Procès RN: inéligibilité immédiate pour Le Pen, un séisme à deux ans de la présidentielle

Une décision de justice qui a l’effet d’un coup de tonnerre politique: Marine Le Pen a été condamnée lundi à une inéligibilité immédiate pour cinq ans, compromettant sa candidature à la présidentielle de 2027, dans l’affaire des assistants parlementaires européens.Outre cette inéligibilité immédiate, la cheffe de file de l’extrême droite a également écopé d’une peine d’emprisonnement de quatre ans dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique, ce qui signifie qu’elle n’ira pas en prison, et d’une amende de 100.000 euros.Son avocat, Me Rodolphe Bosselut, a annoncé dans l’après-midi qu’elle allait “faire appel”, et dénoncé un “coup à la démocratie”.Le député et porte-parole du RN, Laurent Jacobelli, a lui assuré que Marine Le Pen restait “combative”.Pour justifier la peine d’inéligibilité immédiate, la présidente Bénédicte de Perthuis a déclaré que le tribunal avait “pris en considération, outre le risque de récidive, le trouble majeur à l’ordre public, en l’espèce le fait que soit candidate à l’élection présidentielle une personne déjà condamnée en première instance”.Cette annonce – avant le détail des peines – a laissé la salle sans voix. Après un moment de flottement, et alors que la présidente commençait à appeler les prévenus un à un, Marine Le Pen a échangé quelques mots avec son avocat, puis s’est levée et a quitté les lieux.Elle a ensuite traversé le tribunal sans s’exprimer face aux caméras la poursuivant, puis est montée dans une voiture qui l’attendait pour se rendre au siège parisien du RN.Au total, 23 autres personnes ont été condamnées, ainsi que le FN devenu RN, qui s’est vu infliger 2 millions d’euros d’amende, dont un million ferme, et une confiscation d’1 million d’euros saisis pendant l’instruction.- Le Kremlin et Orban condamnent -Marine Le Pen, qui sera l’invitée du journal télévisé de 20H de TF1, a reçu plusieurs soutiens à l’étranger, en particulier de l’extrême droite européenne, après l’énoncé du jugement.Le Kremlin a déploré une “violation des normes démocratiques”. “Je suis Marine!”, a écrit le Premier ministre hongrois Viktor Orban sur X.”C’est la démocratie française qui est exécutée”, a réagi le président du RN Jordan Bardella, qui a rejoint Marine Le Pen au siège du parti. Une réunion de crise s’y tenait dans l’après-midi.Le vice-président du parti et maire de Perpignan Louis Aliot, lui-même condamné dans ce dossier, a de son côté dénoncé une “intrusion dans le jeu électoral (…) qui laissera une tache indélébile dans l’histoire de notre démocratie”.Pour Jean-Luc Mélenchon, patron de LFI, “la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple”. Laurent Wauquiez (LR) a regretté “une décision très lourde et exceptionnelle”, un fait “pas très sain dans une démocratie”.A l’inverse, la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier