a-t-il ajouté.Le souverain jordanien a aussi dénoncé “une étape extrêmement dangereuse” qui ajoute “une nouvelle dévastation à une situation humanitaire déjà désastreuse”, appelant la communauté internationale à agir “immédiatement” pour “un retour au cessez-le-feu”.Il a plaidé poour une reprise de l’aide internationale, déplorant “le blocage” par Israël de la fourniture d’eau et d’électricité qui “met en danger la vie d’une population extrêmement vulnérable”.Selon Emmanuel Macron, la reprise du conflit est “dramatique pour les Palestiniens de Gaza, à nouveau plongés dans la terreur des bombardements, dramatique pour les otages et leurs familles qui vivent dans le cauchemar de l’attente et de l’incertitude d’une libération que nous souhaitons plus que tout, dramatique pour la région tout entière qui tente de se relever en plus d’une année de guerre et de bouleversements”.Emmanuel Macron a aussi estimé que le Hamas avait “été vaincu”, et qu’il était “dépourvu du parrain qui l’avait poussé au crime du 7 octobre” 2023 lors de son attaque meurtrière sans précédent contre Israël, dans une allusion à l’Iran. “L’axe de la résistance est aujourd’hui une illusion”, a-t-il martelé en faisant là aussi référence à Téhéran et ses alliés au Moyen-Orient, dont le Hamas et le mouvement libanais Hezbollah, considérablement affaiblis par les frappes israéliennes.Le président français a appelé à “retrouver le chemin d’une solution politique”, apportant son soutien au plan des dirigeants arabes pour Gaza, “qui propose un cadre crédible de reconstruction et des éléments pour garantir la sécurité et installer une nouvelle gouvernance qui ne peut pas être celle du Hamas”.Pour le chef de l’Etat, “les ferments d’une nouvelle architecture de sécurité” régionale “sont là”, mais “il manque aujourd’hui une pièce à cet ensemble éminemment complexe”: “un État palestinien”.Il a rappelé qu’il coprésiderait en juin aux Nations unies “une conférence pour les deux Etats”, palestinien et israélien, avec le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, avec lequel il doit aussi “échanger” mercredi soir.

Tadjikistan: le président Rakhmon, sans opposition, conforté par les législatives

