Le Qatar et l’Egypte travaillent à sauver le cessez-le-feu à Gaza
Les médiateurs qataris et égyptiens s’emploient mercredi à sauvegarder l’accord de cessez-le-feu à Gaza, a indiqué une source palestinienne, après qu’Israël et les Etats-Unis ont averti d’une reprise de la guerre si le Hamas ne libérait pas samedi des otages. Selon les termes de la trêve, entrée en vigueur le 19 janvier après plus de 15 mois de combats à Gaza, 33 otages à Gaza doivent être libérés d’ici début mars contre 1.900 Palestiniens détenus par Israël. Mais après cinq échanges d’otages et de prisonniers, l’accord est mis à l’épreuve avec les menaces agitées par le Hamas, Israël et le président américain Donald Trump.Le gouvernement israélien a fait part de son indignation face à la parade organisée le 8 février à Gaza par le Hamas lors de la libération de trois otages, apparus faibles et émaciés et qui ont été contraints de remercier leurs ravisseurs.Le Hamas a lui accusé Israël de bloquer l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, et menacé lundi de ne pas procéder aux libérations prévues samedi. Et la tension est montée d’un cran après que le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio, attendu cette semaine au Moyen-Orient, a déclaré qu'”Israël ne peut pas permettre (…) au Hamas d’utiliser le cessez-le-feu pour reconstruire ses forces”.Face aux craintes d’une reprise de la guerre, des médiateurs du Qatar et d’Egypte “sont en contact avec la partie américaine” et “travaillent intensément pour résoudre la crise”, a indiqué à l’AFP la source palestinienne sous couvert de l’anonymat. Le Hamas a ensuite annoncé l’arrivée d’une délégation au Caire pour tenter de mettre fin à la crise. “Les choses restent difficiles et deviennent de plus en plus compliquées”, a dit une source du mouvement.- “L’enfer” -L’armée israélienne a entretemps envoyé des renforts supplémentaires autour de la bande de Gaza, dévastée par la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël. Mercredi, l’armée a dit avoir mené un raid aérien contre deux personnes qui tentaient de récupérer un drone à Gaza, sans préciser leur sort, et fait état de “plusieurs tentatives” de faire entrer des armes par drones dans le territoire palestinien.Les pourparlers pour préparer la deuxième phase de l’accord de trêve n’ont par ailleurs toujours pas commencé, ce que le Hamas a imputé à une “obstruction continue” d’Israël pour le “saboter”. Jusque là , 16 otages israéliens et 765 prisonniers palestiniens ont été libérés lors de la première phase s’achevant  début mars. Sur 251 personnes enlevées lors de l’attaque le 7-Octobre, 73 sont toujours otages à Gaza, dont au moins 35 mortes, selon l’armée israélienne.Principal allié d’Israël, Donald Trump a promis “l’enfer” au Hamas s’il ne relâchait pas “tous les otages” retenus à Gaza avant samedi “à 12 heures”.”Si le Hamas ne libère pas nos otages d’ici à samedi midi, le cessez-le-feu prendra fin” et l’armée  “reprendra des combats intenses jusqu’à ce que le Hamas soit définitivement battu”, a averti mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, sans préciser s’il parlait de tous les otages ou du seul groupe censé être libéré pour le sixième échange.Le mouvement palestinien a répondu qu’il restait “attaché” à l’accord de trêve, mais Donald Trump a affirmé “ne pas croire” qu’il respecterait la date limite de samedi.- “Inacceptable” -Le Hamas a en outre salué les positions d’Amman et du Caire opposées à la proposition de Donald Trump de déplacer les Palestiniens de Gaza ainsi que la perspective “d’un plan arabe pour reconstruire Gaza sans déplacer ses habitants”.M. Trump a proposé de placer Gaza sous contrôle américain pour la reconstruire et de déplacer ses quelque 2,4 millions d’habitants notamment vers l’Egypte et la Jordanie. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a jugé “inacceptable pour le monde arabe” un tel projet. Après des entretiens avec M. Trump à Washington, le roi Abdallah II de Jordanie a de nouveau réitéré mardi sa “ferme opposition” à tout déplacement des Palestiniens.Ce rejet a également été réaffirmé par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, attendu prochainement à la Maison Blanche.Israël “n’a pas été en mesure de nous pousser hors de ce pays, et Trump n’y parviendra pas non plus”, affirme Ismaïl Shehada, un habitant de Gaza-ville, pour qui “les menaces” du président américain sont “irréalistes”. La deuxième phase de l’accord vise à permettre la libération de tous les otages et la fin définitive de la guerre. La troisième et dernière phase doit être consacrée à la reconstruction de Gaza, un gigantesque chantier de plus de 53 milliards de dollars selon l’ONU.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.219 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Le Qatar et l’Egypte travaillent à sauver le cessez-le-feu à Gaza