a estimé que la dirigeante d’extrême droite devait “payer sa peine”.Le Parti socialiste a appelé “à respecter l’indépendance de la Justice et l’État de droit” dans un court communiqué.L’association anticorruption Anticor a quant à elle tenu à “rappeler que ce sont les infractions à la probité qui portent atteinte à la démocratie, et non les condamnations prononcées par des juges indépendants”.Le prononcé d’une peine d’inéligibilité “apparaît nécessaire”, a justifié la présidente du tribunal, soulignant la “gravité des faits”. Elle a mis en avant “leur nature systématique”, “leur durée”, le “montant des fonds détournés” mais aussi “la qualité d’élu” des personnes condamnées, et “l’atteinte portée à la confiance publique et aux règles du jeu démocratique”.Au terme de près de deux heures de lecture du jugement, le tribunal a considéré qu’un “système”, “centralisé, optimisé” avait bien été mis en place pour permettre au Rassemblement national (ex-Front national) de faire “des économies” en payant, entre 2004-2016, des assistants parlementaires “fictifs” qui travaillaient en réalité pour le parti.Au début de l’audience et devant Marine Le Pen, assise en veste bleue au premier rang, le tribunal a rapidement annoncé que les neuf eurodéputés poursuivis étaient coupables de détournement de fonds publics, et les douze assistants coupables de recel. – “Au coeur du système” -“Il a été établi que toutes ces personnes travaillaient en réalité pour le parti, que leur député ne leur avait confié aucune tâche”, qu’ils “passaient d’un député à l’autre”, a détaillé la magistrate.Marine Le Pen était “au coeur de ce système”, encore plus quand elle a pris la suite de Jean-Marie Le Pen à la tête du parti à partir de 2011. “Elle s’est inscrite avec autorité et détermination dans le fonctionnement instauré par son père” dès 2004, a estimé le tribunal. Il n’y a pas eu d'”enrichissement personnel” mais “il y a bien un enrichissement du parti”, a martelé la présidente, notant aussi que les salaires octroyés aux assistants parlementaires étaient plus “confortables” que ce que le parti aurait pu se permettre.A Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), fief électoral de Marine le Pen où elle est députée depuis 2017, des partisans ont dénoncé l’inéligibilité immédiate, une décision “politique” pour eux.”C’est honteux parce qu’elle avait sa place” dans l’élection présidentielle et “elle ne pourra pas se présenter. Donc voilà, ils veulent l’éliminer du service politique”, a estimé Karine Groulez, aide-soignante de 56 ans.Vu les délais habituels de la justice, il est envisageable que son procès en appel se tienne dans au moins un an, soit une décision pas avant l’automne 2026, quelques mois avant la présidentielle.”Ca fait une préparation à la présidentielle particulière, quand même”, reconnaissait un membre de sa garde rapprochée la semaine dernière, parlant d'”épée de Damoclès”.

