A l’académie Hagi, le Maradona des Carpates forme les champions roumains

Un immense portrait du Regele (le roi), comme on le surnomme en Roumanie, domine l’académie fondée par Gheorghe Hagi à deux pas de la mer Noire, souvenir de l’exploit du Mondial-1994. “Tout est possible”, voilà le credo que l’ex-légende de 60 ans enseigne aux 200 enfants de l’académie située dans sa région natale de Constanta, à deux heures et demie de route de la capitale Bucarest.Depuis sa création en 2009, l’ancien capitaine des Tricolorii, quart de finalistes de la Coupe du monde 1994, a investi plus de 25 millions d’euros dans ce projet avec déjà des résultats probants.Des dizaines d’anciens élèves ont rejoint la première division roumaine et neuf d’entre eux – dont son fils Ianis – ont contribué au parcours honorable des Tricolores à l’Euro-2024 (8e de finale). C’est sa “plus grande réussite”, aime dire Hagi de l’académie. Après sa retraite en 2000, fort de 124 apparitions en équipe nationale, le meneur de jeu au divin pied gauche a brièvement entraîné la sélection avant de rejoindre les clubs turcs de Bursaspor et Galatasaray.Il a aussi officié à Timisoara et Bucarest mais désormais il reste ancré à Constanta, où il coache aussi le club de Farul qu’il a mené à la tête de la Ligue 1 en 2023. Etendue sur 17 hectares et dotée de 13 terrains de football, son académie n’a rien à envier aux centres de formation ailleurs sur le continent, dans ce pays parmi les plus pauvres de l’UE.- Donner une chance aux jeunes -Pour les quelque 200 jeunes qui y suivent des cours, dont 70 pensionnaires à temps plein, Gheorghe Hagi voulait un endroit leur permettant de s’affirmer, de chasser “tout complexe d’infériorité”, lui qui n’a jamais supporté la condescendance des grandes nations à l’égard du football roumain.Sa méthode: “ne pas ruminer les erreurs” mais se focaliser sur “les progrès accomplis” chaque jour, expliquait-il à la presse convoquée le 5 février pour célébrer son 60e anniversaire.Sa voix est forte et il a conservé ce tempérament volcanique qu’il affichait sur le terrain. Mais son entourage vante son “coeur d’or” et son “courage”. Il a donné une chance aux plus jeunes au moment où la formation “n’était depuis longtemps plus une priorité” en Roumanie, raconte à l’AFP le directeur technique Cristian Camui. Sollicité, Gheorghe Hagi n’a pas donné suite à une demande d’interview. Dans les rangs des joueurs prometteurs, Iustin Doicaru, 18 ans, raconte avoir appris “comment supporter” la pression et surmonter “les moments les plus difficiles”.Recruté par le FC Farul, il se souvient de son premier but pour l’équipe en décembre 2024 et des félicitations de son idole, “le meilleur footballeur” de l’histoire roumaine. Qui a depuis peu un musée à sa gloire dans l’enceinte de l’académie. Trophées, maillots et chaussures de foot y sont exposés et seront peut-être bientôt rejoints par “l’Etoile de Roumanie”, la plus haute distinction du pays qu’il a reçue ce mois-ci au palais présidentiel, ému comme un gamin.