Les médiateurs qataris et égyptiens s’emploient mercredi à sauvegarder l’accord de cessez-le-feu à Gaza, a indiqué une source palestinienne, après qu’Israël et les Etats-Unis ont averti d’une reprise de la guerre si le Hamas ne libérait pas samedi des otages. Selon les termes de la trêve, entrée en vigueur le 19 janvier après plus de 15 mois de combats à Gaza, 33 otages à Gaza doivent être libérés d’ici début mars contre 1.900 Palestiniens détenus par Israël. Mais après cinq échanges d’otages et de prisonniers, l’accord est mis à l’épreuve avec les menaces agitées par le Hamas, Israël et le président américain Donald Trump.Le gouvernement israélien a fait part de son indignation face à la parade organisée le 8 février à Gaza par le Hamas lors de la libération de trois otages, apparus faibles et émaciés et qui ont été contraints de remercier leurs ravisseurs.Le Hamas a lui accusé Israël de bloquer l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, et menacé lundi de ne pas procéder aux libérations prévues samedi. Et la tension est montée d’un cran après que le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio, attendu cette semaine au Moyen-Orient, a déclaré qu'”Israël ne peut pas permettre (…) au Hamas d’utiliser le cessez-le-feu pour reconstruire ses forces”.Face aux craintes d’une reprise de la guerre, des médiateurs du Qatar et d’Egypte “sont en contact avec la partie américaine” et “travaillent intensément pour résoudre la crise”, a indiqué à l’AFP la source palestinienne sous couvert de l’anonymat. Le Hamas a ensuite annoncé l’arrivée d’une délégation au Caire pour tenter de mettre fin à la crise. “Les choses restent difficiles et deviennent de plus en plus compliquées”, a dit une source du mouvement.- “L’enfer” -L’armée israélienne a entretemps envoyé des renforts supplémentaires autour de la bande de Gaza, dévastée par la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël. Mercredi, l’armée a dit avoir mené un raid aérien contre deux personnes qui tentaient de récupérer un drone à Gaza, sans préciser leur sort, et fait état de “plusieurs tentatives” de faire entrer des armes par drones dans le territoire palestinien.Les pourparlers pour préparer la deuxième phase de l’accord de trêve n’ont par ailleurs toujours pas commencé, ce que le Hamas a imputé à une “obstruction continue” d’Israël pour le “saboter”. Jusque là , 16 otages israéliens et 765 prisonniers palestiniens ont été libérés lors de la première phase s’achevant  début mars. Sur 251 personnes enlevées lors de l’attaque le 7-Octobre, 73 sont toujours otages à Gaza, dont au moins 35 mortes, selon l’armée israélienne.Principal allié d’Israël, Donald Trump a promis “l’enfer” au Hamas s’il ne relâchait pas “tous les otages” retenus à Gaza avant samedi “à 12 heures”.”Si le Hamas ne libère pas nos otages d’ici à samedi midi, le cessez-le-feu prendra fin” et l’armée  “reprendra des combats intenses jusqu’à ce que le Hamas soit définitivement battu”, a averti mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, sans préciser s’il parlait de tous les otages ou du seul groupe censé être libéré pour le sixième échange.Le mouvement palestinien a répondu qu’il restait “attaché” à l’accord de trêve, mais Donald Trump a affirmé “ne pas croire” qu’il respecterait la date limite de samedi.- “Inacceptable” -Le Hamas a en outre salué les positions d’Amman et du Caire opposées à la proposition de Donald Trump de déplacer les Palestiniens de Gaza ainsi que la perspective “d’un plan arabe pour reconstruire Gaza sans déplacer ses habitants”.M. Trump a proposé de placer Gaza sous contrôle américain pour la reconstruire et de déplacer ses quelque 2,4 millions d’habitants notamment vers l’Egypte et la Jordanie. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a jugé “inacceptable pour le monde arabe” un tel projet. Après des entretiens avec M. Trump à Washington, le roi Abdallah II de Jordanie a de nouveau réitéré mardi sa “ferme opposition” à tout déplacement des Palestiniens.Ce rejet a également été réaffirmé par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, attendu prochainement à la Maison Blanche.Israël “n’a pas été en mesure de nous pousser hors de ce pays, et Trump n’y parviendra pas non plus”, affirme Ismaïl Shehada, un habitant de Gaza-ville, pour qui “les menaces” du président américain sont “irréalistes”. La deuxième phase de l’accord vise à permettre la libération de tous les otages et la fin définitive de la guerre. La troisième et dernière phase doit être consacrée à la reconstruction de Gaza, un gigantesque chantier de plus de 53 milliards de dollars selon l’ONU.L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.219 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Macron et Modi affichent leur proximité à Marseille