Procès RN: inéligibilité immédiate pour Le Pen, un séisme à deux ans de la présidentielle

Une décision de justice qui a l’effet d’un coup de tonnerre politique: Marine Le Pen a été condamnée lundi à une inéligibilité immédiate pour cinq ans, compromettant sa candidature à la présidentielle de 2027, dans l’affaire des assistants parlementaires européens.Outre cette inéligibilité immédiate, la cheffe de file de l’extrême droite a également écopé d’une peine d’emprisonnement de quatre ans dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique, ce qui signifie qu’elle n’ira pas en prison, et d’une amende de 100.000 euros.Son avocat, Me Rodolphe Bosselut, a annoncé dans l’après-midi qu’elle allait “faire appel”, et dénoncé un “coup à la démocratie”.Le député et porte-parole du RN, Laurent Jacobelli, a lui assuré que Marine Le Pen restait “combative”.Pour justifier la peine d’inéligibilité immédiate, la présidente Bénédicte de Perthuis a déclaré que le tribunal avait “pris en considération, outre le risque de récidive, le trouble majeur à l’ordre public, en l’espèce le fait que soit candidate à l’élection présidentielle une personne déjà condamnée en première instance”.Cette annonce – avant le détail des peines – a laissé la salle sans voix. Après un moment de flottement, et alors que la présidente commençait à appeler les prévenus un à un, Marine Le Pen a échangé quelques mots avec son avocat, puis s’est levée et a quitté les lieux.Elle a ensuite traversé le tribunal sans s’exprimer face aux caméras la poursuivant, puis est montée dans une voiture qui l’attendait pour se rendre au siège parisien du RN.Au total, 23 autres personnes ont été condamnées, ainsi que le FN devenu RN, qui s’est vu infliger 2 millions d’euros d’amende, dont un million ferme, et une confiscation d’1 million d’euros saisis pendant l’instruction.- Le Kremlin et Orban condamnent -Marine Le Pen, qui sera l’invitée du journal télévisé de 20H de TF1, a reçu plusieurs soutiens à l’étranger, en particulier de l’extrême droite européenne, après l’énoncé du jugement.Le Kremlin a déploré une “violation des normes démocratiques”. “Je suis Marine!”, a écrit le Premier ministre hongrois Viktor Orban sur X.”C’est la démocratie française qui est exécutée”, a réagi le président du RN Jordan Bardella, qui a rejoint Marine Le Pen au siège du parti. Une réunion de crise s’y tenait dans l’après-midi.Le vice-président du parti et maire de Perpignan Louis Aliot, lui-même condamné dans ce dossier, a de son côté dénoncé une “intrusion dans le jeu électoral (…) qui laissera une tache indélébile dans l’histoire de notre démocratie”.Pour Jean-Luc Mélenchon, patron de LFI, “la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple”. Laurent Wauquiez (LR) a regretté “une décision très lourde et exceptionnelle”, un fait “pas très sain dans une démocratie”.A l’inverse, la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier a estimé que la dirigeante d’extrême droite devait “payer sa peine”.Le Parti socialiste a appelé “à respecter l’indépendance de la Justice et l’État de droit” dans un court communiqué.L’association anticorruption Anticor a quant à elle tenu à “rappeler que ce sont les infractions à la probité qui portent atteinte à la démocratie, et non les condamnations prononcées par des juges indépendants”.Le prononcé d’une peine d’inéligibilité “apparaît nécessaire”, a justifié la présidente du tribunal, soulignant la “gravité des faits”. Elle a mis en avant “leur nature systématique”, “leur durée”, le “montant des fonds détournés” mais aussi “la qualité d’élu” des personnes condamnées, et “l’atteinte portée à la confiance publique et aux règles du jeu démocratique”.Au terme de près de deux heures de lecture du jugement, le tribunal a considéré qu’un “système”, “centralisé, optimisé” avait bien été mis en place pour permettre au Rassemblement national (ex-Front national) de faire “des économies” en payant, entre 2004-2016, des assistants parlementaires “fictifs” qui travaillaient en réalité pour le parti.Au début de l’audience et devant Marine Le Pen, assise en veste bleue au premier rang, le tribunal a rapidement annoncé que les neuf eurodéputés poursuivis étaient coupables de détournement de fonds publics, et les douze assistants coupables de recel. – “Au coeur du système” -“Il a été établi que toutes ces personnes travaillaient en réalité pour le parti, que leur député ne leur avait confié aucune tâche”, qu’ils “passaient d’un député à l’autre”, a détaillé la magistrate.Marine Le Pen était “au coeur de ce système”, encore plus quand elle a pris la suite de Jean-Marie Le Pen à la tête du parti à partir de 2011. “Elle s’est inscrite avec autorité et détermination dans le fonctionnement instauré par son père” dès 2004, a estimé le tribunal. Il n’y a pas eu d'”enrichissement personnel” mais “il y a bien un enrichissement du parti”, a martelé la présidente, notant aussi que les salaires octroyés aux assistants parlementaires étaient plus “confortables” que ce que le parti aurait pu se permettre.A Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), fief électoral de Marine le Pen où elle est députée depuis 2017, des partisans ont dénoncé l’inéligibilité immédiate, une décision “politique” pour eux.”C’est honteux parce qu’elle avait sa place” dans l’élection présidentielle et “elle ne pourra pas se présenter. Donc voilà, ils veulent l’éliminer du service politique”, a estimé Karine Groulez, aide-soignante de 56 ans.Vu les délais habituels de la justice, il est envisageable que son procès en appel se tienne dans au moins un an, soit une décision pas avant l’automne 2026, quelques mois avant la présidentielle.”Ca fait une préparation à la présidentielle particulière, quand même”, reconnaissait un membre de sa garde rapprochée la semaine dernière, parlant d'”épée de Damoclès”.