Opposants en prison, observateurs indépendants absents et médias non accrédités: les élections législatives au Tadjikistan ont consacré la victoire attendue du parti du président Emomali Rakhmon, au pouvoir dans cette ex-république d’Asie centrale depuis 1992.Sans surprise, le parti démocratique-populaire du dirigeant Rakhmon a confirmé à l’issue du scrutin du 2 mars sa mainmise sur la chambre basse du Parlement, convoquée mercredi pour sa première session.Après des multiples tentatives infructueuses de l’AFP pour obtenir des résultats précis durant deux semaines, un responsable du parti présidentiel a finalement confirmé mercredi que le groupe avait empoché 49 des 63 sièges.De quoi laisser quelques miettes aux quatre autres partis sur les sept autorisés, tous loyaux envers le “fondateur de la paix et de l’unité nationale”, M. Rakhmon, qui a pourtant souligné le caractère “libre, démocratique et transparent” des élections.Le scrutin s’est tenu un mois après la condamnation de neuf responsables politiques d’opposition et de journalistes à des peines allant jusqu’à 27 ans de prison ferme pour “coup d’État” dans une affaire tenue secrète, nouvelle illustration de la dégradation de la situation démocratique, selon certains observateurs.Si les alliés du Tadjikistan, principalement la Russie, d’autres ex-républiques soviétiques et la Chine, ont loué le scrutin, leur avis tranche avec celui des observateurs indépendants de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).Notant une “détérioration manifeste du respect des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion”, l’OSCE a renoncé, fait rare, à couvrir le scrutin faute de “garanties formelles” des autorités pour “mener à bien (son) travail”.Et prétextant des problèmes administratifs, la Commission électorale n’a pas accrédité les rares médias non gouvernementaux.- “Connu à l’avance” -Des Tadjiks rencontrés par l’AFP avant ou pendant le scrutin dans la capitale Douchanbé avaient indiqué se sentir peu concernés par le vote, après une campagne électorale atone et des partis peu connus aux programmes quasiment similaires.Makhmoud, chauffeur de taxi de 36 ans, dit seulement connaître un candidat, son voisin, affilié au parti présidentiel. Et Matlouba, professeure de technologie de 23 ans, a du mal à comprendre pourquoi les autorités ont “dépensé autant alors qu’on sait déjà qui sera élu et tout est connu à l’avance”.D’autres semblaient désabusés, comme Alicher, ouvrier en bâtiment de 40 ans.”Je ne vois pas l’intérêt d’aller voter tant que les députés ne soutiendront pas les groupes vulnérables de la population”, dit-il.Le Tadjikistan reste la plus pauvre des ex-républiques soviétiques. Le salaire moyen a beau avoir augmenté, il ne dépasse toujours pas les 200 euros mensuels.Quand ils sont interrogés face caméra, les Tadjiks restent toutefois plus mesurés, la majorité de la population craignant de s’adresser aux médias.Saïora Noumonova, médecin, aimerait que les nouveaux députés “ouvrent des écoles et des centres de formation pour assurer aux jeunes une éducation et un emploi” et n’émigrent pas en Russie.- Libertés en baisse -Ces législatives étaient le dernier scrutin national avant la présidentielle de 2027 quand Emomali Rakhmon, 72 ans dont 32 au pouvoir, pourrait passer la main à son fils Roustam Emomali.Cet homme discret de 37 ans cumule déjà plusieurs responsabilités (député, président de la Chambre haute du Parlement, maire de Douchanbé, président de la Fédération de football, etc).Une perspective qui, selon certains observateurs, pousse le “chef de la nation” à raffermir son pouvoir pour assurer la transition dans un pays encore marqué par la guerre civile (1992-1997).Selon un expert tadjik, qui préfère rester anonyme par craintes de représailles, “les élections au Tadjikistan n’ont jamais été transparentes ni équitables depuis l’indépendance. Mais plus ça va, plus la situation empire”.”Jusqu’à présent, les autorités tentaient de faire comme si le processus était démocratique (…) mais ce qui se passe désormais dépasse toutes les limites”, déclare-t-il à l’AFP.D’après lui, “dans un pays où le pouvoir exécutif a subordonné tous les autres, le Parlement ne peut pas jouer un rôle significatif, les députés continueront à assurer la fonction de légitimation des décisions du gouvernement”.Un constat qui fait écho au rapport 2025 de l’ONG Freedom House. Le Tadjikistan fait partie des Etats ayant enregistré la plus forte baisse des libertés civiles et politiques durant la dernière décennie pour s’installer durablement parmi les “pires des pires”.

Chercheurs américains : CentraleSupélec mobilise trois millions d’euros

L’école d’ingénieurs CentraleSupélec va mobiliser trois millions d’euros pour accueillir des chercheurs basés aux Etats-Unis et financer des travaux qui ne pourraient plus y être menés en raison de la politique de l’administration Trump, a annoncé l’établissement mercredi.”A l’heure où les principes d’objectivité et de liberté de la recherche scientifique semblent parfois remis en cause, CentraleSupélec a décidé de s’associer à l’initiative +Safe Place for Science+ lancée par Aix-Marseille Université”, déclare dans un communiqué Romain Soubeyran, directeur de CentraleSupélec.Il invite les chercheurs travaillant actuellement aux Etats-Unis sur des sujets en lien avec les “domaines stratégiques” de l’école et souhaitant venir en France à postuler à son programme d’accueil. Issu du rapprochement de Centrale et de Supélec, l’établissement fait référence en sciences de l’ingénieur et des systèmes.Doté d’un “fonds d’amorçage de trois millions d’euros de la Fondation CentraleSupélec”, le programme “vise à offrir un environnement dans lequel les scientifiques de haut niveau pourront mener leurs recherches en toute liberté et sécurité”, indique le communiqué. “Il financera entre autres des +tenure tracks+ (contrats de travail à durée déterminée, NDLR) au niveau professeur ou assistant professeur, des +welcome packages+ (ensemble de mesures d’accueil, NDLR) ou des chaires d’accueil”, précise-t-il.Début mars, l’université d’Aix-Marseille a été la première en France à ouvrir les bras aux scientifiques dont le travail pourrait être menacé par la politique menée par Donald Trump, annonçant dégager 10 à 15 millions d’euros dans ce but.La semaine dernière, la Fondation Arc, dédiée à la recherche sur le cancer, a débloqué 3,5 millions d’euros “pour offrir aux chercheurs en difficulté actuellement basés aux Etats-Unis, l’opportunité de poursuivre leurs travaux en France”.Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a multiplié les annonces chocs visant la communauté scientifique: coupes budgétaires brutales, licenciement de centaines d’employés des agences fédérales chargées du climat ou de la santé, censure de certains sujets dans les recherches subventionnées…