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi ont affiché mercredi à Marseille leur proximité et le partenariat entre leurs pays, symbole selon Paris de l'”indépendance” française à l’heure de la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine.Arrivés mardi soir dans la deuxième ville de France, et après un dîner tardif dans un restaurant trois étoiles à Cassis, près de Marseille sur la côte méditerranéenne, les deux hommes d’Etat ont enchaîné mercredi au pas de course les étapes, sans s’adresser à la presse ni annoncer de nouveaux projets communs.Ils ont d’abord rendu hommage aux soldats indiens morts en France pendant la Première Guerre mondiale, au cimetière militaire marseillais de Mazargues.Ils ont ensuite inauguré le consulat général d’Inde dans la cité phocéenne, acclamés par une petite foule d’expatriés indiens, avant de se rendre au siège du géant mondial du transport maritime CMA CGM, sur le port de Marseille, où le PDG Rodolphe Saadé leur a présenté le “fleet center”, le centre de navigation d’où est gérée la flotte de l’armateur, soulignant les liens de la compagnie avec l’Inde.L’occasion d’évoquer le corridor Imec, projet de transport maritime et ferroviaire reliant l’Inde à l’Europe via le Moyen-Orient, qui se veut une alternative aux nouvelles “routes de la soie chinoises”.Dans de brefs échanges à bâtons rompus, Emmanuel Macron a estimé devant son invité que Marseille “peut clairement être le point d’entrée vers le marché européen” dans le cadre d’Imec, qu’il avait qualifié mardi de “catalyseur formidable” en clôture d’un forum d’affaires franco-indien, promettant de “mobiliser des projets concrets et des investissements”.MM. Macron et Modi ont ensuite visité le chantier monumental du réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, à Saint-Paul-lès-Durance, jouxtant le site nucléaire du CEA de Cadarache, à 70 km de Marseille.Ce projet international qui vise à révolutionner la production d’énergie implique la France et l’Inde mais aussi d’autres pays dont la Russie, la Chine ou encore les Etats-Unis.”C’est un projet unique aussi car ce sont des pays qui en matière géopolitique font face à des tensions mais ici ils travaillent ensemble. C’est un modèle: ici on laisse les passeports à l’accueil”, a dit à l’AFP le directeur général du site, l’Italien Pietro Barabaschi. – “Intimité particulière” -Mais alors que l’Elysée avait évoqué de possibles nouveaux projets de coopération portuaire, énergétique ou dans le nucléaire civil, aucune annonce n’a été faite. Pas plus que dans les négociations à plusieurs milliards d’euros sur l’achat par New Delhi d’avions de chasse français Rafale version marine et de sous-marins Scorpène.En emmenant Narendra Modi dans sa “ville de cÅ“ur” après avoir coprésidé le sommet sur l’intelligence artificielle à Paris, Emmanuel Macron voulait soigner sa relation avec le pays le plus peuplé de la planète, déjà invité au défilé du 14-Juillet en 2023.”L’Inde et la France sont deux grandes puissances et ont une intimité particulière”, a expliqué le président français dimanche dans une interview télévisée. “Nous voulons travailler avec les Etats-Unis d’Amérique” et “avec la Chine, mais on ne veut dépendre de personne”, a-t-il insisté, en mettant en avant sa “stratégie indopacifique”.Mardi, Narendra Modi a assuré que ce “partenariat ne se limite pas” aux relations bilatérales. “Nous travaillons ensemble pour trouver des solutions aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés”, et “renforcer notre coopération dans tous les domaines”, a-t-il dit.Pour un ancien ministre français, c’est une “bonne intuition” d’Emmanuel Macron, car “Modi, à la tête d’une puissance en devenir, a trouvé une position d’équilibre entre Américains, Chinois et Russes”.”Il y a une constance rhétorique de la France à vouloir se poser en pont entre le Nord et le Sud”, estime Bertrand Badie, professeur à Sciences-Po.Mais ce spécialiste des relations internationales prévient aussi qu’à force de vouloir afficher sa proximité avec New Delhi, “cela oblige Macron à passer sous silence la politique intérieure” du Premier ministre ultranationaliste hindou, décrié par ses opposants et des défenseurs des droits humains pour sa dérive autocratique.De Marseille, Narendra Modi s’est envolé en début d’après-midi pour les Etats-Unis, à la rencontre du nouveau président américain Donald Trump.