Séisme: à Bangkok, l’angoisse des proches des disparus de la tour effondrée

Trois jours après le tremblement de terre qui a frappé la Birmanie et la Thaïlande, Naruemol Thonglek espère toujours que son compagnon soit extrait des débris de la tour de trente étages en construction qui s’est effondrée à Bangkok.”Je prie toujours pour qu’il soit vivant mais s’il ne l’est plus, j’espère que l’on peut au moins retrouver son corps”, confie lundi cette femme de 45 ans.Son conjoint, Kyi Than, électricien, travaillait au 26e étage, quand le tremblement de terre de magnitude 7,7 a réduit l’immeuble à un tas de blocs de béton arrachés et de poutres d’acier déformées en quelques secondes.Environ 80 ouvriers sont encore piégés dans les décombres, et si les chances de les retrouver vivants s’amenuisent d’heure en heure, les secours continuent leurs efforts.Kyi Than est de nationalité birmane, comme de nombreux disparus, parmi lesquels figurent aussi des Laotiens et des Cambodgiens, en plus de Thaïlandais. Les Birmans forment une main-d’oeuvre bon marché souvent visible dans les nombreux chantiers de Bangkok.Dans l’attente de nouvelles, plusieurs proches ont décidé de dormir sur des lits de camp ou directement sur le sol en pierre d’un refuge installé à proximité.Daodee Paruay explique être sur les lieux depuis deux jours, espérant un miracle pour son frère, carreleur.”Nous attendrons jusqu’à ce qu’ils soient retrouvés”, confie cette femme cambodgienne.- “Moment de calme” -Le séisme, dont l’épicentre se trouve dans le centre de la Birmanie, à 1.000 kilomètres de Bangkok, a provoqué des scènes de panique dans la capitale thaïlandaise, où les habitants n’ont pas le souvenir d’avoir vécu un tel événement.Au moins 18 personnes sont mortes en Thaïlande, dont onze sur le chantier de la tour, selon les autorités. Le bilan s’élève à plus de 1.700 morts en Birmanie.La pluie s’est abattue lundi matin sur le site sinistré, où des chiens renifleurs et des drones d’imagerie thermique sont toujours déployés pour rechercher des signes de vie dans les décombres.Bangkok a repris une vie normale, après un week-end d’inquiétudes liées à la sécurité des immeubles, qui ont entraîné une campagne d’inspection à l’échelle de la métropole.Les autorités thaïlandaises ont indiqué lundi enquêter sur les causes de l’effondrement de cet immeuble qui devait abriter des bureaux de services de l’Etat.Autour de l’heure du déjeuner lundi, Tavida Kamolvej, gouverneure adjointe de Bangkok, a averti que la situation était encore extrêmement incertaine et qu’ils avaient besoin “d’un moment de calme” pour en déterminer l’origine.La Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra s’est également rendue sur place.Naruemol Thonglek a expliqué à l’AFP qu’elle avait allumé des bâtonnets d’encens et des bougies, dans l’espoir de retrouver son petit ami vivant.”Si tu peux entendre ma voix, si tu es encore en vie, crie et fais-le savoir aux autorités.”

Thai authorities probe collapse at quake-hit construction site

Authorities in Thailand are investigating possible factors that led to the devastating collapse of a Bangkok construction site, where dozens remained missing on Monday, three days after a massive earthquake centred in Myanmar.The planned skyscraper was to house government offices, but the shaking reduced the structure to a pile of rubble in seconds.The collapse is the worst damage inflicted in Thailand by the 7.7-magnitude quake, which caused widespread destruction — and at least 1,700 deaths — in neighbouring Myanmar.Numerous high-rise buildings elsewhere in Bangkok were left unscathed with limited reports of major damage, prompting questions as to why the one tower was destroyed.Bangkok governor Chadchart Sittipunt told reporters on Monday that only two buildings in the city remained inaccessible.Thai Prime Minister Paetongtarn Shinawatra had expressed concerns on Saturday, questioning why the collapsed building was the only one in the capital to suffer major damage.”I have questions in my mind,” she said. “What happened from the beginning since it was designed? How was this design approved? This was not the first building in the country.”We have to investigate where the mistake happened.”Paetongtarn ordered a probe into the incident involving a group of experts who she said would report back to her this week.- Some substandard steel -Critics have said that the steel bars used to link the building’s concrete structures may have been too thin, or not of sufficient quality.A number of steel rods were taken from the rubble and put through various technical examinations in front of journalists on Monday afternoon.Industry minister Akanat Promphan said on Sunday that six types of steel had been found, all from a single producer.”The collapse of a building can come from several factors, from design, construction (and) material specification,” he said.”Most important is the standard of the materials.”Nontichai Likhitaporn, inspections director at the Thai Industrial Standards Institute, told a news conference that some of the steel was found to be substandard, though most was acceptable.Nattaphol Suthitham, from the Engineering Institute of Thailand, said the use of substandard steel would put the building at greater risk, but was not necessarily the sole cause of the collapse.The confirmed death toll for Bangkok stood at 19 on Monday, with fears that the number could significantly rise as dozens remain missing under the building’s rubble.Morning rain on Monday gave way to a hot, humid and overcast afternoon as responders worked to remove debris and locate any remaining survivors.Meanwhile, concerns have also been raised about Thailand’s emergency response system, after a text message alert system experienced delays when Friday’s quake struck.”Our problem is that the sending of messages was slow and did not cover enough people,” Paetongtarn said Saturday.The prime minister has called a meeting for Monday with government departments responsible for sending the SMS alerts to the public, Thai media reported.