Chercheurs américains : CentraleSupélec mobilise trois millions d’euros

L’école d’ingénieurs CentraleSupélec va mobiliser trois millions d’euros pour accueillir des chercheurs basés aux Etats-Unis et financer des travaux qui ne pourraient plus y être menés en raison de la politique de l’administration Trump, a annoncé l’établissement mercredi.”A l’heure où les principes d’objectivité et de liberté de la recherche scientifique semblent parfois remis en cause, CentraleSupélec a décidé de s’associer à l’initiative +Safe Place for Science+ lancée par Aix-Marseille Université”, déclare dans un communiqué Romain Soubeyran, directeur de CentraleSupélec.Il invite les chercheurs travaillant actuellement aux Etats-Unis sur des sujets en lien avec les “domaines stratégiques” de l’école et souhaitant venir en France à postuler à son programme d’accueil. Issu du rapprochement de Centrale et de Supélec, l’établissement fait référence en sciences de l’ingénieur et des systèmes.Doté d’un “fonds d’amorçage de trois millions d’euros de la Fondation CentraleSupélec”, le programme “vise à offrir un environnement dans lequel les scientifiques de haut niveau pourront mener leurs recherches en toute liberté et sécurité”, indique le communiqué. “Il financera entre autres des +tenure tracks+ (contrats de travail à durée déterminée, NDLR) au niveau professeur ou assistant professeur, des +welcome packages+ (ensemble de mesures d’accueil, NDLR) ou des chaires d’accueil”, précise-t-il.Début mars, l’université d’Aix-Marseille a été la première en France à ouvrir les bras aux scientifiques dont le travail pourrait être menacé par la politique menée par Donald Trump, annonçant dégager 10 à 15 millions d’euros dans ce but.La semaine dernière, la Fondation Arc, dédiée à la recherche sur le cancer, a débloqué 3,5 millions d’euros “pour offrir aux chercheurs en difficulté actuellement basés aux Etats-Unis, l’opportunité de poursuivre leurs travaux en France”.Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a multiplié les annonces chocs visant la communauté scientifique: coupes budgétaires brutales, licenciement de centaines d’employés des agences fédérales chargées du climat ou de la santé, censure de certains sujets dans les recherches subventionnées…

Aigle royal tué par une éolienne: décision renvoyée au 9 avril

Le tribunal de Montpellier a reporté au 9 avril sa décision dans le dossier de la mort d’un aigle royal reproducteur, qui a percuté il y a trois ans la pale d’une éolienne à Bernagues, dans le nord de l’Hérault.”Le délibéré est prorogé au 9 avril a 14H00″, a indiqué mercredi le président de la chambre correctionnelle du tribunal judiciaire, sans plus de précisions.Le 10 janvier 2023, vers 08H15, un aigle royal muni d’un GPS, volant à 50 km/h, avait percuté une pale d’une des sept éoliennes exploitées sur le massif de l’Escandorgue, sur les contreforts du Massif central, par la société Energie Renouvelable du Languedoc (ERL), filiale du groupe Valeco, selon le rapport d’enquête sur cet incident de l’Office français de la biodiversité (OFB).L’OFB avait mis en évidence un “dysfonctionnement du système de détection des oiseaux” lors de l’approche de l’aigle, qui avait, après avoir été percuté, “chuté lourdement” au pied de l’éolienne, où il sera retrouvé six jours plus tard.L’oiseau, qui appartient à une espèce protégée, était le mâle reproducteur d’un couple ayant installé son nid dès 2008 à trois km du lieu où ERL a construit ses éoliennes en 2016, selon France Nature Environnement (FNE), l’une des six associations parties civiles dans cette affaire.Lors de l’audience, le 22 janvier, le parquet avait réclamé une peine de 750 euros d’amende, dont 500.000 avec sursis, à l’encontre d’ERL, assortie d’une suspension d’activité avec exécution provisoire, ainsi que 150.000 euros d’amende (dont 100.000 avec sursis) contre le gérant de l’entreprise.Dans le cadre d’une autre procédure, la cour d’appel de Nîmes a ordonné le 7 décembre 2023 la démolition du parc éolien de Bernagues et la remise en état des lieux pour défaut de permis de construire valide. ERL a formé un pourvoi devant la Cour de cassation, dont la décision est toujours attendue.Par ailleurs, le même tribunal de Montpellier doit rendre le 7 avril sa décision dans une affaire similaire, qui oppose cette fois EDF Renouvelables à France Nature Environnement. L’électricien est accusé d’être responsable de la mort de centaines d’oiseaux protégés, dont de rares faucons crécerellettes, dans son parc éoliens d’Aumelas, également dans l’Hérault.