L’Eglise fait le point sur sa lutte contre les violences sexuelles

Trois ans et demi après le séisme du rapport Sauvé sur les violences sexuelles dans l’Eglise catholique, la Conférence des évêques de France (CEF) a donné lundi à Lourdes le coup d’envoi d’ un “point d’étape” de deux jours sur la lutte contre ce fléau.En parallèle, le sanctuaire de Lourdes a commencé lundi martin à masquer certaines mosaïques du prêtre slovène Marko Rupnik, accusé d’agressions sexuelles: un “nouveau pas symbolique”, après la décision en juillet de ne plus éclairer les mosaïques la nuit, pour que “l’entrée dans la basilique soit facilitée pour toutes les personnes qui aujourd’hui ne peuvent pas en franchir le seuil”, a expliqué l’évêque de Tarbes-Lourdes, Jean-Marc Micas.Le colloque, rassemblant plus de 300 participants, est organisé en amont de l’assemblée plénière de la CEF, qui élira mercredi un nouveau président.”Notre intention, pendant ce jour et demi, est de mesurer le chemin parcouru, de tracer des perspectives pour la suite”, a affirmé le président de la CEF, Eric de Moulins-Beaufort, dans son discours d’ouverture.Il a remercié les nombreuses victimes présentes: “leur décision de nous parler leur a parfois valu du mépris. Ils et elles nous ont puissamment aidés”.Parmi ces victimes, Nathalie, 69 ans, victime à 14 ans d’un prêtre parisien, s’est dite “un peu étonnée que le terme viol soit très peu utilisé: agression sexuelle pour moi c’est un peu trop policé”.”Les victimes attendent des choses très concrètes”, a ajouté Christian Guéritauld, du collectif Les Voix libérées, après la pose ce mois-ci dans la basilique de Tours d’une plaque en hommage au chef de choeur qui les a agressés.Regis Dubourg, qui a lui joué un rôle de coordinateur, explique être “venu pour vérifier que dans l’institution-Eglise personne ne dise qu’il faut tourner la page”. “Comment cartographier les risques à venir?”, s’est-t-il interrogé.- “Discours de vérité” -Egalement présent, le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz a jugé “important que nous puissions regarder ensemble ce type de réalités”.Hasard de la géographie: le colloque se tient à une vingtaine de kilomètres de l’établissement d’enseignement catholique Notre-Dame-de-Bétharram, au centre de multiples révélations de violences sexuelles.Mgr de Moulins-Beaufort a indiqué avoir rencontré dimanche, “dans la conscience du travail à faire”, Alain Esquerre et Pascal Gélie, du collectif des personnes victimes à Bétharram.L’occasion selon Pascal Gélie, présent au colloque, d’un “discours de vérité”. Il a aussi invité la future direction de la CEF, qui prendra ses fonctions en juillet, à “ne pas tourner la page”.Ce “point d’étape” est organisé trois ans et demi après la publication du rapport de la Ciase (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique) qui a estimé à 330.000 le nombre de mineurs victimes depuis les années 1950. Dans le sillage de ces révélations, l’Eglise avait reconnu sa responsabilité institutionnelle et créé deux instances de reconnaissance pour les victimes ainsi que neuf groupes de travail, qui avaient émis des recommandations en mars 2023.Où en est-on de leur mise en oeuvre? Un rapport présenté au colloque salue “une réelle volonté de changement” même si “c’est forcément un long processus” car “il s’agit d’entrer dans un changement profond de culture”.Parmi les mesures recensées: un cours en ligne sur le “risque d’instrumentalisation de la parole de Dieu”, une “charte de bientraitance pour la protection des mineurs”, un outil d’auto-diagnostic pour les communautés accueillant des mineurs, des procédures d’accueil et de formation des futurs prêtres…”Le chemin est ouvert, mais il est loin d’être achevé”, a affirmé Mgr de Moulins-Beaufort.Mardi matin une table ronde réunira le président de la Ciase Jean-Marc Sauvé, et ceux des deux commissions de réparation décidées en 2021: Marie Derain de Vaucresson pour l’Inirr (Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation) et Antoine Garapon pour la CRR (Commission reconnaissance et réparation).En parallèle du colloque, l’association Mouv’Enfants de victimes de violences sexuelles compte organiser lundi dans un hôtel de Lourdes un “faux procès de l’Eglise et de l’Etat pour crime contre l’humanité”.