Démission du patron de Primark après un signalement sur son “comportement”

Le directeur exécutif de la chaîne irlandaise de vêtements à bas prix Primark, Paul Marchant, a démissionné après une enquête sur son “comportement” envers une femme, suscitant l’ire de la maison mère de l’entreprise, qui dit défendre “un environnement de travail sûr, respectueux et inclusif”.Cette enquête, “menée par des avocats externes” et lancée par Associated British Foods (ABF), le groupe qui possède Primark, fait suite à “une allégation faite par une personne concernant son comportement envers elle dans un environnement social”, est-il expliqué dans le communiqué.Contacté par l’AFP, ABF ne donne aucune précision sur ce dont son ancien dirigeant est accusé, notamment si les faits concernent une employée de l’entreprise ou une intervenante extérieure, s’ils ont eu lieu dans les locaux de l’entreprise ou encore s’il s’agit ou non d’un cas de harcèlement.Selon le communiqué, M. Marchant “a coopéré à l’enquête, reconnu son erreur de jugement et accepte que ses actions aient été en deçà des normes attendues”.”Il a présenté des excuses à la personne concernée, au conseil d’administration d’ABF, à ses collègues de Primark et à d’autres personnes liées à l’entreprise”, est-il ajouté.”Je suis immensément déçu”, a réagi George Weston, directeur général d’ABF, cité dans le communiqué.”Agir de manière responsable est la seule façon de construire et de gérer une entreprise à long terme”, a-t-il dit.ABF indique dans son communiqué vouloir “fournir un environnement de travail sûr, respectueux et inclusif, où tous les employés et les tiers sont traités avec dignité et respect”.Le groupe apporte également “son soutien à la personne qui a porté ce comportement à son attention”.- “Perturbant” -Ancien directeur des opérations de New Look, Paul Marchant avait succédé en 2009 à Arthur Ryan, le fondateur de l’entreprise, lancée en 1969 en Irlande sous le nom Penneys. Il est remplacé de manière intérimaire par Eoin Tonge, directeur financier d’ABF.”Le changement au sommet sera perturbant, en particulier étant donné que Primark a livré des résultats très mitigés”, souligne Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.Ce bouleversement survient au moment où l’entreprise fait face “à une diminution de la fréquentation de ses magasins” au Royaume-Uni, ajoute-t-elle, soulignant que “les prévisions pour l’année entière ont été légèrement abaissées”.Le cours était en recul d’environ 2,3% lundi vers 14H30 GMT à la Bourse de Londres.Russ Mould, analyste chez AJ Bell, estime pour sa part que ce départ n’entraînera qu’une “perturbation temporaire”, Primark étant “une machine bien rodée”.L’entreprise vend aujourd’hui ses vêtements dans 17 pays et emploie 80.000 personnes. Dans ses 453 boutiques, on trouve des vêtements et accessoires, mais aussi de la décoration, des cafés, des bars à sourcils, des barbiers…Paul Marchant avait affirmé en novembre à l’AFP son intention de s’accroître aux États-Unis et en Europe (France, Espagne, Portugal, Italie, voire s’implanter en Grèce).L’enseigne a aussi signé avec un partenaire franchisé pour ouvrir bientôt des boutiques aux Émirats arabes unis, au Koweït, voire au Bahreïn et au Qatar.La marque de “fast fashion”, un secteur critiquée pour son impact environnemental et social, est directement concurrencée par H&M et Zara, mais aussi les asiatiques Shein et Temu.