Macron et Modi affichent leur proximité à Marseille
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi ont affiché mercredi à Marseille leur proximité et le partenariat entre leurs pays, symbole selon Paris de l'”indépendance” française à l’heure de la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine.Arrivés mardi soir dans la deuxième ville de France, et après un dîner tardif dans un restaurant trois étoiles à Cassis, près de Marseille sur la côte méditerranéenne, les deux hommes d’Etat ont enchaîné mercredi au pas de course les étapes, sans s’adresser à la presse ni annoncer de nouveaux projets communs.Ils ont d’abord rendu hommage aux soldats indiens morts en France pendant la Première Guerre mondiale, au cimetière militaire marseillais de Mazargues.Ils ont ensuite inauguré le consulat général d’Inde dans la cité phocéenne, acclamés par une petite foule d’expatriés indiens, avant de se rendre au siège du géant mondial du transport maritime CMA CGM, sur le port de Marseille, où le PDG Rodolphe Saadé leur a présenté le “fleet center”, le centre de navigation d’où est gérée la flotte de l’armateur, soulignant les liens de la compagnie avec l’Inde.L’occasion d’évoquer le corridor Imec, projet de transport maritime et ferroviaire reliant l’Inde à l’Europe via le Moyen-Orient, qui se veut une alternative aux nouvelles “routes de la soie chinoises”.Dans de brefs échanges à bâtons rompus, Emmanuel Macron a estimé devant son invité que Marseille “peut clairement être le point d’entrée vers le marché européen” dans le cadre d’Imec, qu’il avait qualifié mardi de “catalyseur formidable” en clôture d’un forum d’affaires franco-indien, promettant de “mobiliser des projets concrets et des investissements”.MM. Macron et Modi ont ensuite visité le chantier monumental du réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, à Saint-Paul-lès-Durance, jouxtant le site nucléaire du CEA de Cadarache, à 70 km de Marseille.Ce projet international qui vise à révolutionner la production d’énergie implique la France et l’Inde mais aussi d’autres pays dont la Russie, la Chine ou encore les Etats-Unis.”C’est un projet unique aussi car ce sont des pays qui en matière géopolitique font face à des tensions mais ici ils travaillent ensemble. C’est un modèle: ici on laisse les passeports à l’accueil”, a dit à l’AFP le directeur général du site, l’Italien Pietro Barabaschi. – “Intimité particulière” -Mais alors que l’Elysée avait évoqué de possibles nouveaux projets de coopération portuaire, énergétique ou dans le nucléaire civil, aucune annonce n’a été faite. Pas plus que dans les négociations à plusieurs milliards d’euros sur l’achat par New Delhi d’avions de chasse français Rafale version marine et de sous-marins Scorpène.En emmenant Narendra Modi dans sa “ville de cÅ“ur” après avoir coprésidé le sommet sur l’intelligence artificielle à Paris, Emmanuel Macron voulait soigner sa relation avec le pays le plus peuplé de la planète, déjà invité au défilé du 14-Juillet en 2023.”L’Inde et la France sont deux grandes puissances et ont une intimité particulière”, a expliqué le président français dimanche dans une interview télévisée. “Nous voulons travailler avec les Etats-Unis d’Amérique” et “avec la Chine, mais on ne veut dépendre de personne”, a-t-il insisté, en mettant en avant sa “stratégie indopacifique”.Mardi, Narendra Modi a assuré que ce “partenariat ne se limite pas” aux relations bilatérales. “Nous travaillons ensemble pour trouver des solutions aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés”, et “renforcer notre coopération dans tous les domaines”, a-t-il dit.Pour un ancien ministre français, c’est une “bonne intuition” d’Emmanuel Macron, car “Modi, à la tête d’une puissance en devenir, a trouvé une position d’équilibre entre Américains, Chinois et Russes”.”Il y a une constance rhétorique de la France à vouloir se poser en pont entre le Nord et le Sud”, estime Bertrand Badie, professeur à Sciences-Po.Mais ce spécialiste des relations internationales prévient aussi qu’à force de vouloir afficher sa proximité avec New Delhi, “cela oblige Macron à passer sous silence la politique intérieure” du Premier ministre ultranationaliste hindou, décrié par ses opposants et des défenseurs des droits humains pour sa dérive autocratique.De Marseille, Narendra Modi s’est envolé en début d’après-midi pour les Etats-Unis, à la rencontre du nouveau président américain Donald Trump.
Macron et Modi affichent leur proximité à Marseille
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi ont affiché mercredi à Marseille leur proximité et le partenariat entre leurs pays, symbole selon Paris de l'”indépendance” française à l’heure de la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine.Arrivés mardi soir dans la deuxième ville de France, et après un dîner tardif dans un restaurant trois étoiles à Cassis, près de Marseille sur la côte méditerranéenne, les deux hommes d’Etat ont enchaîné mercredi au pas de course les étapes, sans s’adresser à la presse ni annoncer de nouveaux projets communs.Ils ont d’abord rendu hommage aux soldats indiens morts en France pendant la Première Guerre mondiale, au cimetière militaire marseillais de Mazargues.Ils ont ensuite inauguré le consulat général d’Inde dans la cité phocéenne, acclamés par une petite foule d’expatriés indiens, avant de se rendre au siège du géant mondial du transport maritime CMA CGM, sur le port de Marseille, où le PDG Rodolphe Saadé leur a présenté le “fleet center”, le centre de navigation d’où est gérée la flotte de l’armateur, soulignant les liens de la compagnie avec l’Inde.L’occasion d’évoquer le corridor Imec, projet de transport maritime et ferroviaire reliant l’Inde à l’Europe via le Moyen-Orient, qui se veut une alternative aux nouvelles “routes de la soie chinoises”.Dans de brefs échanges à bâtons rompus, Emmanuel Macron a estimé devant son invité que Marseille “peut