Bousculée par Trump, l’UE lance le processus de son réarmement

L’Union européenne a donné mercredi le coup d’envoi d’un plan visant à réarmer le continent d’ici à 2030, face à la menace russe et au risque de désengagement américain.”C’est un moment pivot pour la sécurité européenne”, a lancé la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.Les remises en cause de l’engagement américain en Europe, et particulièrement en Ukraine, après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche ont aussi agi comme un électrochoc.”Les 450 millions de citoyens de l’Union européenne ne devraient pas dépendre de 340 millions d’Américains pour se défendre contre 140 millions de Russes qui n’arrivent pas à battre 38 millions d’Ukrainiens”, a résumé le commissaire européen à la Défense Andrius Kubilius.Les dépenses militaires des 27 ont augmenté de plus de 31% depuis 2021, pour atteindre 326 milliards d’euros en 2024. “C’est mieux, mais ce n’est pas suffisant”, avait affirmé mardi la présidente de la Commision eurpéenne Ursula von der Leyen.La Commission européenne a présenté mercredi un “livre blanc” pour la défense, sorte de mode d’emploi à destination des Etats membres pour les aider à renforcer les capacités de défense du continent.On y retrouve les grandes lignes du plan dévoilé il y a deux semaines par Mme von der Leyen avec un objectif affiché de 800 milliards d’euros pour mettre l’Europe de la défense en ordre de marche.Un montant ambitieux, mais dont la mise en œuvre dépend surtout de la bonne volonté des Etats membres de l’UE, soulignent des diplomates à Bruxelles. La Commission européenne veut ainsi permettre aux Etats membres de consacrer jusqu’à 1,5% de leur Produit intérieur brut (PIB) pendant quatre ans à des dépenses militaires, sans crainte d’enfreindre les règles budgétaires qui encadrent les déficits publics.- Jusqu’à 650 milliards d’euros -Cela devrait permettre de mobiliser sur cette période jusqu’à 650 milliards d’euros, selon la Commission européenne. “C’est une estimation”, a reconnu mercredi un responsable de la Commission. Les 150 milliards restants seront mis à disposition des Etats membres sous forme de prêts.Chaque pays devra d’ici fin avril demander une exemption aux règles budgétaires en vigeur, selon ce “livre blanc”, rendu public mercredi.Les responsables de la Commission veulent aussi que les 27 adoptent au plus vite le texte servant de base aux prêts de 150 milliards d’euros.Il doit permettre de financer, en commun, des achats et des projets d’investissement en Europe. Des pays non membres de l’UE pourront participer, comme la Norvège.La porte est laissée ouverte, sous réserve de certains conditions, à la Turquie, ainsi qu’à la Grande-Bretagne dès qu’elle aura signé avec les 27 un accord de partenariat en matière de sécurité, a précisé Mme Kallas. Elle a dit espérer que cette signature soit possible avant un sommet UE-Royaume-Uni, prévu en mai cette année.Il s’agit aussi, selon Bruxelles d’acheter “davantage européen”, au moment où la très grande majorité des investissements en matière de défense se fait en dehors de l’Union européenne.Au moins 65% des pièces contenues dans tel ou tel armement doit être “d’origine européenne”, selon le “livre blanc”.Les dirigeants de l’UE ont déjà donné leur feu vert à ce plan proposé par Mme von der Leyen lors d’un sommet extraordinaire le 6 mars.- Aller plus loin -Plusieurs Etats membres souhaitent toutefois aller plus loin et suggèrent qu’un grand emprunt soit lancé, comme cela avait été le cas lors de la pandémie de Covid. L’UE avait alors emprunté 800 milliards d’euros. Les besoins ont cette fois été estimés à 500 milliards d’euros, mais la Commission européenne a jusqu’à présent refusé de s’engager dans cette voie. “Nous n’en sommes pas là”, a reconnu mercredi Kaja Kallas, devant quelques journalistes.La Commission européenne a également identifié les secteurs stratégiques dans lesquels les investissements doivent avoir lieu en priorité. Il s’agit surtout de combler les lacunes de l’industrie de défense en matière de munitions, de défense anti-aérienne, de drones, ou encore de missiles à longue portée.