Apollonia, une escroquerie immobilière à un milliard d’euros jugée à Marseille

Escroquerie immobilière de près d’un milliard d’euros, le dossier Apollonia est jugé depuis lundi à Marseille pour plus de deux mois, avec des centaines de victimes flouées qui espéraient se constituer un patrimoine à moindre frais.Avec 15 prévenus dont un avocat et trois notaires, quelque 760 parties civiles, 110 avocats et un dossier de 110 tomes, la salle des procès hors-norme du tribunal correctionnel, installée dans la cour de l’ancienne caserne militaire du Muy, aura rarement été aussi remplie.Sur les bancs des prévenus, la famille Badache, fondatrice de la société de gestion de patrimoine Apollonia, basée à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône): Jean, ancien commerçant, sa femme Viviane, esthéticienne de profession, et leur fils, Benjamin, un temps aux commandes de l’entreprise.Dans la salle, beaucoup d’anciens médecins aujourd’hui retraités, avec “des dégâts humains irréparables, des suicides, des décès, des dépressions”, rapporte à la presse Jean Imbert, vice-président de l’association de victimes créée dans cette affaire qui arrive “enfin” devant la justice, 17 ans après les premières plaintes.Il y a ainsi plusieurs cas de maisons familiales vendues, de faillites personnelles, de personnes se retrouvant avec le minimum légal, d’enfants contraints de renoncer aux héritages, rapporte-t-il.Pascale Hoffmann, veuve Cucuz, tient dans ses bras une photo de son mari, aujourd’hui décédé, et de son plus jeune fils, qu’il a à peine connu. Elle est gynécologue-obstétricienne à l’hôpital à Grenoble, lui était médecin généraliste. Un collègue les met en relation avec Apollonia.Le commercial leur propose “un rêve”: pouvoir construire un patrimoine immobilier à rentabilité exceptionnelle sans apport, ce qui devait leur permettre de partir faire de l’humanitaire tout en ayant mis à l’abri leurs quatre enfants.- Simples “manoeuvres commerciales agressives” ? -Les professions médicales étaient particulièrement ciblées car elles ont des moyens, peu de temps libre et un métier basé sur la confiance et une certaine idée du service public, énumère cette femme au regard doux, vêtue de noir, auprès de quelques journalistes.Apollonia leur proposait d’acquérir des lots de programmes immobiliers éligibles au dispositif de loueurs meublés professionnels (LMP), fiscalement avantageux.Le mécanisme semblait d’autant plus attractif que “les effets combinés de ces avantages fiscaux et des revenus tirés de la mise en location des biens étaient censés” garantir aux clients “l’autofinancement des acquisitions”, résume le juge d’instruction dans ce dossier.Mais le ticket d’entrée pour atteindre ce “Graal” était élevé, l’investisseur devant justifier de plus de 23.000 euros par an de son activité de loueur pour être un LMP. Un impératif qui a conduit à la multiplication des acquisitions, pour des montants compris entre 800.000 et quatre millions d’euros par les investisseurs. Des acquisitions financées la plupart du temps par emprunts. Pour Pascale et son mari, ce sera trois millions d’endettement: “On nous a vendu 13 lots, dont certains ne sont pas construits”.Apollonia, qui gérait tout pour ses clients, contractaient pour eux des emprunts auprès de plusieurs banques, allant jusqu’à falsifier leurs relevés bancaires pour maquiller leur endettement grandissant. Et ceux-ci se retrouvent peu-à peu face à des dettes insurmontables. Un moment mises en cause, plusieurs banques partenaires de ces montages sont désormais parties civiles.  Le mari de Pascale s’en voudra énormément et n’arrivant plus à dormir, il s’automédique, jusqu’à une dose fatale. Aujourd’hui “rien” ne rendra sa “vie d’avant” à son épouse, elle veut juste “pouvoir vivre plus librement”.Car très concrètement, à cause de cette histoire, elle n’a jamais pu finir la construction de leur maison et a été plusieurs fois inscrite au fichier d’interdit bancaire. Heureusement, sa banque a accepté de lui laisser sa carte bleue, ce qu’elle aurait pu refuser.Au final, de 1997 à 2009, la société aixoise aura procédé à la vente de 5.305 lots pour près de 950 millions d’euros. La commission de 15% (sur le prix de vente) perçue a permis elle aux époux Badache de mener grand train.Mais, pour un de leurs avocats, Me Frédéric Monneret, “il convient de distinguer ce qu’on qualifie de manÅ“uvres agressives, qui seraient éventuellement des mensonges dans le cadre d’un argumentaire commercial, avec des manÅ“uvres frauduleuses”, qu’ils “ont toujours contestées”.Le couple Badache comme tous les coprévenus encourent jusqu’à 10 ans de prison et un million d’euros d’amende. 