clairement être le point d’entrée vers le marché européen” dans le cadre d’Imec, qu’il avait qualifié mardi de “catalyseur formidable” en clôture d’un forum d’affaires franco-indien, promettant de “mobiliser des projets concrets et des investissements”.MM. Macron et Modi ont ensuite visité le chantier monumental du réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, à Saint-Paul-lès-Durance, jouxtant le site nucléaire du CEA de Cadarache, à 70 km de Marseille.Ce projet international qui vise à révolutionner la production d’énergie implique la France et l’Inde mais aussi d’autres pays dont la Russie, la Chine ou encore les Etats-Unis.”C’est un projet unique aussi car ce sont des pays qui en matière géopolitique font face à des tensions mais ici ils travaillent ensemble. C’est un modèle: ici on laisse les passeports à l’accueil”, a dit à l’AFP le directeur général du site, l’Italien Pietro Barabaschi. – “Intimité particulière” -Mais alors que l’Elysée avait évoqué de possibles nouveaux projets de coopération portuaire, énergétique ou dans le nucléaire civil, aucune annonce n’a été faite. Pas plus que dans les négociations à plusieurs milliards d’euros sur l’achat par New Delhi d’avions de chasse français Rafale version marine et de sous-marins Scorpène.En emmenant Narendra Modi dans sa “ville de cÅ“ur” après avoir coprésidé le sommet sur l’intelligence artificielle à Paris, Emmanuel Macron voulait soigner sa relation avec le pays le plus peuplé de la planète, déjà invité au défilé du 14-Juillet en 2023.”L’Inde et la France sont deux grandes puissances et ont une intimité particulière”, a expliqué le président français dimanche dans une interview télévisée. “Nous voulons travailler avec les Etats-Unis d’Amérique” et “avec la Chine, mais on ne veut dépendre de personne”, a-t-il insisté, en mettant en avant sa “stratégie indopacifique”.Mardi, Narendra Modi a assuré que ce “partenariat ne se limite pas” aux relations bilatérales. “Nous travaillons ensemble pour trouver des solutions aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés”, et “renforcer notre coopération dans tous les domaines”, a-t-il dit.Pour un ancien ministre français, c’est une “bonne intuition” d’Emmanuel Macron, car “Modi, à la tête d’une puissance en devenir, a trouvé une position d’équilibre entre Américains, Chinois et Russes”.”Il y a une constance rhétorique de la France à vouloir se poser en pont entre le Nord et le Sud”, estime Bertrand Badie, professeur à Sciences-Po.Mais ce spécialiste des relations internationales prévient aussi qu’à force de vouloir afficher sa proximité avec New Delhi, “cela oblige Macron à passer sous silence la politique intérieure” du Premier ministre ultranationaliste hindou, décrié par ses opposants et des défenseurs des droits humains pour sa dérive autocratique.De Marseille, Narendra Modi s’est envolé en début d’après-midi pour les Etats-Unis, à la rencontre du nouveau président américain Donald Trump.
Macron et Modi affichent leur proximité à Marseille
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi ont affiché mercredi à Marseille leur proximité et le partenariat entre leurs pays, symbole selon Paris de l'”indépendance” française à l’heure de la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine.Arrivés mardi soir dans la deuxième ville de France, et après un dîner tardif dans un restaurant trois étoiles à Cassis, près de Marseille sur la côte méditerranéenne, les deux hommes d’Etat ont enchaîné mercredi au pas de course les étapes, sans s’adresser à la presse ni annoncer de nouveaux projets communs.Ils ont d’abord rendu hommage aux soldats indiens morts en France pendant la Première Guerre mondiale, au cimetière militaire marseillais de Mazargues.Ils ont ensuite inauguré le consulat général d’Inde dans la cité phocéenne, acclamés par une petite foule d’expatriés indiens, avant de se rendre au siège du géant mondial du transport maritime CMA CGM, sur le port de Marseille, où le PDG Rodolphe Saadé leur a présenté le “fleet center”, le centre de navigation d’où est gérée la flotte de l’armateur, soulignant les liens de la compagnie avec l’Inde.L’occasion d’évoquer le corridor Imec, projet de transport maritime et ferroviaire reliant l’Inde à l’Europe via le Moyen-Orient, qui se veut une alternative aux nouvelles “routes de la soie chinoises”.Dans de brefs échanges à bâtons rompus, Emmanuel Macron a estimé devant son invité que Marseille “peut clairement être le point d’entrée vers le marché européen” dans le cadre d’Imec, qu’il avait qualifié mardi de “catalyseur formidable” en clôture d’un forum d’affaires franco-indien, promettant de “mobiliser des projets concrets et des investissements”.MM. Macron et Modi ont ensuite visité le chantier monumental du réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, à Saint-Paul-lès-Durance, jouxtant le site nucléaire du CEA de Cadarache, à 70 km de Marseille.Ce projet international qui vise à révolutionner la production d’énergie implique la France et l’Inde mais aussi d’autres pays dont la Russie, la Chine ou encore les Etats-Unis.”C’est un projet unique aussi car ce sont des pays qui en matière géopolitique font face à des tensions mais ici ils travaillent ensemble. C’est un modèle: ici on laisse les passeports à l’accueil”, a dit à l’AFP le directeur général du site, l’Italien Pietro Barabaschi. – “Intimité particulière” -Mais alors que l’Elysée avait évoqué de possibles nouveaux projets de coopération portuaire, énergétique ou dans le nucléaire civil, aucune annonce n’a été faite. Pas plus que dans les négociations à plusieurs milliards d’euros sur l’achat par New Delhi d’avions de chasse français Rafale version marine et de sous-marins Scorpène.En emmenant Narendra Modi dans sa “ville de cÅ“ur” après avoir coprésidé le sommet sur l’intelligence artificielle à Paris, Emmanuel Macron voulait soigner sa relation avec le pays le plus peuplé de