L’Eglise fait le point sur sa lutte contre les violences sexuelles

Trois ans et demi après le séisme du rapport Sauvé sur les violences sexuelles dans l’Eglise catholique, la Conférence des évêques de France (CEF) a donné lundi à Lourdes le coup d’envoi d’ un “point d’étape” de deux jours sur la lutte contre ce fléau.En parallèle, le sanctuaire de Lourdes a commencé lundi martin à masquer certaines mosaïques du prêtre slovène Marko Rupnik, accusé d’agressions sexuelles: un “nouveau pas symbolique”, après la décision en juillet de ne plus éclairer les mosaïques la nuit, pour que “l’entrée dans la basilique soit facilitée pour toutes les personnes qui aujourd’hui ne peuvent pas en franchir le seuil”, a expliqué l’évêque de Tarbes-Lourdes, Jean-Marc Micas.Le colloque, rassemblant plus de 300 participants, est organisé en amont de l’assemblée plénière de la CEF, qui élira mercredi un nouveau président.”Notre intention, pendant ce jour et demi, est de mesurer le chemin parcouru, de tracer des perspectives pour la suite”, a affirmé le président de la CEF, Eric de Moulins-Beaufort, dans son discours d’ouverture.Il a remercié les nombreuses victimes présentes: “leur décision de nous parler leur a parfois valu du mépris. Ils et elles nous ont puissamment aidés”.Parmi ces victimes, Nathalie, 69 ans, victime à 14 ans d’un prêtre parisien, s’est dite “un peu étonnée que le terme viol soit très peu utilisé: agression sexuelle pour moi c’est un peu trop policé”.”Les victimes attendent des choses très concrètes”, a ajouté Christian Guéritauld, du collectif Les Voix libérées, après la pose ce mois-ci dans la basilique de Tours d’une plaque en hommage au chef de choeur qui les a agressés.Regis Dubourg, qui a lui joué un rôle de coordinateur, explique être “venu pour vérifier que dans l’institution-Eglise personne ne dise qu’il faut tourner la page”. “Comment cartographier les risques à venir?”, s’est-t-il interrogé.- “Discours de vérité” -Egalement présent, le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz a jugé “important que nous puissions regarder ensemble ce type de réalités”.Hasard de la géographie: le colloque se tient à une vingtaine de kilomètres de l’établissement d’enseignement catholique Notre-Dame-de-Bétharram, au centre de multiples révélations de violences sexuelles.Mgr de Moulins-Beaufort a indiqué avoir rencontré dimanche, “dans la conscience du travail à faire”, Alain Esquerre et Pascal Gélie, du collectif des personnes victimes à Bétharram.L’occasion selon Pascal Gélie, présent au colloque, d’un “discours de vérité”. Il a aussi invité la future direction de la CEF, qui prendra ses fonctions en juillet, à “ne pas tourner la page”.Ce “point d’étape” est organisé trois ans et demi après la publication du rapport de la Ciase (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique) qui a estimé à 330.000 le nombre de mineurs victimes depuis les années 1950. Dans le sillage de ces révélations, l’Eglise avait reconnu sa responsabilité institutionnelle et créé deux instances de reconnaissance pour les victimes ainsi que neuf groupes de travail, qui avaient émis des recommandations en mars 2023.Où en est-on de leur mise en oeuvre? Un rapport présenté au colloque salue “une réelle volonté de changement” même si “c’est forcément un long processus” car “il s’agit d’entrer dans un changement profond de culture”.Parmi les mesures recensées: un cours en ligne sur le “risque d’instrumentalisation de la parole de Dieu”, une “charte de bientraitance pour la protection des mineurs”, un outil d’auto-diagnostic pour les communautés accueillant des mineurs, des procédures d’accueil et de formation des futurs prêtres…”Le chemin est ouvert, mais il est loin d’être achevé”, a affirmé Mgr de Moulins-Beaufort.Mardi matin une table ronde réunira le président de la Ciase Jean-Marc Sauvé, et ceux des deux commissions de réparation décidées en 2021: Marie Derain de Vaucresson pour l’Inirr (Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation) et Antoine Garapon pour la CRR (Commission reconnaissance et réparation).En parallèle du colloque, l’association Mouv’Enfants de victimes de violences sexuelles compte organiser lundi dans un hôtel de Lourdes un “faux procès de l’Eglise et de l’Etat pour crime contre l’humanité”.