Otages en Syrie: Mehdi Nemmouche a fait appel de sa condamnation à perpétuité

Le jihadiste Mehdi Nemmouche a fait appel de sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité après avoir été déclaré coupable d’avoir été un geôlier en Syrie du groupe Etat islamique et notamment de quatre journalistes français, a annoncé lundi son avocat.”Je viens de faire appel pour Mehdi Nemmouche contre sa condamnation du 21 mars” par la cour d’assises spéciale de Paris, a déclaré à l’AFP Me Francis Vuillemin. “L’appel s’imposait car ce combat judiciaire et ma plaidoirie n’étaient pas des exercices de style pour l’art, mais visaient l’acquittement”, a-t-il précisé.Après cinq semaines de procès et 10 heures de délibéré, Mehdi Nemmouche, 39 ans, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans, pendant laquelle il ne pourra pas demander de libération anticipée.La cour d’assises spéciale de Paris a étendu le périmètre des victimes reconnues à l’ensemble des 25 journalistes et humanitaires occidentaux kidnappés en Syrie, dont certains ont été assassinés dans des vidéos de propagande.A l’audience, les ex-otages français ont raconté leur supplice de 10 mois dans les geôles de l’EI, mais souligné avoir vite compris que leurs vies avaient plus de valeur, aux yeux de leurs geôliers, que celles des milliers de Syriens torturés à mort dans les cellules voisines.Le parquet antiterroriste avait requis la peine maximale contre Mehdi Nemmouche, afin de “protéger définitivement la société” de ce “véritable sociopathe dénué de toute empathie”.Mehdi Nemmouche avait été identifié comme leur ancien geôlier par Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres après l’attaque du musée juif de Bruxelles en 2014, pour laquelle Mehdi Nemmouche a déjà été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre assassinats terroristes.Tout au long du procès à Paris, Mehdi Nemmouche, 39 ans, avait juré n’avoir rejoint l’EI que pour y combattre l’ex-dictateur syrien Bachar al-Assad, et n’avoir jamais rencontré les quatre journalistes français qui ont eux formellement reconnu ce geôlier “pervers”, “sadique”, “qui parlait trop, qui parlait tout le temps”.Outre Mehdi Nemmouche, le Syrien Kaïs Al Abdallah, 41 ans, identifié comme l’ancien numéro 2 de l’EI à Raqqa et impliqué dans l’enlèvement des otages français, a également fait appel de sa condamnation à 20 ans de réclusion criminelle, a-t-on indiqué de source judiciaire.La cour a également condamné Abdelmalek Tanem, 35 ans, que les ex-otages n’ont pas reconnu, à 22 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté des deux tiers.Enfin, deux accusés présumés morts ont été condamnés à la perpétuité: Oussama Atar, déjà condamné à cette peine pour avoir commandité les attentats du 13-Novembre, qui “supervisait personnellement la gestion des otages” selon l’accusation, et Salim Benghalem, l’un des chefs des geôliers.