la planète, déjà invité au défilé du 14-Juillet en 2023.”L’Inde et la France sont deux grandes puissances et ont une intimité particulière”, a expliqué le président français dimanche dans une interview télévisée. “Nous voulons travailler avec les Etats-Unis d’Amérique” et “avec la Chine, mais on ne veut dépendre de personne”, a-t-il insisté, en mettant en avant sa “stratégie indopacifique”.Mardi, Narendra Modi a assuré que ce “partenariat ne se limite pas” aux relations bilatérales. “Nous travaillons ensemble pour trouver des solutions aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés”, et “renforcer notre coopération dans tous les domaines”, a-t-il dit.Pour un ancien ministre français, c’est une “bonne intuition” d’Emmanuel Macron, car “Modi, à la tête d’une puissance en devenir, a trouvé une position d’équilibre entre Américains, Chinois et Russes”.”Il y a une constance rhétorique de la France à vouloir se poser en pont entre le Nord et le Sud”, estime Bertrand Badie, professeur à Sciences-Po.Mais ce spécialiste des relations internationales prévient aussi qu’à force de vouloir afficher sa proximité avec New Delhi, “cela oblige Macron à passer sous silence la politique intérieure” du Premier ministre ultranationaliste hindou, décrié par ses opposants et des défenseurs des droits humains pour sa dérive autocratique.De Marseille, Narendra Modi s’est envolé en début d’après-midi pour les Etats-Unis, à la rencontre du nouveau président américain Donald Trump.
Macron et Modi affichent leur proximité à Marseille
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi ont affiché mercredi à Marseille leur proximité et le partenariat entre leurs pays, symbole selon Paris de l'”indépendance” française à l’heure de la confrontation entre les Etats-Unis et la Chine.Arrivés mardi soir dans la deuxième ville de France, et après un dîner tardif dans un restaurant trois étoiles à Cassis, près de Marseille sur la côte méditerranéenne, les deux hommes d’Etat ont enchaîné mercredi au pas de course les étapes, sans s’adresser à la presse ni annoncer de nouveaux projets communs.Ils ont d’abord rendu hommage aux soldats indiens morts en France pendant la Première Guerre mondiale, au cimetière militaire marseillais de Mazargues.Ils ont ensuite inauguré le consulat général d’Inde dans la cité phocéenne, acclamés par une petite foule d’expatriés indiens, avant de se rendre au siège du géant mondial du transport maritime CMA CGM, sur le port de Marseille, où le PDG Rodolphe Saadé leur a présenté le “fleet center”, le centre de navigation d’où est gérée la flotte de l’armateur, soulignant les liens de la compagnie avec l’Inde.L’occasion d’évoquer le corridor Imec, projet de transport maritime et ferroviaire reliant l’Inde à l’Europe via le Moyen-Orient, qui se veut une alternative aux nouvelles “routes de la soie chinoises”.Dans de brefs échanges à bâtons rompus, Emmanuel Macron a estimé devant son invité que Marseille “peut clairement être le point d’entrée vers le marché européen” dans le cadre d’Imec, qu’il avait qualifié mardi de “catalyseur formidable” en clôture d’un forum d’affaires franco-indien, promettant de “mobiliser des projets concrets et des investissements”.MM. Macron et Modi ont ensuite visité le chantier monumental du réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, à Saint-Paul-lès-Durance, jouxtant le site nucléaire du CEA de Cadarache, à 70 km de Marseille.Ce projet international qui vise à révolutionner la production d’énergie implique la France et l’Inde mais aussi d’autres pays dont la Russie, la Chine ou encore les Etats-Unis.”C’est un projet unique aussi car ce sont des pays qui en matière géopolitique font face à des tensions mais ici ils travaillent ensemble. C’est un modèle: ici on laisse les passeports à l’accueil”, a dit à l’AFP le directeur général du site, l’Italien Pietro Barabaschi. – “Intimité particulière” -Mais alors que l’Elysée avait évoqué de possibles nouveaux projets de coopération portuaire, énergétique ou dans le nucléaire civil, aucune annonce n’a été faite. Pas plus que dans les négociations à plusieurs milliards d’euros sur l’achat par New Delhi d’avions de chasse français Rafale version marine et de sous-marins Scorpène.En emmenant Narendra Modi dans sa “ville de cÅ“ur” après avoir coprésidé le sommet sur l’intelligence artificielle à Paris, Emmanuel Macron voulait soigner sa relation avec le pays le plus peuplé de la planète, déjà invité au défilé du 14-Juillet en 2023.”L’Inde et la France sont deux grandes puissances et ont une intimité particulière”, a expliqué le président français dimanche dans une interview télévisée. “Nous voulons travailler avec les Etats-Unis d’Amérique” et “avec la Chine, mais on ne veut dépendre de personne”, a-t-il insisté, en mettant en avant sa “stratégie indopacifique”.Mardi, Narendra Modi a assuré que ce “partenariat ne se limite pas” aux relations bilatérales. “Nous travaillons ensemble pour trouver des solutions aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés”, et “renforcer notre coopération dans tous les domaines”, a-t-il dit.Pour un ancien ministre français, c’est une “bonne intuition” d’Emmanuel Macron, car “Modi, à la tête d’une puissance en devenir, a trouvé une position d’équilibre entre Américains, Chinois et Russes”.”Il y a une constance rhétorique de la France à vouloir se poser en pont entre le Nord et le Sud”, estime Bertrand Badie, professeur à Sciences-Po.Mais ce spécialiste des relations internationales prévient aussi qu’à force de vouloir afficher sa proximité avec New Delhi, “cela oblige Macron à passer sous silence la politique intérieure” du Premier ministre ultranationaliste hindou, décrié par ses opposants et des défenseurs des droits humains pour sa dérive autocratique.De Marseille, Narendra Modi s’est envolé en début d’après-midi pour les Etats-Unis, à la rencontre du nouveau président américain Donald Trump.