Bousculée par Trump, l’UE lance le processus de son réarmement

L’Union européenne a donné mercredi le coup d’envoi d’un plan visant à réarmer le continent d’ici à 2030, face à la menace russe et au risque de désengagement américain.”C’est un moment pivot pour la sécurité européenne”, a lancé la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.Les remises en cause de l’engagement américain en Europe, et particulièrement en Ukraine, après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche ont aussi agi comme un électrochoc.”Les 450 millions de citoyens de l’Union européenne ne devraient pas dépendre de 340 millions d’Américains pour se défendre contre 140 millions de Russes qui n’arrivent pas à battre 38 millions d’Ukrainiens”, a résumé le commissaire européen à la Défense Andrius Kubilius.Les dépenses militaires des 27 ont augmenté de plus de 31% depuis 2021, pour atteindre 326 milliards d’euros en 2024. “C’est mieux, mais ce n’est pas suffisant”, avait affirmé mardi la présidente de la Commision eurpéenne Ursula von der Leyen.La Commission européenne a présenté mercredi un “livre blanc” pour la défense, sorte de mode d’emploi à destination des Etats membres pour les aider à renforcer les capacités de défense du continent.On y retrouve les grandes lignes du plan dévoilé il y a deux semaines par Mme von der Leyen avec un objectif affiché de 800 milliards d’euros pour mettre l’Europe de la défense en ordre de marche.Un montant ambitieux, mais dont la mise en œuvre dépend surtout de la bonne volonté des Etats membres de l’UE, soulignent des diplomates à Bruxelles. La Commission européenne veut ainsi permettre aux Etats membres de consacrer jusqu’à 1,5% de leur Produit intérieur brut (PIB) pendant quatre ans à des dépenses militaires, sans crainte d’enfreindre les règles budgétaires qui encadrent les déficits publics.- Jusqu’à 650 milliards d’euros -Cela devrait permettre de mobiliser sur cette période jusqu’à 650 milliards d’euros, selon la Commission européenne. “C’est une estimation”, a reconnu mercredi un responsable de la Commission. Les 150 milliards restants seront mis à disposition des Etats membres sous forme de prêts.Chaque pays devra d’ici fin avril demander une exemption aux règles budgétaires en vigeur, selon ce “livre blanc”, rendu public mercredi.Les responsables de la Commission veulent aussi que les 27 adoptent au plus vite le texte servant de base aux prêts de 150 milliards d’euros.Il doit permettre de financer, en commun, des achats et des projets d’investissement en Europe. Des pays non membres de l’UE pourront participer, comme la Norvège.La porte est laissée ouverte, sous réserve de certains conditions, à la Turquie, ainsi qu’à la Grande-Bretagne dès qu’elle aura signé avec les 27 un accord de partenariat en matière de sécurité, a précisé Mme Kallas. Elle a dit espérer que cette signature soit possible avant un sommet UE-Royaume-Uni, prévu en mai cette année.Il s’agit aussi, selon Bruxelles d’acheter “davantage européen”, au moment où la très grande majorité des investissements en matière de défense se fait en dehors de l’Union européenne.Au moins 65% des pièces contenues dans tel ou tel armement doit être “d’origine européenne”, selon le “livre blanc”.Les dirigeants de l’UE ont déjà donné leur feu vert à ce plan proposé par Mme von der Leyen lors d’un sommet extraordinaire le 6 mars.- Aller plus loin -Plusieurs Etats membres souhaitent toutefois aller plus loin et suggèrent qu’un grand emprunt soit lancé, comme cela avait été le cas lors de la pandémie de Covid. L’UE avait alors emprunté 800 milliards d’euros. Les besoins ont cette fois été estimés à 500 milliards d’euros, mais la Commission européenne a jusqu’à présent refusé de s’engager dans cette voie. “Nous n’en sommes pas là”, a reconnu mercredi Kaja Kallas, devant quelques journalistes.La Commission européenne a également identifié les secteurs stratégiques dans lesquels les investissements doivent avoir lieu en priorité. Il s’agit surtout de combler les lacunes de l’industrie de défense en matière de munitions, de défense anti-aérienne, de drones, ou encore de missiles à longue portée.