Marine Le Pen ou les ambitions contrariées d’une héritière

Marine Le Pen, entravée par la justice dans sa course à l’Elysée, peut à nouveau se poser comme la victime d’un “système” dont elle se dit persécutée, leitmotiv d’une carrière politique de près de trente ans lors de laquelle elle a autant mis en scène ses déboires que sa capacité, jusqu’alors, à les surmonter.”Un procès politique”? En aucun cas, avait-elle d’abord juré, disant “faire confiance en la Justice”.Il s’agissait, pour Marine Le Pen, de parachever une entreprise de “normalisation”, respectueuse des institutions, deux ans avant une quatrième candidature à l’Elysée que les sondages, pour la première fois, lui promettaient potentiellement victorieuse.Mais, lorsque son ciel judiciaire s’est assombri, celle qui avait dit, treize ans plus tôt lors de son accession à la tête du Rassemblement national (ex-FN) “prendre l’ensemble de l’histoire de (son) parti” et “assumer tout”, en retrouvait soudainement les accents outranciers.”C’est ma mort politique qu’on réclame”, se posait-elle en victime d’un “système”, reprenant les antiennes de son père, Jean-Marie Le Pen, qui avaient fait le succès du parti extrémiste dès les années 80.- Mater dolorosa -Née en 1968, elle n’avait que quatre ans lorsque ce patriarche co-fonde le Front national, six ans lors de sa première candidature à la présidentielle, et à peine deux de plus lorsque la famille réchappe à un attentat dans leur appartement parisien.Marine Le Pen, la fille du “diable de la République”, raconte alors une construction personnelle indissociable de son père et de ses idées, rappelant les brimades scolaires ou, adolescente, le brutal départ de sa mère du foyer familial abondamment relayé par les médias.Le piteux score de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de la présidentielle de 2002 (17,79%) la convainc néanmoins que la seule rhétorique de la provocation et de la victimisation du FN est une impasse. D’autant que celle qui a été adoubée par son père pour reprendre le flambeau nourrit une divergence majeure avec lui: Marine Le Pen, elle, veut le pouvoir.La stratégie nouvelle tient en un mot, “dédiabolisation”, qui la conduit notamment à la tête du parti à partir de 2011 à opérer des revirements programmatiques spectaculaires, au risque de l’illisibilité, sur l’Union européenne, l’euro, la peine de mort ou les alliances internationales.Il n’est plus question non plus de prêter le flanc aux critiques en accointances douteuses ou ambiguïtés sur le racisme et l’antisémitisme.Marine Le Pen limoge les éléments les plus radicaux jusqu’à son propre père, en 2015, une tragi-comédie politico-familiale, où elle entend occuper le rôle sacrificiel, diffusée en direct sur les chaînes d’information en continu.Sept ans plus, tard, elle retrouve ces mêmes accents lorsque sa nièce, Marion Maréchal, lui préfère Eric Zemmour pour la présidentielle: “Je l’ai élevée avec ma sÅ“ur pendant les premières années de sa vie”, sanglote-t-elle sur BFMTV – ladite sÅ“ur et mère de Marion, Yann Le Pen, proteste.La figure de mater dolorosa doit procéder d’une “humanisation” de l’aspirante présidente Le Pen, une “honnête mère de famille” qui a surmonté les épreuves politiques et personnelles, proche du peuple et chantre d’une France “apaisée”. A la tête de 120 députés dans une Assemblée nationale éclatée, elle veille encore à incarner “le calme des vieilles troupes”, prérequis de la fonction suprême qu’elle vise.- Passionaria -Le personnage a pourtant ses failles: consciemment ou non, il est régulièrement visité par celui de la passionaria, Marine-la-réprouvée, paria, victime, toujours, de l'”Etat profond” – variante de “l’establishment” cher à son père – que ce soit lorsque le parti est au bord de la faillite ou qu’un “front républicain” se met en place. Jusqu’à ce procès, derrière lequel elle voit la main de l’honnie Union européenne, et qui signe – provisoirement – sa chute politique.Un mois et demi après les réquisitions, la mort de Jean-Marie Le Pen la faisait d’ailleurs revenir sur sa décision de l’exclure, qu’elle “ne se pardonnera jamais”. L’apparente absolution a fait tiquer quelques conseillers. Les diatribes s’accompagnent également du geste, jusqu’à trébucher. N’est-ce pas sa difficulté à se maîtriser qui lui a fait perdre son débat d’entre-deux-tours de la présidentielle de 2017, lorsqu’elle a singé la série “Les envahisseurs” en ricanant à gorge déployée?”C’est parfois plus fort qu’elle”, admet un proche, qui entend lui faire renoncer en public à l’ironie, le second degré et la violence verbale, réputés contre-productifs.Marine Le Pen veut au contraire croire que cette singularité participe des promesses de changement qu’elle doit apporter avec son parti.Mais son mantra, “On a survécu à tout, on survivra encore au reste”, a soudainement perdu de sa superbe, lundi: désormais empêchée de concourir à nouveau à l’Elysée, elle ne peut plus compter que sur une hypothétique décision en appel davantage favorable d’ici 2027, pour espérer retourner l’une des situations les plus délicates de sa carrière.