Le chef du Pentagone à Bruxelles, les Européens sous pression
Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth rencontre les membres de l’Otan mercredi à Bruxelles, pour accentuer la pression sur les alliés européens de Washington concernant le financement de l’Alliance et l’Ukraine.Avant le début de cette réunion, le secrétaire général de l’Alliance Mark Rutte a souligné, comme M. Hegseth la veille, la nécessité pour les Européens de dépenser “considérablement plus” pour leur défense.”Nous devons faire beaucoup plus pour avoir ce dont nous avons besoin pour la dissuasion et la défense (…) afin que le fardeau soit partagé de façon plus équitable”, a-t-il déclaré.A son arrivée au siège de l’Alliance atlantique, Pete Hegseth a donné le ton de son tout premier déplacement à Bruxelles : “l’Otan doit être plus forte (…) pas un club de diplomates”, a-t-il lancé sur X.Les pays européens membres de cette organisation espèrent de leur côté des indications sur l’engagement américain en Europe et aux côtés de l’Ukraine, après une série de déclarations tonitruantes du président Donald Trump.Les Européens redoutent aussi qu’un éventuel accord de paix entre l’Ukraine et la Russie, que Donald Trump a promis d’obtenir au plus vite, ne se fasse sans eux et au détriment de Kiev.”Il y a une convergence de vues sur le fait que nous devons être sûrs, tout d’abord que l’Ukraine arrive en position de force pour démarrer des négociations” de paix, a-t-il affirmé mercredi après, a-t-il précisé, de premiers contacts avec la nouvelle administration Trump. Et, en second lieu, de s’assurer que quelque soit le résultat de ces discussions, il soit “durable” sans le risque que la Russie lance une nouvelle attaque quelques années plus tard, a-t-il ajouté.Mercredi après-midi, Pete Hegseth participera à une réunion du groupe de contact qui coordonne le soutien militaire à l’Ukraine, depuis l’invasion russe de ce pays il y a presque trois ans.Comme à l’Otan jeudi, il y doit appeler les Européens à accroître leur “leadership”, selon le Pentagone.Certains y sont prêts, comme la France ou le Royaume-Uni, y compris avec l’envoi de troupes en Ukraine pour garantir un éventuel accord de paix, selon un diplomate de l’Otan. Ces pays espèrent que les Etats-Unis resteront à leurs côtés et feront pression sur la Russie pour qu’elle vienne à la table de négociations, a expliqué cette source diplomatique.Européens et Américains vont surtout se jauger au cours de ce premier contact à l’Otan, qui sera suivi par le déplacement du vice-président américain J.D Vance à Munich, en Allemagne, où il rencontrera vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky en marge de la conférence sur la sécurité.- Redevenir “russes” -Donald Trump a renforcé le trouble en Europe en évoquant lundi la possibilité de voir les Ukrainiens redevenir “russes”. Seule certitude, selon un autre diplomate à Bruxelles, les Etats-Unis vont mettre une “pression maximum” sur les Européens pour qu’ils partagent davantage le “fardeau” des dépenses militaires au sein de l’Alliance atlantique.Le milliardaire américain a fixé la barre très haut en réclamant des Alliés européens qu’ils doublent, au minimum, leurs dépenses militaires.Pour le nouveau président américain, les pays de l’Otan doivent consacrer 5% de leur Produit intérieur brut (PIB) à ces dépenses, quand ils ne sont encore que 23 à dépenser 2% de leur PIB en armements.Mais pour la plupart des Alliés européens, à l’exception de la Pologne, la “marche” est trop haute, selon un diplomate de l’Otan, même si la plupart d’entre eux ne contestent pas la nécessité de dépenser plus.Le secrétaire général de l’Alliance Mark Rutte l’a maintes fois rappelé: il faut dépenser plus, probablement “au-dessus de 3%”, a-t-il dit mercredi, sans toutefois fixer un chiffre définitif. Le chiffre de 3,5% est régulièrement évoqué, mais aucune décision n’a été prise, et ne devrait pas l’être avant, au mieux, le prochain sommet de l’Otan en juin à La Haye.En attendant, Mark Rutte a souligné mercredi devant la presse les efforts déjà accomplis par les Alliés européens, dont plus des deux tiers ont déjà atteint les 2%, objectif fixé en 2014. Il a également souligné la hausse de 20% sur un an en 2024 des dépenses militaires des Alliés hors Etats-Unis et Canada.