Mandat d’arrêt émis contre Milorad Dodik, chef politique des Serbes de Bosnie

Un mandat d’arrêt national a été émis contre le chef politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, recherché dans une enquête pour attaque à l’ordre constitutionnel, ce dernier assurant qu’il allait malgré tout poursuivre sa politique d’affaiblissement des institutions centrales. Le mandat a été délivré par la cour d’Etat dont le siège est à Sarajevo, une dizaine de jours après le rejet par M. Dodik, le président de la Republika Srpska (RS, entité serbe de Bosnie) d’une convocation du parquet d’Etat, qui veut l’interroger dans le cadre de son enquête.”Nous avons reçu hier dans notre système un mandat d’arrêt” contre M. Dodik, a déclaré mercredi le directeur de la police de l’entité croato-musulmane de Bosnie, Vahidin Munjic, à la télévision locale N1.La Bosnie d’après-guerre est divisée en deux entités autonomes, la RS et la Fédération croato-musulmane.Il s’agit d’un mandat d’arrêt national, à savoir que toutes les forces policières dans le pays, dont celles de l’entité serbe, “sont obligées d’agir”, a souligné M. Munjic.Chacune des deux entités dispose de sa propre police, et il existe aussi une police d’Etat central (Sipa), autorisée à intervenir dans les deux entités.Depuis plusieurs jours, la sécurité a été renforcée et des membres d’une unité d’élite patrouillent jour et nuit autour du palais présidentiel de la RS, à Banja Luka, chef-lieu de l’entité serbe situé à 200 km de Sarajevo.- “Nous continuons” -Le gouvernement de la RS a également ordonné lundi au ministère de l’Intérieur de l’entité à “engager un maximum des capacités pour sécuriser les personnes et les institutions bénéficiant d’une protection particulière”.Des mandats d’arrêt ont également été délivrés contre le Premier ministre de la RS, Radovan Viskovic, et le président de son Parlement, Nenad Stevandic, soupçonnés dans le même dossier.Le parquet d’Etat a ouvert une enquête pour “attaque contre l’ordre constitutionnel” après l’adoption fin février par le Parlement de la RS d’une législation interdisant à la police et à la justice centrales d’exercer dans cette entité (49% du territoire du pays). M. Dodik a promulgué ces lois le 5 février.Depuis son palais présidentiel, M. Dodik a exprimé mercredi sa détermination à aller de l’avant.”Nous continuons à mettre en place les politiques adoptées par le Parlement”, a déclaré M. Dodik au début d’une réunion avec M. Stevandic, en accusant les dirigeants bosniaques (musulmans) du pays de chercher un “conflit”.”Nous n’avons pas d’autre choix (…) Notre groupe, les gens qui font partie de ce processus politique sont très unis”, a-t-il ajouté.”Nous ne voulons pas la guerre (…) Mais ça ne veut pas dire que nous allons nous laisser trancher la tête”, a renchéri M. Stevandic.Le Parlement de la RS a adopté la loi controversée en riposte à un verdict prononcé le 26 février contre M. Dodik par la cour d’Etat pour le non-respect des décisions du Haut représentant international en Bosnie, Christian Schmidt, chargé de faire respecter l’accord de paix de Dayton (1995).- “Catastrophe totale” -M. Dodik a été condamné à une peine d’un an de prison, assortie d’une interdiction d’exercer ses fonctions pendant six ans. Il peut faire appel, mais il a rejeté ce jugement, en dénonçant un “procès politique” ayant pour objectif de l'”éliminer de l’arène politique”.Mardi, le directeur de la police centrale (Sipa), Darko Culum, un proche de M. Dodik, a présenté sa démission et annoncé son retour au sein du ministère de l’Intérieur de la RS. La Sipa est considérée comme la seule force policière qui pourrait éventuellement arrêter les trois hommes.Par ailleurs, un délai donné aux Serbes de Bosnie employés dans la police et la justice centrales pour rejoindre les institutions de la RS expire ce mercredi à minuit. Il semble qu’ils n’ont pas suivi l’appel de Milorad Dodik.Les autorités de la RS préparent également une “loi sur le contrôle frontalier de la RS”, alors que le contrôle aux frontières est assuré depuis 2000 par la police aux frontière d’Etat.Le président de la Serbie voisine, Aleksandar Vucic, un proche de Dodik, a déclaré mardi soir sur une télévision locale être “très inquiet de la situation” en Bosnie, précisant que Dodik, Viskovic et Stevandic ne pouvaient “plus circuler librement”.Tout en mettant en garde contre une éventuelle arrestation des trois hauts responsables serbes de Bosnie, le président Vucic a ajouté qu’il allait évoquer mercredi cette question à Bruxelles avec le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, ainsi qu’avec des responsables de l’UE.”J’espère que personne n’est aussi fou pour essayer de faire ça (…) Nous pourrions avoir une catastrophe totale en l’espace d’une nuit”, a dit M. Vucic.