Wall Street à la peine avant l’offensive douanière de Trump

La Bourse de New York reculait lundi, en apnée avant la mise en Å“uvre de nouvelles hausses de droits de douane cette semaine aux Etats-Unis, dont les surtaxes dites “réciproques” que Donald Trump a promis d’imposer à “tous les pays”.Vers 15H00 GMT, le Dow Jones lâchait 0,36%, l’indice Nasdaq 1,98% et l’indice élargi S&P 500 0,97%. Quelques minutes plus tôt, ce dernier avait atteint son plus bas depuis septembre.”En ce moment, les investisseurs essaient vraiment de se débattre avec ce qui va se passer concernant les droits de douane et les messages du président au cours du weekend n’apportent pas beaucoup de clarté”, relève auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.Après l’acier et l’aluminium et avant l’automobile, le président américain Donald Trump compte passer à la vitesse supérieure mercredi, en annonçant ses droits de douane dits “réciproques”, qui vont changer les règles du jeu du commerce mondial.Le 2 avril, qu’il surnomme “jour de la libération”, M. Trump compte ériger de nouvelles barrières douanières qui devraient dépendre des taxes que les pays concernés imposent sur les produits américains, mais aussi d’autres facteurs.Le président américain entretient le flou à deux jours de l’échéance, notamment sur le nombre de pays concernés.”On commencerait par tous les pays, on verra bien”, a déclaré M. Trump dimanche à des journalistes à bord de l’avion Air Force One, écartant l’hypothèse que ces droits de douane ne touchent qu’un petit nombre de partenaires commerciaux de Washington.Car le président américain en est persuadé, le monde entier, en particulier les alliés des Etats-Unis, “profitent” de son pays.”Les droits de douane seront (…) plus doux que ceux que ces pays ont appliqués aux Etats-Unis d’Amérique au fil des décennies”, a-t-il toutefois ajouté.”Si les marchés essaient toujours d’évaluer les événements futurs”, cette fois “ils ne savent pas ce que l’avenir leur réservera” concernant la politique commerciale américaine, souligne Steve Sosnick. Or, les investisseurs “n’aiment pas l’incertitude”, ajoute l’analyste.En conséquence, l’indice VIX – dit “indice de la peur” – qui mesure la nervosité des investisseurs, bondissait de plus de 10%.L’ampleur de la riposte des pays visés reste aussi inconnue. Pékin et Ottawa ont commencé à répondre aux droits de douane les visant, l’Union européenne promet de faire de même.Sur le marché obligataire vers 14H55 GMT, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait à 4,21% contre 4,25% vendredi à la clôture.Par ailleurs, lundi marque la fin du mois et du trimestre, ce qui peut ajouter aux fluctuations, les opérateurs de portefeuille procédant à des ajustements de leurs positions, d’après M. Sosnick.Au tableau des valeurs, le laboratoire pharmaceutique Moderna lâchait plus de 11%, après la démission du principal responsable vaccinal de l’Agence américaine du médicament (FDA) en raison de son opposition au ministre de la Santé, Robert Kennedy Jr, notoirement sceptique sur l’efficacité des vaccins.La compagnie aérienne United Airlines cédait 7,30%, suite à des informations selon lesquelles les Canadiens réduisent leurs voyages aux États-Unis en raison des droits de douane. Ses concurrents Delta (-5,42%) et American Airlines (-4,48%) étaient aussi à la peine.La start-up américaine CoreWeave, qui a fait vendredi son entrée en Bourse avec une valorisation de près de 19 milliards de dollars, abandonnait plus de 80%. Elle entraînait dans son sillage le géant du secteur des semi-conducteurs Nvidia (-4,51%), son partenaire commercial.Le pionnier des véhicules électriques Tesla reculait de plus de 5%, après que la banque d’investissement Stifel a abaissé son objectif de prix, soulignant le lancement plus lent que prévu du nouveau modèle du constructeur et les craintes sur les ventes face au mouvement de protestation contre le patron de la marque et proche allié de Trump, Elon Musk.