Le chef du Pentagone à Bruxelles, les Européens sous pression
Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth rencontre les membres de l’Otan mercredi à Bruxelles, pour accentuer la pression sur les alliés européens de Washington concernant le financement de l’Alliance et l’Ukraine.Avant le début de cette réunion, le secrétaire général de l’Alliance Mark Rutte a souligné, comme M. Hegseth la veille, la nécessité pour les Européens de dépenser “considérablement plus” pour leur défense.”Nous devons faire beaucoup plus pour avoir ce dont nous avons besoin pour la dissuasion et la défense (…) afin que le fardeau soit partagé de façon plus équitable”, a-t-il déclaré.A son arrivée au siège de l’Alliance atlantique, Pete Hegseth a donné le ton de son tout premier déplacement à Bruxelles : “l’Otan doit être plus forte (…) pas un club de diplomates”, a-t-il lancé sur X.Les pays européens membres de cette organisation espèrent de leur côté des indications sur l’engagement américain en Europe et aux côtés de l’Ukraine, après une série de déclarations tonitruantes du président Donald Trump.Les Européens redoutent aussi qu’un éventuel accord de paix entre l’Ukraine et la Russie, que Donald Trump a promis d’obtenir au plus vite, ne se fasse sans eux et au détriment de Kiev.”Il y a une convergence de vues sur le fait que nous devons être sûrs, tout d’abord que l’Ukraine arrive en position de force pour démarrer des négociations” de paix, a-t-il affirmé mercredi après, a-t-il précisé, de premiers contacts avec la nouvelle administration Trump. Et, en second lieu, de s’assurer que quelque soit le résultat de ces discussions, il soit “durable” sans le risque que la Russie lance une nouvelle attaque quelques années plus tard, a-t-il ajouté.Mercredi après-midi, Pete Hegseth participera à une réunion du groupe de contact qui coordonne le soutien militaire à l’Ukraine, depuis l’invasion russe de ce pays il y a presque trois ans.Comme à l’Otan jeudi, il y doit appeler les Européens à accroître leur “leadership”, selon le Pentagone.Certains y sont prêts, comme la France ou le Royaume-Uni, y compris avec l’envoi de troupes en Ukraine pour garantir un éventuel accord de paix, selon un diplomate de l’Otan. Ces pays espèrent que les Etats-Unis resteront à leurs côtés et feront pression sur la Russie pour qu’elle vienne à la table de négociations, a expliqué cette source diplomatique.Européens et Américains vont surtout se jauger au cours de ce premier contact à l’Otan, qui sera suivi par le déplacement du vice-président américain J.D Vance à Munich, en Allemagne, où il rencontrera vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky en marge de la conférence sur la sécurité.- Redevenir “russes” -Donald Trump a renforcé le trouble en Europe en évoquant lundi la possibilité de voir les Ukrainiens redevenir “russes”. Seule certitude, selon un autre diplomate à Bruxelles, les Etats-Unis vont mettre une “pression maximum” sur les Européens pour qu’ils partagent davantage le “fardeau” des dépenses militaires au sein de l’Alliance atlantique.Le milliardaire américain a fixé la barre très haut en réclamant des Alliés européens qu’ils doublent, au minimum, leurs dépenses militaires.Pour le nouveau président américain, les pays de l’Otan doivent consacrer 5% de leur Produit intérieur brut (PIB) à ces dépenses, quand ils ne sont encore que 23 à dépenser 2% de leur PIB en armements.Mais pour la plupart des Alliés européens, à l’exception de la Pologne, la “marche” est trop haute, selon un diplomate de l’Otan, même si la plupart d’entre eux ne contestent pas la nécessité de dépenser plus.Le secrétaire général de l’Alliance Mark Rutte l’a maintes fois rappelé: il faut dépenser plus, probablement “au-dessus de 3%”, a-t-il dit mercredi, sans toutefois fixer un chiffre définitif. Le chiffre de 3,5% est régulièrement évoqué, mais aucune décision n’a été prise, et ne devrait pas l’être avant, au mieux, le prochain sommet de l’Otan en juin à La Haye.En attendant, Mark Rutte a souligné mercredi devant la presse les efforts déjà accomplis par les Alliés européens, dont plus des deux tiers ont déjà atteint les 2%, objectif fixé en 2014. Il a également souligné la hausse de 20% sur un an en 2024 des dépenses militaires des Alliés hors Etats-Unis et Canada.