Le régulateur britannique du rail ouvre la voie à plus de concurrence à l’Eurostar

Le dépôt de l’Eurostar à Londres est en capacité d’accueillir des trains supplémentaires, selon un rapport indépendant, qui ouvre la voie à des compagnies concurrentes sur la ligne, a annoncé lundi le régulateur britannique du rail.”Le dépôt londonien d’Eurostar serait en mesure d’accueillir des trains supplémentaires si nécessaire”, écrit le régulateur, l’ORR, en réaction à ce rapport qu’il a lui-même commandé.Un porte-parole du groupe britannique Virgin, intéressé par l’exploitation de la ligne, s’est réjoui dans un communiqué de ce “feu vert pour la concurrence”.”Le dépôt de (l’Eurostar) Temple Mills est la seule installation au Royaume-Uni capable d’accueillir des trains de type européen et les affirmations suggérant qu’il était à pleine capacité ont empêché Virgin de venir sur la ligne”, a-t-il ajouté.Virgin a annoncé le 10 mars son intention de lever 700 millions de livres avec l’objectif d’ouvrir d’ici 2029 une ligne concurrente à l’Eurostar, seul à effectuer du transport de passagers sur la ligne sous la Manche reliant Londres au continent, et dont les tarifs sont critiqués.Le plan du groupe du milliardaire Richard Branson, dont la compagnie ferroviaire a opéré au Royaume-Uni entre 1997 et 2019, vise à lever 300 millions en fonds propres et 400 millions d’emprunts.Selon Yann Leriche, le directeur général de Getlink, l’exploitant du tunnel sous la Manche, plusieurs autres opérateurs se sont dits intéressés par la possibilité d’ouvrir une ligne, dont l’espagnole Evolyn et la néerlandaise Heuro.”Les nouvelles du régulateur ferroviaire renforcent notre conviction que la concurrence est possible sur le corridor Amsterdam-Londres”, a commenté Heuro dans un communiqué.Un nombre record de 19,5 millions de clients ont voyagé avec Eurostar en 2024, soit 850.000 de plus qu’en 2023, a indiqué la compagnie en janvier.Mais face aux prix, des usagers attendent impatiemment une ouverture à la concurrence. Il est courant que l’aller-retour Londres-Paris dépasse 350 euros, surtout aux heures de pointe ou les jours de grands départs.L’ORR précise cependant qu'”il serait nécessaire de modifier les modalités d’exploitation et de maintenance du dépôt”, ainsi que l’infrastructure, pour “permettre à un plus grand nombre de trains d’y être stationnés/entretenus”.Eurostar insiste d’ailleurs dans un communiqué sur le fait que le dépôt de Temple Mills “est effectivement presque plein aujourd’hui pour les travaux de maintenance majeurs et nécessite des investissements”.”Les options présentées dans le rapport pourraient contribuer à créer une certaine capacité supplémentaire, mais qui ne suffirait à satisfaire les ambitions déclarées d’aucun opérateur”, ajoute l’entreprise.

Le TGV Paris-Milan fait son retour avec des rames quasiment pleines

Le TGV entre Paris et Milan a repris du service avec des rames quasiment pleines et des voyageurs ravis de pouvoir privilégier le train à l’avion alors que les liaisons ferroviaires internationales connaissent un succès croissant en Europe.”Très contente du retour de ce Paris-Milan qui me permet de ne pas prendre l’avion et de passer la journée dans le train”, s’est réjouie sur le quai Pia Decroix, étudiante française à Milan, habituée à revenir tous les deux mois à Paris mais qui depuis un an et demi s’était tournée vers le car et l’avion.Les voyages en car “sont assez longs, il y a beaucoup d’arrêt, je le prenais souvent de nuit et j’avais peur pour ma valise parce que je ne pouvais pas descendre vérifier”, a-t-elle détaillé. Quant à l’avion, “là j’en ai à peu près pour le même prix (en train) que si je prenais un bagage en soute”, explique la jeune femme, juste avant de monter dans sa voiture.Emilie Mauduit prend elle cette liaison pour la première fois. “On essaie de limiter le plus possible la prise de l’avion donc c’est super que ça rouvre”, salue cette ingénieure-chercheuse à l’observatoire de Paris qui se rend à Milan pour le travail. “Au final prendre l’avion, le temps d’arriver en avance, on ne gagne pas forcément de temps et là, pour la réouverture, les prix étaient très raisonnables”, explique la jeune femme qui dit avoir acheté son billet pour environ 70 euros.- Succès des trajets internationaux -Pendant 19 mois, la liaison ferroviaire entre Paris et Milan a du être interrompue en raison d’un éboulement en vallée de Maurienne, dans les Alpes françaises, survenu fin août 2023.Cet éboulement, le pire ayant touché le réseau ferroviaire français depuis 1978 d’après le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot, est survenu dans une zone géologique notoirement fragile et a nécessité des travaux longs et complexes.Le retour du Paris-Milan en un peu de plus de sept heures de voyage avec cinq allers-retours quotidiens proposés par SNCF Voyageurs et Trenitalia vient démontrer l’appétence des voyageurs pour les trajets internationaux en Europe.En décembre, SNCF Voyageurs et la Deutsche Bahn ont lancé la première liaison à grande vitesse entre Paris et Berlin en huit heures.Sur le Paris-Milan, SNCF Voyageurs a enregistré “déjà 110.000 réservations entre ce jour et la fin août: c’est +8% par rapport à 2023″, a indiqué le PDG de la compagnie Christophe Fanichet. Les trains pour les prochaines semaines affichent un taux d’occupation de plus de 70%, a-t-il complété.”La barrière du temps n’est pas ou n’est plus une limite pour beaucoup de nos clients, qui préfèrent prendre le temps d’un long trajet en train”, a avancé le patron de la compagnie française.- Marché italien -D’après lui, l’enjeu écologique pousse vers le train de plus en plus de voyageurs, sensibles également au “confort” qu’offre ce moyen de transport.Le trafic international représente 22% du trafic total de SNCF Voyageurs et “nous voulons atteindre 30% d’ici 2030”, a indiqué M. Fanichet.Sa compagnie représente “40% de la grande vitesse en Europe”, a-t-il également souligné. Elle prévoit aussi d’ouvrir des liaisons 100% italiennes pour venir concurrencer Trenitalia et Italo sur leur marché historique, une ambition contrariée par la difficulté à obtenir des créneau d’autorisation de circulation convenables, a précisé M. Fanichet.L’autorité de la concurrence italienne a d’ailleurs ouvert une enquête contre Ferrovie dello Stato (FS) pour abus de position dominante. SNCF Voyageurs a d’ores et déjà décalé son objectif d’entrée sur le marché italien à début 2027, contre 2026 auparavant, a annoncé Christophe Fanichet.